Agriculture en Grèce antique 460060 31809592 2008-07-23T06:42:48Z WikiDreamer Bot 366978 robot Ajoute: [[zh:古希臘農業]] [[Image:Olive tree Karystos2.jpg|thumb|right|220px|L'olivier, l'une des bases de l'agriculture grecque — ici à [[Carystos]] en [[Eubée]]]] L’'''[[agriculture]]''' est le fondement de la vie économique en '''[[Grèce antique]]'''. Elle occupe près de 80&nbsp;% de la population et sa place est prépondérante dans le circuit économique grec. Domaine d'activité par excellence pour un citoyen, elle a donné naissance à un idéal de vie et de mœurs qui perdurent tout au long de l'[[Antiquité]]. == Contraintes du milieu == La Grèce présente des conditions naturelles relativement homogènes si l'on excepte les cités des côtes d'[[Asie mineure]]. Les montagnes représentent 80&nbsp;% de l'espace, voire 90&nbsp;% pour ce qui est des îles de [[mer Égée]], mais dépassent rarement les 2000 mètres d'altitude. Elles réduisent fortement l'espace disponible pour la culture et l'élevage et compartimentent l'espace de chaque cité, encourageant l'autarcie en matière agricole. Les terres sont rocailleuses, et donc de médiocre qualité. Seules quelques rares plaines comme celle de [[Messénie]] peuvent être qualifiées de fertiles. Le [[climat méditerranéen]] est caractérisé par deux grandes saisons : l'une sèche (les cours d'eau sont alors asséchés) et chaude, d'avril à septembre ; l'autre humide, marquée par des précipitations souvent violentes, apportées par les vents d'ouest, avec des températures douces, sans gel. Ce climat présente des variations. Ainsi les montagnes, connaissent des hivers rigoureux et enneigés. L'[[Attique]], les [[Cyclades]], le sud du [[Péloponnèse]] et la [[Crète]] sont des milieux plus arides que le reste de la Grèce... == Produits agricoles == === Cultures === ==== Céréales ==== [[Image:Noe 082.jpg|thumb|left|250px|Un épi d'orge, symbole de la richesse de la cité de [[Métaponte]], en [[Grande Grèce]]. [[Statère]] incus, v.&nbsp;[[-530|530]]-[[-510|510 av. J.-C.]].]] Dès la [[époque archaïque|période archaïque]], comme en atteste ''[[l'Odyssée]]'', l’agriculture grecque est fondée sur la culture des [[céréale]]s, base de l’alimentation : il s'agit avant tout de l'[[orge]] ({{grec ancien|κριθαί}} / ''kritaí''), dans une moindre mesure du [[blé dur]] ({{grec ancien|πύρος}} / ''pýros''), du blé tendre ou du [[Millet (graminée)|millet]]. Le terme générique {{grec ancien|σῖτος}} / ''sitos'', traditionnellement traduit par « blé » en français, peut en fait désigner toutes sortes de céréales : en réalité, 90&nbsp;% des terres céréalières sont consacrées à l’orge. Si les Anciens sont bien conscients du meilleur apport nutritionnel du blé, l'orge est nettement plus cultivé car moins exigeant. Plus adapté, grâce à des racines pénétrant plus profondément dans le sol, au caractère sec du climat égéen et à la médiocre qualité des terres, il offre un rendement plus élevé<ref>Différentes tentatives ont été faites pour calculer les rendements céréaliers attiques, mais sans donner de résultat concluant.</ref>. L'orge constitue l'alimentation de base des grecs, qui la consomment sous forme de galette, la ''maza'', ou de bouillie. Si l'orge est cultivé partout, il n'en est pas de même du blé, réservé aux meilleures terres et nécessitant une plus grande humidité. Ainsi, au contraire de l'orge, on précise en général l'origine géographique du blé consommé, ce qui souligne la spécialisation de certains terroirs dans cette production<ref>Raymond Descat, ''Le monde grec aux temps classiques'', PUF, 1995, p. 310</ref> : blé du Pont, de Thrace, de Lybie, d'Egypte ou de Sicile<ref>Il s'agit des régions traditionnelles d'importation de grain par les cités égéennes, ce qui semble démontrer que c'est bien du blé, et non de l'orge, qui est importé.