<page> <title>Boris III de Bulgarie</title> <id>137234</id> <revision> <id>31689081</id> <timestamp>2008-07-18T19:01:00Z</timestamp> <contributor> <username>PieRRoMaN</username> <id>10622</id> </contributor> <comment>quel intérêt de mettre l'infobox dans un modèle ?</comment> <text xml:space="preserve">{{Infobox Identité | nom =Boris III de Bulgarie | image =Boris3bulgaria1894.jpg | légende =Boris III, en tenue de chasseur | tailleimage(en px) =200 | datedenaissance =[[30 janvier]] [[1894]] | lieudenaissance =[[Sofia]] | datededécès =[[28 août]] [[1943]] | lieudedécès =[[Sofia]] | titre1 =[[Liste des souverains de Bulgarie|Tsar des Bulgares]] | débutderègne =[[3 octobre]] [[1918]] | finderègne =[[28 août]] [[1943]] | prédécesseur =[[Ferdinand Ier de Bulgarie|Ferdinand I{{er}}]] | successeur =[[Siméon II]] | père =[[Ferdinand Ier de Bulgarie|Ferdinand I{{er}}]] | mère =[[Marie-Louise de Bourbon-Parme]] | conjoint =[[Jeanne de Bulgarie|Jeanne d'Italie]] | enfants =[[Siméon II]] <br/> [[Marie-Louise de Bulgarie|Marie-Louise]] }} '''Boris III de Bulgarie''' ({{date|30|janvier|1894}} – {{date|28|août|1943}}, [[Sofia]]), de son nom entier '''Boris Clément Robert Marie Pie Louis Stanislas Xavier de Saxe-Cobourg-Gotha''' (Ð‘Ð¾Ñ€Ð¸Ñ ÐšÐ»ÐµÐ¼ÐµÐ½Ñ‚ Роберт ÐœÐ°Ñ€Ð¸Ñ ÐŸÐ¸Ð¹ Луи СтаниÑлав КÑавие СакÑкобургготÑки<ref>Pachanko Dimitrov, "Boris III tsar des Bulgares (1894-1943). Travailleur, citoyen, tsar", Sofia, Ed. Universitaire "Sveti Kliment Ohridski", 1990 (Пашанко Димитров, "Ð‘Ð¾Ñ€Ð¸Ñ Ð†Ð†Ð† цар на българите (1894-1943). Труженик, гражданин, цар", СофиÑ, УИ "Свети Климент ОхридÑки", 1990)</ref>), a été [[tsar]] des [[Bulgarie|Bulgares]] du {{date|3|octobre|1918}} au {{date|28|août|1943}}. Monarque extrêmement populaire en Bulgarie, Boris III est l’un des personnages clés des [[Balkan]]s durant l’[[entre-deux-guerres]] et la [[Seconde Guerre mondiale]]. Fils aîné de [[Ferdinand Ier de Bulgarie|Ferdinand I{{er}} de Bulgarie]], il accède prématurément au trône après l’abdication de son père qui venait d’entraîner la [[Bulgarie]] dans le camp des vaincus de la [[Première Guerre mondiale]]. Assumant ces erreurs, il reprend à l’âge de 24 ans un État ruiné au bord du chaos, meurtri par les rivalités entre extrémistes de gauche et de droite. Malgré ses efforts pour stabiliser la vie politique de son pays, Boris est impuissant face à l'autoritarisme de ses premiers ministres [[Alexandre Stambolijski]] puis [[Alexandre Tsankov]]. Philanthrope, Boris effectue de nombreux voyages au sein de son pays pour venir en aide à ses sujets les plus démunis. Il se rend également de nombreuses fois à l’étranger pour tenter de rétablir la considération que son pays avait perdue. C’est au cours d’un de ces voyages qu’il rencontre la princesse [[Jeanne de Bulgarie|Jeanne d’Italie]], qu’il épouse en [[1930]]. En [[1934]], la dépression économique et les luttes politiques entraînent un [[coup d’État]] militaire organisé par les officiers du [[Zveno]] qui instaurent un régime dictatorial et prévoient l’instauration d’une république. Boris, qui jusque là est resté à l’écart du pouvoir, parvient, à l’aide de manÅ“uvre politique, à chasser en [[1935]] les conspirateurs. Cependant, pour éviter une nouvelle crise politique il instaure, pour une période indéterminée, une dictature personnelle très limitée. Hostile aux méthodes brutales des régimes [[totalitaire]]s, Boris essaie vainement de se rapprocher des démocraties occidentales qui, indifférentes, le poussent à poursuivre ses relations commerciales avec l'[[Allemagne nazie]] et rendent son pays dépendant de cette dernière. Toutefois, en tant que pacifiste convaincu, Boris tente de garder tout au long des évènements de la [[Seconde Guerre mondiale]] une position neutre&nbsp;; mais en [[1941]] l’armée allemande, stationnée à la frontière bulgare, contraint Boris à adhérer au [[Pacte tripartite]]. Malgré cette alliance officielle, Boris refuse toujours de participer militairement au conflit et, partageant le sentiment populaire, refuse de déporter les juifs bulgares. Deux semaines après une entrevue avec [[Adolf Hitler]], il décède de façon inopinée et mystérieuse en 1943. Son fils [[Siméon II]] lui succède. == Sous l’aile d'un père autoritaire == === Un baptême controversé === Le {{date|30|janvier|1894}}, à cinq heures et dix-huit minutes du matin, le prince régnant de Bulgarie [[Ferdinand Ier de Bulgarie|Ferdinand I{{er}}]] et son épouse [[Marie-Louise de Bourbon-Parme]] annoncent par cent-un coups de canon<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.246</ref> la naissance de leur premier fils, Boris, «&nbsp;Prince de Tirnovo&nbsp;». Cette naissance arrive en plein milieu du contexte politique complexe que traverse, à l'époque, la Bulgarie&nbsp;: celle-ci est alors une jeune principauté [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]], vassale de l’[[Empire ottoman]] [[Islam|musulman]], ayant pour souverains, Ferdinand et Marie-Louise, deux fervents [[Catholicisme|catholiques]]. La Bulgarie fait également office de poudrière car ses relations avec la [[Russie impériale|Russie]] orthodoxe sont très mauvaises&nbsp;; les tsars russes n’aiment pas Ferdinand, Autrichien de surcroît, qui fut élu prince par une assemblée bulgare anti-russe<ref>ibid p.232-233</ref>. La religion tient donc une importance primordiale dans la région. Aussi, bien que son fils Boris ait déjà reçu le baptême catholique, Ferdinand songe sérieusement à le convertir à l’orthodoxie. Un baptême dans cette religion lui permettrait de se rapprocher davantage de son peuple mais également du tsar russe qui refuse de le reconnaître. Néanmoins, une telle décision n’est pas sans risque&nbsp;; l’Europe catholique est sous le choc en apprenant la nouvelle. Le pape [[Léon XIII]] menace d’excommunication, [[François-Joseph Ier d'Autriche|François-Joseph d’Autriche]] de guerre, et la très pieuse Marie-Louise s’y oppose catégoriquement<ref name="p.253">ibid p.253</ref>. Ferdinand hésite donc encore un peu, mais la raison d'État l'emporte. Le {{date|15|février|1896}}, Boris est converti au rite orthodoxe, et le tsar [[Nicolas II de Russie|Nicolas II]] devient son parrain<ref name="p.253" />. Ferdinand est alors excommunié, et son épouse, outrée et honteuse, décide