Dassault Rafale
52044
31846443
2008-07-24T11:09:22Z
Kelson
678
/* Premières unités opérationnelles */
{{Infobox Avion militaire|nom=[[Image:Rafale Logo.jpg|150px]]
|image=Rafale-060427-N-2959L-196.jpg
|type= [[Avion multirôles]]
|constructeur= [[Image:Flag of France.svg|20px]] [[Dassault Aviation]]
|premiervol= {{date|4|juillet|1986|en aéronautique}}
|miseenservice= [[18 mai]] [[2001 en aéronautique|2001]]
|dateretrait= Toujours en service
|investissement= 33 milliards d'[[euro]]s pour la totalité du programme
|coûtunitaire= entre 47 et 50 millions d'euros<br />(53 pour le standard F3+)
|nombreconstruit=
|équipage= 1 pilote (monoplace) + 1 pilote navigateur (biplace)
|nombredemoteur= 2
|typedemoteur= [[turboréacteur]] avec post-combustion
|moteur= [[Snecma M88]]-2
|puissanceunitaire= 48,7 k[[Newton (unité)|N]] à sec, et 72,9 kN avec PC
|plan3vues=Rafale 3-vues.jpg
|envergure= 10,9
|longueur= 15,3
|hauteur= 5,34
|surfaceaile= 46
|masseàvide= Rafale C : 9 060 kg, Rafale M : 9670 kg, Rafale B : 9 800
|masseavecarme= 23 700
|carburant=interne : 4 800 kg, externe: 4 800 kg
|massemaxi= 24 500
|vitessemaxi= 2 170
|vitessemaximach= 1.8
|plafond= 16 750
|vitesseascens= 18 000
|rayonaction= haute altitude : 1 850 km<br />basse altitude : 1 090
|facteurdecharge=+9 g / -3,2 g
|armeprincipale= 1 [[Canon (artillerie)|canon]] [[Nexter 30|Giat DEFA 30M 791B]] de 30 mm
|armeaux= 9 500 kg de [[#Armement et profils de mission|différents types de missiles ou de bombes]]
|avionique= [[#Capteurs|Voir la section concernée]]}}
Le '''Dassault Rafale''', est un [[avion militaire]] [[France|français]] [[avion multirôles|multirôles]] conçu et produit par les Avions Marcel Dassault-Bréguet Aviation (AMD-BA, aujourd'hui [[Dassault Aviation]]). Cet ambitieux programme d'uniformisation des [[armée française|Armées françaises]] vise, à l'horizon 2025-2030, à remplacer les 5 types d'aéronefs en service dans l’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] et la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] françaises.
== Historique ==
=== La valse-hésitation de l’avion de combat lourd français (1963-1975) ===
L’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] et, dans une moindre mesure, la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] françaises ont toujours rêvé d’acquérir un avion de combat lourd biréacteur. Au cours des années [[1963]]-[[1979]], Dassault-Bréguet (aujourd’hui [[Dassault Aviation]]), le seul constructeur aéronautique français dans le domaine des avions de combat, réalise plusieurs prototypes répondant aux souhaits versatiles de l’État-major<ref>En [[1975]], selon le Parlement français, le coût total des programmes d’avions et de moteurs annulés de [[1960]] à [[1975]] se monte à environ 2 milliards de francs (soit 1,2 milliard d'euros au cours [[2006]]). L'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] française estime dans un rapport {{numéro}}2815 du 21 avril [[1977]] de la Commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation des fonds publics alloués aux entreprises privées ou publiques de construction aéronautique que {{citation|au cours de la dernière décennie, l’État-major a fait preuve, en matière d’aéronautique militaire, d’une certaine irrésolution, qui explique les remises en cause successives de programmes d’avions d’armes}}</ref>. {{citation|Contrairement à une opinion répandue}}, estime l'historien Claude Carlier, [[Professeur|universitaire]] à la [[Sorbonne]] et président d'un [[think tank]], l'Institut d'histoire des conflits contemporains (IHCC)<ref>Claude Carlier, ''L’Aéronautique française 1945-1975'', Lavauzelle, Panazol, 1983 {{ISBN|2-7025-0034-X}}</ref>, {{citation|il n’apparaît pas que l’État-major ait commandé des prototypes pour faire seulement tourner les bureaux d’études. Il a, au contraire, systématiquement envisagé une fabrication en série d’appareils dont il comptait bien s’équiper. Toutefois, il faut remarquer que tous les appareils commandés sur son initiative ont été abandonnés […], généralement pour des motifs financiers, alors que certains étaient réussis technologiquement.}}
Les dirigeants français ne sont pas exempts de reproches lorsqu'ils reportent les commandes à cause du contexte électoral, économique ou social, comme on le verra plus bas. {{citation|D’un autre côté, les hommes politiques ne savent plus qui croire lors des changements à la tête des armées quand des demandes contradictoires leur sont présentées. En effet, aux divers changements de chefs d’État-major<ref>De [[1956]] à [[1975]], L’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] a connu 8 chefs d’État-major, soit une moyenne de deux ans et demi par titulaire du poste</ref> correspond souvent une nouvelle conception des missions. Une nouvelle fois, les programmes à l’étude ou en expérimentation sont soit modifiés, soit purement et simplement annulés}}.<ref>Selon [[Jacques Chirac]], « la grande faiblesse de notre système, c’est que les chefs d’État-major ne restent que deux ou trois ans. C’est un système pervers. Chaque chef d’État-major arrive avec l’idée que ce qui a été fait par son prédécesseur est une erreur. Cela ressemble à une caricature, mais c’est la vérité. », cité dans Claude Carlier, ''Marcel Dassault : la légende d'un siècle'', Perrin, Paris, 2002 {{ISBN|2-262-01928-2}}</ref>
D'autres experts, comme Pierre Marion, ancien directeur du [[Direction générale de la sécurité extérieure|service de renseignements extérieur français]], pointent du doigt {{citation|les connivences qui se créent entre firmes d’une part, ingénieurs d’État et officiers d’autre part [et qui] constituent un réseau occulte détournant les processus de décision}}.<ref>Pierre Marion, ''Le pouvoir sans visage : le complexe militaro-industriel'', Librairie générale française, coll. « Le Livre de Poche », Paris, 1990 {{ISBN|2-253-05541-7}}</ref>
==== L’intercepteur privilégié (1963-1973) ====
Ainsi, en [[1963]], pour l’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] française<ref>Comme d'ailleurs pour l'[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] depuis décembre [[1960]] avec le lancement de sa compétition BR-3 en faveur d'un aéronef ADAV ou ADAC, abandonnée en [[1962]]</ref>, il s’agit de posséder un [[Avion d'interception|avion d’interception]] monoplace biréacteur de pénétration à basse altitude tous temps, capable d'interceptions à vitesse [[supersonique]] et apte à s'affranchir des longues pistes bétonnées vulnérables aux attaques des avions du [[Pacte de Varsovie]]. Avec une vitesse d'approche inférieure à 140 nœuds (260 km/h), le prototype Mirage F2 à aile fixe en flèche<ref>L’aile en flèche est, à l’époque, la seule formule autorisant l'adoption de volets hypersustentateurs</ref>, lancé au cas où les prototypes [[Dassault Mirage IIIV|Mirage Balzac V et Mirage IIIV]] à décollage et atterrissage verticaux ([[ADAV]]) développés en [[1960]] ne donneraient pas satisfaction, répond à ces spécifications. Ce chasseur de moyen tonnage (9,5 t à vide, 18 t à pleine charge) effectue son 1{{er}} vol le 12 juin [[1966]] avant d’être préféré en [[1973]] au plus léger [[Dassault Mirage F1|Mirage F1]] développé sur fonds propres par Dassault-Bréguet et qui devait être équipé du nouveau réacteur [[Snecma M53]]<ref>Conçu entre [[1967]] et [[1969]], le M53 démarre ses essais à partir du 18 juillet [[1973]] sur banc d'essai volant Aérospatiale [[Caravelle (aviation)|Caravelle]] et les expérimentations à vitesse supersonique sur Dassault Mirage F1 le 22 décembre [[1974]]. Dès le 16 mars [[1973]], le gouvernement français décide le lancement du Mirage F1 équipé du Snecma M53 en vue de la compétition européenne l'opposant au Y[[General Dynamics F-16 Falcon|F-16]] américain. Finalement, ce réacteur, destiné aux [[dassault Mirage F1|Mirage F1]], [[Dassault Mirage G|G8]], [[Dassault Mirage 4000|4000]] et [[Dassault Mirage 2000|2000]] n'équipera que ce dernier et le [[General Dynamics F-16 Falcon|F-16]] sera choisi par 4 nations européennes. Des études exhaustives de l'histoire des moteurs Snecma par Gérard Hartmann sont à {{lire en ligne|lien=http://www.hydroretro.net/etudegh/index.html}}</ref>
==== Le baroud d’honneur des Mirage F2 et G (1964-1972) ====
Les demandes changent à nouveau en [[1964]]. Pour l’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]], la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] françaises, voire la [[Royal Air Force]]<ref>Un protocole d'accord franco-britannique signé le 17 mai [[1965]] à Londres concerne la construction d’un avion à [[géométrie variable]] Anglo-French Variable Geometry (AFGV) en versions de supériorité aérienne pour la [[France]] et de pénétration pour le [[Royaume-Uni]]... mais aussi une coopération sur l'avion d'attaque [[SEPECAT Jaguar|Jaguar]] et le supersonique commercial [[Concorde]]</ref>, il s’agit d’acquérir un appareil à [[géométrie variable]], technologie alors à la mode (voir par exemple le [[General Dynamics F-111|F-111]] américain). Dérivé du Mirage F2, le [[Dassault Mirage G|Mirage G4]] biréacteur ([[SNECMA Atar]] 9 K 50 ou Pratt & Whitney/Snecma TF-306<ref>Un accord de décembre [[1959]] autorise Pratt & Whitney à prendre une participation de 10,9 % du capital de la [[Snecma]], qui accède aux licences de fabrication de tous les turboréacteurs existants à l’époque. Il permet à celle-ci de travailler sur le TF-30 à double flux, devenant le TF-306 de 10 tonnes de poussée</ref>) est [[Avion multirôle|multirôle]] puisqu'il est destiné à des missions de [[reconnaissance]], d'attaque et de [[guerre électronique]] lointaine (RAGEL) soit, sous-entendu, de bombardement stratégique nucléaire ou d'escorte des [[Dassault Mirage IV|Mirage IV]]. Il effectue son 1{{er}} vol le 18 mars [[1967]] avant d’être abandonné l’année suivante<ref>Pour des raisons financières, malgré le lot de seulement 60 appareils de série à l'horizon [[1973]]</ref>.
En [[1970]], l'État-major modifie une nouvelle fois ses demandes au profit d’un [[Avion d'interception|avion d’interception]] biréacteur moins performant, le [[Dassault Mirage G|Mirage G8]], qui effectue son 1{{er}} vol le 8 mai [[1971]] (biplace) puis le 13 juillet [[1972]] (monoplace). En mai 1972, s’apercevant que la flèche variable n’est intéressante que pour les missions de pénétration à basse altitude, ce dernier abandonne le programme et rédige la fiche programme de l'Avion de Combat du Futur (ACF).
En [[1970]], la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] estime à 2,3 milliards de francs sur 10 ans le coût de l'annulation successive des différents programmes.<ref>Soit 2,19 milliards d'euros au cours [[2006]]</ref>
==== Les vicissitudes du programme français ACF (1972-1975) ====
L'ACF de supériorité aérienne [[Avion multirôle|multirôle]] est destiné à assurer à l'horizon [[1990]] la succession du [[Dassault Mirage III|Mirage III]], du [[Dassault Mirage F1|Mirage F1]], du Mirage IV et du [[SEPECAT Jaguar|Jaguar]], dont la version navalisée n'a pas convaincu<ref>Y compris par AMD-BA, qui constate que le Jaguar M 05 est abandonné {{citation|suite aux limites opérationnelles de l’appareil sur porte-avions}}</ref> pour remplacer les [[Vought F-8 Crusader|F-8(FN)''Crusader'']].
L’ACF offre le choix entre deux projets à [[aile delta]], entrées d'air semi-circulaire, commandes de vol électriques et utilisation de [[matériaux composites]] (carbone) : le monoréacteur [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]]<ref>Dénommé successivement ''Super Mirage III'', ''Mini-Mirage'' (MiMi), ''Delta 1000'' et ''Delta 2000''</ref> et le biréacteur lourd [[Dassault Mirage 4000|Super Mirage 4000]], équivalent au [[McDonnell Douglas F-15 Eagle|F-15 ''Eagle'']] et qui possède des [[Plan canard|plans canard]] et a cette fois-ci clairement la préférence de l'État-major.
