Héra
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2008-07-07T19:08:31Z
Jastrow
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/* Origine et fonctions */ homonymie
{{voir homonymes}}
[[Image:Hera Staatliche Antikensammlungen 2685.jpg|thumb|right|Héra, médaillon d'un [[kylix (vase)|kylix]] à fond blanc du Peintre de Sabouroff, v. [[-470|470 av. J.-C.]], [[Staatliche Antikensammlungen]] de [[Munich]]]]
Dans la [[mythologie grecque]], '''Héra''' ou '''Héré''' (en [[grec ancien]] ([[Attique (dialecte)|Attique]]) {{grec ancien|Ἧρα}} / ''Hêra'' ou en [[ionien]] {{grec ancien|Ἧρη}} / ''Hêrê''), fille des [[Titan (mythologie grecque)|Titan]]s [[Cronos]] et [[Rhéa (mythologie)|Rhéa]], est la femme et la sœur de [[Zeus]]. Elle est la protectrice par excellence de la femme et la déesse du [[mariage]] légitime, gardienne de la fécondité du couple et des femmes en couches. {{référence_nécessaire|Elle est très jalouse des infidélités de son mari Zeus.}}
Elle correspond à [[Junon]] dans la [[mythologie romaine]].
== Mythe ==
Fille de Rhéa et de Cronos<ref>Elle est l'aînée des enfants dans l'{{HomIli|compact}} (IV, 59) et la troisième chez {{HésThé}} (453-454) ; .</ref>, elle est dès sa naissance avalée par son père<ref>''Théogonie'' (459-460).</ref>. Elle est libérée par son frère Zeus en même temps que tous ses frères.
Après la [[Titanomachie]], Héra devient l'épouse de Zeus<ref>''Théogonie'' (921).</ref>. Elle est la mère, par Zeus, d'[[Arès]], d'[[Hébé (mythologie)|Hébé]] et d'[[Ilithyie]]<ref>''Théogonie'' (922-923).</ref>, mais aussi d'[[Héphaïstos]], qu'elle conçoit seule pour défier son mari et lui montrer qu'elle n'a pas besoin de lui pour enfanter<ref>''Théogonie'' (927-929).</ref>. Homère (Il. i. 578, xiv. 338, xviii. 396, xxi. 332, Od. viii. 312) et Cicéron (De Natura Deorum 3.22) font néanmoins d'Héphaïstos le fils de Zeus et d'Héra.
Les traditions post-hésiodiques attribuent à Zeus et Héra de nombreux autres enfants absents des catalogues "traditionnels" : Quintus de Smyrne, dans sa suite à l'[[Iliade]], leur reconnaît ainsi trois filles supplémentaires : la Charite [[Pasithéa]] et les déesses guerrières [[Enyo]] et [[Eris]] (la Discorde). Le pseudo-Hygin, dans la préface de ses fables, mentionne également parmi leurs enfants la Liberté. Enfin, les ''Scholia Theocrite'' citent le mimographe Sophron, qui dans un écrit intitulé [[Angélos]] nomme ainsi une fille méconnue de Zeus et d'Héra, plus ou moins identique à [[Hécate]].
Alors que la grande majorité des mythes liés à Héra portent sur sa jalousie vis-à-vis des nombreuses aventures de Zeus, des récits minoritaires s'intéressent aux premiers moments du couple divin. ''[[L'Iliade]]'' fait ainsi allusion à la première fois où Zeus et Héra s'unissent, à l'insu de leurs parents<ref>''Iliade'' (XIV, 295-296).</ref>. Une [[scholie]] précise qu'Héra est fiancée à Zeus par [[Océan (mythologie)|Océan]] et [[Thétys]] après que Cronos a été envoyé au Tartare ; en secret, les deux fiancés s'unissent sur l'île de [[Samos]]. Héra donne naissance à Héphaïstos et, pour cacher sa honte, prétend qu'il est né sans père<ref>Scholie au vers I, 609 de ''l'Iliade'' ; cité par Gantz, p. 57.</ref>. Une autre scholie indique qu'Héra est [[viol]]ée par le [[Géant (mythologie grecque)|Géant]] [[Eurymédon (Géant)|Eurymédon]] alors qu'elle se trouve encore chez ses parents<ref>[[Scholie]] aux vers XV, 295-296 de ''l'Iliade'' ; Gantz, p. 57.</ref>. Dans une autre version encore, Héra se trouve au mont Thornax (appelé depuis le « mont des Coucous »), lorsque son frère, Zeus, la rejoint, métamorphosé en [[coucou (oiseau)|coucou]]<ref>Scholie à [[Théocrite]] XV, 64 ; voir aussi {{PauDes}} (II, 38).</ref>.
