Histoire de l'art
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2008-07-24T12:30:03Z
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Restauration des [[Projet:Restauration des ancres brisées|ancres brisées]]
L''''histoire de l'art''' a pour objet l'étude des œuvres dans l'histoire, et du sens qu'elles peuvent prendre. Elle étudie également les conditions de création des artistes, la reconnaissance du fait artistique par un public, ainsi que le contexte spirituel, culturel et social de l'[[art]].
Cette discipline universitaire est fondée sur la recherche, l'actualisation et la transposition de problématiques historiques, scientifiques, autour de phénomènes artistiques et culturels. Ainsi, l'histoire de l'art est spécialisée dans la [[Créativité|''création'' artistique]] et ses divers [[Histoire (discipline)#Champ de l'histoire|dimensions]] et [[Concept#Philosophie|concepts]] : idée (l'[[art]], la [[culture]]), objet (l'[[Œuvre d'art|œuvre]], la [[Connaissance technique|technique]], la [[matière]]), individu (l'[[artiste]], le [[spectateur]]), langage (les [[Analyse du discours|discours]] portés ''dans'' et ''autour de'' l'objet d'art, le [[Média|medium]]), expérience [[poétique]] (qu'est-ce que faire œuvre ?) ou [[imaginaire]] (la [[représentation]]).
On retrouve ces questions face à des [[Collection (activité)|collections]] d'objets et des pratiques depuis l'Antiquité méditerranéenne ([[Pline l'Ancien#L'art|Pline l'Ancien]]<ref>[[Pline l'Ancien]] (I{{e}} siècle), ''Naturalis Historia'', livres XXXIII à XXXVII. Cf. [http://arts.ens-lsh.fr/peintureancienne/entretien/menu1/entretien02.htm A. Rouveret], ''Histoire et imaginaire de la peinture ancienne : {{-s-|V|e}} - {{s-|I|e}} ap. J.-C.'', Rome, Paris, 1989 (''Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome'') ; Adolphe Reinach, ''Textes grecs et latins relatifs à l'histoire de la peinture ancienne : recueil Milliet'', 1921 (nouv. éd. Paris, 1985).</ref>, [[Pausanias le Périégète]]), l'Inde classique (Muni Bharata<ref>On attribue le traité d’art dramatique du II{{e}} siècle ap. J.-C., le ''[[Nâtya-shâstra]]'', au légendaire {{en}} [[:en:Bharata Muni|Bharata]]. Cf. Sylvain Brocquet, ''La théorie du rasa'' ([http://www.armellechoquard.fr/dhvani/rasa.html en ligne])</ref>, [[Abhinavagupta]]), la Chine ancienne (Xie He<ref> [[Xie He]] {{zh}} [[:zh:谢赫 (南朝)|谢赫 (南朝)]] ou Hsieh Ho, Sie Ho (VI{{e}} s.) [[:en:Xie He (artist)|{{en}}]], ''[http://classiques.uqac.ca/classiques/binyon_laurence/C26_intro_peinture_chine_japon/intro_peinture_chine_japon_intro.html Six Canons ou règles de la peinture]'' (绘画六法, Huìhuà Liùfǎ) (éd. par [[Laurence Binyon]] en 1911 dans son ''Introduction à la peinture de la Chine et du Japon'' ; trad. 1968), extrait de ''Catalogue classant les peintres anciens (The Record of the Classification of Old Painters)'' ([[:zh:古画品录|古画品录]], Gǔhuà Pǐnlù) ; voir aussi [[François Cheng]], ''Souffle-esprit : textes théoriques chinois sur l'art pictural'', Paris, 1989, p. 23-24 ; et l'article [[Shitao]].</ref>), l'Islam médiéval ([[Al-Farabi|Abu Nasr al-Farabi]]<ref>[[Al-Farabi|Abu Nasr al-Farabi]] (872-950) {{lang|rtl|ar|أبو نصر محمد الفارابي}}, ''Le grand livre de la musique (Kitab al musiki al-kabir)'' ; cf. l'article d'[http://www.ibe.unesco.org/publications/ThinkersPdf/farabif.pdf ‘Ammar al-Talbi], dans ''Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée'', Unesco, Paris, 1993, p. 387-377.</ref>), jusqu'à la Renaissance ([[Dante Alighieri]], [[Cennino Cennini]], [[Lorenzo Ghiberti]], [[Leone Battista Alberti]], [[Léonard de Vinci]], [[Giorgio Vasari]]) ainsi que, depuis, dans les diverses traditions d'écrits et de propos sur l'art<ref>Voir par exemple ''Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture'' [à partir de 1648], éd. critique intégrale sous la dir. de [[Jacqueline Lichtenstein|J. Lichtenstein]] et [[Christian Michel|Chr. Michel]], ''et al.'', Paris, depuis 2006 [dix tomes en 20 volumes sont prévus] : vol. I {{ISBN|978-2-84056-190-3}} et vol. II {{ISBN|978-2-84056-235-1}}.