En juin [[1975]], la construction des prototypes, pourtant quasiment achevée, est stoppée devant l’ampleur financière du programme ACF. En juillet, l’État-major demande le retour à la supériorité aérienne, donc à un [[avion d'interception]]<ref>Alors que le projet ACX donnait, à l'inverse, la priorité à l'attaque par rapport à l'interception</ref> doté d'un radar simplifié. En décembre, le [[président de la République française]] [[Valéry Giscard d'Estaing]]<ref>Conseil de Défense du 12 décembre [[1975]]</ref> décide de financer le Mirage 2000 et laisse à l’avionneur le soin de développer sur fonds propres en vue d’exportations<ref>En fait, le [[Président de la République française|président de la République]] estime que le Mirage 2000 a plus de chances à l'export, ce qui sera vérifié. Une constante veut, en effet, qu'un avion de combat n'est commandé à l'export qu'après sa mise en service dans son pays d'origine. Étant donné que l'avion de supériorité aérienne n’intéresse que les armées de l'Air de premier ordre et/ou dotées de budgets d'acquisition conséquents ou alors alliées de l'Occident (Royal Saudi Air Force, Iraqi Air Force), le Mirage 4000 ne pouvait être qu'une « niche », qui se restreindra. En premier lieu avec l'adoption dès [[1975]] par la Royal Saudi Air Force de 72 [[Panavia Tornado]], bien que, selon certaines sources, la RSAF aurait cependant financé le prototype [[Dassault Mirage 4000|Mirage 4000]] puis de 153 [[McDonnell Douglas F-15 Eagle|F-15]]S ''Peace Sun IX'' suivis, dès [[1976]], par un nombre indéterminé de F-15I « Baz » pour la Israeli Air Force et enfin de 223 F-15J ''Peace Eagle'' par la Japan Air Self-Defense Force</ref> le Super Mirage 4000 avec l'aide des équipementiers, l'État « prêtant » parcimonieusement les réacteurs. Le premier effectue son vol d’essai le 10 mars [[1978]], le second le 9 mars [[1979]], tous deux motorisés par le [[Snecma M53]].
=== Une coopération européenne ? (1977-1985) ===
En décembre [[1977]], l’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] demande à la Direction des constructions aéronautiques du [[Ministère de la Défense (France)|ministère de la Défense français]] de conduire une réflexion sur un Avion de Combat Tactique (ACT) éventuellement construit en coopération.
Huit années (1977-1985) sont nécessaires à la [[France]], à la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]] et au [[Royaume-Uni]] pour s'entendre sur des besoins communs, sur un calendrier et sur la configuration technique de l'avion de combat européen.<ref>Hélène Masson, « Le JSF/F-35 en Europe : le prix du pragmatisme », dans Fondation pour la recherche stratégique, ''Annuaire Stratégique et Militaire 2004'', Odile Jacob {{ISBN|2-7381-1301-X}} {{lire en ligne|lien=http://www.frstrategie.org/barreCompetences/DEFind/articlejsf-hm.pdf}}</ref>
==== Des besoins différents mais encore compatibles (1977-1979) ====
Dès 1977, les industriels [[Dassault Aviation|AMD-BA]] et [[Dornier]], qui avaient collaboré sur l'[[avion de patrouille maritime]] [[Bréguet Atlantic]] comme sur l'[[avion d'entraînement]] [[Alpha Jet]], s'entendent sur une future coopération, toutefois sans appui de leurs gouvernements respectifs. Finalement, des discussions tripartites à plus haut niveau s'engagent sur les besoins : un chasseur-bombardier pour la [[France]], un intercepteur destiné à succéder aux [[McDonnell Douglas F-4 Phantom II|F-4]] pour la RFA et le Royaume-Uni. Rapidement, ce dernier, qui a décidé le développement d'une version d'interception à long rayon d'action (Air Defense Version) du [[Panavia Tornado|Tornado]] pour remplacer ses [[SEPECAT Jaguar|Jaguar]], semble se rapprocher des vues françaises.
AMD-BA obtient un premier marché d'étude le 30 octobre [[1978]] pour l'étude d'un appareil de défense aérienne et d'attaque destiné à l’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] puis un second pour un appareil destiné à la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] française, l'Avion de Combat Marine (ACM) le 22 décembre 1978. À partir de cette date, l'[[Office national d'études et de recherches aérospatiales|ONERA]] étudie en soufflerie la manœuvrabilité et l'aérodynamique du « projet Rapace ».
Les études françaises comme bipartites (European Combat Fighter) se poursuivent pour aboutir à la suite d'un colloque d'octobre [[1979]] à Bruxelles, au choix par les aviations militaires d'Europe de l'Ouest et les industriels ([[Dassault Aviation|AMD-BA]], [[Messerschmitt-Bölkow-Blohm|MBB]], [[BAe Systems|British Aerospace]]) d'un biréacteur multirôle à [[aile delta]], équipé de [[Plan canard|plans canard]] et de commandes électriques, d'une vitesse de [[Nombre de Mach|Mach]] 2, d'un plafond de {{formatnum:15000}} mètres… et devant être disponible en [[1992]].
==== Trois démonstrateurs pour chaque pays (1980-1982) ====
Cependant, des divergences se font déjà jour sur la masse de l'appareil, sa motorisation et, dans une moindre mesure, son avionique :
* pour la [[France]], un appareil de 8,5 tonnes propulsé par 2 [[Snecma M88]] ;
* pour la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]], un appareil de 9 tonnes propulsé par 2 [[General Electric Aircraft Engines|General Electric]] F404 ;
* pour le [[Royaume-Uni]], un appareil de 12,5 tonnes compensant son éloignement du champ de bataille continental et propulsé par deux [[Turbo-Union]] RB-199.
Ainsi, trois maquettes 1/1 statiques sont présentées aux salons aéronautiques :
* l'Avion de Combat Tactique-92 (ACT 92) de AMD-BA, l'un à aile haute et double [[Dérive (aileron)|dérive]], l'autre à aile basse en double flèche et [[Plan canard|plans canard]] (au design proche du [[Dassault Mirage 4000|Mirage 4000]]) au 13{{e}} salon IFA de [[Hanovre]] de [[1980]] ;
* le Taktisches Kampf Flugzeug-90 (TFK-90) de MBB, [[avion d'interception]] à aile delta, double dérive, plans canard et entrées d'air ventrales au 13{{e}} salon IFA de [[Hanovre]] de [[1980]] ;
* l'Agile Combat Aircraft (ACA), dérivé des études P.106 et P.110 (au design proche du [[McDonnell Douglas F-15 Eagle|F-15]]), à aile delta, double dérive, plans canard et entrées d'air ventrales au salon de [[Farnborough]] de [[1982]].
==== La mésentente cordiale (1982-1985) ====
En septembre 1982, lors du salon de Farnborough, le ministère de la Défense britannique annonce qu'il « aiderait » à financer le programme ACA et invite les autres partenaires européens à se joindre à lui en vue de la construction d'un démonstrateur Experimental Aircraft Program (EAP). Le 12 décembre 1982, le ministre de la défense français [[Charles Hernu]] annonce à l’Assemblée nationale française que {{citation|la [[France]] construira seule si nécessaire l’ACX [ex-ACT-92, ndlr]}}, dont les études sont lancées, et fait la même proposition aux industriels européens. En fait, chacun cherche à rallier la RFA à son propre programme à la faveur des liens tissés avec [[Messerschmitt-Bölkow-Blohm|MBB]].
[[1983]] voit les lancements officiels de l'Avion de Combat eXpérimental (ACX) français (le 13 avril) et de l'EAP britannique (en mai), qui intègre les études du TFK-90 allemand. Le cahier des charges des deux prototypes répond aux spécifications de [[1979]] avec une utilisation intensive de [[Matériau composite|matériaux composites]] tels les [[Fibre de carbone|fibres de carbone]] (''Carbon Fibre Composite''), le [[titane]] (''Super Plastic Forming-Diffusion Bon''ded), plus, pour l'ACX, de fibres d'aramide ([[Kevlar]]) et l'alliage aluminium-lithium. L'ACX possède, en outre, l'expérience de [[Dassault Aviation|AMD-BA]] en matière de commandes de vol électriques « pleine autorité » qu'il est le premier à développer en Europe de [[1975]] ([[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]]) à [[1986]], date du vol d'essai de l'ACX.
Néanmoins, la coopération -« de façade » pronostiquent certains- est toujours de mise avec la signature de deux protocoles d'accord, le 1{{er}} en décembre [[1983]]<ref>Outline European Staff Target (OEST) du 16 décembre 1983</ref>, le 2{{e}} en octobre [[1984]]<ref>European Staff Target for a European Fighter Aircraft (EST-EFA) d'octobre 1984</ref> où l'on discerne que l'unanimité est battue en brèche par les exigences inconciliables de ce club des 5 ([[France]], [[Allemagne de l'Ouest|RFA]], [[Royaume-Uni]], [[Italie]] et [[Espagne]]), qui reconstitue le groupement Panavia.
Pour surmonter les dissensions, et alors que [[Dassault Aviation|AMD-BA]] plaide pour un maître d’œuvre unique [lui en l'occurrence, ndlr], la partie britannique veut bien, à ce que l'on en sait, lui abandonner la conception de la cellule à condition que [[Turbo-Union]] obtienne celle du moteur, le RB-199 du [[Panavia Tornado|Tornado]] ou, éventuellement, d'un dérivé. Hélas, dès septembre 1983, [[Snecma]] a développé un nouveau réacteur, le [[Snecma M88|M88]]<ref>La potentialité commerciale du réacteur M88 représente alors 5,6 milliards d’euros, valeur janvier [[2006]]</ref> et il est exclu pour la [[France]], à la fois de confiner la société aux moteurs civils (tels le [[CFM International CFM56|CFM56]]) ou d'envisager deux motorisations pour l'EFA<ref>Quoique [[Serge Dassault]] déclare en [[1986]] que {{citation|l'avion, le Rafale aura « de base » des réacteurs de la Snecma, des M88 ; on ne sait pas si un jour il y aura un client qui dira : je préférerais cet avion avec des réacteurs américains. Il n'y aurait pas d'inconvénients puisque l'avion serait capable des deux, si on le prévoit comme ça.}} {{lire en ligne|lien=http://www.stratisc.org/Mirage-Triton_6.htm}}</ref>. En août [[1985]], le ministre de la Défense français [[Charles Hernu]] annonce au sommet de [[Turin]] le retrait de la [[France]] du programme EFA, aidé en cela par les déclarations d'un énième chef d'État-major de l’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air française]] en faveur d'un avion de moins de 9 tonnes<ref>A noter que « Le général [Bernard, ndlr] Capillon pantoufle depuis 1987 à la tête de la SNECMA » révèle l'''Humanité'', Paris, {{ISSN|0242-6870}} (19 janvier 1991) {{lire en ligne|lien=http://www.humanite.fr/1991-01-19_Articles_-LE-GENERAL-CAPILLON-pantoufle-depuis-1987-a-la-tete-de-la}}</ref> et celles de [[Dassault Aviation|AMD-BA]], qui n'en finit pas d'égréner le ''leitmotive'' voulant que la coopération sans maître d'œuvre unique, signifie l'étouffement de l'industrie aéronautique française.
== Études ==
=== Le démonstrateur franco-français Rafale A (1986-1994) ===
[[Image:Rafale A.JPG|thumb|Le démonstrateur Rafale A]]
Le démonstrateur de l'ACX, dénommé Rafale A,<ref>{{citation|Par référence à l'Ouragan, le premier avion à réaction construit par Dassault, l'ACX fut baptisé Rafale, évoquant ainsi à la fois le souffle, le dynamisme et l'esprit de société}}, selon François Robineau, ''Rafale : les ailes du futur'', Le Cherche midi, Paris, 1994 {{ISBN|2-86274-355-0}}</ref> et construit en moins d'un an et demi, est présenté le 13 décembre [[1985]] à [[Saint-Cloud]] en présence de [[Marcel Dassault]]<ref>Dont ce sera la dernière apparition publique</ref>.
Le Rafale A effectue son premier vol le {{date|4|juillet|1986}} piloté par Guy Mitaux-Maurouard au centre d'essais de la [[Délégation générale pour l'armement|DGA]] sur la [[Base aérienne 125 Istres-Le tubé|BA 125]] à [[Istres]] avec 2 réacteurs [[General Electric]] F404. Devant être [[Avion multirôle|multirôle]] et embarqué sur porte-avions, il doit être capable d'évoluer à haute altitude comme en suivi de terrain. Par rapport à l'ACX, le démonstrateur est équipé d'une aile en double [[aile delta|delta]] semi-basse, d'une [[dérive]] plus haute, d'entrées d'air semi-ventrales sans les « souris » des [[Mirage III]], [[Dassault Mirage 2000|2000]] et [[Dassault Mirage 4000|4000]], de [[Plan canard|plans canard]] placés en arrière du cockpit pour une meilleure visibilité du pilote. Cette combinaison de [[Plan canard|plans canard]] actifs (qui font office de [[gouverne]] de profondeur) et de l'aile permet à la fois un rapport [[portance]]/[[trainée]] et une [[Incidence aérodynamique|incidence]] (l'angle sous lequel le vent vient frapper le profil) élevées. Sa première présentation en vol a lieu au [[salon du Bourget]], le 13 juin [[1991]]. Il est retiré du service à l'issue de son 42{{e}} vol.