de partir quelque temps avec leur second fils, le prince [[Cyrille de Bulgarie|Cyrille]], baptisé catholique<ref name="p.253" />. === Une éducation stricte === [[Image:Boris III âgé de 5 ans.jpg|thumb|200px|left|Boris âgé d'environ cinq ans]] Le {{date|31|janvier|1899}}, au lendemain de la naissance de sa seconde sÅ“ur, la princesse Nadejda, Boris perd sa mère<ref>ibid p.257</ref>. Son éducation est alors confiée à sa grand-mère paternelle, la princesse [[Clémentine d'Orléans|Clémentine]], fille du roi des Français [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe I{{er}}]]. Mais celle-ci décède à son tour le {{date|16|février|1907}}. Son père décide alors de prendre en main son éducation<ref>ibid p.299</ref>. Il désigne comme précepteur un pédagogue [[Suisse romande|suisse romand]], choisit personnellement tous ses professeurs<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.15 </ref> et exige une instruction des plus strictes. Le jeune Boris étudie avec ferveur toutes les disciplines enseignées dans les écoles bulgares et apprend en complément le français et l’allemand qu’il maîtrise avec une grande aisance&nbsp;; il apprendra par la suite, l’italien, l’anglais et même l’albanais<ref>Données p.5 de [http://www.croatiemozaique.com/historie/Zagreb-Sofia.doc Zagreb-Sofia&nbsp;: Une amitié à l’aune des temps de guerre 1941-1945] </ref>. De nombreux officiers viennent aussi au palais pour parfaire son éducation militaire. Son père l'initie surtout aux sciences de la nature. Pris de passion, Boris ne cessera de les étudier tout au long de sa vie, devenant un véritable expert. Ferdinand lui transmet également sa passion pour la mécanique et, tout particulièrement, celle des [[locomotive]]s<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.16-17 </ref>. En {{date||septembre|1910}}, alors qu’il n’a que quinze ans, Boris passe les examens pour être mécanicien des chemins de fer<ref>ibid. p.213 </ref>. Toutefois, la vie au palais n'est pas facile pour le jeune Boris. Son père, ou plutôt le «&nbsp;monarque&nbsp;»<ref name="p.21">ibid. p.21 </ref> comme les enfants l’appellent entre eux, est un homme autoritaire, compliqué et violent<ref name="p.21" />. D'une attitude hautaine et méprisante, il lui arrive souvent, par le biais de remarques sarcastiques, de pousser au bord des larmes les membres de sa famille. Hors des cérémonies et réceptions officielles, Boris n'est en contact ni avec le monde, ni avec le peuple bulgare. Le vie au palais, que le jeune prince surnomme la «&nbsp;prison&nbsp;»<ref>ibid. p.24 </ref>, n’est donc ni simple, ni facile, ni gaie<ref name="p.21" />. === Le témoin de grands événements === [[Image:Boris III jeune homme.jpg|thumb|200px|right|Boris, jeune homme]] Le {{date|22|septembre|1908}}, Ferdinand prend le titre de [[tsar]] et déclare l'entière indépendance de la Bulgarie<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.273</ref>. À partir de [[1911]], Boris parvient à s'émanciper de l'autorité paternelle grâce à des voyages à l’étranger où il fait enfin connaissance avec le monde et les Hommes<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.24 </ref>. Ces voyages marquent également le début son entrée sur la scène internationale. Ainsi, la même année, il se rend au couronnement de [[George V du Royaume-Uni|George V]] à [[Londres]] et aux funérailles de la vieille reine [[Maria Pia de Savoie|Maria-Pia]] de Portugal à [[Turin]] où il prend contact avec le grand monde des têtes couronnées et chefs d'État<ref name="p.26"> ibid. p.26-27 </ref>. Le {{date|1|septembre|1911}}, en visite chez son parrain le tsar [[Nicolas II de Russie|Nicolas II]], Boris est témoin du meurtre du [[Premiers ministres de la Russie|premier ministre russe]] [[Piotr Stolypine]], assassiné sous ses yeux à l’opéra de [[Kiev]]<ref name="p.26" />. En {{date||janvier|1912}}, Boris devient majeur. Jusque-là , il pratiquait les deux religions, catholique et orthodoxe&nbsp;; mais désormais il ne sera plus qu'orthodoxe. Ce même mois, il devient également capitaine et chef de compagnie du 6{{e}} régiment<ref>NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.119 </ref>. Neuf mois plus tard débute la [[Première Guerre balkanique|Première Guerre des Balkans]] où [[Serbes]], [[Grecs]], [[Monténégrins]] et [[Bulgares]] s’unissent contre l'[[Empire ottoman]] pour libérer la [[Macédoine ottomane|Macédoine]]. Attaché à l'état-major, il n'hésite pas à rejoindre les soldats aux premières lignes<ref>ibid. p.120 </ref>. Sortis victorieux de la guerre, la Bulgarie et ses alliés n’arrivent pas à effectuer le partage. La Bulgarie, exaspérée, décide alors d'attaquer ses anciens alliées en [[1913]], provoquant la [[Deuxième Guerre balkanique]] qui se conclura par un véritable désastre, les armées se faisant décimer par le choléra. Boris, témoin des horreurs de cette débâcle, devient par la suite un pacifiste convaincu<ref>ibid. p.122 </ref>. Suite à ce fiasco militaire, l’abdication de Ferdinand paraît inévitable. On pousse Boris à quitter le palais, à se réfugier au sein de l’armée pour se désolidariser et se préparer à monter sur le trône. Mais, ce dernier refuse et réplique&nbsp;: «&nbsp;Je ne tiens pas à régner, si le monarque s’en va, je partirai avec lui&nbsp;»<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p. 35 </ref>. Ferdinand n'abdique pas et Boris est envoyé à l'École supérieure de guerre où il est traité au même titre que les autres élèves officiers<ref>ibid. p.36 </ref>. En [[1915]], Ferdinand décide d'engager, dans un esprit de revanche, la Bulgarie dans la [[Première Guerre mondiale]] auprès des [[Empires centraux]]. Boris émet une protestation contre cette décision mais, en réaction, le jeune prince est mis aux arrêts pendant quelques jours<ref>ibid. p.37 </ref>&nbsp;; la [[France]] et le [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande|Royaume-Uni]], au courant de son comportement, lui en montreront leur reconnaissance en [[1918]]. Puis le prince héritier est nommé officier en mission spéciale auprès du Quartier général de l’armée bulgare. Sa mission consiste, en grande partie, à veiller à la bonne exécution des opérations et à la bonne coordination des différents fronts. À ce poste, il se rend régulièrement dans