</ref>. En ce qui concerne le millet, cultivé essentiellement en [[Thrace]], en [[Bithynie]] et sur les rives de la mer Noire, mais présent dans les inventaires des [[Hermocopides]], il se distingue par sa croissance plus rapide et sa récolte estivale. Dans de nombreuses cités égéennes, et notamment à Athènes, la production céréalière se révèle bien incapable de couvrir les besoins de la population. L’« étroitesse » de la terre ({{grec ancien|στενοχωρία}} / ''stenokhôría'') explique ainsi la [[colonisation grecque]] et l’importance qu’auront, à l’[[époque classique]], les [[clérouquie]]s d’[[Asie mineure]] dans le contrôle du ravitaillement en blé. ==== Olivier ==== En revanche, la terre grecque est plus adaptée à la croissance de l’[[olivier (arbre)|olivier]], qui fournit l’[[huile d'olive]], et dont la culture se développe à partir de l'époque archaïque. Planter des oliviers est une entreprise de longue haleine, qui immobilise le capital pendant une période conséquente : l'arbre met plus de vingt ans à donner des fruits, et ne produit que deux années sur trois<ref>R. Descat, ''op.cit.'', p. 311,</ref>. Il a en revanche l'avantage d'un calendrier agricole qui se combine bien avec celui des autres cultures, puisque l'essentiel de la récolte se fait en fin d'automne et pendant l'hiver : cueillette des olives mûres à partir de novembre (les olives vertes sont ramassées en septembre/octobre), détritage et pressage pendant l'hiver. C'est également l'hiver que l'on taillait l'olivier et qu'on amendait le sol à son pied. La culture se fait en bordure de champ, de manière isolée ou en olivette. Si l'olivier peut être considéré comme l'arbre grec par excellence (« un arbre que n'a jamais produit l'Asie » dit Sophocle<ref>''Oedipe à Colone'', 695</ref>), il n'est pas adapté à l'ensemble du monde égéen, puisqu'il ne supporte ni les vents trop violents, ni les températures inférieures à 3°, ce qui lui interdit les altitudes trop élevées<ref>Léopold Migeotte, ''L'économie des cités grecques'', 2007, p. 59</ref>. En revanche, il s'est étendu à des terroirs favorables extérieurs à la Grèce au fur et à mesure de la colonisation grecque du bassin méditerranéen<ref>« Ainsi, les amphores à huile étrusques, témoins d'une production locale, remplacent en Italie les amphores grecques importées dans la première moitié du VIème siècle. » Descat, ''op. cit.'', p. 310</ref>. ==== Vigne ==== La [[vigne]] pousse également bien sur le sol rocailleux, mais demande beaucoup de soin. Sa culture remonte à l'[[âge du Bronze]]. Dans ''[[l'Iliade]]'', le bouclier d'[[Achille]] représente une scène de vendanges<ref>{{HomIli}}, XV, 551-572.</ref> et dans ''[[l'Odyssée]]'', le poète mentionne une vigne dans les jardins d'[[Alcinoos]]<ref>{{HomOdy|compact}}, VII, 122-126.</ref>. [[Hésiode]] décrit également les travaux des vendanges. [[Théophraste]] constitue une source précieuse sur la viticulture grecque et les travaux qui y sont associés. ==== Légumes et fruits ==== Ces ressources de base sont complétées par des cultures maraîchères ([[chou (plante)|chou]], [[oignon]], [[ail cultivé|ail]]) et légumineuses : [[lentille cultivée|lentilles]], [[pois chiche]]s, [[fève]]s) et fruitières ([[figue]]s, [[amande]]s, [[grenade (fruit)|grenade]]s). On réévalue aujourd'hui leur rôle dans l'alimentation et l'économie agricole des Grecs, comme le démontre les stocks importants de légumes secs dans les réserves des Hermocopides, malgré leur prix relativement élevé du fait des conditions climatiques<ref>R. Descat, ''ibid.'' </ref>. Il faut y ajouter les herbes ([[sauge]], [[menthe]], [[thym]], [[sarriette]], [[origan]], etc.) et les plantes oléagineuses comme le [[lin cultivé|lin]], le [[sésame]] et le [[pavot]]. === Élevage === [[Image:Bronze billygoat Louvre Br197.jpg|thumb|right|250px|Bouc, figurine en bronze trouvée dans le [[dème]] de [[Kephissia]], {{Ve siècle av. J.