Charles Cochon de Lapparent
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2008-06-30T22:09:47Z
PierreEG
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{{Voir homonymes|Lapparent}}
[[Image:Cochon Lapparent Charles.gif|thumb|right]]
'''Charles Cochon de Lapparent''', né à [[Champdeniers]] ([[Deux-Sèvres]]), le {{date|24|janvier|1750}} et mort à [[Poitiers]], le {{date|17|juillet|1825}} est un [[homme politique français]].
Né dans une famille bourgeoise autrefois protestante, qui a dû abjurer, Charles Cochon de Lapparent est élu député du [[tiers état]], il occupe des fonctions importantes à la [[Convention nationale]], dans les armées de la République et au [[comité de salut public]]. Le [[chute de Robespierre|9 Thermidor]], ce [[Montagne (Révolution française)|montagnard]] participe à la chute de [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]]. Pendant le [[Directoire]], nommé ministre de la police, mais alors qu’il est un [[Régicide|conventionnel régicide]], il est accusé d’être royaliste et déporté. Sous le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] et l’[[Premier Empire|Empire]], il occupe des fonctions importantes, mais après [[1815]] il doit quitter la France. Toutefois il peut revenir à Poitiers au bout d’un an d’exil.
== Sa famille ==
[[Image:Blason cochon.jpg|thumb|right|150px|Blason des Cochon de Lapparent]]
Charles Cochon de Lapparent est le fils de Charles Cochon, seigneur de Lapparent et autres lieux, avocat au parlement, sénéchal et juge de paix. Les Cochon sont originaire de [[La Rochelle]]. C’est une famille de négociants et de médecins, à l’origine convertis au protestantisme, qui possède des terres. Une des branches de cette famille est anoblie en [[1753]]. Les Cochon de Lapparent portent : ''D'or, au chevron de gueules, surmonté de 3 hures de sanglier de sable''<ref> Gustave Chaix-d'Est-Ange, ''Dictionnaire des familles anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle'', Évreux, 1903-1929, tome : 11.</ref>. Il se marie le {{date|20|avril|1774}} à [[Fontenay-le-Comte]] avec Anne Quéré ([[1753]]-[[1823]]), fille d’un procureur de la ville de [[Fontenay-le-Comte]] et a cinq enfants, dont :
* Emmanuel Cochon de Lapparent, polytechnicien, préfet, dont plusieurs descendants sont célèbres :
** [[Albert-Auguste Cochon de Lapparent]] (1839-1908), géologue français, son arrière-petit-fils.
** [[Henri Cochon de Lapparent]] (1840-1910), haut fonctionnaire français, son arrière-petit-fils.
** [[Albert-Félix de Lapparent]] (1905-1975), paléontologiste français.
** [[Hubert de Lapparent]] (1919-), acteur français.
== Biographie ==
=== Sa jeunesse (1750-1792) ===
Dans sa jeunesse Charles Cochon de Lapparent est appelé Cochon de Verdun, du nom d’une propriété de sa famille. Il est, avant la [[Révolution française|Révolution]], conseiller au [[présidial]] de [[Fontenay-le-Comte]]. Il est élu député du [[tiers état]] suppléant, aux [[États généraux]] en [[1789]], par la sénéchaussée de Poitiers. Mais l'un des députés au [[tiers état]] de la [[sénéchaussée]] du [[Poitou]] s'étant désisté, Cochon le remplace. Il est membre du [[club des Jacobins]] et député du {{date|27|mai|1789}} au {{date|30|septembre|1791}}. Il se fait remarquer, dans cette assemblée par ses principes et son attachement aux idées nouvelles. La part qu'il prend à toutes les délibérations importantes lui acquiert à la fois l'estime de ses collègues et une grande popularité.
Rentré dans ses foyers, après la clôture de la session, il y suit, avec la plus vive sollicitude, la marche des évènements et des partis, sous l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]], et se montre le partisan de toutes les mesures qui accélèrent le mouvement de la Révolution<ref> ''Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux, chargés ...'', de Edmé-Théodore Bourg, p.175.</ref>.
Cochon de Lapparent est nommé président du tribunal criminel des [[Deux-Sèvres]], le {{date|18|novembre|1791}}<ref> Henri, Paul, puis Joseph BEAUCHET-FILLEAU, ''Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou'', 2e éd., tome : 2c.</ref>.
