Bourbon pointu
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2008-07-24T02:05:53Z
Thierry Caro
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[[Image:Café-Bourbon.JPG|thumb|right|250px|Feuilles d'un [[Caféier d'Arabie|caféier]] donnant le [[café Bourbon]], soit une variété proche de celui qui donne le Bourbon pointu.]]
Le '''Bourbon pointu''' est une variété de [[café]] obtenue à partir d'une [[Mutation génétique|mutation]] sélectionnée du [[café Bourbon]] survenue en [[1810]] sur l'[[La Réunion|île Bourbon]] dans la [[plantation]] Leroy, ce qui lui vaut également le nom de '''café Leroy'''. Longtemps quasiment disparue, la [[Caféiculture|culture]] de ce [[cultivar]] du [[Coffea arabica|caféier d'Arabie]] (''Coffea arabica'' cv. ''laurina'') est aujourd'hui relancée à [[La Réunion]], mais aussi en [[Guadeloupe]] et en [[Nouvelle-Calédonie]], dans la perspective d'une production [[Gamme de produits|haut de gamme]].
==Description==
===Botanique===
{{Taxobox végétal |''Coffea arabica'' var. ''laurina''||}}
{{Taxobox sous-règne | Tracheobionta }}
{{Taxobox division | Magnoliophyta }}
{{Taxobox classe | Magnoliopsida }}
{{Taxobox sous-classe | Asteridae }}
{{Taxobox ordre | Rubiales }}
{{Taxobox famille | Rubiaceae }}
{{Taxobox genre | Coffea }}
{{Taxobox espèce | Coffea arabica}}
{{Taxobox taxon végétal (auteur)|[[Variété]]|Coffea arabica'' var. ''laurina|[[Pieter Johannes Samuel Cramer|P.J.S.Cramer]], [[1913]]}}
{{Taxobox phylogénie végétal | Gentianales | Rubiaceae}}
{{Taxobox fin}}
Ce café est obtenu à partir d'un [[cultivar]] du [[Coffea arabica|caféier d'Arabie]] issu d'une [[Mutation génétique|mutation]] de la variété [[Café Bourbon|Bourbon]] survenue au {{XIXe siècle}} et appelée « ''mutation laurina'' »<ref name="Lecolier">{{en}} « ''[http://www.asic-cafe.org/pdf/abstract/PB284_2006.pdf Analysis of Dwarfism at the Microscopic Level in C. arabica cv. Laurina]''
», A. Lecolier, J. L. Verdeil, H. Chrestin, M. Noirot, </ref>. Cette variété (ou ce cultivar) est lui même désigné sous le nom scientifique ''Coffea arabica'' var. ''laurina'' (ou ''Coffea arabica'' cv. ''laurina''), et l'on abrège parfois ces notations sous la forme binomiale ''Coffea laurina'', ce qui est erroné, car il ne s'agit pas d'une [[espèce]] à part entière.
De forme [[cône (géométrie)|conique]] et résistant à la [[sècheresse]]<ref name="Kidoug"/>, le [[caféier]] mutant se caractérise par le fait que les cerises qu'il produit sont plutôt pointues, tous comme les grains, qui sont nettement allongés et se terminent également en pointe<ref name="Kidoug"/>. On remarque également sa petite taille, ses petites [[feuille]]s et des [[branche]]s latérales minces<ref name="Felix"/>. Ce [[nanisme]] se caractérise moins par le petit nombre des [[entrenœud]]s que par la faible longueur de ces derniers<ref name="Lecolier"/>.
Pour le reste, des analyses [[Histologie|histologiques]] ont montré que le cultivar donnant le Bourbon pointu présente deux différences majeures le distinguant des caféiers d'Arabie qui permettent la production de [[café Bourbon]]. D'abord, il compte moins de [[Cellule végétale|cellule]]s, et celles-ci sont plus petites. D'autre part, sa pousse repose sur une mécanique différente. En effet, s'il partage avec la variété d'origine un mode de croissance qui ne concerne que les deux derniers [[entrenœud]]s émis par l'[[apex]], il s'en distingue du fait d'une élongation limitée des cellules de l'avant-dernier segment. Ainsi, le cultivar ''laurina'' n'augmente de taille que par la [[division cellulaire]] appelée [[mérèse]] alors que les autres Bourbons croissent aussi par [[auxèse]], c'est-à-dire par l'étirement. Cependant, il est possible qu'une opération de sélection modifie la donne<ref name="Lecolier"/>.
