Histoire de Nauru 120244 29669587 2008-05-17T19:05:52Z Ginosbot 392252 robot Ajoute: [[hu:Nauru történelme]] [[Image:Scene at Arenibek.jpg|thumb|Nauruans et maisons traditionnelles à Arenibek en [[1896]].]] [[Image:Traditional house and canoe Nauru.jpg|thumb|Maison et pirogue traditionnelles en [[1896]].]] L''''histoire de Nauru''' est celle d'une petite [[île]] de {{unité|21|km|2}} isolée au sein du [[Océan Pacifique|Pacifique]] central et qui forme aujourd'hui un [[État]] [[Indépendance|indépendant]]&nbsp;: la [[Nauru|République de Nauru]]. Les événements antérieurs à sa [[colonisation]] à la fin du {{XIXe siècle}} sont peu connus faute de sources écrites et en la quasi-absence de données [[Archéologie|archéologiques]]. Les faits postérieurs sont quant à eux intimement liés à l'histoire de son unique ressource&nbsp;: le [[phosphate]]. Vraisemblablement peuplée à l'origine de [[Mélanésie]]ns et de [[Micronésie (région)|Micronésie]]ns, l'île enregistre une seconde vague de migration venant des littoraux [[Civilisation chinoise|chinois]] via les [[Philippines]] aux alentours de [[-1200|1200 avant Jésus-Christ]]. Elle est découverte par les [[Europe|Européens]] le {{date|8|novembre|1798}} lorsque le capitaine [[Royaume-Uni|britannique]] [[John Fearn]] s'approche de l'île<ref name="CIS">{{en}}{{pdf}} [http://www.cis.org.au/IssueAnalysis/ia50/IA50.pdf Center for Independant Studies]</ref>. Elle est alors [[Colonisation|colonisée]] par différentes puissances&nbsp;: [[Empire allemand|Allemagne]] en [[1888]], [[Australie]] en [[1920]], [[Empire du Japon|Japon]] de [[1942]] à [[1945]] puis à nouveau [[Australie]] en [[1947]]<ref name="Encyclopedia of the Nations">{{en}} [http://www.nationsencyclopedia.com/Asia-and-Oceania/Nauru-HISTORY.html Encyclopedia of the Nations - Histoire de Nauru]</ref>. Nauru acquiert son [[indépendance]] en [[1968]] puis rejoint l'[[Organisation des Nations unies]] en [[1999]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. À partir de [[1906]], le gisement de phosphate de l'île est exploité par différentes compagnies coloniales ou étatiques<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Ce phosphate constituera quasiment la seule source de revenus de l'île durant presque un siècle et assurera aux [[Nauruans]] un [[niveau de vie]] très élevé pendant plusieurs décennies<ref name="CIS"/>. L'épuisement des réserves conjugué à de mauvaises politiques économiques plongent Nauru dans la [[Cessation de paiements|faillite]] et l'instabilité politique à compter du début des [[années 1990]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Essayant de diversifier ses sources de revenus, Nauru s'engage dans la voie du [[blanchiment d'argent]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>, de la vente de [[passeport]]s<ref name="CIS"/> et marchande ses votes dans les instances internationales. L'arrivée depuis [[2004]] d'une nouvelle majorité au gouvernement et d'une nouvelle politique économique semble apporter une meilleure transparence dans les finances de l'État nauruan<ref name="France diplomatie"/>. == Premiers peuplements == [[Image:Young nauruan people.jpg|thumb|200px|Jeunes Nauruans en [[1914]].]] Bien qu'il n'existe aucune preuve [[Archéologie|archéologique]], on estime que les premiers peuplements de [[Nauru]] ont vraisemblablement été le fait de navigateurs [[Micronésie (région)|micronésiens]] et [[mélanésie]]ns. Aux alentours de [[-1200|1200 avant Jésus-Christ]], une nouvelle vague d'[[immigration]] arrive en provenance des littoraux de [[Civilisation chinoise|Chine]] via les [[Philippines]]. Une langue commune, le [[nauruan]], s'élabore alors bien qu'elle comporte des [[dialecte]]s. L'appartenance de cette langue au groupe [[Langues malayo-polynésiennes|malayo-polynésien]] confirme l'origine du peuplement de l'île. Douze [[Tribu (ethnologie)|tribus]], réparties en 169 villages, se constituent alors sur l'île&nbsp;: Deiboe, Eamwidamit, Eamwidara, Eamwit, Eamgum, Eano, Emeo, Eoraru, Irutsi, Iruwa, Iwi et Ranibok<ref name="Administration"/>. Chacune a sa propre histoire individuelle, chaque habitant de l'île se réclamant d'une tribu. Ces douze tribus à l'origine du peuple de Nauru sont aujourd'hui symbolisées par le nombre de branches de l'étoile blanche du [[drapeau de Nauru]]. Néanmoins, ces tribus n'existent plus de nos jours, les habitants de Nauru s'identifiant désormais au [[Districts de Nauru|district]] où ils vivent. La tribu Iruwa était composée de [[Îles Gilbert|Gilbertins]] ayant immigré relativement récemment à Nauru. Les tribus Irutsi et Iwi n'ont, quant à elles, plus de descendants&nbsp;: leurs derniers représentants ont apparemment disparu, pour des raisons inconnues, lors de l'occupation [[Empire du Japon|japonaise]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Les [[Nauruans]] vivent alors de la culture des [[cocotier]]s, [[bananier]]s, [[pandanus]] et [[Takamaka (arbre)|takamakas]] via la méthode du [[brûlis]]<ref name="Forestry">{{en}} [http://www.fao.org/forestry/site/23808/en/nru/ FAO - Forestry]</ref>. Ils pratiquent aussi de la [[pisciculture]] pendant des centaines d'années, capturant des [[Chanos|poissons-lait]] dans le [[lagon]] et les relâchant dans la [[lagune Buada]], un lac du centre de l'île, et dans une [[lagune]] d'[[Anabar (Nauru)|Anabar]]<ref name="SPC">{{en}}{{pdf}} [http://www.spc.int/aquaculture/site/publications/documents/Nauru_Portal.pdf Secretariat of the Pacific Community - Nauru aquaculture development plan]</ref>. La pisciculture sert alors d'organisation sociale entre les différentes tribus&nbsp;: les exploitations sont partagées entre les tribus avec des murets, l'élevage des poissons est confié aux hommes qui pataugent régulièrement dans les bassins pour oxygéner l'eau et la charger en [[nutriment]]s, les enfants ont interdiction de déranger les poissons lorsqu'ils se baignent dans les plans d'eau<ref name="SPC"/>. == Époque pré-coloniale == === Premiers contacts avec les Européens === Comme c'est le cas pour la plupart des [[Société traditionnelle|sociétés traditionnelles]] entrées en contact avec des [[Europe|Européens]], celui des [[Nauruans]] avec les sociétés dites ''civilisées'' aura pour conséquence une ouverture vers le [[Civilisation occidentale|monde occidental]]. Cette interaction entre deux mondes se traduit par l'introduction de nouveaux produits&nbsp;: [[Arme à feu|armes à feu]], [[Boisson alcoolisée|alcool]], outils en métal, [[tabac]] que les insulaires commencent à échanger contre des produits locaux, essentiellement le [[coprah]] et la [[noix de coco]], puis à acheter grâce à l'[[Monnaie|argent]] dont l'usage se répand. Ces changements conduiront à une déstructuration de la société qui est par ailleurs régulièrement décimée par des [[maladie]]s inconnues jusqu'alors&nbsp;: l'[[Grippe|influenza]], la [[dysenterie]] et la [[tuberculose]] contre lesquelles les [[Système immunitaire|défenses immunitaires]] des Nauruans sont déficientes<ref name="Paradise for Sale"/>. En [[1798]], au cours d'un voyage le menant de la [[Nouvelle-Zélande]] aux [[Mer de Chine|mers de Chine]], le capitaine [[Royaume-Uni|britannique]] du [[baleinier]] ''Hunter'', [[John Fearn]], est le premier [[Europe|Européen]] à s'approcher de [[Nauru]]<ref name="Paradise for Sale"/>. Il la baptise « Pleasant Island » (« Île Agréable ») ce qui résume la bonne impression que lui fait cette île dont les habitants, qui viennent spontanément à la rencontre de son bateau à bord de nombreuses [[pirogue]]s, ne sont ni armés, ni ornés de [[tatouage]]s comme c'est souvent le cas en [[Océanie]]<ref name="Paradise for Sale"/>. De son bateau qu'il ne quittera pas, il observe les nombreux habitants qui se pressent sur les plages et il en conclura que l'île est populeuse<ref name="Paradise for Sale">Carl N. McDaniel, John M. Gowdy, ''Paradise for Sale'', [http://www.ucpress.edu/books/pages/8453/8453.ch02.html Chapitre 2]</ref>. Après ce bref contact, Nauru retrouve son isolement pendant plusieurs décennies. Les premiers Européens à poser pieds sur l'île et à y vivre sont des [[Crime|repris de justice]], des déserteurs de [[baleinier]]s, des [[Vagabondage|vagabonds]] et des [[Contrebande|contrebandiers]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="Paradise for Sale"/>. Patrick Burke et John Jones, deux [[Bagne|bagnards]] [[Irlande (pays)|irlandais]] échappés de l'[[île Norfolk]] destinée aux criminels déportés en [[Australie]] par le [[Royaume-Uni]], sont les premiers à arriver sur l'île en [[1830]]<ref name="Paradise for Sale"/>. En [[1837]], cinq déserteurs de baleiniers débarquent sur l'île et rejoignent les huit autres Européens déjà présents<ref name="Paradise for Sale"/>. John Jones commence alors à se comporter en [[Dictature|dictateur]] vis-à-vis des autres Européens et des Nauruans<ref name="Paradise for Sale"/>. Il dépouille de leurs biens les cinq nouveaux arrivants et empoisonne, tue par balle ou abandonne