==== La Marine nationale française préfère le F/A-18 (1987) ====
En février [[1987]], le [[président de la République française|président de la République]] [[François Mitterrand]] annonce le lancement d’un avion opérationnel dérivé du Rafale A, puis en juin, au [[Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget|salon du Bourget]], précise qu’il équipera l’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] et la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] françaises. Cette dernière ne veut apparemment pas du Rafale M qui arrivera trop tard pour remplacer ses [[Vought F-8 Crusader|F-8 Crusader]] datant de [[1964]]<ref>En 1987, on évoque le retrait du ''Crusader'' en [[1993]] au plus tard tout en rappelant que le Rafale M ne sera pas disponible avant [[1996]], soit un trou capacitaire de trois ans. En décembre [[1989]], le ministre de la Défense annonce un nouveau report de deux ans de la livraison du Rafale M à fin [[1998]]</ref>{{,}}<ref>Hervé Coutau-Bégarie, ''Le problème du porte-avions'', Économica, Lasay-les-Rideaux, 1990 {{ISBN|ISBN 2-7178-1949-5}} {{lire en ligne|lien=http://www.stratisc.org/PA10.htm#_ftn6}}</ref> et étudie la transformation, qui se serait révélée peu fiable, de quelques [[Dassault Super-Étendard|Super Étendard]] d’attaque datant de dix ans (mais dont les études remontent à [[1953]]) en [[Avion d'interception|avions d’interception]]. En dépit de 7 appontages simulés du Rafale A sur le [[Clemenceau (porte-avions)|''Clemenceau'']] le 30 avril 1987, de 85 autres sur le [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] du 4 au 8 juillet [[1988]], de 124 appontages simulés sur la [[Base aérienne 125 Istres-Le tubé|BA 125]] à [[Istres]] et 160 sur la [[BAN Nîmes-Garons]]<ref>Selon le site French Navy, ces essais ont pour but d'étudier le champ visuel dont dispose le pilote lors de la manœuvre d'approche et de l'appontage, ainsi qu'à analyser le comportement et la stabilité du prototype Rafale A lors des approches par l'arrière, c’est-à-dire dans les [[turbulence]]s occasionnées par le sillage du porte-avions, qui concluront à une vitesse d'approche finale de 255 km/h (10 km/h inférieure à celle du Super-Étendard) et une [[incidence]] de 14,5° (pouvant aller jusqu'à 16°) {{lire en ligne|lien=http://frenchnavy.free.fr/aircraft/rafale/rafale_fr.htm}}</ref>, sa préférence va cependant à la location ou l’achat {{citation|sur étagère}} d’une trentaine de [[McDonnell Douglas F/A-18 Hornet|F/A 18 Hornet]] d’occasion qui ont fait leurs preuves sur les porte-avions américains<ref>L’[[United States Navy|US Navy]], qui a désarmé trois porte-avions, possède environ 80 F/A 18 Hornet disponibles immédiatement, y compris dans leur version [[Avion de reconnaissance ou de surveillance|reconnaissance]], qu’elle se propose de vendre à la Marine nationale au prix imbattable de 206 millions de francs l’unité, pour un coût total d’1,7 milliard d’euros</ref>. En 1988, à la suite d’un rapport de l’[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale française]], les critiques de la presse sur {{citation|le gouffre à milliards}} ou le {{citation|Mirage du Rafale}} puis la sortie du [[Premier ministre français|Premier ministre]] [[Michel Rocard]] sur le {{citation|sinistre industriel}}<ref>Plus tard, le 10 octobre [[1995]], le chef d'État-major de l'[[Armée de l'air (France)|armée de l'Air]] Jean Rannou propose l’abandon du programme et est qualifié de {{citation|général d'opérette}}, un sobriquet dont on n'affuble pas le [[Ministère de la Défense (France)|ministre de la Défense]] français [[Hervé Morin]] qui, le 10 puis le 17 septembre [[2007]], dénonce dans ''La Tribune'' {{citation|cet avion sophistiqué et difficile à vendre}}</ref>, les industriels sont enjoints de participer à hauteur de 25 % aux frais de développement, soit 40 milliards de francs<ref>Soit 8,65 milliards d'euros au cours [[2006]]</ref>, qu’ils devraient récupérer à moyen terme à l’export. Une décision de retrait de la Marine nationale du programme, qu’elle finance à hauteur de 20 %, aurait vraisemblablement été catastrophique pour les industriels du [[Groupement d'intérêt économique|GIE]] Avion de Combat Européen (ACE) et la [[Recherche et développement|R&D]] française, comme le précise un nouveau rapport de de l’assemblée nationale : la Marine a essayé {{citation|à tout prix [de] disposer d’un avion spécifique et surtout différent de celui de l’armée de l’air. Ces errements passés avaient été poussés jusqu’à l’absurde à la fin des années 1980, avec la proposition d’achat des F-18 pour le porte-avions au risque d’affaiblir l’outil de souveraineté, la cohérence du dispositif aérien et l’industrie aéronautique française}}<ref>Rapport sur le projet de loi de finances pour [[2002]] {{numéro}}3320, 11 octobre 2001, annexe n° 40</ref>. Après que [[Marcel Dassault]] se fâche, il est décidé une prolongation de 17 ''Crusader'' pour 800 millions de francs<ref>Soit 177 millions d’euros au cours [[2006]]</ref> et la transformation de 71 [[Dassault Super-Étendard|Super-Etendard]] en version modernisée (SEM) pour un montant inconnu.
En [[1990]], au moment de la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|guerre du Golfe]], même François Mitterrand aurait regretté ce choix : {{citation|Je reconnais que j'ai commis une grave erreur […]. J'aurais dû opter pour le [[McDonnell Douglas F/A-18 Hornet|F-18]]. Aujourd'hui, je préconiserais l'achat d'appareils américains, même si cela devait déplaire à monsieur [[Serge Dassault|Dassault]].}}<ref>Selon Jean-François Jacquier, « Une folie nommée Rafale », dans ''L’Expansion'' {{ISSN|0014-4703}} (30 octobre 1995) {{lire en ligne|lien=http://www.lexpansion.com/art/6.0.117513.1.html}}</ref>
==== Le Rafale A néanmoins retenu (1989) ====
Le démonstrateur Rafale A, après avoir passé [[Nombre de Mach|Mach]] 2 sur [[General Electric]] F404 au cours de son 93{{e}} vol (le 4 mars 1987), simulé des appontages sur le [[Clemenceau (porte-avions)|''Clémenceau]] (le 30 avril 1987) à vitesse minimale, effectué un 460{{e}} vol avec un réacteur F404 à gauche et un [[Snecma M88]] à droite (27 février 1990) est retiré des essais après 867 vols (le 24 janvier 1994).
== Développement ==
=== Lancement du programme (1988) ===
Le lancement du programme a lieu le 26 janvier 1988 par un comité interministériel tandis que le contrat de développement est signé le 21 avril 1988. A cette date, [[Dassault Aviation|AMD-BA]] (avec 4 prototypes), la [[Snecma]] (le réacteur M88-2), [[Thomson-CSF]] (le radar [[RBE2]], un nouveau système de contre-mesures [[SPECTRA]]) et [[Dassault Systèmes]] passent en phase de réalisation des matériels de présérie.
=== Les prototypes (1991-1993) ===
Le démonstrateur Rafale A donne naissance à 4 prototypes :
* le Rafale C 01 (le C 02 est annulé à l'automne [[1991]]), monoplace destiné à l'[[Armée de l'air|Armée de l'air française]], commandé le 21 avril [[1988]] et dont le premier vol se déroule le 19 mai 1991 ;
* les Rafale M 01 et M 02, monoplaces destinés à la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]], commandés le 6 décembre [[1988]] et dont les premiers vols se déroulent respectivement le 12 décembre 1991 et le 8 novembre [[1993]]<ref>D'autres campagnes d'essais ont lieu sur le [[Foch (porte-avions)|''Foch'']] d'avril [[1993]] (1{{er}} appontage du M01 le 19 avril [[1993]], 1{{er}} catapultage le 20 avril 1993) à février [[1998]], aux [[États-Unis]] à la [[:en:Lakehurst Naval Air Station|Naval Air Station]] de Lakehurst ([[New Jersey]]) et à la [[:en:Naval Air Station|Naval Air Station]] de Patuxent River ([[Maryland]]) de juillet [[1992]] à décembre [[1995]] {{lire en ligne|lien=http://frenchnavy.free.fr/aircraft/rafale/rafale_fr.htm}}</ref> ;
* le Rafale B 01 (le Rafale N destiné à la Marine nationale française est annulé le 22 septembre [[2004]]), biplace destiné à l'Armée de l'air française, dont le premier vol se déroule le 30 avril 1993.
==== Le prototype Rafale C 01 Air ====
[[Image:Rafale 7 8 93.jpg|thumb|La compacité et les améliorations aérodynamiques par rapport au démonstrateur Rafale A sont visibles sur ce prototype destiné à l'Armée de l'air française, le Rafale C 01]] Le Rafale C 01, qui arbore une livrée noire suggérant la furtivité, est quelque peu différent du démonstrateur Rafale A. La compacité du réacteur [[Snecma M88|M88]] par rapport au F404 permet tout d'abord d'alléger le prototype d'une tonne (8,5 contre 9,5 tonnes) en réduisant sa longueur d'un mètre, son envergure de 1,15 mètre et sa surface alaire de 2 m². Au niveau de l'[[aérodynamisme]], la voilure est elle même simplifiée, revenant à l'[[aile delta]] simple de l'ACX, prolongée par un apex (le point le plus éloigné d'un triangle) vers les entrées d'air. L'[[empennage]] est raccourci et sa jonction avec le fuselage est revue, déplaçant l'entrée d'air auxiliaire du pied de l'empennage (typique du [[Panavia Tornado|Tornado]] et du [[Eurofighter Typhoon|Typhoon]]) vers la canopée. En vue de l'intégration du système de [[guerre électronique]] [[SPECTRA]], il est muni à la façon des [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]] d'un ballonnet tandis que les [[Plan canard|plans canard]] sont modifiés et servent d'aérofreins. La pointe avant est plus large, afin d'y loger le radar [[RBE2]], mais surtout inclinée vers le bas pour faciliter la visibilité lors des appontages. Enfin, l'espace entre les réacteurs est élargi.
==== Les prototypes Rafale M 01 et M 02 Marine ====
[[Image:Nice leg.jpg|thumb|Le train avant des Rafale M 01 et M 02 est renforcé. La barre de catapultage est clairement visible, ici en position décollage]]Les Rafale M 01 et M 02 présentent une livrée grise et sont identiques à 90 % au Rafale C 01. Ainsi, ils en conservent l'aile fixe, contrairement aux traditions de l'[[aviation navale]] française qui met alors en service des aéronefs aux extrémités d'aile repliables.
Les [[Train d'atterrissage|trains d'atterrissage]] principaux [[Messier-Dowty]] sont renforcés pour absorber une énergie verticale d’appontage correspondant à une vitesse de 6,5 mètres par seconde (soit 23,4 km/h). Pour l'envol à partir d'un porte-avions, le choix d'une barre de [[Catapulte (avion)|catapultage]] à la place des élingues accrochées au fuselage oblige à renforcer également le caisson du train avant (en [[titane]] et [[acier]] haute résistance), plus sollicité. Son [[amortisseur]] est doté d'un dispositif dit « jump strut » qui permet d'emmagasiner de l'énergie lors du catapultage et de la restituer en bout de pont d'envol. La technologie du train d'atterrissage avant (à laquelle s'ajoute des astuces comme la rotation à 360° des roues à l'arrêt ou de +/- 75° lors de la rentrée) et son encombrement obligent à réduire les points d'emport d'armement de 14 à 13 par rapport au C 01.
Les Rafale M 01 et M 02 sont, en outre, dotés d'une [[crosse d'appontage]] plus lourde que celle utilisée pour les atterrissages d'urgence du Rafale C 01, d'une échelle télescopique repliable dans le fuselage, de deux batteries au lieu d'une et, en bout de [[Dérive (aileron)|dérive]], du système inertiel [[infra-rouge]] (hybridé [[Global Positioning System|GPS]]) d'alignement à la mer TELEMIR de [[Sagem Défense Sécurité]].
