Hélène Monastier
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2008-07-23T06:49:16Z
MHM
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[[Image:HeleneMonastier.jpg|thumb|right|Hélène Monastier]]
'''Hélène Monastier''', née le [[2 décembre]] [[1882]] à [[Payerne]] et décédée le [[7 mars]] [[1976]] à [[Lausanne]], est une enseignante [[Vaud|vaudoise]]. Elle fut une personnalité marquante des [[Christianisme social|Socialistes chrétiens]], du [[Service civil international]] et de la [[Société religieuse des Amis|Société religieuse des Amis (quakers)]] en [[Suisse romande]].
== Biographie ==
Hélène-Sophie Monastier naît à [[Payerne]] dans une famille de [[Pasteur protestant|pasteur]]s. Elle a un frère, Louis, de 12 ans son aîné. En 1893, son père accepte un poste de bibliothécaire à la Faculté de théologie de l'Église libre du canton de Vaud, à [[Lausanne]] ; elle entre alors à l'École Vinet, institution privée fréquentée par les filles des familles protestantes et libérales.
Sa formation religieuse se fait lors du culte en famille, à l'école du dimanche et surtout à l'École Vinet. Elle vit parfois ce qu'elle nomme des « moments de grâce », des « traces de vie mystique »<ref name="Itinéraire">Voir l'autobiographie ou ''Itinéraire spirituel'' d'Hélène Monastier.</ref>.
Elle vivra toute sa vie avec une jambe paralysée suite à une [[poliomyélite]] contractée à l'âge de deux ans. L'attitude de ses parents facilita son enfance, mais elle souffrit de son infirmité à l'adolescence. Une opération tentée lorsqu'elle a 27 ans n'apporte pas d'amélioration notable. Cependant son ami Samuel Gagnebin lui donne à cette occasion des extraits de la ''Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies'' de [[Blaise Pascal|Pascal]]<ref>[http://www.biblisem.net/meditat/pascprie.htm Prière …] de Blaise Pascal.</ref>, et elle en est transformée. Dès lors elle « se considère comme guérie »<ref name="Itinéraire"/>.
Elle suit une formation d'institutrice en Allemagne, à Lausanne, en Angleterre. Elle découvre les conditions de vie des ouvriers, le chômage, la [[lutte des classes]] et le [[socialisme]].
Hélène Monastier est institutrice à l'École Vinet de 1904 à 1943. Dès 1905, elle donne en outre des cours à de jeunes apprenties et ouvrières à la ''Maison du peuple'', et découvre ainsi la condition des défavorisés. Elle fait la connaissance des [[Christianisme social|socialistes chrétiens]] lors d'une conférence de [[Paul Passy]] à Lausanne, et contribue à créer un groupe local. Elle deviendra en 1914 la première présidente de la ''Fédération romande des socialistes chrétiens'', ce qui étonne dans la société d'alors, une femme à la tête d'une organisation politique. Elle participe aux cortèges du 1{{er}} mai et fréquente les [[anarchisme|anarchistes]] et les [[libre pensée|libre penseurs]]. Par deux fois la direction de l'École Vinet lui confirme sa confiance et la retient, alors qu'elle présente sa démission par crainte que ses activités militantes ne gênent la réputation de l'école (certains parents s'étaient inquiétés).
[[Image:MonastierHelene-1932 Safien.jpg|thumb|right|Sur un chantier du Service civil à Safien, 1932]]
Pendant la [[Première Guerre mondiale]], elle devient amie de [[Leonard Ragaz]] et de sa femme Clara et tente de faire connaître le mouvement religieux de Ragaz en Suisse romande. En [[1917]], elle rencontre [[Pierre Ceresole]] et s'engage avec enthousiasme dans le [[pacifisme]]. Elle collaborera étroitement avec lui jusqu'à son décès en 1945, participant à la création du ''Service civil volontaire'' qui deviendra le ''[[Service civil international|Service civil international (SCI)]]''. Elle est « la plus active, la plus assidue et la plus convaincue des collaboratrices »<ref>Salut et joie !, p. 22.</ref> du SCI et sera aussi sa présidente internationale dans les années 1940.
Elle participe aux camps de Vaumarcus (Centre de rencontres, de formation et de vacances des ''[[Young Men's Christian Association|Unions chrétiennes de jeunes gens]]'').