Quoi qu'il en soit, la variété présente plusieurs avantages. D'abord, la densité des feuilles permet aux cerises de murir lentement et de développer un taux de sucre plus important, ce qui entraîne en revanche un risque de [[moisissure]] plus élevé. Par ailleurs, les petites feuilles et les fruits verts sont solidement attachés aux branches, ce qui rend la variété adaptée à la collecte mécanique — les fruits qui ne sont pas encore murs ne risquent pas de tomber du fait d'un arrachage violent de ceux qui le sont<ref name="Felix"/>.
===Gastronomie===
La variété permet de produire un [[café]] se distinguant par une bonne [[acidité]], une faible [[amertume]] mais surtout un faible taux de [[caféine]]. Il est de 0,4 à 0,75% contre 1,2 à 1,6% pour les arabicas<ref name="Cirad"/>, soit environ la moitié<ref name="Azuma"/>.
Le goût de la boisson est raffiné et délicat. Ses propriétés sensorielles sont exceptionnelles, notamment grâce à des notes fruitées très originales : [[orange (fruit)|orange]], [[mandarine]] et même [[litchi]] dans certains lots. Il a suscité un grand enthousiasme parmi les [[testeur]]s impliqués dans le projet<ref name="Cirad"/>. Le spécialiste du café Yoshiaki Kawashima a quant à lui retenu le goût sucré, fruité et élégant de la première petite gorgée<ref name="Azuma"/>.
Au début de l'année [[2007]], la Specialty Coffee Association du [[Japon]] accorde au Bourbon pointu la distinction rare de « ''café premium'' », qui s'applique aux produits ne souffrant d'aucun défaut et présentant des saveurs marquées. C'est cette récompense qui a incité une [[entreprise]] [[japon]]aise d'acheter une partie de la récolte avant même que la phase expérimentale du projet n'ait touché à sa fin<ref name="Cirad"/>.
==Histoire==
===Origines===
[[Image:LouisXV-France2.jpg|thumb|right|[[Louis XV de France|Louis XV]] attablé pour un [[repas]].]]
Lorsque l'[[La Réunion|île Bourbon]] est divisée en concessions s'étendant [[du battant des lames au sommet des montagnes]] en plusieurs étages successifs, la [[Caféiculture|culture du café]] s'étend au milieu de l'étage intermédiaire, dédié à l'[[agriculture]]. L'[[élevage]] s'étend en [[amont]] et les [[Culture vivrière|cultures vivrières]] en [[aval]]<ref>« ''[http://multifonctionnalite.cirad.fr/textes/reunion/rapport_mappar2.pdf Approche de la multifonctionnalité de l'agriculture à La Réunion. Les modèles agricoles, la relation agriculture-emploi et la perception des CTE par les acteurs locaux]'' », Philippe Bonnal, Marc Piraux, Jean-Louis Fusillier et Dominique Guilluy, [[Institut national de la recherche agronomique|INRA]], [[Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts|Cemagref]] et [[Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement|CIRAD]].</ref>.
L'[[arôme]] délicat du café fait les délices des connaisseurs au {{XVIIIe siècle}}<ref name="Cirad">{{en}} « ''[http://www.cirad.fr/en/actualite/communique.php?id=696 Bourbon pointu: a legendary coffee from Réunion is a resounding success]'' », Frédéric Descroix, [[Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement|CIRAD]], {{date|26|avril|2007}}.</ref>, notamment [[Louis XV de France|Louis XV]]. Au siècle suivant, [[Honoré de Balzac]] en aurait également été très friand<ref name="Azuma">{{en}} « ''[http://www.asahi.com/english/Herald-asahi/TKY200707140080.html “Lost” coffee found on island]'' », Shoko Azuma, ''[[Asahi Shinbun]]'', {{date|14|juillet|2007}}.</ref>.