</ref>, comme la [[critique d'art]], les traités d'artistes, d'[[antiquaire]]s, de [[Récit de voyage|voyageurs]], etc. Mais c'est aux {{s2-|XVIII|e|XIX|e}} ([[Johann Joachim Winckelmann]], [[Karl Friedrich von Rumohr]]<ref>Voir l'[http://www.dictionaryofarthistorians.org/rumohrk.htm article] en {{en}} sur dictionaryofarthistorians et ''[http://books.google.com/books?id=rI4OAAAAQAAJ&dq=inauthor:von+inauthor:Rumohr&lr=&num=100&as_brr=1&hl=fr&source=gbs_summary_s&cad=0 Italienische Forschungen]'', Berlin, 1827 (éd. en 1921 avec introd. de [[Julius von Schlosser|J. von Schlosser]]).</ref>) que l'histoire de l'art prend forme, en parallèle au développement de l'[[archéologie]], des [[bibliothèques]] et des [[musée]]s publics en Occident (dans chaque cadre national naissant<ref name="recht" />), comme une spécialité de la [[philosophie]] et de l'[[Histoire (discipline)|histoire]] complémentaire à l'[[Philologie|étude de textes]], de la [[Théorie de la littérature|littérature]].
== Objet et méthodologies ==
On distingue très sommairement deux approches en histoire de l'art<ref>Voir [[Esthétique#Les nouvelles sciences de l'art|Les nouvelles sciences de l'art]], [[b:Philosophie/Art|La philosophie de l'art]] dans le wikilivre, [[Anthropologie de l'art]], [[Art#Histoire de l'art|Histoire et évolution de l'art]], l'article {{de}} [[:de:Theorie der Kunst|Theorie der Kunst]] ([http://www.google.com/translate?u=http%3A%2F%2Fde.wikipedia.org%2Fwiki%2FTheorie_der_Kunst&langpair=de%7Cfr&hl=fr&ie=UTF8 trad.]) et le chapitre [[:de:Kunst#Geschichte des Kunstbegriffes|Geschichte des Kunstbegriffes]] ([http://www.google.com/translate?u=http%3A%2F%2Fde.wikipedia.org%2Fwiki%2FKunst%23Geschichte_des_Kunstbegriffes&langpair=de%7Cfr&hl=fr&ie=UTF8 trad.]).</ref>, selon leurs objectifs (voir aussi les théories structurelles et individualistes<ref>Nicolas J. Bullot, Roberto Casati, Jérôme Dokic, Pascal Ludwig, ''[http://jeannicod.ccsd.cnrs.fr/action/open_file.php?url=http://jeannicod.ccsd.cnrs.fr/docs/00/05/36/25/PDF/ijn_00000584_00.pdf&docid=53625 Art et cognition : deux théories]'', dans ''Approches cognitives de la création artistique'', Mardaga, 2005, p. 45-48 ([http://jeannicod.ccsd.cnrs.fr/index.php?halsid=46dd6f513d626369da9c472af18413ab&view_this_doc=ijn_00000584&version=1 Institut Jean Nicod]).</ref>, ainsi que l'opposition [[Formalisme|formes]]/[[Sociologie des logiques d'action#La phase de contextualisation|contextes]]<ref>[[Donald Preziosi]], ''Rethinking Art History : Meditations on a Coy Science'', New Haven, London, 1989, p. 157. Voir aussi les référence dans Raphaël Micheli, ''[http://semen.revues.org/document1971.html Contexte et contextualisation en analyse du discours : regard sur les travaux de T. Van Dijk]'' (2007).</ref>, en particulier dans le monde [[:en:Art history#Definition|anglo-saxon]]<ref>En particulier en esthétique analytique, comme par [[Jerrold Levinson]], ''[http://www.erudit.org/revue/philoso/2005/v32/n1/011066ar.html Contextualisme esthétique]'' (2005).</ref>) :
* La plus courante ayant comme fin la mise à jour de [[corpus]] d'œuvres et d'artistes, fondée sur des notions telles que [[Chef-d'œuvre|''chef-d'œuvre'']], ''styles'', ''écoles'', ''mouvements'', ''tendances'' et leurs articulations, leurs interactions avec l'histoire, les évènements politiques et sociaux. Identifier, classer et hiérarchiser est alors parfois considéré comme un fondement méthodologique (cf. [[André Chastel|A. Chastel]]). Mais dans certains cas cette approche est qualifiée (ironiquement) d'''attributionniste''<ref>Nathalie Heinich, « [http://terrain.revues.org/document2673.html Art contemporain et fabrication de l’inauthentique] », Terrain, Numéro 33 - Authentique ? (septembre 1999) , [En ligne], mis en ligne le 9 mars 2007.</ref> pour son goût des [[biographie]]s narratives et des catalogues ou [[monographie]]s d'artistes.
