Con 16821 31781711 2008-07-22T08:03:55Z Manuguf 133062 demande de référence {{Semi-protection}} {{voir homonymes|CON}} {{guil|'''Con'''}} est un [[mot]] [[français]] [[vulgarité|vulgaire]] qui désigne à l’origine le [[vulve|sexe de la femme]]. Au {{s-|XXI|e}}, il s’utilise surtout comme une [[insulte]] destinée à identifier une personne comme étant stupide, naïve ou désagréable, de même que ses dérivés « connard » et « connasse » qui se concentrent sur la dernière acception. Con a aussi un emploi [[personne (grammaire)|impersonnel]], souvent dépréciatif. Le mot « connerie » est formé sur le mot « con ». [[Image:Con.JPG|thumb|Obtenir le mot « con » en modifiant un panneau ou une enseigne est un divertissement apprécié des vandales.]] == Étymologie == === Étymologie latine === Con provient de l’[[étymon]] [[latin]] ''cunnus'' ([[vulve]])<ref name="con_TLFi">Entrée « con » du [[Trésor de la langue française informatisé]]</ref>. Au [[Moyen Âge]], les diminutifs ''connil'' et ''connin'' (latin ''cuniculus'') désignaient le [[Oryctolagus cuniculus|lapin]] ainsi que les [[conduit]]s et [[tuyau]]x<ref>Entrée « connil, connin » du [[Trésor de la langue française informatisé]]</ref>, pour être remplacé par le nom actuel de l’animal (de ''laperau'') vers le {{XVe siècle}} en raison de l’usage persistant de l’acception vulgaire de ''con'' et ''connin''<ref>Entrée « lapin » du [[Trésor de la langue française informatisé]]</ref>, attestée dès le {{XIIe siècle}} dans le ''[[Roman de Renart]]''<ref name="con_TLFi" />. On peut noter que le nom de l'animal a été conservé dans de nombreuses [[langue romane|langues romanes]] : ''conejo'' en [[castillan]], ''coniglio'' en [[italien]], ''conill'' en [[catalan]], ''coelho'' en [[portugais]]. Il a d’ailleurs été emprunté par l'[[anglais]] — ainsi qu’une partie importante des [[langue germanique|langues germaniques]] — via l'[[ancien français]] : ''coney'', d’usage courant jusqu’au {{XIXe siècle}}<ref name="coney"> [http://www.etymonline.com/index.php?search=coney Coney] » sur ''Online Etymology Dictionary''</ref>. En castillan, l’étymon ''cunnus'' a produit ''coño'' qui est l'équivalent de notre ''con'' moderne, en toutefois moins vulgaire<ref>Entrée « coño » du [http://buscon.rae.es/draeI/ Diccionario de la Real Academia Española]</ref> ; ''coney'' ou ''cony'' possède aujourd'hui cette acception en sus du sens animalier<ref name="coney" />. On notera que le portugais ''conho'' est un faux cognat ; dérivé ''cuneus'', il n'a pas cette signification<ref>Entrée « conho » sur ''[http://www.priberam.pt/dlpo Língua Portugesa On-Line]''</ref>. <!-- En Portugais moderne la traduction de ce mot est ''cona''. Mais, au contraire du Français il n'est utilisé comme insulte que quand il est adressé à une femme de mauvaises mœurs, et, moins souvent, d'intelligence limitée — ce dernier usage est un [[gallicisme]] d'importation récente. Le mot cité ''conho'' n'est plus d'usage courant. --> Vers le {{XIXe siècle}} le vocable français prend un sens figuré [[injure|injurieux]] et se met en place une construction adjectivale. L'emploi était alors [[misogynie|misogyne]], exploitant l'impuissance et la passivité du sexe féminin de l’imaginaire collectif. Aujourd'hui, l’absence fréquente d’accord en position d’attribut ou d’apposition (par ex. ''Elle est con.'') rappelle l'origine [[substantif|nominale]] de l'expression, sans qu'il soit toutefois fait référence consciente à la vulve<ref name="con_TLFi" />. L'ancienne acception physiologique est aujourd'hui en voie d'obsolescence. === Lien avec leurs équivalents germaniques === La parenté [[indo-européen commun|indo-européenne]] avec ''kut'' ([[néerlandais]]) et ''cunt'' ([[anglais]]) n'est pas établie<ref>''[http://www.matthewhunt.com/cunt/etymology.html Cunt: Etymology]'' sur le site ''Cunt: A Cultural History'', visité le [[17 août]] [[2006]] </ref>. <!