sur des pirogues à la dérive ceux qui se montrent rétifs à son autorité ou qu'il soupçonne de comploter contre lui<ref name="Paradise for Sale"/>. Les Nauruans, offensés par John Jones, le bannissent sur Ocean Island (aujourd'hui [[Banaba]]), à 300 kilomètres à l'est de Nauru<ref name="Paradise for Sale"/>. Il tente de revenir au bout de quelques mois mais les Nauruans le repoussent<ref name="Paradise for Sale"/>. En [[1845]], seuls deux Européens vivent sur Nauru dont William Harris arrivé en [[1842]]<ref name="Paradise for Sale"/>. Ce dernier s'intègre à la population, adoptant ses coutumes et fondant une famille<ref name="Paradise for Sale"/>. À partir de [[1852]], les Nauruans, encouragés par certains Européens, commencent à se livrer à des actes de [[pirate]]rie et les navires évitent autant que possible d'approcher l'île<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="Paradise for Sale"/>. Ce changement d'activité des Nauruans est une des conséquences du fait que la [[Coutume (anthropologie)|coutume]] nauruane de gestion des conflits par la négociation commence à ne plus avoir d'emprise sur cette société<ref name="Paradise for Sale"/>. === Guerre civile tribale === [[Image:Nauruan-warrior-1880ers.jpg|thumb|200px|Guerrier nauruan en [[1880]].]] L'introduction des armes à feu déséquilibre les rapports de force entre les tribus nauruanes et les accrochages sporadiques au sujet de discordes se muent rapidement en une [[guerre civile]] tribale<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="Department of state">{{en}} [http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/16447.htm U.S. Department of state - Nauru]</ref>. La guerre se déclenche en [[1878]] lorsqu'un jeune chef est tué accidentellement par balle au cours d'un mariage<ref name="Paradise for Sale"/>. L'escalade est alors rapide, chaque famille disposant d'une arme à feu et désirant se venger<ref name="Paradise for Sale"/>. Contrairement aux autres conflits qui avaient été résolus, celui-ci ne trouve pas d'issue<ref name="Paradise for Sale"/>. Une forme de [[Guérilla (tactique)|guérilla]] commence alors à émerger où chaque incursion dans un territoire ou un village, chaque nouveau mort est prétexte à des combats au cours desquels même les femmes et les enfants sont abattus<ref name="Paradise for Sale"/>. Le {{date|21|septembre|1881}}, un navire de la [[Royal Navy]] britannique s'approche de l'île pour évaluer la situation<ref name="Paradise for Sale"/>. Le contrebandier nommé William Harris monte alors à bord du navire et raconte qu'une guerre fait rage, que les belligérants sont régulièrement ivres et que le ''roi''<ref name="Administration"/> de l'île, [[Auweyida]], souhaite l'arrivée de [[missionnaire (chrétien)|missionnaire]]s sur l'île<ref name="Paradise for Sale"/>. Six ans plus tard, [[Frederick Joseph Moss]], de passage à Nauru à bord d'une [[goélette]], le ''Buster'', venu charger du [[coprah]]<ref name="Paradise for Sale"/>, rapporte que les habitants sont amicaux bien que tous les hommes portent une arme à feu<ref name="Paradise for Sale"/>. Le conflit est toujours en cours bien qu'il existe une certaine exaspération des Nauruans&nbsp;: ils souhaitent cesser la guerre mais aucune tribu ne fait suffisamment confiance aux autres pour y mettre un terme<ref name="Paradise for Sale"/>. La seule solution, de l'aveu des Nauruans et de William Harris, est un désarmement total et l'établissement d'une [[Mission (christianisme)|mission chrétienne]] qui puisse garantir la paix<ref name="Paradise for Sale"/>. L'instabilité sur Nauru n'ayant pas profité au commerce, l'[[Empire allemand|Allemagne]] accepte alors d'annexer l'île le {{date|16|avril|1888}} pour en assurer le contrôle et la pacifier, mettant ainsi fin à cette guerre civile<ref name="Paradise for Sale"/>. == Époque coloniale == === Colonie allemande === ==== Administration ==== [[Image:Nauru Annexation Germany 1888.jpg|thumb|Cérémonie d'annexion de Nauru par l'Allemagne en présence du roi [[Auweyida]] et sur fond du drapeau allemand, le {{date|2|octobre|1888}}.]] [[Image:Auweyida-Eigamoiya-nauruansubjects.jpg|thumb|left|Le roi Auweyida (haut de forme), la reine Eigamoiya (robe blanche) et les sujets royaux vers [[1890]].]] À la fin du {{XIXe siècle}}, [[Nauru]] devient une [[Empire colonial allemand|colonie allemande]] après différentes étapes. La première est l'établissement des sphères d'influence [[Empire allemand|allemandes]] et [[Empire britannique|britanniques]] dans le Pacifique occidental et central face à la [[colonisation]] croissante de différents territoires de cette région du globe par ces deux puissances<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Par cet accord, Nauru revient alors aux Allemands le {{date|6|avril|1886}}<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. La seconde est l'[[annexion]] officielle de Nauru, alors peuplée d'environ {{formatnum:1300}} habitants<ref name="CIS"/>, à l'Empire allemand le {{date|16|avril|1888}}, ceci sous prétexte de mettre fin à la [[guerre civile]] qui y fait rage depuis dix ans<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. La première présence allemande arrive sur l'île seulement le {{1er octobre}}&nbsp;: 87 hommes armés ainsi qu'un [[Missionnaire (chrétien)|missionnaire]] des [[îles Gilbert]] y sont amenés par un navire de la marine allemande<ref name="Paradise for Sale"/>. Le commissaire allemand, en tant que représentant du [[Kaiser]], prend alors plusieurs mesures pour pacifier l'île. Il nomme [[Auweyida]], chef de [[Boe]], et son épouse [[Eigamoiya]] roi et reine de Nauru, titre qu'ils garderont jusqu'en [[1920]]<ref name="World Statesmen"/>. L'[[Boisson alcoolisée|alcool]] et les [[Arme à feu|armes à feu]] sont interdits<ref name="Paradise for Sale"/> et les chefs tribaux arrêtés&nbsp;: ils serviront de moyen de pression sur les Nauruans afin qu'ils cessent les combats. En effet, les autorités les somment de restituer toutes les armes sous peine de voir leurs chefs tribaux exécutés<ref name="Paradise for Sale"/>. Le lendemain, 765 armes à feu et plusieurs milliers de munitions sont rendues, mettant un terme définitif à la guerre civile<ref name="Paradise for Sale"/>. La dernière étape de la prise de possession de Nauru par les Allemands se déroule le {{date|2|octobre|1888}} sous la forme d'une cérémonie d'annexion&nbsp;: le [[Drapeau de l'Allemagne|drapeau allemand]] est déployé en présence du roi Auweyida<ref name="Paradise for Sale"/>. Cette acquisition d'un nouveau territoire renforce la position stratégique de l'Allemagne dans le Pacifique occidental où elle dispose déjà de plusieurs [[Empires coloniaux|colonies]]. D'abord intégrée au [[protectorat]] allemand des [[Marshall (pays)|îles Marshall]], Nauru est ensuite rattachée à la [[Nouvelle-Guinée allemande]] en [[1906]] suite à un nouveau découpage administratif<ref name="Administration"/>. L'administration allemande est néanmoins toujours restée extrêmement réduite, disposant cependant d'une certaine [[Autonomie territoriale|autonomie]]. Ainsi, à partir du {{date|14|juillet|1908}}, un [[Poste|bureau postal]] ouvre à Nauru, disposant de ses propres cachets lui permettant d'[[Oblitération|oblitérer]] le courrier de ses administrés<ref name="Histoire postale">{{en}} [http://marshall.csu.edu.au/Marshalls/html/Stamps/Stamps_Cancels.html#Nauru Histoire postale de Nauru pendant la colonisation allemande]</ref>. Le bureau postal allemand fermera le {{date|8|novembre|1914}} suite à l'occupation britannique<ref name="Histoire postale"/>. {{Article détaillé|Histoire philatélique et postale de Nauru}} ==== Influence culturelle ==== [[Image:Übersicht Der Deutschen Besitzungen im Stillen Ozean-Nauru.png|thumb|left|Carte historique montrant les possessions allemandes en Océanie. Nauru (cerclée en rouge) est à cette époque rattachée aux [[Marshall (pays)|îles Marshall]].]] Aux premières heures de l'installation européenne, la petite administration coloniale se préoccupe peu de diffuser la [[Culture de l'Allemagne|culture allemande]] auprès des habitants. De son côté, si elle tient à la disposition de ses employés une bibliothèque de mille ouvrages<ref name="Essays on the Marshallese Past"/>, la ''Pacific Phosphates Company'' se concentre surtout sur les profits qu'elle génère grâce à l'exploitation du sol<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Aussi, ce sont les [[Mission (christianisme)|missions]] religieuses qui assurent le développement des mœurs métropolitaines sur le territoire. Les premières d'entre elles sont appelées ''Liebenzeller Mission'' et sont animées par des missionnaires [[Protestantisme|protestants]] venus à Nauru dans le seul but d'[[évangélisation|évangéliser]] la population. Le premier d'entre eux est [[Philip Delaporte]], un Américano-allemand débarqué d'[[Hawaii]] avec sa famille en [[1899]]. C'est lui qui propose la première traduction de la [[Bible]] en [[Nauruan|langue