Françoise d'Orléans (1902-1953) 1495307 31730976 2008-07-20T14:48:59Z 85.68.220.89 {{voir homonymes|Françoise d'Orléans}} '''Françoise''' Isabelle Louise Marie '''d'Orléans''', princesse de France puis, par son mariage, princesse de Grèce et de Danemark, est née le [[25 décembre]] [[1902]] à [[Paris]] et est décédée dans cette même ville le [[25 février]] [[1953]]. C'est une descendante du roi des Français [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe I{{er}}]] et un membre de la famille royale hellène. [[Image:Françoise d'Orléans.jpg|thumb|La princesse Françoise d'Orléans.]] == Famille == Françoise d'Orléans est la deuxième fille de [[Jean d'Orléans (1874-1940)]], « duc de Guise » et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Jean III », et de son épouse, la princesse française [[Isabelle d'Orléans (1878-1961)]]. Françoise est également la sœur d'un autre prétendant français, [[Henri d'Orléans (1908-1999)]], « comte de Paris » et « roi » sous le nom de « Henri VI » pour les orléanistes. Le [[11 février]] [[1929]], la princesse épouse, à [[Palerme]], en [[Italie]], le prince [[Christophe de Grèce]] et de Danemark (1889-1940). Christophe, dont s'est le second mariage, est le fils cadet du roi [[Georges Ier de Grèce|Georges I{{er}} de Grèce]] (1845-1913) et de sa femme la grande-duchesse [[Olga Constantinovna de Russie]] (1851-1926). Par son père, il est le petit-fils du roi [[Christian IX de Danemark]] (1818-1906), surnommé le « beau-père de l'Europe », ce qui en fait le neveu ou le cousin de la plupart des monarques d'Europe du Nord. De cette union, qui est l'un des rares mariages mixtes de l'époque<ref>Rares étaient en effet les mariages entre princesses catholiques et princes orthodoxes ou protestants. Michel de Grèce, ''Mémoires insolites'', Pocket, Paris, 2004, p. 15.</ref>, naît un seul enfant : * Le prince et écrivain [[Michel de Grèce]] et de Danemark (1939) qui épouse l'artiste grecque [[Marina Karella]] (1940). Il s'agit là d'une union non conforme aux lois de sa maison, qui prive le prince de tout droit de succession sur la couronne de Grèce. == Biographie == ===Une enfance marocaine=== Françoise d'Orléans naît en France à une époque où son père, le « duc de Guise », n'est pas encore le chef de la Maison d'Orléans et n'a donc pas à souffrir des conséquences de la [[loi d'exil]], votée par le parlement français en [[1886]]. La princesse passe donc les premières années de son enfance au château familial des Orléans, au [[Nouvion-en-Thiérache]]. Cependant, en [[1909]], le « duc » et la « duchesse de Guise » décident de partir mener la vie de colons au [[Maroc]] et s'installent avec leurs enfants dans la petite ville de [[Larache]]. Dans la région, la famille achète sans difficulté des terres aux autorités chérifiennes et prend le pseudonyme d'Orliac<ref>Georges Poisson, ''Les Orléans, une famille en quête d'un trône'', p. 339.</ref>. Au Maroc, Françoise et ses frères et sœurs mènent une vie très libre. Chaque année, leurs parents retournent en Europe pour rendre visite à leur parentèle et les enfants sont, pendant ce temps, chargés de la gestion des terres familiales. Leur éducation, dirigée par la « duchesse de Guise », est alors quelque peu négligée<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 37.</ref>. Mais la princesse Françoise profite de son temps libre pour apprendre à monter à cheval et devient ainsi une excellente cavalière. Elle est d'ailleurs si douée pour l'[[équitation]] qu'elle deviendra plus tard la seule femme à recevoir l’autorisation de s’entraîner à l’école militaire romaine de cavalerie de Tor di Quinto<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 16.</ref>. Dans les années [[1920]], plusieurs décès successifs dans la famille d'Orléans font du prince Jean l'héritier en second de la couronne de France. Celui-ci décide donc de revenir vivre en Europe et la famille s'installe en [[Belgique]], au Manoir d'Anjou. Malgré tout, les « Guise » continuent à séjourner près de la moitié de l'année dans leurs domaines marocains<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 40.</ref>. ===Princesse de Grèce=== Longtemps célibataire, Françoise d'Orléans rencontre, grâce à sa tante la [[Hélène d'Orléans|duchesse d'Aoste]], le prince [[Christophe de Grèce]] et de Danemark, en 1929<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 30.