-- Le mot (argotique) "cunt" serait tiré de la réplique de Hamlet à Ophélie "Do you think I meant ''c''o''unt''ry matters?" (Pensez vous que je parlais des contrées champêtres?), ("[[Hamlet]]",III,2, [[Shakespeare]]). --> ''Cunnus'' provient en effet en proto-indo-européen soit de ''*kust-'' (intestin, rein, vessie)<ref name= "DIEE1">" [http://ehl.santafe.edu/cgi-bin/response.cgi?text_lat=cunnus&method_lat=beginning Cunnus] " sur ''Database query to Indo-European etymology''</ref>, soit de ''*skerǝ-'' (couper)<ref name = "OED2" >" [http://www.etymonline.com/index.php?search=cunt Cunt] " sur ''Online Etymology Dictionary''</ref>{{,}}<ref>« [http://starling.rinet.ru/cgi-bin/response.cgi?basename=%5Cdata%5Cie%5Cpiet&first=1&text_proto=*sker%C7%9D-&method_proto=beginning *skerǝ-] » sur ''Database query to Indo-European etymology''.</ref>, soit de ''* (s)keu-'' (cacher)<ref>''[http://www.takeourword.com/pt.html The Etymology of sexual slang]'', visité le [[17 août]] [[2006]]</ref>. Les origines possibles de l’étymon [[germanique commun|germanique]] ''*kunton'' donnant ''cunt'' sont : ''*g<sup>w</sup>neH<sub>2</sub>/guneH<sub>2</sub>'' (''femme'', cf. [[gynécologie]], ''queen'') soit ''*gen/gon'' (''créer'', ''devenir'', cf. [[génétique]], [[gamète]]) ou bien ''*geu-'' (creux, cavité)<ref name= "DIEE1"/>{{,}}<ref name= "OED2"/> d'après la [[loi de Grimm]]. Toutefois certains relient le ''*kunton'' au latin ''cuneus'' (coin), un [[cognat]] possible de ''cunnus''/''con''<ref name= "OED2"/>. === Mots dérivés === On notera que le dérivé ''déconner'' avait jusqu'à la fin du {{XIXe siècle}} le sens premier de se retirer<ref>« déconner » dans le Dictionnaire érotique moderne de [[Alfred Delvau|Delvau]] </ref>, sens qu'il a complètement perdu aujourd’hui. Son contraire ''enconner'', signifiant [[coït|pénétrer]], composé sur le même mode qu'''[[wikt:enculer|enculer]]'', est aujourd’hui pratiquement désuet et réservé à la littérature érotique. ''Connard'' est formé par [[Affixe|suffixation]] avec l’affixe péjoratif -ard mais il est possible que le mot ait été influencé par ''cornard'' ; il n'a, lui, qu'un sens uniquement figuré. ''Connasse'', en revanche, désignait au départ et jusqu'au {{XXe siècle}} une prostituée de bas étage ou inexperte. Son sens figuré de femme sotte est attesté dès le {{XIXe siècle}}<ref> Entrée « connard, conneau, connaud, connos » du [[Trésor de la langue française informatisé]] </ref>. ''Conneau'' et ses variantes graphiques ''connaud'' et ''connot'', synonymes de ''connard'', sont devenus obsolètes au cours du {{XXe siècle}}. Les autres dérivés modernes, utilisés dans le sens figuré uniquement sont : ''déconnage'' et ''déconne'' pour l'action de débiter ou faire des sottises, ''déconneur'' pour celui qui aime à les dire ou à les faire, ''connement'' en tant qu'adverbe et ''connerie'' pour chose stupide ou sans intérêt. Les patronymes « Conne », « Connard », « Connart » et variantes n'ont aucun rapport étymologique avec le mot « con » : en [[Europe (continent)|Europe continentale]], ils proviennent du [[germanique]] ''con(hardt)'' signifiant « brave et dur » (à rapprocher du néerlandais ''koen'', « courageux » et de l'anglais ''hard'', « dur »)<ref>[http://jeantosti.com/noms/c9.htm Noms de famille commençant par un C]</ref><sup>, </sup><ref name="connart">''[http://users.belgacom.net/connart/patronym.htm Le nom de famille Connart en Belgique et ailleurs]''</ref> Chez les personnes d’origine [[irlande|irlandaise]], Connard et Connart sont des dérivés de [[Connacht]]<ref name="connart" />. == Un mot tabou ? == Jusqu'aux débuts du {{XXe siècle}} le mot avait une connotation particulièrement vulgaire en particulier dans son acception physiologique ; il n’était employé dans des écrits publics que pour mieux enfoncer : « Ces mégères révolutionnaires, qui pissent à con béant sur les cadavres des gens qu’elles ont égorgés »<ref>''Journal'', [[1885]], [[Jules de Goncourt|Jules]] et [[Edmond de Goncourt]] </ref>. La bassesse du vocable est toutefois déplorée par [[Jules Michelet]] qui indique : {{Citation bloc|C'est une impiété inepte d’avoir fait du mot con un terme bas, une injure. Le mépris de la faiblesse ? Mais nous sommes si heureux qu’elles soient faibles. C’est non seulement le propagateur de la nature, mais le conciliateur, le vrai fond de la vie sociale pour l’homme.|''Journal'', [[1887]], [[Jules Michelet]]}} En [[1928]], [[Louis Aragon]] dut faire publier clandestinement ''[[Le Con d'Irène|Le Con d’Irène]]'', un [[Roman (littérature)|roman]] [[érotisme|érotique]], pour s'éviter les foudres de la [[censure]]. Ce n'est qu’en [[1968]] que [[Régine Deforges]] le republie sous le titre édulcoré ''Irène'' ; le livre est tout de même saisi pour son contenu érotique<ref>« [http://www.quid.fr/2006/Lettres/En_France/5 Censure] » sur le site du [[Quid]], visité le [[17 août]] [[2006]] </ref>{{,}}<ref>''[http://www.berlol.net/foire/deforg4.htm Le parcours d'une femme éditeur]'', visité le [[17 août]] [[2006]]</ref>. Dans son sens figuré, le mot se voit de plus en plus employé après la [[Seconde Guerre mondiale]] et apparaît dans des œuvres de nombreux écrivains comme [[Louis-Ferdinand Céline]], [[Louis Aragon]] ou [[Raymond Queneau]]. Toutefois, le « Où que tu ailles, tu te feras piquer, eh con ! » lancé par le [[préfet]] de la [[Sarthe (département)|Sarthe]] [[Jacques Gandouin]] à un preneur d’otages lui valut une suspension de la part du ministre de l'Intérieur [[Michel Poniatowski]] pour « attitude non conforme à celle que l’on attend d’un haut fonctionnaire »<ref>[http://www.sarthe.com/Culture/culture/Societe.asp Les Sarthois célèbres] sur http://www.sarthe.com évoque des « propos piquants » et la suspension</ref> : preuve que le substantif n’était pas encore bien accepté en 1975, malgré sa pertinence dans la situation. Aujourd'hui le mot peut être employé par un homme politique sans que cela fasse scandale — pourvu qu’il ne soit pas utilisé de manière insultante : l'ancien [[Premier ministre]] français, [[Dominique de Villepin]] pourra dire en [[mars 2006]] « Ils vont s’apercevoir que je suis assez con pour aller jusqu’au bout. » au sujet de la crise du [[contrat première embauche]]<ref>''Quand l’humour se marie à la politique…'', ''[[Le Figaro]]'' du [[23 mai]] [[2006]], rubrique « People et insolite » {{lire en ligne|lien=http://www.lefigaro.fr/people/20060523.WWW000000390_quand_lhumour_se_marie_a_la_politique.html}}</ref> sans