Dévoisement final
1998617
31394548
2008-07-08T05:22:44Z
Moyogo
8007
/* Dans les langues romanes */ ʧ → t͡ʃ, ʤ → d͡ʒ
Le '''dévoisement final''' ou '''durcissement des finales''' est un type de [[modification phonétique]] observé dans certaines langues, qui consiste à prononcer systématiquement les [[consonne]]s comme [[consonne sourde|sourdes]] en fin de mot, alors qu'il existe par ailleurs une opposition régulière entre consonnes sourdes et [[consonne sonore|sonores]] dans le système de la langue en question.
Du point de vue de la [[phonologie]], il s'agit d'une neutralisation en position finale du [[trait (linguistique)|trait]] de [[voisement]] opposant les [[phonème]]s sourds et sonores au profit d'un [[archiphonème]] sourd. Elle conduit à des alternances [[morphophonologie|morphophonologiques]] régulières entre [[allomorphe]]s à finale sourde et sonore.
Du point de vue de la [[phonétique articulatoire]], le phénomène s'explique par une interruption anticipée de la vibration des [[corde vocale|cordes vocales]] en fin d'[[énoncé]]. Comme la sonorité des consonnes repose précisément sur la présence de ces vibrations, le résultat est de transformer les consonnes sonores en sourdes.
Le dévoisement final s'observe notamment :
* dans plusieurs [[langues germaniques]] : [[allemand]], [[néerlandais]], [[afrikaans]] et [[frison (langue)|frison]]
* dans la majorité des [[langues slaves]]
* en [[occitan]] et en [[catalan]], ainsi que jadis en [[ancien français]]
* en [[breton]]
* en [[turc]] (partiellement).
L'opposition de voisement évoquée ci-dessus doit s'entendre au sens large : en phonétique articulatoire, la distinction des deux séries de consonnes, basée sur la vibration ou non des [[cordes vocales]], peut s'accompagner d'une différence de [[tension (phonétique)#Tension consonantique|tension consonantique]], c'est à dire de force avec laquelle s'articule la consonne. Dans certaines langues, telles que souvent les langues germaniques, la différence de tension peut devenir dominante par rapport à celle de sonorité. On continue cependant de parler de ''dévoisement'', bien que le terme de ''durcissement'' puisse être alors plus adapté.
Selon les langues concernées, ce phénomène peut ou non se traduire dans l'[[orthographe]].
== Dans les langues germaniques ==
En [[allemand]], le dévoisement final des [[occlusive]]s et [[fricative]]s sonores est une règle phonologique fondamentale, et, pour l'observateur naïf, une des caractéristiques les plus saillantes de l'« accent allemand ». Quelques exemples tirés de la [[déclinaison]] de l'[[adjectif]], opposant une forme à finale assourdie et une où l'ajout d'un suffixe permet le maintien de la consonne sonore :
* ''lieb'' {{MSAPI|'|l|i|ː|p}} ~ ''liebe'' {{MSAPI|'|l|i|ː|b|ə}} « cher »
* ''hold'' {{MSAPI|'|h|ɔ|l|t}} ~ ''holde'' {{MSAPI|'|h|ɔ|l|d|ə}} « gracieux »
* ''klug'' {{MSAPI|'|k|ʰ|l|u|ː|k}} ~ ''kluge'' {{MSAPI|'|k|ʰ|l|u|ː|g|ə}} « intelligent »
* ''brav'' {{MSAPI|'|b|ʁ|ɑ|ː|f}} ~ ''brave'' {{MSAPI|'|b|ʁ|ɑ|ː|v|ə}} « gentil, brave »
* ''hilflos'' {{MSAPI|'|h|ɪ|l|f|l|o|ː|s}} ~''hilflose'' {{MSAPI|'|h|ɪ|l|f|l|o|ː|z|ə}} « désemparé »
La règle est générale et s'applique aussi bien aux mots d'emprunts : ''job'' {{MSAPI|'|ʤ|ɔ|p}} « petit boulot, job » ~ ''jobben'' {{MSAPI|'|ʤ|ɔ|b|ǝ|n}} « faire des petits boulots » . L'orthographe n'en tient pas compte et maintient la consonne sonore, préservant ainsi l'unité visuelle des mots dans leur [[flexion (linguistique)|flexion]].
