Hôtels particuliers de Caen 2030160 31553754 2008-07-13T20:43:46Z Karldupart 292925 /* La Renaissance */ {{Ébauche|Caen|urbanisme}} [[Caen]], capitale de la [[Basse-Normandie]], abrita de nombreuses familles [[Noblesse|nobles]] et [[Bourgeoisie|bourgeoises]] qui se firent construire des '''[[Hôtel particulier|hôtels particuliers]]'''. Les [[Bataille de Caen|bombardements de 1944]] en détruisirent une grande partie, notamment dans le quartier Saint-Jean. Toutefois, on peut encore en admirer un certain nombre dans les différents quartiers qui composent le centre de la cité. Chacun peut être replacé dans le contexte urbain qui l'a vu naître. En effet, [[Caen]] a été amené à évoluer au fil des siècles et de grandes opérations d’[[urbanisme]] vinrent bouleverser le [[ville|dispositif urbain]]. Les différents types d'[[hôtel particulier]] permettent de retracer l’histoire de l’[[urbanisme]] caennais d'avant-guerre.. Cette page ne tend donc pas à lister tous les [[hôtel particulier|hôtels particuliers]] de [[Caen]] mais à repertorier ceux qui peuvent être intégrer dans une lecture de l'évolution de l'[[urbanisme]] de la [[capitale]] [[Basse-Normandie|bas-normande]]. ==Les origines== '''Les maisons de ville : ''' [[Image:Caen2.jpg|thumb|right|[[Caen]] au [[Moyen Âge]]]] ''N°52-54 rue Saint-Pierre (début du {{s|XVI|e}}) ; [[Les Quatrans|Maison des Quatrans]] (fin du {{s|XIV|e}}-deuxième moitié du {{s|XV|e}}) ; Hôtel des Ecuyers (fin {{s|XV|e}})'' Au {{s|XI|e}}, [[Guillaume le Conquérant]] entoura de [[remparts de Caen|murs]] la ville qui se développait au pied du [[Château de Caen|château]]. Traditionnellement, dans ce tissu urbain enserré dans ses murailles et où la place était rare, on privilégiait donc les parcelles profondes et étroites sur lesquelles on construisait des bâtiments à mur pignon construits sur trois voire quatre niveaux<ref>Au {{s|XVIII|e}}, l'espace disponible se faisant rare, on rajouta souvent un quatrième étage aux maisons existantes</ref>. Les n°52 et 54 rue Saint-Pierre avec leurs façades en [[Maison à colombage|bois]] nous offrent aujourd’hui encore un bon exemple de cet [[Ville au Moyen Âge|urbanisme médiéval]]. Ces maisons furent construites au tout début du {{s|XVI|e}} ; le n°54 appartenait à un riche marchand de [[Caen]], Michel Mabré, [[échevin]] de la ville en [[1509]]. Il est à noter que seule la façade noble, sur la rue, est en [[Maison à colombage|bois]], la [[pierre de Caen]] étant largement utilisée pour l’habitat civil particulier dès le {{s|XII|e}}. Ce procédé était assez courant ; on peut également le constater en faisant le tour de la [[Maison des Quatrans]], construite au {{s|XIV|e}} pour la famille des Quatrans, tabellions du roi. Encore une fois, seule la façade donnant sur rue de Geôle est à pan de bois, alors que le reste de l’édifice est en pierre. <gallery perrow="3" widths="200" heights="200"> Image:Caen Maison des Quatrans face.jpg|[[Les Quatrans|Maison des Quatrans]], {{s|XIV|e}}-{{s|XV|e}} Image: Maison pansbois Caen.jpg|N°52-54 rue Saint-Pierre, {{s|XVI|e}} </gallery> ==La Renaissance== [[Image:Levray-pourtrait.jpg|thumb|right|[[Caen]] à la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] ([[1575]])]] '''Les premiers hôtels particuliers :''' ''Hôtel de Than (vers [[Années 1520|1520]]-[[Années 1530|1530]]) ; Hôtel d’Escoville (Fin des [[Années 1530|1530]]) ; Hôtel de Mondrainville ([[1549]])'' ; ''Hôtel du Grand Cerf'' Au {{s|XVI|e}}, les riches [[bourgeoisie|bourgeois]] et