que le vocabulaire utilisé ne gêne le moins du monde. Par contre, en [[février 2008]], le Président [[Nicolas Sarkozy]] a choqué, lors du Salon de l'Agriculture, en employant ce même mot. Alors qu'il tendait la main à un visiteur du Salon, celui-ci l'insulta en disant : « ''Ah non, touche moi pas, tu me salis'' », et le Président répliqua vivement : « Casse-toi alors pauvre con ». Cela choqua. {{Référence nécessaire|Pourtant, la riposte était du même niveau que l'attaque : le Président a su adapter son langage aux circonstances et utiliser un vocabulaire compris par tous et très populaire, bien que très « cru ».|date=juillet 2008}}<!--plutôt [[WP:TI]], d'ailleurs--> == Usage contemporain et littéraire == === Le personnage du con === {{Citation bloc|On est toujours le con de quelqu'un.|Expression [[populaire]].}} Le mot jouit d'une grande popularité. Le personnage du ''con'', celui que l’on moque et dont on veut se différencier, est omniprésent dans la littérature, la chanson ou la culture populaire françaises. On se souvient du méprisant « J'aime voir de mon balcon passer les cons » (''Le Pornographe du phonographe''), du descriptif « Quand on est con, on est con » (refrain du ''Temps ne fait rien à l’affaire'') ou du répétitif « Avec mon bouquet de fleur/mon pistolet/etc. j’avais l'air d’un con, ma mère » (''Marinette'') de [[Georges Brassens]]. Le film ''[[Le Dîner de cons]]'' de [[Francis Veber]], avec [[Thierry Lhermitte]] et [[Jacques Villeret]], dépeint le personnage du con, dans le sens idiot, celui que l’on invite pour s'en gausser. L'expression ''roi des cons'' amplifie le sens du mot, elle est mise en musique par Georges Brassens dans ''Le Roi'' ; [[Renaud]] au contraire prétend qu'en cas d'abdication du roi des cons, « Il y aurait cinquante millions de prétendants » (c’est-à-dire tous les Français) dans ''Hexagone''. Une tradition estudiantine légendaire de l'[[École normale supérieure]] est de désigner le cuisinier ou l'intendant responsable d'une nourriture particulièrement exécrable de « Quel khon ». Il s'agit d'une cérémonie organisée au réfectoire par le [[cacique|cacique général]] (1{{er}} reçu au concours d'entrée de [[lettres classiques]]) : {{Citation bloc|Marjaurie, qui avait la voix ronde et chaude, énonca d'abord, amplement :<br /> — Messieurs, un Quel Khon au Pot !<br /> Puis :<br /> — Un, deux, trois. Alors, les deux syllabes rituelles, proférées par les cent cinquante jeunes hommes, chacune des deux avec la même force, et sur un rythme aussi lent qu'un pas de parade, « Quel... Khon ! » formèrent deux hurlements successifs ou plutôt deux énormes coups de gong, que continua un fracas de grosses assiettes de bistrot jetées à toute volée contre le sol ; bruit si nourri et si prolongé que même ceux qui avaient crié le plus fort se demandaient avec un rien d'anxiété combien durerait le délire de leur propre multitude.|[[Jules Romains]], ''[[Les Hommes de bonne volonté]]'', livre 3, chapitre 3}} Le con est aussi le ressortissant d'un pays étranger que l'on raille dans les [[blague]]s à caractère [[raciste]] ou [[xénophobe]] : en [[France]], les blagues belges visent les voisins wallons, en [[Amérique latine]], les [[Galice|Galiciens]] (les [[Espagne|Espagnols]] par [[synecdoque]]) sont vus comme des cons ({{lang|es|''pendejos''}}). === Jeux sur la polysémie === Certains ont utilisé à des fins poétiques la [[polysémie]] du mot, comme [[Georges