Censure en Tunisie 997968 28737682 2008-04-17T17:18:21Z Moumou82 17885 typographie La '''censure en Tunisie''' est une problématique qui revient souvent sur le devant de l'actualité depuis que le pays est devenu indépendant en [[1956]]. Bien qu'elle ait été assez douce sous le [[Président de la République tunisienne|président]] [[Habib Bourguiba]], la [[censure]] et la [[répression]] sous diverses formes sont devenues habituelles depuis l'avènement de [[Zine el-Abidine Ben Ali]] le [[7 novembre]] [[1987]], si bien qu'il est listé depuis [[1998]] comme l'un des « 10 pires ennemis de la presse » par le [[Comité pour la protection des journalistes]]. [[Reporters sans frontières]] le désigne également comme un « prédateur de la liberté de la presse »<ref>{{fr}} [http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13653 Prédateurs de la liberté de la presse (Reporters sans frontières)]</ref>. [[Image:Reporters Without Borders 2006 Press Freedom Rankings Map-fr.PNG|right|600px|thumb|Classement de la liberté de la presse 2006 (Reporters sans frontières) : la Tunisie occupe la 148{{e}} place sur 168]] == Histoire == {{PolitiqueTunisie}} {{...}} Durant le [[Protectorat français en Tunisie|protectorat français]], la presse tunisienne est pourchassée et ses différents titres condamnés à une vie éphémère. Le [[14 octobre]] [[1884]], un [[décret]] établit un cautionnement de 10 000 [[Rial tunisien|rials]] pour chaque journal politique et de 5000 rials pour les hebdomadaires non politiques<ref name="Zran1">{{fr}} [http://jamelzran.jeeran.com/archive/2007/1/139914.html Aux sources de l’édition arabophone en Tunisie] par Jamel Zran</ref>. Supprimé le [[18 août]] [[1887]], le cautionnement est rétabli le [[2 janvier]] [[1897]]. Cette mesure draconienne, qui provoque la disparition de la presse tunisienne, est reportée le [[2 janvier]] [[1904]]. Les autorités coloniales, au travers d'un [[arrêté]] du [[Granfs vizirs de Tunis|grand vizir]] du [[8 novembre]] [[1911]], interdisent les journaux arabes, à l'exception d'''Al Zûhra'', à la suite de l'[[affaire du Djellaz]]<ref name="Zran1"/>. Le [[9 septembre]] [[1913]], l'état de siège est proclamé et les publications disparaissent. Le texte du [[4 janvier]] [[1922]] oblige la presse arabe et juive d'attendre, après remise du récépissé de déclaration, l'autorisation du parquet pour être publiée alors que la presse française peut sortir après l'obtention du récépissé<ref name="Zran1"/>. Cinq ans après la levée de l'état de siège, en [[1921]], les décrets du [[29 janvier]] [[1926]] répriment les délits politiques et instituent les mesures de suspension administrative. Les gérants des journaux et des périodiques politiques de langues européennes doivent être de nationalité française<ref name="Zran1"/>. Le statut des journalistes, promulgué le [[16 mai]] [[1935]], est abrogé le [[11 août]] [[1937]]. En [[avril 1938]], l'état d'exception est décrété et l'état de siège est de nouveau proclamé le {{1er septembre}} [[1939]]. En [[1952]], la censure est rétablie. == Considérations légales == L'article 8 de la [[Constitutions de la Tunisie|constitution tunisienne]]<ref>{{en}} [http://www.jurisitetunisie.com/tunisie/codes/constitution/const1005p.htm Article 8 de la constitution tunisienne (Jurisite Tunisie)]</ref> déclare que « les libertés d'[[Liberté d'opinion|opinion]], d'[[Liberté d'expression|expression]], de la [[Liberté de la presse|presse]], de publication, de rassemblement et d'[[Liberté d'association|association]] sont garanties et exercées dans les conditions définies par la loi ». L'article 1 du Code de la presse assure