l’[[noblesse|aristocratie]] commencèrent à se faire construire de riches demeures reposant sur une vaste emprise au sol permettant d’ordonner autour d’une cour privée, strictement séparée de l’[[espace public]], des bâtiments richement décorés. A partir de cette époque, on peut réellement parler d'[[hôtel particulier|hôtels particuliers]]. L'Hôtel de Than en fut l'un des premiers exemples. Construit au pied de la [[remparts de Caen|murailles]] sur les bords de l’[[Odon (rivière)|Odon]]<ref>La rivière fut recouverte entre la place de la Préfecture (Place Gambetta actuelle) et la place Courtonne en [[1860]] pour créer le boulevard Saint-Pierre (actuel boulevard Maréchal Leclerc).</ref> vers [[Années 1520|1520]]-[[Années 1530|1530]] pour Thomas Morel, seigneur de [[Secqueville-en-Bessin|Secqueville]] et de [[Thaon|Than]], il était à l'origine organisé autour d'une cour accessible depuis une ruelle partant de la rue Saint-Jean. L'hôtel fut malheureusement en grande partie détruit par les bombardements de la [[Bataille de Caen]] et on ne restaura que le corps de logis principal, le plus richement décoré ; il faut toutefois noter que grâce à l'intervention de Marcel Poutaraud, le projet du service du remembrement qui souhaitait faire de la cour un passage public fut abandonné et l’impasse depuis la rue Saint-Jean fut maintenue, ce qui nous permet de mieux saisir l'inscription originale de l'hôtel dans le tissu urbain<ref>Pour plus de renseignements, voir la thèse de Patrice Gourbin (''Construire des monuments historiques ? La confrontation des monuments historiques et de la modernité dans la reconstruction de Caen après 1944'') [http://209.85.129.104/search?q=cache:CsWSiri7c7MJ:www.math.unicaen.fr/~ageron/caen.ps+http://www.math.unicaen.fr/~ageron/caen.ps&hl=fr&ct=clnk&cd=1&gl=fr ]</ref>. Une nouvelle étape fut franchie avec la construction de l'Hôtel d'Escoville, vers la fin des [[années 1530]], et de l'Hôtel de Mondrainville à la fin des [[années 1540]]. Si le plan de l'Hôtel de Than était nouveau, les décorations des lucarnes étaient plus traditionnelles ; celles-ci en effet sont remarquablement ornées et leur style est fortement marquée par le goût de la fantaisie et du [[merveilleux]] propres à la fin du [[Moyen Âge]] et de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]]. En cela, on peut dire que l'hôtel de Than offre une transition vers les Hôtels d'Escoville et de Mondrainville fortement marquée par l'[[Renaissance italienne|influence italienne]] et offrant de magnifique exemple de la [[Renaissance française]]. La présence de [[loggia ]] sur le modèle de celle que [[Bramante]] réalisa au [[Vatican]] pour [[Jules II]] et la décoration savante mêlant des thèmes d'inspiration biblique et des thèmes profanes issus de l'Antiquité, caractéristique du mouvement de la [[Renaissance artistique|Renaissance]] s'oppose à la hauteur de son toit aux pentes très raides (40% de la hauteur total du bâtiment) caractéristique de la [[Renaissance française]] et normande comme à [[Fontaine-Henry]]. <gallery perrow="3" widths="200" heights="200"> Image:Caen hotelgrandcerf est.jpg|Hôtel du Grand-Cerf (façade est) Image:Caen hotelgrandcerf ouest.jpg|Hôtel du Grand-Cerf (façade ouest) Image:Hotel than.jpg|Hôtel de Than Image:Escoville Angle.jpg|Hôtel d'Escoville Image:Hotel mondrainville grand.jpg|Hôtel de Mondrainville </gallery> ==Le {{s|XVII|e}}== [[Image:Caen Plan1705.jpg|thumb|right|[[Caen]] à [[classicisme|l'époque classique]] ([[1705]])]] '''La [[Place de la République (Caen)|Place Royale]] et ses alentours : ''' ''Hôtel de Banville ; Hôtel Daumesnil ; Hôtel Duquesnoy de Thou'' Au {{s|XVII|e}}, [[Portail:France du Grand Siècle|la croissance démographique et l’essor économique]] que connut la ville sous le règne personnel de [[Louis XIV de France|Louis XIV]] obligèrent la cité à repousser ses frontières. La pression démographique contraignit la ville à investir ''les Petits Prés'' pour y créer une nouveau [[Quartier (ville)|quartier]]. Entre [[1635]] et [[1703]], un nouvel [[espace public]] vit le jour : la [[Place de la République (Caen)|Place Royale]]. Ce quartier était une des adresses les plus prisées des [[Notabiliaire|notables]] . Afin d’assurer la tranquillité de ces derniers, un garde municipal était chargé de déloger « les fainéants, vagabonds et décrotteurs ». L’analyse des registres de l’[[Vingtième|impôt du Vingtième]], créé en [[1750]], a permis d’étudier le niveau social des riverains de la place. On y trouvait 35 [[contribuable]]s déclarés, imposés pour des revenus allant de 40 à 1 200 livres, alors que des revenus compris entre 10 et 20 livres étaient courant dans la plupart des rues de la ville. La moyenne du revenu imposé était de 346 livres pour la [[Place de la République (Caen)|Place Royale]] contre 154 livres pour la [[Place Saint-Sauveur (Caen)|place Saint-Sauveur]] (25 [[contribuable]]s). La place fut victime des [[Bataille de Caen|bombardements de 1944]], mais les plus beaux exemples de l'architecture classique que l'on trouve sur cette place ont été épargné. Il s'agit de l'Hôtel de Banville et surtout de l'Hôtel Daumesnil. On retrouve le même principe d'organisation. L'Hôtel Daumesnil par exemple formait un U fermée sur la place par le corps de logis principal, la cour s’ouvrant au contraire sur de vastes [[jardins]] qui s’étendaient jusqu’au bord de la [[Orne (fleuve)|Noë]]. La décoration en revanche est nettement plus rigoureuse et frappe par sa finesse et sa sobriété. <gallery perrow="3" widths="200" heights="200"> Image:Caen hotel banville.JPG|Hôtel de Banville Image:Caen hotel duquesnoydethon.jpg|Hôtel Duquesnoy de Thon </gallery> ==Le {{s|XVIII|e}}== [[Image:Caen.jpg|thumb|right|[[Caen]] en [[1817]]]] '''La [[Place Saint-Sauveur (Caen)|Place Saint-Sauveur]] : ''' ''Hôtel de Fouet ; Hôtel Marescot de Prémare ; Hôtel Canteil de Condé'' A partir de la fin du {{s|XVII|e}} et du début du {{s|XVIII|e}}, la foire de Caen connut un [[Portail:France du Grand Siècle|développement assez important]] et la population passa de 25 000 à 32 000 habitants ; la vielle ville se densifia encore un peu plus, on rajouta un étage, le plus souvent le quatrième, aux maisons existantes. Les problèmes de circulation se firent de plus en plus difficiles à gérer. Caen était encore une [[Ville au Moyen Âge|ville à la physionomie héritée du Moyen Âge]]. Excepté [[Place de la République (Caen)|le quartier de la place Royale]], le reste de la cité était composé de rues étroites et de ruelles sinueuses, scindées par de nombreux cours d’eau ([[Orne (fleuve)|Noë]], Petit et Grand [[Odon (Rivière)|Odon]]). Mais au {{s|XVIII|e}}, la ville de Caen s’inscrivit dans le grand mouvement de renouveau urbanistique à l’œuvre en France. En [[1735]], une ordonnance des [[échevin|échevins]] de Caen ordonna le réaménagement de la [[Place Saint-Sauveur (Caen)|place Saint-Sauveur]] ; on fit donc détruire les anciennes [[Ville au Moyen Âge|bâtisses médiévales]], construites sur des [[Galerie (architecture)|porches]], pour permettre