Brassens]] dans son ''[[Blason (littérature)|Blason]]''. Il déclare déplorer la bassesse avec laquelle ses contemporains désignent « cet incomparable instrument de bonheur » : <blockquote style="margin-left: 3em"> Mais le pire de tous est un petit vocable<br /> De trois lettres pas plus, familier, coutumier<br /> […]<br /> Honte à celui-là qui, par dépit, par gageure, <br /> Dota du même terme en son fiel venimeux<br /> Ce grand ami de l’homme et la cinglante injure<br /> Celui-là, c’est probable, en était un fameux.<br /> […]<br /> La male peste soit de cette homonymie !<br /> C'est injuste, Madame, et c'est désobligeant<br /> Que ce morceau de roi de votre anatomie<br /> Porte le même nom qu'une foule de gens. </blockquote> [[Pierre Perret]] n’est pas en reste avec ''Celui d’Alice'' ([[1974]]) : <blockquote style="margin-left: 3em"> Si je me réfère<br /> À mon dictionnaire<br /> Il est temps de faire<br /> La définition<br /> De ce mot espiègle<br /> Qui échappe à la règle<br /> Plus noble qu’un aigle<br /> Dans sa condition<br /> Ce mot vous le dites<br /> Censeurs hypocrites<br /> Établissez vite<br /> Son vrai sens profond<br /> Car si on l’ausculte<br /> Au lieu d’une insulte<br /> On peut faire un culte<br /> Du joli mot con<br /> </blockquote> === Usage politique et militaire === L'exemple le plus célèbre d'utilisation du mot par un homme politique, même s'il peut s'agir d'une [[citation apocryphe]], est celui d'[[Édouard Daladier]] après les [[accords de Munich]], qui voyant la foule l'applaudir, dit entre ses dents « Les cons »<ref>[http://erra.club.fr/girma/marche-a-la-guerre.htm La marche à la guerre<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. « [[Mort aux cons]] ! » est un slogan du [[jargon militaire]] utilisé pour stigmatiser l’ennemi. En [[1944]], le [[capitaine]] [[Raymond Dronne]] des [[Forces françaises libres]] (9{{e}} compagnie de combat du [[Régiment de marche du Tchad]] puis [[2e Division Blindée|2{{e}} Division Blindée]]) baptise sa [[jeep]] « mort aux cons »<ref>''[http://info.france2.fr/dossiers/france/3411623-fr.php Il y a soixante ans, la libération de Paris…]'', archives de [[France 2]], visitées le [[18 août]] [[2006]]</ref>, expression à laquelle [[Charles de Gaulle|de Gaulle]] aurait répondu « Vaste programme, Messieurs. Vaste programme. »<ref>d' Ormesson, p.297</ref> Aujourd’hui, le slogan est fréquemment utilisé par les milieux d'[[extrême gauche]] ou alternatifs pour désigner l'ennemi à abattre. Par exemple, un collectif de [[graffiti|graffiteurs]] se fait appeler [[MAC (collectif de graffiteurs)|MAC]], [[Acronymie|acronyme]] de « Mort aux cons ». Le chanteur [[Renaud]] chante la vie d'un personnage anarchiste dans ces termes : « N'empêche que ''Mort aux cons'' dans la cage d’escalier, c'est moi qui l’ai marqué, c’est vous dire si j'ai raison ! » (''Dans mon HLM''). Interpellé lors d’un [[meeting]] en [[1968]], de Gaulle aurait répliqué : « Vaste programme, en effet ! ». À cette époque, le ''con'' du gauchiste était celui qui rentrait dans le cadre du système : « Élections, piège à cons ». L'ennemi peut être de l’autre côté de l'échiquier : le directeur de publication du site internet des [[Jeunesses identitaires]] (affiliées au [[Bloc identitaire]]) est passé en jugement pour [[diffamation]] dont certains termes étaient « Vieux con de gauche, ça se soigne, docteur ? » <ref>''[http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=medias/20050803.OBS5320.