Frontière entre le Brésil et la France
1429836
31096067
2008-06-28T14:51:32Z
Deep silence
126287
Restauration des [[Projet:Restauration des ancres brisées|ancres brisées]]
{{Infobox Frontière
| entité1={{Brésil}}
| entité2={{France}}
| carte=[[Image:Border-Brazil-France.svg|290px]]
| légende=Frontière délimitant le Brésil et la France et tracé approximatif de la route transfrontalière devant relier Cayenne à Macapá.
| longueur=730.4
| particularités=—
| création=1713 ([[Traités d'Utrecht (1713)|traités d'Utrecht]])
| actuel=1900
}}
La '''frontière entre le Brésil et la France''' est une [[frontière]] internationale délimitant les [[territoire]]s nationaux du [[Brésil]] et de la [[France]] dans le nord-est de l'[[Amérique du Sud]] ainsi qu'au large de celle-ci dans l'ouest de l'[[océan Atlantique]]. Longue de {{Unité|730.4|km}}<ref name="Brasil">{{fr}} {{Lien web
| url=http://www.info.lncc.br/wrmkkk/guifraf.html
| titre=Frontière Brésil / Guyane française
| éditeur=Fronteiras e limites do Brasil
| date=4 novembre 2005
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref><sup>, </sup><ref>{{fr}} {{Lien web
| url=http://www.assemblee-nationale.fr/12/budget/plf2007/a3367-tx.asp
| titre=Rapport législatif n° 3367 tome X
| éditeur=Assemblée nationale
| date=12 octobre 2006
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref><sup>, </sup><ref>{{en}} {{Lien web
| url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/fr.html
| titre=France
| éditeur=CIA - The World Fact Book
| date=4 octobre 2007
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref>, sa composante terrestre est continue et sépare l'[[États du Brésil|État brésilien]] appelé [[Amapá]] de la [[Guyane]], qui est à la fois une [[région française|région]] et un [[Département français|département]] d'[[France d'outre-mer|outre-mer]], soit un [[Département d'outre-mer|Dom-Rom]].
== Géographie ==
=== Tracé ===
[[Image:Oyapock maripa falls tree.jpg|thumb|left|La frontière au niveau du saut Maripa sur l'[[Fleuve Oyapock|Oyapock]].]]
À son extrémité la plus [[Ouest|occidentale]], qui est aussi la plus [[Sud|méridionale]], la frontière franco-brésilienne débute sur le [[plateau des Guyanes]] par un [[tripoint]] où elle rencontre la [[frontière entre le Brésil et le Suriname]] et la [[Frontière entre la France et le Suriname|frontière entre ce pays et la France]]. Appelé Koulimapopann sur les cartes de l'[[Institut géographique national (France)|Institut géographique national]]<ref name="Géoportail">[[Géoportail]].</ref>, il est situé par 2°20'15,2" de [[latitude]] nord et 54°26'04,4" de [[longitude]] ouest<ref>{{coord|02|20|15.2|N|54|26|04.4|W}}.</ref>
De ce point, elle court plein est sur {{Unité|303.2|km}}<ref name="Brasil"/> dans les [[monts Tumuc-Humac]] le long de la [[ligne de partage des eaux]] entre le [[Fleuve Amazone|bassin de l'Amazone]] et les [[fleuve]]s guyanais se jetant directement dans l'[[océan Atlantique]]. Elle borde ainsi la limite des [[Commune française|communes françaises]] de [[Maripasoula]] et [[Camopi]] face au [[Município (Brésil)|municipio]] brésilien de [[Laranjal do Jari]]. Elle rejoint ensuite le cours de l'[[Fleuve Oyapock|Oyapock]], qui coule en direction du nord dans la [[Forêt tropicale humide|forêt équatoriale]], et sert cette fois de frontière sur {{Unité|427.2|km}}<ref name="Brasil"/> entre les territoires de Camopi et [[Saint-Georges-de-l'Oyapock|Saint-Georges]] d'une part et d'[[Oiapoque]] d'autre part.