[[Image:Hera Prometheus Cdm Paris 542.jpg|thumb|left|275px|Héra et [[Prométhée]], intérieur de coupe de [[Douris (peintre)|Douris]], début du {{Ve siècle av. J.-C.}}, [[Cabinet des médailles (BNF)|Cabinet des médailles]] de la [[Bibliothèque nationale de France]]]]
Héra est le plus souvent présentée comme une épouse jalouse, qui se plaît à persécuter les maîtresses de Zeus et leur progéniture<ref name="G61">Gantz, p. 61.</ref>. Parmi ses victimes, [[Héraclès]], auquel elle dépêche deux serpents<ref>{{PinOde}} (''Néméennes'', I, 33-72).</ref>, et la nymphe [[Io (mythologie)|Io]], transformée en vache par [[Zeus]] pour la protéger mais malgré tout rendue folle par les piqûres d'un [[Tabanidae|taon]] envoyé par Héra<ref>{{HésCat}} = frag. 126 MW.</ref>. Elle se venge aussi en contrecarrant les desseins de son époux, provoquant d'incessantes querelles.
Déesse du mariage légitime, elle n'a aucun amant<ref name="G61" />. Elle est pourtant désirée par [[Ixion]], qui s'unit avec un nuage croyant, qu'il s'agit d'elle<ref>Pindare, ''Pythiques'' (II, 27-48).</ref>, ainsi que par [[Endymion]]. Selon une tradition minoritaire<ref>Scolie de ''l'Iliade'' (ΣAB ''Il'' 14.295).</ref>, elle est assaillie par le géant [[Eurymédon (Géant)|Eurymédon]] et en conçoit [[Prométhée]], d'où sans doute le médaillon de coupe de [[Douris (peintre)|Douris]] représentant Héra assise face à ce dernier (voir ci-contre).
Un jour, exaspérée des incartades de Zeus, Héra décide de demander l'aide de ses fils pour punir le dieu volage. Ils projettent de ligoter Zeus pendant son sommeil avec des lanières de cuir pour l'empêcher de séduire les mortelles de la Terre. Mais la [[Néréides|néréide]] [[Thétis]] envoie l'[[Hécatonchire]] [[Briarée]] pour les en dissuader. Zeus punit Héra en la suspendant dans le ciel par une chaîne d'or, une enclume à chaque cheville. Il ne la libère que contre la promesse de sa soumission<ref>{{HomIli}} (I, 399-406).</ref>.
Offensée par le jugement de [[Pâris]], qui lui préfère [[Aphrodite]], elle se montre la plus farouche ennemie des Troyens pendant la [[guerre de Troie]] et contribue au sac de la ville.
Lorsqu'elle se dispute avec Zeus pour savoir quel sexe connaît le plus de plaisir lors d'une relation sexuelle, elle accepte que le devin [[Tirésias]], qui avait été femme puis homme, juge la querelle. Mais lorsque celui-ci donne raison à Zeus, elle se venge en le frappant de cécité.