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/ Le chef de "Bloc Identitaire" condamné pour diffamation]'', ''[[Le Nouvel Observateur]]'' du {{date|3|août|2005}}</ref>. En [[1979]], suite à un article de [[Michel Droit]] dans ''[[Le Figaro]]'' dénonçant la version [[reggae]] de la [[La Marseillaise|Marseillaise]] composée par [[Serge Gainsbourg]] (''[[Aux armes et cætera (chanson)|Aux armes et cætera]]''), celui-ci fit circuler un ''mot'' qui passa à la postérité : « On a pas le con d'être aussi Droit »<ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-808265@51-803977,0.html Article] du ''[[Le Monde|Monde]]'' du {{date|31|août|2006}}.</ref>. === Usages régionaux et expressions === Dans le Sud de la [[France]], en particulier à [[Toulouse]] où il se prononce {{phonétique|cõ ͊ŋ}}, ''con'' ou son dérivé ''bouducon'' est utilisé de manière [[personne (grammaire)|impersonnelle]] comme [[interjection]]. Il est utilisé fréquemment dans le registre familier en début ou fin de phrase, à l'instar de ''putain'' ou ''putain con''. On résume souvent : « Putain, con, c'est la ponctuation. »<ref>[http://www.languefrancaise.net/glossaire/detail.php?id=27906 Putain] » sur le Dictionnaire d’argot et de français familier</ref>. À [[Marseille]], l'interpellation « Oh ! Con ! » est utilisé de manière non injurieuse entre amis ou collègues. Certaines expressions composées avec ''con'', comme les plus connues ''Le con de ta/sa mère !'', ''Le con de ta/sa race !'' et ''Le con de Manon'' (ou ''Le con de Madon''), peuvent s'y employer de manière exclamative, en l'absence de personne à injurier<ref>« Manon » dans ''Le dictionnaire marseillais — le parler massaliote de A à Z'', site du ''[http://www.marseillais-du-monde.org/ Le Transbordeur de Marseille]'', visité en [[juillet]] [[2006]]</ref>. (Bien sûr certaines d'entre elles conservent un emploi injurieux, comme les deux premières précédemment citées {{Référence nécessaire}}). On remarquera le parallélisme avec les expressions du genre ''[[enculé de ta race]]'' ou ''de ta mère'' dans lequel la ''race'' ou la ''mère'' sont des compléments sans signification réelle, uniquement destinés à renforcer l'expression. Dans son sens figuré, le vocable a perdu une grande partie de sa force, dans le registre familier du moins. Aussi un grand nombre d'expressions le renforcent-elles par le biais d'une comparaison avec un objet, un animal ou une situation symbolisant la bêtise : ''con comme un balai'', ''con comme la lune'', ''con comme ses pieds'', ''con comme un comptoir sans verre'', ''con comme un bol'', ''con comme un jeune chien'', ''con comme une valise sans poignée'' (expression chère à Jacques Chirac)<ref> Recherche de « [http://www.languefrancaise.net/recherche/liste2.php?motsclef=con+comme&moduless=glossrech&submit=Rechercher&rechercher=1 con comme] » sur le Dictionnaire d'argot et de français familier</ref>. À cette fin, il est souvent affublé d’un adjectif : ''gros con'', ''sale con'', ''petit con'', ''pauvre con'' ou ''vieux con''. === Contrepets connus === L'art de la [[contrepèterie]] fait souvent intervenir le vocable, dans son sens premier, ou ses dérivés. Les plus connus sont les contrepets suivants : * « À [[Beaumont-le-Vicomte]] », [[François Rabelais]]<ref name="adcp">''[http://www.fatrazie.com/art_du_contrepet.htm Art du contrepet]''</ref> * « Une belle thèse avec des bons côtés », [[Luc Étienne]]<ref