Goy
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{{Voir homonymes|Goy (homonymie)}}
Le terme de '''''goy''''' ou '''''goï''''' ([[hébreu|héb.]] ''גוי'', [[nation]]) apparaît à la base dans la [[Bible hébraïque]] afin de désigner une « nation » pourvue d'institutions, par opposition au « [[peuple]] » ([[hébreu|héb.]] ''עם'', 'am), qui qualifie plutôt un conglomérat de personnes<ref>[[Martin Buber]], ''Moïse'', chap. 1, p. xxx, éd. {{ISBN|xxx}}</ref>.
Etant appliqué bien plus souvent aux nations environnant [[Israël (Bible)|Israël]] qu'à Israël même, il a progressivement acquis un sens proche de [[Gentils]] (du latin ''Gentiles'', les "Nationaux"), les non-Juifs, ce qui peut comporter une connotation péjorative.
Le sens du terme a évolué selon les époques, l'usage biblique du terme n'étant ainsi pas celui du [[Talmud]], ou de la période moderne.
== Étymologie ==
[[Image:Page from Yiddish-Hebrew-Latin-German dictionary by Elijah Levita.jpg|thumb|250px|Une page du dictionnaire [[yiddish]]-[[hébreu]]-[[latin]]-[[allemand]] d'[[Elia Levita]] ({{XVIe siècle}}) contient une liste des nations ainsi que le "גוי", traduit en latin par "''Ethnicus''"]]
La première référence à ce mot est [[Bible|biblique]]: dans la [[Genèse]] (10:5), le pluriel ''goyim'' ('''גוים'''), qui est parfois simplement noté ''goys'', est employé pour désigner les nations, plus souvent non-israélites. Il peut toutefois être utilisé pour désigner Israël, notamment lorsque Dieu promet à [[Abraham]] de faire de sa descendance un "''grand peuple''" (''goy gadol'' - Gen. 12:2) et à Israël de devenir une nation sainte (''goy kadosh'' - Exode 19:6).
== Les ''goyim'' dans la Bible hébraïque ==
Le terme ''goy'' apparaît plus de 550 fois dans le [[Tanakh]]. Il se réfère le plus souvent au peuple d'Israël dans les premiers livres puis, moins souvent et en particulier dans les derniers livres, aux autres peuples. La traduction parfois adoptée en français est de parler des ''[[gentils]]'' pour désigner les nations non-juives. La mention de ''Goyim'' dans Genèse 14:1 n'est généralement pas traduite, désignant probablement un nom propre, sans doute celui de [[Gutium]]<ref>[http://www.studylight.org/enc/isb/view.cgi?number=T3864 Goiim] dans l'[[International Standard Bible Encyclopedia]]</ref>
Qu'il soit au singulier, ou au pluriel, le mot ''goy'' réfère toujours à une collectivité, jamais à des individus. Des non-Israélites ou non-Juifs comme [[Ruth (Bible)|Ruth]], [[Laban]] ou [[Abimelekh]] sont désignés en fonction de leur pays d'appartenance. Le terme désignant un étranger est ''nokhri''<ref>par exemple I Rois 7:43</ref>, également traduit par ''Gentil''.
== Les ''goyim'' dans le [[Nouveau Testament]] ==
Le terme ''goyim'' est calqué en grec, tant dans la [[Septante]] que dans le [[Nouveau Testament]] par ''ethnè'', qui a le même double sens, mais signifie en réalité la plupart du temps, d'après le contexte, les "non juifs"<ref>Xavier Léon-Dufour, Dictionnaire du Nouveau Testament, 2e édition, Paris, Seuil, 1975, p. 385 (article "Nations")</ref>. Le Nouveau Testament insiste sur le fait que l'Alliance est désormais ouverte aux Goym-Ethnè-non juifs-Gentils.
