Groupes ethniques du Sénégal
1495652
30725559
2008-06-17T12:01:29Z
Jerome66
35967
/* Principaux groupes */ correction lien interne
{{ébauche|Sénégal}}
[[Image:EthniesSénégal.jpg|thumb|450px|Carte des peuplades du Sénégal d'après l'[[David Boilat|abbé Boilat]] ([[1853]])]]
L'origine des '''groupes ethniques du Sénégal''' reste controversée et les thèses de l'historien et anthropologue [[Cheikh Anta Diop]] ne font pas l'unanimité.
Cependant ces ethnies sont nombreuses sur un territoire relativement restreint et l'on peut distinguer des sous-groupes à l'intérieur de plusieurs d'entre elles.
==Origines==
==Aspects méthodologiques==
Les données statistiques ne rendent compte que très imparfaitement d’une réalité actuelle soumise aux [[mobilité]]s et aux [[métissage]]s. La méthodologie des enquêtes a varié dans le temps<ref>Makhtar Diouf, ''Sénégal, les ethnies et la nation'', Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal, Dakar, 1998, 281 p. {{ISBN|2-7236-1114-0}}</ref> et le critère linguistique, plus facile à appréhender et moins polémique, est désormais préféré aux classifications ethniques, souvent figées par l’[[colonialisme|ordre colonial]], mais aussi renforcées par les populations qui y puisent un puissant sentiment d’appartenance<ref>« Le Sénégal imaginé. Évolution d'une classification ethnique de 1816 aux années 1920 » (article de Joël Glasman dans ''Afrique & histoire'', 2004-1, vol. 2, p. 111-139 [http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=AFHI&ID_NUMPUBLIE=AFHI_002&ID_ARTICLE=AFHI_002_0111]</ref>.
Néanmoins, selon une estimation de [[2005]]<ref>''Atlas du Sénégal'', Éditions J. A., Paris, 2007, p. 72-73</ref>, on peut identifier au Sénégal une vingtaine de groupes ethniques, de taille très inégale.
==Principaux groupes==
[[Image:OuolofCayor.jpg|thumb|left|[[Wolofs|Wolof]] du [[Cayor]] (gravure de [[1890]])]]
Les [[Wolof (peuple)|Wolof]]s sont les plus nombreux (43%), présents surtout dans l'ouest du pays ([[Cayor]], [[Waalo]], [[Baol]]), djolof, saloum, dans le bassin arachidier du centre-ouest et particulièrement dans les grands centres urbains. La plupart sont [[musulmans]], de la [[confrérie des Mourides]], et des tidjanes. Les [[Lébous]] de la [[presqu'île du Cap-Vert]] et de la [[Petite-Côte (Sénégal)|Petite-Côte]] leur sont apparentés, mais représentent moins de 1% de la population<ref> Selon le recensement de [[1988]] au [[Sénégal]], les Lébous étaient {{formatnum:56758}}, sur une population totale de {{formatnum:6773417}} habitants, soit 0,8 % (chiffres de la Division de la Statistique de Dakar cités dans ''Peuples du Sénégal'', Éditions Sépia, 1996, p. 182)</ref>. Le poids des Wolofs dans le pays tend à s'accroître, linguistiquement et politiquement : on a pu parler de « wolofisation » du Sénégal<ref>Donal Cruise O'Brien, « Langues et nationalité au Sénégal. L'enjeu politique de la wolofisation », ''Année africaine'', Pédone, 1979, p. 319-335</ref>.
Les Halpulaaren – ceux qui parlent le [[peul]] – constituent le second groupe (24%). Ce chiffre inclut [[Peuls]] et [[Toucouleurs]], mais, selon les enquêtes, ces deux populations sont tantôt décomptées ensemble, tantôt séparément. On constate leur présence sur une partie du territoire national plus étendue que les Wolofs, mais il s’agit le plus souvent de régions peu peuplées, comme le [[Ferlo]], la Haute-[[Casamance]], la vallée du [[fleuve Sénégal]], surtout peuplée par les Toucouleurs, et le [[Badiar]]. Traditionnellement [[nomades]], ils sont aujourd’hui sédentarisés dans leur grande majorité. De nos jours l'[[exode rural]] touche davantage les Toucouleurs que les Peuls. Aux populations installées de longue date il faut ajouter les Peuls venus de [[Guinée]] – en particulier du [[Fouta-Djalon]] – lorsque [[Sékou Touré]] est arrivé au pouvoir.