nauruane]] ainsi que les premières adaptations dans ce langage de plusieurs ouvrages de [[catéchisme]] ou consacrés à l'histoire de l'église chrétienne. C'est également lui qui publie les premiers livres scolaires et le premier dictionnaire bilingue, le ''Dictionnaire de poche nauruan-allemand'' (''Taschenwörterbuch Deutsch-Nauruisch''), un ouvrage de 65 pages et de {{formatnum:1650}} mots paru en [[1907]]. La démarche est reprise peu après par les évangélisateurs catholiques arrivés à Nauru en [[1902]]. Après avoir fondé leurs propres missions puis érigé la première [[Église catholique romaine|église catholique]] de l'île, ceux qui sont envoyés par les ''Missionnaires du Sacré Cœur''<ref name="Essays on the Marshallese Past">{{en}} [http://marshall.csu.edu.au/Marshalls/html/PDF_downloads/JCReport197a.pdf Essays on the Marshallese Past]</ref> développent eux aussi des considérations culturelles envers la population parallèlement à leurs activités religieuses. C'est ainsi que le deuxième dictionnaire bilingue est écrit par un catholique allemand arrivé dans l'île en [[1904]], [[Alois Kayser]]. Le troisième, intitulé ''Dictionnaire colonial allemand'', sera quant à lui publié par [[Paul Hambruch]] au terme de deux séjours passés dans l'île en mai [[1909]] et de septembre à novembre [[1910]]. De fait, c'est bien la logique colonisatrice qui permet au christianisme et aux mœurs et usages occidentaux de se populariser chez les Nauruans&nbsp;: alors que le [[Mariage dans la tradition chrétienne|mariage chrétien]] commence à supplanter la [[polygamie]], les [[danse]]s traditionnelles jugées trop sexuelles sont interdites, les [[pagne]]s sont remplacés par les vêtements et les frictions corporelles à l'huile de [[noix de coco]] sont abandonnées<ref name="Paradise for Sale"/>. Ces bouleversements culturels ne vont pas sans problèmes socio-démographiques. Les changements dans l'[[hygiène]] et l'afflux d'Européens entraînent une recrudescence des maladies. Par exemple, en [[1907]], la [[dysenterie]] fait 150 victimes<ref name="Paradise for Sale"/>, soit un chiffre considérable étant donnée la population de l'île à l'époque&nbsp;: le premier [[recensement]] effectué à Nauru en [[1890]] indique que le territoire ne comptait alors que {{formatnum:1294}} [[Nauruans]] et 24 [[Missionnaire (chrétien)|missionnaires]] [[Îles Gilbert|gilbertins]] et leurs familles<ref name="Paradise for Sale"/>. On dénombrait 574 hommes pour 720 femmes, indice que la [[démographie]] nauruane était toujours marquée par la guerre civile plusieurs années après son terme<ref name="Paradise for Sale"/>. ==== Activité économique ==== [[Image:Chinese labourers phosphate mine Nauru.jpg|thumb|left|Ouvriers chinois dans la mine de phosphate en [[1908]].]] [[Image:Railway phosphate mine Nauru.jpg|thumb|200px|Chemin de fer de la mine de phosphate en [[1908]].]] Aux débuts de la colonisation de Nauru, l'île est de fait gérée par la ''[[Jaluit Gesellschaft]]''<ref name="Administration"/> (en français « Compagnie [[Jaluit]] »), une firme allemande qui finance la [[colonisation]] en échange de privilèges commerciaux<ref name="ONU"/>. Elle acquiert également des droits pour l'exploitation du sous-sol de l'île dont elle ne fait pas usage, le [[phosphate]] de Nauru n'ayant pas encore été découvert<ref name="ONU">{{en}} [http://www.un.int/nauru/overview.html Site de la représentation de Nauru à l'ONU]</ref>. Le [[coprah]] extrait du [[cocotier]] étant à l'époque la principale ressource des îles du Pacifique, les Allemands tentent de valoriser Nauru en exploitant cette denrée<ref name="CIS"/>{{,}}<ref name="Paradise for Sale"/>. Afin d'assurer une pérennisation de la présence allemande sur l'île, ils y construisent un [[Centre hospitalier|hôpital]], des [[Chambre froide|chambres froides]], une usine de production d'[[eau gazeuse]] ainsi qu'un [[générateur électrique]] et l'[[allemand]] devient peu à peu la langue d'usage<ref name="de.wikipedia">{{de}} [http://de.wikipedia.org/w/index.php?title=Geschichte_Naurus&oldid=19633939 de.wikipedia.org - Histoire de Nauru]</ref>. En [[1900]]<ref name="Administration">{{en}} [http://www.geocities.com/CapitolHill/Rotunda/2209/Nauru.html Site sur l'histoire de l'administration de Nauru]</ref>, un [[Géologie|géologue]] [[Nouvelle-Zélande|néo-zélandais]], [[Albert Fuller Ellis|Sir Albert Ellis]], travaillant pour le compte de la compagnie britannique ''[[Pacific Island Company]]'', découvre fortuitement que l'île ainsi que celle d'Ocean Island (aujourd'hui [[Banaba]]) possèdent d'importantes quantités de minerai de phosphate<ref>Albert Ellis remarque chez un officier un bloc de [[phosphate]] confondu avec du [[bois pétrifié]]. Il se rend alors à [[Banaba]] ainsi qu'à [[Nauru]] et découvre des réserves de phosphate parmi le plus pur au monde.</ref>{{,}}<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="Paradise for Sale"/>. Comme la ''Jaluit Gesellschaft'' possède les droits d'exploitation du sous-sol, elle les cède en [[1906]] à la ''Pacific Island Company'' au prix de {{unité|2000|[[Livre sterling|livres sterling]]}} comptant et prend une participation importante dans cette entreprise<ref name="Paradise for Sale"/> qui devient la ''[[Pacific Phosphate Company]]''<ref name="Administration"/>. Cette dernière remplace ainsi la ''Jaluit Gesellschaft'' dans son rôle de principal acteur économique de Nauru. De plus, pour chaque tonne de phosphate extraite, la ''Pacific Phosphate Company'' verse une redevance à la ''Jaluit Gesellschaft'' ainsi qu'en moindre proportion aux [[Nauruans]]<ref name="Paradise for Sale"/>. L'extraction du phosphate, facilitée par la construction d'une [[Chemin de fer de Nauru|ligne de chemin de fer]] mise en service à partir de [[1907]]<ref>{{en}}{{pdf}} [http://www.pngbuai.com/300socialsciences/transport/railway-history/EOL-rail-history/EOL-PDF/RAILLST.pdf Papua New Guinea Books Useful Articles & Information] Recensement des lignes de chemin de fer construites par l'Allemagne dans le Pacifique</ref>, peut alors commencer dès [[1906]]<ref name="Administration"/>{{,}}<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>&nbsp;: des travailleurs sont amenés des [[îles Gilbert]], de [[Civilisation chinoise|Chine]]<ref name="CIS"/> et de la colonie allemande des [[Îles Carolines|Carolines]] pour servir de [[main-d'œuvre]], les Nauruans étant peu enclins à travailler dans les [[Mine (gisement)|mines à ciel ouvert]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Ces immigrés et leurs descendants sont encore présents sur Nauru de nos jours où, avec les Occidentaux de l'administration et du secteur économique, ils constituent 42% de la population totale de l'île<ref name="World Factbook">{{en}} [https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/nr.html The World Factbook, CIA (2007)]</ref>. Le commerce du phosphate devient vite productif&nbsp;: la première année d'exploitation, {{formatnum:11000}} tonnes de phosphate sont envoyées vers l'Australie<ref name="Paradise for Sale"/> et jusqu'en [[1913]], {{formatnum:138725}} tonnes de phosphate sont extraites et exportées via 46 navires. Ce développement économique de Nauru profite à la démographie de l'île d'autant plus qu'un accord avec le gouvernement allemand stipule que tous les postes administratifs vacants de la ''Pacific Phosphate Company'' doivent être renouvelés avec du personnel allemand&nbsp;: l'administrateur et 22 des 63 employés européens sont donc de cette nationalité. Ainsi, à la veille de la [[Première Guerre mondiale]], la population de Nauru est composée de 30 Allemands, 70 Britanniques, {{formatnum:1400}} Nauruans et environ {{formatnum:1000}} [[Civilisation chinoise|Chinois]] et [[îles Carolines|Caroliniens]]<ref name="Australian Navy">{{en}} Arthur W. Jose, ''Official History of Australia in the War of 1914-1918'' , Volume IX - The Royal Australian Navy: 1914 - 1918, [http://www.awm.gov.au/cms_images/histories/10/chapters/12.pdf Chapter XII – The Royal Australian Naval Brigade], 1928</ref>. === Première Guerre mondiale === [[Image:Catholic mission.jpg|thumb|Mission catholique en [[1914]].]] [[Image:Pacific-German-Colonies.svg|thumb|181px|Partition des colonies allemandes du Pacifique.]] Au début de la [[Première Guerre mondiale]], suite à la déclaration de guerre du [[Empire britannique|Royaume-Uni]] contre l'[[Empire allemand|Allemagne]] le {{date|4|août|1914}}, [[Nauru]] subi le même sort que les autres [[Empire colonial allemand|colonies allemandes]] qui sont attaquées par les [[Alliés de la Première Guerre mondiale|Alliés]]. Ce territoire, extrêmement isolé et situé dans une région qui ne constituera qu'un théâtre mineur de la Grande Guerre, n'a cependant pas connu d'affrontements graves, la prise de pouvoir par l'[[Australie]] s'y est effectuée sans qu'une goutte de sang ne soit versée<ref name="Australian Navy"/>. L'administrateur allemand de Nauru, tenu au courant des évènements grâce à l'[[émetteur