les tranchées où il se lie d'amitié avec de nombreux officiers, pratiquant la plus franche et la plus aimable camaraderie<ref>NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.125-128 </ref>. == Un début de règne agité == === Boris III, tsar des Bulgares === [[Image:Boris III pièce.jpg|right|thumb|180px|Pièce de monnaie à l'effigie de Boris III]] La Bulgarie, sous Ferdinand {{Ier}}, essuie d’importants échecs militaires&nbsp;: * la Seconde Guerre balkanique qui aboutit au [[Traité de Bucarest (1913)|traité de Bucarest]], où la Bulgarie doit céder d'importantes fractions de son territoire à ses voisins et leur payer d'importantes réparations&nbsp;; * et la Première Guerre mondiale se soldera de la même façon lors du [[traité de Neuilly]], avec la perte de divers territoires et de fortes indemnités à verser aux pays vainqueurs. La population gronde et les vainqueurs exigent l’abdication de Ferdinand. Il s’exécute en faveur de son fils et s’exile avec ses autres enfants à [[Cobourg]], sa ville natale<ref> Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.39 </ref>. C’est ainsi que Boris accède le {{date|3|octobre|1918}} au trône en prenant le nom de Boris III. Le règne du nouveau tsar commence sous de sombres auspices, isolé de sa famille, il ne reverra ses deux sÅ“urs qu’à la fin de [[1921]]<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.307</ref>, et son frère [[Cyrille de Bulgarie|Cyrille]] en [[1926]]<ref>Constant Schaufelberger, ''La Destinée tragique d’un roi''. p.47 </ref>. Les mauvaise récoltes de [[1917]] et [[1918]], les rationnements et l’occupation étrangère<ref>NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.216-217 </ref> provoquent la poussée des partis d’extrême gauche&nbsp;: l'[[Union agrarienne]] et le [[Parti communiste bulgare|Parti communiste]]. Pourtant, de tous les États vaincus en 1918, seul la Bulgarie demeure une royauté. === Impuissant devant les régimes autoritaires === [[Image:Timbre Bulgarie 1er anniv couronnement BorisIII 1919.jpg|thumb|left|200px|Timbre bulgare émis en 1919 pour le premier anniversaire du couronnement du roi Boris III]] Le {{date|6|octobre|1919}}, un an après l'avènement de Boris III, les élections législatives amènent au pouvoir l'Union agrarienne, forçant le tsar à nommer son leader, [[Alexandre Stambolijski]], au poste de premier ministre. Très populaire dans la paysannerie, encore largement dominante à l'époque, le premier ministre affiche clairement son hostilité à la monarchie<ref name="p.306">Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.306</ref>. Rapidement, le président du Conseil installe une [[dictature]] paysanne<ref name="p.310" />{{,}}<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p. 40</ref>{{,}}<ref>NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.142</ref> et s'attire l'hostilité des classes moyennes et des militaires. À force de côtoyer Stambolijski, le tsar noue avec lui un véritable « sentiment de respect »<ref name="p.306" />. Il tente de le raisonner en le prévenant que ses exubérances ne font qu’excéder la population aisée, mais ce dernier lui rappelle que le roi règne mais ne gouverne pas<ref name="p.306" />. Il confie alors à ses proches : « Je me trouve dans la situation du propriétaire d’un magasin de verrerie, où l’on a introduit un éléphant. Je dois sans répit déblayer les débris et supporter les dégâts. »<ref>NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.141</ref> Finalement, le {{date|9|juin|1923}}, une insurrection militaire éclate et parvient à renverser le gouvernement agrarien. Un des leaders du [[Coup d'État du 9 juin 1923|coup d’État bulgare de 1923]], [[Alexandre Tsankov]], met alors en place un nouveau gouvernement autoritaire<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.311</ref>. Durant ce gouvernement, débute une période de très grande instabilité dans le pays. Le {{date|23|septembre|1923}}, une [[Insurrection du 23 septembre 1923|tentative de putsch communiste]] échoue&nbsp;; commence alors une «&nbsp;terreur blanche&nbsp;» où terrorisme et contre-terrorisme feront environ {{formatnum:20,000}} victimes<ref name="Quid">Estimation du Quid 2005 p.1149</ref>. On décompte en [[1924]], deux cent assassinats politiques<ref name="Time19430906">[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,802945-1,00.html Article du Time du {{date|6|septembre|1943}}]</ref>. Sur ces entrefaites, la [[Grèce]] [[Incident de Pétritch|déclare la guerre]] à la Bulgarie en [[1925]]. Malgré l’intervention de la [[Société des Nations]], la situation intérieure reste très précaire dans le pays<ref>NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.145-146 </ref>. === Les deux attentats === Le {{date|13|avril|1925}}, Boris III et quatre de ses compagnons rentrent d’une excursion de chasse au col d’Arabakonak, près de la petite ville d’[[Orhanié]]. Alors qu’ils sont sur le chemin du retour, de nombreux coups de fusils se font entendre, son garde-chasse et le préparateur du Musée d’histoire naturelle sont abattus, une balle brise le pare-brise et blesse le chauffeur. Boris tente alors de reprendre le contrôle du véhicule mais celui-ci s’écrase contre un poteau électrique. Par chance, un autocar passe&nbsp;; le tsar et ses deux amis restants arrivent à s’enfuir<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.315</ref>. Le même jour, l’ancien général et député [[Konstantin Georgiev]] est assassiné. Trois jours plus tard a lieu dans la [[cathédrale Sveta-Nedelya]] de [[Sofia]] les funérailles du général assassiné auxquelles de nombreux dirigeants bulgares doivent assister. Les communistes et les anarchistes en profitent alors pour poser des bombes dans la cathédrale<ref>ibid. p.316</ref>. Cette fois-ci, l’attentat vise Boris III et le gouvernement. L’explosion a lieu au milieu de la cérémonie et fait 128 victimes<ref>Chiffre du Quid 2005 p.1149</ref> dont le maire de Sofia, onze généraux, vingt-cinq officiers supérieurs, le chef de la police et une classe de jeunes filles. Boris III qui devait y assister, arrive en retard, du fait qu’il se trouvait déjà à l’enterrement de son ami chasseur. L’attentat, en plus d’avoir raté sa cible, est suivi d’une importante vague de répressions de la part des autorités qui arrêtent 