Le troisième groupe est celui des [[Sérères]] qui représentent 15% de la population. Ils sont concentrés dans l’ouest du pays. Ils vivent sur la [[Petite-Côte (Sénégal)|Petite-Côte]] et dans le [[Sine-Saloum]], notamment dans les îles du delta du saloum. Les [[Ndut (peuple)|Ndut]], les [[Niominka]]s, les Safènes et d’autres sous-groupes leur sont proches. Chez les Sérères il y a d'importantes grandes communautés chrétiennes, mais l'islam est majoritaire. Ils ont conservé néanmoins certaines de leurs traditions païennes.
[[Image:BailaBoukout2.JPG|thumb|250px|En route pour le [[boukout]] de [[Baïla]] en pays [[diola (peuple)|diola]]]]
Les [[Diola (peuple)|Diolas]] (5%) vivent pour la plupart en Basse-Casamance où ils pratiquent surtout la riziculture et la pêche. [[Animisme|Animistes]], ils ont résisté<ref>Christian Roche, ''Histoire de la Casamance : Conquête et résistance 1850-1920'', Karthala, 2000, 408 p. {{ISBN|2-86537-125-5}}</ref> plus que d’autres à la pénétration de l’[[islam]] et du [[christianisme]] et continuent de défendre leur identité<ref>Jean-Claude Marut, « Le problème casamançais est-il soluble dans l’Etat-nation ? » dans Momar-Coumba Diop (dir.), ''Le Sénégal contemporain'', Karthala, Paris, 2002 p. 425-458. {{ISBN|2-84586-236-9}}</ref>. Aujourd'hui ils sont aussi souvent musulmans que chrétiens, tout en y mêlant leurs croyances animistes.
D’autres peuples sont établis dans la même région. Leur mode vie est assez semblable à celui des Diolas, mais ils s’en distinguent par leurs langues et sont très minoritaires. C’est le cas des [[baïnouk (peuple)|Baïnouk]], des [[Balantes]] , des [[Manjaques]], des [[Mancagnes]], mais aussi des [[Karones]] et des [[Bandial (peuple)|Bandials]].
Plusieurs ethnies se rattachent au grand groupe des [[Mandingues]] (4%) : [[Malinkés]], [[Sossés|Socés]], [[Bambaras]], [[Jalonké (peuple)|Jalonkés]], les diarankés. On peut y ajouter les [[Soninkés]] (0,5%), surtout implantés au [[Mali]], mais aussi installés de l’autre côté de la frontière, le long du [[fleuve Sénégal]] et de la [[Falémé]]. Il existe une importante [[diaspora]], notamment en [[Île-de-France|région parisienne]]. Les Soninkés ont été islamisés plus tôt que la plupart des autres groupes.
[[Image:BedikGirls.jpg|thumb|left|Fillettes [[bédik]] à [[Iwol]]]]
Peu nombreux, [[Bassari (peuple)|Bassari]]s et [[Bédik]]s vivent sur les hauteurs du Sénégal oriental, autour de [[Kédougou]]. Ils font partie du groupe [[Tenda (peuple)|Tenda]], de même que les [[Coniaguis]] et les [[Badiaranké (peuple)|Badiarankés]].
Le Sénégal compte parmi sa population beaucoup d'Africains originaires d'autres pays du continent. Il y a de petites communautés [[Côte d'Ivoire|ivoriennes]] à [[Dakar]], ainsi que de nombreux [[Nigéria]]ns, appartenant le plus souvent aux ethnies [[haoussa]]. Les Maliens présents au Sénégal passent presque inaperçus, car ils appartiennent au même univers culturel que les Sénégalais. Les [[Cap-Vert|Cap-verdiens]] sont très nombreux à Dakar également. Les [[Maures]] (0,5%), investis depuis longtemps dans les activités commerciales, sont établis dans le nord et dans les villes.
C'est également en milieu urbain que vivent le plus souvent les [[Europe|Européens]] et les [[Libanais]].{{Clr}}
==Une sphère culturelle commune==
Les ethnies du Sénégal sont toutes issues d'un fond culturel commun, si bien que, à part les langues qui d'ailleurs présentent beaucoup de similitudes, il n'y a pas de barrières véritablement culturelles entre elles. Ceci a permis au Sénégal d'éviter les guerres ethniques, car toutes ces ethnies appartiennent à une même sphère culturelle. Les façons de se vêtir, de célébrer les différents événements de la vie, la musique et la philosophie de la vie sont les mêmes chez tous, les différences restant superficielles. C'est pourquoi les [[mariage]]s inter-ethniques sont très fréquents au Sénégal. Toutes les familles comptent parmi elles, plus ou moins, un membre de chaque ethnie. L'[[islam]], touchant 95 % de la population, n'a fait que resserrer la cohésion et la solidarité entre les ethnies et renforcer cette tolérance, car la plupart obéissent aux mêmes idéaux religieux. Ceci est également valable pour des pays comme le [[Mali]], la [[Guinée]] ou le [[Burkina-Faso]].
