Charente (fleuve) 58073 31749087 2008-07-21T06:31:52Z Manoillon 343666 Retrait lien externe non pertinant {{Infobox Cours d'eau |nom = Charente |image = [[Image:Charente1.4.JPG|300px|center]]rameurs sur la Charente |longueur = 376 |module = 95 |commune = |surf. bass. = 10 549 |pays = {{France}} |régime = [[régime pluvial|pluvial]] océanique |se jette dans = l'[[océan Atlantique]] |bass. fluv. coll. = }} [[Image:Port de Rochefort.JPG|thumb|250px|port de plaisance de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]]] La '''Charente''' (en [[saintongeais]] ''Chérente'', en [[occitan]] ''Charanta'') est un [[fleuve]] [[France|français]] qui prend sa source à [[Chéronnac]] dans la [[Haute-Vienne]] à 240 mètres d'altitude. Elle traverse ensuite les [[Département français|département]]s de la [[Vienne (département)|Vienne]], de la [[Charente (département)|Charente]] et de la [[Charente-Maritime]] et se jette dans l'[[océan Atlantique]]. == Étymologie == [[Image:Charente1.1.JPG|thumb|La Charente en amont de [[Cognac (Charente)|Cognac]]]] Le mot ''Charente'' dériverait du [[Gaulois (langue)|gaulois]] ''Carantona'' dont la signification reste obscure (peut-être à rapprocher de ''onna'', l'onde). La Charente a donné son nom : * au [[département de la Charente]] ; * au [[département de la Charente-Maritime]], qui portait jusqu'en [[1941]] le nom de Charente-Inférieure en raison de sa position sur le fleuve ; * à la [[charentaise]], pantoufle de feutre originaire de la région de la Charente. == Géographie == === Départements, villes et communes traversés === * Le [[département de la Haute-Vienne]], trois communes. * Le [[département de la Vienne]], dix communes et les villes de [[Charroux (Vienne)|Charroux]] et de [[Civray (Vienne)|Civray]]. * Le [[département de la Charente]], 78 communes et les villes de [[Mansle]], [[Gond-Pontouvre]], [[Angoulême]], [[Châteauneuf-sur-Charente]], [[Jarnac]], [[Cognac (Charente)|Cognac]]. * Le [[département de la Charente-Maritime]], 35 communes et les villes de [[Saintes]], [[Port-d'Envaux]], [[Saint-Savinien]], [[Tonnay-Charente]], [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]. === Cours === D'une longueur de 376 km, <ref name=sandre>{{lien web|url=http://sandre.eaufrance.fr/app/chainage/courdo/htm/R---0000.php?cg=R---0000 |titre=Fiche fleuve la charente (R---0000) |auteur=[[SANDRE]] |consulté le=6 juillet 2008}}</ref> dont 224 en [[Charente (département)|Charente]], pour 160 km en ligne droite de sa source à son [[Embouchure (géographie)|embouchure]], elle double presque son parcours du fait de ses [[méandre]]s. La Charente se divise en plusieurs bras en divers points ce qui crée des îles, la plupart en zone inondable. Elle se jette dans l'[[océan Atlantique]] en aval et au sud de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]. Son bassin versant est de {{formatnum:10549}} km²<ref>Le fleuve Charente et ses affluents, carte de l'environnement, EPTB Charente|le fleuve charente.</ref>. Son [[Cours d'eau|cours]] débute dans la partie ouest du [[Massif central]], le [[Limousin]] au socle de roches cristallines imperméables. Sa [[Source (eau)|source]] se trouve à [[Chéronnac]] dans la [[Haute-Vienne]] à 240 mètres d'altitude, et elle coule vers le nord-ouest sur 12 km pour entrer en [[Charente (département)|Charente]] au [[lac de Lavaud]], [[Barrage|retenue d'eau]] datant de la construction en 1990 du barrage de Lavaud. Son [[affluent]], la Trèze, alimente aussi le [[lac de Lavaud]]. Peu après, elle reçoit sur sa [[rive gauche]] la [[Moulde]] porteuse du barrage du Mas Chaban construit en 1989. Le [[lac du Mas-Chaban]] est alimenté par la Moulde grossie du Cluzeau, du Mas de Lépi, du Turlut et directement sur la rive gauche du lac du Petit Pont. Elle continue en direction du nord-ouest pour entrer en [[Vienne (département)|Vienne]], recevoir [[rive droite]] le Transon, atteindre [[Charroux (Vienne)|Charroux]] situé sur son affluent rive droite le Merdanéon et virer à l'ouest vers [[Civray (Vienne)|Civray]] puis au sud et revenir en [[Charente (département)|Charente]] après 47 km en [[département de la Vienne|Vienne]]. Son cours se dirige alors plein sud avec des [[méandre]]s et elle traverse [[Condac]], [[Verteuil-sur-Charente]], [[Bayers]] puis [[Mansle]]. Avant [[Mansle]] elle reçoit rive gauche le [[Son (rivière)|Son]]-Sonnette passé par [[Saint-Claud]] et la [[Bonnieure]] passée par [[Chasseneuil-sur-Bonnieure]] qui ont coulé plein ouest depuis [[Roumazières-Loubert]] et la [[Tardoire]] grossie du [[Bandiat]] qui, nés en [[Haute-Vienne]] sont remontés nord-ouest par [[Montbron]] et [[La Rochefoucauld (Charente)|La Rochefoucauld]]. De sa source jusqu'à [[Mansle]] (alt. 55 m), la pente est forte avec un dénivelé de 185 m sur 127 km <ref name="Jacques Lamare">Le fleuve Charente de la galiote au day-cruiser, Jacques Lamare,la saintonge littéraire, 1977.