* L'autre approche s'interroge aussi sur son propre ''discours sur l'art'', sur la ''[[théorie de l'art]]''<ref name="Lichtenstein">J. Lichtenstein (dir.) avec J.-Fr. Groulier, N. Laneyrie-Dagen, D. Riout, ''La peinture'', Paris, Larousse, 1995 (''Textes essentiels'') {{ISBN|2-03-741027-1}}. En dernier lieu voir aussi A. D'Alleva, ''Méthodes & théories de l'histoire de l'art'' [''Methods & theories of art history''], A. Cirier (trad.), Paris, Thalia éd., 2006 (''Initiation à l'art'') {{ISBN|2-35278-006-3}}.</ref> ou sur les ''frontières de l'art''<ref>[[Nathalie Heinich|N. Heinich]], ''La sociologie de l'art'', Paris, La Découverte, nouv. éd. 2004 (''Repères'', 328), p. 92 {{ISBN|2-7071-4331-6}}.</ref> – plus proche des [[Esthétique#Science de l'art : Kunstwissenschaft|sciences de l'art]]<ref>Voir, entre autre, les ''Kunstwissenschaft'' et ''Kunstgeschichte'' [[:de:Kunstgeschichte|allemandes]], la ''Kunstforschung'' (la [[Recherche scientifique|recherche]] en art), mais [http://robert.bvdep.com/public/vep/Pages_HTML/ESTHETIQUE.HTM aussi] la philosophie de l'art, la philosophie du beau, la théorie du goût, la théorie de l'art ou théorie des beaux-arts, la théorie ou science ou critique du beau, la théorie ou science de l'art, le ''criticism'' et ''critic of art'', la ''Wissenschaft vom Schönen'', la ''Kunstlehre'', la ''Kunstkritik'' (etc.) et enfin les autres [[Histoire de l'art#L'histoire de l'art considérée comme une science ?|approches]] de l'art par les sciences humaines et sociales.</ref>, est elle aussi initiée autour de {{de}} [[:de:Kunstgeschichte#Die Entstehung der Kunstgeschichte als Wissenschaft|Berlin et Vienne]]<ref name="schlosser">[[Julius von Schlosser|J. von Schlosser]] [[:de:Wiener Schule der Kunstgeschichte|{{de}}]], ''La littérature artistique : manuel des sources de l'histoire de l'art moderne'', Paris, 1996 (trad. d'après la 1re éd. allemande, 1924, et les éd. italiennes d'[[Otto Kurz|O. Kurz]], 1956-1964) {{ISBN|2-08-012602-4}}.</ref> au {{XIXe siècle}}<ref>É. Décultot, ''Histoire croisée du discours sur l’art: enquête sur la genèse franco-allemande d’une discipline'', dans ''Écrire l’histoire de l’art. France-Allemagne, 1750-1920'', Paris, janvier 2000 (''Revue germanique internationale'', 13).</ref>. Aujourd'hui, certains parlent d'histoire de l'art critique (cf. [[Françoise Bardon|Fr. Bardon]], M. Podro<ref>[[Michael Podro]], ''Les Historiens d'art'', Paris, 1990 {{ISBN|2-8522-6040-9}} ; trad. de ''The critical historians of art'', 1982.</ref>) ou d'histoire de l'art comparée (cf. [[Christian Michel|Chr. Michel]]<ref>Voir Christian Michel, ''Les théories et les pratiques de l'imitation en peinture peuvent-elles fonder aujour'hui la méthode comparative en histoire de l'art ?'', dans ''L'histoire de l'art et le comparatisme : les horizons du détour [Colloque de 2005]'', sous la dir. de [[Marc Bayard]] avec [[Nadeige Laneyrie-Dagen]], Paris, Rome, 2007 {{ISBN|978-2-7572-0084-1}}.</ref>) voire d'histoire de l’art philosophante (R. Pouivet<ref>Roger Pouivet, [http://www.r-f-e.net/archivesactualites04.php Ressources] : The Routledge Companion to Aesthetics et The Oxford Handbook of Aesthetics, dans ''RFE.</ref>).