quant à lui « la liberté de la presse, de publication, d'impression, de distribution et de vente de livres et publications ». == Livres == Le Code de la presse requiert un reçu du ministère de l'intérieur avant la distribution de livres dans le pays. {{Référence nécessaire|L'[[islam]] et les [[droits de l'homme]] seraient deux sujets de tension réguliers|date=16 février 2008}}. {{Référence nécessaire|Parmi les auteurs fréquemment interdits figureraient [[Mohamed Talbi]], [[Hamma Hammami]], [[Sihem Bensedrine]], [[Moncef Marzouki]] ou [[Taoufik Ben Brik]]|date=16 février 2008}}. {{Référence nécessaire|Entre 200 et 300 nouveaux titres sont publiés chaque année|date=16 février 2008}}. La Ligue des écrivains libres estime que {{Référence nécessaire|40 livres sont censurés au cours de la décennie [[1995]]-[[2005]]|date=16 février 2008}}. == Presse == === Presse nationale === {{Article détaillé|Presse en Tunisie}} 245 journaux et magazines sont officiellement recensés en Tunisie (contre 91 en [[1987]])<ref name="officiel"> {{fr}} [http://www.tunisie.com/media/ Presse et communication en Tunisie (Tunisie.com)]</ref>. La grande majorité de ces publications (90%) appartiendraient à des privés. De plus, les [[Opposition politique en Tunisie|partis d'opposition]] publient leurs propres journaux mais à tirage très limité (comme ''[[Al Mawkif]]'' ou ''[[Mouwatinoun]]'') tout comme de nombreuses organisations et associations professionnelles dont l'[[Union générale tunisienne du travail]] qui publie un organe [[hebdomadaire]]. Toutefois, la quasi-totalité des journaux suivent la ligne gouvernementale et rapportent sans approche critique les activités du [[Président de la République tunisienne|président de la République]], du gouvernement et du [[Rassemblement constitutionnel démocratique]] (parti au pouvoir) au travers des [[dépêche]]s de l'agence [[Tunis Afrique Presse]]. Quelques réformes ont été mises en place depuis [[1987]] dont la suppression du [[délit]] de « diffamation de l'ordre public » et de la formalité administrative du dépôt préalable des organes de presse auprès du ministère de l'intérieur avant publication ([[27 mai]] [[2005]]). Toutefois, cette mesure ne concerne que les médias nationaux et non les médias étrangers. Tous les journaux et magazines, y compris les publications de l'opposition, peuvent bénéficier de la [[publicité]] des organismes publics. En outre, en vertu d'un [[décret]] amendant la loi de [[1999]] relative au financement public des [[Partis politiques tunisiens|partis politiques]], l'État alloue une [[subvention]] annuelle de 120 000 [[Dinar tunisien|dinars]] pour les [[quotidien]]s et [[hebdomadaire]]s des partis politiques et 30 000 dinars pour les autres [[périodique]]s. Ces mécanismes constituent ainsi un outil de pression envers les journaux qui se montreraient un peu trop critiques. === Presse étrangère === Officiellement, aucun journal ne peut être suspendu en dehors d'une décision de justice. Depuis [[1987]], date de l'arrivée au pouvoir du président [[Zine el-Abidine Ben Ali]], pas un seul journal ou magazine n'aurait ainsi été suspendu<ref name="officiel"/>. De même, aucun journaliste n'aurait été détenu pour ses activités professionnelles<ref name="officiel"/>. Pourtant, certains numéros de journaux étrangers — principalement [[France|français]] comme ''[[Le Monde]]'', ''[[Libération (journal)|Libération]]'', ''[[La Croix]]'' ou ''[[Le Figaro]]'' — sont fréquemment interdits ou censurés lorsqu'ils publient des articles hostiles au régime. Ainsi, même si certaines éditions interdites sont disponibles sous le manteau, des dizaines