</ref>. Puis sur 130 km jusqu'au [[Salignac-sur-Charente|Port-du-Lys]], en aval de [[Cognac (Charente)|Cognac]] (alt. 5 m), la pente est faible et le fleuve décrit de larges méandres. Après un petit détour vers l'ouest et avoir reçu l'[[Aume]], elle repart vers le sud et par [[Montignac-Charente]], [[Vars (Charente)|Vars]], [[Vindelle]], [[Balzac (Charente)|Balzac]], [[Saint-Yrieix-sur-Charente]] et [[Gond-Pontouvre]] arrive à [[Angoulême]]. En [[Angoumois]], la Charente et ses affluents traversent des plateaux calcaires fissurés générateurs de gouffres et de résurgences. Les [[sources de la Touvre]] alimentées par des rivières souterraines venant du [[karst de La Rochefoucauld]] sont, par leur débit, la deuxième [[résurgence]] de France. L'eau provient essentiellement des [[perte (hydrologie)|pertes]] du [[Bandiat]] et de la [[Tardoire]]<ref>Jean Gabilly et alii. : Poitou, Vendée, Charentes. Masson, 1997 (Coll. Guides géologiques régionaux), p. 35/36</ref>. Dans une moindre mesure on y trouve des eaux de la [[Bonnieure]] et de l'Échelle. La cause de la résurgence est la [[faille]] de l'Échelle où une épaisseur de 500 m de [[Marne (roche)|marnes]] du [[Kimméridgien]] inférieur imperméable barre la route à l'écoulement souterrain des eaux et les oblige à remonter à la surface<ref name="Jacques Lamare"/>. Après [[Angoulême]], son cours va vers l'ouest. Le reste de son [[bassin versant]] est formé de terrains imperméables et de calcaires qui, une fois gorgés d'eau, se comportent comme des terrains imperméables. [[La Couronne (Charente)|La Couronne]], [[Trois-Palis]], [[Nersac]], [[Sireuil (Charente)|Sireuil]], [[Vibrac (Charente)|Vibrac]], [[Saint-Simeux]] et [[Saint-Simon (Charente)|Saint-Simon]] les villages gabariers, [[Bassac]], [[Jarnac]], [[Bourg-Charente]], [[Cognac (Charente)|Cognac]], et [[Merpins]] sont tout au long du fleuve en [[Charente (département)|Charente]]. De l'aval du [[Salignac-sur-Charente|Port-du-Lys]] jusqu'à l'embouchure, les villes traversées sont [[Dompierre-sur-Charente]], [[Chaniers]], [[Saintes]], [[Taillebourg (Charente-Maritime)|Taillebourg]], [[Crazannes]], [[Saint-Savinien]], [[Tonnay-Charente]], et [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]. Ensuite, on trouve [[Soubise (Charente-Maritime)|Soubise]], [[Vergeroux]] et [[Port-des-Barques]] qui sont sur l'estuaire. Cet estuaire est marqué par des hauts fonds et gardé par l'[[Île Madame]]. Sur les 93 km de parcours en [[Charente-Maritime]], la pente est quasi nulle et l'effet de la marée se fait sentir jusqu'à [[Saintes]] et bloque partiellement l'écoulement jusqu'à [[Cognac (Charente)|Cognac]] et [[Jarnac]] ce qui augmente les inondations lors des crues<ref name="Jacques Lamare"/>. == Hydrographie == Pour une longueur de 376 km, <ref name=sandre/> elle est classée [[Navigation fluviale|navigable]] sur 196 km (dont 103 classés en maritime) depuis [[Montignac-Charente]] situé à la cote 40 m, mais surtout [[Angoulême]] à la cote 29,42 m jusqu'à l'océan Atlantique. En réalité, seuls 179 km sont réellement navigables grâce aux 21 écluses dont 2 sont classées maritimes<ref name="Jacques Lamare"/>. D'Angoulême à Port-du-Lys, le gabarit des écluses est de 28 m sur 6,35 m, la hauteur libre 3,60 m. Puis, dans la partie classée en maritime du Port-du-Lys à l'océan, le gabarit des écluses est de 34,80 m sur 6,30 m (pour l'écluse de la Baine) et de 50 m sur 8 m (pour l'écluse de Saint-Savinien), avec une hauteur libre de 5,65 m<ref>[http://projetbabel.org/fluvial/rica_charente-riviere.htmr| dictionnaire des canaux et rivières de France Charente].</ref>. Le réseau de cours d'eau de son bassin versant (10 549 km²) est de 6 000 km. === Principaux affluents === [[Image:Charente2.5.JPG|thumb|vue du pont de la Trache]] [[Image:Javrezac1.7.JPG|thumb|l'Antenne à [[Javrezac]]]] [[Image:Charente2.1.JPG|thumb| depuis un emplacement de pêche]] Elle a comme affluents : * Rive gauche : ** la [[Moulde]] porteuse du barrage du [[Lac du Mas-Chaban|Mas-Chaban]] ** la Lizonne<ref name=sandre/> ** l'[[Argentor]] ** le [[Son (rivière)|Son]] ** l'[[Argence(Charente)|Argence]] ** la [[Tardoire]], grossie de la [[Bonnieure]] et du [[Bandiat]] ** la [[Touvre (rivière)|Touvre]] ** l'[[Anguienne]] ** les [[Eaux-Claires]] ** le [[Charreau]] ** la [[Boëme]] ** le [[Né]] ** la [[Seugne]] ** l'[[Arnoult (rivière)|Arnoult]] * Rive droite : ** le Transon ** la [[Péruse]] ** l'[[Aume (cours d'eau)|Aume]], grossie de la Couture ** la [[Nouère]] ** la [[Soloire (rivière)|Soloire]] ** le [[Fossé du Roy]] ** l'[[Antenne (rivière)|Antenne]] ** le [[Coran (rivière)|Coran]] ** le Bourru ** le [[Bramerit]] ** la [[Boutonne]] ** la [[Devise (rivière)|Devise]] grossie de la [[Gères]] == Hydrologie == Le débit de la Charente mesuré à [[Vindelle]] ([[Angoulême]]) va de 1m{{3}}/s en étiage ramené maintenant à 3m{{3}}/s par des lâchers des retenues des lacs de Mas-Chaban et de Lavaud à 630 m{{3}}/s au maximum de la crue de décembre 1982. Le débit moyen annuel à [[Saintes]] est de 140m{{3}}/s avec en septembre un minimum moyen de 80m{{3}}/s et en janvier un maximum moyen de 210m{{3}}/s<ref>[http://www.fleuve-charente.net/| Institut du fleuve Charente].</ref>. === Retenues de soutien d'étiage === Deux barrages soutiennent le débit de la Charente lorsque les niveaux atteignent leur niveau d'étiage : les [[lac de Lavaud]] et [[lac du Mas-Chaban]] qui ont pour but de garantir un débit minimum afin de préserver l'écosystème fluvial et satisfaire aux besoins en eau, [[eau potable]] mais aussi eau pour les agriculteurs irriguants. L'Institution interdépartementale du fleuve Charente et de ses affluents, en est le maître d'ouvrage et un « protocole de gestion des eaux de la Charente 175 a été signé en 1992 puis a été intégré dans le [[SDAGE]] Adour-Garonne ([[Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux]])<ref>SDAGE</ref>. Le débit de la [[Charente (fleuve)|Charente]] est mesuré à la station de [[Vindelle]] et l'objectif est d'y maintenir un D.E.O. (débit d'objectif d'étiage) de 3 m{{3}}/s. Celui-ci qui a connu des baisses jusqu'à 1 m{{3}}/s ne devrait plus descendre au dessous de 2,5 m{{3}}/s. [[Image:Crue de la Charente en mars 2006.jpg|thumb| Crue