=== Un conventionnel régicide ===
[[Image:Louis XVI - Execution.jpg|thumb|right|230px| Cochon de Lapparent est un [[Régicide|conventionnel régicide]], même s’il regrettera par la suite sa décision.]]
Charles Cochon de Lapparent est réélu député à la [[Convention nationale]] par le département des [[Deux-Sèvres]]. Charles est parlementaire du {{date|7|septembre|1792}} au {{date|26|octobre|1795}}.
Il fait partie de la commission de différents comités de législation et sûreté générale. Il est l’un des ''vingt-et-un'' commissaires chargés d'établir l'acte d'accusation du roi. Il vote la mort du roi. Il est donc un [[Régicide|conventionnel régicide]], même s’il regrettera par la suite sa décision<ref> Henri, Paul, puis Joseph BEAUCHET-FILLEAU, ''Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou'', 2e éd., tome : 2c.</ref>.
Cochon dénonce la défection de [[Charles François Dumouriez|Dumouriez]] et est commissaire de la convention à l’[[armée du Nord]]. Il évite que les soldats se rendent à l’ennemi et s’enferme avec eux dans [[Valenciennes]]. Il est obligé d'en sortir avec la garnison, le {{date|1|août|1793}}.
Le [[Chute de Robespierre|9 Thermidor]], ce [[Montagne (Révolution française)|montagnard]] participe à la chute de [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]].
Charles Cochon de Lapparent vient de nouveau prendre place à la [[Convention nationale]]. Quand le général [[Jean Henri Becays Ferrand|Ferrand]] est accusé d'avoir livré [[Valenciennes]], Cochon le défend. Pour lui la défaite est due à l’attitude des habitants et des troupes de ligne.
Cochon est un des plus ardents républicains de cette époque; aussi, en septembre [[1794]], il est nommé membre du [[comité de salut public]]<ref> ''Dictionnaire historique ou, Biographie universelle des hommes qui se sont ...'', de François-Xavier Feller, p.297.</ref>. Charles Cochon de Lapparent siège au [[comité de salut public]] en [[1794]]-[[179]]5, puis est secrétaire de la [[Convention nationale]].
Charles Cochon de Lapparent fait nommer pour chefs aux armées des Alpes, de l'Est et de l'Ouest, les généraux Moulins, [[Alexandre Dumas (général)|Dumas]] et [[Jean Baptiste Camille Canclaux|Canclaux]]. En [[1795]], il suit l'[[armée du Nord]] en Hollande et réussit à signer un traité de paix et à sauver la vie de 90 [[émigrés]]<ref> Henri, Paul, puis Joseph BEAUCHET-FILLEAU, ''Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou'', 2e éd., tome : 2c.</ref>.
=== Ministre de la Police générale ===
[[Image:François-Noël Babeuf.jpg|left|thumb|250px| Cochon fait arrêter [[Gracchus Babeuf]].]]
Le département de la Vendée l'envoie en [[1796]] au [[Conseil des Anciens]]. Charles Cochon de Lapparent est nommé au poste difficile de ministre de la Police générale, en [[1796]]-[[1797]]. Il rétablit l'ordre et la surveillance sur le même pied que sous le gouvernement royal, et cette mesure lui attire la haine des démagogues, les sarcasmes amers et les injures des journaux<ref> ''Dictionnaire historique ou, Biographie universelle des hommes qui se sont ...'', de François-Xavier Feller, p.297.</ref>. C’est Cochon qui découvre la [[conjuration des Égaux]], emmenée par [[Gracchus Babeuf]] et qui fait arrêter les conspirateurs.
Accusé par [[Jean-Lambert Tallien|Tallien]] d'avoir établi « une police royaliste secrète », et d'employer le [[Jean de Batz|baron de Batz]] et [[Dossonville]]<ref> ''Mémoires tirés des archives de la police de Paris pour servir à l'histoire de…'' p.207.</ref>. Pourtant Cochon a donné l'ordre de rechercher le [[Jean de Batz|baron de Batz]]. Quant à [[Dossonville]], il fait l'éloge de sa conduite, de la droiture de ses opinions… Et Cochon lui oppose sa conduite dans l'affaire de Babeuf.