d'éditions du ''Monde'' sont censurées dans les [[années 1990]]<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-288787,0.html « ''Le Monde'' censuré », ''Le Monde'', 21 octobre 1997]</ref> ainsi que, selon Reporters sans frontières, une douzaine depuis [[2006]]. ''Libération'' est censuré en [[février 2007]] à la suite de la publication d'un article du journaliste tunisien [[Taoufik Ben Brik]]. C'est la première fois depuis [[1992]] que le journal est interdit en Tunisie<ref name="Brik07">{{fr}} [http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21114 « Des médias français censurés pour avoir publié des tribunes du journaliste Taoufik Ben Brik », ''Reporters sans frontières'', 27 février 2007]</ref>. Deux journaux [[satire|satiriques]], ''[[Charlie Hebdo]]'' et ''[[Le Canard enchaîné]]'', sont quant à eux interdits de façon permanente<ref name="Brik07"/>. Par ailleurs, la revue ''[[Historia (revue)|Historia]]'' de [[janvier 2007]], consacré aux intégrismes religieux, est interdite de distribution pour avoir publié une « image du prophète et de ses compagnons » selon une source officielle à Tunis citée par l'[[Agence France-Presse]]<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-972783,0.html « ''Historia'' interdit en Tunisie », ''Le Monde'', 13 janvier 2007]</ref>. C'est pourquoi, dans le but d'éviter les accusations de censure, le régime n'autoriserait l'entrée sur le territoire qu'à un nombre très limité d'éditions de journaux étrangers<ref name="Brik07"/>. Des centaines de correspondants étrangers visitent chaque année la Tunisie. Ils bénéficient officiellement des conditions adéquates pour le libre exercice de leur profession et de multiples facilités pour mener à bien leur mission. Pourtant, certains sont régulièrement victimes d'intimidation de la part de personnes non identifiées<ref>{{fr}} [http://www.cyberpresse.ca/article/20071026/CPMONDE/710260801/6730/CPACTUALITES Marc Thibodeau, « Le journaliste de ''La Presse'' pris en filature en Tunisie », ''La Presse'', 26 octobre 2007]</ref>{{,}}<ref name="TSR">{{fr}} [http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=370501&sid=6197693&cKey=1132304376000 « Tunisie, le sommet de l'intox », ''Temps présent'', Télévision suisse romande, 17 novembre 2005]</ref>. == Télévision == L'État exerce toujours un monopole sur les transmissions télévisées nationales<ref>{{fr}} [http://www.dailymotion.com/relevance/search/Tunisie/video/x1dkbs_tunisie-moderne Giulia Fois, ''Arrêts sur images'', France 5, 24 octobre 2004], émission diffusée avant le lancement des premières chaînes privées</ref>. [[Hannibal TV]], seule chaîne privée basée dans le pays, reste dépendante de l'[[Établissement de la radiodiffusion-télévision tunisienne]] : elle a l'obligation de faire appel aux services de l'Office national de télédiffusion, elle est autorisée à diffuser des programmes d'information, mais {{Référence nécessaire|pas à aborder l'information politique|date=16 février 2008}}, et doit diffuser les interventions du président de la République. Toutefois, les [[Antenne parabolique|paraboles]] sont populaires et permettent un large accès aux chaînes européennes et arabes. Entre [[1989]] et [[1994]], lorsque Antenne 2 (actuelle [[France 2]]) est diffusée en Tunisie, en lieu et place de l'ancienne [[RTT 2]], certains de ses programmes sont censurés à plusieurs reprises, notamment les journaux télévisés ou magazines d'information traitant l'actualité tunisienne ou arabe<ref>{{fr}} [http://w3.u-grenoble3.fr/les_enjeux/2001/Ferjani/Ferjani.pdf Riadh Ferjani, « Antenne 2/France 2 comme enjeu social et