La langue du Nouveau Testament ateste qu'au moins au premier siècle de l'ère commune, l'un des synonymes de ''Goym'', pour désigner les non juifs, était ''[[Prépuce]]'' (grec ''akrobustia''). Ainsi par exemple dans la [[Épître aux Éphésiens|lettre de Paul aux Ephésiens]] (II, 11): "Vous les nations (non juifs) qu'on appelle le Prépuce".
== Les ''goyim'' dans le [[Talmud]]==
Les [[Talmud]]s ont été compilés à une époque où les Juifs avaient perdu leur autonomie politique et territoriale. Ils étaient en contact fréquent avec des Gentils, d'où l'importance que ceux-ci tiennent dans ces sommes de tradition rabbinique. Le mot ''goy'' désigne désormais non seulement les nations, mais aussi les individus; il acquiert même la forme féminine, ''goya''<ref>[[Talmud de Babylone|T.B.]] [[Sanhédrin (traité)|Sanhédrin]] 82a</ref>. Quant au rôle des ''goyim'' ou leur représentation aux yeux des Sages, « [i]l est important », dit [[Leo Rosten]] en définissant le terme ''goy''<ref name="Rosten">Leo Rosten, ''Les Joies du yiddish'', traduit et adapté par Victor Kuperminc, pp. 130-132, éd. Calmann-Lévy 1994</ref>, « de noter que l'idée de respect d'autrui et des valeurs de la société pluraliste sont partie intégrante du [[judaïsme]]. Les rabbins enseignaient que tous les hommes sont égaux devant Dieu, s'ils respectent Sa volonté<ref name="105a">[[Talmud de Babylone|T.B]] [[Sanhédrin (traité)|Sanhédrin]] 105a</ref>. »
En effet, selon [[Shimon ben Azzaï]]<ref>[[Talmud de Jérusalem|Yer.]] Nedarim 9:4</ref>, le principe le plus important de la [[Torah]] est « '''Ceci''' est le livre des générations d'[[Adam]] etc<ref>Genèse 5:1</ref>. » Il n'y a qu'un homme, dont descend toute l'humanité, [[enfants d'Israël]] comme ceux des 70 nations<ref>Selon la [[littérature rabbinique|tradition rabbinique]], les nations sont au nombre de 70, d'après [[Genèse]] 10. Chacune possède son langage propre (cf. [[Rachi]] sur [[Deutéronome]] 32:8), raison pour laquelle [[Noms de Dieu dans le judaïsme|Dieu possède 70 Noms]]{{réf nécessaire}}. </ref>.
===Les ''Goyim'' et le salut===
Pour ne pas faire partie du peuple juif, les ''goyim'' n'en sont pas pour autant dispensés de leur part dans le monde à venir. N'ayant pas reçu la Torah, ils ne sont cependant pas astreints au joug de ses ''[[mitzvot]]'' (prescriptions), [[613 mitzvot|qu'une tradition rabbinique évalue à 613]]. La même tradition rabbinique déduit de deux versets de la [[Noa'h (parasha)| parashat No'ah]] ([http://sefarim.fr/?Library=Pentateuque&Book=Gen%E8se&Chapter=9&Verse=4 Genèse 9:4-6]) sept prescriptions, énoncées dans le [[Talmud]]<ref>[[Talmud de Babylone|T.B.]] [[Sanhédrin (traité)|Sanhédrin]] 56b</ref> :
# l'obligation d'établir des tribunaux,
# l'interdiction de blasphémer,
# l'interdiction de l'[[idolâtrie]],
# l'interdiction des [[unions illicites]] (adultère, inceste, homosexualité, zoophilie, etc.),
# l'interdiction de l'assassinat;
# l'interdiction du [[vol (droit)|vol]],
# l'interdiction d’arracher un membre d'un animal vivant.
Ces sept prescriptions, appelées [[lois noahides]], passent pour être l'alliance contractée par Dieu avec Noé et ses fils. Elles sont donc pour le [[judaïsme]] les plus générales et les plus anciennes, et sont supposées s'appliquer à l'ensemble de l'humanité, puisque celle-ci descend selon la Bible toute entière de Noé. Les [[enfants d'Israël]] en sont une branche apparue postérieurement et [[peuple élu (judaïsme)|choisie par Dieu]] pour recevoir Sa Loi, ainsi que ses commandements plus nombreux.