D'après le système de ''contrepoids'' qu'a adopté le [[Directoire]], Cochon est l'homme qui lui convient le mieux pour comprimer et les royalistes et les Jacobins.
Nombre de ces derniers s'étaient mêlés à [[Babeuf]]. Les [[9 septembre|9]]-[[10 septembre]] [[1796]] Cochon met en échec une [[affaire du camp de Grenelle|tentative d’insurrection militaire au camp de Grenelle]]. Une vingtaine de personnes sont tuées, 132 arrêtées, dont 33 fusillées.
Quatre mois après, le {{date|10|janvier|1797}}, il dénonce [[Charles Honoré Berthelot La Villeheurnois]], l'abbé [[Charles Brottier]] et [[Thomas Laurent Madeleine Duverne de Presle]], agents royalistes<ref> ''Biographie universelle des hommes qui se sont ...'', de François-Xavier Feller, p.297.</ref>.
Cette efficacité fait qu’il obtient un certain nombre de voix pour la place vacante au [[Directoire]].
Cependant le ministre de la police se voit compromis par une note qu'on trouve sur eux, dans laquelle on annonce qu'on l'aurait maintenu dans son emploi « après le rétablissement de la monarchie ». Les royalistes effectivement l’acceptent volontiers, et souhaite rappeler purement et simplement [[Louis XVIII de France|Louis XVIII]] à Paris<ref>''Histoire du Directoire'', de Bernard Adolphe Granier de Cassagnac, de Cassagnac, Adolphe de Granier, p.363.</ref>.
Cochon, dans son rapport, qualifie cette préférence de distinction odieuse, et ne manque pas de rappeler « qu'il a voté la mort de Louis XVI ». Les jacobins, qui le craignent, renouvèlent en vain leurs attaques contre Cochon, en l'accusant de favoriser secrètement les émigrés, d'être d'intelligence avec les royalistes et avec le parti qui domine dans les conseils. Le [[27 juin]], Charles Cochon de Lapparent fait un rapport contre les prêtres déportés et rentrés comme étant corrupteurs de l'esprit public. Malgré toutes ses preuves de républicanisme, le [[Directoire]] le soupçonne de seconder les conseils. Il est également accusé d'avoir favorisé [[Gracchus Babeuf]] en dissimulant des pièces compromettantes.
[[Madame de Staël]], qui avait acquis une grande influence et qui tient le fil de toutes les intrigues, parvient à le faire écarter du ministère<ref> ''Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux…'' p,181.</ref>. Le [[Directoire]] lui donne, pour successeur au ministère de la police, [[Jean-Jacques Lenoir-Laroche|Lenoir-Laroche]].
Après le [[Coup d'État du 18 fructidor an V]], Charles Cochon de Lapparent est porté sur la liste des députés proscrits, il est arrêté et conduit et interné à l'[[île d'Oléron]]. Il en sort après le [[Coup d'État du 18 Brumaire]] ({{date|5|novembre|1799}}), époque où le [[Directoire]] est remplacé par le [[Consulat (histoire de France)|consulat]].
=== Comblé d’honneurs du temps de l’Empire ===
[[Image:Napoleon 2.jpg|thumb|200px|right|À la fin des [[Cent-Jours]], Charles Cochon de Lapparent, préfet de la [[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]] proclame [[Napoléon II]], empereur des Français. ]]
[[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] le nomme préfet de la Vienne en [[1800]], puis des [[Deux-Nèthes]], la région autour d’[[Anvers]] en [[1805]]. Il le nomme chevalier de l'Empire, le 10 septembre en [[1808]] et [[Sénat conservateur|sénateur]], puis comte de l'Empire le {{date|28|mai|1809}}.
Cochon est officier de la [[Légion d'honneur]] en [[1811]], membre de la commission de la liberté de la presse, membre du Grand conseil d'administration du [[Sénat conservateur]].
Il est l’un des soutiens inconditionnels de Napoléon. Donc, en 1813, il est envoyé comme commissaire impérial à Périgueux pour organiser la défense du pays avec la 20{{e}} division militaire<ref> Henri, Paul, puis Joseph BEAUCHET-FILLEAU, ''Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou'', 2e éd., tome : 2c, et B''iographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux…'' p,181.</ref>.