politique en Tunisie », ''Les Enjeux de l'information et de la communication'', avril 2001]</ref>{{,}}<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-501664,0.html Michel Deure, « Antenne 2 ''censurée'' », ''Le Monde'', 22 septembre 1990]</ref>{{,}}<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-520637,0.html Michel Deure, « Bedos, Boujenah et Smaïn censurés », ''Le Monde'', 10 mars 1991]</ref>{{,}}<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-429194,0.html Michel Deure, « France 2 censurée pour diffusion de ''nouvelles diffamatoires'' », ''Le Monde'', 4 décembre 1992]</ref>. == Radio == Un permis est requis pour exploiter une station de radio. Il n'existe ainsi qu'un très petit nombre de radios privées : [[Mosaïque FM]], première radio privée du pays, ouverte en [[novembre 2003]] et [[Jawhara FM]] ouverte en [[juillet 2005]]. Cependant, {{Référence nécessaire|elles ne traitent pas non plus l'information de façon critique|date=16 février 2008}}. == Internet == La Tunisie dispose, selon beaucoup d'organisations, des procédés de censure sur [[Internet]] parmi les plus stricts du monde<ref>{{fr}} [http://www.tunezine.com/article.php3?id_article=913 Liste des sites bloqués en Tunisie (Tunezine)]</ref>. Techniquement, il s'agit d'un [[serveur mandataire]] qui traite toutes les requêtes [[Hypertext Transfer Protocol|HTTP]] et filtre les sites sur la base de leur [[nom de domaine]]. Du [[23 novembre|23]] au [[27 novembre]] [[2006]], [[Wikipédia]] et tous les serveurs de la [[Wikimedia Foundation]] ne sont plus accessibles depuis la Tunisie. Il est impossible de déterminer si cet épisode relève de la censure ou d'un simple problème technique. Par ailleurs, le [[site Web]] de ''Libération'' est bloqué à partir du [[21 février]] [[2007]]<ref>{{fr}} [http://www.liberation.fr/actualite/medias/237727.FR.php Fabrice Rousselot, « Libe.fr censuré en Tunisie », ''Libération'', 28 février 2007]</ref> à la suite de la parution d'un article du journaliste [[Taoufik Ben Brik]]<ref>{{fr}} [http://www.liberation.fr/rebonds/236349.FR.php Taoufik Ben Brik, « En 2009, je ''vote'' pour Ben Ali », ''Libération'', 21 février 2007]</ref>. Il est redevenu accessible quelques semaines plus tard. == Cas particuliers == === Hamadi Jebali === Hamadi Jebali est un journaliste et ancien éditeur du journal ''[[Al Fajr]]'', l'ancienne publication du parti islamiste interdit [[Ennahda]]. Il est condamné à un an de prison en [[janvier 1991]] après que son journal ait lancé un appel à la réforme de la justice militaire tunisienne. En août [[1992]], il est condamné à 16 ans de prison par une cour militaire pour insurrection et appartenance à une organisation illégale. Il est jugé avec 279 membres ou sympathisants supposés d'Ennahda. Ces procès sont très critiqués par les groupes de défense des [[droits de l'homme]]. Considéré comme un [[prisonnier d'opinion]] par [[Amnesty International]], il est libéré le [[20 mars]] [[2006]], à l'occasion des grâces du cinquantenaire de l'indépendance qui voient 81 prisonniers politiques dont 75 [[Islamisme|islamistes]] (dont Hamadi Jebali) et 6 [[internaute]]s graciés<ref name="Jeune Afrique">{{fr}} [http://www.jeuneafrique.com/pays/tunisie/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN22107vingtsetadt0 Samir Gharbi et Sonia Mabrouk, « Vingt ans, vingt dates », ''Jeune Afrique'', 22 octobre 2007]</ref>. === Taoufik Ben Brik === {{Article détaillé|Taoufik Ben Brik}} Le journaliste Taoufik Ben Brik a poursuivi, au printemps [[2000]], une grève de la faim durant 42 jours pour protester contre le régime<ref>{{fr}} [http://www.rsf.org/rsf/html/mo/rapport/taoufik/taoufik.html