Le ''hassid oumot haolam'', « juste parmi les nations<ref>[[Talmud de Babylone|T.B.]] Baba Bathra 15b</ref> » est celui qui respecte ces sept lois noa'hides, et a donc sa part au [[monde à venir]]<ref>cf. [[Moïse Maïmonide]], ''Hilkhot melakhim'' 8:11</ref>, quand les Juifs doivent en observer six cent treize. Néanmoins, Dieu est supposé avoir un attachement particulier pour Son peuple, et Sa miséricorde compense la difficulté.
===Accusations chrétiennes===
Au Moyen Âge, chrétiens et Juifs convertis au christianisme lancent des accusations envers le Talmud au cours de [[disputations judéo-chrétiennes|disputations publiques]], disant y trouver des passages démontrant le rejet inhérent au judaïsme envers les ''goyim''. Certaines accusation y reviennent de façon récurrentes :
* que les ''goyim'' sont exclus du genre humain et traités d'animaux,
* qu'il est interdit sous peine de mort de leur enseigner le Talmud,
* qu'ils ont juré une guerre éternelle aux chrétiens,
* Qu'ils remercient Dieu tous les jours de ne pas les avoir fait ''goy''.
Certaines de ces accusations persistent encore de nos jours<ref>[http://www.jfkmontreal.com/talmud.htm Liste de ces citations]</ref>.
La première de ces accusations, qui connaîtra une grande longévité puisqu'elle figurera encore dans le [[affaire Beilis|procès de Mendel Beilis]] au {{XXe siècle}}, repose sur une citation de Keritot 6b, réitérée dans Yebamot 61a: « « Vous êtes nommés '''adam''' (homme), et les nations du monde ne sont pas nommées '''adam''' (homme) ».<br/>
Ce passage du [[Talmud]] rapproche en fait deux versets bibliques, Lévitique 18:5 qui porte le terme '''ha-adam''', c'est-à-dire l'homme en général, et Ezéchiel 34:31, dans lequel figure '''adam''', c'est-à-dire, selon le Talmud, ''[[Adam]]'', la lignée messianique qui descend du premier homme au fils de l'Homme, seule soumise à l'ensemble des lois de la Torah<ref>[[Léon Askénazi]], ''Leçons sur la Torah'', pp. 256-257, éd. Albin Michel 2007, col. Spiritualités vivantes n°227, ISBN 978-2-226-17826-8</ref>.<br/> L'accusation chrétienne se base donc sur une traduction identique de deux termes différents, '''ha-adam''' et '''adam''', qui se lit « Vous êtes nommés '''adam''' (homme), et les nations du monde ne sont pas nommées '''ha-adam''' » (la lignée messianique soumise à la [[Halakha]]). C'est d'ailleurs en conséquence cette exonération des règles de la [[Halakha]] qu'il était de [[minhag|coutume]] parmi les [[Juifs]] d'employer des Gentils qui accomplissaient les tâches interdites aux Juifs le [[Sabbath]], comme allumer un feu, bien que cet usage fût stricto sensu déconseillé par le Talmud. Ces Gentils étaient appelés ''Goy shel shabbat'' ou selon une appellation yiddish plus courante ''[[shabbes goy]]'', et de nombreux [[rabbin]]s rédigèrent des [[responsa]] en faveur du maintien de cet usage<ref>[http://www.fordham.edu/halsall/source/shabbasgoy.html Responsum de Mordekhaï ben Hillel], {{XIIIe siècle}}</ref>.