-C.}}]] L’[[élevage]], mis en avant comme signe de pouvoir et de richesse dans les [[Homère|épopées homériques]], est en fait peu développé en raison du manque de terres disponibles. Si la [[civilisation mycénienne]] connaît effectivement un élevage [[bœuf|bovin]], celui-ci recule rapidement par la suite, du fait de l’expansion géographique. Très vite, les animaux les plus nombreux sont les [[chèvre]]s et les [[mouton]]s, peu difficiles et fournisseurs de viande, de [[laine]] et de [[lait]] (consommé sous forme de [[fromage]]), ainsi que les [[porc]]s et les [[volaille]]s ([[poulet]]s, [[oie]]s). Le bœuf, rare, est employé comme animal de labour et, dans une moindre mesure, comme animal de sacrifice (cf. [[hécatombe]]). L'[[âne]], le [[mulet]] et leurs différents croisements sont élevés comme animaux de bât ou de trait. Enfin, le [[cheval]] est élevé dans les [[Thessalie|plaines thessaliennes]] et en [[Argolide]] : c’est un animal de luxe, signe de vie aristocratique. ''Les Nuées'', [[comédie grecque antique|comédie]] d'[[Aristophane]], illustre bien le snobisme équestre des aristocrates [[Athènes antique|athéniens]] : le fils du héros, Phidippidès (traduit en « Galopingre » par V.&nbsp;Debidour), ruine son père en chevaux de race, appelés {{grec ancien|κοππατίας}} / ''koppatías'' ou {{grec ancien|σαμφόρας}} / ''samphóras'' d'après les lettres archaïques de l'[[alphabet grec]] — respectivement [[koppa]] et [[san (lettre grecque)|san]] — qui servent à les marquer. Il est probable que beaucoup d'exploitations pratiquaient un élevage d'appoint : quelques volailles et du petit bétail, paissant dans les garrigues ou se nourrissant de restes de cuisine. Il devait également exister des exploitations mixtes, agro-pastorales, et enfin des exploitations spécialisées dans l'élevage. Une inscription<ref>L. Migeotte, 1984, n° 12.</ref> mentionne ainsi un certain Eubolos d'[[Élatée]], en [[Phocide]], propriétaire de 220 bœufs et chevaux et d'au moins 1000 moutons et chèvres. Les troupeaux de moutons [[transhumance|transhument]], sur de courtes distances, entre la plaine (en hiver) et la montagne (en été). Des taxes spéciales sont prévues pour le transit ou l'arrêt de troupeaux dans les cités. === Autres productions === Le [[bois]] est exploité intensivement, principalement d’abord pour un usage domestique : la maison et les chariots sont en bois, de même que l’[[araire]] utilisée pour labourer. Les massifs boisés grecs, situés en zone montagneuse, sont également mis à mal par les chèvres et par les [[Houille|charbonniers]] : il faut très vite importer, en particulier pour la construction de bateaux (cf. [[trière]]). Les Grecs emploient comme sucrant des dérivés de fruits comme le sirop de datte ou les figues séchées, mais leur principal [[édulcorant]] est le [[miel]]<ref name="D47">Andrew Dalby, ''Siren Feasts'', Routledge, 1996, p.&nbsp;47.</ref>, qui entre également dans la composition de médicaments et sert à fabriquer l'[[hydromel]]. La plus ancienne ruche retrouvée dans l'aire de civilisation grecque provient de [[Santorin]], détruite en 1628 av. J.-C. par une éruption volcanique<ref name="D47" />. [[Aristote]] est la principale source littéraire sur le sujet ; le philosophe témoigne en effet beaucoup d'intérêt pour la structure sociale des [[apis (genre)|abeilles]]<ref>''Histoire des animaux'', 553a et suivantes.