Le [[néerlandais]] suit la même règle phonologique. Cependant, il tient compte partiellement du dévoisement final dans son orthographe : ''v'' et ''z'' sont régulièrement changés en ''f'' et ''s'' en fin de [[morphème]]. En revanche, ''b'', ''d'', ''g'' ne sont pas substitués par leurs équivalents sourds ''p'', ''t'' et ''ch''. Quelques exemples tirés de la formation du pluriel :
* ''rib'' {{MSAPI|'|r|ɪ|p}} « côte (os) » ~ pl. ''ribben'' {{MSAPI|'|r|ɪ|b|ə|(|n|)}}
* ''hand'' {{MSAPI|'|h|ɑ|n|t}} « main » ~ pl. ''handen'' {{MSAPI|'|h|ɑ|n|d|ə|(|n|)}}
* ''dief'' {{MSAPI|'|d|i|ː|f}} « voleur » ~ pl. ''dieven'' {{MSAPI|'|d|i|ː|v|ə|(|n|)}}
* ''huis'' {{MSAPI|'|h|œ|ʏ|s}} « maison » ~ pl. ''huizen'' {{MSAPI|'|h|œ|ʏ|z|ə|(|n|)}}
* ''dag'' {{MSAPI|'|d|ɑ|x}} « jour » ~ pl. ''dagen'' {{MSAPI|'|d|a|ː|ɣ|ə|(|n|)}}
L'[[afrikaans]], qui s'est développé en [[Afrique du Sud]] à partir du néerlandais, a hérité de la règle ; cependant, comme il a éliminé les consonnes {{SAPI|z}} et {{SAPI|ɣ}} dans son évolution, elle se limite aux trois premiers des cas présentés ci-dessus.<ref>À noter qu'en afrikaans, le son {{SAPI|v}} se transcrit ''w'' et non ''v'' comme en néerlandais. En afrikaans, ''v'' vaut {{SAPI|f}}.</ref>
Le [[frison (langue)|frison]] comporte la même règle de dévoisement final des occlusives et fricatives, qui s'y est développée à date récente, et reste absente de certains dialectes du frison septentrional<ref>Jarich Hoekstra et Peter Meijes Tiersma, « Frisian », dans {{ouvrage
|éditeur=Routledge
|collection=Routledge language family descriptions
|titre=The Germanic Languages
|auteurs = Ekkehard König (dir.), Johan van der Auwera (dir.)
|langue=anglais
|lien langue={{en}}
|lieu=London
|année=1994
|publi=2002
|pages=631
|format=broché
|isbn=0-415-28079-6
|isbn2=978-0-415-28079-2
|passage=511 & 529
}}</ref>.
L'[[anglais]] et les [[langues scandinaves]] ne connaissent pas le dévoisement final. Le [[yiddish]] descend de dialectes du [[moyen haut-allemand]], qui le pratiquaient, mais l'évolution de la langue l'a fait disparaître, de sorte que le yiddish oppose à nouveau consonnes sourdes et sonores en finale<ref>Neil G. Jacobs, Ellen F. Prince et Johan van der Auwera, « Yiddish », dans {{ouvrage
|éditeur=Routledge
|collection=Routledge language family descriptions
|titre=The Germanic Languages
|auteurs = Ekkehard König (dir.), Johan van der Auwera (dir.)
|langue=anglais
|lien langue={{en}}
|lieu=London
|année=1994
|publi=2002
|pages=631
|format=broché
|isbn=0-415-28079-6
|isbn2=978-0-415-28079-2
|passage=394 & 399
}}</ref>.
== Dans les langues slaves ==
La majorité des [[langues slaves]] modernes pratiquent le dévoisement final ; font exception l'[[ukrainien]] et les différentes formes du [[diasystème slave du centre-sud]] ([[croate]], [[bosnien]], [[serbe]] et [[monténégrin]]). Les orthographes n'en tiennent pas compte et indiquent la consonne sourde ou sonore sous-jacente [[morphophonologie|morphophonologiquement]].