La seconde accusation (interdiction sous peine de mort d'enseigner le Talmud aux gentils) est basée sur la sentence d'un Sage dans [[Sanhédrin (traité)|Sanhédrin]] 59a, « un Goy qui étudie la [[Torah]] et un Juif qui l'y aide devraient être mis à mort. » Outre le fait qu'il n'y est pas question du Talmud mais de la Torah, il ne s'agit pas d'une décision mais d'une discussion entre deux collègues, dont le second (auquel le Talmud donne raison) rétorque qu'« un Goy qui étudie la Torah est comme un [[Cohen Gadol|Grand-Prêtre]]. » <br/>Les apologues du Talmud enseignent ailleurs que la Torah fut proposée aux 70 nations, avant Israël<ref>[[Talmud de Babylone|T.B.]] ''Avoda Zara'' 2b</ref>, et que les [[mitzva|commandements]] furent enseignés en 70 langues<ref>[[Talmud de Babylone|T.B.]] Shabbat 88b</ref>, ceci afin de souligner l'universalité de son message.
La troisième accusation (les Juifs ont juré une guerre éternelle aux chrétiens) est basée sur la sentence « c'est une règle connue, qu'[[Esaü]] hait [[Jacob]]<ref>[[Rabbi Shimon bar Yohaï]], [[Sifri]] sur [[Behaalotekha]] siman 9</ref> ». Or, Esaü est allégoriquement associé à [[Rome]]. Les chrétiens inversait donc la sentence. En disant que Rome (la chrétienté) haïssait Jacob (le peuple juif), les Juifs voulaient justifier leur haine de Rome (la chrétienté). On peut cependant remarquer que l'accusation implique une inversion de la phrase, et surtout que la Rome de celle-ci est la capitale de l'empire romain païen, et pas celui de la chrétienté. En effet, le Sage à l'origine de cet enseignement vécut en 160 EC, à l'époque où Rome venait de détruire la Judée après l'insurrection de [[Bar Kokhba]]<ref>Heinrich Grätz, ''Histoire des Juifs''</ref>; c'est donc la Rome de [[Hadrien]], ses généraux et successeurs qu'il visait.
La quatrième accusation (les Juifs remercient Dieu tous les jours de ne pas les avoir fait ''goy'') est basée sur la [[berakha|bénédiction]] [[birkot hashahar|du matin]] ''shèlo assani goy'' (Qui ne m'as pas fait goy) fut rédigée aux temps où ''goyim'' était synonyme de ''païens'' et « priaient un Dieu qui ne sauve pas<ref>Isaïe 45:20.</ref> ». Bien qu'exprimant la fierté d'appartenir au « [[peuple élu (judaïsme)|peuple élu]] », cette prière n'implique pas de rejet inconditionnel des non-Juifs.<br />
Ainsi que l'explique un rabbin ''[[judaïsme conservative|conservative]]'', « nous sommes reconnaissants à Dieu de nous avoir illuminés, de sorte qu'à la différence des païens, nous honorons le vrai Dieu et non des idoles. Il n'y a pas de supériorité inhérente à être Juif, mais nous affirmons bien la supériorité du monothéisme sur le paganisme. Bien que le paganisme existe encore de nos jours, nous ne sommes plus les seuls à croire en un Dieu [Un]<ref>Reuven Hammer, ''Or Hadash'', The Rabbinical Assembly, NY, 2003</ref> », bien qu'au {{XIe siècle}}, [[Rachi]] doive rappeler aux Juifs que les ''Goyim'' ne sont plus des païens<ref name="Rosten"/>. Cette méfiance envers les païens n'exclut pas que ceux-ci puissent être détenteurs de grands savoirs<ref>[[Midrash]] [[Eikha Rabbati]] 2:17</ref>, ni qu'il y ait des hommes justes et pieux dans ces nations<ref>[[Talmud de Babylone|T.B]] [[Baba Batra]] 15 b</ref>, et que tous les justes, Juifs et Gentils, ont leur part au [[monde à venir]]<ref name="105a"/>.