radio]] de l'île, ne divulgue pas aux habitants l'annonce de la déclaration de guerre entre le Royaume-Uni et l'Allemagne. En effet, celle-ci compte en son sein une forte minorité de sujets britanniques, principalement australiens, susceptibles de prendre parti pour l'ennemi. Le {{date|7|août|1914}}, il proclame la [[loi martiale]]. Une force d'autodéfense constituée de [[Nauruans]] est mise en place les semaines suivantes durant lesquelles rien ne se produit. Cependant, sur cette île coupée du monde, les vivres viennent à manquer et il est décidé d'envoyer une mission de secours sur ''Ocean Island'' (aujourd'hui [[Banaba]]). Cette demande d'aide est refusée par les autorités britanniques de l'île. Prenant acte de ce refus au retour du bateau, le gouverneur de Nauru demande aux sujets britanniques présents sur Nauru d'évacuer l'île, arguant du fait de ne pas disposer de suffisamment de nourriture pour tous. Le même navire embarque alors le [[6 septembre]] les 49 Britanniques de Nauru à destination d'Ocean Island. Trois jours plus tard, le [[9 septembre]], un [[navire de guerre]] australien en provenance des [[îles Fidji]] se dirige vers l'île avec mission d'y détruire la station radio, relais stratégique entre la [[métropole]] et les autres colonies allemandes du Pacifique. À l'aube, profitant de l'effet de surprise et malgré un fort [[Houle|ressac]], 25 membres de la [[Australian Defence Force|marine australienne]] parviennent à débarquer sur l'île en passant par la jetée servant à charger le [[phosphate]] sur les [[vraquier]]s. Ils occupent immédiatement le bâtiment attenant et un détachement de six hommes se dirige en direction de la maison de l'administrateur. Celui-ci, pris de court, n'oppose aucune résistance, se constitue prisonnier et accepte le principe d'une reddition sans conditions<ref name="Australian Navy"/>. Les Australiens se rendent ensuite à la station radio mais celle-ci a déjà été démantelée par les opérateurs allemands pour éviter qu'elle ne tombe aux mains des Alliés. Sept heures après avoir débarqué, les Australiens repartent avec pour unique perte celle d'un fusil<ref name="Australian Navy"/>. Ce n'est que le {{date|6|novembre|1914}} que les Australiens s'installent sur Nauru, mettant un terme définitif à la colonisation allemande de Nauru<ref name="Australian Navy"/>. L'île intègre alors jusqu'en {{date||juin|1921}} les [[Territoires britanniques du Pacifique occidental]] et la nouvelle puissance coloniale reprend sans interruptions l'extraction du phosphate par la ''[[Pacific Phosphate Company]]''<ref name="World Statesmen">{{en}} [http://www.worldstatesmen.org/Nauru.html World Statesmen - Nauru]</ref>{{,}}<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. === Colonie du [[Commonwealth]]=== [[Image:Nauru land utilization-fr.png|thumb|Sur cette carte australienne de [[1940]], on constate que l'exploitation minière s'effectue de manière systématique, progressant du sud-ouest vers le nord-est. À cette date, certains gisements sont déjà abandonnés après avoir été totalement épuisés.]] Au sortir de la [[Première Guerre mondiale]], l'[[République de Weimar|Allemagne]], par l'article 119 du [[Traité de Versailles (1919)|traité de Versailles]]<ref>{{en}} [[:en:s:Treaty of Versailles/Part IV#Article 119|Wikisource anglophone - Article 119 du traité de Versailles de 1919.]]</ref>, renonce en [[1920]] à sa souveraineté sur ses [[Empire colonial allemand|colonies]] dont [[Nauru]]. L'[[Australie]] fait alors pression sur la [[Société des Nations]] afin de pouvoir annexer l'île dont elle convoite les richesses mais le président américain [[Woodrow Wilson]] s'oppose à toute annexion des anciennes colonies allemandes<ref name="Paradise for Sale"/>. La SDN finit par trancher en plaçant Nauru sous la tutelle du souverain britannique sous la forme d'un mandat de type C (excluant l'indépendance à terme)<ref>{{en}} [[:en:s:Covenant of the League of Nations#Article 22|Article 22 du Pacte de la Société des Nation détaillant les types de mandat.]]</ref>. En [[1923]], le [[Royaume-Uni]], la [[Nouvelle-Zélande]] et l'Australie signent le ''Nauru Island Agreement'' par lequel ils s'engagent à gérer en commun Nauru par l'intermédiaire d'un administrateur basé en Australie<ref>[http://www.austlii.edu.au/au/other/dfat/treaties/1923/11.html Texte du ''Nauru Island Agreement'']</ref>{{,}}<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="Administration"/>. Mais dans les faits, seule l'Australie administre l'île<ref name="World Statesmen"/>. [[Image:Stamp Nauru 1924 0.5p.jpg|thumb|left|200px|Timbre de la colonie britannique de Nauru datant de [[1924]].]] Le développement économique de Nauru et l'occidentalisation de ses habitants sont alors repris par la nouvelle puissance coloniale. Celle-ci achète pour 3,5 millions de [[livre sterling|livres sterling]] les droits d'exploitation du [[phosphate]] à la ''Pacific Phosphate Company'' et poursuit son extraction par l'intermédiaire de la ''[[British Phosphate Commissioners]]'' formée d'un collège de trois hommes<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Dans l'[[entre-deux-guerres]], cette industrie est en pleine expansion, bénéficiant du fait que les [[Agriculture|agriculteurs]] australiens et néo-zélandais achètent le phosphate nauruan à bas prix<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Les [[Nauruans]] se détournent totalement de l'industrie du phosphate car elle ne leur rapporte que huit [[Livre sterling|pences]] par tonne extraite<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Parallèlement, l'occidentalisation des Nauruans se poursuit au point qu'en [[1920]] la [[Mythologie nauruane|religion nauruane]] [[Totémisme|totémique]] est abolie et sur les 169 villages originels, il n'en reste que 110. En [[1927]], les Nauruans, demandant une plus grande attention à leurs revendications, obtiennent le droit de former un « Conseil des Chefs » (''Councils of Chiefs'' en [[anglais]]) qui n'a cependant qu'une fonction consultative<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Le {{date|26|octobre|1932}}, l'''[[Angam Day]]'' est célébré pour la première fois. Ce jour, qui est depuis la [[fête nationale]] de la [[Nauru|République de Nauru]], avait été annoncé en [[1919]]&nbsp;: à l'époque, on considérait qu'il fallait au moins {{formatnum:1500}} habitants sur Nauru pour que la population ne disparaisse pas d'elle-même. ===Seconde Guerre mondiale et occupation japonaise === [[Image:Nauru Island under attack by Liberator bombers of the Seventh Air Force..jpg|thumb|Vue aérienne d'un bombardement allié sur Nauru.]] [[Nauru]] est l'un des rares territoires à avoir subi à la fois des attaques [[Empire du Japon|japonaises]] et [[Troisième Reich|allemandes]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]], ceci à cause de la relative proximité du territoire japonais et de la présence de navires allemands croisant dans le Pacifique. Au début de la guerre, des [[Kriegsmarine|navires allemands]] camouflés en [[Navire cargo|cargos]] japonais commencent à opérer dans les [[Marshall (pays)|îles Marshall]] et les [[îles Carolines]] avant l'entrée en guerre des Japonais. Le {{date|6|décembre|1940}}, ils interceptent au Nord des [[îles Salomon]] un cargo [[Royaume-Uni|britannique]] chargé de l'approvisionnement en vivres de Nauru, capturant son équipage, pillant et sabordant le navire<ref name="Komet Raider">{{en}} [http://www.bismarck-class.dk/hilfskreuzer/komet.html Fiche d'information sur le navire ''Komet'']</ref>. Deux navires camouflés font ensuite route sur Nauru et du 7 au 8 décembre [[1940]] coulent cinq [[vraquier]]s (quatre britanniques et un [[Norvège|norvégien]]) en attente de leur chargement de phosphate<ref name="Komet Raider"/>. L'un de ces deux bateaux, le ''Komet'', revient à la charge le [[27 décembre]] en arborant cette fois-ci le [[Croix gammée|pavillon nazi]], menaçant d'attaquer les infrastructures de la ''[[British Phosphate Corporation]]''. Il intime l'ordre à cette compagnie d'évacuer son personnel pour éviter les pertes humaines. Après avoir bombardé l'île, détruisant certaines infrastructures de la ''British Phosphate Corporation'' y compris ses réservoirs de [[fioul]], le ''Komet'' s'éloigne en direction de l'[[Europe]]<ref name="Pacific Magazine"/>. Les infrastructures de la ''British Phosphate Corporation'' sont par la suite remises en état, l'exploitation du phosphate reprend et l'île retrouve sa tranquillité pour quelques mois. [[Image:02nr10.jpg|thumb|left|Ancien [[blockhaus]] japonais sur une plage de Nauru]] Quelques semaines avant l'[[attaque sur Pearl Harbor]] le {{Date|7|décembre|1941}}, les Japonais passent à l'offensive en bombardant avec leur aviation la station [[Transmission sans fil|TSF]] de l'île. La nouvelle de la rapide avancée des Japonais dans le Pacifique arrive jusqu'à Nauru. Alors que l'Empire du Soleil Levant a déjà pris pied dans l'[[archipel]] voisin des [[îles Gilbert]], les dirigeants de la ''British Phosphate Corporation'' prennent la décision d'évacuer les lieux. Un navire [[France|français]] en provenance des [[Nouvelles-Hébrides]], le ''Triomphant'', prend à son bord 61 Européens, 391 Chinois et 49 membres de la garnison britannique. 