Abbas Kiarostami
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2008-07-05T10:49:13Z
Zetud
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Orth., Typo. [[Project:AutoWikiBrowser|AWB]]
{{unicode}}
{{Voir homonymes|Kiarostami}}
{{Infobox Cinéma (personnalité)
| date de mise à jour =
| date de mise à jour =
| couleur = artiste
| width =
| nom = Abbas Kiarostami<br />{{lang|rtl|fa|عباس کیارستمی}}
| image =
| taille image =
| légende =
| nom de naissance =
| date de naissance = [[22 juin]] [[1940]]
| lieu de naissance = [[Téhéran]], [[Iran]]
| date de mort =
| lieu de mort =
| nationalité = [[Image:Flag of Iran.svg|20px|]] [[iran]]ienne
| profession(s) = [[poète]], [[photographe]], et [[scénariste]]
| surnom =
| site internet =
| films notables = ''[[Le Goût de la cerise]]'',<br />''[[Le vent nous emportera]]'',<br />''[[Trilogie de Koker]]'', etc.
| récompense = voir la section [[#Récompenses reçues|Récompenses reçues]]
| conjoint = Parvin Amir-Gholi<br />([[1969]] - [[1982]])
| enfant(s) = Ahmad (né en [[1971]]),<br />[[Bahman Kiarostami|Bahman]] (né en [[1978]])
}}
'''Abbas Kiarostami''' {{persan|عباس کیارستمی|Abbās Kiārostami|audio-f=Fa-f-عباس کیارستمی.ogg}} est un [[réalisateur]], [[scénariste]] et [[producteur de cinéma|producteur]] de [[cinéma]] [[iranien]] né en [[1940]] à [[Téhéran]], [[Iran]].
Dans le monde du cinéma depuis les [[années 1970]], Kiarostami signe plus de quarante films dont des [[court métrage|courts métrages]], des [[film documentaire|documentaire]]s ou encore des [[drame (cinéma)|films dramatiques]]. La critique l’a majoritairement loué pour des œuvres telles que la ''[[trilogie de Koker|trilogie du tremblement de terre]]'' (''[[Où est la maison de mon ami ?]]'' en [[1987 au cinéma|1987]], ''[[Et la vie continue]]'' en [[1991 au cinéma|1991]] et ''[[Au travers des oliviers]]'' en [[1994 au cinéma|1994]]), ou ''[[Le Goût de la cerise]]'' en [[1997 au cinéma|1997]] et ''[[Le vent nous emportera]]'' en [[1999 au cinéma|1999]].
Abbas Kiarostami s’investit comme scénariste, [[monteur]], [[directeur artistique]], producteur mais surtout en tant que réalisateur. Avant de se tourner vers le cinéma un peu plus tard, il débute en produisant des [[animation|dessins animés]], des génériques et des supports publicitaires. Il est également [[poète]], [[photographe]], [[Artiste-peintre|peintre]], illustrateur et [[graphisme|dessinateur graphiste]]<ref name="Princeton">{{en}} {{Lien web
| url= http://etc.princeton.edu/films/index.php?option=com_content&task=view&id=112&Itemid=9
| titre= Abbas Kiarostami
| consulté le= 8 avril 2007
| année= 2007
| auteur= Ivone Margulies
| éditeur= Princeton University
}}</ref>.
Kiarostami est un des réalisateurs de la ''[[Nouvelle Vague iranienne]]'' (''Cinemay-e motafavet'' ou « ''cinéma différent'' »), un mouvement du [[cinéma iranien]] qui commence vers la fin des [[années 1960]] et inclut les précurseurs [[Forough Farrokhzad]], [[Sohrab Shahid Saless]], [[Bahram Beizai]] et [[Parviz Kimiavi]]. Ces réalisateurs ont beaucoup de techniques en commun, dont l’utilisation du dialogue poétique et de la narration allégorique pour traiter les séquences politiques et philosophiques<ref name="ParadoxesHomayoun"> {{fr}} {{Lien web
|url= http://www.monde-diplomatique.fr/2003/09/MARTIN/10453
|titre= Paradoxes du cinéma iranien
|auteur= Javier Martin et Nader Takmil Homayoun
|site= [http://www.monde-diplomatique.fr Le monde diplomatique]
|consulté le= 8 avril 2007
}}</ref>.
Kiarostami est connu pour filmer les enfants comme protagonistes de films documentaires à style narratif<ref name="FirouzanFilmBio"> {{en}} {{Lien web
| url= http://www.firouzanfilms.com/HallOfFame/Inductees/AbbasKiarostami/AbbasKiarostami.htm
| titre= Abbas Kiarostami Biography
| consulté le= 8 avril 2007
| année= 2004
| éditeur= Firouzan Film
}}</ref>, ainsi que pour des innovations en termes de réalisation. Il utilise la poésie iranienne contemporaine dans les dialogues, les titres et les thèmes de ses films.
== Vie et carrière ==
=== Jeunesse et formation ===
[[Image:UT honarhaye ziba.jpg|thumb|right|Kiarostami est diplômé en peinture et conception graphique de la section des [[Beaux-Arts (disciplines)|Beaux-Arts]] de l’[[université de Téhéran]]]]
Kiarostami est né à [[Téhéran]] le [[22 juin]] 1940<ref name="BFIpoll">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.bfi.org.uk/sightandsound/feature/63/
| titre= 2002 Ranking for Film Directors
| consulté le= 8 avril 2007
| année= 2002
| éditeur= British Film Institute
}}</ref>. Intéressé par l’art et le cinéma<ref name="Jousse11ans">
{{Citation|J'ai eu mes premiers contacts avec le cinéma à l'âge de 11 ans. À l'époque, j'avais un petit projecteur et je regardais les films un par un, comme s'il s'agissait de timbres de collection.}} (''in'' Thierry Jousse, ''op. cit.'', p. 32.</ref>
dès son enfance, il gagne un concours de peinture à dix-huit ans, avant de faire ses études à la faculté des [[Beaux-Arts (disciplines)|Beaux-Arts]] de l’[[Université de Téhéran]]<ref name="AKzeitgeit">{{en}} {{Lien web
|url= http://www.zeitgeistfilms.com/director.php?director_id=33
|titre= Biographie d'Abbas Kiarostami
|site= [http://www.zeitgeistfilms.com Zeitgeist films]
| consulté le= 8 avril 2007}}
</ref>. Il finance une partie de ses études en travaillant en tant qu’[[policier|agent]] de la [[Circulation routière|circulation]]. Dans les [[années 1960]], comme peintre, concepteur et illustrateur, Kiarostami travaille dans la publicité. Il conçoit des affiches et crée des films publicitaires<ref>
{{Citation|J'ai commencé par la peinture et, plus tard, j'ai travaillé pour une agence de publicité pour laquelle je faisais des films et des génériques}} (''in'' Thierry Jousse, ''op. cit.'', p. 32)</ref>.
Entre [[1962]] et [[1966]], il tourne environ 150 annonces pour la télévision iranienne. Vers la fin des années 1960, il commence à créer des génériques pour des films (dont ''Gheysar'' de [[Massoud Kimiaei]]) et à illustrer des livres pour enfants <ref name="AKzeitgeit"/>{{,}}<ref name="AKOpenDemocracy">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.opendemocracy.net/arts-Film/article_815.jsp
| titre= 10 x Ten: Kiarostami’s journey
| consulté le= 8 avril 2007
| année= 2002
| auteur= Ed Hayes
| éditeur= Open Democracy
}}</ref>.
En [[1969 au cinéma|1969]] débute la [[Nouvelle Vague iranienne]] avec le film de [[Dariush Mehrjui]] ''La Vache (Gav)''. La même année, sous l’influence de Firuz Shivanlu, Kiarostami participe avec [[Ebrahim Forouzesh]] à la création d’un département réalisation à l’''Institut pour le Développement Intellectuel des Enfants et des Jeunes Adultes'' de [[Téhéran]] (le ''Kanun''), qui était à l'origine dédié à la publication de livres pour enfants<ref>
{{Citation|En fait, cet Institut était à l'origine spécialisé dans la publication de livres pour enfants. Mais, plus tard, un amis qui travaillait là-bas m'a proposé de créer un département de cinéma.}} ('in'' Thierry Jousse, ''op. cit.'', p. 32).</ref>. Cet institut a été créé sous l’impulsion des [[Pahlavi]], qui proposaient ainsi un exutoire créatif à la jeunesse iranienne afin de la détourner des activités politiques<ref name="AKStrictFS">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.filmref.com/journal2002.html
| titre= Notes on Close Up - Iranian Cinema: Past, Present and Future
| consulté le= 11 avril 2007
| année= 2002
| auteur= Hamid Dabashi
| éditeur= Strictly Film School
}}</ref>. Le ''Kanun'' est alors une des deux structures publiques de production de films en Iran. Il deviendra un des hauts lieux du développement d’une modernité cinématographique à l’iranienne selon Agnès Devictor<ref name="devictor">{{Périodique|auteur=Agnès Devictor|titre=Une politique publique du cinéma. Le cas de la République islamique d'Iran|revue=Politix|no=61|date=2003|vol=16|pages=151-178|doi=http://www.persee.fr/showPage.do?luceneQuery=%28%2BauthorId%3Aauteur_polix_40%29+AND+%28indexable_type%3Aarticlepage%3F%29&words=auteur_polix_40&words=articlepage&urn=polix_0295-2319_2003_num_16_61_1260
}}.</ref>{{,}}<ref>
{{Citation|Ce n'est peut-être pas très courtois de ma part de dire cela, mais je crois que la principale rupture dans le cinéma iranien a eu lieu avec les premières recherches cinématographiques effectuées à l’''Institut pour le Développement Intellectuel des Enfants et des Jeunes Adolescents''.}} (Abbas Kiarostami, ''in'' Thierry Jousse, ''op. cit.'', p. 33).</ref>.
Hamid Dabashi, professeur d’études iraniennes à l’[[Université Columbia]], explique que, malgré la situation politique de l’Iran, Kiarostami avait des préoccupations créatives différentes : {{Citation bloc|''Kiarostami cherchait à re-lire la réalité à partir d'une table rase qui rendrait de nouveau du sens au monde et de la confiance dans celui-ci<ref name="AKStrictFS"/>.}}
La première réalisation de Kiarostami pour le cinéma est un film de douze minutes en noir et blanc, ''[[Le Pain et la Rue]] (Nan va koutcheh)'' ([[1970 au cinéma|1970]]), un [[court métrage]] [[néoréalisme (cinéma)|néoréaliste]] au sujet de la confrontation d’un écolier malheureux et d’un chien agressif, réalisé à la demande d'un ami pour son projet de studio de cinéma pour enfants<ref>
{{Citation|Mon expérience de tournage et mon intérêt pour les enfants m'ont permis de tourner mon premier court métrage en noir et blanc, ''Le Pain et le vin'' [sic] (''Nan va Koutcheh''). J'ai tourné ce film en 1970 à la suite de la proposition d'un ami qui voulait lancer le projet d'un studio de films pour enfants.}} (''in'' Thierry Jousse, ''op. cit.'', p. 32).</ref>.
''[[La Récréation]] (Zang-e tafrih)'' suit en [[1972 au cinéma|1972]].
Le département réalisation, qui permet à Kiarostami de réaliser ses premiers courts métrages, finit par devenir l’un des studios cinématographiques les plus célèbres d’[[Iran]], produisant non seulement les films de Kiarostami, mais aussi des [[cinéma iranien|films iraniens]] appréciés tels ''[[Le Coureur]]'' ([[Amir Naderi]], 1985) et ''[[Bashu, le petit étranger]]'' ([[Bahram Beyzai]], 1986)<ref name="AKzeitgeit"/>.
=== Développement d’un style personnel ===
[[Image:Traveler kiarostami.jpg|thumb|right|Hassan Darabi dans ''Le Passager'', 1974]]
Abbas Kiarostami épouse Parvin Amir-Gholi en [[1969]]. Ils ont deux enfants : Ahmad, né en [[1971]], et Bahman, né [[1978]]. Le couple divorce en [[1982]]
[[Bahman Kiarostami]] est lui-même devenu [[réalisateur]] et [[cinéaste]]. En [[1993]], âgé de quinze ans, il a dirigé avec l’aide de son père le [[film documentaire|documentaire]] ''Périple au pays des voyageurs (Journey to the Land of the Traveller)''.
Kiarostami réussit à affirmer son style, malgré le manque de moyens sous le règne du [[Chah|Shah]]. Il travaille habituellement sur des thèmes politiques, tel que l’ordre, la liberté individuelle, ou encore sur la justice sociale, comme dans ses films ''[[Avec ou sans ordre]]'', ''[[Cas numéro un, cas numéro deux]]'', ''[[Le Concitoyen]]'' ou ''[[Close-up (film)|Close-up]]''. Il affirme :
{{Citation bloc|''C'est la norme qui doit s'adapter à la société et non la société à la norme''<ref name="Nancy2">{{fr}} {{Lien web
| url= http://www.ac-nancy-metz.fr/cinemav/levent/11_biofilmo.htm
| titre= De l'Iran du Shah à la République islamique
| consulté le= 21 août 2007
| année=
| auteur=Agnès Devictor
| éditeur= Académie de Nancy
}}</ref>.}}
Dans les [[années 1970]], acteur de la renaissance cinématographique iranienne, Abbas Kiarostami suit un modèle [[individualisme|individuel]] de la réalisation<ref name="AKStrictFS"/>. En parlant de son premier film, il déclare :
{{Citation bloc|''Le Pain et la Rue était ma première expérience de cinéma et, je dois le dire, une expérience très difficile. J'ai dû travailler avec un enfant très jeune, un chien, et une équipe non professionnelle excepté le cinéaste intransigeant et se plaignant tout le temps. Eh bien, dans un sens, le cinéaste avait raison parce que je n'avais pas suivi les conventions de réalisation auxquelles il s'était habitué.''<ref name="AKSynoptique">{{en}} {{ Lien web | url=http://www.synoptique.ca/core/en/articles/kiarostami_interview | titre=A Talk with the Artist: Abbas Kiarostami in Conversation | consulté le= 11 avril 2007| année= 2004| auteur= Shahin Parhami | éditeur= Synoptique}}</ref>}}
Après ''[[Experience (film)|Expérience]]'', en [[1973 au cinéma|1973]], Kiarostami réalise ''[[Le Passager (film iranien)|Le Passager]] (Mosafer)'' en [[1974 au cinéma|1974]]. ''Le Passager'' raconte l’histoire de Hassan Darabi, un garçon de dix ans, difficile et amoral, vivant dans une petite ville d’Iran. Il souhaite voir l’[[Équipe d'Iran de football|équipe nationale de football]] jouer un match important à [[Téhéran]]. Pour y arriver, il arnaque ses amis et des voisins. Après nombre d’aventures, il atteint finalement le [[stade Azadi]] à l’heure du match. Ce film traite de la détermination d’un garçon dans son dessein et de son indifférence aux effets de ses actions sur les autres ; en particulier ceux qui sont les plus proches de lui. Le film est un examen du comportement humain et de l’équilibre du bien et du mal. Il contribue à la réputation de [[Réalisme (littérature)|réalisme]], de simplicité [[Diégèse|diégétique]], et de complexité stylistique de Kiarostami. Il témoigne aussi de son goût pour les voyages, aussi bien matériels que spirituels<ref name="BBCAKseason">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.bbc.co.uk/films/festivals/abbas_kiarostami_2005.shtml
| titre= Abbas Kiarostami Season
| consulté le= 11 avril 2007
| année= 2005
| auteur= David Parkinson
| éditeur= BBC
}}</ref>.