L'affaire Taoufik Ben Brik en 13 dates (Reporters sans frontières)]</ref>. En [[février 2007]], il publie des articles critiquant le président Ben Ali dans la [[Presse en France|presse française]]. En réponse, l'édition du ''Monde'' du [[23 février]], qui publie son article ''Qui écrit encore à Tunis ?'', et deux éditions du ''[[Le Nouvel Observateur|Nouvel Observateur]]'' ([[8 février|8]]<ref>{{fr}} [http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/tribunes/20070208.OBS1444/tunis_carbure_a_loptipessimisme.html Taoufik Ben Brik, « Tunis carbure à l'optipessimisme », ''Le Nouvel Observateur'', 8 février 2007]</ref> et [[20 février]]<ref>{{fr}} [http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/tribunes/20070220.OBS3357/rendezvous_a_kinshassa_a_4h00le_matin_au_huitieme_round.html Taoufik Ben Brik, « Rendez-vous à Kinshassa, à 4h00, le matin, au huitième round », ''Le Nouvel Observateur'', 20 février 2007]</ref>) sont censurées, ce que démentent les autorités tunisiennes, le [[28 février]], en dénonçant les « allégations fallacieuses » de Reporters sans frontières<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-979089,0.html « Plusieurs journaux et sites français censurés en Tunisie », ''Le Monde'', 3 mars 2007]</ref>. === Sihem Bensedrine === {{Article détaillé|Sihem Bensedrine}} Sihem Bensedrine est une journaliste active au sein de l'opposition politique : elle est la porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie. Pour sa défense de la liberté de la presse et des droits de l'homme, elle est présélectionnée pour le [[Prix Sakharov]] en [[2002]] et reçoit le ''International Press Freedom Award'' de la part des Journalistes canadiens pour la libre expression en [[2004]]. Elle dépose une demande en vue de publier le [[magazine]] ''Kalima'' en [[1999]] mais ne reçoit pas de réponse. En [[juin 2001]], elle est arrêtée et emprisonnée durant sept semaines pour avoir critiquer la justice tunisienne sur une chaîne de télévision privée basée à [[Londres]]<ref>Stephen Smith, « La journaliste tunisienne Sihem Bensédrine est sortie de prison », ''Le Monde'', 14 août 2001</ref>. En [[janvier 2004]], {{Référence nécessaire|elle est agressée par de présumés policiers en civil et voit sa troisième tentative de faire enregistrer ''Kalima'' rejetée|date=16 février 2008}}. L'''Index on Censorship'' rapporte, à la mi-[[2005]], que {{Référence nécessaire|Bensedrine est « la victime d'une campagne vicieuse et obscène de haine » dans les médias pro-gouvernementaux|date=16 février 2008}}. Des journaux, dont ''[[Al Chourouk]]'', la présente comme une « prostituée », une « créature du diable », une « vipère haineuse » et une « vendue aux sionistes et aux francs-maçons »<ref>Florence Beaugé, « En Tunisie, une journaliste cible d'une campagne de haine », ''Le Monde'', 28 mai 2005</ref>. {{Référence nécessaire|Elle est décrite dans d'autres publications comme « hystérique », « délirante » et comme une « prostituée politique|date=16 février 2008}}. » Dans le passé, {{Référence nécessaire|une photo de son visage est incrustée sur des images pornographiques|date=16 février 2008}}. Bensedrine publie ''Kalima'' sur Internet puisqu'il reste interdit d'impression après quatre tentatives d'enregistrement<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-115144,0.html « Sur la toile », ''Le Monde'', 8 décembre 2000]</ref>. {{Référence nécessaire|Le gouvernement a tenté à plusieurs reprises de bloquer cette version électronique|date=16 février 2008}}. Elle collabore par ailleurs avec {{Référence nécessaire|Néziha