==== Le prototype Rafale B 01 Air ====
Le Rafale B 01, qui propose une livrée camouflage, est identique à 90 % au Rafale C 01. Il est cependant plus lourd de 700 kg et sa capacité en carburant est réduite de 500 litres. L'entrée d'air du circuit de refroidissement est modifiée pour loger le 2{{e}} poste de pilotage, identique au 1{{er}} et interchangeable, indispensable aux complexes missions de pénétration.
== Mise en service ==
=== Coût du programme ===
Le coût du programme Rafale est de 33,274 milliards d'euros pour 294 avions (études, production, soutien, etc.). Le coût moyen d'un Rafale (toutes versions confondues) est d'environ 113 millions d'euros (contre 175 millions d'euros pour un [[Eurofighter Typhoon]])<ref name="Avis {{numéro}}2572-08 du 12 octobre [[2005]] sur le projet de loi de finances [[2006]] du ministère de la Défense français {{lire en ligne|lien=http://www.assemblee-nationale.fr/12/budget/plf2006/a2572-08.asp#P409_12225}}"/>.
Pour la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]], son coût de soutien est en décembre [[2004]] de {{formatnum:35000}} euros à l’heure de vol et devrait, selon le ministère de la Défense, diminuer à {{formatnum:10000}} euros à l’heure de vol pour le Rafale Air et {{formatnum:7000}} pour le Rafale M en [[2012]]<ref>Rapport de la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] relative au « maintien en condition opérationnelle des matériels des armées » (décembre 2004) {{lire en ligne|lien=http://www.ccomptes.fr/CC/documents/RPT/McoRapport.pdf}}</ref>
Le coût d'un kilo d'armement s'élèverait à environ 3 400 euros pour le Rafale tandis qu'il est de 11 900 dollars pour le [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35 (JSF)]] et de 50 935 dollars pour le [[Lockheed F-22 Raptor|F-22]], respectivement selon le coût et la capacité de chacun d'entre eux{{référence nécessaire}}.
=== Commandes françaises ===
[[Image:rafalefamily.jpg|thumb|Rafale B, Rafale C, Rafale M]]
En [[1988]], le 1{{er}} vol d'un appareil de série est prévu pour fin [[1995]] avec une livraison à partir de [[1996]]. En [[1990]], la formation du 1{{er}} escadron de l'[[Armée de l'air (France)|Armée de l'air]] est repoussée de [[1996]] à [[1999]]. En [[1992]], elle est reportée à [[2000]], tandis que les besoins seront révisés à la baisse. Au lieu de 336 appareils (225 monoplaces C et 25 biplaces B pour l'Armée de l'air ; 86 pour la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]]) seuls 294 Rafale sont prévus pour les armées françaises : 234 pour l'[[Armée de l'air]] (dont 95 monoplaces C et 139 biplaces B) et 60 monoplaces M pour la Marine nationale<ref name="Avis {{numéro}}2572-08 du 12 octobre [[2005]] sur le projet de loi de finances [[2006]] du ministère de la Défense français {{lire en ligne|lien=http://www.assemblee-nationale.fr/12/budget/plf2006/a2572-08.asp#P409_12225}}">Avis {{numéro}}2572-08 du 12 octobre 2005 sur le projet de loi de finances [[2006]] du ministère de la Défense français {{lire en ligne|lien=http://www.assemblee-nationale.fr/12/budget/plf2006/a2572-08.asp#P409_12225}}</ref>. De [[1994]] à [[2000]], la mise en service glisse chaque année d'un an supplémentaire, si bien que le 11 avril [[1996]], [[Dassault Aviation]] suspend sans préavis l'industrialisation du Rafale, faute de financement de l'État. Le nombre de 294 Rafale pourrait être réduit à la baisse<ref>{{citation|On ne va sans doute pas construire 294 avions Rafale}}, estime Jean-Paul Hebert, universitaire spécialiste de l'économie de l'armement, cité par « Livre blanc sur la défense : industriels et parlementaires s'inquiètent », dans La TRibune (21 juin 2008) {{lire en ligne|lien=http://www.latribune.fr/info/ID3FD97BA306837D2BC12574500052BF9F}}</ref> ou étalé dans le temps, suite aux arbitrages rendus après la publication du [[Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale 2008 (France)|Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale]], le 17 juin [[2008]].
{| class="wikitable"
|- bgcolor="#efefef"
! colspan="2" |
! Avant 2002
! 2002
! 2003
! 2004
! 2005
! 2006
! 2007<ref>Projet de loi de finances 2007 du ministère de la Défense français (27 septembre 2006) {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/defense/layout/set/popup/content/download/48000/476270/file/projet_de_loi_de_finances_pour_2007_getdata.pdf}}</ref>
! 2008<ref>Projet de loi de finances 2008 du ministère de la Défense français (26 septembre 2007) {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/defense/content/download/93789/830798/file/plf%20mindef%201-65.pdf}}</ref>
! Après 2008
! Total
|-
! rowspan="2" | Rafale Air
!Commandes
|align="center"|36
|align="center"|0
|align="center"|0
|align="center"|46<ref name="Le financement de la remise à niveau de l'avion">Le financement de la remise à niveau de l'avion {{citation| passera sans doute par la réduction à 51 avions de la commande de 59 signée en [[2004]]}} (46 Air et 13 Marine), soit 1,2 avion par mois au lieu de 1,5 jusqu'en [[2012]] selon « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans ''Air & Cosmos'' hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004)</ref>
|align="center"|0
|align="center"|0
|align="center"|0
|align="center"|6
|align="center"|146
|rowspan="2" align="center"|234
|-
!Livraisons
|align="center"|2
|align="center"|1
|align="center"|1
|align="center"|3
|align="center"|11
|align="center"|12
|align="center"|6
|align="center"|7
|align="center"|191
|-
! rowspan="2" | Rafale Marine
!Commandes
|align="center"|25
|align="center"|0
|align="center"|0
|align="center"|13<ref name="Le financement de la remise à niveau de l'avion" />
|align="center"|0
|align="center"|0
|align="center"|0
|align="center"|2
|align="center"|20
|rowspan="2" align="center"|60
|-
!Livraisons
|align="center"|9
|align="center"|1
|align="center"|0
|align="center"|0
|align="center"|0
|align="center"|2
|align="center"|7
|align="center"|7
|align="center"|34
|}
À la fin de l'année [[2007]], la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] disposait de 20 Rafale M tandis que l'[[Armée de l'air (France)|Armée de l'air]] avait reçu 27 Rafale B et 8 Rafale C<ref>[http://www.master194.com/forum/viewtopic.php?t=32970 Master194 :: Voir le sujet - Rafale C en service.<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
=== Premières unités opérationnelles ===
La première unité équipée de Rafale, la flottille 12F de l'[[aviation navale]] de la BAN de [[Landivisiau]], l'est le 18 mai [[2001]] mais demeure 3 ans en phase d'expérimentation<ref>Les 6 appareils de série livrés au standard intermédiaire LF1 n'ont pas été précédés par des avions de présérie et ne possèdent aucun [[Canon (artillerie)|canon]] et seulement des [[Missile air-air|missiles air-air]] à guidage [[infrarouge]] [[Matra R550 Magic II|Magic II]] à courte portée. Par ailleurs, le système d'armes est immature (calculateurs défaillants, taux de pannes supérieurs aux prévisions…)</ref>, si bien que l'unité n'est opérationnelle que le 25 juin [[2004]]. Le Rafale M au standard F2 est déclaré opérationnel le 21 mai [[2008]], tandis que les 9 premiers Rafale M au standard F1 sont mis sous cocon (''de facto'' retirés du service) sur la base de [[Landivisiau]] en attendant leur mise à niveau au standard F3<ref>Selon le blog de ''Libération'' {{lire en ligne|lien=http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/05/la-marine-place.html}}</ref>.
La première unité de [[Armée de l'air (France)|Armée de l'air]], l'[[escadron de chasse 1/7 Provence]] de la [[Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson|BA 113]] de [[Saint-Dizier]], est opérationnelle depuis le 27 juin [[2006]].
<gallery>
Image:RafaleBprovence.jpg|RAFALE B escadron ''Provence''
Image:RafaleCprovence.jpg|RAFALE C escadron ''Provence''
Image:RafaleMflotille12F.jpg|RAFALE M Marine
Image:RafaleBcoted'argent.jpg|RAFALE B escadron ''Cote d'argent''
</gallery>
=== Disponibilité ===
La disponibilité du Rafale, toutes versions confondues, est la plus basse de tous les avions de chasse en service dans les forces armées françaises ([[Mirage 2000]], [[Dassault Mirage F1|Mirage F1]]). Avec 44,8 % en [[2006]] ou 45,6 % au 1{{er}} semestre [[2007]], le Rafale est loin des 54,6 % et 51,7 % globaux<ref>Avis de l'Assemblée nationale sur la préparation et l'emploi des forces Air {{numéro}}280 du 11 octobre 2007 {{lire en ligne|lien=http://www.assemblee-nationale.fr/13/budget/plf2008/a0280-tVI.asp}}</ref>. Alors que celle des Rafale M est de 70% sur le porte-avions [[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']], l'homogénéisation des parcs Air et Marine autorise déjà la « communalité » de la maintenance et du soutien, au sein de la Structure Interarmées de Maintenance du Matériel de l'Aéronautique de Défense (SIMMAD). Enfin, le [[Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale 2008 (France)|Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale]] recommande que {{citation|les avions de combat de l'armée de l'Air et de l'aéronautique navale seront regroupés, sous le commandement opérationnel du chef d'état-major des armées, en un parc unique, qui ne comprendra à terme que des Rafale et des Mirage 2000 D modernisés, dont la gestion sera assurée par l'armée de l'Air. Cette dernière veillera, en liaison avec la Marine nationale, à dégager toutes les synergies possibles en matière d'organisation, de soutien et de préparation de ces forces}}.
== Spécifications ==
=== Cellule ===
Le Rafale de série est un avion semi-[[Furtivité|furtif]], utilisant 50% de [[Matériau composite|matériaux composites]] (déjà présents sur l'ACX). Il possède une [[aile delta]] à flèche modérée et grand [[allongement]] (48° au lieu de 58° pour le [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]], d'où une grande [[Finesse (aérodynamique)|finesse d'aile]]). Montée en position moyenne sur le fuselage, elle est dotée de petits apex (''Leading Edge Root eXtension'') à 72°, des [[élevon]]s et un [[bord d'attaque]] pointu. De grands [[Plan canard|plans canard]] sont situés à proximité et au dessus de l'aile et procurent le meilleur compromis, quelles que soit le profil de charge ou la masse d'armements.
Le Rafale dispose d'un système de [[Commande de vol électrique|commandes de vol électriques]] en [[fibre optique]] (CDVO ou ''fly-by-light'') à plusieurs niveaux de redondance (trois chaînes numériques pouvant être secourues par une chaîne analogiques, le tout alimenté par différentes sources électriques) permettant une parfaite manœuvrabilité, notamment en missions de [[supériorité aérienne]] et de pénétration.
La cellule est conçue pour {{formatnum:7000}} heures de vol et dispose d'un système de diagnostic de 95 % des pannes, l'IHUMS (Integrated Health and Usage Monitoring System). Le banc d'essai aérotransportable et embarqué « Mermoz » permet de tester une cinquantaine de cartes électroniques (dont 18 Line Replaceable Units disponibles dans le commerce) et leur remplacement rapide.
=== Cockpit ===
==== Confort de pilotage ====
* le [[siège éjectable]] [[Martin-Baker]] Mk F16F zéro/zéro à haute vélocité, doté d'un [[parachute]] GQ Type 5000, est très incliné. De 32° sur le prototype Rafale A, l'inclinaison est de 29° sur la Rafale de série afin de donner au pilote (même le plus petit) un accès aux instruments et une vision optimale et de réduire la distance verticale entre son cœur et son cerveau et faciliter ainsi la tenue des fortes accélération (9[[Gravité|g]])<ref>Description du [[siège éjectable]] Martin-Baker Mk F16F à {{lire en ligne|lien=http://www.martin-baker.com/Products/Ejection-Seats/Mk--16-high-speed/Mk-F16F---Rafale.aspx}}</ref>. Avec un [[angle d'attaque]] (''Angle of Attack'') maximal d'environ 30°, le pilote bénéficie donc d'une inclinaison de 59° et ne ressent que 8[[Gravité|g]] (voire 7[[Gravité|g]] grâce à sa combinaison) ;
* la poignée des gaz à 24 [[interrupteur]]s et commutateurs (à gauche) et le [[Manche (aéronautique)|manche]] à 13 (à droite) disposent chacun d'un reposoir pour les avant-bras et sont de type 3M (Mains sur Manette et Manche ou ''Hands On Throttle And Stick'', [[HOTAS]]), permettant au pilote de ne jamais relâcher les commandes pour dialoguer avec le Système de navigation et d'attaque (SNA) ;
* le générateur d'[[oxygène]] embarqué OBOGS (''On-Board Oxygen Generation System'') d’[[Air liquide]] est un [[tamis moléculaire]] qui sert à augmenter la teneur en oxygène de l’air prélevé au niveau d'un [[Compresseur mécanique|compresseur]] du moteur afin qu’il soit fourni directement aux pilotes. Avec l’OBOGS, la production d'oxygène est quasiment infinie et facilite la logistique (pas de production au sol, ni de chargement et d'installation des bouteilles à bord, etc).
