François-Réal Angers 1897880 29025126 2008-04-27T02:27:10Z Daubert 280579 mort à [[Neuville (Québec)|Pointe-aux-Trembles (aujourd'hui Neuville)]] [[Image:Cambray et ses complices.jpg|thumb|right|250px|Première page de ''Les Révélations du crime ou Cambray et ses complices'', de '''François-Réal Angers''', 1837]] '''François-Réal Angers''' ([[Neuville (Québec)|Pointe-aux-Trembles (aujourd'hui Neuville)]], {{date|20|novembre|1812|Québec}} - [[Québec (ville)|Québec]], {{date|27|mars|1860|Québec}}), est un avocat, un auteur et un journaliste [[Québec|québécois]] du {{s|XIX|e}}. Il est surtout connu pour son récit romancé ''Les Révélations du crime ou Cambray et ses complices'', publié en 1837. == Biographie == François-Réal Angers est un bon représentant de cette petite [[bourgeoisie]] francophone de [[Profession libérale|professions libérales]] qui est en pleine croissance au [[Bas-Canada]] au cours des quatre premières décennies du {{s|XIX|e}}, dominant la culture politique de la colonie. Ces gens de professions libérales francophones, principalement [[notaire]]s et [[Avocat (métier)|avocat]]s, vont développer de façon progressive une culture de gens de droit, fondée sur l'[[éloquence]] et l'écrit<ref>[[Yvan Lamonde]]. ''Histoire des idées sociales au Québec'', volume I : ''1760-1896''. Montréal, Fides, 2000, p. 86.</ref>. Issu d'une famille d'agriculteurs, François-Réal Angers naît le {{date|20|novembre|1812|Québec}} à [[Neuville (Québec)|Pointe-aux-Trembles (aujourd'hui Neuville)]] de François Angers, cultivateur, et de Marie-des-Anges Larue. Il effectue ses études classiques au [[Petit Séminaire de Québec]]. Preuve précoce de son goût pour la littérature, alors qu'il étudie les belles-lettres, il participe le 9 décembre 1830, avec quelques condisciples, à la fondation d'une éphémère ''Société littéraire'' qui ne vit que quatre mois, première société du genre à être mise sur pied au Petit Séminaire<ref name="DBC">Aurélien Boivin. [http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=37867 « François-Réal Angers »], dans ''[[Dictionnaire biographique du Canada]]'' [en ligne].</ref>. En 1833, les journaux ''[[Le Canadien (journal)|Le Canadien]]'', ''[[La Gazette de Québec]]'' et ''[[La Minerve (journal canadien)|La Minerve]]'' mettent leurs ressources en commun pour embaucher François-Réal Angers et J.-André Taschereau à titre de correspondants parlementaires chargés de rapporter les débats de l'[[Assemblée législative du Bas-Canada]]<ref>Gilles Gallichan. [http://www.google.ca/books?id=L7bQQsuNOq8C&pg=PA173&dq=%22Fran%C3%A7ois-R%C3%A9al+Angers%22&hl=fr&sig=Y4oN3Hv6U3mmSNSfwoh6YGnF0fI#PPA172,M1 ''Livre et politique au Bas-Canada, 1791-1849'']. Québec : Éditions du Septentrion, 1991, p. 172.</ref>. Fort de cette expérience, il publie à compte d'auteur en 1836, alors qu'il est toujours étudiant en droit, son ''Système de sténographie, applicable au français et à l'anglais''<ref>François-Réal Angers. ''Système de sténographie, applicable au français et à l'anglais''. Québec : Imprimé pour le propriétaire, par Fréchette & Cie, 1836.</ref>, ce qui explique sans doute, selon David M. Hayne, sa nomination comme rapporteur officiel des débats de la [[Chambre d'assemblée du Bas-Canada]]<ref name="Hayne-655">David M. Hayne, « ''Les révélations du crime ou Cambray et ses complices'', récit romancé de François-Réal Angers », dans [[Maurice Lemire]] (dir.). ''Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec''. Montréal : Fides, 1980, 2e édition revue, corrigée et mise à jour (1978), tome I : ''Des origines à 1900'', p. 655.</ref> (une fonction qu'il remplit jusqu'à l'[[Acte d'Union (1840)|Union]]<ref>[[Pierre-Georges Roy]]. [http://www.ourroots.ca/f/toc.aspx?id=4626 ''Les avocats de la région de Québec'']. Lévis : Le Quotidien, 1936, p. 8.