Par l'intermédiaire de son frère et de Pierre Ceresole, Hélène Monastier fait connaissance des Amis (surnommés [[Société religieuse des Amis (quakers)|quakers]]). Elle étudie le quakerisme pendant quelques années, et découvre que « s'il laisse tomber les symboles et signes extérieurs, c'est pour aller directement à l'essentiel : à la substance. Il supprime les intermédiaires et met chaque croyant en face de Dieu. »<ref name="Itinéraire"/> A 50 ans, en 1932, elle devient membre de la ''[[Société religieuse des Amis (quakers)|Société des Amis]]''<ref>Le 2 décembre 1932, elle est admise par le "Friends Service Council" de Londres, car il n'y a pas encore d'organisation quaker en Suisse.</ref>. Avec René Mingard et sa femme, elle crée un petit groupe quaker à Lausanne. Elle sera ''clerk'' de la branche suisse durant six ans, et éditrice du bulletin « Entre Amis ».
Hélène Monastier participe en 1954-1955 à la fondation du ''comité lausannois de l'Aide suisse aux régions extra-européenne'', qui deviendra ''Helvetas''.
A la retraite, dès 1943, Hélène Monastier se consacre à l'écriture. Elle rédige des biographies de [[Pierre Ceresole]] et l'historique du [[Service civil international]].
En 1975, elle entre à la maison de retraite de Béthanie, à Lausanne, où elle décède en 1976.
== Personnalité ==
'''Hélène Monastier''' est décrite comme une éducatrice née, « ayant le don de faire sortir de chacun de ses élèves le meilleur, par son respect de la personnalité des enfants », son amour et sa sévérité.<ref>Simone Chappuis.</ref>. « Dotée d'un cerveau de PDG, elle en possédait tous les atouts : grande clarté de pensée, rapidité de décision, sens inné de l'organisation, bonne plume et beaucoup d'humour »<ref>Salut et joie ! p. 35</ref>.
Le 3 octobre [[2003]], une plaque commémorative en son honneur est placée à Lausanne (Pré-du-Marché 17).
{|style="border="1" align="{{{align|center}}}" cellpadding="3" cellspacing="0" style="margin-top:0.7em;margin-bottom:0.7em;margin-left:4em;margin-right:4em;border:1px solid #AAAAAA;background:#F9F9F9;border-collapse:collapse;font-size:95%;{{{style|}}}"
|-
|'''Hélène Monastier, 1882-1976'''
|-
|Elève de l’Ecole Vinet, elle y restera comme enseignante jusqu’en 1943. <br>
Intéressée par les activités de la Maison du Peuple, elle s’y engage comme animatrice et participe aux réunions du groupe lausannois des socialistes chrétiens. <br>
Ardente pacifiste, elle soutient les objecteurs de conscience; elle est très active dans le Service civil international ainsi que chez les Quakers.<br>
C’est ici que s’élevait la maison où elle vécut pendant près de 50 ans.
|}
== Publications ==
* '''Hélène Monastier''', "Le mouvement religieux de la Suisse allemande", in ''Revue de théologie et de philosophie'', Lausanne, 1916.
* '''Hélène Monastier''', "[[Leonhard Ragaz|Leonard Ragaz]], quelques aspects de sa pensée et de son oeuvre", in ''Le Christianisme social'', 1922.
*{{Ouvrage|auteurs =Louis Monastier-Schroeder et '''Hélène Monastier'''
|titre =William Penn, 1644-1718
|titre vo =
|langue =français
|lien langue =
|lieu =Genève
|éditeur =Editions Labor et Fides
|collection =
|série =
|année =1944
|publi =1967
|pages =159
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =''Avec une étude d'Edmond Privat sur William Penn, homme d'État''
}}
*{{Ouvrage|nom =Monastier|prénom =Hélène
|titre =Pierre Ceresole : Un quaker d’aujourd’hui
|langue =français
|lieu =Paris
|éditeur =Société religieuse des Amis (Quakers)
|année =1947
|publi =
|pages =43
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =
}}
*{{Ouvrage|nom =Monastier|prénom =Hélène
|titre =Pierre Ceresole : Ein Kämpfer für den Frieden
|titre vo =
|langue =deutsch
|lien langue ={{de}}
|lieu =Wien
|éditeur =Sensen
|année =1950
|publi =
|pages =32
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =
}}
*{{Ouvrage|auteurs =
|titre =Textes de Hélène Monastier et Pierre Cérésole... [et al.]
|titre vo =
|langue =français
|lien langue =
|lieu =Lausanne
|éditeur =A. Diez
|collection =
|série =
|année =1954
|publi =
|pages =195
|commentaire =
}}
*{{Ouvrage|auteurs ='''Hélène Monastier''', Edmond Privat, Lise Ceresole...(et al.)