de la Charente en mars 2006]] === [[Crue]]s et [[inondation]]s === Les crues sont saisonnières et des crues de grande ampleur sont fréquentes provoquant des inondations . La région garde le souvenir de celles de [[1882]], [[1904]], [[1910]], [[1937]], [[1952]], [[1966]], [[1982]], [[1994]] et [[2000]]. Elles durent longtemps : un mois en 1982, plus en 2000-2001. Si les inondations sont étendues, c'est parce que le lit mineur du fleuve est étroit, peu profond, vite saturé et qu'il déborde alors ; comme le lit majeur est plat et imperméable, l'eau s'étend sur toute la vallée. Et si les inondations mettent longtemps à régresser, c'est dû à une pente très faible et à l'effet de la marée ce qui freine la résorption de l'inondation. Les zones inondables sont pour 82 % des surfaces cultivées, 16 % des zones naturelles ou des zones humides et 2 % des zones urbaines ou d'activités (860 ha dont 95 ha à [[Angoulême]], 53 ha à [[Cognac (Charente)|Cognac]], 135 ha à [[Saintes]], [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] étant surtout exposé à un risque maritime). Lors de la crue de décembre 1982, il passait 630 m{{3}}/s sous les ponts d'Angoulême et 815 m{{3}}/s sous les ponts de Saintes. Alors que l'alerte est à Angoulême à +3,60 m, la crue a atteint la cote de +6,82 m (et à Saintes + 6,99 m)<ref>[http://www.fleuve-charente.net/decouvrir/inondations/phenomene/saintes| Fleuve charente].</ref>. Il a été mis en place un PAPI (programme d'actions et de prévention des inondations) copiloté par l'État et l'Institution du fleuve Charente qui est un EPTB (établissement public territorial de bassin). Des études ont été menées et des projets sont en cours ou déjà en activité. Le service de prévision des crues pour le bassin de la Charente annonce les crues et leur arrivée depuis l'amont. En effet, l'onde de crue met 24&nbsp;h pour aller de Mansles à Angoulême puis 48 h pour atteindre Saintes. Cela permet d'anticiper et d'agir sur les affluents en ouvrant tous les ouvrages pour les vider avant la crue puis les fermer partiellement afin qu'un apport des affluents ne vienne pas aggraver la crue du fleuve. Cela permet aussi une alerte et d'évacuer les zones inondables (en particulier les véhicules et les chantiers). L'envasement de la Charente en amont de Saint-Savinien est un facteur aggravant les inondations et le curage devrait réduire leur niveau de 5 à 10 cm à Saintes. Il est aussi envisagé des chenaux, mis en eau uniquement lors des crues, pour couper trois des méandres en aval de Saintes, entre le pont Palissy et Bussac. Divers ouvrages qui entravaient l'écoulement du fleuve ont été modifiés, comme l'avancée de quai au pont de Saintes. Enfin la restauration de marais, sites de stockage dans des zones naturelles sur les affluents sont à l'étude, ceux déjà programmés sont sur la [[Soloire (rivière)|Soloire]], sur l'[[Antenne (rivière)|Antenne]] et sur la [[Seugne]] amont. Et l'Agence de Bassin Adour-Garonne doit intervenir dans la restauration des zones humides. === [[Marée]]s === [[Image:Charente à Tonnay.jpg|thumb|Mouillage à Tonnay-Charente]] L'amplitude des marées qui est de 6,50 m à l'embouchure n'est plus que de 5,4 m à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] puis le barrage de [[Saint-Savinien]] atténue son effet. Un relevé du 19 mars 1973 montre une diminution d'amplitude de la marée à partir des 4,14 m de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] et 3,98 m à [[Tonnay-Charente]], pour encore 1,80&nbsp;m à [[Saint-Savinien]], 0,80 m à [[Taillebourg (Charente-Maritime)|Taillebourg]] et 0,18 m à [[Saintes]]. Le jusant dure plus longtemps que le flot. Les eaux douces apportées par la Charente se mélangent à l’eau de mer dans l'estuaire en position plus ou moins avale en fonction des débits de la Charente et de la hauteur des marées, ce qui provoque des variations de salinité. Cette variation est caractéristique de la zone des pertuis et l’ostréiculture du bassin de Marennes-Oléron est baignée par ces eaux dessalées. == Histoire == === Une longue occupation humaine === Les [[homme de Néandertal|hommes de Néandertal]] ont vécu le long des affluents de la [[Charente (fleuve)|Charente]], d'environ 230 000 ans [[Avant le présent|BP]] à leur extinction. Des prénéandertaliens ont été retrouvés sur le site de Montgaudier sur la [[Tardoire]] près de [[Montbron]], sur le site de La Chaise (la grotte Suard a livré des os d'enfants), et sur le site atelier de Fontéchevade<ref>''Néandertal en Poitou-Charentes'', A. Debenath et J.F. Tournepiche, Association régionales des musées en Poitou-Charentes, p. 130.</ref>. De très nombreux néandertaliens ont vécu en [[Charente (département)|Charente]], dans la grotte de Rochelot à [[Saint-Amant-de-Bonnieure]], dans la vallée des Eaux-Claires tout près d'Angoulême, sur la rive droite du Voulton au site de [[La Quina]], près de [[Villebois-Lavalette]] à [[Gardes-le-Pontaroux]], qui a livré les restes fossiles de 27 [[Homme de Néandertal|néandertaliens]], adultes et enfants, dans la grotte à Melon près de [[Châteauneuf-sur-Charente]] et en [[Charente-Maritime]] à la Roche-à-Pierrot, près de [[Saint-Césaire (Charente-Maritime)|Saint-Césaire]], qui a livré en 1979 un squelette néandertalien associé à un ensemble d'outils [[châtelperronien]]. Dans cette région, les néandertaliens ont probablement été contemporains des premiers ''Homo sapiens''<ref>''Néandertal en Poitou-Charentes'', A. Debenath et J.F. Tournepiche, Association régionales des musées en Poitou-Charentes.