3 194 personnes, dont 268 seront condamnées à mort<ref name="ruch">Données du [http://jeanclaude.ruch.free.fr/communisme.htm site de Jean-Claude Ruch] </ref>. {{Article détaillé|Attentat de la cathédrale Sveta-Nedelya}} Ces complots, ces attentats font partie du risque du «&nbsp;métier&nbsp;» comme l’affirme Boris III. Constamment sur ses gardes, il confie en [[1927]] à ses proches, être persuadé que six individus payés par [[Moscou]], [[Prague]] et [[Belgrade]], sont chargés de le tuer avant le [[30 août]]<ref>Constant Schaufelberger, ''La Destinée tragique d’un roi''. p.52 </ref>. == Un tsar populaire == === Un tsar au service de son peuple === Depuis son intronisation, Boris a toujours été écarté des affaires de l’État. Il consacre donc la plupart de son temps à ses loisirs tels que compléter sa collection de fleurs sauvages et de papillons ou la mécanique (particulièrement des [[locomotive]]s)<ref name="Time19430906" />. Il se met aussi à voyager dans le pays. Il visite villes, villages, usines, exploitations et dort et mange dans les foyers des paysans. Boris noue alors un lien très fort avec la population bulgare<ref name="p.310">Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.310</ref>. D’ailleurs, Boris s’illustre à plusieurs reprises dans des faits divers. Voici deux exemples parmi tant d’autres. Lors de l’été [[1931]], alors que la [[Mer Noire]] se déchaîne, le tsar aux commandes de son canot à moteur, secoure et sauve six personnes de la noyade<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.205 </ref>. En automne [[1934]], alors qu’il part se reposer aux bords de la Mer Noire, le train de Boris s'arrête. Inquiet, il accourt vers la machine et trouve le cheminot gravement brûlé par le graisseur automatique des roues qui a pris feu. Homme de sang-froid, il parvient à calmer les passagers paniqués et prend les commandes du train qu’il conduit jusqu’au pont le plus proche. Là , il éteint le feu avec du sable humide, soigne le cheminot et conduit lui-même le train jusqu'au terminus, la ville de [[Varna (Bulgarie)|Varna]]<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,748086,00.html Article du Time du {{date|12|novembre|1934}}]</ref>. [[Image:Les princesses Eudoxia et Nadejda de Bulgarie.jpg|thumb|right|200px|Les princesses Eudoxia et Nadejda]] En [[1926]], Boris se rend à l’étranger pour la première fois de son règne et choisit comme premières destinations la [[Suisse]] et l’[[Italie]]. Jusqu’en [[1930]], il sillonne l’[[Europe]] avec sa sÅ“ur la princesse Eudoxia mais, ayant la crainte d’être victime d’un attentat, il voyage sous le pseudonyme de «&nbsp;comte Stanislas Rilski de Varsovie&nbsp;»<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,751855,00.html?promoid=googlep Article du Time du {{date|22|avril|1929}}]</ref>, ne redevenant Boris III, que lors des rencontres officielles. Ainsi, il visite la [[Société des Nations]] en Suisse, rend visite au président français [[Gaston Doumergue]], au président allemand [[Paul von Hindenburg]], au roi des Belges [[Albert Ier de Belgique|Albert I{{er}}]], au roi d’Italie [[Victor-Emmanuel III]] et chasse avec le roi d’Angleterre [[George V]]. Il rencontre également [[Albert Einstein]] et le philosophe [[Henri Bergson]]<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'antiquité à nos jours'' p.319</ref>. Lors de sa première rencontre à Rome avec le Duce [[Benito Mussolini]], Boris lui tient les propos suivants&nbsp;: {{début citation}}Je vous admire d’avoir réussi à revigorer, réorganiser l’Italie, mais une dictature, un régime totalitaire ne peuvent être que transitoires. Souvenez-vous du mot de Bismarck&nbsp;: on peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus. Je vous admirerai bien davantage si vous réussissez à en sortir, quand il le faudra, à rentrer dans la légalité.<ref name="p.56">Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.56 </ref>{{fin citation}} ===Une tsarine pour les Bulgares=== En [[1927]], âgé maintenant de plus de trente ans, Boris n’est toujours pas marié. En [[Europe]] et en [[Amérique]] de nombreuses rumeurs circulent au sujet du choix de la future reine. Finalement, au bout de trois ans de recherche dans les nombreuses cours d’Europe, Boris rencontre l’amour<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.49 </ref> en la personne de la princesse italienne [[Jeanne de Bulgarie|Jeanne d'Italie]], troisième fille du roi [[Victor-Emmanuel III]] et d’[[Hélène de Monténégro]]. En janvier [[1930]], après le mariage du prince héritier italien [[Humbert II d'Italie|Humbert II]], Boris demande la main de Jeanne au roi<ref name="p.56" />. La religion du baptême du futur prince héritier pose cependant problème. En effet, selon la constitution bulgare, l’héritier du trône doit obligatoirement appartenir à l’[[Église orthodoxe]]. Mais pour le pape [[Pie XI]], il est hors de question de bénir ce mariage si toute la progéniture n’est pas baptisée catholique&nbsp;; pire encore, Jeanne risque l’excommunication. Mais grâce au Nonce Apostolique en place en Bulgarie, Angelo Roncalli (le futur pape [[Jean XXIII]]), Boris arrive à un accord avec le pape<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.320</ref>. Le {{date|25|octobre|1930}}, le mariage catholique est célébré à [[Assise (Italie)|Assise]], suivi de celui orthodoxe, le {{date|9|novembre|1930}}, à [[Sofia]]. Le couple aura par le suite deux enfants&nbsp;: * [[Marie-Louise de Bulgarie]], née le {{date|13|janvier|1933}}, mariée&nbsp;: # en [[1957]] avec le prince Karl von Leiningen, dont deux enfants # en [[1969]] avec Bronislaw Chrobok, dont deux enfants * [[Siméon II de Bulgarie]], né le {{date|16|juin|1937}} à Sofia, tsar des Bulgares (1943-1946), expulsé du pays le {{date|16|septembre|1946}}, en exil pendant plus de quarante ans à Madrid, rentré en Bulgarie en [[2001]], peu avant la victoire de son parti aux élections et sa nomination au poste de premier ministre sous le nom de Siméon Saxe-Cobourg-Gotha. Marié et père de famille. Le couple royal décide d’un commun accord et contre toute attente de baptiser ses deux enfants selon le rite orthodoxe. Le [[Vatican]] proteste et déclare : {{début citation}}Sa Majesté a signé une promesse pour baptiser ses enfants dans le Catholicisme. S’il n'accomplit pas cet engagement, il devra en répondre devant sa propre conscience<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,744954,00.html Article du Time du {{date|23|janvier|1933}}]</ref>.