==== Interface homme-machine ====
* la visualisation [[Affichage tête haute|tête haute]] (VTH) [[Holographie|holographique]] de type ''Head-Up Display'' d'un champ de vision de 30 x 22° est l'outil de pilotage à court terme du décollage à l'atterrissage en passant par toutes les phases intermédiaires (y compris combat). Il affiche des informations sur la vitesse, l'altitude, l'[[Assiette (navigation)|assiette]], le [[Cap (navigation)|cap]], l'[[horizon artificiel]], l'[[angle d'attaque]], le temps de vol effectué, les alarmes provenant d'un capteur [[infrarouge]], le temps de vol à parcourir des [[MICA]], la décélération, etc). À noter que le navigateur d'un Rafale B dispose d'une copie de la VTH du pilote ;
* la visualisation tête moyenne (VTM) présente la situation tactique sur un [[écran à cristaux liquides]] couleur de 25,4 x 25,4 cm (10 [[Pouce (unité)|pouces]]) placé juste en dessous et à proximité de la VTH<ref>Comme celle-ci, la VTM est colimatée « à l'infini », toujours pour l'accommodation de l'œil du pilote, par exemple lorsqu'il regarde à l'extérieur de la verrière</ref>, d'une résolution de 1 000 x 1 000 et d'un champ de 20 x 20°. Il affiche une synthèse des différents capteurs (en particulier l'enveloppe de tir du [[SCALP (missile)|SCALP]]-EG et des MICA, superposée à une [[Synthèse d'image|cartographie synthétique]]). La VTM comprend également deux [[écran à cristaux liquides|écrans à cristaux liquides]] couleur, tactiles et interchangeables de 15 x 15 cm, placés à gauche (plutôt dédié à la navigation) et à droite (plutôt dédié à l'armement) de l'écran principal ;
* le [[viseur]] de casque ([[:en:Head-mounted display|''Head-mounted display'']]) Sextant Avionique (aujourd'hui [[Thales (entreprise)|Thales]] Avionics)-Intertechnique TopSight E est léger (1,45 kg) et procure à l'œil droit du pilote un angle de vue de 20°, ainsi que des visualisations graphiques générées par la cible et l'instrumentation de l'appareil ;
=== Armement et profils de mission ===
Le Rafale est muni de 14 points d'emport externes (13 pour la version marine) lui donnant une capacité d'emport maximale de 9 500 kg. Il est capable d'emporter une large gamme d'armements, déjà testés ou en service <ref>Selon « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans ''Air & Cosmos'' hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004). Par erreur, l'article mentionne encore certains armements déjà abandonnés par la France, pour des raisons déontologiques comme la bombe à sous-munitions BLG 66 Belouga dont le stock a été détruit entre 1998 et 2002 {{lire en ligne|lien=http://obsarm.org/campagnes/munitions/etude-obsarm.pdf}} ou financières, comme le programme de missile Anti-navires futur (ANF) suspendu à la mi-2001 {{lire en ligne|lien=http://www.senat.fr/rap/a00-095-8/a00-095-815.html}}</ref>, conformes à l'accord de normalisation [[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] ([[STANAG]]) 1760. Parmi eux, citons :
==== Armement air-air ====
[[Image:P1220889.jpg|thumb|right|Le canon Nexter 30 M791 du Rafale]] [[Image:Dassault Rafale weaponry DSC04186.JPG|thumb|right|Ce Rafale Air présente, de gauche à droite, un missile MICA en bout d'aile, un missile de croisière SCALP-EG, 3 bombes guidées AASM, un réservoir externe et un pod de désignation laser Damocles]]
* un [[canon (artillerie)|canon]] [[Nexter 30|Nexter DEFA 30 M791]] monotube de 30 mm et 120 kg, placé sous l'apex de l'aile droite, comprenant 125 obus de type OPIT (obus perforant incendiaire traçant) pour une cadence de tir de {{formatnum:2500}} obus/minute. Bien que gardant la dénomination DEFA<ref>Acronyme pour la Direction des études et fabrications d'armement, renommée Groupement industriel des armements terrestres (GIAT) en [[1973]] avant sa privatisation partielle en 1990 sous le nom de GIAT Industries puis son changement d'identité en [[Nexter]] fin 2006</ref>, ce canon est très différent de ceux qui équipent les avions français depuis les années 1950 ;
* les missiles [[MBDA]] [[MICA]] (Missile d'Interception de Combat et d'Autodefense) [[tire et oublie]] (''Fire And Forget'') à moyenne portée ou d'autodéfense à courte portée, guidage [[électromagnétique]] ou [[infrarouge]] de 3{{e}} génération d'une portée maximum de 80 km. Peut être utilisé avec 4 modes de tir : Liaison avion-missile (LAM) longue portée, longue portée sans LAM, courte portée avec autodirecteur accroché sur la cible avant départ ou après départ avec un fort [[dépointage]] sur coordonnées [[Liaison 16|L16]] (ennemi dans les 6 heures<ref>Soit 180° avec le risque de tirs fratricides</ref>) ;
* le missile [[MBDA]] [[Meteor (missile)|METEOR]] à longue portée, [[guidage inertiel]] et [[radar]] de 3{{e}} génération et doté d'un [[statoréacteur]], d'une portée de l'ordre de 120 km et possédant un très grand NEZ (''No-Escape Zone'', soit la distance à laquelle la cible n'a théoriquement aucune chance de s'en sortir). Il devrait entrer en service en [[2012]].
==== Armement air-sol ====
* la [[bombe guidée laser]] Raytheon [[Paveway]] GBU12 et à partir de 2009, GBU24;
* la bombe guidée [[Sagem Défense Sécurité]] [[AASM]] en version GPS-INS ou GPS-INS + image terminale infra-rouge<ref>Testée avec succès sur 2 Rafale B le 19 avril [[2008]]</ref> ;
* le [[missile de croisière]] [[MBDA]] [[SCALP (missile)|SCALP]]-EG, dérivé de l'Apache, à moyenne portée, [[guidage inertiel]] et [[infra-rouge]] autonome, doté d'un turboréacteur Microturbo TRI60-30 et d'une charge « broach » de 400 kg ;
* le [[missile de croisière]] préstratégique [[EADS]] [[ASMP-A]] à moyenne portée, [[guidage inertiel]], doté d'un [[statoréacteur]] et armé d'une nouvelle tête nucléaire, la TNA.
==== Armement air-mer ====
* le missile MBDA [[tire et oublie]] (''Fire And Forget'') [[Exocet (missile)|Exocet AM39 B2]] à moyenne portée, [[guidage inertiel]] et [[radar]] ;
==== Carburant ====
* de 1 à 5 réservoirs externes de 1 250 litres chacun ;
* de 1 à 5 réservoirs externes de 2 000 litres chacun ;
* deux réservoirs conformes dorsaux de 1 150 litres chacun<ref>Testés le 18 avril [[2001]] et dotant l'appareil d'une capacité en carburant totale de {{formatnum:10800}} litres</ref>(spécialement profilés pour minimiser leur traînée induite) afin d'allonger son rayon d'action pour les missions de pénétration notamment. L'adoption de CFT permet ainsi de dégager des points d'emports et ainsi augmenter l'armement embarqué. L'adoption de CFT ne génère aucune gène dans le combat aérien.
* la nacelle de [[Avion ravitailleur|ravitaillement]] Douglas d'un débit de 750 litres/minute à partir des réservoirs internes<ref>Pour les missions « nounou » la Marine nationale utilise parfois des configurations à 4 réservoirs externes</ref> du Rafale permet de le gréer rapidement en « buddy-to-buddy » (ou « nounou »), apte à ravitailler un congénère Air ou Marine, tous dotés de série d'une perche de ravitaillement en vol (amovible).
==== Divers ====
* la nacelle de reconnaissance [[Thales]] tous temps Reco NG de {{formatnum:1300}} kg pour la très basse (BA) à la haute/moyenne altitude (HA/MA) fonctionnant respectivement en [[infrarouge]] et en visible (TV) permettant la visualisation par les pilotes d'objectifs hors de portée visuelle (''Beyond Visual Range'') jusqu'à 60 [[nautique]]s.
==== Profils de missions et standards ====
Le Rafale comprend 5 configurations type selon les profils de missions :
* la [[supériorité aérienne]] avec 2 à 6 missiles [[MICA]] à guidage [[électromagnétique]] ou [[infrarouge]] ou 4 MICA à guidage [[électromagnétique]] et 2 [[Matra R550 Magic ]]plus un réservoir supplémentaire (standard F1) ;
* le [[Bombardement aérien|bombardement]] et l'appui aérien rapproché ([[Close air support]]) avec 2 missiles MICA ou 2 Magic II, jusqu'à 6 bombes guidées [[AASM]] plus 3 réservoirs supplémentaires (standard F2) ;
* la pénétration à longue distance avec 2 missiles MICA, 2 missiles de croisière [[SCALP (missile)|SCALP]]-EG plus 3 réservoirs supplémentaires (standard F2) ;
* le [[Bombardement aérien|bombardement]] à la mer avec 4 missiles MICA, 2 missiles [[Exocet (missile)|Exocet AM39 B2]] plus 2 réservoirs supplémentaires (standard F3) ;
* la frappe nucléaire avec 2 à 4 missiles MICA à guidage électromagnétique ou infrarouge, un missile [[ASMP-A]] plus 2 réservoirs supplémentaires (standard F3).
=== Motorisation ===
[[Image:M88-2 Engine.JPG|thumb|right|Le [[Turboréacteur d'avion|réacteur]] [[Snecma M88|M88]]]][[Image:Rafale reacteurs.jpg|thumb|right|Un Rafale avec la sortie de ses [[Turboréacteur d'avion|réacteurs]] [[Snecma M88|M88]]]]
[[Snecma]] débute les essais du [[Turboréacteur d'avion|réacteur]] [[Snecma M88|M88]]-2 en janvier [[1984]], soit 8 mois à peine après le livraison à l'[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] du 1{{er}} [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]], équipé du [[turboréacteur|réacteur]] [[Snecma M53|M53]]. Le M88-2, moteur modulaire entièrement nouveau à double corps et double flux, d’une longueur de 3,53 mètres, d’un diamètre de 69,3 cm et d’une masse de 897 kg, est développé spécialement pour le Rafale. Compact<ref>À poussée égale, le [[Snecma M88|M88]]-2 est plus court et léger de moitié que l’[[SNECMA Atar|Atar]] 9K50 du [[Dassault Mirage F1|Mirage F1]] tandis qu’à masse égale à l’Adour du [[SEPECAT Jaguar|Jaguar]], il délivre deux fois plus de poussée. Cette compacité a d’ailleurs permis de réduire la taille du Rafale de série par rapport aux prototypes</ref>, il délivre 50 k[[Newton (unité)|N]] de poussée à sec et 75 kN avec [[postcombustion]] et offre un rapport poussée/masse élevé et de fortes accélérations. Le M88-2 doit s’adapter au vol à basse altitude à faible consommation spécifique (et possède donc un fort [[taux de compression]] de 24,5 et des composants au rendement élevé) comme au vol à haute altitude à forte poussée spécifique (et possède donc un faible taux de dilution de 0,3).
À cet effet, les innovations suivantes sont employées :
* des disques de compresseur aubagés monoblocs (DAM) ;
* une [[chambre de combustion]] annulaire non polluante ;
* des [[Aube (mécanique)|aubes]] et distributeurs de turbines haute pression monocristallins ;
* un système de refroidissement.
Le [[Turboréacteur d'avion|moteur]] est régulé automatiquement à pleine autorité redondante ([[Fadec|FADEC]]) par deux calculateurs, ce qui permet un pilotage sans restriction (démarrage des deux moteurs en deux minutes, et passage à la [[postcombustion]] en trois secondes) et une maintenance facilitée<ref>Les 21 modules du [[Snecma M88|M88]]-2 sont remplaçables sans test, tandis que les deux [[turboréacteur|réacteurs]] sont remplaçables en seulement 1h45. Par ailleurs, différentes étapes, de E1 à E4 ont été développées. Le M88-2 E1 doit être déposé et vérifié toutes les 150 heures, le E4 (qui équipe en retrofit tous les Rafale depuis fin [[2005]]) toutes les 800 heures. La consommation est également réduite de 2 à 4%</ref> Le M88-2 bénéficie enfin d'une surface équivalente radar (SER) et signature [[infrarouge]] (SIR) réduites.
