Hamoun-e Puzak
2445914
28335168
2008-04-05T02:03:15Z
HerculeBot
346772
nouveau style de bandeau de portail, voir [[Wikipédia:Prise de décision/Bandeaux de portail]]
{{Infobox Lac
|nom=[[Hamoun-e Puzak]]
|image=
|pays={{Afghanistan}} {{Iran}}
|type=Naturel
|superficie= 500
|altitude= 475
|profondeur=3
|bassin=315 000
|émissaire=le lac [[Baringak]]
}}
L' '''Hamoun-e Puzak''' est un lac d'[[eau douce]] du sud-est de l' [[Afghanistan]] et du sud-est de l'Iran, qui fait partie de la chaîne de lacs du [[Sistan]] appelés '''Hamouns'''. Il est situé à cheval sur la frontière irano-afghane, dans les provinces afghane de [[Nimrôz]] et iranienne de [[Sistan-o-Balouchestan]].
==Description==
L' Hamoun-e Puzak est un lac peu profond d'à peu près 500 kilomètres carrés de surface moyenne dont plus de 400 en territoire afghan. Il est situé dans la cuvette du Sistan, région la plus déclive du plateau irano-afghan, à 100 kilomètres au sud-sud-ouest de la ville afghane de [[Farâh (ville)|Farâh]]. Le lac a toujours été sujet à d'importantes fluctuations de taille suivant les variations des précipitations de pluie et de neige dans son bassin. Cependant, au sein de la chaîne des lacs appelés hamouns du Sistan, il est le premier à être alimenté lors des périodes de crue. De ce fait il ne s'assèche jamais complètement, même durant les sècheresses les plus sévères.
Sa taille varie largement d'après les saisons et d'année en année, d'après la quantité de précipitations écoulées dans les bassins de ses tributaires.
La portion iranienne du lac a été désignée comme faisant partie de la [[convention de Ramsar]] en 1975, mais reste non protégée.
==L' Hamoun-e Puzak en chiffres==
* Superficie maximale : 1 514,4 kilomètres carrés, dont 61 en Iran (Par superficie on entend la plus vaste surface couverte d'eau observée historiquement par image satellite, et non pas superficie moyenne, laquelle est de plus ou moins 500 km²)
* Volume maximal : 4 482,3 millions de mètres cubes
* Profondeur moyenne : 3 mètres (ref : <ref>[http://postconflict.unep.ch/publications/sistan.pdf Modification de l'environnement dans le bassin du Sistan] {{pdf}}</ref> )
==Alimentation==
Le lac est avant tout alimenté par les pluies d'hiver et la fonte des neiges des massifs montagneux afghans au printemps. L'eau lui parvient par les rivières [[Khach]] et [[Helmand (rivière)|Helmand]] qui prennent naissance dans les massifs de l'[[Hindou Kouch]], du [[Koh-i Baba]], du Koh-i Paghman et du Siyah Band, dans les hautes terres centrales de l' [[Afghanistan]], situées au nord-est du lac.
L'apport le plus important, celui de l' Helmand, pénètre dans le lac dans sa partie sud par le bras appelé '''Parian'''.
Ses tributaires sont presque à sec en été, mais en fin d'hiver et au début du printemps, ils roulent de grandes quantités d'eau issues de la fonte des neiges tombées sur les hautes montagnes du massif de l'[[Hindou Kouch]] (parfois 2000 m³ par seconde pour l' Helmand), ce qui provoque l'élévation rapide des eaux du lac.
La plupart des hamouns se désèchèrent totalement durant l'été 1971, suite à plusieurs années de sècheresse exceptionnelle, et durant cette période, toutes les zones humides du côté iranien de la frontière se trouvèrent tout à fait désèchées. Une autre série d'années sèches eut lieu dans la seconde moitié des années 1980, et les zones humides iraniennes se retrouvèrent à nouveau totalement à sec, cependant, les images satellites montrèrent que la portion afghane de l' Hamoun-i Puzak restait sous eau avec de vastes champs de roseaux.
Au début des années 1990 au contraire, suite à une série d'années très humides, les Hamouns étaient totalement remplis et les zones humides en excellent état.
==Faune==
Le lac est extrêmement important pour le passage et l'hivernage de la faune aviaire aquatique migratrice, et également, durant les années de haut niveau de l'eau, pour la nidification et la reproduction d'une série d'espèces d'oiseaux
===Les oiseaux aquatiques===
[[Image:Calidris-pusilla-001.jpg|thumb|right|250px|Le bécasseau semipalmé, un limicole.]]
[[Image:Black-headed Gull - St James's Park, London - Nov 2006.jpg|thumb|right|250px|Mouette rieuse]]
[[image:Weißkopfruderente Oxyura leucocephala 050324 Ausschnitt.jpg|thumb|right|250px|L'érismature à tête blanche est une espèce gravement menacée par la régression des zones humides]]
[[image:OspreyNASA.jpg|thumb|right|250px|Balbuzard pêcheur]]
Quelques 369.000 oiseaux aquatiques furent recensés lors d'une surveillance aérienne de la portion afghane de l' Hamoun-e Puzak en janvier 1976. Après cette date, on n'a plus guère effectué ce genre de relevés, suite aux guerres qui n'ont cessé de ravager le pays. Voici leur répartition :
* Pélicans : 250 [[Pelecanus onocrotalus|pélicans blancs]] et 350 [[Pelecanus crispus|Pélicans frisés]]
* Cormorans : 1.400 [[Phalacrocorax carbo|grands cormorans]]
* Aigrettes et hérons : environ 1.800 [[Casmerodius albus|grandes aigrettes]], plus de 400 [[Ardea cinerea|hérons cendrés]], et 12 [[Ardea purpurea|hérons pourprés]]
* Oies et cygnes : on a relevé plus de 3.000 [[Anser anser|oies cendrées]], quelques rares [[Cygnus cygnus|cygnes chanteurs]] (5), et un solide groupe de 470 [[Tadorna tadorna|tadornes de Belon]]
* Les canards du genre ''[[Anas]]'' sont nombreux et d'espèces variées : plus de 10 000 [[Anas penelope|canards siffleurs]], et autant de [[Anas strepera|canards chipeau]], plusieurs dizaines de milliers de [[Anas crecca|sarcelles d'hiver]] et de [[Anas platyrhynchos|canards colvert]], plus de 15.000 [[Anas acuta|canards pilet]] et 10.000 [[Anas clypeata|canards souchet]]. Au total près de 100 000 individus de ces différentes espèces.
