Abajoue 2930662 30982531 2008-06-25T04:33:53Z Kango 210103 orthographe [[Image:Hamst08082002.JPG|thumb|300px|[[Hamster doré]] emplissant ses abajoues de verdure.]] Les '''abajoues''' sont des poches situées de part et d'autre de la tête de certains [[mammifère]]s, entre la joue et la mâchoire, comme par exemple chez l'[[ornithorynque]], certains [[Rodentia|rongeurs]] et la plupart des [[singe]]s de l'[[Ancien monde]]. Elles servent le plus souvent à stocker momentanément de la nourriture avant de pouvoir la consommer ou la transporter dans une réserve<ref>[http://www.dicoperso.com/term/adb1aea4acaca6,,xhtml Dictionnaire de l'académie française - Septième édition (1877)]</ref>{{,}}<ref>[http://atilf.atilf.fr/tlf.htm Voir aussi dans TLFI]</ref>. == Étymologie == Le mot vient de « au bas des [[joue]]s »<ref name=cnrtl/>. Par [[agglutination]] de « la [[bajoue]] » le mot « abajoue » est souvent confondu avec « bajoue », mot servant à désigner la partie latérale du groin du cochon ou de la tête de veau, lorqu'ils sont cuits<ref>Be.Legoarant ''Nouvelle orthologie française, ou Traité des difficultés de cette langue''. Ed. Mansut fils. 1832.</ref>. En comparaison avec les animaux aux abajoues pleines, on parle aussi d'abajoues pour évoquer des joues humaines, volumineuses ou pendantes<ref name=Dico/>{{,}}<ref>[http://www.dicoperso.com/term/adb0aea4aca3ad5f53,,xhtml Dictionnaire de l'académie française - Septième édition (1877)]</ref>{{,}}<ref>[http://atilf.atilf.fr/tlf.htm Voir aussi dans TLFI]</ref>. Abajoue passe dans l'[[argot]] à la fin du {{XIXe siècle}}, pour désigner la [[Face (anatomie)|face]] ou, par extention, les [[fesse]]s.<ref name=cnrtl>Définition du mot [http://www.cnrtl.fr/lexicographie/abajoue abajoue] par le [[Centre national de ressources textuelles et lexicales|CNRTL]] du [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]].</ref>. == Anatomie == Les abajoues sont situées dans l'épaisseur de la joue, des deux côté de la bouche de certains mammifères. Chez les singes qui en possèdent elles s'ouvrent à l'intérieur de la [[Bouche|cavité bucccale]] mais elles s'ouvrent à l'extérieur chez certains rongeurs d'[[Amérique]]. D'où de nom de « diplostomes » qui leur est assicié et qui veut dire « deux bouches ». Chez certains rongeurs, comme les [[hamster]]s, les abajoues sont remarquablement développées. Elles ont la forme de deux sacs qui vont de la bouche jusqu'au devant des épaules<ref name=Dico>W.Duckett, ''Dictionnaire de la conversation et de la lecture'', Ed Michel Lévi. 1853.[http://books.google.fr/books?id=3r8FAAAAQAAJ&pg=PA3&lpg=PA3&dq=espagnol+abajoue&source=web&ots=l_OSTC4rGI&sig=6WfhPYIGCX08erHyf2NAuvNPgSc&hl=fr#PPA3,M1 Lire le document], Abajoue : Page 3.</ref>. [[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire]] a décrit chez certaines [[Chauve-souris|chauves-souris]] du genre ''[[Nycteris]]'', une forme étonante d'abajoues. Celles-ci ont, au fond, une ouverture étroite par où la chauve-souris peut introduire de l'air, en fermant le [[Respiration nasale|canal nasal]] au moyen d'un mécanisme particulier et en poussant sous la peau l'air qu'elles expirent dans le [[tissu biologique|tissus cellulaire]] très làche qui unit la peau aux [[muscle]]s sous-jacents<ref name=Dico/>. == Rôle des abajoues == [[Image:Diademmeerkatze.jpg|thumb|[[Cercopithèque à diadème]] (''[[Cercopithecus mitis]]'') remplissant ses abajoues de petits fruits.]] Les abajoues ont plusieurs rôles : elles permettent principalement l'accumulation rapide de nourriture, leur stockage temporaire et leur transport<ref name=ecofac>''Histoire naturelle des Primates d’Afrique Centrale''. ECOFAC, 1999.