Elle atteint l'[[Embouchure (géographie)|embouchure]] du fleuve à l'ouest du [[cap Orange]] par 4°30'30" de latitude nord et 51°38'12" de longitude ouest<ref>{{coord|04|30|30|N|51|38|12|W}}.</ref>. De ce point, qui est situé dans la [[baie de l'Oyapock]], elle se prolonge par une [[frontière maritime]] sépare les [[Mer territoriale|eaux territoriales]] des deux pays. Auparavant, dix [[Borne frontière|bornes]] matérialisent la frontière sur le terrain<ref name="Brasil"/>.
=== Longueur ===
En suivant son tracé, la frontière parcourt {{Unité|730.4|km}}, ce qui fait d'elle la 121{{e}} plus longue frontière terrestre du monde, juste derrière la [[Frontière entre la Finlande et la Norvège| frontière finno-norvégienne]] et juste devant la [[frontière entre la Géorgie et la Russie]]. Elle est aussi la plus longue des [[frontières de la France]] devant la [[Frontière entre l'Espagne et la France|frontière franco-espagnole]], qui est plus courte d'environ cent kilomètres. Mais elle est en revanche la plus courte des dix [[frontières du Brésil]] après sa [[frontière entre le Brésil et le Suriname|frontière avec le Suriname]] et ne représente par ailleurs que la neuvième plus longue des des dix-neuf [[frontières de l'Union européenne]] en se classant entre la [[Frontière entre la Serbie et l'Union européenne|frontière serbe]], plus longue, et [[Frontière entre le Suriname et l'Union européenne|frontière surinamienne]], plus courte.
D'un point de vue infra-étatique, la frontière franco-brésilienne est néanmoins la plus longue frontière internationale de l'[[Amapá]] et de la [[Guyane]], qui de toute façon n'en comptent qu'une seule autre chacune. En outre, elle est logiquement la plus longue des frontières internationales partagée par une [[région française]], un [[département français]] ou même une [[région ultrapériphérique]] de l'[[Union européenne]], ce qui s'explique par le fait, dans ce dernier cas, que toutes les autres RUP sans exception soient des [[île]]s non divisées.
== Histoire ==
Les bases de cette frontière remontent aux [[Traités d'Utrecht (1713)|traités d'Utrecht de 1713]] entre la France et le [[Portugal]], mais diverses interprétations quant au tracé de la frontière existaient. Ainsi la France considérait-elle que le fleuve [[Japoc]] dont il était question dans le texte correspondait au fleuve [[Araguary]] tandis que pour le Brésil il s'agissait du fleuve Oyapock<ref name="Guyane">{{fr}} {{Lien web
| url=http://www.terresdeguyane.fr/articles/frontieres/default.asp
| titre=Frontières de Guyane, Guyane des frontières
| auteur=Marc-Emmanuel Privat
| éditeur=terresdeguyane.fr
| date=Juin 2003
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref>. Le litige continua durant deux siècles, la France et le Brésil devenu indépendant installèrent tour à tour postes militaires et [[Mission religieuse|missions religieuses]] dans ce qui devint le [[contesté franco-brésilien]]<ref name="Guyane"/>, et s'accusèrent mutuellement d'enfreindre leur [[Souveraineté|intégrité territoriale]] respective. Finalement, un [[arbitrage international]] assuré par la [[Suisse]] donna raison au Brésil en [[1900]] : arrivée bien préparée, sa délégation, menée par le [[José Maria da Silva Paranhos Júnior|baron de Rio Branco]], qui avait déjà obtenu un arbitrage favorable face à l'[[Argentine]], gagna les arbitres à ses vues, tandis que la France, peu soucieuse de la question et accaparée par la [[Second espace colonial français|colonisation de l'Afrique]], envoya des [[Diplomatie|diplomate]]s peu au fait de la question : {{Unité|260000|km|2}} de territoire qui auraient multiplié par quatre la surface du territoire guyanais échappèrent ainsi à la France et rejoignirent l'escarcelle du Brésil, qui ne cesse à cette époque de grignoter des terres au détriment de ses voisins<ref name="Guyane"/>.
Vestige culturel de cette période, demeurent encore dans l'[[Amapá]] des communautés [[Amérindiens|amérindien]]nes parlant un [[créole guyanais]] ancien…
== Points de passage ==
[[Image:oiapoque2.jpg|thumb|Vue d'[[Oiapoque]], au [[Brésil]], descendant vers les quais. Le fleuve est visible dans le fond de l'image.]]