|titre =Pierre Ceresole d'après sa correspondance
|langue =français
|lieu =Neuchâtel
|éditeur =A la Baconnière
|année =1960
|publi =
|pages =251
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =''Suivi d'une étude sur Pierre Ceresole, mathématicien'', par Samuel Gagnebin<br/>Contient de nombreuses lettres adressées à Hélène Monastier
}}
*{{Ouvrage|nom =Monastier|prénom =Hélène
|titre =Paix, pelle et pioche: histoire du Service civil international de 1919 à 1954
|langue =français
|lieu =Lausanne
|éditeur =La Concorde
|année =1955
|publi =
|pages =144
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =
}}
*{{Ouvrage|nom =Monastier|prénom =Hélène
|titre =Pierre Cérésole : le plus grand parmi nous, celui qui sert
|langue =français
|lieu =Paris
|éditeur =Société religieuse des Amis (Quakers)
|année =1960
|publi =
|pages =20
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =
}}
*{{Ouvrage|auteurs ='''Hélène Monastier''', Alice Brügger
|titre =Paix, pelle et pioche: histoire du Service civil international de 1919 à 1965
|langue =français
|lieu =[S.l.]
|éditeur =Service civil international
|année =1966
|publi =
|pages =167
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =
}}
;Autobiographie
*{{Ouvrage|nom =Monastier|prénom =Hélène
|titre =Mon itinéraire spirituel : Une longue route qui m'a amenée au Quakerisme : [autobiographie]
|langue =français
|lieu =[S.l.]
|éditeur =
|année =1968
|publi =
|pages =14
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =''Lu par Hélène Monastier à une retraite d'Amis, à la Prise-Imer (Neuchâtel), en septembre 1964. Copié (…) en 1968''
}}
==Voir aussi==
=== Articles connexes ===
* [[Service civil international]]
* [[Pierre Ceresole]]
=== Sources===
* L'autobiographie ''Mon itinéraire spirituel'' mentionnée plus haut (1964).
*{{Ouvrage|auteurs =Violette Ansermoz-Dubois
|titre =Hélène Monastier : Salut et joie ! : centième anniversaire de sa naissance
|langue =français
|lien langue =
|lieu =Lausanne
|éditeur =
|collection =
|série =
|année =1982
|publi =
|pages =48
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|commentaire =
}}
*{{Ouvrage|auteurs =sous la dir. de Corinne Chaponnière
|titre =Femmes en guerre, femmes de paix : catalogue de l'exposition inaugurée le 12 novembre 2002 à Genève (UniMail)
|langue =français
|lien langue =
|lieu =Genève
|éditeur =Atoutexte
|collection =
|série =
|année =2002
|publi =
|pages =92
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|numéro =
|chap =Hélène Monastier
|commentaire =
}}
*{{Ouvrage|auteurs =Corinne Dallera et Nadia Lamamra
|titre =Du Salon à l'Usine : vingt portraits de femmes : Un autre regard sur l'histoire du Canton de Vaud
|langue =français
|lien langue =
|lieu =Le Mont-sur-Lausanne
|éditeur =CLAFV - ADFOuverture
|collection =
|série =
|année =2003
|publi =
|pages =280
|isbn =
|présentation en ligne =
|lire en ligne =
|numéro =
|chap =Hélène Monastier
|commentaire =
}}
* Simone Chapuis, "3 octobre 2003 : Hélène Monastier", in ''Terres Civiles'' (bulletin du ''Centre pour l'action non-violente''), Lausanne, No 23, décembre 2003, p. 10 : discours à l’occasion de la pose, à Lausanne, d’une plaque commémorative en l’honneur d’Hélène Monastier. {{lire en ligne|lien=http://www.cmlk.ch/common/info/journal/tc23/tc23.pdf}}
* J.-F. Martin, "Notre première présidente romande : Hélène Monastier (1882-1976)", in ''L'Espoir du Monde, Bulletin des socialistes chrétiens'', No 118, janvier 2004, p. 5. {{lire en ligne|lien=http://www.frsc.ch/f/bulletin.php}}
===Liens externes===
* Oeuvres de et sur Hélène Monastier sur [http://orlabs.oclc.org/identities/viaf-DNB|11194080X Worldcat]
=== Notes ===
<references/>
{{Portail|humanitaire et développement|Suisse|biographie}}
{{DEFAULTSORT:Monastier, Helene}}
[[Catégorie:Personnalité vaudoise]]
[[Catégorie:Personnalité féminine suisse]]
[[Catégorie:Militant pacifiste]]
[[Catégorie:Quakerisme]]
[[Catégorie:Naissance en 1882]]
[[Catégorie:Décès en 1976]]