</ref>. Malheureusement, sa description reste très incomplète et ne comporte que peu d'informations sur l'apiculture à proprement parler<ref>Isager et Skydsgaard, p.&nbsp;96.</ref>. == Travaux == [[Image:Amphora olive-gathering BM B226.jpg|thumb|left|220px|Gaulage des olives, [[British Museum]]]] ''[[Les Travaux et les Jours]]'' d’[[Hésiode]] ({{VIIIe siècle av. J.-C.}}) et ''[[L'Économique]]'' de [[Xénophon]] ({{sav|IV|e}}) fournissent des renseignements précieux sur le travail de la terre. De la fin de l’automne jusqu’au début de l’hiver, on récolte les olives, à la main ou à la gaule. Elles sont ensuite empilées dans des paniers en osier et laissées à fermenter pendant une dizaine de jours avant d’être pressées. Le pressoir à vis, bien qu’appelé « pressoir grec » par [[Pline l'Ancien]] (XVIII, 37), est une invention romaine relativement tardive (vers le {{IIe siècle av. J.-C.}}). L’huile est conservée dans des vases en terre cuite pour servir tout au long de l’année. C’est également le moment de la taille des vignes et des arbres, ainsi que de la culture des légumineuses. Le printemps est la saison des pluies : les paysans en profitent pour retourner la [[jachère]]. Les Grecs pratiquent en effet l’[[assolement]] biennal (alternance terre cultivée/jachère d’une année sur l’autre) — les tentatives d’introduire un assolement triennal, avec des légumineuses en troisième élément du cycle, se heurtent à la pauvreté du sol grec et à l’insuffisance de la main d’œuvre en l’absence de tout machinisme. Par ailleurs, les Grecs ignorent la fumure animale, peut-être en raison de la faiblesse de l’élevage bovin. Le seul amendement des sols consiste à retourner les mauvaises herbes de la jachère. En été, l’[[irrigation]] est indispensable pour éviter un trop grand dessèchement des sols. Au mois de juin, on moissonne à l’aide de [[faucille]]s à main, ce qui permet d'éviter les pertes — la [[faux]] n'est pas utilisée. Le blé est battu par la force animale : on fait simplement piétiner bœufs, ânes ou mulets. Le grain est ensuite engrangé. Il reviendra aux femmes et aux [[esclavage en Grèce antique|esclaves]] de le moudre et d’en faire du pain. L’automne est la saison la plus importante. Au début de l’automne, on coupe le bois pour éviter qu’il ne pourrisse et pour préparer des provisions de bois de chauffe : si l’hiver est doux sur la côte, il est plus rude dans les régions montagneuses. Il s’agit aussi de casser la croûte sèche qui s’est constituée en été sur les terres à céréales. Pour ce faire, trois passages sont nécessaires : l’araire est en bois, et le [[soc]] de fer assez rare. Une houe à deux dents (''dikella'') et un maillet complètent l’équipement pour casser les mottes de terre. On sème alors, à la volée, la jachère de l’année suivante. C’est aussi la saison de la vendange. Les grappes sont ensuite foulées au pied dans de grandes cuves, et le vin mis à fermenter dans des jarres. [[Image:NAMA Satyres & silènes.jpg|thumb|300px|Scène de fabrication du [[vin]] par des [[satyre]]s, [[bas-relief]] [[Dionysos|dionysiaque]] d'un autel de datation incertaine, [[Musée national archéologique d'Athènes]]]] Entre Hésiode et Xénophon, près de quatre siècles s’écoulent, sans que l'on perçoive d’amélioration dans les méthodes de travail agricole. L’outillage reste médiocre et aucune invention ne vient faciliter le travail humain ou animal. Il faudra attendre les [[Rome antique|Romains]] pour voir inventer le moulin à eau, permettant de substituer à la force musculaire l’énergie hydraulique. Ni l’irrigation, ni l’amendement des sols, ni l’élevage ne font de progrès. Dans l’ensemble, les rendements sont médiocres. Seules les terres très riches, comme