aux plus fortunés de construire de somptueux [[hôtel particulier|hôtels particuliers]] sur un nouvel [[alignement]]. L’Hôtel de Fouet au n°20 bâti vers [[Années 1750|1750]] se distingue toutefois par sa taille. Derrière une apparence identique, on peut distinguer des différences entre chaque élément : la clé des baies est tantôt simplement épannelée, tantôt ornée d’une agrafe [[Rocaille (style)|rocaille]]. Autre différence, tous les immeubles ne sont pas dotés de [[porte cochère|portes-cochères]]. Entre [[1752]] et [[1775]], le [[Baron (noblesse)|baron]] [[François-Jean Orceau de Fontette]], [[intendant]] de la [[Généralité de Caen]], vint compléter ce réaménagement en créant une nouvelle artère, la rue Saint-Benoît (actuel rue Saint-Guillaume), se greffant au réseau viaire ancien grâce à la [[Place Fontette (Caen)|place Fontette]]. Le Palais de Justice, construit en 1781 et les [[années 1830]]-[[années 1840|1840]], fait l'articulation entre les places [[Place Saint-Sauveur (Caen)|Saint-Sauveur]] et la [[Place Fontette (Caen)|Fontette]] qui forment aujourd’hui encore un très bel ensemble caractèristique de l’[[urbanisme]] et de l’élégance du {{s|XVIII|e}}, heureusement épargné dans sa quasi-totalité par les [[Bataille de Caen|bombardements de 1944]]. L'Hôtel de Fouet, au n°20 actuel, a été construit vers [[Années 1740|1740]] pour monsieur Fouet, un riche drapier caennais. L’hôtel ne respecte pas totalement les normes prescrites par l’[[intendant]] [[François-Jean Orceau de Fontette|Fontette]] ; pour voir et être vu, il orne son premier étage d’un [[balcon]] orné qui court sur toute la façade et dont le [[garde-corps]] en [[ferronnerie]] est remarquable. Les baies de cet étage sont surmontées de clés en forme de coquille avec des motifs champêtres et [[Rocaille (style)|rocaille]] qui se déploient sur toute la largeur de la baie. Ainsi l’étage noble est-il bien marqué. Entre les consoles qui soutiennent le [[balcon]], surmontant les ouvertures du rez-de-chaussée, apparaissent des visages sculptés représentant des allégories comme la [[Mort]] ou le [[Temps]]. Ainsi, bien que l’[[alignement]] ne soit pas formellement rompu, l’hôtel Fouet se distingue des immeubles voisins par l’ampleur et la hauteur de sa façade, ainsi que par la richesse exceptionnelle de sa décoration. Pratiquement face à l’hôtel de Fouet, construit par un membre de la [[bourgeoisie]] qui s’affirmait de plus en plus au {{s|XVIII|e}}, l’[[noblesse|aristocrate]] Vincent Canteil de Condé, [[mousquetaire]] du roi et seigneur de [[Condé-sur-Seulles]], racheta en [[1747]] une [[Maison à colombage|maison à pans de bois]] appartenant à l’abbaye d’Ardenne et la remplaça par un [[hôtel particulier]] qui porte son nom, au n°19. La reconstruction ne fut pas totale puisque l’on peut encore voir une [[échauguette]] sur la façade arrière. Cette demeure présente sur la rue une façade régulière percée d'une [[porte cochère]] surmonté d'un [[Fronton (architecture)|fronton]]. La porte a conservé un beau [[Heurtoir (porte)|heurtoir]] de [[style Louis XV]]. Une plus vaste emprise au sol et une décoration plus simple le distingue de l’hôtel de Fouet. <gallery perrow="3" widths="200" heights="200"> Image:Place StSauveur.jpg|[[Place Saint-Sauveur (Caen)|Place Saint-Sauveur]], vue générale Image:Hôtel Fouet Caen 18es.JPG|Hôtel de Fouet Image:10 saintsauveur.jpg|Hôtel Marescot de Prémare Image:Hotel canteuil bis.JPG|Hôtel Canteuil de Condé </gallery> ==La Belle Époque== [[Image:Plan 