{{fin citation}} Cependant, Jeanne ne sera jamais excommuniée. == Un monarque absolu == === L’ascension au pouvoir === La Bulgarie vit une période difficile. Si la situation intérieure s’est améliorée (arrêt des attentats), elle doit désormais faire face aux problèmes économiques de la [[Grande Dépression|Crise]]. La production baisse de 40&nbsp;% et en deux ans le nombre de chômeurs passe à {{formatnum:200,000}} sur une population de sept millions<ref name="clio">[http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_bulgarie_d_un_conflit_mondial_a_l_autre_1919-1945.asp Chiffre de Clio]</ref>. Le gouvernement élu en [[1931]], le bloc populaire, déçoit énormément par son inefficacité à redresser la situation<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.321</ref>. De plus, les élections municipales de [[1932]] donnent aux communistes la capitale, [[Sofia]]. Néanmoins le conseil municipal est rapidement dissout par le gouvernement<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,744558,00.html?promoid=googlep Article du ''Time'' du {{date|10|octobre|1932}}] </ref>. La situation empire de jour en jour. Un groupe d’intellectuels et de militaires, le «&nbsp;[[Zveno]]&nbsp;», décide d'effectuer un coup d’État. Le {{date|19|mai|1934}} les colonels [[Damian Velchev]] et [[Kimon Georgiev]] passent à l’action et Boris est contraint d’accepter le nouveau gouvernement. Ces derniers instaurent une [[dictature]] corporatiste qui redresse rapidement le pays, mais se montrent fortement hostiles à la monarchie et prévoient l’instauration d’une république<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.329-330</ref>. Boris décide alors de prendre les choses en main. Le {{date|22|janvier|1935}}, huit mois après la prise du pouvoir par [[Kimon Georgiev]], le tsar charge le général [[Pentcho Zlatev]] de «&nbsp;chasser les républicains&nbsp;»<ref>Expression du Quid 2005 p.1149</ref> et de former un nouveau gouvernement. Boris, qui est jusqu’alors resté effacé de la vie politique du pays, prend lui-même les rênes du pouvoir<ref name="p.333">ibid. p.332-333</ref>. === L’instauration de la dictature royale === Boris garde, dans un premier temps, les bases instaurées par le gouvernement de [[Kimon Georgiev|Georgiev]]. Le nouveau gouvernement est désormais composé de trois généraux, de trois membres des principaux partis interdits (agrariens, démocrates et sgovor, «&nbsp;entente&nbsp;») et de trois civils<ref name="p.333" />. Le tsar écarte progressivement les militaires du pouvoir, renforce son pouvoir personnel et instaure une monarchie absolue. Ce nouveau régime, le tsar le définit comme transitoire avec la dictature du [[Zveno]] et le retour au [[régime parlementaire]] classique. À l’automne [[1936]], la [[liberté de la presse]] et le droit de réunion politique sont rétablis, mais les partis restent interdits<ref>ibid p.334</ref>. Aux élections municipales de [[1937]], il donne le droit de vote aux femmes mariées avec enfants<ref>ibid p.335</ref>. En [[1938]], l’[[Assemblée nationale (Bulgarie)|Assemblée nationale]] est enfin réhabilitée et des élections législatives ont lieu<ref name="p.336">ibid p.336</ref>. Même si l’Assemblée n’a pas de pouvoirs réels, Boris tient compte des tendances. Ainsi en novembre [[1938]], les députés refusent la confiance au gouvernement du premier ministre [[Georgi Kyoseivanov]], et ce dernier est obligé de remanier son cabinet<ref name="p.336" />. == Une politique étrangère insolite == === Un rapprochement vers l’Allemagne nazie === Par le [[Traité de Neuilly]], l’armée bulgare devient inoffensive et à de nombreuses reprises le gouvernement en demande la rectification. En [[1935]], une opportunité se présente enfin lorsque la [[Turquie]], pour protéger ses détroits, renforce militairement la [[Thrace]] occidentale. L’équilibre des forces de la région étant rompu, la Bulgarie prétexte vouloir se défendre d’une éventuelle attaque et les Grandes puissances acceptent<ref name="pactebalkanique">[http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/articles/articles_rha/pactebalkaniqueetjeualliances.htm Le Pacte balkanique et le jeu des alliances de 1933 à 1939 d’après les attachés militaires français en poste en Turquie]</ref>. La Bulgarie se tourne alors vers la [[France]], l’[[Angleterre]] et l’[[Allemagne]] pour renouveler son armement. Mais seule le [[Troisième Reich|Reich]] répond favorablement en proposant des offres intéressantes. Tout en acceptant, Boris, méfiant, se garde bien de signer un quelconque engagement militaire avec l’Allemagne<ref>NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.165</ref>. Commercialement, la Bulgarie est devenue quasi-dépendante de l’[[Allemagne nazie]]. Cette dernière, en recherche d’un pays pouvant l'approvisionner en ressources alimentaires, voit en la [[Bulgarie]] une sorte de garde-manger. Dès lors, d’importants échanges commerciaux s’effectuent entre les deux pays, l’Allemagne prenant 70&nbsp;% des exportations bulgares<ref name="clio" />. Malgré la prospérité croissante de la population, Boris craint de voir la Bulgarie passer sous l’hégémonie complète de l’Allemagne<ref name="p.336" />. Il se tourne alors vers les démocraties occidentales. === Le tsar-diplomate === Depuis 1935, Boris et [[Georgi Kyoseivanov]] s’efforcent de nouer de bonnes relations avec les démocraties occidentales. Le tsar se rend ainsi de nombreuses fois en [[France]] et en [[Angleterre]] pour tenter de décrocher, en vain, des contrats commerciaux<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.84-85 </ref>. Lors d’un de ces voyages en Angleterre en août [[1938]], il propose son aide à [[Neville Chamberlain]] au sujet de la [[crise des Sudètes]]&nbsp;; Boris sait qu’[[Adolf Hitler]] éprouve de la sympathie pour lui et pourrait jouer un rôle intermédiaire dans l’affaire. Le tsar se rend alors en [[Allemagne]] où il a une entrevue secrète avec le Führer. Après cet entretien, il écrit à Chamberlain en le conseillant de prendre un contact direct avec Hitler et de lui céder les [[Sudètes]]<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.86-87</ref>{{,}}<ref>[[Jacques de Launay]] ''Histoire contemporaine de la Diplomatie secrète'' p.335 </ref>. Boris n’est pas pour autant un homme facilement manipulable. En [[1935]], lors des sanctions économiques de l’[[Italie]] par la [[Société des Nations|SDN]], suite à l’[[Seconde guerre italo-éthiopienne|invasion de l’Éthiopie]], Boris n’hésite pas à soutenir cette décision. [[Benito Mussolini|Mussolini]] lui rappelle alors que des liens de famille l’unissent avec la dynastie italienne. Boris lui répond&nbsp;:«&nbsp;Je ne veux pas qu’on fasse de la politique en se servant de mes sentiments envers mes beaux-parents.