* 2.500 [[Netta rufina|nettes rousses]],
* Canards plongeurs fuligules : pas moins de 50.000 [[Aythya ferina|fuligules milouin]], 2.500 [[Aythya fuligula|fuligules morillon]], et une centaine de [[Aythya nyroca|fuligules nyroca]]
* Les [[harle]]s sont rares : une quarantaine d' [[Mergellus albellus|harles piette]]
* Les 10 [[Oxyura leucocephala|érismatures à tête blanche]] et 5 [[Grus grus|grues cendrées]] sont très rares, mais présents.
* Les [[Fulica atra|foulques macroule]] sont très abondants (on en compte environ 175.000). On recense moins de 200 [[Vanellus vanellus|vanneaux huppés]], quelques 500 [[Limosa limosa|barges à queue noire]], et 1.400 petits [[limicole]]s.
* Goélands et mouettes (genre [[Larus]]) : une centaine de [[Larus ichthyaetus|goélands ichthyaète]], plus ou moins 600 [[Larus ridibundus|mouettes rieuses]] et [[Larus genei|goélands railleur]], 100 [[Larus cachinnans|goélands leucophées]]
* Enfin pas plus de 75 [[Chlidonias hybridus|guifettes moustac]]
Un comptage antérieur effectué au sol en février 1971 dans une partie de la zone humide, faisait état de 87 [[Phoenicopterus ruber|flamants roses]] (Koning & Dijksen, 1971).
Oiseaux de proie hivernants : le [[Pandion haliaetus|balbuzard pêcheur]], le [[Haliaeetus albicilla|pygargue à queue blanche]] (maximum 11), le [[Circus aeruginosus|busard des roseaux]] (maximum 150), le [[Circus cyaneus|busard Saint-Martin]], le [[Circus macrourus|busard pâle]], le [[Aegypius monachus|vautour moine]], l' [[Aquila clanga|aigle criard]] et l' [[Aquila heliaca|aigle impérial]] (maximum 7).
Aucun recensement n'a jusqu'ici été entrepris durant les saisons de migration, mais il est certain que l' Hamoun-e Puzak est utilisé comme relais par un grand nombre d'oiseaux migrateurs, spécialement au printemps lorsque le niveau des eaux est au plus haut.
==Situation écologique==
Les eaux apportées tant par le [[Khach]] que par l' [[Helmand (rivière)|Helmand]] sont douces et d'assez bonne qualité. Cela est dû à la très modeste industrialisation de leur bassin et au faible emploi de pesticides et autres engrais chimiques sur les terres irriguées en amont.
L' Hamoun-e Puzak est surtout menacé par les digues et projets d'irrigation des cours d'eau qui l'alimentent, essentiellement dans le bassin de l' Helmand.
Suite à la construction du barrage de Kajakai sur l' Helmand dans les années 1970, et du détournement subséquent de grandes quantités d'eau pour étendre les surfaces irriguées, le débit amené par la rivière est devenu moins abondant.
Les développements récents du côté iranien pourraient affecter gravement les terres humides de l' Hamoun-e Puzak. Des projets incluent la construction de plusieurs grands canaux d'irrigation
prenant l'eau directement dans l' Helmand, ainsi que la construction d'un grand réservoir dans le désert à l'est de [[Zabol (Iran)|Zabol]] (le Chah-Nimeh), alimenté par un canal puisant directement dans la branche Parian de l' Helmand.
Des parties de zone humide ont été endommagées par la coupe abusive de roseaux, par des brûlis, par la coupe de bois et la surpâture. De larges portions de champs de roseaux sont régulièrement brûlées pour agrandir les pâturages destinées au bétail.
La vie sauvage est également largement perturbée et agressée par la pêche et la chasse.
Dans les années 1970, le massacre d' oiseaux au moyen d'armes à feu ou de filets était largement répandu. Les spécialistes pensent cependant que si les oiseaux pouvaient être chassés uniquement pour les besoins de consommation de la population locale, la chasse pourrait être soutenable.
==Notes et références==
<references />
==Voir aussi==
* L'[[Helmand (rivière)|Helmand]]
==Liens externes==
* [http://postconflict.unep.ch/publications/sistan.pdf Histoire des modifications environnementales dans le bassin du Sistan (1976-2005)] {{en}} {{pdf}}
* [http://www.iwmi.cgiar.org/wetlands/pdf/Middle_East/AFGHANISTAN.pdf Les zones humides en Afghanistan] {{en}} {{pdf}}
* [http://www.iwmi.cgiar.org/wetlands/pdf/Middle_East/IRAN.pdf Les zones humides en Iran (page 116 ss)] {{en}} {{pdf}}
{{Portail|eau|Iran}}
[[Catégorie:Lac d'Afghanistan]]
[[Catégorie:Lac d'Iran]]
[[Catégorie:Site Ramsar d'Iran]]
[[Catégorie:Site Ramsar d'Afghanistan]]