</ref>. {{Article détaillé|Néandertal en Poitou-Charentes}} Sur la [[Tardoire]], la Cave à [[Vilhonneur]] est une cavité ornée de peintures du paléolithique<ref>[http://www.hominides.com/html/actualites/vilhonneur-decouverte-grotte-jourdy.html| grotte de vilhonneur]</ref> ; la grotte Chauvet, près du confluent de l'Antenne avec la Charente, a livré plus de 100 outils et 200 objets, [[biface]]s, pointes, [[racloir]]s attribués au [[Moustérien|Moustérien de tradition acheuléenne]] et la chaire à Calvin à [[Mouthiers-sur-Boëme]] un [[abri sous roche]] et un bas-relief magdalénien. La Charente était déjà navigable à l'[[âge du fer]] et servait au transport du [[sel alimentaire|sel]]. La découverte de pirogues monoxyles en donne la preuve. Le port maritime des [[Celtes]] [[Santons]] se trouvait à son embouchure qui était alors un estuaire très profond et très découpé. Saintes, Cognac et Jarnac étaient des ports gallo-romains importants. [[Ausone]] célèbre la Charente et des chroniqueurs romains témoignent d'un important trafic fluvial. Ptolémée au {{IIe siècle}} trace les coordonnées du ''portus Santonum'', le port maritime des Santones à l'embouchure du fleuve<ref name="Jacques Lamare"/>. Les [[Viking]]s remontent la Charente vers 850, et détruisent Saintes et Angoulême. Dans la période qui va suivre, les hauteurs sur le fleuve vont se couronner de ''castrums'' qui seront ensuite rebâtis en pierre formant une suite de châteaux-forts. Durant le Moyen Âge, la Charente et ses affluents se couvrent de constructions, [[Moulin à eau|moulin]]s, [[Canal (voie navigable)|canaux]], [[écluse]]s. Ces divers travaux et les aménagements de [[chemin de halage|chemins de halage]], de [[quai]]s, de dépôts, permirent la navigation jusqu'à Cognac au {{Xe siècle}} puis jusqu'à [[Angoulême]] au {{XVe siècle}}. Cognac et Basseau à Angoulême sont attestés ports saulniers à la fin du {{XIe siècle}}. Les gabares franchissaient les barrages des moulins par des pertuis. C'est {{François Ier}} qui a ordonné la construction de ces pas ou pertuis, écluses primitives sous forme de portes mobiles nommées aiguilles. [[Image:Charente3.7.JPG|thumb| Écluse en amont de Cognac.]] {{Article détaillé|Histoire de la Charente}} La canalisation de la Charente avec construction d'écluses débute vers 1780 ; elle est confiée à Trésaguet. On ne sait pas exactement combien d'écluses ont été construites. La navigation s'intensifie au {{XVIIIe siècle}}, décline rapidement à la fin du {{XIXe siècle}} alors que la partie comprise entre Montignac et Angoulême a été abandonnée dès le début du {{s-|XIX|e}}. Au {{XIXe siècle}}, les ports étaient d'une part [[Saintes]], [[Saint-Savinien]] et [[Port-d'Envaux]] qui relevaient du quartier d'inscription maritime de Saintes, d'autre part [[Angoulême]], [[Cognac (Charente)|Cognac]], [[Taillebourg (Charente-Maritime)|Taillebourg]] et [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] qui relevaient du quartier d'inscription maritime de Rochefort. {{Article détaillé|Rochefort (Charente-Maritime)}} [[Image:StSimeux3.JPG|thumb|Saint-Simeux]] === Patrimoine === Villes et villages existent tout au long du fleuve depuis l'Antiquité. Il est donc possible de retrouver tous les types de patrimoine bâti traditionnels, ponts, puits, pigeonniers, maisons, fermes dont certains datent du Moyen Âge. Les églises romanes font la fierté de la vallée de la Charente ; chaque commune a la sienne. ==== Châteaux et remparts ==== Les châteaux se suivent tout au long du cours du fleuve, en particulier sur les promontoires surplombant la vallée. D'abord le [[Château de Peyras]] à [[Roumazières-Loubert]] en Charente, reconstruit au {{XVe siècle}} après la guerre de cent ans, puis dans le [[département de la Vienne]] le [[château de Léray]] près de [[Civray (Vienne)|Civray]] du {{XVIe siècle}} et ensuite jusqu'à Angoulême les châteaux de [[château de Verteuil|Verteuil]], [[Château de Bayers|Bayers]], le [[Donjon de Montignac-Charente]], tous trois connus dès le {{XIe siècle}} et de [[Château de Balzac]] construit en 1600. Sur les affluents, le [[Château de La Rochefoucauld]] joyau de la [[Architecture Renaissance|Renaissance]] est sur la [[Tardoire]], le [[Donjon de Marthon]] sur son affluent le Bandiat, le [[Château de Blanzaguet-Saint-Cybard]] domine le Voulton, la [[Tour du Breuil]] à [[Dignac]] les sources de l'Échelle et le [[Château de Chalais]] rebatti en 1500 s'élève sur un éperon rocheux, entre la Tude et la Viveronne, d'où il domine la ville de [[Chalais (Charente)|Chalais]]. Le [[Château de la Tranchade]], qui date du {{XIVe siècle}}, est à [[Garat (Charente)|Garat]] sur la vallée de l'Anguienne à l'est d'Angoulême. Du [[Château d'Angoulême]] au donjon du {{XIIe siècle}} au [[Château de Cognac]] agrandi à la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], une suite de châteaux se dressent tout au bord du fleuve.Le [[Château de l'Oisellerie]] à [[La Couronne (Charente)|La Couronne]] et le [[Château de Fleurac de Nersac]] sont du {{XVIe siècle}}. Des châteaux de [[Château de Bouteville|Bouteville]] et de [[Château de Jarnac|Jarnac]] il ne reste que des gravures et des ruines. Le [[Château de Bourg-Charente]], le [[Château de Garde-Épée]] et le [[Château de Saint-Brice]] datent du {{XVIe siècle}} ou du tout début du {{XVIIe siècle}}. Après Cognac, on trouve sur les bords de l'[[Antenne (rivière)| Antenne]], deux châteaux [[Architecture Renaissance|Renaissance]] le [[Château de Matha]] en [[Charente-Maritime]], et [[Château Chesnel]] à [[Cherves-Richemont]]. Le [[Château de Richemont (Charente)|Château de Richemont]] a été rebatti au {{XVIIe siècle}} et le [[château d'Authon]] situé sur le Dandelot, affluent de [[Antenne (rivière)| Antenne]] date du {{XVIe siècle}}. Sur la [[Seugne]] le [[donjon de Pons]] a été reconstruit en 1187. Puis, après [[Saintes]], le [[château de Crazannes]] et le [[château de Panloy]] à [[Port-d'Envaux]] sont du {{XVIe siècle}} et à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] la [[Rochefort_(Charente-Maritime)#La_Corderie_royale|corderie Royale]] a été construite à partir de 1666<ref>châteaux en Poitou-Charentes, Frédéric Chasseboeuf,patrimoines et médias,ISBN 2-910137-91-0</ref>. <gallery> Image:La Rochefoucauld.jpg|[[Château de La Rochefoucauld]] Image:Juin juillet 06 015.jpg|Ruines du [[donjon de Marthon]] Image:Matha_chateau.JPG| Château de [[Matha]] Image:CognacChâteau1.JPG| [[Château de Cognac]] </gallery> ==== Ponts ==== [[Image:Vibrac1.3.JPG|thumb|left|Pont sur la Charente à [[Vibrac (Charente)|Vibrac]]]] [[Image:Ponttransbordeur1.jpg|thumb| Pont transbordeur]] Tout au long du fleuve chaque ville s'est bâtie près d'un gué, d'un passage par bac ou d'un pont. Au cours du temps, ces ponts ont été souvent détruits et reconstruits. Ainsi à [[Cognac (Charente)|Cognac]], le pont de bois en face de la porte de la ville a été remplacé par un pont de pierre puis reconstruit un peu en amont à son emplacement actuel ; à [[Saintes]], le pont a été rebâti au XII{{e}} puis fin XIX{{e}} avec déplacement de l'arc-de-triomphe situé en son milieu. À [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]], un [[Pont transbordeur (Rochefort)|pont transbordeur]] remplace les bacs en 1900 ; le pont à travée levante a été détruit en 1991 et remplacé par le viaduc de Martrou, tout comme le pont suspendu de [[Tonnay-Charente]] qui a été remplacé en 1964 pour la circulation par le pont de Saint-Clément<ref name="Jacques Lamare"/>. Mais, au-delà des ponts et viaducs actuels, il reste nombre de ponts extrêmement anciens, tout spécialement des ponts relativement petits que l'on découvre sur des affluents ou au passage de bras de faible largeur. == Environnement == La presque totalité du cours du fleuve et de ses affluents est en zone [[Natura 2000]] : les territoires qui font partie de ce réseau européen sont les espaces essentiels à la survie des espèces (animales ou végétales) et des habitats naturels, désormais rares et menacés à l'échelle du territoire européen<ref>[http://www.natura2000.fr/Natura 2000]</ref>. La vallée de la Charente compte de nombreuses espèces remarquables parmi les oiseaux, les chiroptères, les amphibiens, les poissons, les invertébrés et les mammifères, en particulier la Loutre d'Europe et le Vison d'Europe <ref>[http://pc70valcharente.natura2000.fr/article.php3?id_article=226 Portail Natura 2000 - Pourquoi la vallée de la Charente ? - Fleurs et bêtes en goguette... - Mammifères<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref><ref>[http://pc70valcharente.natura2000.fr/article.php3?id_article=225 Portail Natura 2000 - Pourquoi la vallée de la Charente ? - Fleurs et bêtes en goguette... - Mammifères<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. Sur la seule partie moyenne du cours de la Charente (site Natura 2000 n°FR5400-472) <ref>[http://pc70valcharente.natura2000.fr/ Natura 2000]</ref>, on a dénombré '''35 espèces animales, 1 espèce végétale et 12 habitats naturels, d'intérêt européen'''. Ces habitats et ces espèces sont rares ou menacés de disparition à l'échelle européenne : ils sont donc à l'origine du classement de la zone en site Natura 2000. Il faut y rajouter les espèces d'intérêt national, et d'autres moins menacées : la moyenne vallée héberge par exemple plus de 35 espèces de mammifères (soit 65% des mammifères terrestres du département de Charente-Maritime), 122 espèces d'oiseaux, 17 espèces d'amphibiens et de reptiles, 38 espèces de libellules (soit 80% des espèces du département de Charente-Maritime) <ref>[http://pc70valcharente.natura2000.fr/rubrique.php3?id_rubrique=92 Natura 2000]</ref> ... ==== [[Oiseau]]x ==== Trois zones Natura 2000 leur sont dédiées avec d'amont en aval la ''vallée de la Charente en amont d'Angoulême'' pour 64 espèces d'oiseaux<ref name="site Natura 2000"/>, la ''Moyenne vallée de la Charente'' et [[Seugne]] et [[Coran]] pour 46 espèces d'oiseaux et la ''Basse vallée de la Charente et estuaire'' pour 66 espèces d'oiseaux. Parmi eux, se trouvent des espèces de marais et zones humides, des limicoles ([[Recurvirostra avosetta|Avocette élégante]], [[Gallinago gallinago|Bécassine des marais]], [[Limosa limosa|Barge à queue noire]], [[Lymnocryptes minimus|Bécassine sourde]], [[Himantopus himantopus|échasse blanche]], [[Charadrius hiaticula|Grand Gravelot]], [[Charadrius dubius|Petit Gravelot]], [[Tringa totanus|Chevalier gambette]], [[Actitis hypoleucos|Chevalier guignette]], [[Tringa glareola|Chevalier sylvain]], et [[Philomachus pugnax|Combattant varié]] espèce très rare), des échassiers ([[Ciconia nigra|cigogne noire]], [[Egretta garzetta|Aigrette garzette]], [[Egretta alba|Grande Aigrette]], [[Nycticorax nycticorax|Bihoreau gris]], [[Ixobrychus minutus|Blongios nain]], [[Ardea purpurea|Héron pourpré]]). Parmi les oiseaux plongeurs et nageurs, des cygnes ([[Cygne tuberculé]]), des grèbes ([[Podiceps nigricollis|Grèbe à cou noir]], [[Tachybaptus ruficollis|Grèbe castagneux]], [[Podiceps auritus|Grèbe esclavon]], [[Podiceps cristatus|Grèbe huppé]]), des oies ([[Anser anser|oie cendrée]]), des canards ([[Anas strepera|Canard chipeau]], [[Anas