Charles Cochon de Lapparent trouve le temps d’écrire en [[1802]] : [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85032f ''Description générale du département de la Vienne.''] Il passe, à partir de [[1809]], l'été à [[Vigneux-sur-Seine]] dans le château qui abritera plus tard le jeune ménage [[Alphonse Daudet]].
Malgré sa fidélité à l’empereur, il soutient comme la plupart de ses collègues le rétablissement des Bourbons et vote l’acte de déchéance. Charles Cochon de Lapparent au retour du roi, se retire dans son château de [[Vigneux-sur-Seine]].
L’empereur le nomme, en [[1815]], préfet de la [[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]]. Charles Cochon de Lapparent après les [[Cent-Jours]], proclame dans son département, le {{date|25|juin|1815}}, [[Napoléon II]], et invite ses administrés à ne pas reconnaître d'autre souverain<ref> ''Biographie universelle des hommes qui se sont ...'', de François-Xavier Feller, p.297.</ref>.
=== La fin de sa vie ===
Les Bourbons l’excluent de la [[Pairie de France]]<ref> ''Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux…'' p,181.</ref>. La loi du 12 janvier [[1816]] contre les [[Régicide|conventionnels régicides]] l’oblige de quitter la France. Il fixe son domicile à [[Louvain]], mais est autorisé par [[Louis XVIII]], qui l’apprécie, à rentrer en France et meurt le {{date|17|juillet|1825}}, 16 rue des Trois Pilliers, dans sa maison de [[Poitiers]], âgé de soixante-quinze ans<ref> Gustave CHAIX-d’EST-ANGE, ''Dictionnaire des familles anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle'', Evreux, 1903-1929, tome : 11.</ref>.
Le [[tribunal de première instance]] de [[Poitiers]] condamne le sieur Calineau, imprimeur du ''Journal de Poitiers'', à trois mois de prison et 3.000 francs d'amende, pour avoir fait un éloge indirect de Charles Cochon de Lapparent, un régicide, en publiant que ''M. Cochon de Lapparent laissoit à ses enfans l'exemple d'une vie honorable.'' M. Mangin, [[procureur général]], ayant interjeté appel à minima, la cour royale de Poitiers rend, le {{date|24|août|1825}}, son jugement, par lequel elle confirme purement et simplement la décision du [[tribunal de première instance]]. M. Calineau, qui a aussi interjeté appel, s'est pourvu en cassation<ref> ''L'ami de la religion et du roi, journal ecclésiastique, politique et littéraire,'' p.94.</ref>.
Et pourtant Cochon de Lapparent avait rendu d'éminents services à une foule de personnes compromises par leur attachement à la cause royale; il a la réputation d'homme de talent et d'administrateur habile<ref> ''Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs-généraux…'', p.181.</ref>.
== Notes et références de l'article ==
<references/>
=== Articles connexes ===
*[[Ministère de la Police]]
*[[Liste des ministres français de la Police]]
=== Liens et documents externes ===
* Adolphe Robert, Gaston Cougny, ''Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889'', Paris, Bourloton, 1889, tome 2 ([http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/biographies/1789-1889/Tome_2/CLUSERET_COLBERT-CHABANNAIS.pdf de Cluseret à Colbert-Chabannais]), p. 145.
* [http://www.vienne.pref.gouv.fr/ftp/contacts/images/cochon.gif Portrait de Cochon de Lapparent]
{{Portail|Poitou-Charentes|politique|Révolution française|Premier Empire|France au XIXe siècle}}
{{DEFAULTSORT:Cochon de Lapparent, Charles}}
[[Catégorie:Poitou-Charentes]]
[[Catégorie:Député de la Convention nationale]]
[[Catégorie:Membre du Comité de salut public]]
[[Catégorie:Ancien député des Deux-Sèvres]]
[[Catégorie:Ancien député de la Vendée]]
[[Catégorie:Personnalité du XVIIIe siècle]]
[[Catégorie:Personnalité du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Conventionnel régicide]]
[[Catégorie:Membre du Conseil des Anciens]]
[[Catégorie:Membre du Sénat conservateur]]
[[Catégorie:Ministre français]]
[[Catégorie:Officier de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Comte de l'Empire]]
[[Catégorie:Chevalier de l'Empire]]
[[Catégorie:Préfet français]]
[[Catégorie:Naissance en 1750]]
[[Catégorie:Décès en 1825]]
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