[http://www.ecofac.org/Biblio/Download/Guides/PrimatesGuide.pdf Lire le document PDF]</ref>. Certaines espèces de [[hamster]]s sont connues pour cacher leurs petits dans leurs abajoues pour les transporter ailleurs quand elles ont peur d'un danger<ref> {{en}}R.Nowak,1999. ''Walker's Mammals of the World'', vol. II. Baltimore and London: The Johns Hopkins University Press</ref>. Quelques espèces de hamsters peuvent aussi nager parfaitement en remplissant ces poches avec de l'air pour mieux flotter<ref>{{ADW|Cricetinae|''Cricetinae'' }}</ref>. Les chauve-souris du genre ''Nicteris'' les gonflent d'air également, mais pour augmenter leur volume tout en les rendant plus légères pour le vol<ref name=Dico/>. Chez les [[singe]]s de la [[sous-famille]] des [[Cercopithecinae]] elles permettent en plus une prédigestion des aliments<ref name=ecofac/>. Elles contribuent de plus à la protection des animaux en leur permettant de s'abriter pour s'alimenter, ce qu'ils font en appuyant sur ces poches buccales avec le dos de la patte ou en bougeant la mâchoire, pour en consommer tranquillement le contenu<ref name=ecofac/>. Indirectement, elles augmentent l'efficacité de la dispersion des graines qui, ainsi éloignées des arbres parents, évitent la compétition intraspécifique lors de la germination<ref name=ecofac/>. == Mode d'emploi == Les [[tamias]] (''[[Tamias]]'') par exemple possèdent de grandes abajoue qui leur permettent de transporter de la nourriture. Ces sortes de poches peuvent atteindre le volume de leur corps quand elles sont pleines<ref name=louarn> H. Le Louarn, J-P. Quéré, ''Les rongeurs de France, Faunistique et biologie''. Editions Quae, 2003. 260 pages. ISBN:2738010911.[http://books.google.fr/books?id=zgBuE76TiNgC&pg=PA119&lpg=PA119&dq=%22Tamias+sibiricus+asiaticus%22(Gmelin,+1788)&source=web&ots=azxRXtjR05&sig=st5uF-2sZ492629a7APp17KdZJ8&hl=fr#PPA117,M1 Chapitre page 119 et suivantes]</ref>. Exemple : introduction d'une [[gousse]] d'[[arachide]] non décortiquée dans l'abajoue d'un [[tamia rayé]] : <gallery> Image:Chipetting6.jpg|Cacahouète à demi rentrée dans l'abajoue Image:Chipetting (say aah).jpg|Cacahouète en cours de stockage Image:Peanut lip2.jpg|Cacahouète entièrement dans l'abajoue Image:Peanut stash.jpg|Tamia rayé vu de profile avec l'abajoue gonflée par une gousse d'arachide </gallery> {{message galerie}} == Pathologie == Les abjoues peuvent s'infecter par suite d'une blessure occasionnée par un objet coupant introduit dans celles-ci. Un [[abcès]] peut se former, dont on peut confondre de loin la protubérence avec de la nourriture stockée. Si l'abcès se perce et que le [[pus]] qu'il contenait est absorbé par l'animal, celui-ci peut être victime d'une [[septicémie]] et mourir [[empoisonnement|empoisonné]] par les [[toxine]]s ingérées<ref>{{fr}}{{en}}{{es}}[http://www.chipmunkery.co.uk/ The Chipmunkery]</ref>{{,}}<ref>[http://membres.lycos.fr/luniversduhamster/la%20sante%20du%20hamster.html Santé du hamster : Les abcès dans les abajoues]</ref>. == Dispositifs comparables == Certains animaux disposent d'une poche comparable aux abajoues. Par exemple les [[pélican]]s ont une poche extensible sous le [[bec]], prise sur la [[mandibule]] inférieure, appelée [[sac gulaire]], leur permettant de stocker les poissons capturés en cours de plongée. Les pélicans plongent le bec dans l'eau pour remplir leur sac gulaire, filtrent l'eau avec le bec entrouvert et avalent le poisson ainsi pêché<ref>[http://www.oiseaux.net/oiseaux/pelican.d.amerique.html Pélican d'Amérique] sur Oiseaux.net</ref>. En revanche la poche [[Abdomen|abdominale]], ou [[marsupium]], de certains animaux, n'a pas pour fonction de stocker de la nourriture mais sert uniquement de poche incubatrice assurant le développement des [[embryon]]s. == Notes et références == {{références}} {{Wiktionary|abajoue|abajoue}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Bajoue]] * [[Joue]] * [[Marsupium|poche marsupiale]] * [[Sac gulaire]] === Liens et documents externes === * Définition du mot [http://www.cnrtl.fr/lexicographie/abajoue abajoue] par le CNRTL du CNRS. * G.Cuvier et al.,'' Leçons d'anatomie comparée''. Tome IV, 1ère partie. Ed. Crochard, 1835. [http://books.google.fr/books?id=0Ug4AAAAMAAJ&pg=PA383&lpg=PA383&dq=Abajoues&source=web&ots=Q2BE_7ffzv&sig=cAsO2ZQVrUF3XczLR1WrqIW-F_Y&hl=fr Lire le document numérisé] à Abajoues : pp 383 à 388. {{portail zoologie}} [[Catégorie:anatomie animale]]