Gévaudan 166732 31164593 2008-06-30T16:21:52Z Badmood 4507 url externe --> url interne {{voir homonymes}} [[Image:Blason département fr Lozère.svg|right|thumb|Parti, au premier d’azur semé de fleurs de lys d’or, au second aussi d’or aux quatre pals de gueules]] Le '''Gévaudan''' (en [[occitan]] ''Gavaudan'' ou ''Gevaudan'') désigne une [[Anciennes provinces de France|province française]] qui a existé jusqu’à la [[Révolution française|Révolution]]. À cette date, le Gévaudan est devenu le département de la [[Lozère (département)|Lozère]], lequel suit sensiblement les mêmes frontières. ==Histoire== {{article connexe|Histoire de la Lozère}} ===Néolithique=== [[Image:Dolmen DE BRAMONAS.jpg|thumb|right|Un dolmen à Bramonas]] [[Image:Ad6lanom.JPG|thumb|right|Sur cette carte on retrouve Anderitum, Condate, Gredone et Ad Silanum, mais également Mimate ([[Mende (Lozère)|Mende]]) et le [[mont Lozère]].]] La région du Gévaudan se développe durant le [[Néolithique]] autour de l'actuelle [[Javols]]. Elle présente une forte concentration de monuments mégalithiques tels les [[menhir]]s et les [[dolmen]]s. La [[Cham des Bondons]] présente la deuxième concentration de ces monuments en Europe. ===Période gauloise puis gallo-romaine=== Le terme Gévaudan dérive du nom des [[Gabales]], un peuple [[gaulois]] venu probablement des rives du [[Rhin]] (de [[Francfort-sur-le-Main]] selon des estimations). Les [[Gabales]] combattirent aux côtés de [[Vercingétorix]] durant la [[guerre des Gaules]]. [[Jules César]], dans ses écrits, les a jugés vaillants mais quelque peu désordonnés (à l’image des Gaulois). Ils furent chargés par les [[Arvernes]] de contenir les [[Helviens]], alliés des [[Romains]]. Avec les [[Cadurques]] et les [[Vellaves]], ils formèrent un contingent de 35 000 hommes qui vint au secours de [[Vercingétorix]] lors du siège d’[[Alésia]]. À la période gallo-romaine, quatre villes nous sont connues comme importantes : la capitale [[Anderitum]] (devenue [[Javols]]), Condate ([[Saint-Bonnet-de-Montauroux|Chapeauroux]], effectuant la liaison vers la vallée du Rhône), Gredone ([[Grèzes (Lozère)|Grèzes]], la forteresse des [[Gabales]], proche du lieu de culte installé à [[Saint-Bonnet-de-Chirac]]) et [[Ad Silanum]] (une station sur l’[[Aubrac]], la route vers [[Segodunum]], aujourd’hui perdue). [[Pline l'Ancien]] évoque que les Gabales fabriquent un fromage très apprécié à [[Rome]]. Le Gévaudan a toujours tenu à être indépendant de l'[[Empire romain]] mais fut néanmoins rattaché à la [[Narbonnaise]] sous l’égide de [[Nemausus]] ([[Nîmes]]). Au {{IIIe siècle}}, les barbares [[alamans]] pénètrent sur le territoire des [[Gabales]], s’emparent de la capitale, Gabalum (aussi connue comme [[Anderitum]]). Celle-ci est entièrement détruite. Il assiègent sans succès la forteresse [[Grèzes (Lozère)|Grèzes]] où se sont réfugiés les habitants. Pour tenter de les faire sortir du siège, ils [[martyr]]isent l’évêque [[saint Privat|Privat]] qui accepte son sort. Selon [[Grégoire de Tours]], Privat aurait refusé de livrer son peuple malgré tous les supplices qu’on lui faisait subir<ref>« Le bon pasteur refusa de livrer ses brebis aux loups, et on voulut le contraindre de sacrifier aux démons. » ([[s:Histoires - 1|Histoire des Francs - Livre premier]])</ref>. Exténués de ne pouvoir faire sortir les Gabales de leur forteresse, les Alamans auraient décidé de quitter le territoire gabale en leur promettant la paix<ref>{{Buffière}}, tome I, p.178</ref>. Quant à