acuta|Canard pilet]], [[Anas penelope|Canard siffleur]], [[Anas clypeata|Canard souchet]]), des sarcelles ([[Anas querquedula|Sarcelle d'été]], [[Anas crecca| Sarcelle d'hiver]]), et des fuligules ([[Aythya ferina|Fuligule milouin]], [[Aythya fuligula|Fuligule morillon]]). Sur l'estuaire sont remarquables le [[Sterna sandvicensis|sterne caugek]], le [[Tadorna tadorna|tadorne de Belon]] et le [[Arenaria interpres|tournepierre à collier]]<ref>[http://natura2000.ecologie.gouv.fr/sites/FR5412025.html| liste des espèces d'oiseaux]</ref>. Les sternes ([[Sterna hirundo|sterne pierregarin]]), les guifettes ([[Chlidonias hybridus|Guifette moustac]] et [[Chlidonias niger|Guifette noire]]), les mouettes ([[Larus ridibundus|Mouette rieuse]]), le [[Phalacrocorax carbo|Grand Cormoran]], remontent par périodes très en amont sur le fleuve. Il y a aussi des pics ([[Jynx torquilla|Torcol fourmilier]]), des rapaces ([[Pandion haliaetus|balbuzard pêcheur]], [[Falco peregrinus|faucon pèlerin]]), des [[Alcedo atthis|Martin-pêcheur]], des [[Luscinia svecica|Gorgebleue à miroir]], des [[Acrocephalus schoenobaenus|phragmites des joncs]], et des [[Crex crex|râles des genêts]] en plus de toutes les espèces courantes qui, elles, ne sont pas classées remarquables. L'espèce "phare" de la vallée de la Charente demeure le '''Râle des genêts''' (Crex crex*) [http://pc70valcharente.natura2000.fr/article.php3?id_article=215 Natura 2000]. Cet oiseau, mondialement menacé de disparition, était autrefois très répandu. Il construit son nid au sol, dans l'herbe des prairies de fauche des vallées inondables. La mise en culture des fonds de vallée, puis la modification des pratiques de fauche (désormais plus tôt en saison), ont conduit à sa lente disparition : de plusieurs centaines, les populations sont tombées en 2006 à une trentaine de couples sur la vallée de la Charente. <gallery> Image:Podiceps cristatus 5 (Marek Szczepanek).jpg | Couple de Grèbe huppé en plumage de nidification. Image:Tringa_glareola_3_(Marek_Szczepanek).jpg | Chevalier sylvain Image:Northern_Pintail.jpg |Anas acuta Image:Gensac1.3.JPG|Canards à<br/>[[Gensac-la-Pallue]] </gallery> ==== [[Loutre d'Europe|Loutre]] et [[Vison d'Europe]] ==== [[Image:Europäischer Nerz.jpg|thumb|''Mustela lutreola'']] Ils se retrouvent sur une grande partie du fleuve et de ses affluents ce qui représente sept zones Natura&nbsp;2000 avec d'amont en aval la vallée de la ''Charente entre [[Angoulême]] et [[Cognac (Charente)|Cognac]] et ses principaux affluents'' ([[Soloire (rivière)|Soloire]], [[Boëme]], Échelle), la ''Moyenne vallée de la Charente et [[Seugne]] et [[Coran (rivière)|Coran]]'', à partir de l'aval de [[Cognac (Charente)|Cognac]], puis la ''Basse vallée de la Charente et estuaire ''. Les zones Natura 2000 spécifiques d'affluents sont la ''vallée de l'[[Antenne (rivière)|Antenne]]'', la ''vallée du [[Né]]'' et ses principaux affluents, la ''Haute vallée de la [[Seugne]]'' en amont de [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]] et ses affluents, et la ''Vallée de la Boutonne''<ref name="site Natura 2000"/>. C'est la présence de la Loutre (''Lutra lutra'') et du Vison d'Europe (''Mustela lutreola'') qui a été déterminante pour le classement. ==== [[Chauve-souris]] ==== Sur ces mêmes zones, on trouve aussi des chiroptères : le [[Rhinolophus ferrumequinum|Rhinolophe]] (''Rhinolophus ferrumequinum'') et le [[Rhinolophus hipposideros|Petit Rhinolophe]] (''Rhinolophus hipposideros''). Sur [[Saint-Sulpice]] et ses anciennes carrières de pierre, juste en bordure de l'[[Antenne (rivière)|Antenne]], existe un peuplement beaucoup plus diversifié : [[Barbastella barbastellus|Barbastelle]] (''Barbastella barbastellus''), [[Myotis myotis|Grand Murin]] (''Myotis myotis''), [[Rhinolophus ferrumequinum|Grand Rhinolophe]] (''Rhinolophus ferrumequinum''), [[Miniopterus schreibersi|Minioptère de Schreibers]] (''Miniopterus schreibersi''), Petit Rhinolophe, [[Myotis emarginatus|Vespertilion à oreilles échancrées]] (''Myotis emarginatus'') et [[Myotis bechsteini|Vespertilion de Bechstein]] (''Myotis bechsteini'')<ref name="site Natura 2000"/>. === [[Poisson]]s === En plus d'une vingtaine d'espèces d'eaux calmes, surtout des [[carpe (poisson)|carpes]], [[vairon (poisson)|vairon]]s, [[goujon (poisson)|goujons]], [[gardon (poisson)|gardons]], [[brème commune|brèmes]], [[ablette]]s, [[Grand brochet|brochets]], [[sandre]]s et [[Chabot commun|Chabot]] (''Cottus gobio''), on trouve des poissons migrateurs, [[mulet (poisson)|mulet]]s, [[alose]]s, [[truite]]s et [[anguille]]s <ref name="site Natura 2000">[http://natura2000.environnement.gouv.fr/regions/REGFR53.html| site Natura 2000]</ref>. Le maintien de leur nombre et leur diversité a necessité des actions : le maintien de la qualité de l'eau en évitant les pollutions, les bouchons vaseux, les enrichissements en nutriments, l'eutrophisation et le maintien des habitats et des [[frayère]]s par reconstitution des fonds de gravier et la plantation de rypisylve adaptée. Pour les espèces migratrices des "passes à poissons" ont été réalisées sur de nombreux ouvrages, afin de contourner les obstacles physiques à leur libre circulation. Les aloses sont considérées comme de bons indicateurs de la qualité biologique et physique des fleuves. On retrouve la [[grande alose]] jusqu'à [[Montignac-Charente]] avec des frayères de [[Saint-Savinien]] à [[Cognac (Charente)|Cognac]], et l'[[Alosa fallax|alose feinte]] (''alosa fallax'') jusqu'à [[Ruffec (Charente)|Ruffec]] avec des frayères de Cognac