== Les ''Goyim'' dans la littérature rabbinique ==
Le ''Sefer [[Hassidei Ashkenaz|Hassidim]]'', écrit au {{XIIIe siècle}} enseigne: « ''Si un Juif tente de tuer un non-Juif, viens à l'aide du non-Juif''<ref name="Rosten"/>. » Et, selon le commentaire du [[Haïm ben Attar|Or Ha'hayim]]<ref>sur Nombres, 8:2</ref>, datant du {{XVIIe siècle}}, les 70 nations sont la clé de la symbolique de la [[Menorah]]: « Les sept chandelles de la Menorah [dans le [[Temple de Jérusalem|Beit Hamiqdash]]] correspondent aux nations des Gentils, qui sont au nombre de 70. Chacune [des chandelles] fait allusion à dix [nations]. Ceci fait allusion au fait qu'elles brillent toutes face à la [chandelle] occidentale, qui correspond au peuple juif. »
Cependant, [[Juda Halevi]], se demandant ce qui a valu aux enfants d'Israël [[peuple élu (judaïsme)|leur élection divine]], en conclut à une prédisposition innée, « quasi-génétique, » des Juifs à la prophétie<ref name="cheela">[http://www.cheela.org cheela.org, [[responsa]] 19985 & 20181]</ref>, dont sont exclues les nations, y compris les Gentils [[conversion au judaïsme|convertis au judaïsme]].
L'opinion de Juda Halevi fut suivie par de nombreux rabbins<ref name="cheela"/>, mais combattue par d'autres, dont [[Moïse Maïmonide]] et des rabbins modernes<ref name="superiority">[http://www.jewishpress.com/displaycontent.cfm?contentid=21638&mode=a&contentname=The_Heretical_Notion_Of_%27Jewish_Superiority%27&recnum=1§ionid=14 The Heretical Notion of "Jewish Superiority]</ref>, qui pensent au contraire qu'[[Abraham]] ne fut élu que suite à ses recherches intenses sur la vérité<ref>cheela.org responsum 19985</ref>. De plus, elle fut largement abandonnée, à l'exception de certains [[haredim]]<ref name="superiority"/>, après la [[Shoah]]<ref name="cheela"/>.
== Emploi du mot ''goy'' en yiddish ==
Selon [[Leo Rosten]]<ref name="Rosten"/>, au fil de l'histoire juive, le ''goy'' devint pour les Juifs ce que le [[barbare]] était aux Romains, et le mot acquit des sens secondaires, dont certains déplaisants (de même que le [[Juif]] fut affublé de certains traits détestables, au point d'en devenir l'archétype, et que le mot ''juif'', qui ne désignait à l'origine qu'un membre de la nation judaïte ou un adhérent à la doctrine judaïque, acquit certains sens figurés insultants<ref>Ainsi, pour le Dictionnaire de l'Académie française (1694) :
« - JUIF. s. m. On ne met pas icy ce mot comme le nom d'une Nation; mais parce qu'il s'employe figurément en quelques phrases de la Langue. Ainsi on appelle, Juif, un homme qui preste à usure. C'est un Juif, il preste à dix pour cent.
- On dit prov. qu'Un homme est riche comme un Juif, pour dire, qu'Il est fort riche. Et cela ne se dit guère que d'un gros Marchand, d'un Banquier &c.
- On dit aussi prov. d'Un homme qui va & vient sans cesse çà & la, que C'est le Juif errant.
- Judaïque. adj. de tout genre. Qui appartient aux Juifs. La Loy Judaïque. les Antiquitez Judaïques.
- Judaïser. v. n. Suivre & pratiquer en quelques points les cérémonies de la Loy Judaïque. C'est Judaïser que de garder le jour du Sabbat. Ces Hérétiques Judaïsoient en s'abstenant de manger de la chair de pourceau.
- Judaïsme. s. m. La Religion des Juifs. Faire profession du Judaïsme. »</ref>). Ces sens secondaires étant tributaires des siècles de persécution par différentes nations, le ''goy'' est souvent synonyme d'[[antisémite]], d'une personne obtuse, insensible, sans cœur<ref name="Rosten"/>.