La qualification du M88-2 est obtenue le 30 septembre [[1992]] après 500 heures de vol.
=== Capteurs ===
L'un des atouts majeurs du Rafale réside dans sa capacité à fusionner les informations de ses différents capteurs en fournissant au pilote une situation tactique unique, facilement interprétable. La FSST (Fonction Synthèse de la Situation Tactique) permet en effet d'analyser toutes les pistes détectées par le système et de déterminer lesquelles correspondent au même « target ». Les pistes sont ainsi bien plus « robustes », car s'il est possible de faire décrocher un capteur (mise en secteur travers pour le radar par exemple) il est franchement improbable de faire décrocher tous les capteurs à la fois.
==== Le radar RBE2 ====
{{Article détaillé|RBE2}}
Le radar de bord [[Thales (entreprise)|Thales]]-[[Dassault]] Electronique (aujourd'hui [[Dassault Systèmes]]) [[RBE2]] (Radar à balayage électronique 2 plans) de 270 kg permet de suivre plusieurs cibles simultanément grâce à son antenne électronique passive (''Passive Electronicaly Scanned Array'' ou PESA) qui n'est plus limitée par la vitesse du balayage mécanique<ref>Un radar à balayage mécanique est bien envisagé au début du programme sous le nom RDX, qui donne naissance au radar RDY des [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]]-5 et -9. Quant au [[RBE2]], il est alors le seul de son genre en Europe, les autres équipant les [[Rockwell B-1 Lancer|B-1]]B et [[Northrop B-2 Spirit|B-2]] américains en mode air-sol et le [[Mikoyan-Gurevich MiG-31 Foxhound|MiG-31]] russe en mode air-air. Sa conception revient à coupler ces deux fonctions, telles celles de l'Antilope V de 230 kg du Mirage 2000-D et du RDI de 330 kg du Mirage 2000-C. Le 1{{er}} tir air-air a lieu en juin [[1998]] avec 2 missiles [[MICA]], puis avec 4 en simulation</ref> :
* en déphasant les signaux émis, le faisceau d'onde mobile permet de suivre jusqu'à 40 pistes très éloignées les unes des autres (dont 8 avec poursuite renforcée à 100 km de distance) avec [[Radar secondaire|identification Friend or Foe]] (IFF) automatique et de basculer presque simultanément du mode air-sol au mode air-air ;
* en évitant le terrain, il est capable 10 km en amont et sur 120°, de mettre en œuvre les fonctions de navigation, cartographie 2D et 3D, recherche et attaque de cibles terrestres ou maritimes, fixes ou mobiles.
==== L'Optronique secteur frontal ====
[[Image:Rafale B at Paris Air Show 2007.jpg|thumb|right|Un Rafale B avec l'[[Optronique secteur frontal|OSF]] visible au [[salon du Bourget]] (23 juin 2007)]]
{{Article détaillé|Optronique secteur frontal}}
L'[[Optronique secteur frontal]] (OSF) est un système visuel passif composé :
* d'une voie [[infrarouge]] [[Sagem Défense Sécurité]] bi-bande (3-5µm et 8-12µm) tous temps capable de poursuivre les cibles à plus de 100 km. Elle sera supprimée à cause de son obsolescence lors du passage au standard F3.
* d'une voie télévision Thales capable d'identifier une cible, d'en détecter l'armement, etc à plus de 50 km. Le capteur TV est couplé à un [[télémètre laser]] de faible portée et peu discret.
==== Le capteur SPECTRA ====
{{Article détaillé|SPECTRA}}
Le capteur de [[guerre électronique]] [[Thales (entreprise)|Thales]]-[[MBDA]] [[SPECTRA]] (Système de Protection et d'Evitement des Conduites de Tir pour RAfale) de 250 kg est le système d'autoprotection du Rafale. Complètement intégré dans la cellule et passif, il assure une veille dans tous les spectres sur 360°<ref>Le Rafale possède 3 détecteurs radio de 120° (2 antennes accolées aux entrées d'air, une antenne logée en cône arrière entre les deux réacteurs), 3 détecteurs d'alerte laser (DAL) de 120° (2 antennes sur le fuselage en bas du pare-brise, une antenne logée dans un barillet sur la dérive) et un détecteur de départ missile (DDM) [[infrarouge]] (une antenne logée dans un barillet sur la dérive)</ref> :
* en détectant une source avec une précision de moins de 1° ;
* en l'identifiant par comparaison des signaux à une banque de données ;
* en hiérarchisant et de localisant les menaces en mode [[Interférométrie|interférométrique]] ;
* en les présentant au pilote en les [[Architecture fédérée|fusionnant]] avec les pistes détectées par d'autres capteurs (radar, OSF) ;
* en proposant au pilote des [[contre-mesures]]<ref>Le Rafale possède 2 brouilleurs (2 antennes à balayage électronique probablement actives ([[:en:Active cancellation|active cancellation]]) situés à l'emplanture des [[Plan canard|plans-canard]]) et 4 lance-leurres (placés à la jonction de l'aile et du fuselage)</ref>.
==== La liaison 16 ====
{{Article détaillé|Liaison 16}}
Si elle n'est pas à proprement parler un capteur, la liaison de donnée tactique [[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] [[Liaison 16|L16]] utilise un terminal MIDS-LVT (''Multi-function Information Distribution System-Low Volume Terminal'') de 29 kg qui permet au Rafale d'échanger sans l'utilisation de la voix des données tactiques complexes entre unités militaires aériennes, terrestres et maritimes dans le cadre d'une [[Network Centric Warfare]] (''guerre en réseau infocentrée''), le tout à 100 [[Kilobit par seconde|kbits/s]]. Le Rafale est doté d'une fusion de données complètement intégrée au système d'arme. Elle fusionne les informations [[Liaison 16|L16]] (pistes des équipiers, messages PPLI (''Precise Participant Location and Identification''), pistes de surveillance provenant d'un centre de commandement et de contrôle) aux pistes des capteurs internes (RBE2, OSF IR ou TV, SPECTRA).
Le Rafale est donc [[interopérabilité|interopérable]] avec toutes les plateformes Liaison 16 et peut s'insérer dans n'importe quel théâtre d'opération interallié [[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]].
== Divers ==
=== Export ===
En juin [[2008]], aucune commande n'a encore été enregistrée à l'export bien que le Rafale ait été noté très positivement dans de nombreuses évaluations. Il doit cependant faire face à la concurrence forte des [[Eurofighter Typhoon]], [[Saab JAS 39 Gripen|JAS 39 Gripen]], [[General Dynamics F-16 Falcon|F-16]], [[McDonnell Douglas F-15 Eagle|F-15]], et [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]], ainsi qu'à une pression politique intense des [[États-Unis]].
Pour l'instant, le Rafale a échoué auprès de :
* la [[Corée du Sud]], qui a finalement retenu le [[McDonnell Douglas F-15 Eagle|F-15]] en avril [[2002]]<ref>Don Kirk, « Seoul is 'biased' to Boeing, Dassault says : French sue over fighter », dans ''International Herald Tribune'' (5 avril 2002) {{lire en ligne|lien=http://www.iht.com/articles/2002/04/05/dassault_ed3_.php}}</ref> ;
* [[Singapour]] qui, en août [[2005]], a également retenu le [[McDonnell Douglas F-15 Eagle|F-15]] ;
* les [[Pays-Bas]] et l'[[Australie]], qui ont finalement rejoint le programme [[Lockheed F-35 Lightning II|F-35]] ;
* l'[[Arabie saoudite]] qui a finalement retenu l'[[Eurofighter Typhoon]] en août [[2006]] ;
* le [[Maroc]], qui a finalement retenu le [[General Dynamics F-16 Falcon|F-16]] en octobre [[2007]]<ref>Si la puissance militaro-diplomatique américaine a joué, sous la forme de ''packages'' inclus dans les Foreign Military Sales, ''à contrario'', la vente de 12 à 18 avions au [[Maroc]], qui semblait acquise puisque financée en partie par l'[[Arabie saoudite]], a échoué à la suite de manque de coordination entre la [[Délégation générale pour l'armement|DGA]] d'une part, de [[Dassault Aviation]] d'autre part et de l'État-major de l'[[Armée de l'air (France)|armée de l'Air]] française</ref> ;
* le [[Brésil]], qui a signé avec la [[Russie]] un accord sur le développement conjoint de chasseurs de 5{{e}} génération<ref>« Chasseurs de 5{{e}} génération : la Russie en pointe ; la France out ? », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}38 (juin 2008)</ref>.
La [[Libye]] est actuellement le pays qui est le plus susceptible d'acheter des Rafale : l'accord de coopération de défense de [[2005]]<ref>Qui visait surtout à permettre à l'armée libyenne de retrouver la capacité opérationnelle qu'elle avait avant l'embargo international sur les armes de [[1986]]-[[2004]], en particulier par la modernisation de 38 [[Dassault Mirage F1|Mirage F1 BD/ED]] acquis en [[1978]]-[[1980]]</ref> a évolué et la [[Délégation générale pour l'armement|DGA]] reconnait des négociations en octobre [[2006]]. Le protocole d'accord du 10 décembre [[2007]] en vue de l'achat de 14 Rafale pourrait aboutir le 1{{er}} juillet [[2008]]<ref>Dépêche Reuters du 13 décembre 2007 {{lire en ligne|lien=http://today.reuters.fr/news/newsArticle.aspx?type=businessNews&storyID=2007-12-13T113927Z_01_CHE341699_RTRIDST_0_OFRBS-FRANCE-LIBYE-RAFALE-20071213.XML}}</ref>{{,}}<ref>Ce protocole d'accord comprend également la remise en état de 17 [[Dassault Mirage F1|Mirage F1 BD/ED]], l'achat de 10 [[Eurocopter Tigre|Tigre]], 15 [[Eurocopter EC-725 Cougar|Cougar]], 10 [[Eurocopter AS-350 Écureuil|Fennec]], 10 [[Patrouilleur (bateau)|patrouilleurs]], notamment, pour un montant de 4 milliards d'euros. Or, le rapport annuel du [[Parlement français]] sur les exportations d'armement de novembre [[2007]] {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/defense/content/download/99547/877833/file/rapport_cadre_BDEF.pdf}} ne laisse apparaître que 36,7 millions d'euros d'autorisations d'exportations, selon Véronique Sartini, « Ventes d'armes françaises, les chiffres 2006 : le cas libyen », dans ''Technologie & Armement'' {{ISSN|1953-5953}}, {{numéro}}10 (février-mars 2008)</ref>
Autre acheteur potentiel, les [[Émirats arabes unis]] envisagent désormais de remplacer leurs [[Mirage 2000]] par 20<ref>Selon ''Le Canard Enchaîné'' du 2 avril 2008</ref>, voire 63 Rafale<ref>Emmanel Jarry, « France, Greece arms sale talks go well-French offical », ''Reuters'' (7 juin 2008) {{lire en ligne|lien=http://www.reuters.com/article/rbssIndustryMaterialsUtilitiesNews/idUSL0770152220080607}}</ref> à l'horizon [[2013]]<ref>Les Emirats arabes unis étudient "sérieusement" l'achat de Rafale français, selon l'AFP {{lire en ligne|lien=http://fr.news.yahoo.com/afp/20080605/tbs-emirats-france-defense-industrie-2el-f41e315.html}}</ref>, et ce après avoir préféré aquérir des [[General Dynamics F-16 Falcon|F-16]] lors d'un premier contrat en mai [[1998]] <ref>Compte rendu de la visite aux [[Émirats arabes unis]] d'une délégation du groupe France-Pays du Golfe du [[Sénat (France)|Sénat]] du 9 au 16 mai [[1998]] {{lire en ligne|lien=http://www.senat.fr/ga/ga-021/ga-0216.html}}, les 80 exemplaires furent livrés de [[2004]] à [[2006]]</ref>.
La [[Grèce]] (pour 40 appareils), la [[Suisse]], l'[[Inde]] sont également cités comme acquéreurs potentiels, mais il reste au Rafale à confirmer ces possibilités. La [[Suisse]] évaluera l'avion courant [[2008]]<ref>Le Rafale est en concurrence avec l'[[Eurofighter Typhoon|Eurofighter ''Typhoon'']] et le [[Saab JAS 39 Gripen|Saab Gripen]] selon « Suisse, remplacement des F-5 : Boeing se retire », dans ''Défense & Sécurité Internationale'' {{ISSN|1772-788X}}, {{numéro}}38 (juin 2008)</ref>.