1890environ.jpg|thumb|right|[[Caen]] à la [[Belle Époque]] (vers [[Années 1890|1890]])]] '''L'ère des villas :''' ''quartier autour de la [[Gare de Caen Saint-Martin|gare Saint-Martin]] et au sud-ouest du Jardin des Plantes'' A la fin du {{s|XIX|e}}, la ville de [[Caen]] connut un nouveau [[Métropolisation|développement]]. On assista à un renforcement et à un élargissement du [[centre-ville]] autour de nouvelles polarisations urbaines. Le nord de la ville plus particulièrement (le secteur de la rue Caponière et le sud de [[Vaucelles (Caen)|Vaucelles]] connurent un développement plus limité) vit se développer de nouveaux quartiers en liaison avec le [[centre-ville]] existant. En [[1875]], [[Compagnie de chemin de fer de Caen à la mer|une ligne de chemin de fer]] fut ouverte entre [[Caen]] et la [[Manche (mer)|mer]] ; en [[1884]] on construisit la [[gare de Caen Saint-Martin|gare Saint-Martin]] pour abriter le terminus de la ligne. En [[1880]], on décida d'aménager deux grands [[cimetière]]s à la périphérie de la ville ; au nord-ouest, on fonda le [[cimetière]] Saint-Gabriel. Enfin un grand établissement d'enseignement [[Église catholique romaine|catholique]], le pensionnat Saint-Joseph, fut édifié en [[1885]]. Entre ces trois équipements, les terrains furent peu à peu lotis. Les [[lotissement]]s se couvrirent la plupart du temps de grandes maisons [[bourgeoisie|bourgeoises]]<ref>La [[cité-jardin]] des Rosiers fut toutefois aménagée un peu plus au nord pour accueillir des membres de la classe populaire[http://la.cite.des.rosiers.free.fr] ([http://www.wikimapia.org/#lat=49.190609&lon=-0.374651&z=18&l=2&m=s&v=2 Localisation sur Wikimapia]) </ref>. En effet, cette époque marqua le triomphe des [[théories hygiénistes]] et la grande [[bourgeoisie]] préféra alors se faire construire des villas avec [[jardin]]s à la périphérie immédiate des villes plutôt que de faire édifier de nouveaux [[hôtel particulier|hôtels particuliers]] dans le tissu urbain existant<ref>Certains membres de la bourgeoisie toutefois se firent construire des hôtels particuliers dans un environnement plus urbain. La maison Charbonnier, construite en [[1896]] par Auguste Nicolas au n°1 de la rue Pémagnie, l'Hôtel des Croisiers, construit en [[1874]] rue Sadi-Carnot, ou le n°9 rue Ecuyère en sont de bons exemples.</ref>. Au tournant du {{s|XX|e}}, la ville de Caen offrait encore le visage d’une [[Ville au Moyen Âge|ville médiévale]]. De nouveaux quartiers étaient bien apparus au {{s|XVII|e}} ([[Place de la République (Caen)|place royale]]) ou avaient été fortement réaménagés au {{s|XVIII|e}} ([[Place Saint-Sauveur (Caen)|place Saint-Sauveur]], [[Place Fontette (Caen)|place Fontette-rue Guillaume-le-Conquérant]]), mais la majorité de la cité de [[Guillaume le Conquérant]] était encore constituée de ruelles étroites, le plus souvent insalubres, les quartiers nouvellement aménagés étant investis par les représentant des [[Notabiliaire|classes sociales les plus avantagées]]. Dans les rues de [[Vaucelles (Caen)|Vaucelles]], Saint-Jean, Saint-Pierre ou vers le [[Château de Caen|Château]] s'enfonçaient de petites allées étroites, noires, tortueuses, voutés dans presque toute la longueur, très humides et bordées de hautes maisons empêchant la lumière du soleil d’atteindre les niveaux inférieurs. Cet état de fait était aggravé par la présence de nombreux cours d’eau (Grand et Petit [[Odon (rivière)|Odon]], [[Orne (fleuve)|Noë]]) qui parcouraient la ville<ref>La rivière la plus importante avait déjà été couverte en [[1860]], mais il fallut attendre [[1932]] pour qu'un vaste programme d'[[assainissement]] régle définitivement la question en couvrant ou en comblant les bras d'eau pour permettre la construction d'un réseau général d'[[égout]]s.