En [[1975 au cinéma|1975]], Kiarostami dirige les courts-métrages ''[[Moi aussi je peux]] (Man ham mitounam)'' et ''[[Deux solutions pour un problème]] (Dow rahehal baraye yek massaleh)''. Début [[1976 au cinéma|1976]], il réalise ''[[Couleurs (film)|Couleurs]] (Rangha)'', suivi du film de 54 minutes, ''[[Le Costume de mariage]] (Lebassi baraye aroussi)'' relatant l’aventure de trois adolescents entrant en conflit à propos d’un costume de mariage<ref name="C4AK">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.channel4.com/film/reviews/feature.jsp?id=145506&page=1
| titre= Abbas Kiarostami Masterclass
| consulté le=21 avril 2007
| auteur= Chris Payne
| éditeur = Channel4
}}</ref>{{,}}<ref name="StanfordAK">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.stanford.edu/group/psa/events/1999-00/kiarostami/filmography.utf8.html
| titre= Films by Abbas Kiarostami
| année= 1999
| consulté le=21 avril 2007
| éditeur= Stanford University
}}</ref>. Le premier [[long métrage]] de Kiarostami est, en [[1977 au cinéma|1977]], ''[[Le Rapport]] (Gozaresh)'', d’une durée de 112 minutes. Le sujet est la vie d’un [[Receveur (impôt)|percepteur]] accusé de [[corruption]] ; entre autres thèmes, le film aborde la question du [[suicide]]. Durant cette même année, il tourne deux autres courts métrages : ''[[Comment utiliser son temps libre ?]] (Az Oghat-e Faraghat-e Khod Chegouneh Estefadeh Konim?)'' et ''[[Hommage aux professeurs]] (Bozorgdasht-e mo’allem)''. En [[1979 au cinéma|1979]], il produit et dirige ''[[Cas numéro un, cas numéro deux]] (Ghazieh-e shekl-e avval, ghazieh-e shekl-e dovvom)''.
=== Après la révolution iranienne ===
Après la [[révolution iranienne]] en [[1979]], l’État iranien, transformé en république islamique, cherche à islamiser l’ordre social. Cet objectif va avoir des répercussions sur le [[cinéma iranien]] : les nouveaux dirigeants du pays cherchent alors à créer un genre national unique, un cinéma « pur » et débarrassé de toute « vulgarité » et de tout lien à l’Occident<ref name="devictor"/>. Des institutions publiques sont donc créées ou remodelées afin de permettre au pouvoir politique et religieux d’atteindre ses objectifs ; c’est-à-dire de favoriser une production cinématographique nationale qui soit en conformité avec les normes islamiques imposées à toute la société.
Kiarostami reste en [[Iran]] après la [[révolution iranienne|révolution]] — alors que certains autres réalisateurs iraniens s’enfuient en Occident —. Il voit dans cette décision l’une des plus importantes de sa carrière. Kiarostami pense que sa nationalité et le fait de rester en Iran confortent son savoir-faire de réalisateur :
{{Citation bloc|''Si vous prenez un arbre qui est enraciné dans la terre et si vous le replantez en un autre endroit, l'arbre ne produira plus de fruits,'' dit-il, ''et s'il le fait, le fruit ne sera pas aussi bon que s'il était dans son endroit originel. C'est une règle de la nature. Je pense que si j'avais fui mon pays, je ressemblerais à cet arbre.''<ref name="GuardianLanscapes">{{en}} {{Lien web
| url= http://film.guardian.co.uk/interview/interviewpages/0,,1460813,00.html
| titre= Landscapes of the mind
| consulté le= 8 avril 2007
| année= 2005
| éditeur= Guardian Unlimited
}}</ref>}}
Au début des [[années 1980|années 80]], Kiarostami dirige plusieurs courts-métrages dont ''[[Hygiène dentaire (film)|Hygiène dentaire]] (Behdasht-e dandan)'' ([[1980 au cinéma|1980]]), ''[[Avec ou sans ordre]] (Be tartib ya bedun-e tartib)'' ([[1981 au cinéma|1981]]), ''[[Le Chœur]] (Hamsarayan)'' ([[1982 au cinéma|1982]]) ou encore ''[[Le Concitoyen]] (Hamshahri)'' ([[1983 au cinéma|1983]]). La plupart de ces films sont réalisés au sein du ''Kanun'', qui survit à la révolution grâce à son dynamisme et son indépendance selon Agnès Devictor<ref name="devictor"/>. L’institut dont la direction avait été confiée à Kiarostami, dispose d’un budget indépendant, bien que son conseil de direction accueille le ministre de l’Éducation, le ministre de la Culture et de l’orientation islamique et le président de la Télévision. C’est de cette institution que sortiront les premiers films iraniens sélectionnés à l’étranger, comme ''[[Où est la maison de mon ami ?]] (Khaneh-ye doust kodjast ?)'', que Kiarostami réalise en [[1987 au cinéma|1987]].
''Où est la maison de mon ami ?'' est le récit apparemment simple de la quête d’un écolier de 8 ans, nommé Ahmad, consciencieux et qui cherche à rendre son cahier à son ami habitant dans le village voisin de Koker, Pochteh. S’il ne parvient pas à le remettre avant le jour suivant, son ami risque d’être renvoyé de l’école. Mais en arrivant à Pochteh, on lui dit que Mohammad, son ami, est parti pour Koker… Les croyances traditionnelles des campagnards iraniens sont dépeintes tout au long du film. Ce film est remarquable pour l’utilisation poétique du paysage [[Campagne|rural]] iranien et pour son profond réalisme. Ces éléments sont importants dans le travail de Kiarostami. Abbas Kiarostami a réalisé ce film du point de vue d’un enfant sans la condescendance qu’on peut déplorer dans beaucoup de films traitant des enfants<ref name="AKWorldRecord">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.eworldrecords.com/wherisfrienh.html
| titre= Where Is the friend's home?
| consulté le= 21 avril 2007
| auteur= Rebecca Flint
| éditeur = World records
}}</ref>{{,}}<ref name="AKzeitWFH">{{en}} {{pdf}} {{Lien web
| url= http://www.zeitgeistfilms.com/films/whereisthefriendshome/presskit.pdf
| titre= Where Is the Friend's Home?
| consulté le= 21 avril 2007
| auteur= Chris Darke
| éditeur= Zeitgeistfilms
}}</ref>.
En [[1987 au cinéma|1987]], Kiarostami contribue au scénario de ''[[La Clé (film)|La Clé]] (Kelid)'' qu’il monte mais ne dirige pas. En [[1989 au cinéma|1989]], il réalise ''[[Devoirs du soir]] (Mashgh-e Shab)''.
''Où est la maison de mon ami ?'' et les films suivants ''[[Et la vie continue]] (Zendegi va digar hich)''<ref>''La Vie et rien de plus'' en traduction littérale</ref>, en [[1992 au cinéma|1992]], puis ''[[Au travers des oliviers]] (Zir-e derakhtan zeytoun)'' en [[1994 au cinéma|1994]], sont désignés comme étant la ''[[Trilogie de Koker]]'' par les [[Critique d'art|critiques de cinéma]]. En effet, ces trois films mettent en vedette le village de [[Koker]], au nord de l’Iran. Les films sont en rapport avec le tremblement de terre de [[1990]]<ref>Le tremblement de terre de juin 1990 en Iran a eu lieu à environ 200 kilomètres au nord-ouest de [[Téhéran]] et a fait {{formatnum:50000}} morts et {{formatnum:500000}} personnes sans abri (cf. par exemple {{Lien web|url= http://www.univ-lille1.fr/geosciences/cours/terre_active/chapitre_3/chapitre_3.html|titre=Tectonique globale et activité de la terre|auteur=C. Lefèvre|éditeur=Université des Sciences et Technologies de Lille|consulté le=lundi 22 octobre 2007}}).</ref>. Kiarostami emploie les thèmes de la vie, de la mort, du changement, et de la continuité pour relier les films<ref name="ToubianaTrilLien">
Dans un entretien avec Serge Toubiana, Kiarostami indique un fil d'Ariane traversant la ''Trilogie de Koker'', en excluant toutefois ''Où est la maison de mon ami ?'' :
{{Citation|Si l'on considère la trilogie que forment ''Où est la maison de mon ami ?'', ''Et la vie continue'' et ''Au travers des oliviers'', et que l'on remplace ''Où est la maison de mon ami ?'' par ''Le Goût de la cerise'', cette trilogie, par son contenu, serait plus logique, plus juste. Ces trois derniers films ont un point commun : le face-à-face entre la vie et la mort.}} (''in'' Serge Toubiana, ''op. cit.'', p. 68).</ref>.
La trilogie remporte un vif succès en [[France]] dans les [[années 1990|années 90]] ainsi que dans d’autres pays comme les [[Pays-Bas]], la [[Suède]], l’[[Allemagne]] et la [[Finlande]]<ref name="AKBBC2005">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.bbc.co.uk/films/festivals/abbas_kiarostami_2005.shtml
| titre= Abbas Kiarostami Season: National Film Theatre, 1st-31 May 2005
| consulté le= 21 avril 2007
| année= 2005
| auteur= David Parkinson
| éditeur= BBC
}}</ref>. Kiarostami lui-même ne considère pas ces trois films comme une trilogie. Il suggère plutôt que la trilogie est formée des deux derniers titres et du film ''[[Le Goût de la cerise]] (Ta’m-e gilas)'' ([[1997 au cinéma|1997]]). Ces trois films ont en effet un thème commun, le caractère précieux de la vie<ref name="CriterionAK">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.criterion.com/asp/release.asp?id=45
| titre= Taste of Cherry
| consulté le= 21 avril 2007
| auteur= Godfrey Cheshire
| éditeur = The Criterion Collection
}}</ref>, en particulier dans le « face-à-face entre la vie et la mort » (selon ses propres termes)<ref name="ToubianaTrilLien"/>.
''[[Et la vie continue]] (Zendegi va digar hich)'' est le dernier film de Kiarostami produit par le ''Kanun'', et marque la fin du dynamisme de cette institution, en 1992. Agnès Devictor souligne que la qualité en moyenne très élevée de la production cinématographique iranienne postrévolutionnaire est en partie due au soutien de l’État et des différentes institutions comme le ''Kanun'' qui permettaient de financer les films, et offraient ainsi une certaine liberté artistique à des réalisateurs moins soumis aux exigences de rentabilité<ref name="devictor"/>{{,}}<ref>
{{Citation|Je pense que la réussite de ces films est due à la fois à l'ambiance d'amitié qui régnait dans cette Institut, et au soutien financier qui accordait aux metteurs en scène la liberté nécessaire pour travailler sans se soucier de l'argent. C'est la raison pour laquelle, même aujourd'hui où je ne collabore plus avec cet organisme, j'ai encore l'habitude de ne pas me soucier de l'argent gagné par mes films, mais de penser uniquement à l'intérêt et au plaisir du spectateur.}} (Abbas Kiarostami, ''in'' Thierry Jousse, ''op. cit.'', p. 33).</ref>.
=== Reconnaissance internationale ===
Durant les [[années 1990|années 90]], le cinéma de Kiarostami a les vertus d’un outil diplomatique : ses films ont introduit en Occident une nouvelle vision de l’[[Iran]], différente des clichés médiatiques. Mais l’[[Iran|État iranien]] réprouve ses films, les jugeant « insuffisamment islamiques »<ref name="Nancy2"/> et « trop formatés au goût de l'Occident »<ref>
{{ouvrage
|éditeur=[[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] Éditions
|titre=Politique du cinéma iranien
|auteurs=Agnès Devictor
|langue=fr
|lieu=Paris
|année=2004
|pages=310
|isbn=2-271-06255-1
}}, pages 133-134</ref>,
quoique la réprobation institutionnelle soit rendue difficile par la renommée grandissante du réalisateur<ref>
{{Citation|Le discours officiel est sans doute celui qui a le plus évolué avec la palme d'or et la remise du prix Fellini à l'Unesco en 1997. Ces reconnaissances rendent de plus en plus malaisées les attaques.}} (Devictor, ''op. cit.'', p. 134)
</ref>.
''[[Le Goût de la cerise]]'' est, par exemple, censuré pendant quelques temps en Iran<ref>
{{Citation|Le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique n'a pas autorisé ''Le Goût de la cerise'', ni l'année de sa production, ni l'année suivante.}} (Devictor, ''op. cit.'', p. 134).
</ref>.
Mais le film est autorisé la veille de la remise du palmarès du [[Festival de Cannes]]
où Abbas Kiarostami recevra la [[Palme d'or|Palme d’or]] (l'État parviendra tout de même à imposer des modifications à Kiarostami, en le forçant a remplacer un morceau de [[Louis Armstrong]] de la bande son par de la musique traditionnelle<ref>Devictor, p. 134)</ref>).
En [[1990 au cinéma|1990]], Kiarostami dirige ''[[Close-up (film)|Close-Up]] (Gros plan)''. Ce film relate l’histoire vraie d’un homme qui se fait passer pour le réalisateur [[Mohsen Makhmalbaf]]. L’imposteur dupe une famille en faisant croire à ses membres qu’ils seront les vedettes de son futur long métrage. La famille suppose que le vol est le motif de ce méfait, mais l’imposteur, Hossein Sabzian, prétend que sa [[motivation]] était plus complexe. Le film, mi-[[film documentaire|documentaire]], mi-fiction, examine la justification morale de Sabzian à usurper l’identité de Makhmalbaf. La défense d’Hossein Sabzian semble difficile à comprendre si le spectateur ne partage pas sa passion pour l’[[art]] en tant qu’émancipateur culturel et intellectuel<ref name="AKslant">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.slantmagazine.com/film/film_review.asp?ID=101
| titre= Close Up
| année= 2002
| auteur= Ed Gonzalez
| éditeur= Slant Magazine
| consulté le= 22 mai 2007
}}</ref>{{,}}<ref name="AKCombustibleCelluloid">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.combustiblecelluloid.com/closeup.shtml
| titre= Close-Up: Holding a Mirror up to the Movies
| année= 2000
| auteur= Jeffrey M. Anderson
| éditeur= Combustible Celluloid
| consulté le= 22 mai 2007
}}</ref>.
