André Latreille 480087 27653772 2008-03-21T18:34:43Z Analphabot 167728 BLR, Replaced: [[Saint-Etienne]] → [[Saint-Étienne]] {{Voir homonymes|Latreille}} [[Image:Andre Latreille.jpg|thmb|right|180px|André Latreille]] '''André Latreille''' (19 [[avril 1901]] à [[Lyon]], [[25 juillet]] [[1984]] à [[Neuville-sur-Saône]]) était un intellectuel et [[historien]] [[France|français]]. == Biographie == Après des études au Lycée Ampère puis à la [[Faculté (éducation)|Faculté]] des [[Lettres (culture)|Lettres]] de Lyon, où son propre père avait été professeur, il passe à 22 ans l'[[Agrégation en France|agrégation]] d'Histoire. Il enseigne d'abord au lycée de Clermont-Ferrand, au lycée Thiers de Marseille, puis au Lycée Ampère de Lyon. Après la publication de sa [[thèse de doctorat]], il est nommé en 1937 [[Maître de conférences]] en Histoire contemporaine à la faculté des Lettres de [[Poitiers]]. Gaulliste de la première heure, il est membre du [[Comité départemental de libération|Comité de libération]] du département de la [[Vienne (département)|Vienne]] d'août à novembre 1944, puis appelé par le Général [[De Gaulle]] en novembre 1944 comme directeur des Cultes au Ministère de l'Intérieur du [[Gouvernement provisoire de la République française|gouvernement provisoire]]. Il y est notamment chargé de régler l'épineux problème des évêques ayant collaboré avec le [[régime de Vichy]]<ref>A ce sujet, voir son ouvrage ''De Gaulle, la Libération et l’Église catholique''</ref>. En août 1945, il est élu à la [[chaire]] d’Histoire moderne de la Faculté des lettres de l'[[Université Lyon-II|Université de Lyon]], où il enseignera jusqu’à sa retraite en 1971, refusant, à plusieurs reprises, un poste à la [[Sorbonne]]. Il est [[doyen]] de la Faculté de 1956 à 1959, puis doyen honoraire.<br/> Pour autant son activité professionnelle ne se limite pas aux murs de sa Faculté : * D'octobre 1947 à février 1948, il donne une série ce cours inauguraux à l'[[Université Laval]] de [[Québec (ville)|Québec]], dont il aide à organiser l'Institut d'Histoire et de Géographie ; il y revient en mission à 3 reprises en 1950, 1957 et 1960, à la demande du Recteur [[Alphonse-Marie Parent|Parent]]<ref>v. ''Histoire de l'Université Laval'', op. cit., pp.183 sqq.</ref>. * Il enseigne à l'[[Institut d'études politiques de Lyon]], puis à celui de [[Institut d'études politiques de Grenoble|Grenoble]]. * Au début des années 1960, il crée le département d'Histoire du Centre universitaire de [[Saint-Étienne]], embryon de la future [[Université de Saint-Étienne|Université Jean Monnet]]. * Il est appelé à plusieurs reprises pour des cycles de conférences à [[Beyrouth]] ([[Liban]]) et à [[Tananarive]] ([[Madagascar]]). De 1945 à 1974, il est membre du Comité consultatif des Universités, ancêtre de l'actuel [[Conseil national des universités]]. Contemporain de l'« [[École des Annales]] », il garde comme historien une ligne très personnelle, exigeante, qui lui fait critiquer toutes les facilités que se donnent aussi bien les « essayistes en mal d'Histoire » que tel théoricien qui décrit « des modes de vie et non des vivants »<ref>chronique dans ''Le Monde'', 30 mars 1961</ref>. De septembre 1945 à novembre 1972, à la demande de son ami [[Hubert Beuve-Méry]], fondateur du journal ''[[Le Monde (journal)|Le Monde]]'', il tient régulièrement dans ce journal une chronique de critique historique (plus de 230 articles publiés), aussi appréciée des amateurs d'Histoire que redoutée des auteurs d'ouvrages. En 1956, il fonde la revue ''Les Cahiers d’histoire'', et en 1962 le ''Centre régional interuniversitaire d'histoire religieuse'', qui organisa de 1953 à 1980 plusieurs colloques internationaux. Rattaché par la suite à l’[[Université Lyon II|Université Louis Lumière]], mais associant des chercheurs de six Universités de la région [[Rhône-Alpes]], ce centre de recherches porte aujourd'hui le nom de ''Centre André Latreille''<ref>cf. ''Avant-propos'', par E.Fouilloux, in ''Cahiers d'Histoire'', n°1996-4</ref>. Durant toute sa carrière, il ajoute à ses activités d'enseignement et de publication une intense activité de conférencier, en France et à l'étranger. La rigueur et la clarté de ses exposés en font un orateur très demandé. Son talent d'orateur et ses qualités de pédagogue ont séduit des générations d'étudiants et d'amateurs d'Histoire<ref>Sans oublier ses propres enfants, puisque cinq d'entre eux devinrent agrégés, deux normaliens, trois universitaires</ref>. Profondément catholique, membre actif dès sa jeunesse de la ''Chronique Sociale de France'', et à ce titre très engagé dans la société, il fut une des figures du ''Centre Catholique des Intellectuels Français'' (CCIF), du ''Cercle Tocqueville'', de la ''Paroisse Universitaire'' (association des chrétiens de l'Enseignement public).