</ref>), peu après avoir été reçu au [[Barreau du Québec|barreau]], le 6 octobre 1837. Quelques mois avant, en juillet 1837, il avait publié ''Les Révélations du crime ou Cambray et ses complices : chroniques canadiennes de 1834''<ref>François-Réal Angers. [http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtextes/aa18.htm ''Les Révélations du crime ou Cambray et ses complices : chroniques canadiennes de 1834'']. Québec : imprimé par Fréchette et cie, 1837.</ref>, récit romancé des méfaits, [[Vol (droit)|vols]], [[sacrilège]]s et [[meurtre]]s d'une bande de brigands ayant sévi à [[Québec (ville)|Québec]] de 1834 à 1837<ref>[[Pierre-Georges Roy]]. [http://www.ourroots.ca/e/page.aspx?id=3693869 « La bande de Chambers »], ''[[Société des Dix|Cahiers des Dix]]'', no 3 (1938), p. 89-113.</ref>. Vers la même époque (1836-1843), il fait paraître dans divers journaux quelques poèmes d'inspiration romantique se rattachant à la situation politique (''L’Avenir'', ''Réconciliation'', ''La Voix d'une ombre'', ''À saint Jean-Baptiste'') ou tirant parti de l'épopée et de la légende (''Chant du voyageur canadien'', ''Le Chien d'or'')<ref name="Lortie">Jeanne d'Arc Lortie. « [Poèmes épars] de François-Réal Angers », dans [[Maurice Lemire]] (dir.). ''Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec''. Montréal : Fides, 1980, 2e édition revue, corrigée et mise à jour (1978), tome I : ''Des origines à 1900'', p. 578-579.</ref>. Après être devenu avocat en 1837, Angers délaisse rapidement la littérature pour se consacrer surtout à l'exercice du droit et la rédaction d'études juridiques. D'octobre 1845 à septembre 1848, il est corédacteur, avec Sylvain Lelièvre, de la ''Revue de législation et de jurisprudence'', {{citation|l’une [des] plus anciennes collections des décisions des tribunaux du Bas-Canada}}<ref name="Beaulieu Hamelin">André Beaulieu et [[Jean Hamelin]]. ''La presse québécoise des origines à nos jours''. Québec : Presses de l'Université Laval, 1973, t. I : ''1764-1859'', p. 143-144.</ref> selon les historiens [[André Beaulieu]] et [[Jean Hamelin]]. Cette revue qui rend compte, souvent en langue anglaise, des {{citation|plus intéressants procès de l'époque, accompagnés de commentaires juridiques sur les points litigieux}}, colligent les cas qui font [[jurisprudence]], s'attache à expliquer les lois en vigueur et leurs multiples implications<ref name="Beaulieu Hamelin"/>. De concert avec son confrère [[Thomas-Jean-Jacques Loranger]]<ref>Jean-Charles Bonenfant. [http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=39785 « Thomas-Jean-Jacques Loranger »], dans ''[[Dictionnaire biographique du Canada]]'' [en ligne].</ref>, Angers défend les intérêts des [[Cens (droit seigneurial)|censitaires]] entre 1854 et 1856 devant la Cour seigneuriale présidée par [[Louis-Hippolyte La Fontaine]], chargée de juger les réclamations formulées à la suite de l’[[Système seigneurial de la Nouvelle-France|abolition du régime seigneurial]]. D'après l'un de ses biographes, Aurélien Boivin, {{citation|au cours des longs débats qui marquèrent l’audition des nombreuses causes, il se révéla un éminent juriste et un orateur aussi talentueux que convaincant}}<ref name="DBC"/>. De 1850 à 1851, il assume la présidence de l'[[Institut canadien de Québec]]<ref name="DBC"/>, fondé en 1848. De 1851 à sa mort, il est l'un des principaux collaborateurs des ''Décisions des tribunaux du Bas-Canada''<ref name="DBC"/>. Par mariage, il fait son entrée en 1842 dans l'une des plus influentes familles francophones de juristes et d'hommes politiques du [[Bas-Canada]], la famille Taschereau<ref>G. Blaine Baker. [http://thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1ARTf0007876 « Taschereau, dynastie des juristes »], dans ''[[L'Encyclopédie canadienne]]'' [en ligne]; Bernard L. Vigod. [https://www.septentrion.qc.ca/pdf/extraits/extrait_2-89448-069-5.pdf « Le glorieux nom de Taschereau »], dans Bernard L. Vigod. ''Taschereau''. Québec : Septentrion, 1996, p. 13-22; [[Pierre-Georges Roy]]. [http://www.ourroots.ca/e/toc.aspx?id=8772 ''La famille Taschereau'']. Lévis : Imprimerie Mercantile, 1901.