Dans les groupes de mots, les traitements phonétiques peuvent varier. En russe, l'assourdissement se produit devant [[voyelle]] ou [[sonante]] : ''кровь'' {{MSAPI|'|k|r|ɔ|f|ʲ}} « sang » ~ ''кровь идёт'' {{MSAPI|'|k|r|ɔ|f|ʲ|ɪ|'|d|ʲ|ɔ|t}} « le sang coule », ''народ'' {{MSAPI|n|ɐ|'|r|ɔ|t}} « peuple » ~ ''народ любит'' {{MSAPI|n|ɐ|'|r|ɔ|t|'|l|ʲ|u|b|ʲ|ɪ|t}} « le peuple aime ». En polonais, il existe deux usages, celui de [[Varsovie]] qui use de la sourde comme le russe : ''ród'' {{MSAPI|'|r|u|t}} « gens » ~ ''ród ludzski'' {{MSAPI|'|r|u|t|'|l|u|ʦ|k|i}} « genre humain », ''bok'' {{MSAPI|'|b|ɔ|k}} « côté » ~ ''bok lewy'' {{MSAPI|'|b|ɔ|k|'|l|ɛ|v|ɨ}} « côté gauche », et celui de [[Cracovie]], qui dans ces cas neutralise au contraire l'opposition de voisement au profit de la sonore : ''ród'' {{MSAPI|'|r|u|t}} ~ ''ród ludzski'' {{MSAPI|'|r|u|d|'|l|u|ʦ|k|i}}, ''bok'' {{MSAPI|'|b|ɔ|k}} ~ ''bok lewy'' {{MSAPI|'|b|ɔ|g|'|l|ɛ|v|ɨ}}.<ref>{{ouvrage
|éditeur=Klincksieck
|titre=Grammaire comparée des langues slaves
|volume=I
|titre volume=Phonétique
|auteur=André Vaillant
|langue=français
|lien langue={{fr}}
|lieu=Paris
|année=1950
|format=19 cm
|passage=208-209
}}</ref>
== Dans les langues romanes ==
L'[[occitan]], dans les dialectes qui conservent les consonnes finales dans la prononciation, observe le dévoisement final, qui se retrouve dans l'orthographe de la [[norme classique de l'occitan]]. Il se manifeste par exemple au masculin de nombreux noms et adjectifs auxquels correspondent des féminins à consonne sonore (le voisement étant préservé par l'ajout d'un ''a'')<ref>La prononciation indiquée est celle du [[languedocien (dialecte)|languedocien]].</ref> :
* ''lop'' {{MSAPI|'|l|u|p}} « loup » ~ ''loba'' {{MSAPI|'|l|u|b|ɔ}} « louve »
* ''polit'' {{MSAPI|p|u|'|l|i|t}} « joli » ~ ''polida'' {{MSAPI|'|p|u|'|l|i|d|ɔ}} « jolie »
* ''amic'' {{MSAPI|a|'|m|i|k}} « ami » ~ ''amiga'' {{MSAPI|a|'|m|i|g|ɔ}} « amie »
* ''freg'' {{MSAPI|'|f|r|e|t͡ʃ}} « froid » ~ ''freja'' {{MSAPI|'|f|r|e|d͡ʒ|ɔ}} « froide »
* ''nus'' « nu » {{MSAPI|'|n|y|s}} ~ ''nusa'' {{MSAPI|'|n|y|z|ɔ}} « nue »
La consonne {{SAPI|v}} fait exception en ce qu'elle se [[vocalisation|vocalise]] en position finale, formant [[diphtongue]] avec la voyelle précédente, plutôt que de s'assourdir : ''nòu'' « neuf » {{MSAPI|'|n|ɔ|u}} ~ ''nòva'' « neuve » {{MSAPI|'|n|ɔ|v|ɔ}}.
Le [[catalan]] connait un phénomène similaire, compliqué cependant par un règle supplémentaire de [[lénition]] des [[occlusive]]s sonores en [[fricative]]s entre voyelles. L'orthographe des consonnes finales n'en tient pas systématiquement compte et se base sur des principes plus [[étymologie|étymologiques]]. Quelques exemples<ref>La prononciation indiquée est celle du catalan oriental. Exemples tirés de : {{fr}}{{ca}}''Dictionnaire compact catalan-français, français-catalan = Diccionari compact català-francès, francès-català'', Larousse, Paris, 2000, 21 cm {{ISBN|2-03-540039-2}}.</ref> :
* ''corb'' {{MSAPI|'|k|o|ɾ|p}} « courbe (m.) » ~ ''corba'' {{MSAPI|'|k|o|ɾ|b|ə}} « courbe (f.) »
* ''tub'' {{MSAPI|'|t|u|p}} « tube » ~ ''tuba'' {{MSAPI|'|t|u|β|ə}} « tuba, trompe »
* ''llop'' {{MSAPI|'|ʎ|o|p}} « loup » ~ ''lloba'' {{MSAPI|'|ʎ|o|β|ə}} « louve »
* ''verd'' {{MSAPI|'|b|ɛ|ɾ|t}} « vert » ~ ''verda'' {{MSAPI|'|b|ɛ|ɾ|d|ə}} « verte »