&nbsp;»<ref>Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. p.209</ref> Quant à ses relations diplomatiques avec les pays balkaniques, elles sont plutôt tendues. La [[Bulgarie]] a toujours refusé d’entrer dans l’«&nbsp;Entente balkanique&nbsp;»&nbsp;; ce pacte regroupant la [[Roumanie]], la [[Yougoslavie]], la [[Turquie]] et la [[Grèce]], semble être créé dans le but d’étouffer l’[[irrédentisme]] bulgare. En adhérant à cette entente, la Bulgarie serait contrainte d’accepter un [[statu quo]] lui faisant renoncer ''de facto'' à ses revendications territoriales sur ses voisins. Son refus alimente la méfiance de ces pays à son égard<ref name="pactebalkanique" />. Paradoxalement, un pacte d'amitié entre la Bulgarie et la Yougoslavie est signé le {{date|24|janvier|1937}}. Bien qu’étant pacifiste, Boris III est persuadé que l’[[irrédentisme]] bulgare peut être réglé par la voie diplomatique. Cette voie sera nettement favorisée par [[Adolf Hitler]] et la [[Seconde Guerre mondiale]]. === Une position « neutre » === Aux premières heures de la [[Seconde Guerre mondiale]], l'opinion publique bulgare balance entre le soutien à l'[[Allemagne]] qui promet de restituer les territoires perdus lors des précédentes guerres, et une sympathie pour le camp opposé aux puissances de l'[[Axe Rome-Berlin|Axe]]<ref>Jean Bérenger, ''Boris III'', Encyclopédie Universalis</ref>. Boris III déclare en 1940&nbsp;: : «&nbsp;Mes généraux sont germanophiles, mes diplomates anglophiles&nbsp;; la reine est italophile et mon peuple russophile. Je suis seul neutre en Bulgarie.&nbsp;»<ref>NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.169</ref> En {{date||février|1940}}, les succès d’[[Adolf Hitler]] obligent Boris à remplacer son premier ministre pro-occidental, par [[Bogdan Filov]], un germanophile notoire<ref>[http://www.britannica.com/eb/article-42750/Bulgaria#476563.hook Article de la Britannica]</ref>. Ce dernier, après une visite le {{date|22|juillet|1940}} avec Hitler, annonce à Boris que la [[Roumanie]] est encline à leur rendre la [[Dobroudja]]<ref name="p.348">Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.348</ref>. Ainsi, après des négociations, la Dobroudja du Sud est restituée à la Bulgarie le {{date|7|septembre|1940}} par les [[accords de Craiova]]. Boris envoie alors des remerciements à [[Adolf Hitler]] et [[Benito Mussolini|Mussolini]], mais également à l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] et l’[[Angleterre]]<ref name="p.348" /> (Cette courtoisie vaudra à la Bulgarie qu’elle conserve à la fin de la guerre la Dobroudja). En {{date||octobre|1940}}, Mussolini invite Boris III à participer avec lui à l’[[Guerre italo-grecque|invasion de la Grèce]], permettant ainsi à la Bulgarie d’avoir accès à la [[Mer Égée]]. Mais Boris refuse amicalement l’invitation<ref name="p.350">ibid. p.350</ref>. De même, malgré sa pression sur le tsar, Hitler ne parvient pas, le {{date|17|novembre|1940}}, à faire adhérer la Bulgarie au [[Pacte tripartite]]. Boris souhaite, par tous les moyens rester neutre, et à l’invitation du Führer, il lui répond «&nbsp;pas maintenant&nbsp;»<ref name="p.350" />. Cette attitude lui vaut le surnom de «&nbsp;renard rusé&nbsp;» de la part d’Hitler. Inquiet de cette visite chez Hitler, l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] propose le [[19 novembre]] à Boris, un pacte bilatéral entre les deux États que le tsar refuse. Alarmé par cette nouvelle, les nazis lui réitèrent de nouveau le Pacte tripartite le [[21 novembre]], suivi le [[25 novembre]] par l’URSS, mais Boris souhaite gagner du temps et refuse amicalement toute proposition<ref name="p.351">ibid. p.351</ref>. == Un drôle d’allié == === Le nouvel allié de l’Allemagne === [[Image:Photo libre de droits2.jpg|thumb|right|300px|Boris III (à gauche) en compagnie d'Adolf Hitler en 1943]] En {{date||janvier|1941}}, [[Adolf Hitler]] vient aider [[Benito Mussolini|Mussolini]] après la débâcle de son armée en Grèce. Les troupes allemandes passeront par la [[Roumanie]] puis, de gré ou de force, par la [[Bulgarie]]<ref name="p.351" />. Boris est alors obligé de rejoindre le [[Pacte tripartite]]. [[Bogdan Filov]] signe l’adhésion le {{date|1|mars|1941}} et le même jour l’armée allemande pénètre sur le territoire bulgare<ref name="p.351" />. Si Boris refuse de participer aux opérations militaires, les Allemands invitent, les [[19 avril|19]] et [[20 avril]], les troupes bulgares à occuper à leur tour les territoires déjà conquis de la [[Thrace]] et de la [[Macédoine (pays)|Macédoine]]. L’[[Allemagne]], tout en réglant le problème de l’[[irrédentisme]], octroie à la Bulgarie le rôle d’administrateur d’une grande partie des [[Balkan]]s. Les Bulgares surnomment alors Boris, le « Réunificateur »<ref>ibid. p.352</ref>. Le {{date|13|décembre|1941}}, la Bulgarie déclare, symboliquement, une guerre à l’[[Angleterre]] et aux [[États-Unis]], avec lesquels les risques d'affrontements militaires, compte tenu de la géographie, sont improbables<ref>ibid. p.355</ref>. === Les juifs de Bulgarie === Le {{date|29|décembre|1940}}, le gouvernement crée les [[Brannik]], des embrigadements de la jeunesse inspirés des [[Hitlerjugend]]<ref name="infos">B. Lory, [http://www.ihtp.cnrs.fr/calendrier/chrono_bulgarie.html ''La Bulgarie durant la Seconde Guerre mondiale''] </ref>. Mais quatre jours auparavant, l’Assemblée nationale votait la «&nbsp;Loi sur la Sauvegarde de la nation&nbsp;», première mesure antisémite, touchant près de {{formatnum:50,000}} juifs. Cette loi fait rapidement réagir la population qui