==Notes==
{{références}}
==Voir aussi==
Liste alphabétique : [[Badiaranké (peuple)|Badiaranké]] - [[baïnouk (peuple)|Baïnouk]] - [[Balantes]] - [[Bambaras]] - [[Bandial (peuple)|Bandials]] - [[Bassari (peuple)|Bassari]] - [[Bédik]] - [[Coniaguis]] - [[Diola (peuple)|Diola]] - [[Européens]] - [[Jalonké (peuple)|Jalonké]] - [[Karones]] - [[Khassonkés]] - [[Laobés]] - [[Lébous]] - [[Libanais]] - [[Malinkés]] - [[Mancagnes]] - [[Mandingues]] - [[Manjaque]] - [[Maures]] - [[ndut (peuple)|Ndut]] - [[Niominka]] - [[Nones (groupe ethnique)|Nones]] - [[papel (peuple)|Papel]] - [[Peuls]] - [[Sérères]] - [[Soninkés]] - [[Toucouleurs]] - [[wolof (peuple)|Wolofs]]
===Articles connexes===
*[[Liste des groupes ethniques d'Afrique]]
*[[Langues du Sénégal]]
===Bibliographie===
*{{en}} Mara A. Leichtman, « The legacy of transnational lives: Beyond the first generation of Lebanese in Senegal », ''Ethnic and racial studies'', 2005, vol. 28, n° 4, p. 663-686
*{{fr}} Danielle Barret, ''Bilan des hypothèses concernant la question des relations entre l’Egypte antique et l’Afrique occidentale tropicale'', Paris, Université de Paris I, 1972 (Mémoire de Maîtrise)
*{{fr}} Jean Gabriel Desbordes, ''L'immigration libano-syrienne en Afrique occidentale française'', Poitiers, Renault, 1938, 208 p. (thèse)
*{{fr}} Ibnou Diagne, ''Essai d’identification de quelques faciès néolithiques du Sénégal'', Paris, Université de Paris X, 1974, 200 p. + 16 planches h.t. (Mémoire d’Ethnologie-Préhistoire)
*{{fr}} A. Diéye, « Questions nationales et ethnie en Afrique noire : le cas du Sénégal », Paris, ''Afrique et Développement'', 1995, vol. 20, n° 3, p. 129-155
*{{fr}} Makhtar Diouf, ''Sénégal, les ethnies et la nation'', Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal, Dakar, 1998, 281 p. {{ISBN|2-7236-1114-0}}
*{{fr}} Joël Glasman, « Le Sénégal imaginé. Évolution d’une classification ethnique de 1816 aux années 1920 », in ''Afrique & Histoire'', Verdier, 2004, p. 111-139 {{ISBN|2-86432-399-0}}
*{{fr}} Alexander Keese, « Colons français, politiciens africains et marchands libanais au Sénégal colonial », ''Africa'', 2005, vol. 60, n° 2, p. 221-259
*{{fr}} Jacqueline Oddoux, ''Frontières et ethnies en Afrique de l’Ouest : l’exemple du Sénégal'', Paris, Université de Paris I, 1984 (Thèse de 3{{e}} cycle).
*{{fr}} Ibrahima Sow, ''Fonctions symboliques et significations symboliques à faire à partir des mythologèmes, rites et coutumes de plusieurs ethnies du Sénégal'', 1976 (Thèse)
===Liens externes===
{{commons|:category:Ethnic groups of Senegal|les groupes ethniques du Sénégal}}
*{{fr}} [http://www.planete-senegal.com/senegal/ethnies_senegal.php Les ethnies du Sénégal sur Planète-Sénégal]
*{{fr}} [http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=AFHI&ID_NUMPUBLIE=AFHI_002&ID_ARTICLE=AFHI_002_0111 « Le Sénégal imaginé. Évolution d'une classification ethnique de 1816 aux années 1920 »] (article de Joël Glasman dans ''Afrique & histoire'', 2004-1, vol. 2, p. 111-139)
{{Portail|Sénégal|sociologie}}
[[Catégorie:Groupe ethnique du Sénégal|*]]
[[eo:Etnoj en Senegalo]]