à [[Fleurac (Charente)|Fleurac]]. Les salmonidés, [[saumon atlantique]] (''Salmo salar'') et [[Salmo trutta|truite]] de mer ou truite commune (''Salmo trutta'') qui historiquement remontaient jusqu'à Civray, Chef-Boutonne, Matha, ne sont plus aussi présents. On retrouve les truites de mer sur la Boutonne, l'Antenne, la Tardoire et la Charente ne serait plus qu'un passage pour atteindre des frayères en amont. La lamproie remonte jusqu'à [[Voulême]] dans le département de la [[Vienne (département)|Vienne]] et même [[Civray (Vienne)|Civray]] et sur les portions aval de la [[Boutonne]], du [[Né]] et de l'[[Antenne (rivière)|Antenne]] où l'on trouve [[Lamproie de Planer]] (''Lampetra planeri'') et [[Lamproie de rivière]] (''Lampetra fluviatilis''). Les frayères sont autour de [[Saintes]] et de Cognac. La lamproie marine reste dans la basse du fleuve, près de l'estuaire<ref>[http://www.fleuve-charente.net/decouvrir/Milieu%20naturel/migrateurs| poissons migrateurs].</ref>. [[Anguille d'Europe|L'anguille]] (''Anguilla anguilla'') est présente sur l’ensemble de la Charente mais les populations sont en régression ce qui peut être dû à la pollution des eaux mais aussi à une pêche trop intense dans l'estuaire. <gallery> Image:CottusGobioSpreadingFins.JPG|Chabot Image:Alosa fallax.png |Alose Image: Common carp.jpg |Carpe Image:Anguilla anguilla.jpg|Anguille </gallery> === [[Coquillage]]s === Les huîtres sauvages et les moules forment des gisements naturels. Des moules perlières d'[[eau douce]] ont été pêchées vers Saint-Savinien, mais cette activité a été abandonnée. ==== [[Testudines|Tortue]]s, grenouilles et autres [[amphibien]]s ==== Ils sont nombreux et très divers, grenouilles : ([[Hylidae|rainette]]s et [[crapaud]]s), [[salamandre commune|salamandre]], [[lézard]]s, mais seules deux espèces sont déclarées remarquables, une tortue, le Cistude d'Europe ([[Emys orbicularis]] et le Triton crêté ([[Triturus cristatus]]) trouvé sur le [[Né]]<ref name="site Natura 2000"/>. ==== [[Invertébré]]s ==== Invertébrés remarquables : Agrion de Mercure ([[Coenagrion mercuriale]]), Cordulie à corps fin ([[Oxygastra curtisii]]), Cuivré des marais ([[Lycaena dispar]]), Gomphe à cercoïdes fourchus (Gomphus graslinii), Grand capricorne (Cerambyx cerdo), Lucane cerf-volant ([[Lucanus cervus]]) et Rosalie des Alpes ([[Rosalia alpina]])<ref name="site Natura 2000"/>. ==== [[Flore]] ==== L'angélique à fruits variables ([[Angelica heterocarpa]]), espèce prioritaire de l'annexe I de la directive européenne CEE92/63 "Habitats-Faune-Flore", est présente sur les rives du fleuve Charente, dans la basse vallée et l'estuaire<ref>[http://pc70valcharente.natura2000.fr/article.php3?id_article=123 Portail Natura 2000 - Pourquoi la vallée de la Charente ? - Fleurs et bêtes en goguette... - Plantes<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. Les coteaux calcaires qui bordent le lit majeur accueillent également nombre d'espèces remarquables, comme les [[ophrys|orchidée]]s. La [[fritillaire pintade]] ([[Fritillaria meleagris]]) est encore localement présente au sein des prairies du lit majeur (zones inondables) <ref>[http://pc70valcharente.natura2000.fr/article.php3?id_article=159 Portail Natura 2000 - Pourquoi la vallée de la Charente ? - Fleurs et bêtes en goguette... - Plantes<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref> <ref name="site Natura 2000"/>, quoique la modification des pratiques agricoles ait engendré - et continue d'engendrer - sa raréfaction : cette espèce ne tolère pas les apports d'engrais. La présence de [[nénuphar]]s signe une bonne qualité de l'eau. [[Image:MoulindeChazotte.JPG|thumb|Moulin sur l'Antenne]] == Activités == === Industrie === Historiquement la pêche, le transport et les moulins à farine ont été les premières activités liées au fleuve. De très nombreux moulins sont attesté dès le {{Xe siècle}}. Ainsi sur l'[[Antenne (rivière)|Antenne]] et ses affluents, les moulins, les ruines et les archives attestent de l'existence de 56 moulins. Sur certaines zones se pratiquait le rouissage du chanvre. En plus de la pêche, il existait des systèmes de bassins et d'étangs pour piéger et garder les poissons. Au {{XVIIIe siècle}} certains de ces moulins sont transformés en moulins à papier, par exemple le moulin de Boussac sur l'[[Antenne (rivière)|Antenne]] en 1786. Il en reste le moulin de Fleurac à [[Nersac]] en aval d'Angoulême, qui après avoir été moulin à blé, à huile, à papier est devenu moulin conservatoire. Puis s'installe une industrie papetière surtout dans la zone d'Angoulême. === Ports === Le port de commerce [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] / [[Tonnay-Charente]] est constitué d'un bassin à Rochefort et du port de Tonnay-Charente : premier port de [[Charente-Maritime]], c'est le troisième port français pour l'importation des sciages résineux, le sixième port français pour l'importation d'engrais et le dixième port céréalier français. Le port de plaisance de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] est un port à écluses de 300 places sur ponton et 40 places visiteurs, formé par les bassins [[Lapérouse]] et [[Bougainville]], situé au cœur de la ville sur la rive droite du fleuve. Celui de [[Port-des-Barques]] est sur mouillages, celui de [[Soubise (Charente-Maritime)|Soubise]] comporte 35&nbsp;corps morts. Les ports d'[[Angoulême]], [[Cognac (Charente)| Cognac]], [[Saintes]], [[Taillebourg (Charente-Maritime)|Taillebourg]], [[Saint-Savinien]] et [[Port-d'Envaux]] ne sont plus que de petits ports de