celle de [[Messénie]], tolèrent deux récoltes successives. == Structures agraires == Les structures agraires sont mal connues, sauf dans le cas d’[[Athènes antique|Athènes]] ou de certaines cités pour lesquelles des vues d'avion ont fait apparaître des traces de [[cadastre|cadastration]]. Dès l’époque archaïque, il est certain que la terre appartient aux grands propriétaires terriens, comme les [[Eupatrides]] en [[Attique]]. Encore les structures peuvent-elles varier d’une région à l'autre : en Attique, les domaines sont morcelés, alors que ceux de Thessalie sont d’un seul tenant. Dès le {{VIIIe siècle av. J.-C.}}, des tensions se font jour entre les grands propriétaires et les petits paysans, pour lesquels il est de plus en plus difficile de survivre. Elles s'expliquent probablement par une expansion démographique due à la diminution de la mortalité, aggravée par la pratique du partage égalitaire des terres lors des successions (attestée chez [[Homère]] et [[Hésiode]]). À Athènes, la crise se résout avec l’arrivée au pouvoir de [[Solon]] en [[-594|594]], qui interdit la [[Esclavage en Grèce antique#Un cas particulier : la servitude pour dettes|servitude pour dettes]] et prend des mesures destinées à aider les petits paysans. Lorsqu'il établit les bases de la répartition du pouvoir, cependant, il fonde ses classes censitaires sur la production agricole. Au {{Ve siècle av. J.-C.}}, toujours à Athènes, la pratique de la [[liturgie (Grèce antique)|liturgie]], obligeant les plus riches à assurer ce qui serait aujourd’hui des services publics, aboutit à une réduction des grandes propriétés. On estime que la plupart des citoyens de rang hoplitique possèdent environ 5 hectares de terre. Cependant, nous savons également qu'en [[-403|403 av. J.-C.]], l'Assemblée athénienne rejette la proposition de Phormisios, visant à restreindre les droits politiques aux propriétaires fonciers. Selon [[Denys d'Halicarnasse]] (''Sur les discours de Lysias'', 52), qui rapporte l'événement, cela aurait conduit à priver de leurs droits 5000 citoyens, ce qui représente 20 à 25% de l'ensemble des citoyens. À Sparte, la « réforme de [[Lycurgue (législateur)|Lycurgue]] » conduit plus radicalement à une division des terres en lots (''kleroi'') égaux (de 10 à 18 hectares), distribués à chaque citoyen. Ailleurs, les [[tyran]]s procèdent à des redistributions de terres confisquées à de riches ennemis politiques. Dès le {{sav|IV|e}}, cependant, on assiste à une concentration des propriétés, y compris à Sparte où, selon Aristote (''Politique'', II, 6, 1415), « la terre [est alors] passée en peu de mains ». Il est difficile de se représenter plus précisément cette affirmation, car nous ne possédons que très peu de chiffres relatifs aux propriétés. Selon [[Moses Finley]]<ref>« La terre, les dettes et le propriétaire foncier dans l'Athènes classique », ''Économie et société en Grèce antique'', Seuil, 1984, p.&nbsp;123-124.</ref> les données, littérature et inscriptions comprises, se réduisent à cinq chiffres : * la propriété d'un certain Phainippos, dont nous ne connaissons que la plus grande longueur et la plus grande largeur, soit 180 à 400 hectares, selon la conformation du terrain (pseudo-Démosthène, 42, 5, vers [[-330|330 av. J.-C.]]) ; * la propriété d'[[Alcibiade]] (450-404 av. J.-C.), vaste de 28 hectares ([[Platon]], ''[[Premier Alcibiade]]'', 123c) ; * la propriété d'un dénommé Aristophane (distinct de l'auteur comique), vaste de 28 hectares également, confisquée en [[-390|390 av. J.