On peut présenter son [[Philosophie#Définir la philosophie ?|domaine d'application]] comme tout ce qui relève de l'œuvre [[poétique|''poétique'']] (au [[Art#La philosophie de l'art|sens large]], qui provoque un [[écart esthétique]]) et de son contexte [[culture]]l et [[Spiritualité|spirituel]], depuis ses conditions de [[Discuter:Condition sociale de l'artiste|production]] par son [[auteur]], de présentation et de diffusion, jusqu'à sa [[perception]] variable dans le temps par un [[Spectateur|public]] reconnaissant – ou non – un caractère artistique à l'objet<ref>Voir [[Hans Robert Jauss]], ''[http://home.ican.net/~galandor/littera/syn_jau1.htm Pour une esthétique de la réception]'', Paris, 1978, p. 81 et s. ; réimpr. 1996 {{ISBN|2-07-072014-4}} ; trad. de ''Geschichte der Kunst und Historie'' extrait de ''[[:de:Literaturgeschichte als Provokation der Literaturwissenschaft|Literaturgeschichte als Provokation der Literaturwissenschaft]]'', Konstanz, 1967 (nombr. rééd.).</ref>, ou à l'[[Acte/Puissance|acte]] de l'artiste, et à sa [[représentation]]. La mise en œuvre d'une histoire de l'art fait donc appel simultanément à différents savoirs et expériences, et il est plus simple de souligner ce qu'elle n'est pas censée être (un jugement sur l'art, un catalogue de collection, une lecture exhaustive de l'œuvre<ref>J.-L. Chalumeau, ''La lecture de l'art'', Paris, Klincksieck, 2002 {{ISBN|2-252-03374-6}} ; le texte est plus développé dans la version de 1981/1991 {{ISBN|2-85108-715-0}}.</ref>, un parti pris [[idéalisme|idéaliste]]<ref name="bardon">[[Françoise Bardon|Fr. Bardon]], ''Le concert champêtre. Vol. 1, Un défi à l'histoire de l'art'', Paris, E. C. éditions, 1995, p. 168 {{ISBN|2-911105-01-X}} ; en cours de rééd.</ref>, etc.), que de définir ce qu'elle est parfois (un [[Philosophie#Caractéristiques de la méthode de la philosophie|travail critique]], une [[Herméneutique|interprétation]], une [[épistémologie]] – un discours sur la connaissance), mais cela toujours avec une certaine [[wikt:érudition|érudition]] (un « savoir approfondi »).
Quatre étapes du travail de l'historien de l'art face à un objet peuvent rapidement être mises en valeur :
* la description, l'analyse formelle, structurale, [[Iconographie|iconographique]], [[Iconologie|iconologique]] de l'œuvre et de ses [[Linguistique#Linguistique contextuelle|contextes]] ;
* son analyse matérielle, technologique ou physique (en laboratoire pour la datation, etc.) ;
* l'étude des sources historiques autour de la production de l'œuvre (contrat, projet, etc.) ;
* et autour de sa perception (commentaires, critiques, interviews, etc.), soit la connaissance des sources documentaires ''[[Julius von Schlosser|secondaires]]''.