191 employés sont laissé sur place après qu'on leur ait promis de revenir les chercher ce qui ne sera pas réalisé à cause de la poursuite de la guerre<ref name="Pacific Magazine">[http://166.122.164.43/archive/2000/April/04-03-19.htm ''Pacific Magazine'' Histoire de Nauru durant la Seconde guerre mondiale]</ref>. Un corps expéditionnaire de 300 [[armée impériale japonaise|soldats japonais]] débarque sur l'île le {{date|26|août|1942}}<ref name="World Statesmen"/> faisant prisonniers sur le champ les Européens qui n'avaient pas été évacués. Les {{formatnum:1850}} [[Nauruans]] qui vivent à cette époque sur l'île sont laissé libres de leurs mouvements mais on leur impose un rationnement et ils serons soumis au [[joug]] japonais jusqu'à la fin de la guerre<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Ces derniers organisent la défense de l'île en mettant en place des canons de 152 millimètres sur la côte ainsi que des [[mitrailleuse]]s [[Lutte anti-aérienne|anti-aériens]] de 12,7 millimètres sur le sommet de l'île, le [[Command Ridge]]. Des [[blockhaus]] sont construits sur les plages, des [[Casemate|bunkers]] dans l'intérieur des terres ainsi qu'un hôpital souterrain. [[Image:Nauru-WWIIrelic.jpg|thumb|Mitrailleuses japonaises antiaérienne 12,7 millimètres rouillées sur le [[Command Ridge]]]] La plus importante réalisation des Japonais sur Nauru reste la construction d'une [[Piste (aéroport)|piste d'atterrissage]] qui est à l'origine de l'actuel [[aéroport international de Nauru]]. Afin d'effectuer ce travail, ils font venir {{formatnum:1500}} Japonais et [[Corée]]ns auxquels sont adjoints 300 travailleurs forcés nauruans et gilbertins. Cette piste est achevée en janvier [[1943]]<ref name="Pacific Magazine"/>. Bien que les Japonais aient la volonté de remettre en service les infrastructures servant à l'exploitation du phosphate, les impératifs de la guerre les font renoncer et Nauru est uniquement utilisée comme maillon de ligne de défense des Japonais dans l'océan Pacifique central. Les [[États-Unis|Américains]] passent à la contre-attaque dans le Pacifique à partir de [[1942]]. Le premier bombardement américain sur Nauru a lieu le {{date|25|mars|1943}}<ref name="Pacific Magazine"/>, détruisant quinze avions japonais stationnés sur l'[[aérodrome]] et endommageant les installations aéroportuaires. En représailles, les Japonais font exécuter cinq prisonniers britanniques. Suite à la sanglante [[Opération Galvanic|bataille de Tarawa]], les [[îles Gilbert]], situées à proximité de Nauru, passent aux mains des Américains dans le mois de {{date||novembre|1943}}. Cependant ces derniers, après avoir isolé et anéanti la puissance de frappe des occupants de l'île, n'y débarquent pas. Leur stratégie est en effet de passer d'île en île pour porter la guerre le plus vite possible en plein cœur du territoire japonais en laissant sur leur chemin des réduits japonais neutralisés. [[Image:Map-Nauru-Second World-War-fr.png|thumb|left|Nauru et [[Banaba]] sont en {{date||mars|1944}} des réduits japonais isolés entre les [[îles Salomon]] et les [[îles Gilbert]] conquises par les Alliés.]] Nauru, totalement coupée des lignes d'approvisionnement japonaises, connaît alors un état de [[Famine|disette]]. En {{date||septembre|1943}}, les Japonais décident de déporter la majorité de la population nauruane ({{formatnum:1200}} habitants)<ref name="Pacific Magazine"/> dans les [[îles Truk]]<ref name="Paradise for Sale"/> ([[Îles Carolines|Carolines]]) à {{formatnum:1600}} kilomètres au Nord-Ouest où étaient basées les forces navales japonaises du Pacifique central<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. On les y oblige à construire une piste d'atterrissage<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="Paradise for Sale"/>. En l'absence d'approvisionnement, les conditions de vie à Nauru sont épouvantables et les occupants en sont réduits à mener un mode de vie [[Autarcie|autarcique]]. A la fin de la guerre, 300 Japonais sont morts suite aux privations et on rapporte des cas d'[[anthropophagie]]<ref name="Pacific Magazine"/>. Les troupes japonaises de Nauru se rendent en signant leur [[Capitulation|reddition]] à bord du navire de guerre australien ''Diamantina'' le {{date|13|septembre|1945}}, soit après les [[Bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki|attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki]] (les 6 et 9 août) et la [[Actes de capitulation du Japon|capitulation du Japon]] (le {{date|2|septembre|1945}}). Les Australiens peuvent ainsi prendre pieds sur Nauru. Quelques {{formatnum:3745}} Japonais et Coréens sont rapatriés peu après et certains sont inculpés à leur retour pour [[Crimes de guerre japonais|crimes de guerre]] en raison des exactions commises sur les prisonniers européens et nauruans<ref name="Pacific Magazine"/>. À la [[Libération (histoire)|Libération]], l'île est exsangue&nbsp;: sur les {{formatnum:1200}} habitants déportés dans les [[îles Truk]], seuls 737 ont survécu aux dures conditions d'exil<ref name="CIS"/>. Ces derniers sont rapatriés le {{date|31|janvier|1946}} sur Nauru<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. La population de Nauru est ainsi passée de {{formatnum:1848}} habitants en [[1940]] à {{formatnum:1369}} habitants en [[1946]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. En commémoration de cette période noire pour Nauru, la compagnie exploitant le phosphate de l'île construira un musée dédié à la Seconde Guerre mondiale<ref>{{en}} [http://www.pacificwrecks.com/restore/nauru/museum.html ''Nauru Military Museum'' consacré à la Seconde Guerre mondiale à Nauru]</ref>. {{Article détaillé|contenu=Pour approfondir, voir [[Campagnes du Pacifique]]}} === Mandat des Nations unies === [[Image:Nauru-phosphatefields.jpg|thumb|Extraction du phosphate près de la [[lagune Buada]].]] Comme à la fin de la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]], le sort de [[Nauru]] se répète à l'issue de la [[Seconde Guerre mondiale]]. L'[[Organisation des Nations unies|ONU]] confie la gestion conjointe de l'île sous la forme d'un [[Mandat (international)|mandat]] au [[Royaume-Uni]], à la [[Nouvelle-Zélande]] et à l'[[Australie]] le {{date|1er|novembre|1947}}<ref>[http://beta.austlii.edu.au/au/other/dfat/treaties/1947/8.html Texte officiel détaillant l'accord sur la tutelle de Nauru.]</ref>, seule cette dernière administrant l'île dans les faits<ref name="World Statesmen"/>, et l'extraction du phosphate reprend cette même année<ref>[http://www.icj-cij.org/icjwww/icases/inaus/iNAUSpleadings/inaus_ipleadings_199004_MemorialNauru_Part1Chapter2.pdf Fait cité dans la partie 1, chapitre 2 point 78 de la plaidoirie de Nauru devant le tribunal de la Haye concernant l'Affaire relative à certaines terres à phosphate à Nauru]</ref>. En [[1948]], l'exportation du phosphate rapporte {{formatnum:745000}} [[Dollar australien|dollars australiens]] à la ''[[British Phosphate Commissioners]]'' mais dont seuls 2% reviennent aux [[Nauruans]] et 1% à l'administration de l'île<ref name="Paradise for Sale"/>. Ces très faibles pourcentages reversés aux ouvriers, principalement [[Civilisation chinoise|Chinois]], ne permettent pas de faire améliorer leurs mauvaises conditions de travail. Ces derniers organisent alors une [[émeute]] en [[1948]]<ref name="labor">{{en}}[http://workers.labor.net.au/110/print_index.html Workers online] – Organe officiel] du [[Parti travailliste australien]]</ref> qui provoque l'instauration de l'[[État d'urgence]] et d'une répression australienne qui se solde par onze blessés et quatre tués parmi les ouvriers<ref name="labor"/>. Entre [[1950]] et [[1953]], la compagnie britannique et le [[Gouvernement de l'Australie|gouvernement australien]], craignant que les ouvriers chinois n'importent le [[communisme]] à Nauru, se préparent à toute nouvelle émeute<ref name="labor"/>. La [[Police (institution)|police]] locale est en conséquence renforcée en armement (il est même envisagé d'envoyer un [[Peloton (militaire)|peloton militaire]] australien chargé de former la police locale à la lutte anti-émeute) et les Chinois étroitement surveillés, leurs logements faisant même l'objet de fouilles en 1953 qui ne permettent néanmoins de ne découvrir aucune arme<ref name="labor"/>. Finalement, une enquête permet d'établir que les Chinois de Nauru sont partisans des [[Nationalisme chinois|nationalistes]] de la [[République de Chine (Taïwan)]] et n'ont par conséquent aucun lien avec les communistes de la [[République populaire de Chine]]<ref name="labor"/>. Les Nauruans, mécontents eux aussi de ne pouvoir faire entendre leurs revendications, obtiennent la