Rejiba, alias Om Zeid, qui est interpellée par les douanes en [[septembre 2003]] alors qu'elle ramenait un peu de monnaie étrangère|date=16 février 2008}}. === PCOT === {{Article détaillé|Parti communiste des ouvriers de Tunisie}} Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) est un parti politique interdit dirigé par [[Hamma Hammami]]. {{Référence nécessaire|Il est décrit par ses collègues en France comme « constituant la plus importante force d'opposition » en Tunisie|date=16 février 2008}}. Hammami est condamné le [[6 avril]] [[1994]] à cinq ans et demi de prison par le Tribunal correctionnel de [[Sousse]] pour « falsification de carte d'identité et violences contre agent de la sécurité »<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-320500,0.html « Condamnation d'un opposant », ''Le Monde'', 8 avril 1994]</ref>, peine réduite de six mois par la cour d'appel de [[Gabès]] le [[20 juin]] de la même année<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-329998,0.html « Condamnation réduite pour un dirigeant communiste », ''Le Monde'', 24 juin 1994]</ref>. Vivant dans la clandestinité dès [[février 1998]], il est condamné par [[contumace]] en [[juillet 1999]] à 9 ans et 3 mois de prison pour « maintien d'une association interdite » et « incitation à la désobéissance et violation des lois »<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-92135,0.html « Un opposant de longue date », ''Le Monde'', 12 juillet 2000]</ref>. Sorti de la clandestinité le [[2 mars]] [[2002]] et poursuivi pour appartenance au PCOT, il est condamné à 38 mois de prison le [[31 mars]] par la cour d'appel de Tunis<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-748633,0.html « L'opposant Hamma Hammami a été condamné à 38 mois de prison ferme », ''Le Monde'', 2 avril 2002]</ref>. Son épouse, [[Radhia Nasraoui]], une [[Avocat (métier)|avocate]] spécialiste des droits de l'homme et opposante au président Ben Ali, suit plusieurs grèves de la faim dont l'une du [[26 juin]] au [[2 août]] 2002 pour réclamer la libération de son mari<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-769258,0.html « L'opposant Hamma Hammami doit à nouveau comparaître devant la justice », ''Le Monde'', 3 septembre 2002]</ref> et {{Référence nécessaire|l'autre d'une durée de 57 jours à la fin [[2003]] pour protester contre la surveillance de sa maison et de ses communications|date=16 février 2008}}. === Abdallah Zouari === Abdallah Zouari, ancien journaliste de l'[[hebdomadaire]] ''[[Al Fajr]]'' (organe du mouvement islamiste [[Ennahda]]), est condamné par un tribunal militaire à 11 ans de prison en [[1992]] pour appartenance à une organisation illégale<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-770930,0.html « Huit mois de prison pour un journaliste », ''Le Monde'', 6 septembre 2002]</ref>. Libéré en [[juin 2002]], il engage sans succès un recours contre un arrêté du ministère de l'intérieur fixant sa résidence dans le sud-est du pays. il est réincarcéré le [[19 août]] et condamné en appel le [[23 août]] à huit mois de prison pour « non respect d'une mesure de contrôle administratif ». Le [[17 août]] [[2003]], il est à nouveau arrêté et condamné le [[29 août]] à 9 mois de prison pour « infraction à une mesure de contrôle administratif »<ref>{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-816757,0.html « Le journaliste Abdallah Zouari de nouveau arrêté le 17 août 2003 », ''Le Monde'', 31 août 2003]</ref>. Libéré en [[septembre 2004]], {{Référence nécessaire|il continue de servir sa peine de « contrôle administratif » durant deux ans|date=16 février 2008}}. === Zouhair