==L'histoire de l'art considérée comme une [[Histoire (discipline)#L'histoire comme science ?|science]] ?==
Du fait que de nombreux contributeurs à l'histoire de l'art<ref>Voir aussi, en complément de l'historiographie {{de}} [[:de:Kunstgeschichte|allemande]] et {{it}} [[:it:Storia dell'arte|italienne]], les débats sur le [[Tournant linguistique]], les [[Gender Studies|gender]] & les {{en}} [[:en:Cultural studies#Critical views|cultural studies]] et sur l'[[:en:Art history|art history]] dans le monde anglo-saxon.</ref> ne se sont pas qualifiés ni situés comme historiens de l'art<ref name="Flon">Voir les auteurs, et leurs spécialités (ainsi que les bibliographies), du résumé encyclopédique ''Le monde de l'art'', sous la dir. de [[Christine Flon]], Paris, [[Encyclopaedia universalis]], 2004 {{ISBN|2-85229-752-3}} ; 1re éd. en 1993 sous le titre ''Le grand atlas de l'art''.</ref> (voire hors du champ de la science), elle est parfois présentée comme une science [[Transdisciplinarité|transdisciplinaire]] ou multidisciplinaire<ref>Voir, par exemple, Yannis Delmas, ''[http://www.delmas-rigoutsos.nom.fr/documents/YDelmas-intro_epistemologie.html#id2498479 Transfert, disciplinarité et continuité]'', dans son ''Introduction à l'épistémologie'', Poitiers, 2004.</ref>. Mais on discute aussi beaucoup de sa place dans les [[sciences humaines]] (cf D. Arasse) et [[Sciences sociales|sociales]] (est-ce une science appliquée aux musées ? quel est l'autonomie de la discipline ? par exemple).
On constate ainsi que l'histoire de l'art s'approprie de nombreuses [[épistémologie|méthodologies]] et perspectives scientifiques comme celles [[Phénoménologie#Définition et méthode|phénoménologique]] ([[Maurice Merleau-Ponty]], etc.), [[Psychologie de l'art|psychologique]] (René Huyghe, etc.) et [[Influence de la psychanalyse#Psychanalyse et art|psychanalytique]] (Meyer Schapiro, etc.), [[Sociologie de l'art|sociologique]] (Arnold Hauser, [[Pierre Francastel]], [[Howard Becker]]), [[Structuralisme|structuraliste]] (Aby Warburg, [[Erwin Panofsky]], Hubert Damisch, Pierre Daix), [[Marxisme|marxiste]] (Michael Baxandall, Françoise Bardon, etc.), formaliste et [[sémiologie|sémiologique]] (Heinrich Wölffin, [[Roland Barthes]], [[Umberto Eco]]), [[:Catégorie:Pensée postmoderne en France|postmoderniste]] (Achille Bonito-Oliva, [[Jean-François Lyotard]], [[Jacques Derrida]]).
De plus, il serait fastidieux de citer toutes les disciplines auxquelles font appel les historiens de l'art, de l'[[histoire culturelle]], [[Histoire sociale|sociale]], à l'[[anthropologie de l'art]] ou [[Anthropologie visuelle|culturelle]] en passant par l'[[esthétique]], la [[linguistique]], l'[[économie de la culture]], la [[théorie de la littérature]], la [[communication#Modèles de communication|communication]] ou la [[médiologie]], et des diverses [http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/02/Hist.html études comparées], conséquences des nouvelles questions [[épistémologie|épistémologiques]] [[Théorie des sciences humaines|contemporaines]].
==Conditions de son enseignement==
<!-- ajouter les autres pays au fur et à mesure des contributeurs compétents -->
En dehors de l'Allemagne et de l'Italie où pour des raisons historiques elle reste une matière bien intégré au cursus universitaire, voire scolaire, on remarque que l'histoire de art continue d'être considérée comme un domaine marginal ou mineur en dépit de sa relative bonne image dans le public. De son coté la discipline est particulièrement subdivisée en sous-spécialités très hétérogènes (périodes historiques, aires culturelles, traditions méthodologiques, affinités institutionnelles, etc.), entre lesquelles les rapports sont parfois tendu et l'unité fragile (cf. [[Hans Belting#L'histoire de l'art est-elle finie ?|H. Belting]]).
En France, selon le président de l'Université Paris IV-Sorbonne (France culture, [http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=51038 23 mars 2007]), le taux d'échec aux examens des étudiants en première année d'histoire de l'art et archéologie est de 70 % (mais 45 % sur le site de [http://lyceens-votreavenir.univ-paris1.fr/spip.php?article65 Paris I]). Le cursus est régulièrement pris en exemple des dysfonctionnements de l'université (décalage entre les objectifs des étudiants au moment de leur première inscription et la réalité des enseignements, débouchés professionnels et formation permanente, encadrement et moyens des départements<ref>[André Chastel], ''[http://www.persee.fr/showPage.do?urn=rvart_0035-1326_1996_num_114_1_348287 L'histoire de l'art à l'Université : d'aujourd'hui à demain]'', Revue de l'art, 114, 1996.</ref>, cohérence des contenus et refus de l’[[interdisciplinarité]], recrutement des enseignants, évaporation des doctorants, etc.).