Privat, il succombe à ses blessures dans les jours qui suivent. Son tombeau devint un lieu de pèlerinage et c’est autour de lui que se développa la ville de [[Mende (Lozère)|Mende]], qui fut le siège de l’évêché du Gévaudan. D’autres dates sont avancées pour le martyre de Privat, [[402]]<ref>Adolphe Joanne in ''[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k393237/f35.table Géographie du département de la Lozère]'' disponible sur gallica</ref> ou le {{Ve siècle}}, mais elles ne semblent pas correctes aux vues des autres sources. === Haut Moyen Âge === [[Image:Blason_province_fr_Gevaudan.svg|right|thumb|Ancien blason de la province du Gévaudan]] La région appartient à l’[[Empire romain]] jusqu’en 472. À la chute de l’Empire romain et la fin de la ''[[Pax romana]]'', les [[Wisigoths]] prennent possession du territoire, avec leur roi [[Euric]]. Mais les [[Wisigoths]] sont écrasés par [[Clovis Ier|Clovis]] à [[Vouillé]] en [[507]]) et sont repoussés au sud des [[Cévennes]]. Les Wisigoths s’installeront en [[Septimanie]] alors que le Gévaudan sera l’un des points les plus au sud du royaume franc d’[[Austrasie]] ([[511]]). Le Gévaudan subit les partages entre les princes mérovingiens. La légende de la princesse [[Sainte Énimie|Énimie]] date de cette époque. Sœur<ref>Ou bien nièce suivant les sources, bien que celle de sœur soit la plus courante : Félix Buffière in ''Ce tant rude Gévaudan'', tome I.</ref> de [[Dagobert]], elle était atteinte de la lèpre hideuse. Elle eut la vision d’un ange lui ordonnant d’aller se baigner dans les eaux de la fontaine de Burle, au pays des [[Gabales]], elle obéit et fut guérie. Elle fonda un monastère sur les rives du [[Tarn (département)|Tarn]], connu plus tard sous le nom de [[Sainte-Enimie]]. En 688, le Gévaudan fut réuni aux États du duc d’[[Aquitaine]], mais, en 732, les [[Sarrasins]] ravagèrent le pays. En 767, [[Pépin le Bref]], qui venait de détruire le royaume aquitain de [[Toulouse]], annexa le Gévaudan à ses terres. Ce comté passa à son fis Charles, le futur [[Charlemagne]]. Charlemagne réorganise le pays en ''[[pagus]]'', ainsi naît le ''Pagus Gabalitanus'' autrement dit le « pays gabale ». Chaque ''pagus'' est divisé en ''[[viguerie]]s'', le Gévaudan en aura huit : [[Banassac]] (où les roi francs frappaient leur monnaie), [[Grèzes (Lozère)|Grèzes]] (et sa forteresse antique), Miliac (proche de [[Langogne]]), [[Saint-Étienne-du-Valdonnez|Valdonnez]], [[Chassezac]], [[Gorges du Tarn|Vallée du Tarn]], [[Le Collet-de-Dèze|Dèze]] (et l’ensemble de la Vallée Longue) et [[Saint-Étienne-Vallée-Française|Vallée-Française]]<ref>{{fr}} [http://perso.orange.fr/marc.blachere/seigneurs.htm reprise de cette information]</ref>. On peut en rajouter une neuvième, celle Entre deux Gardons, dont [[Saint-Jean-du-Gard]] était en Gévaudan. Celles de Dèze, de Vallée française et donc Entre deux Gardons dépendaient beaucoup de [[Nîmes]]. Il est possible que les différents textes évoquant ces vigueries omettent d’en citer certaines (le [[Chapitre (religion)|chapitre]] de [[Mende (Lozère)|Mende]] évoquera plus tard Peyre, [[Châteauneuf-de-Randon|Châteauneuf]], [[Auroux (Lozère)|Auroux]] et [[Serverette]])<ref>''le Pagus Gabalicus'', Félix André, Bull. 1885, p. 389-396)</ref>. ===Moyen Âge=== Peu à peu le Gévaudan se retrouve un comté, bien qu’étant sous la tutelle du Comté de Toulouse (devenu Comté de Barcelone). Au fil des ans le comté de Toulouse passe sous la tutelle des comtes d’Aragon et les comtes