Entre temps, la production a atteint un pic de {{formatnum:4000}} tonnes en [[1800]]<ref name="Azuma"/>. Par la suite, elle chute rapidement du fait d'une succession de catastrophes [[climat]]iques et de l'extension de la culture de la [[canne à sucre]]<ref name="Cirad"/>. Cette culture et celle du [[géranium]] associent en effet leurs effets à ceux des [[Cyclone tropical|cyclones]], de la [[Autoconsommation|consommation familiale]] et de la [[maladie]] qui frappe les [[caféier]]s à l'époque<ref name="Kidoug">« ''[http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=827 Le “Bourbon pointu” : haute qualité obligatoire]'' », Anne Kidoug, ''[[Témoignages]]'', {{date|9|mai|2003}}.</ref>.
La culture est cependant introduite en [[Nouvelle-Calédonie]] par des [[frères maristes]] réunionnais à la suite de la prise de possession par la [[France]] de l'[[archipel]] [[océanie]]n demandée par [[Napoléon III]]<ref name="Felix">{{en}} « ''[http://www.scaa.org/pdfs/cafenatic_08_04.pdf New Caledonia]'' », Geneviève Felix, ''Cafenatic'', été [[2004]].</ref>. C'est ainsi qu'en [[1911]] le spécialiste du café appelé Paul Jobin a pu découvrir que l'on vendait du café Leroy à [[Paris]] — commercialisé par un [[Martinique|Martiniquais]] appelé Armogum, ce café venait de Nouvelle-Calédonie. Il établit des contacts avec la [[Empire colonial français|colonie]], constitua une société appelée Havre Calédonienne et lança des [[Campagne publicitaire|campagnes publicitaires]] pour promouvoir la variété en [[France métropolitaine]]<ref>{{en}} « ''[http://www.royal-pacifique.nc/english/histoire1nc.htm Coffee in New Caledonia]'' », Café Royal Pacifique.</ref>. C'est le début d'une période de quarante années fastes pour la culture du café dans l'archipel du [[Océan Pacifique|Pacifique]]<ref name="Felix"/>.
Cette [[âge d'or]] est interrompu dans le milieu des [[années 1950]] par ''[[Hemileia vastatrix]]'', un champignon responsable d'une maladie du caféier appelée [[rouille orangée]]. En outre, les plantations de la [[Nouvelle-Calédonie]] subissent une invasion de [[Solenopsis|fourmis de feu]], et la culture du café pointu y est abandonnée<ref name="Felix"/>. Or, par ailleurs, la dernière cargaison a été exportée de La Réunion en [[1942]], en direction de la [[France métropolitaine]]. Elle ne comptait que 200 kilos. Par la suite, le Bourbon pointu y a disparu des registres. Aussi, tout le monde le pense éteint à jamais<ref name="Azuma"/>.
===Redécouverte===
Des [[Japon]]ais de passage dans l'île en [[août 1999]] donnent l'idée aux autorités de relancer la production du Bourbon pointu<ref name="Kidoug"/>. Parmi eux, Yoshiaki Kawashima est directeur du centre de recherche agricole d'[[UCC Ueshima Coffee Co.]], une entreprise japonaise qui produit des cafés du monde entier. Il a entendu parler du Bourbon pointu pour la première fois durant la période qu'il passe au [[El Salvador|Salvador]] entre le milieu des [[années 1970]] et [[1981]], quand éclate la [[guerre civile]]. Depuis lors, il en a fait une [[obsession]]<ref name="Azuma"/>.