La frontière étant située dans une zone de [[Forêt tropicale humide|forêt équatoriale]] traversée de cours d'eaux et souvent [[Marais|marécage]]use, le passage de la Guyane au Brésil a longtemps été très difficile. La construction en [[2004]] d'un [[pont]] sur l'[[Approuague]] permettant de relier [[Cayenne]] à Saint-Georges sur la frontière via [[Régina]] par la [[Réseau routier de Guyane|RN2]] en deux heures et demi de route a constitué une première étape dans la réalisation de cette liaison. Les Cayennais ont pris l'habitude de faire leurs achats dans le pays voisin, à des prix bien moins élevés qu'en Guyane, tandis que dans l'autre sens les Brésiliens vont chercher du [[Emploi|travail]] en France<ref>{{fr}} {{Lien web
| url=http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/domtom/dossier.asp?ida=436115
| titre=Sur la piste des clandestins
| auteur=Marianne Payot
| éditeur=L'Express
| date=1{{er}} décembre 2005
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref>. Un projet de loi français déposé en [[2005]]<ref>{{fr}} {{Lien web
| url=http://www.senat.fr/rap/l06-100/l06-100_mono.html#toc16
| titre=Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République fédérative du Brésil relatif à la construction d'un pont routier sur le fleuve Oyapock reliant la Guyane française et l'État de l'Amap&
| éditeur=Sénat
| date=6 décembre 2006
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref> prévoit l'ouverture d'un pont au niveau des villes-frontières de [[Saint-Georges-de-l'Oyapock]] en France et d'[[Oiapoque]] au Brésil, rendant enfin possible la traversée de la frontière par voie routière, alors que ce n'est jusqu'à présent possible qu'en prenant le [[Bac (bateau)|bac]] qui fait la navette en moins d'une demi-heure<ref>{{fr}} {{Lien web
| url=http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3546,50-657781,0.html
| titre=Guyane l'émeraude
| éditeur=Le Monde
| date=7 juin 2005
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref>. Il devrait être achevé en [[2008]]. De l'autre côté du fleuve, la [[rodovia 156]], partiellement [[Asphalte (matériau)|asphaltée]], permet de rejoindre la capitale de l'Amapà, [[Macapá]].
Le fleuve Oyapock, accessible aux [[pirogue]]s sur la majeure partie de son cours, est traversé en de nombreux autres points par les [[Amérindiens]] de la région, soit les [[Wayana]], [[Teko]], [[Kali'na]], [[Palikur]] et autres [[Wayãmpi]], dont le territoire est à cheval sur la frontière<ref>{{fr}} {{Lien web
| url=http://www.lutecium.org/stp/2000_big.gif
| titre=Carte présentant l'implantation des amérindiens de la région (format .gif)
| éditeur=lutecium.org
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref>. Il est également traversé par des [[Migration économique|migrants économiques]] brésiliens qui viennent s'installer en Guyane, notamment les [[Orpaillage|chercheurs d'or]] ou ''garimpeiros'' qui remontent l'Oyapock pour exploiter les [[affluent]]s de l'Oyapock. Des villages de garimpeiros se sont ainsi formés sur les rives brésiliennes de l'Oyapock : en face de la Crique Sikini et Villa Brasil en face du bourg de [[Camopi]] (Villa Brasil s'est surtout développé à l'époque où les amérindiens de Camopi ont commencé à toucher des aides sociales). Il y aurait en Guyane {{formatnum:40000}} [[Étranger en situation irrégulière|étrangers en situation irrégulière]], voire {{formatnum:200000}} selon les dernières estimations<ref>{{fr}} {{pdf}} {{Lien web
| url=http://www.assembleenationale.fr/12/pdf/budget/plf2007/a3367-tX.pdf
| titre=Commission de la défense nationale et des Forces armée, sur le projet de loi de finances pour 2007 (n° 3341)
| éditeur=Assemblée nationale
| date=12 octobre 2006
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref>, dont 70% de [[nationalité brésilienne]] provenant essentiellement des États pauvres de l'Amapá et du [[Pará]] qui profitent de la faible surveillance de la frontière pour venir s'installer en Guyane.