création d'un ''Conseil de gouvernement local'' après le dépôt de plusieurs plaintes auprès des Nations unies et des pays mandatés<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Le premier Conseil est créé le {{date|18|décembre|1951}} par l'[[élection]] de neuf membres avec à leur tête [[Hammer DeRoburt]], un des rescapés de [[Îles Truk|Truk]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="CIS"/>. Ce conseil, bien que composé de Nauruans, est dans les faits contrôlé par l'administrateur australien. Cette situation encourage la population a demander plus de pouvoir politique et une augmentation des [[Redevance|royalties]] tout en se préoccupant de l'épuisement des réserves de [[phosphate]] prévu pour la fin du {{XXe siècle}}<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. En effet, depuis [[1963]], les agriculteurs australiens et néo-zélandais achètent le phosphate extrait de Nauru par deux mille étrangers (principalement des [[Civilisation chinoise|Chinois]]) seulement au tiers des prix pratiqués ailleurs dans le monde<ref name="CIS"/>. Les royalties du phosphate reversées aux Nauruans par la ''British Phosphate Commissioners'' sont réévaluées en [[1964]] avec l'établissement d'un cours mondial du phosphate<ref name="Encyclopedia of the Nations"/> puis en [[1966]] lorsque les pourcentages des bénéfices reversés s'élèvent à 22% pour les Nauruans et 14% pour l'administration de l'île<ref name="Paradise for Sale"/>. En [[1961]], des [[Oreochromis|tilapias]] du [[Mozambique]] (''[[Oreochromis mossambicus]]'') sont introduits dans la [[lagune Buada]] dans le but de relancer la [[pisciculture]] pratiquée de manière traditionnelle par les Nauruans. Malheureusement, ces poissons se multiplient et concurrencent les [[Chanos|poissons-lait]] qui y sont élevés de sorte qu'aucun poisson ne dépasse la taille limite de consommation (vingt centimètres de longueur). Ceci a pour conséquence l'abandon de la pisciculture par de nombreux éleveurs car les tilapias sont peu prisés pour la consommation<ref name="SPC"/>. Cet échec, associé à l'exploitation intensive du phosphate qui détruit irrémédiablement la majorité de l'île, la rend de moins en moins viable selon les Australiens. Ils élaborent alors un projet qui prévoit de déplacer l'ensemble des Nauruans en premier lieu sur l'[[île Fraser]]<ref name="CIS"/> puis rapidement sur l'[[Île Curtis (Australie)|île Curtis]], deux îles à proximité immédiate des côtes du [[Queensland]]. Mais ce projet n'est pas mené à terme pour des raisons politiques&nbsp;: bien que la population nauruane n'est pas opposée à un déplacement, elle désire à terme une [[indépendance]] politique ce que lui refuse l'Australie sur l'île de Curtis<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Le plan est définitivement abandonné en [[1964]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Le désir d'indépendance des Nauruans se trouve alors renforcé par cet échec et en [[1966]], un « Conseil législatif » est élu avec le soutien du « Conseil de tutelle » australien<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Malgré le souhait de l'Australie de conserver la gestion de la [[Défense et sécurité|Défense]] et des [[Politique étrangère|Affaires étrangères]] de Nauru, la population de Nauru, par la voix de Hammer DeRoburt<ref name="CIS"/>, réclame l'autodétermination complète<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. L'Australie accepte finalement l'émancipation de l'île, entame un processus d'indépendance économique et politique et participe activement à la création de cette nation comme lorsque l'[[Université nationale australienne]] l'aide à rédiger une [[constitution]]<ref name="CIS"/>. Dans les dernières années de la tutelle australienne, le niveau de vie, la qualité des soins médicaux et de l'éducation des cinq mille Nauruans augmentent (les [[Actif (comptabilité)|actif]]s gérés par le pays étaient estimés à l'époque à {{formatnum:500000}} [[Dollar australien|dollars australiens]] par habitant)<ref name="CIS"/> et des étudiants Nauruans peuvent aller étudier dans les universités australiennes. Ceci est expliqué par plusieurs facteurs économiques et notamment la main-mise des Nauruans sur la principale ressource économique de l'île. En effet, dans le cadre du processus d'indépendance, Nauru achète petit-à-petit des infrastructures et des machines appartenant à la ''British Phosphate Commissioners'' ce qui lui procure davantage de revenus<ref name="CIS"/>. En [[1967]], l'acquisition de la branche nauruane des ''British Phosphate Commissioners'' par Nauru lui permet contrôler l'ensemble de l'[[industrie]] du phosphate sur l'île<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. == Indépendance == === Âge d'Or === ==== Développement économique ==== [[Image:Nauru-phosphateship2.jpg|thumb|Chargement du [[phosphate]] sur un [[phosphatier]] via une structure [[cantilever]], en [[1975]].]] Le {{date|31|janvier|1968}}, au 22{{e}} anniversaire du rapatriement des prisonniers des [[îles Truk]], [[Nauru]] devient [[Indépendance|indépendant]] sous la forme d'une [[République]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. L'île préfère garder le [[dollar australien]] comme [[monnaie]] au lieu de frapper sa propre devise et d'établir une [[banque centrale]]<ref name="CIS"/>. Le nouvel État entre alors dans une période économique particulièrement favorable et ce pour plusieurs raisons. En [[1966]], les gisements de phosphate de [[Makatea]] s'épuisent puis en [[1979]], c'est le tour de ceux de [[Banaba]]. Nauru devient ainsi à partir de cette période la seule île du [[Océan Pacifique|Pacifique]] à exporter ce minerai<ref>{{en}}{{pdf}} [http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/1998/9320098.pdf The mineral industry of Nauru]</ref>. En {{date||juin|1970}}, Nauru [[Nationalisation|nationalise]] la ''[[British Phosphate Commissioners]]'' sous le nom de ''[[Nauru Phosphate Corporation]]'' en terminant de l'acheter aux [[Royaume-Uni|Britanniques]]<ref name="Department of state"/> ce qui lui permet un contrôle total de l'exploitation du [[phosphate]] de l'île. Enfin, le cours mondial du phosphate connaît une forte hausse, culminant en [[1975]] avec {{unité|68|[[Dollar US|dollars américains]]}} la tonne<ref name="CIS"/>. Tous ces facteurs permettent à Nauru de s'enrichir considérablement et de se hisser à un [[niveau de vie]] atteignant celui des pays occidentaux. Avec un [[produit intérieur brut]] par habitant de {{unité|50000|dollars américains}}, Nauru devient le second pays après l'[[Arabie saoudite]] dans le classement des pays en fonction du PIB/hab<ref name="CIS"/>. [[Image:Nauru-phosphatetrain.jpg|thumb|left|Train chargé de transporter le phosphate du centre de l'île à la côte en [[1975]].]] Nauru se dote alors de différents équipements et infrastructures construits au début des [[années 1970]]&nbsp;: le ''Civic Center'' pouvant servir de centre de conférence international, l'[[hôtel Menen]] doté de plus de cent chambres, station de télécommunication satellite, connexion de tous les habitants au [[téléphone]], agrandissement de l'aérogare et de la [[Piste (aéroport)|piste d'atterrissage]] de l'[[aéroport international de Nauru]], la [[route]] principale ceinturant l'île est rénovée<ref name="National Assessment Report">{{en}} Republic of Nauru [http://www.sprep.org/att/IRC/eCOPIES/BPoA+10/NAURU.pdf National Assessment Report]</ref>. En [[1972]], Nauru lance sa [[compagnie aérienne]]&nbsp;: ''Air Nauru'' (aujourd'hui [[Our Airline]])<ref name="National Assessment Report"/>. Les [[Nauruans]] s'occidentalisent et entrent dans la [[Consommation|société de consommation]]&nbsp;: voitures, téléviseurs, électroménager sont importés, des supermarchés vendant des aliments industriels et même du [[caviar]]<ref name="L'EXPRESS"/> apparaissent<ref name="Paradise for Sale"/>. Les Nauruans dépensent sans compter&nbsp;: les loisirs sont représentés par le [[golf]], la [[Pêche (halieutique)|pêche]], le [[football]] où les Nauruans assistent aux matchs de l'[[Équipe de Nauru de football|équipe locale de foot]] à [[Melbourne]]<ref name="Paradise for Sale"/>{{,}}<ref name="L'EXPRESS"/>. Pendant cette période faste, les Nauruans ne payent pas d'[[impôt]]s<ref name="Paradise for Sale"/>. Nauru, prenant peu à peu conscience de l'épuisement prochaine des réserves de phosphate, souhaite suivre l'exemple du [[Koweït]]<ref name="CIS"/>. Ken Walker, de l'[[entreprise]] ''Philip Shrapnel & Co'' basée à [[Sydney]], conseille alors Nauru sur des investissements et des placements financiers et immobiliers<ref name="CIS"/>. Le [[gratte-ciel]] ''[[Nauru House]]'' est construit en [[1977]] sur la ''Collins Street'' à [[Melbourne]]<ref>{{en}} [http://www.un.int/nauru/aboutnauru.html Mission permanente de Nauru aux Nations unies]</ref> et la possibilité d'acheter des bateaux pour transporter eux-même le phosphate jusqu'aux principaux marchés mondiaux est offerte