<br/> Convaincu que « la laïcité de la société n'est que l'expression juridique de la liberté de l'acte de foi »<ref>cité par J.M.Mayeur dans sa notice pour l'Encyclopedia Universalis</ref>, il défendit toute sa vie la participation des chrétiens à l'enseignement public, et ses analyses faisaient référence dans les débats relatifs à l'[[école libre]] (Loi Barangé, Loi Debré), ce qui lui valut des ennemis dans les deux camps. André Latreille, homme cultivé, ne dédaignait pas la culture de sa chère ville de Lyon. L'''Almanach des Amis de [[Guignol]]'', le ''[[Littré de la Grand'Côte]]'' et ''[[La plaisante sagesse lyonnaise]]'' lui étaient aussi familiers que les œuvres d'[[Alexis de Tocqueville]] ou de [[Paul Claudel]]. Cette amour du terroir lié à une compétence universitaire rare en a fait une figure lyonnaise particulièrement estimée. Il était officier de la [[Légion d'honneur]], commandeur de l'Ordre des [[Palmes académiques]], membre de l'[[Académie des sciences belles-lettres et arts de Lyon|Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon]], membre correspondant de l'[[Institut de France]] ([[Académie des sciences morales et politiques]]), commmandeur de l'[[Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand]], et [[docteur honoris causa]] de l'[[Université Laval]] ([[Québec]]). Il avait épousé le 13 septembre 1924 Suzanne Ruplinger, dont il eut dix enfants entre 1925 et 1944. Il disparut peu avant de pouvoir fêter leurs noces de diamant. A Lyon, dans le quartier de [[Vaise]], la salle de spectacle municipale (utilisée par le [[Théâtre Nouvelle Génération]]) porte son nom. ==Ouvrages== * ''Napoléon et le Saint-Siège, 1801-1808'', thèse de doctorat, Paris, Félix Alcan, 1935 * ''Le catéchisme impérial de 1806'', Paris, Les Belles Lettres, 1935 * ''Comment s'est formée la France'', Paris, Presses Universitaires de France, col. Bibliothèque du Peuple, 1942 * ''L'explication des textes historiques'', Paris, Hachette, 1943 * ''L'Église catholique et la Révolution française'' (2 tomes), Paris, Hachette, 1946 - éditions du Cerf, 1950 * ''Les forces religieuses et la vie politique'', en coll. avec [[André Siegfried]], Paris, Armand Colin, col. ''Cahiers de la Fondation nouvelle des Sciences politiques'', 1951 * ''La Seconde Guerre mondiale, 1939-1945 : essai d'analyse'', Paris, Hachette, 1966 * ''Histoire du catholicisme en France'', en 3 tomes, en coll. avec E. Delaruelle, J.-R. Palanque & [[René Rémond]], Paris, Spes, 1957-1964 * ''L'Ere Napoléonienne'', Paris, Armand Colin, 1974 * ''De Gaulle, la Libération et l’Église catholique'', préface par [[Hubert Beuve-Méry]], Paris, Cerf, 1978. - ISBN 2-204-01203-3 Plusieurs de ces ouvrages ont été traduits, en Espagnol, en Portugais ou encore en Japonais. ==Autres publications== * Ouvrages collectifs : **''Histoire de la France pour tous les Français'', Hachette, 1950, avec Edouard Perroy & Roger Doucet **''Histoire de Lyon'', Masson, 1951, avec A.Kleinclausz **''Catholicisme et liberté : correspondance inédite de Charles de Montalembert 1852-1870'', Cerf, Paris, 1970, avec J.Gadille **''Histoire de Lyon et du Lyonnais'', Privat, 1975, avec Richard Gascon & al. ISBN 2-70894-701-X **''La laïcité'', P.U.F. * Articles d'encyclopédies: **''L'encyclopédie française Larousse'' **''The New Catholic Encyclopedia'', the Catholic University of America, Washington. * Collaboration régulière à diverses revues, notamment ''Esprit'', ''la Vie intellectuelle'', ''Les cahiers d'Histoire'' * Nombreux articles d'actualité dans ''Le Monde'' et ''La Croix'' ==Sources== * ''André Latreille'', par J.M.Mayeur, ''in'' Encyclopedia Universalis, Universalia * ''Histoire de l'Université Laval, les péripéties d'une idée'', Hamelin, J., Presses de l'Université Laval, Sainte-Foy, 1995 ** et aussi sur [http://www.nosracines.ca/f/toc.aspx?id=2118 le site ''Nos racines''] * [http://ch.revues.org/document417.html Cahiers d'histoire, revue du Comité historique du Centre-Est] * [http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_resistance/resistance/acquittement_notables.htm Histoire et mémoire de la Résistance] * [http://www.archives-vienne.cg86.fr/IMG/pdf/112_W.pdf Archives de la Vienne] * Jean-Rémy Bézias, ''Georges Bidault et la politique étrangère de la France (États-Unis, Europe, Proche-Orient), 1944-1948'', L'Harmattan, 2006. * ''Les lyonnais qui ont marqué le siècle : André Latreille : historien, catholique... et lyonnais'' par Gérard Chauvy dans [[Le Progrès]] daté du 12/09/1999 ==Notes et références== <references/> {{DEFAULTSORT:Latreille, Andre}} [[Catégorie:Historien français]] [[Catégorie:Écrivain catholique]] [[Catégorie:Naissance en 1901]] [[Catégorie:Décès en 1984]] [[Catégorie:Personnalité de Lyon]] [[Catégorie:Officier de la Légion d'honneur]] [[Catégorie:Académie des sciences morales et politiques]] {{portail Lyon}}