name="adcp" /> * « Ce bond est digne d'un comanche », Ahmédée et Lharidelle<ref name="adcp" /> * « [[Sur l'Album de la Comtesse]] », titre de la rubrique de contrepets du ''[[Canard enchaîné]]'' * « L'art de décaler les sons », définition autoréférente de la contrepèterie et titre d'un ouvrage sur le sujet<ref>[[Joël Martin]], '' Manuel de contrepet, l'art de décaler les sons'', Albin Michel, 1986, Paris</ref> ==Citations célèbres == {{Wikiquote}} * On attribue à [[Charles de Gaulle|de Gaulle]] les réponses suivantes à « [[Mort aux cons]] ! » : « Vaste programme »<ref>''[http://infos.samizdat.net/article229.html Mort aux cons : vaste programme !]'', webzine samizdat.net rubrique « feu à volonté », entrée du 4 janvier 2004</ref> et « Lourde tâche »<ref>''[http://perso.orange.fr/stephane.delogu/2db-paris.html Août 1944 : Libération de Paris]'', Stéphane Delogu (dir.), sur le site « [http://perso.orange.fr/stephane.delogu/programme.html Juin 1944 : Un vent de liberté] »</ref>. * « J'ai divisé la société en deux catégories : mes amis ou mes cons à moi et les cons des autres que je ne supporte pas », [[Michel Audiard]]<ref>[[Michel Audiard]], dans ''les Yeux de l’amour'', film de [[Denys de La Patellière]], script publié par Films Pomereu, 1959</ref>. * « Quand vous citez un texte con, n'oubliez pas le contexte », [[Jacques Prévert]]<ref>Entrée [http://www.ninasiget.com/citation.php?id=47 Jacques Prévert] sur http://www.ninasiget.com</ref>. * « Il ne faut jamais prendre les gens pour des cons mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont », ''Les publicitaires'', [[Les Inconnus]]. * « La mort c'est un peu comme la connerie. Le mort il ne sait pas qu’il est mort, ce sont les autres qui sont tristes. Pour le con c’est pareil… », [[Philippe Geluck]]<ref>[[Philippe Geluck]], ''[[Le Chat (bande dessinée)|Le Chat]]'', à préciser</ref>. * « Et toi, petit con, penses-tu que ce soit le monde, la famille, l'époque où te poser ? Pas encore là et déjà de mauvaises fréquentations ! », [[Daniel Pennac]]<ref>[[Daniel Pennac]], ''[[Monsieur Malaussène]]'', 1995</ref>. * « Si un con admet qu'il est con, c’est qu'il ne l'est pas vraiment. Or s'il ne l'est pas, et qu'il admet qu'il l'est, c'est qu'il est con quand même », [[Carali]]<ref>[[Carali]], ''Le Petit Psikopat Illustré''</ref> . * « Parfois, les cons sont utiles. Ils mettent en valeur », [[Jean-François Deniau]]<ref>À propos d'un préfet du Cher, nouvellement nommé suite à la victoire de la gauche en 1981, qui avait voulu interdire à J.F. Deniau (président du conseil général du Cher) de déposer une gerbe à l'occasion de l'inauguration d'un monument commémoratif de la Résistance dans le département. [[Gaston Defferre]] (alors ministre de l'Intérieur du gouvernement socialiste de [[Pierre Mauroy]]), indigné par l'attitude du préfet, avait proposé à Deniau de le « faire sauter ». Deniau l'en avait dissuadé, et s'était justifié par cette phrase (anecdote racontée dans ''Survivre'', pp. 157-158).</ref>. * « Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît », [[Michel Audiard]]<ref>[[Michel Audiard]], ''[[Les Tontons flingueurs]]'', film de [[Georges Lautner]] ([[1963]])</ref>. * « - A quoi je le reconnaitrai ?<br />- Un beau brun avec des petites bacchantes, grand, l'air con.<br />- Ça court les rues les grands cons.<br />- Oui mais, celui-là, c'est un gabarit exceptionnel. Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon, il serait à Sèvres », [[Michel Audiard]]<ref>[[Michel Audiard]], ''[[Le Cave se rebiffe]]'', film de [[Gilles Grangier]] ([[1961]])</ref>.<br /> * «... alors casse-toi, pauvre con ! » [[Nicolas Sarkozy]] == Notes == {{Références|colonnes=2}} == Voir aussi == {{wiktionnaire|con}} === Liens internes === * [[Insulte]] * [[Misogynie]] === Bibliographie === * ''Qu'est-ce qu'un con ?, Éléments du savoir-penser et agir'', 2008, [[Denis Faïck]] * ''[[Le Con d'Irène|Le Con d’Irène]]'' ([[1928]]), [[Roman (littérature)|roman]] [[érotisme|érotique]] de [[Louis Aragon]] * ''Et le singe devint con : l'aurore de l'humanité'' ([[1972]]), de [[François Cavanna]] * ''Les Cons'' ([[1973]]), [[roman policier]] de [[San-Antonio (série)|San-Antonio]] * ''J'suis pas plus con qu'un autre'' ([[1976]]), texte écrit directement en français par [[Henry Miller]]. * ''Les Deux Cons'' ([[1993]]), [[bande dessinée]] de [[Kafka (auteur de bande dessinée)|Kafka]] * ''Le Vrai Con maltais'' ([[2002]]), tome de la bande dessinée [[Le Poulpe (bande dessinée)|Le Poulpe]], parodie du titre ''[[Le Faucon maltais]]'' * ''Éloge de la connerie'' ([[2004]]), [[essai]] de [[Gouro Marco]] * ''[[Au plaisir de Dieu]]'' (1974), [[Jean d'Ormesson]]. (p.297, à propos de « mort aux cons » et de la réponse du général de Gaulle.) * ''[[Éloge du con]]'' ([[2001]]), [[Gérard Zwang]], "Défense et illustration du sexe féminin (Poche)", recueil d'articles, ce petit livre est un plaidoyer pour le sexe des femmes. Avec une large culture (médicale et autres) et un style parfois polémique mais démystificateur et très souvent vivifiant et hilarant, l'auteur parle avec respect et amour de la réalité physique et sexuelle du sexe des femmes. Voir aussi son ouvrage : "Le sexe de la femme" (1965). === Filmographie === * ''[[Comment réussir quand on est con et pleurnichard]]'' ([[1974]]), [[film]] de [[Michel Audiard]] * ''Le Roi des cons'' ([[1981]]), film de [[Claude Confortès]] * ''P’tit Con'' ([[1984]]), film de [[Gérard Lauzier]] * ''Le Courage d’un con'' ([[1995]]), film de [[Tommy Boy]] * ''Mémoires d’un jeune con'' ([[1996]]) film de [[Patrick Aurignac]] * ''[[Le Dîner de cons]]'' ([[1998]]), film de [[Francis Veber]] === Musicographie === * ''Requiem pour un Con'' chanson de [[Serge Gainsbourg]] dans le film [[Le Pacha (film, 1968)|Le Pacha]] ([[1968]]) de [[Georges Lautner]] * ''Le Trou du con'' ([[1995]]), morceau du groupe de [[fusion de genres musicaux|fusion]] [[Heavy metal (musique)|metal]] [[Lofofora]] * ''P’tite conne'', chanson de [[Renaud]] dédiée à la fille de [[Bulle Ogier]], Pascale, morte d’une [[overdose]] * ''Le Roi'', chanson de [[Georges Brassens]] sur le roi des cons * ''Le Blason'', ode au corps féminin de [[Georges Brassens]], s'étend sur le vocable de trois lettres * ''Le temps ne fait rien à l’affaire'', chanson de [[Georges Brassens]] sur le thème « Quand on est con, on est con » * ''Celui d’Alice'', chanson de [[Pierre Perret]] hommage au sens ancien du mot * ''Petite conne'' du chanteur [[Romeo Praly]] * ''La joie des cons'' et ''Un con de progrès'' du groupe [[Les Malpolis]] * ''Hé ben t'es con'', chanson de [[Didier Super]] * ''Jeune et con'', chanson de [[Damien Saez]] {{Bon article|oldid=14353268|date=27 février 2007 }} {{Portail|langues|sociologie}} [[Catégorie:Insulte]] [[bg:Пичка]] [[cs:Píča]] [[da:Kusse]] [[de:Fotze]] [[en:Cunt]] [[eo:Piĉo]] [[gd:Pit]] [[it:fica]] [[nl:Kut (krachtterm)]] [[fi:Vittu]] [[sv:Kunta]]