aux Nauruans<ref name="CIS"/>. Des investissements immobiliers et fonciers nauruans voient le jour à [[Hawaii]], [[Guam]], [[Washington (District de Columbia)|Washington]], [[Houston]], aux [[Marshall (pays)|îles Marshall]], dans l'[[Oregon]], en [[Inde]] et à [[Londres]]<ref name="Paradise for Sale"/>{{,}}<ref name="L'EXPRESS"/>. Mais beaucoup d'argent est gaspillé lors de ses opérations car ces bâtiments coûtent plus qu'ils ne rapportent à Nauru à cause de frais d'entretien exorbitants et de détournements de fonds<ref name="L'EXPRESS"/>. Dans le même ordre, une [[comédie musicale]] est montée pour 3,9 millions de dollars à Londres mais ses représentations sont arrêtées au bout d'un mois<ref name="L'EXPRESS"/>. À partir de [[1989]], les craintes des Nauruans se confirment et leurs revenus commencent à diminuer avec la baisse de la demande mondiale en phosphate et des coûts d'extraction qui augmentent, sans compter que des estimations prévoient l'épuisement des réserves de phosphate d'ici cinq à dix ans<ref name="adb.org">{{en}}{{pdf}} [http://www.adb.org/Documents/Books/Business_Reference_Guides/BIG/nau.pdf Économie de Nauru]</ref>. ==== Actions politiques ==== [[Image:NRU-Gadabu-DeRoburt-1968-1.jpg|thumb|[[Hammer DeRoburt]] (au centre) en compagnie de [[Raymond Gadabu]] (à gauche) en [[1968]].]] Durant la [[Guerre froide]], Nauru prône une politique de [[neutralité]] et de [[Mouvement des non-alignés|non-alignement]] bien que membre associé du [[Commonwealth]] depuis [[1969]]<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/asia-pacific/1134774.stm BBC News - Chronologie de Nauru]</ref>&nbsp;: la reine [[Élisabeth II du Royaume-Uni|Elizabeth II]] est le premier souverain britannique à visiter l'île en s'y rendant en [[1982]] et Nauru n'établit des relations diplomatiques avec l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] qu'en [[1988]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Mais le fait marquant de la politique nauruane après son indépendance est la plainte portée en [[1989]] devant la [[Cour internationale de justice]] à l'encontre de l'[[Australie]] pour la destruction quasi totale de la surface de l'île lors de l'exploitation du phosphate sous la tutelle australienne<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Hors tribunal, l'Australie accepte de négocier avec Nauru et de lui verser 107 millions de [[Dollar australien|dollars australiens]]<ref>Soit 85,6 millions de [[Dollar US|dollars américains]].</ref> ainsi que 2,5 milliards de dollars australiens sur vingt ans<ref name="Department of state"/> en faveur d'un programme de restauration du centre de l'île. Le [[Royaume-Uni]] et la [[Nouvelle-Zélande]] versent quant à eux douze millions de dollars en août [[1993]] pour compenser la perte des terrains agricoles causée par l'extraction du phosphate<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Le programme de restauration consiste à importer de la terre pour combler la perte des terrains suite à l'extraction de phosphate. Mais devant l'immensité de la tâche, le plan est abandonné et l'argent sert à la modernisation des infrastructures de l'île en échange de quoi Nauru s'engage à cesser les procédures judiciaires à l'encontre de l'Australie, ce qu'elle fait. {{Article détaillé|contenu=Pour approfondir, voir [[Affaire relative à certaines terres à phosphate à Nauru]]}} Après cette bataille judiciaire, Nauru s'engage en faveur de l'[[environnement]] et de la restauration de son territoire. Ainsi le 24{{e}} ''Forum du Pacifique Sud'' se réuni à Nauru en [[1992]] pour traiter de questions environnementales et de l'opposition aux [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] dans cette région de la planète<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. À la ''Conférence des Petits États Insulaires sur le Développement durable'' de [[1994]], Nauru présente des plans pour réhabiliter l'île<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>. Le rapprochement de Nauru vis-à-vis de [[République de Chine (Taïwan)|Taiwan]] lui permet de bénéficier en [[1991]] d'initiatives visant à relancer l'élevage de [[Chanos|poissons-lait]] dans des bassins en béton<ref name="SPC"/>. === Déclin === ==== Crise financière ==== [[Image:Nauru after mining.jpg|thumb|Paysage du plateau central après l'extraction du [[phosphate]].]] À partir du début des [[années 1990]]<ref name="CIS"/>, l'État nauruan est confronté à une grave [[Crises monétaires et financières|crise financière]] provoquée par l'extrême dépendance de son [[Économie de Nauru|économie]] vis-à-vis du [[phosphate]] et de la mauvaise gestion des investissements immobiliers réalisés à travers le monde. Ainsi, les coûts de production augmentent à cause de l'épuisement progressif des gisements et de la difficulté croissante d'extraction du minerai, aggravant d'autant plus le déficit de la [[balance commerciale]] que les importations sont de plus en plus onéreuses à cause du cours élevé du [[Dollar US|dollar américain]]<ref name="adb.org">{{en}}{{pdf}} [http://www.adb.org/Documents/Books/Business_Reference_Guides/BIG/nau.pdf Économie de Nauru]</ref>. Cette raréfaction des réserves de phosphate ayant été prévue par l'État nauruan, celui-ci avait investi dans des programmes immobiliers et fonciers pour assurer une source de revenus pérenne au pays une fois achevée l'exploitation du phosphate<ref name="CIS"/>. Malheureusement, ces investissements ne tiennent pas leurs promesses à la suite d'une mauvaise gestion et d'une possible [[corruption]]<ref name="L'EXPRESS">{{fr}} [http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/pacifique/dossier.asp Article de ''L'EXPRESS'', « ''Nauru, île en perdition'' », 7 mars 2005]</ref>. De plus, dans le même temps, les [[Nauruans]] s'aperçoivent qu'il ne reste plus que trente millions de [[Dollar australien|dollars australiens]] dans les caisses de l'État au lieu des huit milliards prévus<ref name="CIS"/>{{,}}<ref>De 1968 à 2002, la population de Nauru double et l'État exporte 43 millions de tonnes de phosphate ce qui lui rapporte 3,6 milliards de dollars australiens. Avec un coût de production de 30% et des dépenses publiques de 20%, il reste 1,8 milliards de dollars australiens qui sont placés à hauteur de 7% dans des programmes immobiliers et financiers. Il aurait ainsi du y avoir 8 milliards de dollars australiens dans les caisses de l'État nauruan soit 4 millions de dollars australiens par famille (avec des familles composées de cinq personnes).</ref>. Cette crise économique se répercute sur le plan politique avec une succession de seize présidences pour huit présidents différents entre [[1995]] et [[2007]]<ref name="World Statesmen"/>. L'État nauruan adopte alors deux stratégies pour faire face à la crise. Dans un premier temps, il réduit ses dépenses&nbsp;: vente des avions de sa compagnie aérienne [[Air Nauru]] et augmentation du délai de paiement de ses fonctionnaires<ref name="Paradise for Sale"/>. Néanmoins, ces restrictions budgétaires ne permettent pas de réduire le déficit qui s'élève à 5,8 millions de dollars américains soit 18% du [[Produit intérieur brut|PIB]] en 2000<ref name="CIS"/>. Parallèlement à ces restrictions budgétaires, l'État nauruan adopte une deuxième stratégie en essayant de diversifier son secteur économique en se tournant dans un premier temps vers le [[tourisme]] et la [[Pêche (halieutique)|pêche]] hauturière mais sans grand succès<ref name="adb.org"/>. Ne possédant plus ni ressources naturelles, ni industrie, ni agriculture, il se tourne alors vers des activités illicites qui lui valent d'être inscrit sur la liste des [[Paradis fiscal|paradis fiscaux]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="L'EXPRESS"/>{{,}}<ref name="Europa"/>&nbsp;: [[blanchiment d'argent]], vente de [[passeport]]s<ref name="CIS"/>{{,}}<ref name="L'EXPRESS"/>{{,}}<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="Europa">{{fr}}{{pdf}} [http://europa.eu.int/comm/development/body/publications/courier/courier190/fr/fr_021.pdf Europa - ''Nauru et la solution du Pacifique'']</ref> et marchandage de ses votes aux organisations internationales{{référence nécessaire}}. Ainsi, l'admission de Nauru aux [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] en [[1999]]<ref name="Encyclopedia of the Nations"/> lui permet de trouver une source de revenus par le biais du marchandage de ses votes{{ref nécessaire}}. En effet, Nauru, l'un des rares pays à reconnaître [[République de Chine (Taïwan)|Taiwan]], appuie la candidature d'adhésion à l'ONU de ce dernier en échange d'une aide financière{{ref nécessaire}}. En {{date||juin|2005}}, une controverse apparaît lors de l'admission de Nauru à la [[Commission baleinière internationale]], ce dernier étant soupçonné de toucher de l'argent du [[Japon]] en échange de sa voix qui permet la reprise de la pêche à la [[baleine]]. [[Image:Civic center's supermarket.jpg|thumb|left|Pénurie dans le