Yahyaoui === {{Article détaillé|Tunezine}} Zouhair Yahyaoui, fondateur et éditeur du [[site Web]] [[Satire|satirique]] Tunezine, publie la lettre de son oncle, le juge Mokhtar Yahyaoui, qui dénonce le fonctionnement de la justice en Tunisie. Poursuivi pour « propagation de fausses nouvelles », il est condamné le [[10 juillet]] [[2002]] à une peine de deux ans de prison<ref name="ZYAH">{{fr}} [http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-892887,0.html « Zouhair Yahyaoui », ''Le Monde'', 17 mars 2005]</ref>. Il est remis en liberté conditionnelle le [[18 novembre]] [[2003]] après s'être mis à trois reprises en grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention<ref name="ZYAH"/>. Il se voit décerner le [[19 juin]] [[2003]] le prix Cyberliberté de [[Reporters sans frontières]] qui récompense « un internaute qui, par son activité professionnelle ou ses prises de position, a su témoigner de son attachement à la liberté de circulation de l'information sur le réseau ». Il meurt d'une [[Infarctus du myocarde|crise cardiaque]] le [[13 mars]] [[2005]] à l'âge de 36 ans. == Controverse avec l'AMJ == En [[juillet 1996]], l'[[Association mondiale des journaux]] suspend l'Association tunisienne des journaux (ATJ) pour son silence concernant les attaques contre la presse. {{Référence nécessaire|L'ATJ est définitivement expulsée en juin [[1997]] à la suite d'une enquête sur la liberté de la presse|date=16 février 2008}}. == Controverse lors du SMSI == Du [[16 novembre|16]] au [[18 novembre]] [[2005]], Tunis accueille la deuxième phase du [[Sommet mondial sur la société de l'information]] (SMSI), la première phase s'étant déroulée à [[Genève]]<ref name="Jeune Afrique"/>. Beaucoup d'observateurs jugèrent mal venu le choix de la Tunisie comme pays hôte en raison de la répression des voix indépendantes par le gouvernement de ce pays<ref name="TSR"/>{{,}}<ref>{{fr}} [http://www.dailymotion.com/relevance/search/Tunisie/video/xs5n1_tunisie-sommet-de-linformation Perrine Dutreil, ''Arrêts sur images'', France 5, 20 novembre 2005]</ref>{{,}}<ref>{{fr}} [http://www.dailymotion.com/relevance/search/Tunisie/video/x16c45_sminfo-en-tunisie-nimporte-quoi Catherine François, « Sommet mondial de l'information », ''Le Téléjournal'', Radio Canada, 16 novembre 2005]</ref>. Finalement le sommet aura eu de bonnes conséquences puisque l'utilisation d'[[Internet]] s'est généralisée dans les [[école]]s, les [[université]]s, les [[Administrations publiques|administrations]], les [[entreprise]]s et les centres publics<ref name="Jeune Afrique"/>. == Références == {{Références|colonnes=2}} == Bibliographie == *Reporters sans frontières, « Tunisie. Le livre noir », éd. La Découverte, Paris, 2002 == Voir aussi == === Liens internes === *[[Groupe de veille sur la Tunisie]] *[[Opposition politique en Tunisie]] === Liens externes === *{{fr}}{{pdf}} [http://www.fidh.org/IMG/pdf/note_tn2007nov_fr.pdf Note de la FIDH sur l'état des libertés en Tunisie (octobre 2007)] *{{fr}} [http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25310 Rapport 2008 de Reporters sans frontières] *{{fr}} [http://thereport.amnesty.org/fra/Regions/Middle-East-and-North-Africa/Tunisia Rapport 2007 d'Amnesty International] *{{en}} [http://hrw.org/englishwr2k7/docs/2007/01/11/tunisi14723.htm Rapport 2007 d'Human Rights Watch] *{{en}} [http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2006/78864.htm Rapport 2006 du Département d'État américain] {{Portail|Tunisie|politique|droit}} [[Catégorie:Censure]] [[Catégorie:Politique de la Tunisie]] [[Catégorie:Média en Tunisie]] [[en:Censorship in Tunisia]]