En [[1999]], il réalise un [[voyage d'affaires]] en [[Afrique de l'Est]] et bénéficie d'une opportunité de visiter [[La Réunion]]. Il y pose les pieds avec l'espoir fou de redécouvrir les plants de café tombés dans l'[[Histoire de La Réunion|histoire de l'île]] mais doit aussi quitter cette dernière déçu de n'avoir rien trouvé : personne ne se souvient du Bourbon pointu. Certains habitants ont oublié que le [[département d'outre-mer]] a autrefois été une région productrice de café. L'un d'entre eux va jusqu'à amener Yoshiaki Kawashima dans un [[supermarché]] pour lui dire : « ''il y a du café ici'' »<ref name="Azuma"/>.
Inébranlable, il continue toutefois sa [[quête]]. Il interviewe des planteurs locaux et des responsables municipaux. Deux ans plus tard, il réussit son coup en apprenant qu'un [[vétérinaire]] a trouvé trente plants dans la nature. Dès lors, âgé d'un peu plus de quarante ans, fort de plusieurs expériences au service du développement du [[Jamaica Blue Mountain]] et du [[café Kona]], deux variétés prestigieuses, Yoshiaki Kawashima va consacrer les huit années qui suivent à la remise en culture du Bourbon pointu et devenir la force motrice de ce projet, ce qui lui vaut quelques nuits blanches et un [[bronzage]] remarqué par la [[presse écrite japonaise]]<ref name="Azuma"/>.
Par la suite, les chercheurs du [[Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement]] retrouvent les plants dans les [[Jardin créole|jardins créoles]], où ils ont survécu plusieurs décennies<ref name="Cirad"/>. Un projet de relance de la culture est définitivement initié en [[août 2002]]<ref name="Kidoug"/>.
De fait, d'un point de vue français, ce projet vient à point nommé à un moment où l'[[Agriculture à La Réunion|Agriculture de La Réunion]] cherche des productions de diversification et alors qu'elle est encouragée dans cette voie par le programme de diversification et d'agriculture durable soutenu par la [[Conseil régional de La Réunion|Région Réunion]] et l'[[Union européenne]]<ref name="Descroix et Della Mussia">« ''[http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=11007 Le temps des cerises...]'' », Frédéric Descroix et Sophie Della Mussia, ''[[Témoignages]]'', {{date|24|septembre|2005}}.</ref>.
===Relance===
Spécialiste du café agissant comme chercheur du CIRAD de [[Montpellier]], surnommé « ''le pompier du café'' » par ses collègues, Frédéric Descroix est dépêché en mission pour procéder à la sélection des agriculteurs expérimentateurs. Il en retient 90 dans toutes les régions plus ou moins humides de La Réunion, et notamment à [[Trois-Bassins]], au [[Bois-de-Nèfles Saint-Paul]], au [[Le Tampon|Tampon]], à [[La Plaine-des-Palmistes]], à [[Petite-Île]], à la [[Petite France]], à [[Mont Vert les Hauts]], dans les [[Les Hauts (La Réunion)|hauteurs]] de [[La Possession]], à [[Sainte-Suzanne (La Réunion)|Sainte-Sizanne]] ou [[Saint-Benoît (La Réunion)|Saint-Benoît]]. La diversité des sites permet de tester une [[fermentation]] du café à huit degrés Celsius la [[nuit]] en certains lieux et à dix-sept ailleurs<ref name="Kidoug"/>.
En [[octobre 2002]], une centaine de caféières de mille mètres carrés chacune sont attribuées aux producteurs expérimentateurs, lesquels ont diversifié leurs cultures pour pouvoir faire face à l'échec des différents tests. La mise en place d'un [[cahier des charges]] engageant chaque agriculteur concerné est envisagée, et six d'entre eux se regroupent dans un mini-comité. Vingt-sept lignées sont identifiées puis plantées en [[2003]]<ref name="Cirad"/>.