s'y oppose&nbsp;; jusque dans les [[années 1940]]<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.357</ref>, l’antisémitisme n’existe pas en Bulgarie. La loi est cependant appliquée le {{date|13|janvier|1941}}. En {{date||juillet|1942}}, Hitler demande au gouvernement bulgare de régler le problème de la «&nbsp;question juive&nbsp;». Celui-ci crée, le {{date|26|août|1942}}, un commissariat aux affaires juives chargé, dans un premier temps, d’appliquer les restrictions&nbsp;: couvre-feu obligatoire, assignation à résidence, rations alimentaires réduites, port de l'étoile jaune&nbsp;; puis dans un deuxième temps, d’organiser la déportation vers les camps. Pour cela, le gouvernement nazi envoie un expert, le [[Schutzstaffel|SS]] [[Theodor Dannecker]]<ref name="juifsbulgares">Olivier Maurel, [http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=article&no=2474 ''Comment la communauté juive de Bulgarie fut sauvée du génocide'']</ref>. Ce dernier se lance dans la déportation des {{formatnum:11,363}} juifs habitants les territoires occupés par les Bulgares en Thrace et Macédoine. Puis, une fois la tâche terminée, se lance contre ceux de Bulgarie.<br /> La population, indignée, proteste vigoureusement. De nombreuses personnalités se mobilisent telles que le vice-président du parlement, [[Dimiter Peshev]] et l'archevêque Stefan de Sofia qui symbolisent le mouvement. Boris, cède une première fois<ref name="juifsbulgares" />. En {{date||mai|1943}}, le gouvernement projette une deuxième tentative de déportation. La population s’y oppose une fois de plus et une grande manifestation est organisée, rassemblant près de dix mille personnes devant le palais du tsar<ref name="juifsbulgares" />. Boris, en phase avec le sentiment populaire, assume la non-déportation des juifs, prétextant au [[Führer]] furieux, «&nbsp;le grand besoin de «&nbsp;ses&nbsp;» juifs pour l’entretien des rues&nbsp;»<ref>Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.359</ref>. Les juifs de Bulgarie échappent ainsi aux [[camps de concentration]]. === Une mort inopinée et mystérieuse === En [[1943]], la guerre aborde un tournant décisif avec la [[bataille de Stalingrad]], le vent commence à tourner pour l’[[Allemagne]]. Boris s’en rend compte et, souhaitant éviter la même erreur que son père vingt-cinq ans plus tôt, contacte en secret des diplomates américains<ref name="p.362" />{{,}}<ref>Cyrille Boulay, ''Légendes royales''</ref>. [[Adolf Hitler]], au courant de ces rumeurs, le convoque le {{date|14|août|1943}} dans son quartier général sur le front de l’Est, situé près de Rastenbourg en [[Prusse-Orientale]]<ref name="p.362">Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'' p.362</ref>. La rencontre est des plus houleuses&nbsp;: le [[chancelier]] lui rappelle tout ce qu’il doit à l’[[Allemagne]], sans qu'en retour rien n'ait encore eut lieu. Il est vrai que, depuis le début de la guerre, la Bulgarie n’a pas beaucoup participé au conflit. Leur unique aide fut l’envoi en {{date||octobre|1941}} d’un convoi sanitaire sur le front de l’Est<ref name="infos" />. Il ordonne donc à Boris d’engager ses troupes dans un nouveau front au sud-ouest, dans l’espoir d’une dispersion des efforts [[soviétiques]]. Le tsar refuse et sort du bureau, trois quarts d’heure plus tard, totalement abattu<ref name="p.362" />. Il regagne, le lendemain, [[Sofia]] grâce à un avion allemand. Neuf jours après cette entrevue, le [[23 août]], alors qu’il ne présentait jusque là aucun symptôme de maladie, Boris est subitement pris de violents vomissements et succombe le {{date|28|août|1943}}, à l’âge de quarante-neuf ans<ref name="p.192">NikolaÄ Petrov Nikolaev, ''La destinée tragique d’un roi''. p.192 </ref>. Ce décès « opportun » reste aujourd'hui encore très controversé. Certains n'hésitent pas à accuser Hitler d'avoir fait empoisonner le souverain récalcitrant, dans l'espoir de l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement plus conforme à ses vues. Même son frère, le prince [[Cyrille de Bulgarie|Cyrille]], déclarera lors de son pseudo-procès en [[1945]] (accusé par les communistes de collaboration et de trahison) que Boris aurait été empoisonné lors de son retour en avion le [[14 août]]&nbsp;; le pilote aurait alors effectué un vol à très haute altitude, forçant le souverain à inhaler un poison toxique contenu dans le masque à gaz<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,791919,00.html?promoid=googlep Article du Time du {{date|22|janvier|1945}}]</ref>. Cependant, l'autopsie de l'époque indique que Boris III, atteint d’une [[thrombose]] de l’artère coronaire gauche<ref name="p.192" />, est décédé des suites d'une [[attaque cardiaque]] due au stress qu’il endurait ces derniers temps. ==La Bulgarie après son décès== [[Image:Bulgarien 0905.JPG|thumb|275px|left|Monastère de Rila où est inhumé Boris III]] La disparition soudaine du tsar amène sur le trône son fils âgé de six ans, [[Siméon II]], placé sous la régence de son oncle, frère cadet du défunt tsar, le prince [[Cyrille de Bulgarie]]. Cependant, comme le présageait Boris, les [[Alliés]] sont désormais maîtres de la guerre. Le gouvernement tente alors le {{date|6|août|1944}}, de se proclamer «&nbsp;neutre&nbsp;»&nbsp;; trop tard, le {{date|5|septembre|1944}}, l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] déclare la guerre à la Bulgarie. Le lendemain, une insurrection amène au pouvoir le Front de la Patrie, une coalition dominée par les [[communiste]]s et le [[Zveno]]. Ce nouveau gouvernement, dirigé par l’ancien premier ministre républicain [[Kimon Georgiev]], organise des épurations sauvages où près de {{formatnum:16,000}} personnes<ref name="Quid" /> sont exécutées sans procès. Puis, en {{date||octobre|1944}}, débute une série de procès au terme desquels sont prononcées {{formatnum:2,730}} condamnations à mort. Parmi ces exécutions figurent de nombreux notables tels que les trois régents, 22 anciens ministres, 67 députés, 8 conseillers du roi et 47 officiers supérieurs. Ces épurations effectuées, le gouvernement peut enfin s’attaquer à la famille royale<ref name="ruch" />. Ainsi, le {{date|24|avril|1946}}, les autorités provoquent volontairement la famille royale en exhumant le corps de Boris III du [[monastère