=== Origine et fonctions ===
[[Image:Agrigento Tempio di Hera.jpg|thumb|right|280px|Temple d'Héra à [[Agrigente]]]]
[[Franz Rolf Schröder]]<ref>« Hera », ''Gymnasium'', 63 (1956).</ref> avait avancé qu’il fallait rapprocher le nom d’Héra du nom indo-européen de l’année ''*yērā-'', présents en anglais ''year'', allemand ''Jahr''… [[Jean Haudry]] dans son essai ''La religion cosmique des Indo-européens'' (Archè, 1987) précise le sens de ''*yērā-'' comme ''la belle saison de l’année'', comparables au grec et vieux russe ''jarǔ'', printemps, belle saison. Cette étymologie révèle la nature originelle de la déesse, la signification de son union avec [[Zeus]] interprété comme ''Ciel-diurne'' : c’est le retour de la partie claire de l’année. L’Héra porteuse de vie d’[[Empédocle]] est « celle qui apporte une récolte abondante ».
Héra est la personnification féminine de la belle saison. Ce n’est que par la suite que son union avec [[Zeus]] est interprétée comme le prototype de l’union légitime. Sa couleur symbolique est la couleur blanche ''theá leukốlenos'', ''déesse aux bras blancs'', divinité d’élection d’[[Argos (ville)|Argos]] « la ville blanche ». Si Héra est liée au symbolisme de la ''vache blanche'', c’est dans la mesure où cet animal est symbole de prospérité et d’abondance. Héra est enfin liée aux [[Heures]], ces divinités du retour du printemps et enfin aux [[héros]] dont le prototype est [[Héraclès]] ''celui qui a la gloire d’Héra''. Le héros ainsi, selon Haudry, est celui qui né mortel, conquérant la ''belle saison de l’année'' échappe à la mort.
Héra est également la déesse du et des épouses, protectrice du couple, de la fécondité et des femmes en couches — domaine qu'elle partage avec sa fille [[Ilithye]]. Sous son [[épiclèse (Antiquité)|épiclèse]] de {{grec ancien|ὁπλοσμία}} / ''hoplosmía'', au cap Lakinion et à [[Élis]], elle assume une fonction guerrière. La cité de [[Stymphale]] consacre trois temples à Héra sous différentes épiclèses : {{grec ancien|Παρθενία}} / ''Parthenía'' (« vierge »), {{grec ancien|Τελεία}} / ''Teleía'' (« épouse de Zeus ») et {{grec ancien|Χήρα}} /
=== Lieux de culte ===
Elle est surtout vénérée à [[Argos (ville)|Argos]], citée par [[Homère]] comme une ville chère à la déesse, à l'instar de [[Mycènes]] et [[Sparte]]. Elle possède également un temple à [[Olympie]], à [[Corinthe]], à [[Samos]] ou encore au cap Lakinion, non loin de [[Crotone]].
== Épiclèses, attributs et sanctuaires ==
* '''Symbole céleste''' : La Lune
* '''Ses attributs''' : le diadème royal, le sceptre
* '''Ses plantes''' : la [[grenade (fruit)|grenade]] ; l'[[hélichryse]], le [[lys]].
* '''Ses animaux favoris''' : le [[paon]], [[génisse]] ;
* '''[[Épithète homérique|Épithètes homériques]]''' :
** {{grec ancien|θεὰ λευκώλενος}} / ''theá leukốlenos'', « déesse aux bras blancs »,
** {{grec ancien|βοῶπις}} / ''boỗpis'', « aux yeux de vache, aux grands yeux »,
** {{grec ancien|χρυσόθρονος}} / ''khrusóthronos'', « au trône d'or » ;
* '''Sanctuaires''' : spécialement dans les cités austères, [[Argos (ville)|Argos]], [[Mycènes]], [[Sparte]], [[Olympie]], [[Corinthe]], [[Béotie]], [[Samos]], [[Lesbos]], [[Délos]], [[Knossos]], [[Posidonia]], [[Capoue]], [[Sélinonte]] ;
* '''Jeux organisés en son honneur''' : [[Héraia]].
== Notes ==
{{références|colonnes=2}}
== Bibliographie ==
{{Commonscat|Hera|Héra}}
* {{Gantz EGM}}.
<br clear="all" />
{{Divinités olympiennes}}
{{Portail mythologie grecque}}
[[Catégorie:Divinité olympienne|Hera]]
[[Catégorie:Liaison de Zeus|Hera]]
[[Catégorie:Camp achéen dans la guerre de Troie|Hera]]
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