supermarché du Centre civique en [[2002]].]] L'application de la [[Solution du Pacifique]] instituée par l'[[Australie]] au début des [[années 2000]] provoque un scandale d'ordre international. En effet, à partir de [[2001]], le gouvernement australien, faisant face à un afflux inhabituel de réfugiés [[Afghanistan|afghans]] et [[irak]]iens, décide la mise en place de la [[Solution du Pacifique]]&nbsp;: moyennant d'importantes [[subvention]]s australiennes et certaines compensations (bourses d'étude australiennes et carburant)<ref name="L'EXPRESS"/>, des centaines de réfugiés sont envoyés dans deux centres de rétention construits à Nauru le temps d'étudier leurs dossier d'immigration<ref name="Encyclopedia of the Nations"/>{{,}}<ref name="UNHCR">{{fr}} [http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/news/opendoc.htm?tbl=NEWS&page=home&id=434f837515 UNHCR - Point de presse sur la situation à Nauru]</ref>{{,}}<ref>{{fr}} [http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty/s_informer/communiques_de_presse/australie_un_pas_en_avant_8211_deux_pas_en_arriere_amnesty_international_appelle_a_un_blocage_immediat_des_propositions_de_lois_visant_a_sanctionner_les_demandeurs_d_8217_asile_arrivant_par_la_mer Amnesty international France - Communiqué de presse sur la situation à Nauru]</ref>{{,}}<ref name="Europa"/>. Face à l'impopularité de cette mesure en Australie alors accusée de ne pas respecter les [[droits de l'homme]] et la [[Convention de Genève (1951)|Convention de Genève]] sur les [[réfugié]]s, la « Solution du Pacifique » est abandonnée en 2005<ref name="UNHCR"/>. À partir de la fin de l'année [[2003]], Nauru est en [[Cessation de paiements|faillite]] totale et ses habitants se rapprochent du [[seuil de pauvreté]]<ref name="SPC"/>. Les banques saisissent des biens (notamment les matériels d'extraction du phosphate), des propriétés (dont le [[gratte-ciel]] ''[[Nauru House]]'' à [[Melbourne]]) et certaines entreprises cessent de fournir leurs services au pays allant jusqu'à couper les liaisons téléphoniques et satellites avec l'île<ref name="CIS"/>. Des donations australiennes permettent néanmoins à Nauru de faire rentrer un peu d'argent dans les caisses de l'État<ref name="CIS"/>. Fin [[2004]], un changement de majorité au [[Parlement]] permet à [[Ludwig Scotty]] d'effectuer un second mandat<ref name="World Statesmen"/>. Celui-ci annonce alors un changement dans la politique économique et reprend les exportations de phosphate<ref name="France diplomatie">{{fr}} [http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/nauru_586/politique-interieure_44456.html Ministère français des Affaires étrangères - Politique intérieure de Nauru]</ref> bien qu'il ne puisse empêcher de nouvelles saisies dont le dernier avion de la compagnie aérienne [[Air Nauru]]<ref name="de.wikipedia"/>. ==== Problèmes de santé publique ==== [[Image:Nauruan people meeting1.jpg|thumb|Réunion de Nauruans en [[2002]].]] Les conséquences des excès passés des [[Nauruans]] se font actuellement sentir alors même que l'île ne dispose plus des moyens financiers pour y remédier. Le passage en seulement quelques décennies d'une société du [[tiers monde]] pratiquant des activités traditionnelles dans le cadre d'une [[économie de subsistance]] à une [[Consommation|société hyper-consommatrice]] enrichie par les [[royalties]] du [[phosphate]] a conduit les Nauruans à adopter un mode de vie comportant des risques importants pour la [[santé publique]]. Ainsi les mauvaises habitudes alimentaires (importation d'aliments et de boissons industriels<ref name="National Assessment Report"/>) et d'hygiène de vie ([[tabac]] et [[Mode de vie sédentaire|sédentarité]]<ref name="National Assessment Report"/>) suivies d'une baisse des quantités disponibles de nourriture et d'une inactivité (taux élevé de chômage<ref name="National Assessment Report"/>) ont entraîné une hausse des cas de [[diabète de type 2]] (40% de la population ou 66% des personnes de plus de 55 ans<ref name="National Assessment Report"/>{{,}}<ref>{{en}} H. King & M. Rewers, 1993, Diabetes in adults is now a Third World problem. World Health Organization Ad Hoc Diabetes Reporting Group. ''Ethnicity & Disease'' 3:S67-74</ref>, un des plus forts taux au monde), d'[[obésité]]<ref name="National Assessment Report"/> (30% des moins de 25 ans et 50% des personnes âgées, le plus fort taux au monde<ref name="Paradise for Sale"/>), de [[surpoids]] (90% des adultes<ref>{{en}}{{pdf}} [http://www.wpro.who.int/NR/rdonlyres/B924BFA6-A061-43AE-8DCA-0AE82A8F66D2/0/obesityinthepacific.pdf Obesity in the Pacific: too big to ignore], 2002, Secretariat of the Pacific Community [[ISBN]] 982-203-925-5</ref>), d'[[hyperuricémie]]<ref name="National Assessment Report"/>, d'[[hypertension artérielle]]<ref name="National Assessment Report"/>, de maladies du [[Système gastro-intestinal|système digestif]]<ref name="National Assessment Report"/>, de [[cirrhose]]s<ref name="National Assessment Report"/>, de [[cancer]]s<ref name="National Assessment Report"/>, de maladies [[dent]]aires<ref name="National Assessment Report"/>, d'[[Insuffisance rénale chronique|insuffisances rénales]]<ref name="CIS"/> et des [[Cardiopathie|maladies cardiaques]]<ref name="CIS"/>. À cela s'ajoute un fort taux d'[[alcoolisme]] et une forte mortalité liée aux accidents de la route<ref name="CIS"/>. L'[[espérance de vie]] a ainsi diminué à 58 ans pour les hommes et à 65 ans pour les femmes<ref>{{en}} [http://www.who.int/countries/nru/en/index.html Nauru WHO The world health report 2005] URL Accessed 2006-05-02</ref> alors même que la part des jeunes dans la population totale baissait en raison de l'exode vers l'Australie<ref name="CIS"/>. Le {{date|9|octobre|1997}}, Nauru achève la mise en place d'un partenariat avec l'[[Institut international du diabète]]. Ce partenariat stipule que les Nauruans acceptent de se livrer à des [[Examen médical|examens médicaux]] et [[génétique]]s sur une période de vingt ans. En contre-partie, l'État nauruan pourrait toucher des compensations financières en fonction des résultats de l'étude. == Chronologie == Cette [[chronologie]] ne prend en compte que l'histoire postérieure à la découverte de Nauru par les Européens, l'île était peuplée bien avant leur arrivée mais peu d'éléments antérieurs à cette époque sont connus et datables. {{Frise chronologique de Nauru}} == Annexes == === Articles connexes === {|width="100%" cellspacing="0" cellpadding="0" style="background-color: transparent" |width="50%" valign="top"| ; Général * [[Nauru]] * [[Politique de Nauru]] * [[Économie de Nauru]] * [[Nauru Phosphate Corporation]] * [[Affaire relative à certaines terres à phosphate à Nauru]] | &nbsp;&nbsp; | width="50%" valign="top" | ; Histoire * [[Histoire philatélique et postale de Nauru]] * [[Empire colonial allemand]] * [[Empire du Japon]] * [[Empire britannique]] * [[Peuplement de l'Océanie]] |} === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:History of Nauru|s=Catégorie:Nauru}} * {{en}} [http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/asia-pacific/1134774.stm BBC News - Chronologie de Nauru] * {{en}} [http://www.lonelyplanet.com/worldguide/destinations/pacific/nauru/essential?a=culture Lonely Planet - Histoire de Nauru] * {{en}} [http://166.122.164.43/archive/2000/April/04-03-19.htm ''Pacific Magazine'', Hawaï. Histoire de Nauru durant la Seconde guerre mondiale.] * {{en}} Arthur W. Jose, ''Official History of Australia in the War of 1914-1918'' , Volume IX - The Royal Australian Navy: 1914 - 1918, [http://www.awm.gov.au/cms_images/histories/10/chapters/12.pdf Chapter XII – The Royal Australian Naval Brigade], 1928 === Bibliographie === * Bellwood, Peter, ''The Austronesians'', Research School of Pacific and Asian Studies, Australian National University, 1995 * {{Ouvrage|titre=Paradise for Sale, A Parable of Nature|auteurs= Carl N. McDaniel, John M. Gowdy|mois=janvier|année=2000|éditeur=University of California Press|isbn=0520222296|isbn2=978-0520222298|langue=anglais|lien langue={{en}}|pages=239}} * {{Ouvrage|titre=Ocean Island and Nauru - their story|auteur=Albert Fuller Ellis|année=1935|éditeur=Angus and Robertson Limited.|langue=anglais|lien langue={{en}}}} === Notes et références === {{Traduction/Référence|de|Geschichte Naurus|19633939|31 juillet 2006}} {{Traduction/Référence|en|Nauruan Tribal War|84087849|27 octobre 2006}} {{Traduction/Référence|de|Alois Kayser|19285259|23 juillet 2006}} {{Traduction/Référence|de|Philip Delaporte|16578175|12 mai 2006}} {{Références|colonnes=2}} {{Histoire des pays et territoires d'Océanie}} {{Portail|Cliopédia|Nauru}} {{Article de qualité|date=24 mars 2007|oldid=15315882}} [[Catégorie:Histoire de Nauru| Histoire de Nauru]] {{Lien AdQ|no}} {{Lien BA|de}} {{Lien AdQ|ru}} [[de:Geschichte Naurus]] [[en:History of Nauru]] [[es:Historia de Nauru]] [[hu:Nauru történelme]] [[no:Naurus historie]] [[ru:История Науру]] [[sv:Naurus historia]]