Catalans dont on retrouve les armoiries sur le blason. Cependant au {{XIVe siècle}}, l’évêque de Mende, [[Aldebert III du Tournel]] obtient, ''via'' une [[bulle d'or]] royale, les droits régaliens et temporel sur la ville de Mende ainsi qu’à ses successeurs. Ces droits sont rapidement étendus à l’ensemble du Gévaudan ''via'' le [[diocèse de Mende]]. Le comté du Gévaudan se divise en plusieurs vicomtés. Sous l’[[Ancien Régime]], le Gévaudan équivaut donc au [[diocèse de Mende]] et se trouve dans la province du [[Languedoc]]. Cela jusqu’en [[1790]], où la France fut partagée en départements. Le Gévaudan se retrouva alors dans le département de la [[Lozère (département)|Lozère]], à l’exception du [[canton de Saugues]] qui fut rattaché à la [[Haute-Loire]], mais avec l’ajout des villes de [[Meyrueis]] et de [[Villefort (Lozère)|Villefort]]. ====Gouvernance du Gévaudan médiéval==== ;Le comté du Gévaudan {{article détaillé|comté de Gévaudan|Liste des comtes de Gévaudan}} Après la mort de [[Guillaume le Pieux|Guillaume I{{er}} le Pieux]], [[Liste des ducs d'Aquitaine|duc d’Aquitaine]], trois familles se disputèrent le pouvoir en Aquitaine : les [[Liste des comtes d'Auvergne|comtes d’Auvergne]], les [[Liste des comtes de Toulouse|comtes de Toulouse]] et les [[Liste des comtes de Poitiers|comtes de Poitiers]]. Dans de nombreuses villes du sud-ouest de la France, les [[vicomte]]s, simples fonctionnaires nommés par le [[duc]], en profitèrent pour acquérir une relative indépendance, puis l’hérédité de leur charge et enfin le titre de comte. Le comté du Gévaudan, qui apparaît ainsi aux alentours de [[960]], disparaît vers [[1030]], remplacé par plusieurs vicomtés. ;L’évêché de Mende {{article détaillé|Liste des évêques de Mende}} La bulle d'or obtenue par Aldebert confère donc peu à peu le titre de comte aux évêques. Le Gévaudan est découpé en trois parties : la terre du roi (et sa ville principale [[Marvejols]]), la terre de l'évêque ([[Mende (Lozère)|Mende]]) et la terre commune (administrée par les barons). ;Les États particuliers du Gévaudan Au {{XIVe siècle}} le Gévaudan est englobé dans le [[Languedoc]]. Cependant, outre ce gouvernement central, la province dispose de sa gouvernance particulière. En ce qui concerne les États du Languedoc, le Gévaudan est représenté par l'évêque (remplacé par le vicaire général en son absence), un des barons, le syndic général du [[diocèse de Mende|diocèse]] et les consuls de [[Mende (Lozère)|Mende]] et de [[Marvejols]]. Le choix du baron se fait en changeant tout les ans grâce à la roue du tour (autrement dit les baronnies sont classées dans un ordre et on passe au suivant, de manière circulaire, chaque année). Les États particuliers du Gévaudan se veulent représentatifs des trois ordres. Pour l'église, sont présents ou représentés : un chanoine (député du chapitre), le [[La Dômerie d'Aubrac|dom d'Aubrac]], les prieurs réguliers de [[Sainte-Enimie]] et de [[Langogne]], le [[Ordre de Malte|commandeur]] de [[Palhers]] et monsieur de [[Ordre de Malte|Saint-Jean]]<ref>Monsieur de Saint-Jean est le commandeur de Gap-Francès</ref>{{,}}<ref name="doc_histo">''Documents historiques sur la province de Gévaudan'', Gustave de Burdin, p.38</ref>. Pour la noblesse, on retrouve les huit barons et les douze gentilhommes énoncés ci-dessous. Le tiers-état est lui représenté par les trois consuls de Mende, et un consul pour : [[Chirac (Lozère)|Chirac]], [[La Canourgue]], [[Saint-Chély-d'Apcher]], [[Saugues]], [[Le