</ref>. Le 4 avril de cette année, il épouse à [[Sainte-Marie (Québec)|Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce]] Louise-Adèle Taschereau (1822-1849), fille d'[[Antoine-Charles Taschereau]], [[député]] à la [[Chambre d'assemblée du Bas-Canada]] (1830-1838), puis à l'[[Assemblée législative de la province du Canada]] (1841-1844) et d'Adélaïde Fleury de La Gorgendière, fille du [[Système seigneurial de la Nouvelle-France|seigneur]] de [[Deschambault]] <ref> Roy, [http://www.ourroots.ca/e/toc.aspx?id=8772 ''La famille Taschereau''], p. 161-162; Assemblée nationale du Québec, [http://www.assnat.qc.ca/fra/Membres/notices/t-u/tascac.htm ''Antoine-Charles Taschereau''], 1992, page consultée le 22 août 2007.</ref>. Angers et sa première épouse élèvent comme leur fils [[Auguste-Réal Angers]], qui va connaître une carrière politique remarquable<ref>Le lieu et la date de naissance d'Auguste-Réal Angers sont incertains. Si la plupart de ses biographes rapportent qu'il est né le 4 octobre 1838 à Québec, fils de François-Réal Angers et Louise-Adèle Taschereau, il serait plutôt né un an plus tôt en 1837 à Beauport, de parents inconnus, et aurait été élevé par Angers et Taschereau comme un fils. Voir Gaston Deschênes. [http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=41298 « Auguste-Réal Angers »], dans ''[[Dictionnaire biographique du Canada]]'' [en ligne].</ref>. Veuf depuis le 29 août 1849 de Louise-Adèle Taschereau<ref>Roy, [http://www.ourroots.ca/e/toc.aspx?id=8772 ''La famille Taschereau''], p. 162.</ref>, il se remarie au sein d'une autre famille influente dans les milieux juridiques et politiques, les Panet <ref>Carman Miller, [http://thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1ARTf0006064 « Famille Panet »], dans ''[[L'Encyclopédie canadienne]]'' [en ligne]; Jacques Gouin et Lucien Brault. ''Les Panet de Québec : histoire d'une lignée militaire.'' Montréal : Bergeron, 1984; [[Pierre-Georges Roy]]. [http://www.ourroots.ca/e/toc.aspx?id=8983 ''La famille Panet'']. Lévis : J.-A.-K. Laflamme imprimeur, 1906.</ref>, en épousant à [[Québec (ville)|Québec]], le 23 novembre 1853, Louise Panet (1830-1894), fille de l'avocat [[Charles Panet]], député conservateur à l'[[Assemblée législative du Québec]] de 1858 à 1861, nièce de [[Philippe Panet]], juge à la [[Cour d'appel du Québec]] ainsi que du notaire [[Louis Panet]], membre du [[Conseil législatif du Québec]], puis [[Sénat du Canada|sénateur]]<ref>Roy, [http://www.ourroots.ca/e/toc.aspx?id=8983 ''La famille Panet''], p. 91-139 ; Assemblée nationale du Québec, [http://www.assnat.qc.ca/fra/Membres/notices/o-p/PANEC.htm ''Charles Panet''] et [http://www.assnat.qc.ca/fra/Membres/notices/o-p/PANEL.htm ''Louis Panet''], 1992, pages consultées le 22 août 2007; Claude Vachon. [http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=38240 « Philippe Panet »], dans ''[[Dictionnaire biographique du Canada]]'' [en ligne].</ref>. De ce second lit naissent deux garçons et une fille<ref>Roy, [http://www.ourroots.ca/e/toc.aspx?id=8983 ''La famille Panet''], p. 138-139.</ref>. L'un de ses neveux est le poète et journaliste [[William Chapman]]<ref>La mère de William Chapman, Caroline Angers, était la sœur de François-Réal Angers. Voir Manon Brunet. [http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=41402 « William Chapman »], dans ''[[Dictionnaire biographique du Canada]]'' [en ligne].