Le ''goy'' est souvent représenté dans l'[[humour juif]] comme un stéréotype de grossièreté brutale et d'inintelligence, dont il est possible de triompher avec un peu de finesse. Par exemple:<blockquote>''Un [[cosaque]] entre dans une auberge et commande un café. Il observe que le serveur est juif. Il décide de s'amuser un peu à ses dépens:<br/>— Un café, mais je veux le boire dans un ustensile qu'aucun Juif n'a jamais porté à sa bouche !<br/>Le serveur s'exécute: il lui apporte son café dans un pot de chambre.''</blockquote> ou encore <blockquote>''[[Moïse Mendelssohn]] avait ses entrées dans le palais de [[Frédéric le Grand]].<br/>Il fut cependant un jour hélé par un officier prussien:<br/>Eh, Juif! De quoi fais-tu commerce? <br/>D'une chose dont vous n'avez certes pas usage: l'esprit.''</blockquote>
Par ailleurs, ainsi que l'écrit [[Hillel Halkin]]: « ''Le goy stéréotypique agit impulsivement; le Juif stéréotypique pense avant de réfléchir'', » <ref>[http://www.hagshama.org.il/en/resources/view.asp?id=2180 "Why Jews Laugh at Themselves"], un essai de [[Hillel Halkin]], ''[[Commentary Magazine]]'', Vol 121, Avril 2006, n°4, pp. 47-54</ref>, qui commente un sketch de [[Jack Benny]]: agressé par un voyou qui lui pointe une arme et lui demande la bourse ou la vie, l'humoriste proteste "J'y réfléchis!"
Le terme ''goy'' demeure cependant plus neutre que ''[[sheygetz]]'' ou ''[[shiksa]]'', jeune homme ou jeune fille Gentils ayant des relations amoureuses avec un ou une Juive, qui sont eux tirés de la racine ''sheketz'', « abomination<ref>[http://www.jewfaq.org/gentiles.htm Jewish Attitudes Toward Non-Jews]</ref>, » et sont particulièrement insultants dans la bouche d'une [[mère juive]], même s'ils sont actuellement utilisés aux États Unis, au second degré, par les Juifs comme les Gentils.
''Goy'', ''shiksa'' et ''shaygetz'', furent également utilisés entre Juifs après la [[Haskala]] pour railler un Juif qui ne suit pas les règles religieuses et le mode de vie juifs<ref name="Rosten"/><ref>Voir par exemple [[Imre Kertesz]], ''Être sans destin'', p.xxx -- l'un de ses codétentionnaires [[buchenwald]]iens, un Juif religieux, refuse de lui parler et lui dit: ''Du bist nicht ka Yid, du bist ka shaygetz''</ref>.
== Usage moderne ==
En [[hébreu]] moderne et en [[yiddish]], le mot ''goy'' est le terme consacré pour le Gentil. Il n'y a pas d'autre terme en yiddish, et il est souvent utilisé de façon neutre. En français, par contre, comme le terme ''Gentil'' existe, l'usage de ''goy'' est considéré comme injurieux. Il en est de même en anglais<ref>[[American Heritage Dictionary|The American Heritage® Dictionary of the English Language, Fourth Edition]]</ref>{{,}}<ref>Diane Wolfthal, ''Picturing Yiddish: gender, identity, and memory in the illustrated Yiddish books of Renaissance'', Brill Academic Publishers, 2004, ISBN 9004117423, p. 59 note 60.</ref> Certaines structures "politiquement correctes" sont désormais utilisées plus fréquemment, comme « Gentil » ou « non-Juif. »
== Notes et références ==
{{références | colonnes=2 }}
[[Catégorie:Concept juif]]
[[Catégorie:Mot ou expression de la Bible]]
[[de:Goi (Nichtjude)]]
[[en:Goy]]
[[eo:Gojo]]
[[es:Goy]]
[[fi:Goy]]
[[he:גוי]]
[[hu:Gój]]
[[it:Gentili]]
[[nl:Goj]]
[[no:Goy]]
[[pl:Goj]]
[[pt:Goy]]
[[ru:Гой]]
[[sl:Goy]]
[[sv:Goj]]
[[uk:Гой]]
[[yi:גוי]]