''Close-Up'' reçoit les louanges de réalisateurs tels que [[Quentin Tarantino]], [[Martin Scorsese]], [[Werner Herzog]], [[Jean-Luc Godard]] et [[Nanni Moretti]]<ref name="AKBfiVideoPublishing">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.amazon.co.uk/Close-Up-Hossain-Sabzian/dp/B00004CWIZ
| titre= Close-Up
| année= 1998
| éditeur= Bfi Video Publishing
| consulté le= 22 mai 2007
}}</ref>.
En [[1991 au cinéma|1991]], Kiarostami réalise ''[[Et la vie continue]] (Zendegi va digar hich)'' considéré par des critiques comme le deuxième film de la ''trilogie du tremblement de terre'' ou ''[[trilogie de Koker]]''. Le film suit un père et son jeune fils pendant leur voyage de [[Téhéran]] à [[Koker]] à la recherche des deux jeunes garçons (qui ont tenu les premiers rôles dans le film de [[1987 au cinéma|1987]], ''[[Où est la maison de mon ami ?]]''), craignant qu’ils aient perdu la vie dans le tremblement de terre de [[1990]]. Pendant qu’ils voyagent dans un paysage dévasté, ils rencontrent des survivants du séisme contraints de survivre au milieu de la tragédie<ref name="MMartyrAK">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.moviemartyr.com/1991/lifeandnothingmore.htm
| titre= Life and Nothing More… (Abbas Kiarostami) 1991
| consulté le= 22 mai 2007
| année= 2002
| auteur= Jeremy Heilman
| éditeur= MovieMartyr
}}</ref>{{,}}<ref name="ChicagoReaderAK">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.chicagoreader.com/movies/archives/1998/0598/05298.html
| titre= Fill In The Blanks
| consulté le= 22 mai 2007
| année= 1997
| auteur= Jonathan Rosenbaum
| éditeur= Chicago Reader
}}</ref>{{,}}<ref name="ZeitinfoAK">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.zeitgeistfilms.com/film.php?directoryname=andlifegoeson
| titre= And Life Goes On (synopsis)
| consulté le= 22 mai 2007
| auteur= Film Info
| éditeur= Zeitgeistfilms
}}</ref>. Cette année-là, Kiarostami gagne le Prix Roberto Rossellini en tant que [[réalisateur]] ; c’est la première récompense professionnelle cinématographique de sa carrière. Le dernier film de la ''[[trilogie de Koker]]'' est intitulé ''[[Au travers des oliviers]] (Zir-e derakhtan zeytoun)'', en [[1994 au cinéma|1994]]. Une des scènes secondaires de ''[[Et la vie continue]]'' devient le drame central de ce film<ref name="SenseCinemaAK1">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.sensesofcinema.com/contents/03/29/kiarostami_rural_space_and_place.html
| titre = Days in the Country: Representations of Rural Space ...
| consulté le= 22 mai 2007
| année= 2003
| auteur= Stephen Bransford
| éditeur= Sense of Cinema
}}</ref>.
Adrian Martin, critique de cinéma, qualifie de « graphique » le style de réalisation de la ''[[trilogie de Koker]]''. Ce style graphique associe les formes ondulant dans le paysage et la géométrie des forces de la vie et du monde<ref name="FilmIrelandAK1">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.filmireland.net/reviews/kiarostami.htm
| titre= Kiarostami: The Art of Living
| consulté le= 22 mai 2007
| auteur= Maximilian Le Cain
| éditeur= Film Ireland
}}</ref>{{,}}<ref name="BFIAKWID">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.bfi.org.uk/sightandsound/issue/200505
| titre= Where is the director?
| consulté le= 22 mai 2007
| année= 2005
| éditeur= British Film Institute
}}</ref>. Dans ''[[Et la vie continue]]'' ([[1992 au cinéma|1992]]), un [[flashback (cinéma)|flashback]] du chemin en zigzag déclenche chez le spectateur le souvenir du film précédent, ''[[Où est la maison de mon ami ?]]'', de [[1987 au cinéma|1987]], réalisé avant le tremblement de terre. Cet effet, à son tour, relie symboliquement à la reconstruction post-sismique de ''[[Au travers des oliviers]]'' en [[1994 au cinéma|1994]].
Avec le tournage du film ''[[Au travers des oliviers]]'' (préacheté par Ciby 2000, une filiale de [[Bouygues]]), Abbas Kiarostami se lance dans la coproduction internationale. À partir de la fin des années 1990, [[Marin Karmitz]] ([[MK2]]), exploitant et distributeur, devient le principal acteur de la coproduction en Iran, et coproduit des films de Kiarostami ou de [[Mohsen Makhmalbaf]]. La notoriété de Kiarostami grandit avec les récompenses prestigieuses qui lui sont décernées lors de [[festivals de cinéma|festivals internationaux]]<ref name="Nancy">{{fr}} {{Lien web
| url= http://www.ac-nancy-metz.fr/cinemav/levent/11_biofilmo.htm
| titre= Une carrière sinueuse
| consulté le= 21 août 2007
| année=
| auteur= Agnès Devictor
| éditeur =Académie de Nancy
}}</ref>.
Kiarostami écrit ensuite les [[scénario]]s de ''[[Le Voyage (film)|Le Voyage]] (Safar)'' et ''[[Le Ballon blanc]] (Badkonak-e sefid)'' ([[1995 au cinéma|1995]]), pour son ancien assistant, [[Jafar Panahi]]<ref name="AKzeitgeit"/>. Entre [[1995 au cinéma|1995]] et [[1996 au cinéma|1996]], il est impliqué dans la production de ''[[Lumière et compagnie]]'', une collaboration de quarante réalisateurs.
[[Image:7chenar A.K2.JPG|thumb|left|''7 chenars'', l'une de ses œuvres pour l'Annual Image Festival]]
En [[1997 au cinéma|1997]], Kiarostami gagne, ''ex aequo'' avec [[Shōhei Imamura]] pour ''[[l'Anguille]]'', la [[Palme d’or|Palme d'Or]] au [[Festival de Cannes]] pour ''[[Le Goût de la cerise]] (Ta’m-e gilas)''. Ce film fait le récit d’un homme désespéré, M. Badii, tenté par le suicide. Le film traite de thèmes tels que la [[moralité]], la [[légitimité]] de l’acte du [[suicide]], le sens de la [[compassion]]<ref name="SenseCinemaSuicide">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.sensesofcinema.com/contents/00/9/taste.html
| titre= Concepts of Suicide in Kiarostami's Taste of Cherry
| consulté le= 22 mai 2007
| année= 2000
| auteur= Constantine Santas
| éditeur= Sense of Cinema
}}</ref>,
et la responsabilité motivée par la liberté du choix de vivre<ref>
Kiarostami développe cette problématique à plusieurs reprises dans son entretien avec Toubiana (''op. cit.'', p. 66-69). Par exemple :
{{Citation|Tant que la décision de se suicider est une possibilité, il reste un choix. L'on doit donc se sentir responsable de sa propre vie. [...] Ainsi, dans mon film, il y a quelque chose d'existentialiste : "Tant que nous sommes en vie, nous avons la responsabilité de notre vie". [...] C'est rester responsable de sa propre vie. Sentir la possibilité du suicide, c'est ressentir sa propre liberté.}}.</ref>.
Kiarostami dirige ensuite ''[[Le vent nous emportera]] (Bād mā rā khāhad bord)'' ([[1999 au cinéma|1999]]), qui gagne le Grand Prix du Jury (Lion d’argent) à la [[Mostra de Venise]]. Le film met en opposition des idées rurales et urbaines sur la dignité du travail. Il aborde les thèmes de l’égalité des femmes et des avantages du progrès, par le biais du séjour d’un étranger dans un village [[kurdes|kurde]] reculé<ref name="AKBBC2005"/>. Treize ou quatorze personnages du film restent constamment invisibles, le spectateur ne se rend compte de leur présence que par leurs voix<ref name="GuardianUnlimitedinterview">{{en}} {{Lien web
| url= http://film.guardian.co.uk/interview/interviewpages/0,,1476326,00.html
| titre= Abbas Kiarostami, interview
| consulté le= 22 mai 2007
| année= 2005
| auteur= Geoff Andrew
| éditeur= Guardian Unlimited
}}</ref>.
En [[2000]], à la cérémonie des récompenses du [[Festival du film de San Francisco]], Kiarostami surprend tout le monde en offrant son [[Prix Akira Kurosawa]] pour sa carrière de réalisateur à l’acteur vétéran iranien [[Behrouz Vossoughi]] pour sa longue contribution au cinéma iranien<ref name="Firouzan">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.firouzanfilms.com/ReviewIndex/BookReviews/2007/01/19/AriSiletz_NotQuiteAMemoir.htm
| titre= Not Quite a Memoire
| consulté le= 8 avril 2007
| auteur= Judy Stone and Ari Siletz
| éditeur = Firouzan Films
}}</ref>{{,}}<ref name="SC">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.sensesofcinema.com/contents/festivals/00/7/sfiff.html
| titre= 43rd Annual San Francisco International Film Festival
| consulté le= 8 avril 2007
| année= 2000
| auteur= Jeff Lambert
| éditeur = Sense of Cinema
}}</ref>.
En [[2001 au cinéma|2001]], Kiarostami et son assistant, Seifollah Samadian, voyagent à [[Kampala]] ([[Ouganda]]) à la demande du [[Fonds international de développement agricole]] des [[Organisation des Nations unies|Nations Unies]]. L’organisation internationale les envoie filmer un [[film documentaire|documentaire]] au sujet des programmes d’aide aux orphelins ougandais. Kiarostami reste pendant dix jours et réalise ''[[ABC Africa]]''. Le voyage était à l’origine prévu comme une recherche préalable à une véritable réalisation, mais Kiarostami finit par monter le film entier à partir du métrage obtenu<ref>Geoff Andrew, ''Ten'' (London : BFI Publishing, 2005), p. 35.</ref>. Bien que les orphelins de l’Ouganda soient essentiellement le résultat de l’[[Incidence économique du Sida en Afrique subsaharienne|épidémie de Sida]], Geoff Andrew, rédacteur du magazine britannique ''Time Out'' et responsable des programmes du ''National Film Theatre'' de Londres, affirme, au sujet de ''ABC Africa'' : ''« comme ses quatre précédentes réalisations, ce film n’a pas pour sujet la mort mais la vie et mort : comment elles sont liées et quelle attitude pourrions-nous adopter en ce qui concerne leur irrémédiabilité symbiotique »''<ref>Geoff Andrew, ''Ten'', (London : BFI Publishing, 2005) p. 32.</ref>.
En [[2002 au cinéma|2002]], Kiarostami dirige ''[[Ten (film)|Ten]]'', où il met en œuvre une technique inhabituelle de réalisation et où il abandonne plusieurs conventions d’écriture du [[scénario]]<ref name="GuardianUnlimitedinterview"/>. Kiarostami se concentre sur le paysage sociopolitique de l’[[Iran]]. Les images sont vues par les yeux d’une [[femme]] qui roule dans les rues de [[Téhéran]] pendant plusieurs jours. Son voyage se compose de dix conversations avec des passagers : sa sœur, une [[auto-stop]]peuse prostituée, une jeune mariée abandonnée, son exigeant jeune fils, et d’autres. Ce modèle de réalisation a été salué par un certain nombre de [[Critique d'art|critique]]s de film professionnels tels A. O. Scott<ref>{{en}} A. O. Scott est un critique de cinéma américain, journaliste de [[Newsday]] puis, depuis janvier 2000, du [[The New York Times|New York Times]]. Voir l’article [[:en:A. O. Scott|A. O. Scott]] sur la wikipédia anglophone.</ref>. Scott a écrit dans le [[The New York Times|New York Times]] que Kiarostami, ''« en plus d’être peut-être le réalisateur de cinéma iranien le plus admiré au monde durant la dernière décennie, est également parmi les maîtres mondiaux du cinéma des véhicules à moteur… Il conçoit l’automobile comme un lieu de réflexion, d’observation et, surtout, de conversation. »''<ref name="ZeitGeistTen">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.zeitgeistfilms.com/film.php?directoryname=ten
| titre = Ten (film) synopsis
| consulté le= 9 juin 2007
| date =
| auteur = Zeitgeist
| éditeur = Zeitgeistfilms
}}</ref>.
En [[2003 au cinéma|2003]], Kiarostami dirige ''[[Five (film)|Five]]'', un [[long métrage]] poétique sans dialogue ni personnages. Il se compose de cinq longues prises de vue de la nature, prises en continu avec une caméra manuelle au format [[Digital Video]], le long des rivages de la [[mer Caspienne]]. Bien que le film manque d’un scénario clair, Geoff Andrew dit du film qu’il est ''« plus que juste de jolies images […] ; réunies dans l’ordre, elles contiennent une sorte de trajectoire narrative abstraite et/ou émotionnelle, qui oscille entre la séparation et la solitude et la communauté, entre le mouvement et le repos, entre le quasi-silence et le bruit et les chants, entre la lumière et l’obscurité puis à nouveau la lumière, finissant sur une note de renaissance et de régénération<ref>Geoff Andrew, ''Ten'', (London : BFI Publishing, 2005) pp 73–4.</ref> »''. Plus loin, Andrew signale le degré d’artifice caché derrière l’apparente simplicité du langage figuré.
En [[2004 au cinéma|2004]], Kiarostami produit ''[[10 minutes plus vieux|10 on Ten]]'', un documentaire à épisodes. Dans cette œuvre, Kiarostami explique en dix leçons comment réaliser un film pendant qu’il conduit sur les lieux de tournage de ses anciens films. Le film est réalisé en [[Digital Video]] avec une caméra fixe montée à l’intérieur d’une automobile, réminiscence du ''[[Le Goût de la cerise|Goût de la cerise]]'' et de ''[[Ten (film)|Ten]]''.
En [[2005 au cinéma|2005]] - [[2006 au cinéma|2006]], il dirige ''[[Les Routes de Kiarostami]]'', un [[court métrage|court]] [[film documentaire|documentaire]] de 32 minutes qui incite à la réflexion sur le pouvoir du paysage, combinant d’austères images en noir et blanc avec des vues poétiques, mêlant la musique avec les thèmes politiques.