plaisance et des escales de tourisme fluvial. === Ostréiculture et conchyliculture === [[Image:Embouchure de la Charente.png|thumb|Embouchure de la Charente]] L’[[ostréiculture]] du bassin de [[Marennes-Oléron]] c'est la culture de [[Crassostrea|Crassostrea gigas]] dans des eaux dessalées. L'eau de la Charente contient des sels nutritifs ([[azote]] sous forme de [[nitrate]]s) qui, à concentration moyenne et sous certaines conditions de température et d’ensoleillement, augmentent le développement de cellules [[phytoplancton]]iques, principale source de nourriture des [[huître]]s élevées dans le bassin de Marennes-Oléron. Le seul effet de l’eau dessalée augmente la survie larvaire entre la ponte et la fixation sur collecteurs qui est de 20 jours environ, en juillet et août. Les huîtres se développent, au sud de l’[[Île-d'Aix]], dans la zone de dessalure, et utilisent les sels nutritifs apportés par les précipitations d’hiver et du printemps sur le bassin versant de la Charente. Même si la majorité des 1184 producteurs d'huîtres creuses de la région ne sont pas dans l'estuaire de la Charente, c'est son apport d'eau douce qui permet de réunir les conditions favorables à l'ostréiculture et à la production de 47 000 tonnes d'[[huître]]s. La [[conchyliculture]], principalement culture de [[Mytilus|Mytilus edulis]] donne une production de 19 500 tonnes de [[Mytiloida|moule]]s<ref>Données Ifremer.</ref>. === Pêche === La pêche est un loisir très pratiqué tout au long du fleuve et des plans d'eau. En Charente, on compte 600 km de cours d'eau, 900 km en 2{{e}}&nbsp;catégorie et 265 ha de plan d'eau et en Charente-Maritime, 310 km de cours d'eau et 2240 km de rivières et de canaux de 2{{e}} catégorie, 50&nbsp;ha de plan d'eau et de lacs de barrage, 30 km de berges pour la pêche, auxquels s'ajoutent la pêche sur l'estuaire<ref>[http://www.jcpoiret.com/bapw/index.html?page=tourisme/peche_16_charente.htm| pêche en Charente].</ref>. === Tourisme === Le tourisme fluvial est formé de l'ensemble des activités de loisirs, de visites et de découvertes effectués sur et autour du fleuve et de ses affluents ; le développement de ce tourisme fluvial doit préserver le milieu naturel. Les lacs de Haute Charente représentent près de 400 hectares d'eau douce dans des vallées naturelles des contreforts limousins du Massif central. La partie amont du fleuve et ses affluents, permettent la pêche, le canotage, l'observation de la nature et la découverte de sites et d'ouvrages liés au fleuve, en particulier les moulins. Large, sinueux et navigable dans sa partie aval, le fleuve Charente, permet, en plus des activités de navigation (gabarres, bateaux de location), de nombreux sports nautiques (aviron, canoë-kayak, ski nautique, voile sur les plans d'eaux comme à Saint-Yrieix, sur les lacs et dans l'estuaire). Chemins de halages et chemins de randonnées, dont le [[GR4]], situés en bordure des cours d'eau permettent des randonnées à pied, en vélo ou à cheval d'Angoulême à Rochefort. === Activités sportives === {| |- valign="top" | * [[Canoë-kayak]], en particulier à [[Jarnac]]. * [[Nautisme (voile)|Voile]] * [[Aviron]] et le [[Cognac Yacht Rowing Club]] | * [[Pêche sportive]] ou de détente * [[Natation|Baignade]] | * [[Motonautisme]] et [[ski nautique]] * [[Navigation fluviale]] de plaisance * Promenades en [[Gabare]] |} [[Image:JarnacDepuisPontduParc 10 11 06.jpg|thumb|Jarnac]] [[Image:Charente1.10.JPG|thumb|Ponton pour pénichette]] [[Image:Charente in Saintes.jpg|thumb|La Charente à Saintes]] == Notes et références de l'article == {{Références}} == Documents == * Documents de l'institution du fleuve Charente [http://www.fleuve-charente.net]. * Le fleuve Charente et ses affluents, carte de l'environnement, EPTB Charente. == Pour approfondir == === Bibliographie === * ''Le fleuve Charente de la galiote au day-cruiser'', Jacques Lamare, la Saintonge littéraire, 1977. === Articles connexes === * [[Géographie de la Charente]] * [[Histoire de la Charente]] * [[Liste de fleuves dans le monde]] * [[Liste des fleuves de France]] === Liens externes === *[http://www.fleuve-charente.net/decouvrir/inondations/phenomene/index_html Mécanisme des crues de la Charente] {{commons|Category:Charente River|le fleuve Charente}} *[http://www.fleuve-charente.net/bibliotheque/Tourisme/Etude/Diagnostic/Partie1.pdf Présentation géographique du bassin versant de la Charente] *[http://www.eptb.asso.fr/dyn/eptb-asso/fichiers/monographie/pj/Charente.pdf Le bassin versant de la Charente] *[http://www.fleuve-charente.net Etablissement public territorial de bassin Charente] ( EPTB Charente ) *[http://projetbabel.org/fluvial/rica_charente-riviere.htm Dictionnaire des canaux et rivières de France - Rivière Charente] *[http://pc70valcharente.natura2000.fr/ Site web officiel du Site Natura 2000 FR5400-472 "Moyenne vallée de la Charente, Seugne et Coran"] {{Affluents de la Charente}} {{Cours d'eau principaux des bassins versants Adour-Garonne}} {{Portail|eau|Charente|Charente-Maritime|Haute-Vienne}} {{Bon article|vote=BA|oldid=23989200|date=16 décembre 2007}} [[Catégorie:Cours d'eau de la Haute-Vienne]] [[Catégorie:Cours d'eau de la Vienne]] [[Catégorie:Cours d'eau de la Charente]] [[Catégorie:Cours d'eau de la Charente-Maritime]] [[bn:শারন্ত্‌ নদী]] [[br:Charente (stêr)]] [[de:Charente (Fluss)]] [[en:Charente River]] [[eu:Charente ibaia]] [[it:Charente (fiume)]] [[la:Carantonus]] [[nl:Charente (rivier)]] [[nn:Elva Charente]] [[oc:Charanta (riu)]] [[pl:Charente (rzeka)]] [[sl:Charente (reka)]] [[sv:Charente (flod)]]