-C.]] par l'État athénien ([[Lysias]], 19, 29) ; * une terre eubéenne donnée à la fin du {{Ve}} siècle par l'État athénien à [[Lysimaque]], fils d'[[Aristide]], vaste de 18 hectares ; * une propriété de 5,5 hectares, citée en exemple par l'orateur [[Isée]] pour son exiguïté (V, 22). Les grands domaines aristocratiques grecs font donc pâle figure vis-à-vis des grandes ''latifundia'' romaines. Si beaucoup d'auteurs grecs, de l'époque archaïque jusqu'à la période hellénistique, se plaignent des « nouveaux riches » manieurs d'argent, la terre est intimement liée à l’idée de richesse. Le père de [[Démosthène]] possède 14 talents et n’a pour seul bien immeuble que sa maison, mais il s’agit d'une exception. Quand le banquier [[Pasion]] fait fortune, il s’empresse d’acheter une terre. Enfin, une partie non négligeable de la terre grecque est publique et/ou sacrée. Chaque cité en possède et l'on estime qu'à Athènes, à la période classique, ces terres représentent un dixième des surfaces cultivées. Elles sont la propriété de la cité elle-même, d'une division administrative (par exemple, en [[Attique]], un [[dème]]) ou d'un temple. Elles sont louées à des particuliers, la plupart du temps assez fortunés. ==Sources antiques== Les ''[[Geoponici]]'' (forme latinisée du grec Γεωπονικοι) est un terme qui regroupe les auteurs grecs ou romains sur l'élevage et l'agriculture. De nombreux ouvrages et compilations (les Géoponiques) visent a l'amélioration des techniques et sont considérés par les grecs comme des traités d'économie. == Notes et références == {{Références|colonnes=2}} == Annexes == === Bibliographie === * Marie-Claire Amouretti : ** « L'agriculture de la Grèce antique. Bilan des recherches de la dernière décennie », dans ''Topoi. Orient-Occident'' {{numéro}}4 (1994), p.&nbsp;69–94, ** ''Le Pain et l'huile dans la Grèce antique. De l'araire au moulin'', Belles Lettres, Paris, 1986. * Anne-Marie Buttin, ''La Grèce classique'', Belles Lettres, coll. « Guide Belles Lettres des civilisations », 2002 {{ISBN|2251410120}}. * [http://recherche.univ-montp3.fr/cercam/article.php3?id_article=391 Christophe Chandezon], ''L'Élevage en Grèce (fin {{Ve}}–fin {{Ier}} s. av. J.-C.) : l'apport des sources épigraphiques...'', De Boccard, Paris, 2003 {{ISBN|2-910023-34-6}}. * Marie-Claire Cauvin, ''Rites et rythmes agraires'', Maison Orient-Méditerranée, Lyon-Paris, 1991. * [[Moses Finley]], ''Le Problème de la terre en Grèce ancienne'', Mouton, Paris-La Haye, 1975. * {{en}} Signe Isager et Jens E. Skydsgaard, ''Ancient Greek Agriculture: An Introduction'', Routledge, 1995 {{ISBN|0415116716}}. * Léopold Migeotte : ** ''L'Économie des cités grecques'', Ellipses, coll. « Antiquité : une histoire », Paris, 2002 {{ISBN|2729808493}}, ** ''L'Emprunt public dans les cités grecques. Recueil des documents et analyse critique'', éditions du Sphinx et Belles Lettres, Québec-Paris, 1984. === Articles connexes === * [[Économie de la Grèce antique]] * [[Alimentation en Grèce antique]] et [[Jardinage en Europe#Le jardinage dans l'Antiquité|Jardinage en Grèce antique]] * [[Agriculture dans l'Égypte antique]] et [[Agriculture de la Rome antique]] === Liens externes === * [http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/biblioeconomie.html Bibliographie Capes-Agrégation 2007-2009. Économies et sociétés de 478 à 88 en Grèce ancienne]. Les bibliographies de la Bibliothèque des Sciences de l'Antiquité (Université Lille 3) {{Portail|Hellenopedia|Agropédia}} [[Catégorie:Agriculture par pays|Grece antique]] [[Catégorie:Économie de la Grèce antique]] [[Catégorie:Mythes et pratiques agraires en Grèce antique]] [[Catégorie:Histoire de l'agriculture]] [[en:Agriculture of ancient Greece]] [[es:Agricultura en la Antigua Grecia]] [[he:חקלאות יוון העתיקה]] [[no:Landbruk i antikkens Hellas]] [[tr:Antik Yunanistan'da tarım]] [[zh:古希臘農業]]