L’un des derniers film de Kiarostami est ''[[Tickets (film)|Tickets]]'' (2005) dirigé en collaboration avec [[Ken Loach]] et [[Ermanno Olmi]]. Il aborde le sujet des influences réciproques entre personnes, dans les transports en commun et dans la rue, et la vie quotidienne.
Abbas Kiarostami continue toujours, parallèlement à son activité cinématographique, à photographier l’[[Iran]], l’une de ses plus grandes passions, et à exposer ses œuvres. Il crée aussi des structures diverses comme à la [[Biennale de Venise]] en [[2001 au cinéma|2001]]<ref name="Nancy"/>.
Kiarostami apparaît fréquemment portant des lunettes à verre fumé ou des lunettes de soleil, qu’il porte pour motifs médicaux<ref name="Glasses">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.iranian.com/Books/2006/September/Memoir/index.html
| titre= Besides censorship
| consulté le= 8 avril 2007
| année= 2006
| auteur= Ari Siletz
| éditeur =iranian.com
}}</ref>.
== Style cinématographique ==
=== Affranchissement des cadres traditionnels ===
[[Image:BreadAlley2.jpg|thumb|left|L’enfant du film ''[[Le Pain et la Rue]]'']]
Bien que Kiarostami soit comparé à [[Satyajit Ray]], à [[Vittorio de Sica]], à [[Éric Rohmer]] et à [[Jacques Tati]], ses films présentent un modèle singulier, mobilisant des techniques de son invention<ref name="AKzeitgeit"/>.
Pendant le tournage du ''[[Le Pain et la Rue|Pain et la Rue]]'' en [[1970 au cinéma|1970]], Kiarostami est en désaccord avec son [[directeur de la photographie]] à propos de la scène de l’attaque du chien : celui-ci désire des prises de vues séparées du garçon s’approchant, un plan de sa main lorsqu’il entre dans la maison et ferme la porte, puis une prise de vue du chien ; Kiarostami pense quant à lui que si les trois scènes pouvaient être filmées ensemble, cela produirait un effet plus sûr et ajouterait de la tension à la situation. Cette seule scène nécessita près de quarante jours de réalisation, jusqu’à ce que Kiarostami soit totalement satisfait de la scène. Plus tard, Abbas commente cela en disant que la rupture des scènes peut perturber le [[Rythme (poésie)|rythme]] et le contenu de la structure du film et qu’il a préféré laisser la scène se dérouler d’elle-même<ref name="AKSynoptique"> {{en}} {{Lien web
| url = http://www.synoptique.ca/core/en/articles/kiarostami_interview
| titre = A Talk with the Artist: Abbas Kiarostami in Conversation
| consulté le=2007-02-23
| année = 2004
| auteur = Shahin Parhami
| éditeur =Synoptique
}}</ref>.
Contrairement à d’autres réalisateurs, Kiarostami ne montre aucun intérêt pour la mise en scène de séquences extravagantes de [[combat]] ou des scènes trépidantes de poursuite dans des [[producteur de cinéma|productions]] de grande envergure. À l’inverse, il essaye d’adapter les moyens du film à ses propres exigences<ref name="IHFAkrami"/>. Kiarostami semble avoir mis son style au point avec la ''[[trilogie de Koker]]'', qui inclut une myriade de [[Citation (littérature)|références]] à sa propre production cinématographique, en reliant les thèmes communs et la matière des sujets entre les différents films. Stephen Bransford constate que les films de Kiarostami ne contiennent pas de références au travail d’autres metteurs en scène, mais sont agencés de telle façon qu’ils soient leur propre référencement. Bransford estime que ses films sont souvent modelés avec une dialectique continue, un film étant l’écho d’un précédent et le démystifiant partiellement<ref name="SenseCinemaAK1"/>.
Kiarostami teste de nouveaux modes de tournage, utilisant des méthodes et techniques de réalisation différentes. Une grande partie de ''[[Ten (film)|Ten]]'', par exemple, est filmée dans une automobile en mouvement dans laquelle Kiarostami n’est pas présent. Une caméra placée sur le tableau de bord les filme tandis qu’ils conduisent à travers [[Téhéran]]<ref name="AKSynoptique">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.synoptique.ca/core/en/articles/kiarostami_interview
| titre = A Talk with the Artist: Abbas Kiarostami in Conversation
| consulté le=27 juillet 2007
| année = 2004
| auteur = Shahin Parhami
| éditeurr =Synoptique
}}</ref>{{,}}<ref name="Liberty">{{en}} {{Lien web
| url =http://www.macalester.edu/weekly/120503/arts01.html
| titre =With liberty for all: the films of Kiarostami
| consulté le=27 juillet 2007
| année = 2003
| auteur = Ben Sachs
| éditeur =The Mac Weekley
}}</ref>. La caméra peut pivoter, prenant les visages des personnages pendant leurs actions, en effectuant une série de plans extrêmement rapprochés. ''Ten'' est une expérience qui recourt à l’utilisation de caméras numériques pour éliminer virtuellement le réalisateur. Cette nouvelle orientation vers un cinéma micro-numérique est définie comme une pratique de réalisation à micro-budget liée à une base de production numérique<ref>{{en}} Ganz, A. & Khatib, L. (2006) « Digital Cinema : The transformation of film practice and aesthetics » in ''New Cinemas'', vol. 4 no 1, pp 21-36</ref>.
L’œuvre de Kiarostami introduit une définition différente du mot « film ». Selon plusieurs professeurs de cinéma tels que Jamsheed Akrami de l’université William Paterson, Kiarostami essaie systématiquement de redéfinir le film en oubliant la complète transparence et en contraignant le spectateur à une participation accrue. Depuis le début des années 2000, il diminue progressivement la longueur de ses films, ce qui, selon Akrami, ramène l’expérience de la réalisation d’une préoccupation collective vers une forme plus pure et plus fondamentale d’expression artistique<ref name="IHFAkrami">{{Lien web
| url = http://www.iranheritage.com/kiarostamiconference/abstracts_full.htm
| titre = Cooling Down a 'Hot Medium'
| consulté le=27 juillet 2007
| année = 2005
| auteur = Jamsheed Akrami
| éditeur =Iran Heritage Foundation
}}</ref>.
=== Combinaison de la fiction et du réalisme ===
Les films de Kiarostami comportent un degré notable d’ambiguïté, un mélange original de simplicité et de complexité, et allient souvent fiction et éléments documentaires<ref>
Kiarostami explique par exemple que pour ''Et la vie continue'',
{{Citation|tout a été reconstitué mais sous une apparence documentaire. Même la scène de l'embouteillage a été reconstituée}} (''in'' Thierry Jousse, ''op. cit.'', p. 34)</ref>.
Kiarostami affirme : « Nous ne pouvons jamais nous approcher de la vérité sauf en mentant »<ref name="AKzeitgeit"/>{{,}}<ref name="SenseCinemaBalloon">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.sensesofcinema.com/contents/01/15/panahi_balloon.html
| titre = The White Balloon and Iranian Cinema
| consulté le=27 juillet 2007
| année = 2001
| auteur = Adrian Martin
| éditeur =Sense of Cinema
}}</ref>.
La frontière entre fiction et non-fiction est sensiblement réduite dans le cinéma de Kiarostami<ref name="FuckFact">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.thestranger.com/seattle/Content?oid=1802
| titre = Kiarostami's Genius Style
| consulté le=27 juillet 2007
| année = 1999
| auteur = Charles Mudede
| éditeur =The Stranger
}}</ref>. Le philosophe français [[Jean-Luc Nancy]], écrivant au sujet de Kiarostami, et plus particulièrement de son film ''[[Et la vie continue]]'', prétend que ses films ne sont ni tout à fait de la fiction ni tout à fait du documentaire. ''Et la vie continue'', écrit-il, n’est ni représentation ni reportage, mais plutôt « évidence » :
{{Citation bloc|Il ressemble totalement à un reportage, mais tout indique à l'évidence que c'est la fiction d'un documentaire (en fait, Kiarostami a réalisé le film plusieurs mois après le tremblement de terre), et que c'est plutôt un document au sujet de la "fiction" : pas dans le sens d'imaginer l'irréel mais dans le sens très spécifique et précis de la technique, de l'"art" de construire des images. Pour l'image au moyen de laquelle, chaque fois, chacun ouvre un monde et s'y précède n'est pas donnée toute faite (comme le sont celles des rêves, des fantasmes ou des mauvais films) : elle doit être inventée, coupée et montée. Ainsi c'est "évidence", en ce sens que s'il m'arrive un jour de "regarder" la rue que je monte et descends dix fois un jour, je construis pendant un instant une nouvelle "évidence" de ma rue.<ref>{{en}} Jean-Luc Nancy, "On Evidence: ''Life and Nothing More'', by Abbas Kiarostami, " ''Discourse'' 21.1 (1999), p.82. Voir aussi [http://www.egs.edu/faculty/nancy/nancy-is-cinema-renewing-itself.html].</ref>''}}
Pour Jean-Luc Nancy, cette notion de cinéma en tant qu’« évidence », plutôt que comme documentaire ou œuvre d'imagination, est liée à la manière dont Kiarostami traite la vie et la mort <ref> (cf. la remarque de Geoff Andrew sur ''[[ABC Africa]]'', citée ci-dessus, sur le fait que les films de Kiarostami ne concernent pas vraiment la mort mais la vie et la mort)</ref> :
{{Citation bloc|L'existence résiste à l'indifférence de la vie et la mort, elle vit au delà de la "vie" mécanique, c'est toujours son propre deuil et sa propre joie. Elle devient figure, image. Elle ne devient pas aliénée dans des images, mais elle est présentée là : les images sont l'évidence de son existence, l'objectivité de son affirmation. Cette pensée — qui, pour moi, est la pensée même de ce film [Et la vie continue] — est une pensée difficile, peut-être la plus difficile. C'est une pensée lente, toujours en cours, égrenant un chemin de façon à ce que le chemin lui-même devienne pensée. C'est cela qui égrène des images de sorte que les images deviennent cette pensée, de sorte qu'elles deviennent l'évidence de cette pensée — et pas afin de la "représenter".<ref>{{en}} Jean-Luc Nancy, "On Evidence: ''Life and Nothing More'', by Abbas Kiarostami, " ''Discourse'' 21.1 (1999), p.85–6.</ref>}}
En d’autres termes, en voulant faire plus que simplement représenter la vie et la mort comme des forces opposées ou, plutôt, pour illustrer la manière dont chaque élément de la nature est dialectiquement lié à l’autre, Kiarostami conçoit un cinéma qui fait plus que présenter au spectateur les seuls « faits », mais ce n’est pas non plus simplement une question d’artifices. Puisque l’« existence » signifie plus que simplement la vie, elle est projective, contenant un élément irrémédiablement fictif, mais dans ce « être plus que » la vie, elle est aussi contaminée par le caractère mortel. Nancy éclaire, par d’autres termes, l’interprétation de l’affirmation de Kiarostami soulignant que ''le mensonge est le seul chemin vers la vérité''<ref>''L’évidence du film - Abbas Kiarostami'', Jean-Luc Nancy, Éd. Klincksieck, coll. Hors collection Klincksieck, 2007, 172 p. {{ISBN|9782252035757}}. Édition originale : ''The Evidence of Film - Abbas Kiarostami'', Éd. Yves Gevaert, Belgique, 2001, {{ISBN|2930128178}}.</ref>{{,}}<ref name="Al-Ahram">{{en}} {{Lien web
| url = http://weekly.ahram.org.eg/2001/556/cu1.htm
| titre = Strategic lies
| consulté le=27 juillet 2007
| année = 2001
| auteur = Injy El-Kashef and Mohamed El-Assyouti
| éditeur = Al-Ahram Weekly
}}</ref>.
[[Emmanuel Burdeau]], critique et rédacteur en chef des ''[[Cahiers du cinéma]]'',
découvre, dans cette préséance de la fiction sur la réalité, et, dans certaines mises en scènes
du ''Goût de la cerise'', une machinerie narrative kafkaïenne, permettant à l'auteur
de montrer une fonction paradoxale, mais primordiale, de la croyance par rapport à la réalité
(de même que, dans ce film, la possibilité du suicide conditionne positivement la liberté de vivre, selon Kiarostami<ref name="ToubSuicide">
Dans son entretien avec Toubiana Kiarostami décrit la fonction positive du suicide, qui ouvre un choix :
{{Citation|Mon personnage se dit : "La vie est un choix et non une contrainte. Tant que la décision de se suicider est une possibilité, il reste un choix" }}. Une métaphysique qu'il ne restreint pas à la fiction cinématographique :
{{Citation|Si l'on nous avait invités à Cannes en nous interdisant d'en partir, nous
n'y serions jamais allés.}}, et, citant [[Cioran]], Kiarostami ajoute :
{{Citation|Sans la possibilité du suicide, je me serais déjà suicidé il y a quelques années.}}
(Toubiana, ''op. cit.'', p. 67)</ref>) :
{{Citation bloc|Cela ne nous servirait donc à rien de savoir ce qui a pu pousser M. Badii à vouloir mourir, puisque tout cela n'est pas une affaire de motivation mais de croyance : pour que M. Badii meure, il faut d'abord que quelqu'un le croie suffisamment pour dire oui ; [...] Telle est la logique étrangement contournée des personnages kiarostamiens : seule la fiction rend possible la réalité, seule la fiction la rend ''obligatoire''. De même que dans ''Le Procès'' la preuve de la culpabilité [...] tient toute entière dans le fait qu'un procès ait été instruit (donc que des gens y croient dur comme fer), de même chez Kiarostami, et pas seulement dans ''Le Goût de la cerise'', il faut toujours passer par une ''construction'', imaginaire ou fictionnelle, pour arriver à une réalité.<ref>Emmanuel Burdeau, ''op. cit.'', p. 65.</ref>}}
=== Thématique vie/mort ===
Les thèmes de la [[vie]] et de la [[mort]] et les concepts de changement et de continuité jouent un rôle important dans le travail de Kiarostami. Ils sont au cœur de la ''[[trilogie de Koker]]'' : illustration des conséquences du désastre du tremblement de terre de [[Téhéran]] en [[1990]], ils représentent une opposition continue entre les forces de la vie et la mort ; et la puissance de la résilience humaine pour surmonter et défier la destruction.