de Rila]], et en le transportant dans un endroit secret. Puis en {{date||septembre|1946}}, elles s’en prennent directement à la monarchie, en organisant un référendum truqué qui l'abolit et force toute la famille royale à s’exiler en [[Espagne]]. Cependant, malgré tous les efforts employés par les communistes pour dénigrer le défunt tsar<ref>Les Éditions communistes de Sofia le définissent comme un tyran fasciste et sanguinaire</ref>, la population bulgare a toujours gardé une image positive de Boris III. De plus, après la chute du communisme, la tombe de Boris III a été retrouvée dans les jardins du palais de Vrania&nbsp;; et en {{date||août|1993}}, à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire de son décès, son cÅ“ur a été ramené au [[monastère de Rila]] où il est de nouveau conservé. == Annexes == === Notes et références === {{References|colonnes=2}} === Sources === *{{Traduction/Référence|en|Boris III of Bulgaria|6908931}} '''Livres''' * NikolaÄ Petrov Nikolaev, Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. Éditions Uppsala. 1952, 232 p. * Dimitrina Aslanian, ''Histoire de la Bulgarie de l'Antiquité à nos jours'', Trimontium, Versailles, 2004 {{ISBN|2951994613}} * Cyrille Boulay, ''Légendes royales'', Pré Aux Clercs, Paris, 2000 {{ISBN|2842281055}} '''Sites internets''' * Organisme Clio, [http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_bulgarie_d_un_conflit_mondial_a_l_autre_1919-1945.asp ''Chronologie de la Bulgarie''] * Jean-Claude Ruch, [http://jeanclaude.ruch.free.fr/communisme.htm ''La Bulgarie après la libération du joug turc''], décembre 2002 * {{en}} Milcho Lalkov, [http://www.bulgaria.com/history/rulers/boris3.html ''Tsar Boris III''] extrait du livre ''Rulers of Bulgaria'' (Dirigeants de Bulgarie), Kibea Publishing Company, Sofia, Bulgarie, 1995 * B. Lory, [http://www.ihtp.cnrs.fr/calendrier/chrono_bulgarie.html ''La Bulgarie durant la Seconde Guerre mondiale''] '''Encyclopédies''' * Jean Bérenger, ''Boris III'', Encyclopédie Universalis * Dominique et Michèle Frémy, Le Quid 2005, ''Histoire de la Bulgarie'' p.1149, Robert Laffont, Malesherbes '''Articles''' * Les articles du [[Time Magazine|Time]] du [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,720276,00.html?promoid=googlep 27 avril 1925], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,846662,00.html?promoid=googlep 26 juillet 1926], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,723345,00.html 26 septembre 1927], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,751855,00.html?promoid=googlep 22 avril 1929], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,738536,00.html 3 février 1930], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,740647,00.html 10 novembre 1930], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,744558,00.html?promoid=googlep 10 octobre 1932], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,744954,00.html 23 janvier 1933], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,748086,00.html 12 novembre 1934], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,788521,00.html?promoid=googlep 4 février 1935], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,802945-1,00.html 6 septembre 1943], [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,791919,00.html?promoid=googlep 22 janvier 1945] * Olivier Maurel, [http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=article&no=2474 ''Comment la communauté juive de Bulgarie fut sauvée du génocide''], janvier 2005 * Abdil Bicer, [http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/articles/articles_rha/pactebalkaniqueetjeualliances.htm Le Pacte balkanique et le jeu des alliances de 1933 à 1939 d’après les attachés militaires français en poste en Turquie], Revue historique des armées n°226, 2002* === Bibliographie === * {{fr}} NikolaÄ Petrov Nikolaev, Constant Schaufelberger, ''La destinée tragique d’un roi''. Éditions Uppsala. 1952, 232 p. * {{en}} Pashanko Dimitroff, ''King of Mercy: Boris III of Bulgaria, 1894-1943'', Wexford and Barrow, Londres, 1993 {{ISBN|1879593699}} * {{en}} Stephan Groueff, ''Crown of Thorns: the Reign of King Boris III of Bulgaria 1918-1943'', Madison Books, Lanham, novembre 1998 {{ISBN|1568331142}} * {{bg}} Albert Leverson, ''Tsar Boris III: Shtrikhi kum portreta'', Softcover, Bulgarie, 1995 {{ISBN|9545091525}} === Pour aller plus loin === {{Commons|Category:Boris III of Bulgaria|Boris III de Bulgarie}} ==== Articles connexes ==== * [[Histoire de la Bulgarie]] * [[Entre-deux-guerres]] * [[Bulgarie pendant la Seconde Guerre mondiale]] * [[Ferdinand Ier de Bulgarie]] * [[Alexandre Stambolijski]] * [[Alexandre Tsankov]] * [[Zveno]] * [[Bogdan Filov]] * [[Siméon II]] ==== Liens externes ==== * {{en}} [http://countrystudies.us/bulgaria/ Histoire de la Bulgarie] * {{en}} [http://worldroots.com/brigitte/royal/boris3bulgaria1894album.htm Photographies de Boris III] * {{en}} [http://thepeerage.com/p10397.htm#i103968 Arbre généalogique de Boris III] {{Séquence| color1=| color2=| liste=[[Liste des tsars de Bulgarie]] | préd=[[Ferdinand Ier de Bulgarie|Ferdinand {{Ier}}]]<br />1887-1918 | cour=Boris III<br />1918-1943 | succ=[[Siméon II de Bulgarie|Siméon II]]<br />1943-1946 | }} <center><small>Ferdinand {{Ier}} fut auparavant prince régnant (1887-1908).</small></center> {{Article de qualité|oldid=16672970|date=18 mai 2007}} {{Portail|Bulgarie|Cliopédia}} [[Catégorie:Bulgarie pendant la Seconde Guerre mondiale]] [[Catégorie:Maison de Saxe-Cobourg et Gotha|Boris Bulgarie 03]] [[Catégorie:Souverain de Bulgarie|Boris 03]] [[Catégorie:Naissance en 1894|Boris Bulgarie 03]] [[Catégorie:Décès en 1943|Boris Bulgarie 03]] [[ar:بوريس الثالث من بلغاريا]] [[bg:Ð‘Ð¾Ñ€Ð¸Ñ III]] [[ca:Boris III de Bulgà ria]] [[cs:Boris III.]] [[de:Boris III. (Bulgarien)]] [[en:Boris III of Bulgaria]] [[eo:Boriso la 3-a]] [[es:Boris III]] [[et:Boris III]] [[fi:Boris III]] [[it:Boris III di Bulgaria]] [[ja:ボリス3世 (ブルガリア王)]] [[ko:ë¶ˆê°€ë¦¬ì•„ì˜ ë³´ë¦¬ìŠ¤ 3세]] [[mk:Ð‘Ð¾Ñ€Ð¸Ñ Ð†Ð†Ð†]] [[nl:Boris III van Bulgarije]] [[no:Boris III av Bulgaria]] [[pl:Borys III]] [[pt:Bóris III da Bulgária]] [[ru:Ð‘Ð¾Ñ€Ð¸Ñ III]] [[sk:Boris III.]] [[sr:Ð‘Ð¾Ñ€Ð¸Ñ Ð†Ð†Ð†]] [[sv:Boris III av Bulgarien]] [[tr:III. Boris]] [[zh:é²é‡Œæ–¯ä¸‰ä¸–]]</text> </revision> </page>