* ''fred'' {{MSAPI|'|f|r|ɛ|t}} « froid » ~ ''freda'' {{MSAPI|'|f|r|ɛ|ð|ə}} « froide »
* ''perdut'' {{MSAPI|p|ə|ɾ|'|d|u|t}} « perdu » ~ ''perduda'' {{MSAPI|p|ə|ɾ|'|d|u|ð|ə}} « perdue »
* ''llarg'' {{MSAPI|'|ʎ|a|ɾ|k}} « long » ~ ''larga'' {{MSAPI|'|ʎ|a|ɾ|g|ə}} « longue »
* ''càstig'' {{MSAPI|'|k|a|s|t|i|k}} « punition, châtiment » ~ ''castigar'' {{MSAPI|k|ə|s|t|i|'|ɣ|a}} « punir, châtier »
* ''amic'' {{MSAPI|ə|'|m|i|k}} « ami » ~ ''amiga'' {{MSAPI|ə|'|m|i|ɣ|ə}} « amie »
* ''lleig'' {{MSAPI|'|ʎ|e|t͡ʃ}} « laid » ~ ''lletja'' {{MSAPI|'|ʎ|e|d͡ʒ|ə}} « laide »
* ''roig'' {{MSAPI|'|r|ɔ|t͡ʃ}} « rouge (m.) » ~ ''roja'' {{MSAPI|'|r|ɔ|ʒ|ə}} « rouge (f.) »
* ''francès'' {{MSAPI|'|f|r|ə|n|s|ɛ|s}} « français » ~ ''francesa'' {{MSAPI|'|f|r|ə|n|s|ɛ|z|ə}} « française »
La règle de vocalisation de ''v'' finale y est également active : ''blau'' {{MSAPI|'|b|l|a|u}} « bleu » ~ ''blava'' {{MSAPI|'|b|l|a|v|ə}} « bleue ».
L'[[ancien français]] suivait également une règle de dévoisement final, qui pouvait apparaître dans l'écriture (mais pas systématiquement). Elle se remarque notamment dans la [[dérivation lexicale]]<ref>Exemples tirés de : {{ouvrage
|éditeur=Larousse
|collection=Trésors du français
|titre=Dictionnaire de l'ancien français : le Moyen Âge
|auteur=Algirdas Julien Greimas
|langue=français
|lien langue={{fr}}
|lieu=Paris
|année=1994
|pages=630
|format=24 cm
|isbn=2-03-340327-0
}}.</ref> :
* ''corp'' ou ''corb'' ~ ''corbel'' (« corbeau » dans les deux cas)
* ''vert'' ~ ''verdoier''
* ''lonc'' ou ''long'' ~ ''longuet''
* ''nuef'' ~ ''novel'' (« neuf » ~ « nouveau »)
* ''crois'' ~ ''croisier'' (« croix » ~ « croiser »)
Le dévoisement final a disparu du français moderne, suite d'une part à la chute de la majorité des anciennes consonnes finales, suite d'autre part à l'[[amuïssement]] du [[e caduc]] qui a exposé toute une série de nouvelles consonnes en finale, sourdes comme sonores. Il en reste cependant quelques traces :
* dans l'alternance morphologique de ''f'' et ''v'' (ex. ''neuf'' ~ ''neuve'', ''vif'' ~ ''vive'')
* dans la [[liaison (linguistique)|liaison]], lorsqu'elle fait réapparaître d'anciennes occlusives, lesquelles demeurent sourdes ; on l'observe essentiellement dans la liaison en [t] (ex. ''grand homme'', ''prend-il''), marginalement dans la liaison en [k], aujourd'hui obsolète (ex. ''sang impur'', ''long étang'' dans une diction traditionnelle)<ref>{{ouvrage
|éditeur=Duculot
|titre=[[Le Bon Usage|Le bon usage]]</i>, 12{{e}} éd. refondue par [[André Goosse]]<i>
|langue=français
|auteur=[[Maurice Grevisse]]
|lieu=Paris
|lien langue={{fr}}
|année=1993
|pages=1762
|isbn=2-8011-0042-0
|passage=47
}}
</ref>. En revanche, les fricatives sont sonores en liaison, qu'il s'agisse de la liaison courante en [z] (ex. ''gros homme'', ''deux enfants'') ou de celle rare en [v] dans certains expressions figées (''neuf heures'', ''neuf ans'').
* dans la prononciation de ''six'' et ''dix'' avec un [s] sourd final à la pause, lequel se sonorise en [z] en liaison.
== En breton ==
En [[breton]], les occlusives et fricatives sonores s'assourdissent systématiquement en finale absolue, c'est à dire à la fin d'un mot placé en fin de [[syntagme]] - ce qui comprend les mots cités isolément, ex. : ''bagad'' {{MSAPI|'|b|ɑ|ː|g|a|t}} « troupe », ''laezh'' {{MSAPI|'|l|ɛ|ː|s}} « lait ».