=== Engagements et exercices ===
*Du 9 au 19 juin [[2002]], en pleine crise entre l'[[Inde]] et le [[Pakistan]], les Rafale embarqués à bord du porte-avions [[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']] effectuent en [[mer d'Oman]] leurs premiers entraînements réels au combat dissymétrique (''Dissymetric Air Combat Training'') armés de missiles air-air, en collaboration avec des [[Grumman F-14 Tomcat|F-14]] et [[McDonnell Douglas F/A-18 Hornet|F/A-18]] de l'[[United States Navy|US Navy]]<ref>Dossier de presse du ministère de la Défense français du 20 juin 2002 {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/marine/decouverte/organisation/unites/batiments_de_surface/batiments_de_combat/les_porte_avions/le_groupe_aeronaval_dans_l_operation_heracles/le_groupe_aeronaval}}</ref> ;
*Du 4 février au 15 avril [[2003]], des exercices sont effectués entre les porte-avions [[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']] et USS ''Harry Truman'' au large de la [[Crète]] ;
* Du 1{{er}} mars au 21 mai [[2004]], huit Rafale M se mesurent en [[mer Rouge]] aux [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]]C/D stationnés à [[Djibouti]] puis, 20 au 23 mars 2004 aux Mirage 2000-9 des [[Émirats arabes unis]] (exercice Northwind'04). Du 28 au 30 mars 2004, les Rafale travaillent de concert avec le groupe embarqué du porte-avions américain [[USS George Washington|USS ''George Washington'']]. Du 8 au 14 avril 2004 a lieu l'exercice Varuna avec la Marine indienne pendant lequel les Rafale affrontent les [[Hawker Siddeley Harrier|Sea Harrier]] FRS.51. Le 22 avril 2004, le [[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']] et son escorte participent à l'Opération Héraclès 2/Air Indien en intégrant la Task Force 473. Les exercices reprennent à partir du 2 mai avec l'exercice franco-saoudien Red Shark qui voit les Rafale affronter les [[Panavia Tornado|Tornado]] F3 et les [[McDonnell Douglas F-15 Eagle|F-15]] de la Royal Saudi Air Force ;
* Du 25 septembre [[2006]] au 2 octobre 2006, deux Rafale F2 de l’[[Armée de l'air (France)|Armée de l’air]] participent à l'exercice [[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] Tiger Meet 06 à [[Albacete]] ([[Espagne]]) avec des entraînements de type DACT (''Dissimilar Aircraft Combat Training'') et COMAO (''Composite Air Operation'')<ref>Brève du ministère de la Défense français du 25 septembre 2006 {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/defense/activites_des_forces/25_09_06_nato_tiger_meet_2006}}</ref>{{,}}<ref>Selon Henri Hémon, « Le Rafale dompte les tigres », dans ''Défense Le mag'' {{lire en ligne|lien=http://www.dassault-aviation.com/fr/defense/dassault-aviation-un-magazine-dedie-a-la-defense/le-rafale-dompte-les-tigres.html}}</ref> ;
* [[Image:French Rafale M launch from USS Enterprise.jpg|thumb|right|Catapultage d'un Rafale F2 du porte-avions [[USS Enterprise (CVN-65)|USS ''Enterprise'']] au large de [[Cannes]] (23 juillet 2007)]] [[Image:Rafales_aboard_USS_Harry_Truman.jpg|thumb|right|Deux Rafale, dont un au catapultage, à bord de l'[[:en:USS Harry S. Truman (CVN-75)|USS ''Harry Truman'']] au large de [[Marseille]] (21 mai 2008)]] [[Image:Rafale Theodore Roosevelt.jpg|thumb|right|Un Rafale apponte sur l'[[USS Theodore Roosevelt|USS ''Theodore Roosevelt'']] au large de [[Norfolk]] ([[Virginie]]) (19 juillet 2008)]] Depuis le 12 mars [[2007]], trois Rafale de l'[[Armée de l'air (France)|armée de l'Air]] basés à [[Douchanbé]] au [[Tadjikistan]] et trois autres de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] déployés à bord du [[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']] débutent des opérations de soutien aux forces en [[Afghanistan]]<ref>Brève du ministère de la Défense français du 15 mars [[2007]] {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/air/base/breves/2007/mars/15_03_07_premiere_mission_des_rafale_en_afghanistan}}</ref>. Ces appareils sont modifiés en urgence pour pouvoir larguer ces bombes à guidage laser, ce qui n'était pas prévu dans la version F2. Toutefois, ils ne sont pas autonomes et doivent compter sur les [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]] ou les [[Dassault Super-Étendard|Super-Étendard]] pour {{citation|illuminer}} la cible. Le 28 mars 2007, un Rafale M F2 de la Marine nationale largue une [[bombe guidée laser]] [[:en:GBU-12|GBU-12]] [[Paveway]] II de 500 kg à la demande des troupes néerlandaises, tandis que le 1{{er}} avril 2007, c’est au tour d’un Rafale B F2 de l’[[escadron de chasse 1/7 Provence]] de tirer une bombe guidée laser GBU-12 contre une grotte présumée abriter des [[Taliban]]s dans la région de [[Helmand]]<ref>Selon Jean-Michel Guhl, « Rafale sur l'Afghanistan », dans ''Défense Le mag'' {{lire en ligne|lien=http://www.dassault-aviation.com/fr/defense/dassault-aviation-un-magazine-dedie-a-la-defense/rafale-sur-lafghanistan.html}}</ref>. Dès le 8 février [[2008]], trois Rafale C F2 (qui, contrairement à ce qui avait été annoncé initialement ne sont pas armés de la bombe guidée [[AASM]]), sont déployés sur la base de [[Kandahar]] en [[Afghanistan]] où ils rejoignent les trois [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]] D présents depuis le 26 septembre [[2007]] et remplacent les trois [[Dassault Mirage F1|Mirage F1]]CR présents depuis le 29 octobre [[200]]7<ref>Selon le blog de ''Libération'' {{lire en ligne|lien=http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/02/trois-rafale-se.html}}</ref>{{,}}<ref>Selon « Déploiement afghan », dans ''Air & Cosmos'' (ISSN 1240-3113) {{numéro}}2099 (9 novembre 2007)</ref>{{,}}<ref>Brève du ministère de la Défense français du 7 février 2008 {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/air/base/breves/2008/fevrier/les_rafale_en_operation_deuxieme_edition}}</ref> ;
* Le 23 juillet [[2007]], deux Rafale M au standard F2 ainsi qu'un [[E-2 Hawkeye|E2C Hawkeye]], de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]], appontent sur le porte-avions nucléaire américain [[USS Enterprise (CVN-65)|USS ''Enterprise'']] au large de [[Cannes]]. Les appareils sont ensuite catapultés avec succès, mettant en avant l'interopérabilité entre les Rafale français et le système aéronaval américain. Grâce à un nouveau système de calage par [[Global Positioning System|GPS]] de ses centrales de navigation inertielles, le Rafale F2 est le premier chasseur français à pouvoir pleinement opérer depuis un porte-aéronef américain ;
* Selon des informations non confirmées par le ministère de la Défense français <ref>Communiqué du ministère de la Défense français{{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/air/base/breves/2008/fevrier/exercice_gulf_shield_aux_emirats_arabes_unis}}</ref>, des Rafale F2 participent du 23 février au 5 mars [[2008]] à l’exercice tripartite ([[Arabie saoudite]], [[Qatar]], [[Émirats arabes unis]]) Gulf Shield 01<ref>Selon le site d'information stratégiques israélien [[:en:DEBKAfile|DebkaFile]] {{lire en ligne|lien=http://www.debka.com/headline.php?hid=5055}}</ref> ;
* Le 21 mai [[2008]], 2 Rafale F2 et un [[E-2 Hawkeye]] appontent et décollent chacun deux fois du porte-avions [[:en:USS Harry S. Truman (CVN-75)|USS ''Harry Truman'']] au large de [[Marseille]]. Un 3{{e}} Rafale F2 effectue trois ''touch-and-go''<ref>Communiqué de presse de l'US Navy du 23 mai 2008 {{lire en ligne|lien=http://www.news.navy.mil/search/display.asp?story_id=37366}}</ref> ;
* Du 22 au 29 juin [[2008]], 4 Rafale M participent à l'exercice [[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] Tiger Meet sur la base aéronavale de [[Landivisiau]] aux côtés d'appareils belges, allemands, espagnols, turcs, suisses, autrichiens, tchèques, italiens et britanniques. Le thème opérationnel d'Ocean Tiger 2008 porte principalement sur l'attaque à la mer de bâtiments de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]] française<ref>Olivier Mélennec, « Les Tigres volants ont rendez-vous à Landivisiau », dans Ouest-France (17 juin 2008) {{lire en ligne|lien=http://www.ouest-france.fr/Les-Tigres-volants-ont-rendez-vous-a-Landivisiau/re/actu_B/actu_8619-648582------_actu.html}}</ref>.
* Suite à l'indisponibilité du [[Charles-de-Gaulle (porte-avions)|''Charles-de-Gaulle'']] jusqu'au début [[2009]], les pilotes de l'[[aviation navale]] s'entraînent du 18 au 23 juillet [[2008]] à bord de l'[[USS Theodore Roosevelt|USS ''Theodore Roosevelt'']] dans l'[[océan Atlantique]], abandonnant ainsi l'option d'utiliser le ''São Paulo'' (ex-[[Foch (porte-avions)|''Foch'']]). Cet exercice, dénommé « Opération Brimstone » (Joint Task Force Exercise 08-4) a lieu sous l'égide de l'[[United States Navy|US Navy]] au large de [[Norfolk]] ([[Virginie]]). Le 26 juin, 6 Rafale quittent la flottille 12F de la BAN de [[Landivisiau]], escortés d'un [[Boeing C-135|C-135FR]]. Deux [[E-2 Hawkeye]] de la flottille 4F de la [[Aéroport de Lorient Bretagne Sud|BAN de Lann-Bihoué]]<ref>Ces 2 [[E-2 Hawkeye]] étaient déployés depuis fin mai [[2008]] dans la zone Antilles/Caraïbes depuis la [[Base aérienne 365 Lamentin|BA 365]] à [[Fort-de-France]] et la base américaine de [[Curaçao]] dans des missions de lutte contre le [[trafic de stupéfiant]]</ref> les rejoignent sur la [[:en:Naval Air Station Oceana|base aéronavale d'Oceana]] ([[Virginie]])<ref>Communiqué de presse du ministère de la Défense français {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/marine/base/breves/arrivee_de_6_rafale_marine_standard_f2_aux_etats_unis}}</ref>, à proximité de [[Norfolk]], où accoste le [[sous-marin nucléaire d'attaque|SNA]] [[Améthyste (S605)|''Améthyste'']], le 16<ref>En escale à la base navale de [[Fort-de-France]] en juin [[2008]], en partie pour évaluer la capacité des installations à accueillir des sous-marins nucléaires, l'[[Améthyste (S605)|''Améthyste'']] fait escale à [[Norfolk]] du 16 au 20 juillet et participe au JTFEX 08-4 comme escorte du [[USS Theodore Roosevelt|''Theodore Roosevelt'']], aux côtés du USS ''Iwo Jima'', du HMS ''Ark Royal'' et de la frégate brésilienne ''Greenhalgh'', selon Robert Wall, « Roaming with the Roosevelt », dans ''Aviation Week & Space Technology'' (4 juillet 2008) {{lire en ligne|lien=http://www.aviationweek.com/aw/blogs/defense/index.jsp?plckController=Blog&plckScript=blogScript&plckElementId=blogDest&plckBlogPage=BlogViewPost&plckPostId=Blog%3a27ec4a53-dcc8-42d0-bd3a-01329aef79a7Post%3a3b80ed6a-7622-4f0f-9a60-ccec3a646f18&plckCommentSortOrder=TimeStampAscending}}</ref>{{,}}<ref>Communiqué de presse de l'US Navy {{lire en ligne|lien=http://www.news.navy.mil/search/display.asp?story_id=38478}}</ref>. Les Rafale s'entraînent quotidiennement avec des [[McDonnell Douglas F/A-18 Hornet|F/A-18 ''Hornet'']] aux ''Basic Flight Manoeuvers'' (combats aériens), aux vols tactiques à plusieurs avions sous opposition, au contrôle de chasse et au [[close air support]]<ref>Communiqué de presse du ministère de la Défense français {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/marine/base/breves/derniers_preparatifs_avant_le_jtfex_aux_etats_unis}}</ref> ;
* Par ailleurs, les Rafales de l'Escadron 1/7 participeront en août 2008 à l'exercice [[:en:Red Flag (USAF)|Red Flag]] sur la [[Nellis Air Force Base]] ([[Nevada]])<ref>Selon le blog de ''Libération'' {{lire en ligne|lien=http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2007/12/les-pilotes-de.html}}</ref>{{,}}<ref>Communiqué de l'ambassade de [[France]] aux [[États-Unis]] du 28 décembre [[2007]] {{lire en ligne|lien=http://www.ambafrance-us.org/fr/ambassade/defense/defense22.asp}}</ref>.