Le {{date|7|mai|2003}}, une [[conférence]] présentant le projet à la [[Conseil régional de La Réunion|Pyramide inversée]] en présence des producteurs retenus, des experts du CIRAD et des [[Conseiller régional de La Réunion|conseillers régionaux]]. Ce jour-là, le Président [[Paul Vergès]] assure dans son [[discours]] d'ouverture que « ''l'objectif est de replacer La Réunion sur le marché mondial du café à la même échelle que le [[Brésil]], la [[Côte d'Ivoire]] et le [[Costa Rica]]'' », mais aussi que « ''le café réunionnais sera au plus haut niveau de ce qui est le plus apprécié par les amateurs...'' »<ref name="Kidoug"/>. Néanmoins, l'[[historien]] [[Prosper Ève]] écrit alors que « ''l'effort pour relancer le café Bourbon pointu dans les [[années 1990]] ne connaît pas à ce jour un franc succès'' »<ref name="Prosper Ève">''Les Esclaves de Bourbon : La Mer et la montagne'', [[Prosper Ève]], Karthala, [[Paris]], [[2003]] – ISBN 978-2845864566.</ref>
Un an et demi plus tard, les grains de café sont [[Récolte|récoltés]] pour la première fois<ref name="Cirad"/> par l'[[association loi de 1901]] créée pour l'occasion : Caféiculteurs associés pour une filière économique à La Réunion, soit Café Réunion. Les premières cerises sont en effet récoltées en [[2005]]. À ce moment-là, 107 caféières réparties dans toute l'île sont cultivées par 86 agriculteurs, en majorité des membres de l'association. 273 lots ont été traités à [[Ligne Paradis]], où plusieurs méthodes sont testées, puis dégustés par 18 testeurs réunionnais en période de formation. Certains ont été envoyés au laboratoire d’analyses sensorielles à [[Montpellier]] pour être appréciés par un jury expert. Les produits les plus prometteurs sont obtenus dans certains terroirs de l'Ouest, du Sud et de [[Salazie]]<ref name="Descroix et Della Mussia"/>.
En tout, les chercheurs du CIRAD auront passé cinq ans à conduire des recherches et mener des essais qui nécessitent la sélection des meilleurs lignées<ref name="Cirad"/>. Cette phase expérimentale doit s'achever fin 2007. La récolte servira à valider les résultats obtenus au cours des trois précédentes années, qui furent climatiquement très différentes. C'est ainsi que les chercheurs pourront établir une [[carte]] des meilleurs sites de culture et désigner de façon définitive les meilleures lignées afin de permettre la mise en place d'une [[chaîne de production]] courant [[2008]]<ref name="Kidoug"/>.
==Filière==
===Production===
[[Image:Rosemont - La culture du café à l'île Bourbon.jpg|thumb|right|[[Aquarelle]] de [[Jean-Joseph Patu de Rosemont]] représentant une [[plantation]] de [[café]] à l'[[La Réunion|île Bourbon]].]]
La culture du Bourbon pointu se fait par voie humide alors que les Réunionnais produisaient jusqu'alors leur café pour la consommation familiale par voie sèche<ref name="Kidoug"/>. La [[productivité]] est assez faible.
Le défi est désormais celui de la [[formation]] des planteurs, qui devront être entraînés à la culture du Bourbon pointu, qui requiert talent, expertise et minutie<ref name="Cirad"/>. Ils recevaient dès [[2004]] des formations de ce type, notamment sur la [[Contrôle de la qualité|qualité]] produit<ref name="Descroix et Della Mussia"/>.
Il faudra également assurer la protection du produit. Elle est prévue pour [[2008]] et devrait prendre la forme d'une [[appellation d'origine contrôlée]]. Il faudra également, d'ici à [[2012]], construire les infrastructures adaptées aux [[volume]]s produits pour traiter les grains, les [[Torréfaction|torréfier]] et procéder à l'[[emballage]]<ref name="Cirad"/>.
La question se pose également en [[Nouvelle-Calédonie]], où la culture a repris en même temps que celle d'autres variétés du [[café Bourbon]] importées d'[[Australie]], en particulier sur la côte Ouest. [[Caldoches]] pour la plupart, les planteurs locaux ont été inspirés à la suite d'un voyage à [[Hawaii]] pendant lequel ils ont découverts que leurs homologues [[États-Unis|américains]] parvenaient à écouler du café à prix d'or aux [[Tourisme|touristes]]<ref name="Felix"/>.