Cependant, à l’opposé des films de [[trilogie de Koker|Koker]] qui communiquent une soif instinctive pour la survie, ''[[Le Goût de la cerise]]'' explore également la fragilité de la vie et se concentre de façon rhétorique sur son caractère précieux<ref name="CriterionAK"/> : la thématique du suicide, plutôt qu'un rejet ou une négation de la vie, permet de mettre en scène l'ambivalence du désir de vivre<ref>
Analysant la psychologie de son personnage, Kiarostami indique :
{{Citation|Le choix des lieux, par exemple, montre qu'il attache encore de l'importance à la vie. Dans leur défi, leur menace, il y a malgré tout, chez les candidats au suicide, l'envie de vivre. Ainsi, la nuit où mon personnage rentre à la maison, la veille de son suicide, il prend sa température pour savoir s'il a de la fièvre, s'il est en bonne santé. Quand on l'invite à manger un œuf sur le plat, il dit qu'il a un taux de cholestérol élevé et que c'est trop gras pour lui.}} (Serge Toubiana, ''op. cit.'', p. 67).</ref>.
Les [[symbole]]s de la [[mort]] abondent dans ''[[Le vent nous emportera]]'' : le décor du [[cimetière]], l’imminence du trépas de la vieille femme, les ancêtres que le personnage de Farzad cite au début du film. De tels dispositifs incitent le spectateur à prendre en considération les [[paramètre]]s de la vie après la mort et de l’existence immatérielle. Le spectateur est invité à examiner ce qui constitue l’âme et ce qui lui arrive après la mort. À propos du film, Kiarostami affirme qu’il est plus celui qui pose des questions que celui qui y répond<ref name="Beyond">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.reverseshot.com/legacy/spring04/wind.html
| titre = Beyond Borders
| consulté le=3 août 2007
| année = 2004
| auteur = Michael J. Anderson
| éditeur = reverse shot
}}</ref>.
Quelques critiques de film pensent que la juxtaposition de la lumière et de scènes sombres dans la grammaire cinématographique de Kiarostami, comme dans ''Le Goût de la cerise'' et dans ''Le vent nous emportera'', suggèrent la coexistence, dans ses films, de la vie avec ses infinies possibilités et de la mort comme moment factuel de la vie de quiconque<ref name="Khatereh">{{en}} {{Lien web
|url=http://taylorandfrancis.metapress.com/(oat5faqpgoinvfz5r3mzhizj)/app/home/contribution.asp?referrer=parent&backto=issue,3,6;journal,2,17;linkingpublicationresults,1:300347,1
| titre =Kiarostami and the Aesthetics of Modern Persian Poetry
| consulté le=3 août 2007
| année = 2006
| auteur = Khatereh Sheibani
| éditeur =Taylor & Francis Group
}}</ref>.
=== Techniques narratives audacieuses ===
Le style de Kiarostami est remarquable par l’utilisation de longues prises de vues panoramiques comme dans les scènes finales de ''Et la vie continue'' et ''[[Au travers des oliviers]]''. Dans de telles scènes, le spectateur est intentionnellement éloigné physiquement des personnages afin d’enclencher sa réflexion sur leur destin. ''[[Le Goût de la cerise]]'' est entièrement parsemé de prises de vues de cette sorte, y compris de prises aériennes éloignées de la voiture de Badii le suicidaire qui se déplace dans les collines et qui converse avec un passager. Les techniques d’éloignement visuel consistent en la juxtaposition du bruit et du dialogue qui reste toujours au premier plan. Comme la coexistence de l’espace privé et public, ou les cadrages fréquents de paysages par des fenêtres de voiture, cette fusion de la distance et de la proximité peut être vue comme une façon de créer du suspense dans les moments les plus anodins<ref name="ChicagoReaderAK"/>.
Cette composition de la distance et de l’intime, du langage figuré et du bruit, est également présente dans la scène initiale de ''[[Le vent nous emportera]]''. Michael J. Anderson prétend qu’une telle application [[Thèmes artistiques|thématique]] de ce concept central de la présence sans présence, en employant de telles [[technique]]s et en se rapportant souvent aux personnages que le spectateur ne voit pas, — et parfois, n’entend pas directement — affecte la nature et le concept de l’espace dans le cadre [[Géographie|géographique]] dans lequel le monde est dépeint. L’utilisation par Kiarostami du bruit et du langage figuré sous-tend un monde au-delà de ce qui est directement évident et/ou audible. Selon les idées d’Anderson, tout cela accroît l’interconnexion et le rétrécissement du temps et de l’espace dans le monde moderne des [[télécommunication]]s<ref name="Beyond"/>.
D’autres commentateurs, tels que le critique de cinéma Ben Zipper, pensent que le travail de Kiarostami en tant qu’artiste paysager est évident dans ses prises de vues éloignées. Il a effectivement composé des paysages de collines asséchées dans un certain nombre de ses films.<ref name="Khatereh"/>.
=== Expression de la poésie ===
[[Image:Khayam.jpg|thumb|right|Tombe d’[[Omar Khayyam]], poète et philosophe]]
Ahmad Karimi-Hakkak, de l’[[Université du Maryland]], argue du fait que l’un des aspects du style cinématographique de Kiarostami est qu’il est capable de capter l’essence de la [[Littérature persane|poésie persane]] et de créer le langage figuré poétique à l’intérieur même du décor de ses films. Dans plusieurs films de Kiarostami tels que ''[[Où est la maison de mon ami ?]]'' et ''[[Le vent nous emportera]]'', la poésie persane classique est directement citée dans le film, ce qui accentue le lien artistique et la connexion entre poésie et images. Ceci, à son tour, se répercute sur le rapprochement entre le passé et présent, entre la continuité et le changement<ref name="Hakkak-poetry">{{en}} Karimi-Hakkak, Ahmad. "From Kinetic Poetics to a Poetic Cinema : Abbas Kiarostami and the Esthetics of Persian Poetry." University of Maryland (2005)</ref>.
Les personnages récitent principalement des poèmes du poète persan classique [[Omar Khayyam]] ou de poètes persans modernes tels que [[Sohrab Sepehri]] et [[Furough Farrokhzad]]. Une scène dans ''[[Le vent nous emportera]]'' comporte une longue prise de vue d’un champ de blé dont la surface ondule sous le soleil et au sein duquel le docteur, accompagné par le réalisateur de film, conduit son [[scooter]] sur une route en lacets. En réponse au commentaire que l’autre monde est un endroit meilleur que celui-ci, le docteur récite ce poème de Khayyam<ref name="Khatereh"/> :
{| border="0"
|-----
|
{{Énoncé|Khayyam|''Ils promettent des houris dans les cieux''<br />
''Mais je dirais que le vin est meilleur''<br/>
''Préférez le présent aux promesses''<br/>
''C'est de loin que le son du tambour parait mélodieux''}}
| align="right" |
{{lang|fa|dir=rtl|گویند کسان بهشت با حور خوش است}}<br />
{{lang|fa|dir=rtl|من میگویم که آب انگور خوش است}}<br />
{{lang|fa|dir=rtl|این نقد بگیر و دست از آن نسیه بشوی}}<br />
{{lang|fa|dir=rtl|کاواز دهل شنیدن از دور خوش است}}
|}
Cependant, la valorisation de l’esthétique et de la poésie remonte plus loin dans le passé et est mise en œuvre beaucoup plus subtilement que ces exemples ne le suggèrent. Au delà de l’adaptation concrète du texte aux besoins du film, Kiarostami commence souvent, ostensiblement, par fournir une métaphore visuelle de certaines techniques spécifiques de montage dans la poésie persane, classique ou moderne. Ceci se traduit par l’annonce incontournable d’une attitude [[Philosophie|philosophique]] élargie, à savoir l’unité [[Ontologie (philosophie)|ontologique]] de la poésie et du film<ref name="Hakkak-poetry"/>.
Sima Daad, de l’[[Université de Washington]], pense que le mérite des adaptations de Kiarostami des poèmes de [[Sohrab Sepehri]] et de [[Furough Farrokhzad]] est d’étendre le domaine de la transposition textuelle. L’adaptation se définit comme la transformation d’un texte initial en un nouveau. Sima Daad affirme que « l’adaptation de Kiarostami parvient au royaume théorique de l’adaptation en étendant sa limite du potentiel inter-textuel au potentiel trans-générique »<ref name="SimaDaad">{{en}} {{Lien web
| url =http://www.iranheritage.com/kiarostamiconference/abstracts_full.htm#d
| titre =Adaption, Fidelity, and Transformation: Kiarostami and the Modernist Poetry of Iran
| consulté le=12 août 2007
| annéee = 2005
| auteur = Sima Daad
| éditeur =Iran Heritage Foundation
}}</ref>.
=== Dimension spirituelle ===
Les films de Kiarostami explorent souvent des concepts immatériels comme l’âme et l’« après la vie ». Parfois, cependant, le concept même du spirituel semble être contredit par le moyen d’expression lui-même, étant donné qu’il n’a aucun moyen propre à communiquer des considérations métaphysiques. Quelques théoriciens cinématographiques ont prétendu que ''[[Le vent nous emportera]]'' fournit un modèle au moyen duquel un réalisateur de cinéma peut communiquer la réalité [[métaphysique]]. Les limites du cadre, la représentation matérielle d’un espace dans le dialogue avec un personnage qui n’est pas présent, deviennent, physiquement, des [[métaphore]]s pour la relation entre ce monde et ceux qui peuvent exister en dehors de lui. En limitant l’espace de la [[mise en scène]], Kiarostami agrandit l’espace de l’art<ref name="Beyond"/>.
Le « complexe » son-images de Kiarostami et son approche philosophique ont conduit à de fréquentes comparaisons avec les réalisateurs « mystiques » tels qu’[[Andreï Tarkovski]] et [[Robert Bresson]]. Indépendamment des différences culturelles substantielles, beaucoup d’occidentaux écrivant au sujet de Kiarostami le situent comme l’équivalent iranien de tels réalisateurs, en raison de son universelle poésie « spirituelle » austère et de son engagement moral<ref name="Hamish">{{en}} {{Lien web
| url =http://esvc001106.wic016u.server-web.com/contents/books/06/38/cinema_kiarostami.html
| titre =The Cinema of Abbas Kiarostami by Alberto Elena
| consulté le=13 août 2007
| année = 2005
| auteur = Hamish Ford
| éditeur =Sense of Cinema
}}</ref>. Certains font un parallèle entre le langage figuré des films de Kiarostami et celui des concepts du [[soufisme]]<ref name="Pak">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.iranheritage.org/kiarostamiconference/abstracts_full.htm#j
| titre = Religion and Spirituality in Kiarostami's Works
| consulté le=13 août 2007
| année = 2005
| auteur = Nacim Pak
| éditeur = Iran Heritage Foundation
}}</ref>.
Des points de vue différents surgissent au sujet de cette conclusion. Alors que des auteurs de langue anglaise comme David Sterritt et le professeur de cinéma, l’espagnol Alberto Elena, interprètent les films de Kiarostami comme des ouvrages de spiritualité, d’autres critiques dont David Walsh et Hamish Ford minimisent le rôle de celle-ci dans ses films<ref name="Hamish"/>{{,}}<ref name="Pak"/>{{,}}<ref name="CriterionAK"/>.
=== Encadrement de la spontanéité ===
Abbas Kiarostami utilise souvent dans ses films des [[acteur]]s qui n’ont encore jamais tourné ou qui ne sont pas des professionnels accomplis. Ces personnes ne savent pas ce qu’elles doivent faire ni comment faire ressortir une émotion. Pendant le tournage du ''[[Le Goût de la cerise|Goût de la cerise]]'', les acteurs ne se sont jamais vus. Ils parlaient face à une caméra dirigée par Kiarostami lui-même, et c’est grâce au [[monteur|montage]] que l’on croit que les personnages communiquent vraiment. Pour les faire parler ou jouer, selon ses désirs, Kiarostami démarrait la caméra sans qu’ils le sachent et il leur posait des questions tout en progressant dans le scénario. Selon lui, les acteurs étaient ainsi saisis ''in vivo'' et le réalisateur obtenait ainsi ce qu’il voulait<ref name="Fluctuat">{{fr}} {{Lien web
| url = http://www.fluctuat.net/1891-Abbas-Kiarostami
| titre = Discours d'Abbas Kiarostami
| consulté le=21 août 2007
| année = 2004
| auteur = Laure Naimski
| éditeur = Fluctuat
}}</ref>.
Kiarostami décrit sa manière de tourner par une citation du poète Mawlana Djalal, mort en [[1273]] :
{{Citation bloc|''Tu es ma balle de polo poursuivie par ma crosse. Je cours sans cesse pour te suivre bien que ce soit moi qui te pourchasse''<ref name="Fluctuat"/>.}}
Il veut ainsi exprimer que ce n’est pas le réalisateur qui dirige un film, mais l’acteur qui conduit le réalisateur.
Dans ''[[Ten (film)|Ten]]'', c’est une caméra fixe qui est utilisée — à la manière de [[Robert Bresson]] — mais avec un arrière-plan qui n’est pas fixe puisque la scène est tournée dans une voiture. Selon Kiarostami, il est plus facile pour un amateur d’y parler, n’étant pas en face d’un autre interlocuteur<ref name="Fluctuat"/>. Le silence y est aussi significatif.
Lors du tournage de ''[[10 minutes plus vieux]]'', par exemple, Kiarostami désirait que les acteurs soient vêtus de leurs propres habits, avec leurs maquillages personnels, pour se sentir à l’aise durant le tournage<ref name="arte">{{fr}} {{Lien web
| url = http://www.arte.tv/fr/cinema-fiction/Actualite-DVD/Ce-mois-ci/1538348,CmC=1544718.html
| titre = Critique - Ten on ten
| consulté le=26 août 2007
| année =
| auteur = Delphine Valloire
| éditeur = Arte / Coffret MK2
}}</ref>. De plus, les acteurs non-professionnels ne voient pas la caméra<ref name="arte"/>. Ainsi, simplement, ils arrivent à ressentir l’[[émotion]] souhaitée, le caractère de leur personnage, et à jouer sans timidité.
== Œuvre poétique et photographique ==
Abbas Kiarostami — de même que [[Ridley Scott]], [[Jean Cocteau]], [[Pier Paolo Pasolini]], [[Derek Jarman]], et [[Gulzar]] — appartient à une tradition de réalisateurs dont l’expression artistique n’est pas limitée à un [[média]] : ils sont capables d’utiliser d’autres formes d’expression, comme la [[poésie]], la [[scénographie]], la [[peinture]] ou la [[photographie]] pour faire partager leur interprétation du monde contemporain, et pour donner formes à leur compréhension de nos préoccupations et de nos identités<ref name="Farzad">{{en}} {{Lien web
| url= http://www.iranheritage.com/kiarostamiconference/abstracts_full.htm#f
| titre= Simplicity and Bliss: Poems of Abbas Kiarostami
| consulté le= 7 juin 2007
| année= 2005
| auteur= Narguess Farzad
| éditeur=Iran Heritage Foundation}}</ref>.