</ref>. Il meurt à Québec le {{date|27|mars|1860|Québec}} et est inhumé quatre jours plus tard à [[Neuville (Québec)|Pointe-aux-Trembles (aujourd'hui Neuville)]] <ref name="DBC"/>. == Oeuvres == {{Wikisourceauteur}} * ''L’Avenir'' (ou ''Chant patriotique du Canada''), 1836 (poésie) * ''Système de sténographie, applicable au français et à l'anglais'', 1836 (manuel) * ''Les Révélations du crime ou Cambray et ses complices : chroniques canadiennes de 1834'', 1837 (récit romancé) * ''Réconciliation'', 1837 (poésie) * ''Chant du voyageur canadien'', 1837 (Adaptation-traduction de ''A Canadian Boat Song'', 1804, de [[Thomas Moore]]) (poésie) * ''La Voix d’une ombre'', 1838 (poésie) * ''Le Chien d’or'', 1840 (poésie) * ''À saint Jean-Baptiste'', 1843 (poésie) == Principales références == * [[Aurélien Boivin]]. [http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=37867 « François-Réal Angers »], dans ''[[Dictionnaire biographique du Canada]]'' [en ligne]. * Gilles Dorion. « Présentation », dans François-Réal Angers. ''Les révélations du crime ou Cambray et ses complices : chroniques canadiennes de 1834''. Québec : Nota bene, coll. « NB Poche - no 18 », 2003, p. 5-22. * David M. Hayne, « ''Les révélations du crime ou Cambray et ses complices'', récit romancé de François-Réal Angers », dans [[Maurice Lemire]] (dir.). ''Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec''. Montréal : Fides, 1980, 2e édition revue, corrigée et mise à jour (1978), tome I : ''Des origines à 1900'', p. 655-656. * Jeanne d'Arc Lortie. « [Poèmes épars] de François-Réal Angers », dans [[Maurice Lemire]] (dir.). ''Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec''. Montréal : Fides, 1980, 2e édition revue, corrigée et mise à jour (1978), tome I : ''Des origines à 1900'', p. 578-579. == Voir aussi == === Bibliographie complémentaire === ;Publications de François-Réal Angers * ''Système de sténographie, applicable au français et à l'anglais''. Québec : Imprimé pour le propriétaire, par Fréchette & Cie, 1836. * [http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtextes/aa18.htm ''Les Révélations du crime ou Cambray et ses complices : chroniques canadiennes de 1834'']. Québec : imprimé par Fréchette et cie, 1837. {{commentaire biblio|'''Autres éditions :''' Québec : B. Sauvageau jr, 1867 ; Québec : [s. n.], 1880 ; Montréal : Réédition-Québec, 1969 (réimpression photographique de l'édition de 1880 avec introduction de John Hare) ; Québec : Nota bene, 2003 {{ISBN|2895181543}} (texte de l'édition de 1837, avec présentation et bibliographie de Gilles Dorion). '''Traduction anglaise :''' ''The Canadian Brigands!! An Intensely Exciting Story of Crime in Quebec, Thirty Years Ago!'' Montréal : Published by R. Worthington, 1867.}} ;Études * Nathalie Dolbec. « Aux sources lointaines du narratif québécois : chroniques du crime et descriptions frénétiques chez François-Réal Angers et Eugène L'Écuyer », dans Magessa O'Reilly, Neil Bishop et A. R. Chadwick (compilateurs), ''Le lointain : écrire au loin, écrire le lointain''. Beauport : Publications MNH, 2002, p. 75-87. * Michel Lord. ''En quête du roman gothique québécois (1837-1860). Tradition littéraire et imaginaire romanesque''. Québec : Nuit blanche, coll. « Les Cahiers du Centre de recherche en littérature québécoise de l'Université Laval », série « Études », 2e édition, revue et corrigée, 1994 (1985). * [[Pierre-Georges Roy]]. [http://www.ourroots.ca/e/page.aspx?id=3693869 « La bande de Chambers »], ''[[Société des Dix|Cahiers des Dix]]'', no 3 (1938), p. 89-113. === Liens externes === * Archives de Montréal, [http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/portraits/images/fiches/pleinecran/P0041.jpg Portrait de François-Réal Angers] == Notes == {{Références|colonnes = 2}} {{Portail|Québec|Canada}} {{DEFAULTSORT:Angers, Francois-Real}} [[Catégorie:Avocat québécois]] [[Catégorie:Écrivain québécois]] [[en:François Réal Angers]]