== Surveillance==
[[Image:3rei.jpg|thumb|Insigne du [[3e régiment étranger d'infanterie|3{{e}} régiment étranger d'infanterie]] qui patrouille le long de l'Oyapock.]]
La surveillance des frontières guyanaises constitue le premier cercle de protection du [[Centre spatial guyanais|centre spatial]] situé à [[Kourou]]<ref name="3REI">{{fr}} {{Lien web
| url=http://www.legion-3rei.com/fr/missions/souverainete.php
| titre=Les missions du 3ème Régiment étranger d'infanterie
| éditeur=3{{e}} régiment étranger d'infanterie
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref>. Les [[Armée française|forces armées françaises]] ont en outre pour mission d'endiguer l'[[Immigration illégale|immigration clandestine]], et de contrôler les {{page h'|Trafic|trafic}}s en tous genres en provenance des pays voisins. Le contrôle de la limite entre la France et le Brésil tout comme celle avec le [[Suriname]] est rendu très difficile par sa longueur et par la nature des terrains. Hormis dans la zone contiguë à Saint-Georges, les [[patrouille]]s de surveillance ne peuvent s'effectuer que par voie fluviale, par les sentes forestières et exceptionnellement par [[hélicoptère]], la [[canopée]] rendant difficile tout [[atterrissage]]. Le [[3e régiment étranger d'infanterie|3{{e}} régiment d'infanterie]] de la [[Légion étrangère]] affecte constamment deux sections, relevées tous les mois, à cette mission. Celles-ci, formées au combat en milieu équatorial, s'enfoncent parfois de {{Unité|50|kilomètres}} dans la forêt et patrouillent en particulier la zone du haut Oyapock, très isolée à partir de leur base de Camopi<ref>{{Lien web
| url=http://www.legion-3rei.com/fr/unites/proterre.php
| titre=Les unités du 3ème Régiment étranger d'infanterie
| éditeur=3{{e}} régiment étranger d'infanterie
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref><sup>, </sup><ref name="3REI"/>. La [[Gendarmerie nationale (France)|gendarmerie]], qui dispose d'une [[caserne]] à Saint-Georges et d'un détachement de quelques hommes à Camopi, contrôle surtout la RN2, passage obligé entre la frontière et [[Cayenne]]. Les gendarmes de Camopi s'occupent de la surveillance du vaste territoire de cette commune, se rendant une fois par trimestre dans le secteur de Trois Sauts à l'extrême sud de la région<ref>{{Lien web
| url=http://perso.orange.fr/eric.lignier/images/JournalM6.jpg
| titre=Gendarmes au bout du monde
| éditeur=France-Guyane
| date=4 juin 2000
| consulté le=18 octobre 2007
}}</ref>.
== Notes et références de l'article ==
{{Références|colonnes=2}}
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Contesté franco-brésilien]].
* [[Particularités territoriales de la France]].
* [[Liste des frontières terrestres internationales par longueur]].
=== Liens et documents externes ===
* [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MAEJ0767958D Décret n° 2007-1518 du 22 octobre 2007] portant publication de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République fédérative du Brésil relatif à la construction d'un pont routier sur le fleuve Oyapock reliant la Guyane française et l'État de l'Amapá, signé à [[Paris]] le {{date|15 |juillet|2005}}.
* [http://www.senat.fr/rap/l06-100/l06-100_mono.html#toc16 Projet de loi du Sénat] présentant une photographie de l'emplacement du futur pont sur l'Oyapock et une carte de la frontière franco-brésilienne.
* [http://www.terresdeguyane.fr/articles/frontieres/default.asp Page consacrée aux frontières de la Guyane].
* [http://collin.francois.free.fr/Le_tour_du_monde/textes/guyanecontestee/guyane1.htm Page consacrée au territoire contesté franco-brésilien].
{{Frontières de la France}}
{{Portail|géographie|relations internationales|Brésil|Guyane}}
[[Catégorie:Frontière du Brésil|France]]
[[Catégorie:Frontière de France|Bresil]]
[[Catégorie:Frontière de l'Union européenne|Bresil]]
[[Catégorie:Géographie de l'Amapá]]
[[Catégorie:Géographie de la Guyane]]