En 2002 chez P. O.L., Kiarostami publie ''Avec le vent (Hamrāh bā bād)'', un recueil de plus de deux-cents de ses poèmes. Ses œuvres photographiques comprennent ''Untitled Photographs (Photographies sans titres)'', un ensemble d’une trentaine de photos, principalement de paysages enneigés, prises à [[Téhéran]] entre 1978 et 2003. Il publie un autre recueil de poèmes en 1999<ref>{{pt}} [http://www.jornaldeleiria.pt/index.php?article=1026&visual=1 ''Kiarostami mostra fotos de neve'' (Kiarostami présente des photographies de neige)] - un article de journal sur l’exposition ''Untitled Photographs'' à [[Lisbonne]].</ref>{{,}}<ref name="AKzeitgeit"/>.
Riccardo Zipoli, de l’[[Université “Ca' Foscari” de Venise|Université Ca’ Foscari]] à [[Venise]], a examiné certains aspects des relations et des interconnexions entre les poèmes et les films de Kiarostami. Son analyse met en avant les similitudes dans le traitement des thèmes dans les films et les poèmes de l’artiste<ref name="RiccardoZipoli">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.iranheritage.org/kiarostamiconference/abstracts_full.htm#n
| titre = Uncertain Reality: A Topos in Kiarostami's Poems and Films
| consulté le=9 juin 2007
| année = 2005
| auteur = Riccardo Zipoli
| éditeur=Iran Heritage Foundation}}</ref>, de même que [[Jean-Michel Frodon]], repérant la sensibilité d'un cinéaste authentique dans ses poèmes, les qualifie d'« haïkus visuels »<ref name="FrodonHaiku">
{{Citation|[Kiarostami] est aussi une "idée" au sens que [[André Bazin|Bazin]] donnait à ce mot, une sensation du monde. Celle-là, Kiarostami la garde chevillée au corps, jusque dans ses poèmes, haïkus plus visuels que littéraires. Il apparaît ainsi
comme le contraire d'artistes plasticiens et conceptuels intervenant dans le cinéma sans y avoir une sensibilité particulière}}.
(Jean-Michel Frodon, ''op. cit.'', p. 68).</ref>.
La poésie de Kiarostami rappelle celle des derniers poèmes sur la nature du poète-peintre iranien, [[Sohrab Sepehri]]. L’allusion succincte à des vérités [[philosophie|philosophiques]] sans besoin de problématique, le ton neutre de la voix poétique, et la structure de la poésie — absence de pronoms personnels, d’adverbes, appui sur les adjectifs — ainsi que les vers du poème contenant un ''[[kigo]]'' (« mot de saison ») donnent à sa poésie des caractéristiques de [[haïku]]s<ref name="Farzad"/>{{,}}<ref name="FrodonHaiku"/>.
== Notoriété ==
Kiarostami reçoit d’innombrables louanges de par le monde, des spectateurs comme des critiques. En 1999, il est élu, sans équivoque, le plus important réalisateur des années 1990 par deux sondages de critiques internationaux<ref name="Dorna">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.brightlightsfilm.com/35/iraniancinema.html
| titre = Close Up: Iranian Cinema Past Present and Future, by Hamid Dabashi.
| consulté le=16 août 2007
| année = 2002
| auteur = Dorna Khazeni
| éditeur =Brightlightsfilms
}}</ref>. Quatre de ses films font partie des six premiers du sondage sur les meilleurs films des années 1990 de la cinémathèque Ontario<ref name="Eye">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.eye.net/eye/issue/issue_05.02.02/film/kiarostami.php
| titre = Carried by the wind: Films by Abbas Kiarostami
| consulté le=16 août 2007
| année = 2002
| auteur = Jason Anderson
| éditeur =Eye Weekley
}}</ref>. Il est reconnu par des théoriciens du cinéma, des critiques, aussi bien que par ses pairs tels [[Jean-Luc Godard]], [[Nanni Moretti]] (qui a fait un court-métrage au sujet de l’ouverture d’un des films de Kiarostami dans son théâtre à Rome), [[Chris Marker]], [[Ray Carney]], et [[Akira Kurosawa]]. Ce dernier a d’ailleurs dit à propos des films de Kiarostami : « Les mots ne peuvent pas décrire mes sentiments à leur sujet… Quand [[Satyajit Ray]] est décédé, j’ai été très déprimé. Mais après avoir vu les films de Kiarostami, j’ai remercié Dieu de nous avoir donné exactement la bonne personne pour prendre sa place »<ref name="AKzeitgeit">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.zeitgeistfilms.com/directors/akiarostami/
| titre = Abbas Kiarostami: Biography
| consulté le=16 août 2007
| éditeur = Zeitgeist, the spirit of the time
}}</ref>{{,}}<ref name="AKNEFilm">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.newenglandfilm.com/news/archives/01november/carney.htm
| titre = Carney on Cassavetes: Film critic Ray Carney sheds light on the work of legendary indie filmmaker, John Cassavetes.
| consulté le=16 août 2007
| année = 2001
| auteur = Cynthia Rockwell
| éditeur = NEFilm
}}</ref>. Des directeurs encensés par la critique tels [[Martin Scorsese]] ont déclaré que « Kiarostami représente le niveau le plus élevé de l’art dans le cinéma »<ref name="Martyr">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.countercurrents.org/arts-jeffries250405.htm
| titre = Abbas Kiarostami - Not A Martyr
| consulté le=16 août 2007
| année = 2005
| auteur = Stuart Jeffries
| éditeur =''[[The Guardian]]''
}}</ref>. En 2006, le panel de critiques du journal [[The Guardian]] a classé Kiarostami comme le meilleur réalisateur non-américain<ref name="PanelofCritics">{{en}} {{Lien web
| url = http://film.guardian.co.uk/features/page/0,11456,1082823,00.html
| titre = The world's 40 best directors
| consulté le=16 août 2007
| année = 2006
| auteur = Panel of critics
| éditeur =''The Guardian''
}}</ref>.
Néanmoins, des critiques tels [[Jonathan Rosenbaum]] disent qu’« il est incontestable que les films d’Abbas Kiarostami divisent les spectateurs - dans ce pays, dans son Iran natal et partout où ils sont projetés »<ref name="ChicagoReaderAK"/>.
Rosenbaum argue du fait que les désaccords et la controverse au sujet des films de Kiarostami résultent de son style de réalisation. Ce que l'on considère à Hollywood comme de la narration descriptive de base est souvent absent des films de Kiarostami. Le placement de la caméra contrarie souvent les attentes des spectateurs ordinaires. Dans les séquences rapprochées de ''Et la vie continue'' et ''Au travers des oliviers'', les spectateurs sont obligés d’imaginer les scènes manquantes. Dans ''Devoirs du soir'' et ''Close-Up'', des parties de la [[bande son]] ont été masquées, ou insérées et abandonnées. Daniel Ross dit que la subtilité de la forme d’expression cinématographique de Kiarostami résiste à l’analyse critique<ref>{{en}} Daniel Ross, [http://www.latrobe.edu.au/screeningthepast/20/10.html Review of Geoff Andrew, ''Ten'']</ref>.
[[Roger Ebert]], quant à lui, n'hésite pas à conclure sa critique sur ''Le goût de la Cerise'' en disant que cela ne vaut pas la peine d'aller le voir<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://rogerebert.suntimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/19980227/REVIEWS/802270309/1023|titre=Taste Of Cherry|site=[http://rogerebert.suntimes.com rogerebert.com]|consulté le=21 octobre 2007}}</ref>.
Tandis que Kiarostami reçoit un accueil significatif en Europe pour plusieurs de ses films, le [[Politique de l'Iran|gouvernement iranien]] refuse d’autoriser la projection de ses films dans son Iran natal. Kiarostami répond : « Le gouvernement a décidé de ne pas montrer n’importe lequel de mes films pendant les 10 dernières années… Je pense qu’ils ne comprennent pas mes films et les empêchent ainsi d’être vus juste au cas où il y aurait un message qu’ils ne veulent pas voir être transmis »<ref name="Martyr"/>. Kiarostami a également fait face à l’opposition aux États-Unis. En 2002, on lui a refusé un visa pour assister au Festival international du film de New York à la suite des [[attentats du 11 septembre 2001]]<ref name="Salon">{{en}} {{Lien web
| url = http://dir.salon.com/story/ent/movies/2002/09/27/kiarostami/index.html
| titre = Iran's leading filmmaker denied U.S. visa
| consulté le=16 août 2007
| année = 2002
| auteur = Andrew O'Hehir
| éditeur =Salon.com
}}</ref>{{,}}<ref name="BBCvisa">{{en}} {{Lien web
| url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/entertainment/film/2321051.stm
| titre = Iranian director hands back award
| consulté le=16 août 2007
| année = 2002
| auteur =
| éditeur =BBC
}}</ref>. Richard Pena, le directeur du festival qui l’avait invité, a dit : « C’est un signe terrible de ce qui arrive aujourd’hui dans mon pays que nul ne semble réaliser ou prendre en compte le genre de signal négatif que ceci adresse à l’ensemble du monde [[Islam|musulman]] »<ref name="Martyr"/>. Le réalisateur [[Finlande|finlandais]] [[Aki Kaurismäki]] a boycotté le festival en signe de protestation<ref name="HRW">{{en}} {{Lien web
| url = http://www.hrw.org/iff/2002/kiarostami.html
| titre =Abbas Kiarostami Controversy at the 40th NYFF
| consulté le=16 août 2007
| année = 2002
| auteur = Celestine Bohlen
| éditeur =Human Rights Watch
}}</ref>. Kiarostami avait aussi été invité à l’occasion du festival par l’Université de l’Ohio et l’[[Université Harvard]]<ref name="Entry">{{en}} {{Lien web
| url =http://www.iranian.com/Arts/2002/September/Kia/index.html
| titre =No entry for Kiarostami
| consulté le=16 août 2007
| année = 2002
| auteur = Jacques Mandelbaum
| éditeur =Le Monde
}}</ref>.
En 2005, la London Film School (École du cinéma de Londres) organise un festival sur l’œuvre de Kiarostami, intitulé ''Abbas Kiarostami : Visions of the Artist (Visions de l’artiste)'', ainsi qu’un atelier. Ben Gibson, directeur de l’école, dit : « Très peu de gens ont la clairvoyance créatrice et intellectuelle pour inventer le cinéma à partir de ses éléments les plus basiques, des fondations. Nous sommes très heureux d’avoir la chance de voir un maître comme Kiarostami qui pense les pieds sur terre »<ref name="Pars">{{en}} {{Lien web
| url =http://www.parstimes.com/film/kiarostami_workshop.html
| titre =Abbas Kiarostami workshop 2- 10 May 2005
| consulté le=16 août 2007
| année = 2005
| auteur =
| éditeur = Pars times
}}</ref>.
En 2007, le [[Museum of Modern Art|Musée d’Art Moderne]] et le [[P.S. 1 Contemporary Art Center|Centre d’Art Contemporain P. S. 1]] de New York co-organisent un festival sur l’œuvre de Kiarostami, intitulé ''Abbas Kiarostami : Image Maker (Réalisateur)''<ref name="MoMfestival">{{en}} {{Lien web
| url =http://www.moma.org/exhibitions/film_exhibitions.php?id=4000
| titre =Abbas Kiarostami: Image Maker
| consulté le=16 août 2007
| année = 2007
| auteur =
| éditeur =Museum of Modern Art
}}</ref>. Les oeuvres d'Abbas Kiarostami font régullièrement l'objet d'expositions ou de festival, comme l'exposition Erice-Kiarostami organisée au [[centre Pompidou]] ou la rétrospective de ses œuvres cinématographiques à [[Nice]] en 2007. Kiarostami et son style cinématographique sont le sujet de plusieurs livres et de deux films, ''Il Giorno della prima di Close Up (Le Jour de la première de [[Close-up (film)|Close-up]])'' (1996, dirigé par [[Nanni Moretti]]) et ''Abbas Kiarostami : The Art of Living (L’Art de la vie)'' (2003, dirigé par Fergus Daly).
=== Participation aux festivals ===
[[Image:Cannes FF Palace.jpeg|thumb|right|200px|Le palais des festivals et des congrès à [[Cannes]].]]
Abbas Kiarostami a été membre du jury de nombreux festivals, notamment de celui du [[Festival de Cannes]] en [[festival de Cannes 1993|1993]], [[Festival de Cannes 2002|2002]] et [[Festival de Cannes 2005|2005]]. Il a aussi été président du jury de la [[Caméra d'or|Caméra d’or]] au [[festival de Cannes 2005]]. Parallèlement, il a présenté dix films, dont trois en compétitions à [[Festival de Cannes|Cannes]].