===Commercialisation===
La commercialisation des premiers paquets a été un succès<ref name="Cirad"/>. Elle a lieu au [[Japon]] dans cent points de vente d'[[UCC Ueshima Coffee Co.]]<ref>{{en}} « ''[http://www.japantoday.com/jp/product/1216 Rare coffee beans return]'' », ''[[Japan Today]]'', {{date|13|avril|2007}}.</ref> le {{date|14|avril|2007}} et concerne un peu plus de {{formatnum:2200}} paquets de cent [[gramme]]s confectionnés à partir de deux [[Tonne (unité)|tonne]]s de grains de café récoltés en [[2006]]<ref name="Cirad"/>. À l'occasion de leur expédition hors de La Réunion, en [[Janvier 2007|janvier]], une cérémonie a été organisée. Pendant celle-ci, le [[préfet de La Réunion]] [[Pierre-Henry Maccioni]] a félicité Yoshiaki Kawashima en lui disant que s'il n'était pas venu sur l'île la culture du Bourbon pointu aurait disparu à jamais<ref name="Azuma"/>.
Le Bourbon pointu est désormais le café le plus cher du monde, ce qui s'explique par sa [[rareté]] et le caractère [[Endémisme|endémique]] des plants requis pour la culture. Chaque paquet a été vendu {{formatnum:7350}} [[yen]]s, ce qui représente environ 459 [[euro]]s le [[kilogramme]]. C'est trois fois plus que le [[Jamaica Blue Mountain]], jusqu'alors le café le plus onéreux<ref name="Cirad"/>.
Ce tarif place le Bourbon pointu sur un [[marché de niche]] mais laisse par ailleurs penser qu'une [[chaîne de production]] pourra être mise en place à [[La Réunion]] puis se révéler [[Viabilité économique|viable]] d'un point de vue [[Économie|économique]]<ref name="Cirad"/>. Du fait de [[Coût de production|coûts de production]] trop élevés, le café ordinaire produit à La Réunion ne peut pas être inscrit sur le [[Commerce du café|marché mondial du café]], et ceci d'autant plus que ce café traditionnel a connu une crise mondiale au début des [[années 2000]]<ref name="Kidoug"/>.
En outre, l'enjeu est également le développement du [[tourisme à La Réunion]]. C'est ainsi que l'organisme en charge du développement touristique de l'île a déjà procédé à des visites de caféières produisant du Bourbon pointu pour des journalistes métropolitains invités sur place<ref>« ''[http://www.la-reunion-tourisme-pro.com/article.php3?id_article=244 Maud Fontenoy, la battante des aventures hors normes, devrait atteindre l'île de la Réunion jeudi 15 mars à 11h au Port de la Pointe des Galets...]'' », Comité du tourisme de La Réunion, [[mars 2007]].</ref>.
==Articles connexes==
*[[Variétés, crus et assemblages de cafés]]
*[[Flore endémique de La Réunion]]
==Références==
{{Références|colonnes=2}}
==Voir aussi==
===Bibliographie===
*« ''Impact of Post-Harvest Treatment on the Aromatic Quality of “Bourbon Pointu” Coffee in Réunion Island'' », S. Piccino, R. Boulanger, B. Guyot, F. Ribeyre, L. Berthiot, A. Shum Cheong Sing et F. Descroix, Association for Science and Information on Coffee.
===Liens externes===
* {{GRIN espèce|11082|''Coffea arabica'' L. var. ''laurina'' P.J.S.Cramer}}
* [http://www.cafe-reunion.com Site] de l'Association Caféiculteurs associés pour une filière économique à La Réunion — en cours de construction.
* [http://www.ucc.co.jp/bourbon Site] de l'[[UCC Ueshima Coffee Co.]] sur le Bourbon pointu. {{ja}}
{{Portail|plantes utiles|La Réunion}}
[[Catégorie:Café]]
[[Catégorie:Agriculture à La Réunion]]
[[ka:Bourbon pointu]]