</ref> ; ces rivières servaient d’[[égout]]s à ciel ouvert et étaient souillées par des activités polluantes (blanchisseries en amont du Grand [[Odon (rivière)|Odon]] notamment). L’eau était souvent stagnante, surtout en été. La ville, souvent frappée par d’effroyables [[épidémie]]s de [[choléra]] ou de [[Fièvre typhoïde|typhoïde]] ([[1832]], [[1849]], [[1854]], [[1866]], [[1873]]), étaient considérée comme une des plus insalubres de [[France]]. Le plateau nord entre les [[faubourg]]s Saint-Martin et Saint-Julien permettait d'être à proximité du [[centre-ville|centre de la ville]], tout en bénéficiant d'un air plus pur et de la proximité relative de la [[Manche (mer)|mer]] grâce à la [[gare de Caen Saint-Martin|gare Saint-Martin]]. Le [[Quartier (ville)|quartier]] se développa donc assez rapidement et en [[1921]], on demanda à Georges Pichereau de bâtir la Clinique Saint-Martin<ref>Le Centre Hospitalier Privé Saint-Martin a déménagé dans de nouveaux locaux à la Folie-Couvrechef à la fin des [[années 1990]].</ref> afin de fournir des soins adaptés à la [[Notabiliaire|population plus aisée]] du [[Quartier (ville)|quartier]] et de la ville. De très belles maisons bourgeoises peuvent être admirées aujourd'hui dans le secteur de l'ancienne gare Saint-Martin, à proximité des réservoirs de Beuvrelu et vers le Jardin des Plantes<ref>Liste établie dans l'ouvrage de Philippe Lenglart, ''Le Nouveau Siècle à Caen, 1870-1914'', Condé-sur-Noireau, Corlet, 1989.</ref>. *''Avenue de Bagatelle'' (à l'origine, cette voie allait jusqu'à la rue de l'Académie) **N°1 (vers [[1904]]-[[1905]], A. Nicolas ) **N°2 ([[1885]]) **N°2 bis ([[1905]], Georges Pichereau) **N°3 ([[1907]], G. Pichereau) **N°4 ([[1883]]-[[1886]], Jacques-Claude Baumier) **N°5 **N°7 (Henri Duguernel) *''Rue Desmoueux'' **N°56 ([[1885]], attribuée à Charles Garnier) *''Avenue du Canada'' (anciennement avenue de Courseulles<ref>L'avenue de Courseulles fut ouverte en [[1876]] au même moment que la ligne de chemin de fer qu'elle desservait. L'[[alignement]] de la rue Pémagnie dans les [[années 1880]]-[[ années 1890]] permit d'offrir une belle perspective sur la gare saint-Martin depuis la place Saint-Sauveur. De parts et d'autres de l'avenue, les terrains appartenant à la famille de Vanssay furent lotis à partir de [[1889]]</ref>, ouverte en [[1876]]) **N°1 (vers [[1899]], A. Nicolas) **N°2 (vers [[1910]], attribuée à A. Nicolas) **N°8 ([[1894]], A. Nicolas) **N°10 (vers [[1892]], A. Nicolas et J.-C. Baumier) **N°11 (vers [[1895]], A. Nicolas et J.-C. Baumier) **N°12 ([[1894]], Rouvray) **N°13 ([[1893]]-[[1894]], A. Nicolas) **N°14 (vers [[1894]], Edmond Hébert) *''Place du Canada'' (anciennement place de la gare Saint-Martin, ouverte en [[1876]]) **N°1 ([[1866]], Gustave Auvray) **N°3 ([[1896]]-[[1897]], A. Nicolas) **L'ancienne [[gare de Caen Saint-Martin|gare Saint-Martin]] *''Rue des Rosiers'' (anciennement sente à l'Âne ; la rue a pris son nom actuel en [[1884]]) **N°6-8 (Marie frères) **Pensionnat Saint Joseph au N°26 ([[1885]], Lamotte) *''Rue Docteur Rayer'' (à l'origine portion de l'avenue de Bagatelle jusqu'à la rue de l'Académie, cette rue prit son nom actuel en [[1886]]) **N°1 ([[1901]], A. Nicolas) **N°3 ([[1899]]) **N°5 ([[1905]], A. Nicolas) **N°7 ([[1905]], A. Nicolas) **N°11 ([[1898]], A. Nicolas) **N°14 (Jean Justin Pecheverty (?)) *''Rue Isidore Pierre'' (officiellement ouverte en [[1896]]) **N°1 ([[1896]]-[[1897]], A. Nicolas) **N°2 ([[1895]], Eugène Piotin (?)) **N°6 ([[1895]], E. Piotin) **N°8 ([[1898]], Vicialle) **N°9-11 ([[1899]], Rouvray) **N°14 (H. Duguernel) **N°15 (avant [[1899]], René jacques Baumier) **N°19 (après [[1913]], Arsène Auvray) **N°20 (A. Nicolas) *''Rue du {{s|XX|e}}'' (officiellement ouverte en [[1899]], prolongée en [[1904]] et classée dans la voirie urbaine en [[1906]]) **N°2-4 (Aumasson) **N°12 (Wouters) **N°19 (A. Nicolas) **N°34 ([[1908]], A. Nicolas) **N°43 (vers [[1913]], Aumasson) *''Rue Barbey d'Aurevilly'' (à l'origine portion de la rue Docteur Rayer, elle prit son nom actuel en [[1907]]) **N°26 (avant [[1905]], Tourmente et E. Piotin) *''Rue des [[Remparts de Caen|Fossés Saint-Julien]]'' (appellation en usage<ref>Les [[Remparts de Caen|Fossés Saint-Julien]] ont été aménagés à partir du {{s|XVIII|e}} sur les anciens fossés des remparts dont on peut encore apercevoir des traces au sud du boulevard (Lycée Pasteur).</ref>, officiellement consacrée en [[1907]]) **N°20 (vers [[1906]], H. Duguernel) *''Rue Leverrier'' (officiellement ouverte en 1918 et classée parmi la voirie urbaine le 16 janvier 1923, on y trouve toutefois des maisons datant des années [[1900]]) **N°1 ([[1904]]-[[1905]], A. Nicolas) **N°3 ([[1907]], A. Nicolas) **N°5 (A. Nicolas). L'une des plus remarquables demeures se trouve au 4 avenue de Bagatelle. Elle fut construite en [[1883]]-[[1886]] par Jacques Claude Baumier. Cette imposante villa est un bon exemple de l'éclectisme architectural que l'on peut retrouver par ailleurs dans l'œuvre d'[[Eugène Viollet-le-Duc]] ; on retrouve sur sa façade principale une fenêtre à double [[meneau]] inspiré de la [[Architecture Renaissance|Renaissance]], alors que les deux baies hautes et étroites de la salle à manger rappellent [[classicisme|l'époque classique]]. La pièce la plus marquante est le [[balcon]] d'angle dont la console est ornée d'un personnage [[Faune (mythologie)|faunesque]]<ref>. Les traits de ce personnage sont inspirés par ceux d'Auguste Nicolas ([[1857]]-[[1941]]), autre architecte très à la mode à [[Caen]] à cette époque.</ref>. On trouve dans ce secteur quelques tentatives d'introduction de l'[[art nouveau]]. Elles sont toutefois assez rares et souvent peu abouties : *n°2-4, rue du {{s|XX|e}} (construite par Aumasson), *n°24, rue Isidore Pierre (construite également par Aumasson), *n°20, rue des [[remparts de Caen|Fossés Saint-Julien]] (construite en [[1906]] par Henri Duguernel). <gallery perrow="3" widths="200" heights="200"> Image:Avenue bagatelle 04.JPG|N°4, avenue de Bagatelle </gallery> ==Localisation des quartiers sur wikimapia== *[http://www.wikimapia.org/#lat=49.181374&lon=-0.363493&z=18&l=2&m=s&v=2 Place de la République] *[http://www.wikimapia.org/#lat=49.182815&lon=-0.369201&z=18&l=2&m=s&v=2 Place Saint-Sauveur] *[http://www.wikimapia.org/#lat=49.18556&lon=-0.371851&z=16&l=2&m=s&v=2 Quartier autour de la Gare Saint-Martin et au sud-ouest du Jardin des Plantes] == Notes et références == {{références|colonnes = 2}} {{Portail|Caen|architecture}} [[Catégorie:Hôtel de Caen]] [[Catégorie:Monument de Caen|*]] [[Catégorie:Patrimoine du XVIe siècle]] [[Catégorie:Patrimoine du XVIIe siècle]] [[Catégorie:Patrimoine du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Patrimoine du XIXe siècle]] [[Catégorie:Histoire de Caen]]