</ref>. De treize ans son aîné, l'homme est veuf d'une riche américaine, [[May « Nancy » Stewart Worthington Leeds]], dont il a hérité une grande part de la fortune. Il vit entre [[Rome]] et [[Palerme]], [[Italie]], depuis le désastre de la [[guerre gréco-turque (1919-1922)|guerre gréco-turque de 1919-1922]], qui a causé l'exil de la plupart des membres de la famille royale hellène<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 15-16.</ref>. Très grand et très chauve, le prince n'en est pas moins séduisant : son humour et ses dons artistiques viennent en effet combler les imperfections de son physique<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 16 et 31.</ref>. Françoise et Christophe se marient à la Chapelle Palatine du palais médiéval de Palerme, le jour de la signature des [[accords du Latran]]<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 31.</ref>. Ils s'installent ensuite dans la résidence sicilienne du prince, la Villa Anastasia<ref>Cette villa porte le nom orthodoxe de la première épouse de Christophe.</ref>, et mènent pendant quelques temps une existence oisive de princes dont les obligations officielles sont presque nulles. Cependant, des difficultés économiques ne tardent pas à assombrir la vie du jeune couple. L'administrateur de la fortune du prince s'enfuit avec son argent et Françoise et son époux se retrouvent ruinés. Pour survivre, le couple réduit considérablement son train de vie. Il quitte définitivement la Villa Anastasia et s'installe à l'hôtel Excelsior de Rome. Son mari ne lui étant d'aucun secours<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.,'' p. 31-32.</ref>, Françoise d'Orléans doit se résoudre à emprunter de l’argent à son père et pose même pour des photos publicitaires, ce qui est, à l'époque, considéré comme vraiment scandaleux dans son milieu<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 20.</ref>. En novembre [[1936]], Françoise et Christophe participent, avec les autres membres de la famille royale hellène, aux cérémonies qui président à la restauration de la monarchie en Grèce. À cette occasion, les cendres de la reine Olga, du roi [[Constantin Ier de Grèce|Constantin I{{er}}]] et de la reine [[Sophie de Prusse|Sophie]], tous morts en exil en Italie, sont rapatriées au cimetière royal de [[Tatoi]] sur ordre de [[Georges II de Grèce|Georges II]]<ref>Isabelle, comtesse de Paris, ''Tout m'est bonheur'', Robert Laffont, Paris, 1978, p. 203-204.</ref>. En [[1939]], naît, dans la capitale italienne, le petit [[Michel de Grèce]], fils unique de Françoise et Christophe. Pour le couple princier, cette naissance constitue un grand moment de joie. Pourtant, cette fois encore, le bonheur ne dure guère et une autre catastrophe vient frapper la princesse. Au début de la [[Deuxième guerre mondiale]], en [[1940]], son époux part à Athènes pour s'entretenir avec son neveu le roi Georges II des événements qui secouent l'Europe. Pendant son voyage, il contracte un abcès au poumon qui l'emporte en quelques semaines. Prévenue de sa maladie, Françoise d'Orléans tente de gagner la capitale hellène mais n'arrive qu'après le décès de son mari. En compagnie de son frère, le « comte de Paris », et de plusieurs membres de la famille royale grecque, elle assiste donc, impuissante, à l'enterrement de son époux à Tatoi<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 25-26.</ref>. ===Veuve et exilée=== Veuve et plus que jamais désargentée, la princesse Françoise cherche de nouveaux moyens pour subvenir aux besoins de sa famille. De passage à [[Paris]], elle vend chez Guillomet la parure de [[Turquoise (pierre)|turquoises]] qu'elle a reçu en héritage de sa belle-mère, la reine [[Olga Constantinovna de Russie|Olga de Grèce]], le jour de son mariage avec Christophe<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 32.</ref>. Surtout, elle décide de quitter l'Italie et son régime [[fasciste]] qu'elle déteste<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 18-19.</ref>. Dans un premier temps, elle envisage de s’installer à Athènes afin de faire de son fils un prince grec, comme le désirait ardemment son époux<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 33.</ref>. Mais le roi [[Georges II de Grèce|Georges II]] l'avertit que la guerre avec l'Italie est proche et qu'il vaut mieux qu'elle cherche un autre refuge<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 34.