On peut également citer quelques unes de ses participations<ref>{{fr}} {{Lien web
|url= http://www.festival-cannes.com/index.php/fr/archives/artist/1114
|titre= Fiche artiste
|consulté le=22 mai 2007
|site=http://www.festival-cannes.fr}}</ref> :
*[[Mostra de Venise|Venise]], [[1985 au cinéma|1985]]
*[[Festival international du film de Locarno|Locarno]], [[1990 au cinéma|1990]]
*[[Festival de Cannes 1993|Cannes]], [[1993 au cinéma|1993]]
*[[Festival de San Sebastián|San Sebastián]], [[1996 au cinéma|1996]]
*[[Festival de Cannes 2002|Cannes]], [[2002 au cinéma|2002]]
*[[Mostra de cinéma de São Paulo|São Paulo]], [[2004 au cinéma|2004]]
*[[Festival de Cannes 2005|Cannes]], [[2005 au cinéma|2005]], président
=== Récompenses reçues ===
Abbas Kiarostami est un [[réalisateur]] dont la renommée est mondiale. Participant à beaucoup de [[festivals de cinéma|festivals internationaux de cinéma]], il a remporté plus de soixante prix<ref>{{en}} Senses of cinema, « [http://www.sensesofcinema.com/contents/directors/02/kiarostami.html NATIONAL & INTERNATIONAL AWARDS AND HONOURS] », consulté le 21 août 2007</ref>, comme la [[Palme d'or|Palme d’or]], un [[Lion d'or|Lion d’or]] ou le [[Prix Akira Kurosawa]] en [[2000 au cinéma|2000]]. Il remet d’ailleurs ce prix à [[Behrouz Vossoughi]] pour sa contribution au [[cinéma iranien]]. Voici la liste de la plupart de ses récompenses :
{| width="100%" align="center" border="0" cellpadding="4" cellspacing="4"
|- valign="top"
| width="50%" |
* Prix spécial du Jury pour ''Le pain et la rue'' au 5{{e}} festival international du film pour enfants et jeunes adultes de Téhéran, Iran, 1970
* Premier Prix dans la catégorie fiction pour ''Experience'' au 4{{e}} festival international du film Giffoni, Italie, 1974
* Grand prix du jury pour ''Le Passager'' au 9{{e}} festival international du film pour enfants et jeunes adultes de Téhéran, Iran, 1974
* Prix National de la télévision pour ''Le Passager'' au 9{{e}} festival international du film pour enfants et jeunes adultes de Téhéran, Iran, 1974
* Diplôme spécial des critiques pour ''Le Costume de mariage'' au 11{{e}} festival international du film pour enfants et jeunes adultes de Téhéran, Iran, 1976
* Premier prix pour ''Deux solutions pour un problème'' au festival international du film éducatif de Mexico, 1976
* Diplôme d’honneur pour ''Le Costume de mariage'' au 10{{e}} [[Festival international du film de Moscou]], [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], 1977
* Prix du meilleur film pour ''Cas numéro un, cas numéro deux'' au festival iranien des films pour enfants et jeunes adultes, 1979
* Plaque d’or du meilleur court métrage pour ''Le Chœur'' au 2{{e}} [[Festival du Film Fajr|Festival international du film Fajr]], Téhéran, 1984
* Prix spécial du jury pour ''Les Premiers'' au 4{{e}} [[Festival du Film Fajr|Festival international du film Fajr]], Téhéran, 1986
* Plaque d’or du meilleur réalisateur pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au 5{{e}} [[Festival du Film Fajr|Festival international du film Fajr]], Téhéran, 1987
* Prix spécial du jury pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au 5{{e}} [[Festival du Film Fajr|Festival international du film Fajr]], Téhéran, 1987
* Léopard de Bronze pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au 42 {{e}} [[Festival international du film de Locarno]], Suisse, 1989
* Mention spéciale FIPRESCI pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au 42 {{e}} [[Festival international du film de Locarno]], Suisse, 1989
* Prix de la confédération internationale des cinéma d’art pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au 42 {{e}} [[Festival international du film de Locarno]], Suisse, 1989
* Mention spéciale du jury œcuménique pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au 42 {{e}} [[Festival international du film de Locarno]], Suisse, 1989
* Prix Barclay du jury pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au 42 {{e}} [[Festival international du film de Locarno]], Suisse, 1989
* Prix de la confédération internationale des cinéma d’art pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au RCC, France, 1989
* Prix spécial du jury pour ''Close-up'' au 8{{e}} [[Festival du Film Fajr|Festival international du film Fajr]], Téhéran, 1990
* Silver R pour ''Close-up'' au 3{{e}} festival internation du film de Rimini, Italie, 1990
* Prix du meilleur film pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au festival international du film des archives nationales du film de Belgique, 1990.
* Prix de l’association des critiques du Québec pour ''Close-up'' au 19{{e}} Festival international de Montréal pour le nouveau cinéma et la vidéo, Canada, 1990
* Prix du meilleur réalisateur pour ''Close-up'' au 5{{e}} Festival international du film de Dunkerque, France, 1991
* Prix de la presse pour ''Close-up'' au 5{{e}} Festival international du film de Dunkerque, France, 1991
* Prix de la ville de Dunkerque pour ''Close-up'' au 5{{e}} Festival international du film de Dunkerque, France, 1991
* Prix des étudiants en film pour ''Close-up'' au 5{{e}} Festival international du film de Dunkerque, France, 1991
* Récompense CINEKID pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au 5{{e}} Festival International des film d’enfants CINEKID, Amsterdam, Hollande, 1992
* Prix FIPRESCI pour ''Close-up'' au 11{{e}} Festival international du film d’Istanbul, Turquie, 1992
* Prix Roberto Rossellini pour la carrière d’Abbas Kiarostami au 45{{e}} [[Festival de Cannes]], France, 1992
* Prix du Meilleur film dans la catégorie [[Un Certain Regard]] pour ''Et la vie continue'' au 45{{e}} [[Festival de Cannes]], France, 1992
* Prix Ciné Découvertes pour ''Et la vie continue'' de l’association des distributeurs de films belges, 1992
* Récompense François Truffaut pour la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami au 23{{e}} [[Festival du film de Giffoni|Festival international du film de Giffoni]], Italie, 1993
* Prix de la ville de Rimini pour la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami au 6{{e}} Festival international du film de Rimini, Italie, 1993
* Prix spécial du festival pour la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami au 6{{e}} Festival international du film de Rimini, Italie, 1993
* Prix spécial des critiques pour ''Et la vie continue'' au 17{{e}} [[Mostra de cinéma de São Paulo]], Brésil, 1993
* Golden Spike pour la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami au 38{{e}} Festival international du film de Valladolid, Espagne, 1993
* Hugo d’argent pour ''Au travers des oliviers'' au 30{{e}} Festival international du film de Chicago, [[États-Unis]], 1994
| width="50%" |
* Golden Spike pour ''Au travers des oliviers'' au 39{{e}} Festival international du film de Valladolid, Espagne, 1994
* Prix spécial des critiques pour ''Au travers des oliviers'' au 18{{e}} [[Mostra de cinéma de São Paulo]], Brésil, 1994
* Prix du meilleur réalisateur pour ''Au travers des oliviers'' au 8{{e}} [[Festival international du film de Singapour]], 1995
* Récompense de la rose d’or du meilleur film pour ''Au travers des oliviers'' aux 13{{e}} rencontres du film de Bergame, Italie, 1995
* Récompense pour le meilleur film pour ''Où est la maison de mon ami ?'' au Festival estival du film de Rome, Italie, 1995
* Prix de la troisième meilleur audience de film pour ''Au travers des oliviers'' au 44{{e}} Festival international du film de Melbourne, Australie, 1995
* Prix Pier Paolo Pasolini pour la carrière d’Abbas Kiarostami, remis par la fondation Pier Paolo Pasolini, Rome, Italie, 1995
* Réalisateur de l’année, ''the Variety International Film Guide'', 1996
* Insignes d’Officier de la Légion d’Honneur remis par le ministère de la culture, France, 1996
* Palme d’Or pour ''Le Goût de la cerise'' au 50{{e}} [[Festival de Cannes]], France, 1997
* Prix spécial de la fête du cinéma remis à Abbas Kiarostami à l’occasion de la 2{{e}} fête du cinéma, Téhéran, 1997
* Prix spécial du festival pour la carrière cinématogrpahique d’Abbas Kiarostami au 22{{e}} Festival international du film de Giffoni, Italie, 1997
* Récompense en la mémoire de Vittorio De Sica pour la carrière cinématogrpahique d’Abbas Kiarostami remis par la fondation Vittorio De Sica, Italie, 1997
* Médaille d’or Federico Fellini, venant récompenser la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami, [[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], France, 1997
* ''Le Goût de la cerise'', meilleur film de l’année selon [[Time (magazine)|Time Magazine]] en 1997
* ''Le Goût de la cerise'', meilleur film étranger de l’année selon la société des critiques de film de Boston, [[États-Unis]], 1998
* ''Le Goût de la cerise'', meilleur film étranger de l’année selon la société nationale des critiques de film, [[États-Unis]], 1998
* Prix spécial des Maîtres remis à Abbas Kiarostami au 18{{e}} Festival international du film d’Istanbul, Turquie, 1999
* Prix spécial du Jury pour ''Le vent nous emportera'' au 56{{e}} Festival international du film de Venise, Italie, 1999
* Prix FIPRESCI pour ''Le vent nous emportera'' au 56{{e}} [[Mostra de Venise|Festival international du film de Venise]], Italie, 1999
* Prix de la jeunesse pour le cinéma futur pour ''Le vent nous emportera'' au 56{{e}} Festival international du film de Venise, Italie, 1999
* Plaque d’or du Panorama du cinéma européen pour la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami, Athènes, Grèce, 1999
* Prix spécial pour la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami au 21{{e}} Festival international du film méditerranéen de Montpellier, France, 1999
* Prix honoraire Alexandre d’or pour la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami au 40{{e}} Festival international du film de Thessalonique, Grèce, 1999
* Abbas Kiarostami est nommé en tant que « Most Outstanding Filmmaker » des années 1990 par un sondage de la cinémathèque de l’Ontario, Canada, 2000
* Prix honoraire récompensant la carrière cinématographique d’Abbas Kiarostami du 18{{e}} [[Festival du Film Fajr|Festival international du film Fajr]], Téhéran, Iran, 2000
* Dauphin d’or de l’île de Kish pour l’ensemble de son œuvre, Iran, 2000
* [[Festival du film de San Francisco#Prix Akira Kurosawa|Prix honoraire Akira Kurosawa]] du 43{{e}} Festival international du film de San Francisco, [[États-Unis]], 2000
* Plaque spéciale du ministère libanais de la culture et de l’art, 2000
* Récompense pour l’ensemble de son œuvre au {{3}}e Festival du film de Beyrouth, Liban, 2000
* Prix du cinéma politique de Recanati, Italie, 2000
* Doctorat honoraire, École Normale Supérieure, 2003
* Prix Konrad Wolf, 2003
* Prix du président du jury de la caméra d’or, Festival de Cannes 2005
* Bourse du British Film Institute, 2005
* Léopard d’or d’honneur, Festival du film de Locarno, 2005
* [[Prix Henri-Langlois]], 2006
|}
== L’œuvre ==
=== Filmographie complète ===
Après avoir tourné plus de quarante [[long métrage|longs]] et [[court métrage|courts métrages]], Abbas Kiarostami a sû s’imposer dans le monde du [[cinéma]]. Dans ses œuvres, plusieurs thèmes prédominent comme la [[vie]] et la [[mort]]. Son univers est sombre, parfois noir<ref>{{fr+en}} [[Internet Movie Database]], « [http://www.imdb.com/name/nm0452102/bio Biographie d’Abbas Kiarostami] », consulté le 14 août 2007</ref>, mais les images restent toujours poétiques, et sensuelles.
{| class="wikitable"
|-
! align="center" style="background: #DCDCA7;"| Année
!! align="center" style="background: #DCDCA7;"| Titre français
!! align="center" style="background: #DCDCA7;"| Titre original
!! align="center" style="background: #DCDCA7;"| Activité (s)
!! align="center" style="background: #DCDCA7;"| Métrage
!! align="center" style="background: #DCDCA7;"| Durée
|-
|align="right"|'''[[1970 au cinéma|1970]]'''||align="center" valign="top"|''[[Le Pain et la Rue]]''||align="center" valign="top"|''Nān va koutcheh''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||10 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[1972 au cinéma|1972]]'''||align="center" valign="top"|''[[La Récréation]]''||align="center" valign="top"|''Zang-e tafrih''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||
|-
|align="center" valign="top|''[[Jahan Nama Palace]]''||align="center" valign="top"|''Ghasr-e Jahan Nama''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||31 minutes
|-
|align="right"|'''[[1973 au cinéma|1973]]'''||align="center" valign="top"|''[[Experience (film)|Experience]]''||align="center" valign="top"|''Tadjrebeh''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||60 minutes
|-
|align="right"|'''[[1974 au cinéma|1974]]'''||align="center" valign="top"|''[[Le Passager (film iranien)|Le Passager]]''||align="center" valign="top"|''Mosāfer''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||70 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[1975 au cinéma|1975]]'''||align="center" valign="top"|''[[Moi aussi je peux]]''||align="center" valign="top"|''Man ham mitounam''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||4 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Deux solutions pour un problème]]''||align="center" valign="top"|''Dow rāhehal baraye yek massaleh''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||5 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[1976 au cinéma|1976]]'''||align="center" valign="top"|''[[Couleurs (film)|Couleurs]]''||align="center" valign="top"|''Ranghā''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||15 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Le Costume de mariage]]''||align="center" valign="top"|''Lebāssi barāye aroussi''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||57 minutes
|-
|align="right" rowspan="3"|'''[[1977 au cinéma|1977]]'''||align="center" valign="top"|''[[Comment utiliser son temps libre ?|Comment utiliser son temps libre ?]]''||align="center" valign="top"|''Az oghat-e farāghat-e khod chegouneh estefādeh konim ?''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||7 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Le Rapport]]''||align="center" valign="top"|''Gozāresh''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||112 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Hommage aux professeurs]]''||align="center" valign="top"|''Bozorgdasht-e mo’allem''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||20 minutes
|-
|align="right"|'''[[1978 au cinéma|1978]]'''||align="center" valign="top"|''[[Solution (film)|Solution]]''||align="center" valign="top"|''Rah-e hal''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||12 minutes
|-
|align="right"|'''[[1979 au cinéma|1979]]'''||align="center" valign="top"|''[[Cas numéro un, cas numéro deux]]''||align="center" valign="top"|''Ghazieh-e shekl-e avval, ghazieh-e shekl-e dovvom''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||53 minutes
|-
|align="right"|'''[[1980 au cinéma|1980]]'''||align="center" valign="top"|''[[Hygiène dentaire (film)|Hygiène dentaire]]''||align="center" valign="top"|''Behdasht-e dandān''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||24 minutes
|-
|align="right"|'''[[1981 au cinéma|1981]]'''||align="center" valign="top"|''[[Avec ou sans ordre]]''||align="center" valign="top"|''Be tartib yā bedun-e tartib''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||15 minutes