=== Accidents ===
* Le {{date|6|décembre|2007}}, le Rafale biplace B316 immatriculé 7-HL ayant décollé de la [[Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson|BA 113]] de [[Saint-Dizier]] (France) s'écrase vers 18h20 dans une zone boisée de la commune de [[Neuvic (Corrèze)|Neuvic]] (France), lors d'un vol d'entraînement d'une patrouille d'avions de l'[[escadron de chasse 1/7 Provence]]<ref>Brève du ministère de la Défense français {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/air/base/breves/2007/decembre/accident_aerien__1}}</ref>. Il n'y avait qu'un seul pilote à bord, le capitaine Emmanuel Moriuser, qui ne s'est pas éjecté. Les premières conclusions de l'enquête imputent l'accident à une « [[désorientation spatiale]] » du pilote, c'est-à-dire que celui-ci aurait mal apprécié la position et l'orientation réelle de son avion. Le Rafale (non armé) volait en effet de nuit et sous la pluie lors de l'accident.
* Le 22 mai [[2008]] à 10h34, un Rafale M de la flotille 12F de l'[[aviation navale]] est sorti de la piste ouest de la [[Aéroport de Lorient Bretagne Sud|base aéronavale de Lann-Bihoué]] à l'issue de de son [[atterrissage]], franchissant une route et un talus sans que son train ne cède. Le pilote s’est éjecté sans être blessé<ref>Yann Lukas, « Un Rafale rate son atterrissage à Lann Bihoué », dans ''Ouest-France'' (23 mai 2008) {{lire en ligne|lien=http://www.lorient.maville.com/Un-Rafale-rate-son-atterrissage-a-Lann-Bihoue-/re/actudet/actu_loc-634625------_actu.html}}</ref>.
== Futur ==
La [[Délégation générale pour l'armement|DGA]] décide au premier semestre [[2006]] d'injecter 400 millions d'euros dans la remise à niveau de l'avion qui se fera, une nouvelle fois, par un étalement des commandes<ref name="Le financement de la remise à niveau de l'avion {{citation| passera sans doute par la réduction à 51 avions de la commande de 59 signée en [[2004]]}} (46 Air et 13 Marine), selon « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans ''Air & Cosmos'' hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004)">Le financement de la remise à niveau de l'avion {{citation| passera sans doute par la réduction à 51 avions de la commande de 59 signée en [[2004]]}} (46 Air et 13 Marine), selon « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans ''Air & Cosmos'' hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004)</ref>. Cette mise à jour, tout d’abord appelée F4 puis F3+, est désormais dénommée F3 ''road map''<ref>Notifiée en octobre [[2006]]</ref>. La feuille de route du Rafale, conditionnée par l'arrivée du missile [[Meteor (missile)|Meteor]] en [[2012]]<ref>L'entrée en service du [[Meteor (missile)|Meteor]] serait à nouveau repoussée à [[2015]]</ref>, comprend<ref>Selon Jean-Louis Promé, « Le Rafale F3 et au-delà », dans ''Technologie & Armement'' {{ISSN|1953-5953}}, {{numéro}}6 (juin-juillet 2007)</ref> :
* l’adjonction au radar Thales [[RBE2]] d'une antenne active ([[Active Electronically Scanned Array|AESA]])<ref>Elle est testée sous forme de maquette en [[2002]] sur banc d’essai [[Falcon 20]] puis en 2003 sur Rafale. Elle vole sous forme de Démonstrateur radar à modules actifs (DRAMA), financé à hauteur de 85 millions d'euros par la [[Délégation générale pour l'armement|DGA]] en [[2004]], dotés de composants UMS de fabrication européenne à l’été [[2007]] sur [[Falcon 20]] puis en [[2008]] sur [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]]. Sa qualification est prévue pour [[2009]], la livraison de deux prototypes en [[2010]] et son intégration sur chaîne de fabrication en [[2012]]</ref> dotée d’un millier de modules émetteurs-récepteurs à [[arséniure de gallium]] au lieu d'un seul tube à ondes progressives (TOP)<ref>La durée de vie du TOP est seulement d’une centaine d’heures et, en cas de panne, c’est l’ensemble du [[RBE2]] qui se retrouve hors-service</ref> et permettant un accroissement de 50% de la portée ;
* une nouvelle version de l'[[OSF]], l'OSF-IT, qui voit la suppression de la double voie [[infrarouge]] obsolète, se contentera d’une voie TV améliorée ;
* l’intégration d’un détecteur [[infrarouge]] de départ missile (DDM-NG) [[Sagem]] ou [[Thales (entreprise)|Thales]]/[[MBDA]] à [[SPECTRA]] ;
* un nouveau [[Turboréacteur d'avion|réacteur]] baptisé provisoirement [[Snecma M88|M88]]-2 ECO, faisant la synthèse entre les projets abandonnés M88-3 et –4 de 90k[[Newton (unité)|N]] et 115kN et proposant une meilleure poussée (90kN) sur augmentation débit d'air, imposant une entrée d'air légèrement agrandie de même qu’une consommation réduite et une durée de vie augmentée de 50% ;
* le développement d'une nacelle de brouillage [[Électromagnétisme|électromagnétique]] de puissance, à la façon du EA-18G ''Growler'' américain ;
* l'adjonction de la nacelle de désignation laser Thales Damoclès<ref>Dix sont commandées pour une livraison à la mi-[[2009]] puis en [[2010]] {{lire en ligne|lien=http://www.defense.gouv.fr/dga/nouvelles_nacelles_de_designation_de_cibles_pour_les_avions_de_l_armee_de_l_air}}</ref>, conférant une capacité de bombardements à 70 km de jour comme de nuit. Son capteur infrarouge opérant dans une bande moyenne lui permet de garder toute son efficacité dans des conditions atmosphériques chaudes et/ou humides<ref>Damoclès fut développée à l'origine pour les [[Mirage 2000]]-9 des [[Émirats arabes unis]]</ref> et de tirer les [[bombe guidée laser|bombes guidées laser]] GBU-24 [[Paveway]] III de {{formatnum:1000}} kg ;
* l'intégration d'une antenne satellitaire (SATCOM).
==Galerie de photos==
{{Images
| align = center
| bordure= white
| titre = Photos du Rafale Marine
| Image:070723-N-6524M-004.jpg|Un Rafale au catapultage de l'USS ''Enterprise''
| Image:080521-N-2984R-072.jpg|Un Rafale au catapultage de l'USS ''Harry S. Truman''
| Image:Rafale-080521-N-2984R-066.jpg|Un Rafale sur l'USS ''Harry S. Truman''
| Image:Rafales aboard USS Harry Truman.jpg|Deux Rafale, dont un au catapultage de l'USS ''Harry S. Truman''
| Image:Rafale 070412-N-3038W-267.JPEG|Un Rafale décolle de l'USS ''John C. Stennis''
| Image:Rafale 070412-N-8157C-542.JPEG|Un Rafale effectue un ''touch and go'' sur l'USS ''John C. Stennis''
| Image:Rafale 070412-N-8157C-552.JPEG|Un Rafale effectue un ''touch and go'' sur l'USS ''John C. Stennis''
| Image:Rafale and CVN 74.jpg|Un Rafale survole le pont d'envol de l'USS ''John C. Stennis''
| Image:Rafale Theodore Roosevelt.jpg|Un Rafale apponte sur l'USS ''Theodore Roosevelt''
| Image:Rafale Theodore Roosevelt02.jpg|Un Rafale s'apprête à décoller de l'USS ''Theodore Roosevelt''
| Image:Rafale Theodore Roosevelt03.jpg|Un Rafale s'apprête à décoller de l'USS ''Theodore Roosevelt''
| Image:Rafale Theodore Roosevelt06.jpg|Un Rafale s'apprête à décoller de l'USS ''Theodore Roosevelt''
| Image:Rafale Theodore Roosevelt07.jpg|Un Rafale s'apprête à décoller de l'USS ''Theodore Roosevelt''
| Image:Rafale Theodore Roosevelt04.jpg|Un Rafale s'apprête à apponter sur l'USS ''Theodore Roosevelt''
| Image:Rafale Theodore Roosevelt05.jpg|Un Rafale décolle de l'USS ''Theodore Roosevelt''
| Image:Rafale Theodore Roosevelt08.jpg|Un Rafale décolle de l'USS ''Theodore Roosevelt''
| Image:Rafale and CVN 69.jpg|Un Rafale effectue un ''touch and go'' sur l'USS ''Dwight D. Eisenhower''
| Image:Rafale-060427-N-2959L-196.jpg|Un Rafale effectue un ''touch and go'' sur l'USS ''Ronald Reagan''
| Image:Charles De Gaulle PascalSubtil 9.jpg|Un Rafale s'apprête à décoller du ''Charles-de-Gaulle''
| Image:Charles De Gaulle PascalSubtil 4.jpg|Un Rafale s'apprête à décoller du ''Charles-de-Gaulle''
| Image:Charles De Gaulle PascalSubtil 11.jpg|Cinq Rafale sur le pont d'envol du ''Charles-de-Gaulle''
}}
{{message galerie}}
== Autour de l'avion ==
=== Livres ===
* François Robineau, ''Rafale : les ailes du futur'', Le Cherche midi, Paris, 1994 {{ISBN|2-86274-355-0}} {{Commentaire biblio|Ouvrage de référence.}}
=== Vidéos ===
* {{fr}} [http://www.youtube.com/watch?v=rJqx9X85AAQ Le Rafale au Dubai Air Show piloté par Éric Gérard, pilote d'essai] sur YouTube.
=== Articles de référence ===
* « Le Rafale, un champion incontesté de la polyvalence », dans ''Air & Cosmos'' hors-série (ISSN 1240-3113) (juin 2004) ;
* Claude Carlier, « Les hésitations des États-majors face au renouvellement des matériels aériens », dans ''Stratégique'' {{ISSN|0224-0424}} {{numéro}}53 (janvier 1992) {{lire en ligne|lien=http://www.stratisc.org/strat_053_Carlier.html}} ;
* Gérard Hartmann, « Historique de la SNECMA » (2005-2006) {{lire en ligne|lien=http://www.hydroretro.net/etudegh/index.html}}.
=== Liens externes ===
* {{fr}} [http://www.dassault-aviation.com/fr/defense/rafale/omnirole-des-lorigine.html Le Rafale] sur le site officiel de Dassault Aviation ;
* {{fr}} [http://frenchnavy.free.fr/aircraft/rafale/rafale_fr.htm Le Rafale M] sur un site consacré à l'aéronautique navale française ;
* {{fr}} [http://www.avions-militaires.net/rafale/ Le Rafale] sur un site consacré à l'aviation militaire ;
* {{fr}} [http://www.defense.gouv.fr/marine/decouverte/equipements/aeronefs/rafale_m/ Le Rafale M] sur le site de la Marine nationale ;
* {{fr}} [http://tmor.rafale.free.fr/index.htm Un Dossier technique].
=== Articles connexes ===
* [[Liste des avions militaires (XXIe siècle)]]
* [[Eurofighter Typhoon]] et [[F-35]]
===Ordre de désignation===
*[[Dassault Étendard IV|Étendard IV]] - [[Vought F-8 Crusader|F-8E(FN) ''Crusader'']] - [[Dassault Mirage IV|Mirage IV]] - [[SEPECAT Jaguar|Jaguar]] - [[Dassault Mirage F1|Mirage F1]] - [[Dassault Super-Étendard|Super-Étendard]] - [[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000]] - [[Dassault Rafale|Rafale]]
=== Notes et références ===
{{Références|colonnes = 2}}
{{Commons|Category:Dassault Rafale|Dassault Rafale}}
{{marine nationale}}
{{Portail|histoire militaire|aéronautique}}
[[Catégorie:Avion militaire du XXIe siècle|Rafale]]
[[Catégorie:Avion militaire français]]
[[Catégorie:Avion utilisé par l'armée de l'air française]]
[[Catégorie:Industrie de l'armement]]
[[Catégorie:Avion embarqué]]
[[Catégorie:Avion multirôle|Rafale]]
[[bg:Рафал]]
[[de:Dassault Rafale]]
[[en:Dassault Rafale]]
[[es:Dassault Rafale]]
[[fi:Dassault Rafale]]
[[fy:Dassault Rafale]]
[[he:ראפאל]]
[[hr:Dassault Rafale]]
[[hu:Rafale]]
[[id:Dassault Rafale]]
[[it:Dassault Rafale]]
[[ja:ラファール (航空機)]]
[[ko:다소 라팔]]
[[ms:Dassault Rafale]]
[[nl:Dassault Rafale]]
[[no:Dassault Rafale]]
[[pl:Dassault Rafale]]
[[pt:Dassault Rafale]]
[[ro:Dassault Rafale]]
[[ru:Dassault Rafale]]
[[sv:Dassault Rafale]]
[[th:ดัซโซลท์ ราฟาเอล]]
[[tr:Dassault Rafale]]
[[vi:Dassault Rafale]]
[[zh:陣風戰鬥機]]