</ref>. Françoise décide alors de rejoindre sa propre famille au Maroc<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 40.</ref>. Dans le palais de Larache, Françoise retrouve ses parents, sa sœur [[Isabelle d'Orléans (1900-1983)|Isabelle]] et les enfants de celle-ci<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 41.</ref>. Peu de temps après, le « comte de Paris »<ref>Isabelle, comtesse de Paris, ''Op. cit''., p. 227-228.</ref> puis sa famille<ref>Isabelle, comtesse de Paris, ''Op. cit''., p. 237.</ref> les rejoignent également. Mais, à peine arrivée dans le [[Protectorat espagnol du Maroc|protectorat espagnol]], un nouveau deuil frappe la princesse Françoise. Chagriné par la défaite française face à l'[[Allemagne nazie]], le « [[Jean d'Orléans (1874-1940)|duc de Guise]] » trouve en effet la mort le [[25 août]] [[1940]]<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 44-45.</ref>. Le sort de la France est une autre source de préoccupations pour la princesse Françoise. Alors que plusieurs membres de la famille d'Orléans placent leur confiance dans le [[maréchal Pétain]], la jeune femme est persuadée que seul le [[général De Gaulle]] peut sauver le pays. Au sein de la famille, les divisions politiques sont d'ailleurs si fortes que Françoise quitte Larache et s'installe à [[Tanger]]<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 48.</ref>. Dans la ville internationale, la princesse, toujours aussi désargentée, tente comme elle le peut d'aider les Britanniques<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 49-50.</ref>. Au bout de quelques mois cependant, elle se réconcilie avec sa famille et retourne vivre chez sa mère<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 50.</ref>. A l'automne [[1944]], la « duchesse de Guise » fait savoir à ses enfants que ses revenus ne lui permettent plus de les héberger et les prie donc de quitter sa résidence<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 53.</ref>. Françoise d'Orléans décide alors de s'établir avec son fils à l'hôtel Miramar de [[Malaga]], en [[Espagne]]<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 58.</ref>. La vie dans le pays de [[Franco]] n'est guère brillante mais les finances de la princesse se raffermissent après la guerre. Elle touche en effet l'héritage de son père et liquide les dernières propriétés de son mari à Palerme et à Rome<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 67 et 80-82.</ref>. En [[1948]], Françoise d'Orléans décide finalement de quitter l'[[Andalousie]]. Les portes de la Grèce lui sont toujours fermées du fait de la [[Guerre civile grecque|guerre civile]] qui ravage le pays et le gouvernement britannique refuse de la laisser s'installer en Angleterre. La princesse de Grèce et son fils partent donc pour Paris, où ils sont reçus par Isabelle d'Orléans et son deuxième mari, Pierre Murat<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit''., p. 65-66.</ref>. Dans sa résidence française, la princesse se referme sur elle-même et limite au maximum ses contacts avec l'extérieur<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 92-93</ref>. Peu à peu, elle développe une sorte de dépression, et finit par mourir en [[1953]]<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 98-99</ref>. Ses funérailles ont lieu à la [[Chapelle royale de Dreux|Chapelle Saint-Louis de Dreux]] mais son corps est transféré, quelques semaines plus tard, au cimetière royal grec de [[Tatoi]]<ref>Michel de Grèce, ''Op. cit.'', p. 99.</ref>. Devenu orphelin, le jeune Michel de Grèce, âgé d'à peine 14 ans, est alors placé sous la responsabilité de son oncle, le « comte de Paris ». == Bibliographie == * Christopher of Greece, ''Memoirs of HRH Prince Christopher of Greece'', The Right Book Club, Londres, 1938. * Michel de Grèce et Henri d'Orléans, comte de Paris, ''Mon album de famille'', Perrin, 1996. {{ISBN|2-262-01237-7}}. * Michel de Grèce, ''Mémoires insolites'', Xo,¨Paris, 2004 {{ISBN|2845631863}}. * Isabelle, comtesse de Paris, ''Tout m'est bonheur'', Éditions Robert Laffont, Coll. « Vécu », Paris, 1978. {{ISBN|2-221-00107-9}}. == Notes et références == <references /> {{portail|Grèce|France}} {{DEFAULTSORT:Orleans, Francoise}} [[Catégorie:Maison d'Orléans|Francoise]] [[Catégorie:Noblesse en Grèce]] [[Catégorie:Naissance en 1902]] [[Catégorie:Décès en 1953]] [[ca:Francesca d'Orleans (princesa de Grècia)]] [[es:Francisca de Orleans]]