|-
|align="right"|'''[[1982 au cinéma|1982]]'''||align="center" valign="top"|''[[Le Chœur]]''||align="center" valign="top"|''Hamsarayān''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||17 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[1983 au cinéma|1983]]'''||align="center" valign="top"|''[[Le Concitoyen]]''||align="center" valign="top"|''Hamshahri''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||52 minutes
|-
|align="center" valign="top"|''[[La Rage de dents]]''||align="center" valign="top"|''Dandān Dard''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||24 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[1984 au cinéma|1984]]'''||align="center" valign="top|''[[Les Premiers]]''||align="center" valign="top"|''Avvalihā''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||84 minutes
|-
|align="center" valign="top"|''[[Fear and Suspicion]]''||align="center" valign="top"|''Tars Va Su-e Zan''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[1987 au cinéma|1987]]'''||align="center" valign="top"|''[[Où est la maison de mon ami ?|Où est la maison de mon ami ?]]''||align="center" valign="top"|''Khāneh-ye doust kodjāst ?''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||83 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[La Clé (film)|La Clé]]''||align="center" valign="top"|''Kelid''||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] et [[monteur|montage]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||85 minutes
|-
|align="right"|'''[[1989 au cinéma|1989]]'''||align="center" valign="top"|''[[Devoirs du soir]]''||align="center" valign="top"|''Mashgh-e Shab''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||86 minutes
|-
|align="right"|'''[[1990 au cinéma|1990]]'''||align="center" valign="top"|''[[Close-up (film)|Close-up]]''||align="center" valign="top"|''Nema-ye Nazdik''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||100 minutes
|-
|align="right"|'''[[1991 au cinéma|1991]]'''||align="center" valign="top"|''[[Et la vie continue]]''||align="center" valign="top"|''Zendegi va digar hich''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||95 minutes
|-
|align="right"|'''[[1993 au cinéma|1993]]'''||align="center" valign="top"|''[[Périple au pays des voyageurs]]''||align="center" valign="top"|''Safari be Diar-e Mosafer''||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[1994 au cinéma|1994]]'''||align="center" valign="top"|''[[Au travers des oliviers]]''||align="center" valign="top"|''Zir-e derakhtān zeytoun''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||103 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Le Voyage (film)|Le Voyage]]''||align="center" valign="top"|''Safar''||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||84 minutes
|-
|align="right" rowspan="2" |'''[[1995 au cinéma|1995]]'''||align="center" valign="top"|''[[Le Ballon blanc]]''||align="center" valign="top"|''Bādkonak-e sefid''||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||85 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[À propos de Nice, la suite]]''||align="center" valign="top"| - ||align="center" valign="top"| [[Réalisateur|Réalisation]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||100 minutes
|-
|align="right" rowspan="2" |'''[[1997 au cinéma|1997]]'''||align="center" valign="top"|''[[Le Goût de la cerise]]''||align="center" valign="top"|''Ta’m-e gilās''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||95 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Birth of Light]]''||align="center" valign="top"|''Tavalod-e Nur''||align="center" valign="top"| [[Réalisateur|Réalisation]] ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||5 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[1999 au cinéma|1999]]'''||align="center" valign="top"|''[[Le vent nous emportera]]''||align="center" valign="top"|''Bād mā rā khāhad bord''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||118 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Willow and Wind]]''||align="center" valign="top"|''Beed-o baad''||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||77 minutes
|-
|align="right"|'''[[2001 au cinéma|2001]]'''||align="center" valign="top"|''[[ABC Africa]]''||align="center" valign="top"| - ||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||84 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[2002 au cinéma|2002]]'''||align="center" valign="top"|''[[Ten (film)|Ten]]''||align="center" valign="top"|''Dah''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]], [[directeur de la photographie|photographie]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||91 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[La Station désertée]]''||align="center" valign="top"|''Istgah-Matrouk''||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||88 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[2003 au cinéma|2003]]'''||align="center" valign="top"|''[[Sang et or (film, 2003)|Sang et or]]''||align="center" valign="top"|''Talā-ye Sorkh''||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||95 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Five (film)|Five]]''||align="center" valign="top"|''Panj''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]], [[directeur de la photographie|photographie]] et [[monteur|montage]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||74 minutes
|-
|align="right"|'''[[2004 au cinéma|2004]]'''||align="center" valign="top"|''[[10 minutes plus vieux]]''||align="center" valign="top"|''10 on ten''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]], [[directeur de la photographie|photographie]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||88 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[2005 au cinéma|2005]]'''||align="center" valign="top"|''[[Tickets (film)|Tickets]]''||align="center" valign="top"| - ||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||109 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[TropiAbbas]]''||align="center" valign="top"| - ||align="center" valign="top"| [[Acteur]] ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||15 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[2006 au cinéma|2006]]'''||align="center" valign="top"|''[[Les Routes de Kiarostami]]''||align="center" valign="top"|''Roads of Kiarostami''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]], [[scénariste|scénario]], [[directeur de la photographie|photographie]] et [[monteur|montage]] || valign="top"| ([[court métrage|CM]])||32 minutes
|-
|align="center" valign="top|''[[Men at Work (film, 2006)|Men at Work]]''||align="center" valign="top"|''Kargaran mashghoole karand''||align="center" valign="top"| [[scénariste|Scénario]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||75 minutes
|-
|align="right" rowspan="2"|'''[[2007 au cinéma|2007]]'''||align="center" valign="top"|''[[Kojast jaye residan]]''||align="center" valign="top"| - ||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||
|-
|align="center" valign="top|''[[Chacun son cinéma]]''||align="center" valign="top"| - ||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] (segment) ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||100 minutes
|-
|align="right" rowspan="3"|'''[[2008 au cinéma|2008*]]'''||align="center" valign="top"|''[[Copie conforme (film, 2008)|Copie conforme]]''||align="center" valign="top"|''Roonevesht barabar asl ast''||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] || valign="top"| ([[long métrage|LM]])||
|-
|align="center" valign="top|''[[Kiarostami (film)|Kiarostami]]''||align="center" valign="top"| - ||align="center" valign="top"| [[réalisateur|Réalisation]] et [[scénariste|scénario]] ||valign="top"| ([[long métrage|LM]])||
|-
|align="center" valign="top|''[[Os Invisíveis]]''||align="center" valign="top"| - ||align="center" valign="top"| [[Acteur]] ||valign="top"| ([[court métrage|CM]])||
|}
<small>''* Films à venir''</small>
=== Ouvrages et articles ===
*{{ouvrage|éditeur=Cahiers du Cinema Livres|collection=Petite Bibliothèque|titre=Abbas Kiarostami. Textes, entretiens, filmographie complète.|auteurs=Abbas Kiarostami|lieu=Paris|année=1997|mois=octobre|jour=24|pages=143|format=Poche |isbn=978-2866421960}}
*{{ouvrage|éditeur=Harvard Film Archive|titre=Walking with the Wind. Poems by Abbas Kiarostami|auteurs=Abbas Kiarostami|trad=Ahmad Karimi-Hakkak et Michael Beard|année=2002|mois=mars|jour=1|pages=240|langue={{en}}|isbn=978-{{formatnum:0674{{formatnum:008441}}}}|Commentaire=édition bilingue}}
*{{ouvrage|éditeur=Cahiers du Cinema Livres|collection=Petite Bibliothèque|titre=10 (Ten)|auteurs=Abbas Kiarostami|lieu=Paris|année=2002|mois=septembre|jour=5|pages=92|format=Poche |isbn=978-2866423469}}
*{{ouvrage|éditeur=P.O.L.|collection=Poésie Theatre|titre=Avec le vent||auteurs=Abbas Kiarostami|trad=Nahal Tajadod et Jean-Claude Carrière|lieu=Paris|année=2002|mois=mai|jour=5|pages=242|isbn=978-2867448898}}
*{{ouvrage|éditeur=Cahiers du Cinema Livres|collection=Petite Bibliothèque|titre=Le vent nous emportera|auteurs=Abbas Kiarostami|lieu=Paris|année=2002|mois=septembre|jour=5|pages=95|format=Poche |isbn=978-2866423476}}
*{{ouvrage|éditeur=P.O.L.|collection=Lettre de Cinéma|titre=La Lettre du Cinéma, n°4|auteurs=Abbas Kiarostami|lieu=Paris|année=1997|mois=décembre|jour=12|pages=96|isbn=978-2867445897}}
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
(Les ouvrages et articles ayant servi à la rédaction de cet article sont notés par le symbole : [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]])
*{{ouvrage|éditeur=British Film Institute|titre=Ten|prénom=Geoff|nom=Andrew|lien langue={{en}}|lieu=Londres|année=2005|mois=avril|jour=19|pages=88|format=Broché|isbn=978-1844570690}}
* {{ouvrage|éditeur=Actar|titre=Correspondences|auteurs =Abbas Kiarostami, [[Victor Erice]], Antonio Lopez|lien langue={{en}}|année=2006|mois=février|pages=160|format=Broché|isbn=978-8496540248}}
* {{ouvrage|éditeur=Saqi Books|titre=The Cinema Of Abbas Kiarostami|auteur=Alberto Elena|trad=Belinda Coombes|lien langue={{en}}|année=2005|mois=avril|jour=14|pages=225|format=Broché|isbn=978-0863565946}}
* {{ouvrage|éditeur=University of Illinois Press|collection=Contemporary Film Directors|titre=Abbas Kiarostami|auteur=Mehrnaz Saeed-Vafa|trad=Jonathan Rosenbaum|lien langue={{en}}|année=2003|mois=avril|jour=1|pages=168|format=Broché|isbn=978-0252071119}}
* {{ouvrage|éditeur=Yves Gevaert|collection=Contemporary Film Directors|titre=Abbas Kiarostami|auteur=Jean-Luc Nancy|année=2001|mois=juin|jour=13|pages=110|format=Broché|isbn=978-2930128177}}
* {{ouvrage|éditeur=Companhia das Letras|titre=Caminhos de Kiarostami|auteur=Jean-Claude Bernardet|lien langue={{pt}}|année=2004|pages=168|format=Broché|isbn=8535905715}}
* {{ouvrage|éditeur=Le Mani|titre=Abbas Kiarostami|auteur=Marco Dalla Gassa|lien langue={{it}}|lieu=Gênes|année=2000|pages=168|format=Broché|isbn=978-8880121473}}
* {{ouvrage|éditeur=Farrago|titre=Le réel, face et pile: Le cinéma d'Abbas Kiarostami|auteur=Youssef Ishaghpour|année=2000|mois=février|jour=5|pages=107|isbn=978-2844900630}}
* {{ouvrage|éditeur=Electa|titre=Kiarostami|auteurs=Alberto Barbera et Elisa Resegotti (sous la direction de)|lien langue={{it}}|année=2004|mois=avril|jour=30|pages=224|isbn=978-8837023904}}
* {{ouvrage|éditeur=Hazan|titre=Photographies, photographs, fotografie…|auteurs=Abbas Kiarostami et Michel Ciment|lien langue={{en}}|année=1999|mois=novembre|jour=10|pages=111|isbn=978-2850256738}}
* {{ouvrage|éditeur=Entesharat-e Rozaneh|titre=Az Doust, Tarhi, Negāhi be zendegi va asar-e filmsaz-e andishmand Abbas Kiarostami|auteur=Mohammad Shabani Pir Poshteh|lien langue={{fa}}|lieu=Téhéran|année=1376 (1997)}}
* {{ouvrage|éditeur=Nashr-e Ahoo|titre=Abbas Kiarostami, Filmsāz-e realist|auteur=Iraj Karimi|lien langue={{fa}}|lieu=Téhéran|année=1365 (1986)}}
* {{ouvrage|éditeur=Nashr-e Didar|titre=Majmou-e-ye Maghalat dar naghd-e va Moarrefi Asar-e Abbas Kiarostami|auteur=Zavin Ghoukasian|lien langue={{fa}}|lieu=Téhéran|année=1375 (1996)}}
* {{Périodique|lang=en|auteur=Laurent Kretzschmar|titre=Is Cinema Renewing Itself?|revue=Film-Philosophy|no=15|date=15 juillet 2002|vol=6|doi=http://www.egs.edu/faculty/nancy/nancy-is-cinema-renewing-itself.html}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]]
* {{Périodique|lang=en|auteur=Jonathan Rosenbaum|titre=Lessons from a Master|journal=Chicago Reader|date=14 juin 1996}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]]
* {{Périodique|lang=fr|auteur=[[Emmanuel Burdeau]]|titre=La mort en ce jardin|revue=[[Les Cahiers du cinéma]]|ISSN=0008-011X|no=518|date=novembre 1997|pages=62-65}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]]
* {{Périodique|lang=fr|auteur=[[Serge Toubiana]]|titre=Le goût du caché|sous-titre=entretien avec Abbas Kiarostami|revue=[[Les Cahiers du cinéma]]|ISSN=0008-011X|no=518|date=novembre 1997|pages=66-69}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]]
* {{Périodique|lang=fr|auteur=[[Thierry Jousse]]|titre=Et la vie continue|sous-titre=entretien avec Abbas Kiarostami|revue=[[Les Cahiers du cinéma]]|ISSN=0008-011X|ISSN2=0757-8075|no=461|date=novembre 1992|pages=32-36}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]]
* {{Périodique|lang=fr|auteur=Laurent Roth|titre=Abbas Kiarostami, le dompteur de regard|revue=[[Les Cahiers du cinéma]]|ISSN=0008-011X|no=493 |date=juillet 1995|pages=68-73}}
* {{Périodique|lang=fr|auteur=Abbas Kiarostami, Adrien Malcy, ''et al.''|titre=Le monde d'A.K. |revue=[[Les Cahiers du cinéma]]|ISSN=0008-011X|no=493|date=juillet 1995|pages=80-86}}
* {{Périodique|lang=fr|auteur=[[Jean-Michel Frodon]]|titre=Kiarostami, au-delà du cinéma|revue=[[Les Cahiers du cinéma]]|ISSN=0008-011X|no=584|date=novembre 2003|pages=64-66 et 68}}
* {{Périodique|lang=fr|auteur=Thierry Jousse et Serge Toubiana|titre=Un film n'a pas de passeport... |sous-titre=entretien avec Abbas Kiarostami|revue=[[Les Cahiers du cinéma]]|ISSN=0008-011X|no=541|date=décembre 1999|pages=30-33}}
=== Notes et références ===
<div style="font-size:88%"; align="center">
{{Traduction/Référence|en|Abbas Kiarostami|116497232}}</div>
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{{Références|colonnes = 2}}
=== Pour aller plus loin ===
==== Articles connexes ====
*[[Cinéma iranien]]
*[[Bahram Beyzai]]
*[[Dariush Mehrjui]]
*[[Sohrab Shahid Saless]]
*[[Jafar Panahi]]
*[[Bahman Ghobadi]]
==== Liens externes ====
* {{imdb name|id=0452102|name=Abbas Kiarostami}}
* {{Allocine name|id=11778}}
* {{en}} [http://www.iranheritage.com/kiarostamiconference/abstracts_full.htm Abbas Kiarostami : Image, Voice and Vision (Image, Voix et Vision)], extraits de conférence (2005)
* {{es}} [http://www.trendesombras.com/num6/art_correspondencias.asp Erice/Kiarostami: ''Correspondencias'']
* {{es}} [http://www.trendesombras.com/num3/art_tesalonica2004.asp Erice, Angelopoulos, Kiarostami]
* {{en}} [http://www.wsws.org/articles/2000/jun2000/sff8-j12.shtml The compassionate gaze (Le regard de la compassion), 2000, San Francisco International Film Festival]
{{Portail|Iran|cinéma|réalisation}}
{{Article de qualité|oldid=23238202|date=21 novembre 2007}}
{{lien AdQ|en}}
{{DEFAULTSORT:Kiarostami, Abbas}}
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