Elles s'assourdissent également devant une consonne sourde, par [[assimilation (phonétique)|assimilation]] régressive de sonorité. Ex. : ''ur bagad kaer'' {{MSAPI|ø|r|'|b|ɑ|ː|g|a|t|'|k|a|e|r}} « une belle troupe », ''laezh trenk'' {{MSAPI|l|ɛ|ː|s|'|t|r|ɛ̃|ŋ}} « du lait tourné ».
Elles se maintiennent en revanche en contexte sonore, c'est à dire lorsqu'elles sont suivie d'une autre consonne sonore ou d'une voyelle. Ex. : ''ur bagad bihan'' {{MSAPI|ø|r|'|b|ɑ|ː|g|a|d|'|b|i|ã|n}} « une petite troupe », ''laezh ar vuoc'h'' {{MSAPI|'|l|ɛ|ː|z|a|r|'|v|y|ɔ|x}} « le lait de la vache ».<ref>{{ouvrage
|éditeur=Mouladurioù Hor Yezh
|titre=Petite grammaire du breton moderne, </i>3{{e}} éd.<i>
|auteur=Yann Desbordes
|langue=français
|lien langue={{fr}}
|lieu=Lesneven
|année=1999
|pages=123
|format=broché
|isbn=2-86863-052-9
|passage=108-109
}}</ref>
== En turc ==
Le [[turc]] n'admet comme [[consonne occlusive|occlusives]] et [[consonne affriquée|affriquées]] en position finale que les sourdes {{SAPI|p}}, {{SAPI|t}}, {{SAPI|ʧ}}, et {{SAPI|k}}, écrites ''p, t, ç, k''. Lors de l'ajout d'un suffixe commençant par une voyelle, elles se sonorisent en {{SAPI|b}}, {{SAPI|d}}, {{SAPI|ʤ}}, et {{SAPI|j}} ou rien, écrites ''b, d, c, ğ'' (dans ce dernier cas, il y a aussi [[lénition]]) ; il s'agit d'un phénomène d'[[alternance consonantique]], qui peut s'illustrer par la formation de l'[[accusatif]]. Le phénomène est régulier dans les polysyllabes :
* ''kitap'' « livre » ~ acc. ''kitabı''
* ''damat'' « gendre » ~ acc. ''damadı''
* ''ağaç'' « arbre » ~ acc. ''ağacı''
* ''ayak'' « pied » ~ acc. ''ayağı''
Il dépend du mot concerné pour les monosyllabes :
* ''dip'' « fond » ~ acc. ''dibi'' mais ''tüp'' « tube » ~acc. ''tüpü''
* ''ad'' « nom » ~ acc. ''adı'' mais ''at'' « cheval » ~ acc. ''atı''
* ''taç'' « couronne » ~ acc. ''tacı'' mais ''haç'' « crucifix » ~ acc. ''haçı''
* ''çok'' « beaucoup » ~ acc. ''çoğu'' mais ''kök'' « racine » ~ acc. ''kökü''
Le dévoisement final turc n'affecte pas les [[consonne fricative|fricatives]] :
* ''ev'' « maison » ~ acc. ''evi''
* ''göz'' « œil » ~ acc. ''gözü''
L'orthographe tient généralement compte du phénomène dans les mots proprement turcs. Dans les [[années 1950]], il exista une mode orthographique consistant à écrire comme sonores les consonnes finales soumises à alternance, sans naturellement que la prononciation en soit affectée. Cette pratique ne s'est pas imposée. Dans les [[emprunt lexical|mots d'emprunt]] cependant, les occlusives sonores étymologiques en finale peuvent se conserver à l'écrit, mais elles sont réalisées comme sourdes dans la prononciation courante.<ref>{{ouvrage
|éditeur=Oxford University Press
|titre=Turkish grammar, </i>2{{e}} éd.<i>
|auteur=Geoffrey L. Lewis
|langue=anglais
|lien langue={{en}}
|lieu=Oxford
|année=2000
|pages=300
|isbn=0-19-870036-9
|passage=10-11
}}</ref>
== Notes et références ==
<references />
== Articles connexes ==
* [[voisement]]
* [[archiphonème]]
* [[phonotactique]]
* [[prononciation de l'allemand]]
* [[prononciation du néerlandais]]
[[Catégorie:Modification phonétique]]
[[Catégorie:Phonétique des consonnes]]
[[Catégorie:Phonologie]]
[[de:Auslautverhärtung]]
[[en:Final obstruent devoicing]]
[[nl:Auslautverhärtung]]