Malzieu-Ville|Malzieu]], [[Florac]], [[Ispagnac]], [[Sainte-Enimie]], [[Châteauneuf-de-Randon]], [[Serverette]], [[Saint-Étienne-Vallée-Française|Saint-Étienne-Val-Francesque]], [[Langogne]], [[Portes]], [[Barre-des-Cévennes|Barre]] et [[Saint-Alban-sur-Limagnole|Saint-Alban]]. Le mandement de Nogaret, au statut un peu particulier, avait aussi un représentant pour le tiers-état<ref name="doc_histo" />. ;Les baronnies du Gévaudan {{article détaillé|Baronnies du Gévaudan}} Le Gévaudan possédait huit baronnies, dont certaines parmi les plus riches du [[Languedoc]] : Apcher, Canilhac, Cénaret, Florac, Mercœur, Peyre, Randon et Tournel. Ces baronnies ont eu à leur tête différents titres seigneuriaux : [[Baron (noblesse)|barons]], [[duc]]s ou [[marquis]]. Une légende<ref name=baron>Benjamin Bardy, in ''Les Légendes du Gévaudan'', repris sur {{fr}} [http://www.causses-cevennes.com/histoire/legendes.htm#La%20l%E9gende%20des%20Barons%20du%20G%E9vaudan. ce site]</ref> évoque la création de ces huit baronnies : celle d’un jeune berger [[Mende (Lozère)|mendois]] parti en [[Hongrie]] chercher meilleure fortune. Devenu confident du roi de Hongrie, suite a sa dévotion, il s’éprit de sa fille au point de vouloir l’épouser. N’ayant pas l’accord de la famille royale pour le mariage il se résolut à l’enlever, et la ramener en son pays. De cette union naquirent sept fils. Le roi de Hongrie, à la recherche de sa fille vint en Gévaudan qu’il ne quitta jamais, rachetant alors le pays, se réservant l’évêché et créant alors le comté. À sa mort l’évêque de Mende reprit possession de ses biens créant alors les sept baronnies du Gévaudan, un pour chaque fils. Seule celle de Mercœur sera créée plus tard<ref name=baron />. ;Les douze seigneuries principales S’adjoignent donc à ces huit baronnies douze seigneuries historiques qui ont eu, au fil des ans, le même rang que les terres des barons : [[Laval-Atger|Montauroux]], [[Saint-Alban-sur-Limagnole|Saint-Alban]], [[Servières]], [[Montrodat]], [[Mirandol]], [[Barre-des-Cévennes|Barre]], [[Gabriac (Lozère)|Gabriac]], [[Portes (Gard)|Portes]], [[Séverac-le-Château|Séverac]], [[Famille d'Arpajon|Arpajon]], [[la Garde-Guérin]] et [[Allenc]]<ref>Citées dans ''Ce tant rude Gévaudan'', {{opcit}}, tome I.</ref> ==Géographie== {{article connexe|Géographie de la Lozère}} Le Gévaudan est situé aux confins du [[Languedoc]] et de l'[[Auvergne]]. Historiquement, les [[Gabales]] étaient entourés des [[Helviens]] à l'est, des [[Vellaves]] et des [[Arvernes]] au nord, des [[Rutènes]] à l'ouest et des [[Volques]] au sud. == Langues == Le parler gévaudanais (pour les siècles les plus récents) est très proche de l’[[occitan]]. Le patois local est en effet un mélange de la [[langue d'oc]] traditionnelle à laquelle s’est ajoutée des influences [[auvergnat]]es. Le Gévaudan a connu de nombreux auteurs en occitan. On retrouve ainsi trois [[trobairitz]] qui sont resté dans l'histoire de la littérature : [[Almucs de Castelnou]], [[Iseut de Capio]] et [[Azalaïs d'Altier]]. == Voir aussi == === Articles connexes === *[[Bête du Gévaudan]] *[[Blason de la Lozère]] *[[Armorial du Gévaudan]] === Lien externe === *{{fr}} [http://les.cevennes.free.fr/fr/gevaudan.htm Le Gévaudan et l’histoire de France à travers les Cévennes] == Notes et références == {{références}} {{Portail|Lozère|Occitanie}} [[Catégorie:Lozère|Gevaudan]] [[Catégorie:Histoire du Languedoc|Gevaudan]] [[de:Gévaudan]] [[en:Gévaudan]] [[hu:Gévaudan]] [[no:Gévaudan]] [[oc:Gavaudan]]