== Histoire de l'histoire de l'art ==
{{...}}
{{Article détaillé|Histoire de l'histoire}}
Schématiquement, l'histoire de l'art telle qu'on l'a conçue de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] - depuis [[Giorgio Vasari]] et sa ''Vie des Artistes célèbres'' (''[[Le Vite]]''), en passant par le {{XVIIIe siècle}} de [[Johann Joachim Winckelmann]] jusqu'au {{XIXe siècle}} [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|hégelien]] - est l'histoire d'un progrès de l'art.
L'art est supposé passer d'un stade archaïque à un stade classique puis tomber en décadence.
L'art grec et romain sont présentés en exemple de cette courbe de développement.
Pour l'art grec, la notion d'art était différente de celle qui est présente dans la [[civilisation occidentale]]. En effet, en grec, le mot « art » se disait ''tekhné'', la [[technique]]. Les Grecs ne faisaient ainsi aucune différence entre l'[[artisan]] et l'[[artiste]] ; seul le « faire » semblait avoir son importance.<br/>
La période archaïque correspond à l'art minoen, mycénien et cycladique ; la période classique à l'apogée de la création attique (le Parthénon à [[Athènes]] contemporain des sculptures de [[Phidias]] du théâtre d'[[Aristophane]] et des philosophes [[Platon]], [[Socrate]]…) ; s'ensuit la décadence de la république athénienne et celle concomitante de l'art hellénistique jusqu'à l'invasion romaine.
Pour l'art romain, la période archaïque est celle de l'art fruste et austère de la République ; l'art classique correspond à l'apogée de l'Empire ; l'art du Bas-empire (en particulier paléo-chrétien) aux formes simplifiées sera perçu comme une décadence sous les coups de boutoir des invasions barbares.
Le tournant de cette perception a lieu avec la publication, en [[1901]], à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], de l'ouvrage d'[[Aloïs Riegl]], L'art du Bas-Empire romain qui montre que la création artistique qui accompagne la chute de l'Empire romain, ne doit pas être interprétée comme décadence mais comme changement de norme et naissance d'un nouveau paradigme. On notera la concordance entre la publication de cet ouvrage théorique et la pratique artistique de la [[Sezessionstil|Sécession viennoise]] qui s'affranchit alors des canons des Beaux-Arts, quelques années plus tard [[Kandinsky]] et [[Kupka]] créent les premières œuvres abstraites et [[Picasso]] et [[Georges Braque|Braque]] le cubisme ; comme pour donner raison à Riegl…
À partir de là, l'histoire de l'art (jusque là prisonnière du paradigme de la Renaissance : faire « revivre » l'apogée des arts antiques et expliquer quelles sont les conditions esthétiques – mais aussi politiques, économiques – de la création d'un art « classique ») reconnaît la pluralité des normes stylistiques simultanées (d'où aussi, étant donné l'effondrement d'un effort dogmatique et normatif, la multiplication des courants artistiques) et s'attache à constater, répertorier, comparer, expliquer les arts plutôt que l'art.
<small>voir plutôt (ces paragraphes sont à réécrire) :</small><br/>
<small>* [[Julius von Schlosser|J. von Schlosser]] [[:de:Wiener Schule der Kunstgeschichte|{{de}}]], ''La littérature artistique : manuel des sources de l'histoire de l'art moderne'', Paris, 1984 ; réimpr. 1996 {{ISBN|2-08-012602-4}} ; trad. d'après la 1re éd. en all. de 1924, et les éd. en ital. d'[[Otto Kurz|O. Kurz]] de 1956 et 1964. <br />* [[Arnold Hauser|A. Hauser]] [http://www.dictionaryofarthistorians.org/hausera.htm {{en}}] [[:de:Arnold Hauser|{{de}}]], ''Philosophie der Kunstgeschichte'', Munich, 1958 ; trad. angl. ''The philosophy of art history'', Evanston, 1985 {{ISBN|0810106728}}.<br/>* [[Germain Bazin|G. Bazin]] [http://www.dictionaryofarthistorians.org/bazing.htm {{en}}], ''Histoire de l'histoire de l'art : de Vasari à nos jours'', Paris, 1986 {{ISBN|2-226-02787-4}}.<br />* ''Kunstgeschichte : eine Einführung'' [Histoire de l'art : une introduction], sous la dir. de [[Hans Belting|H. Belting]], [[Heinrich Dilly|H. Dilly]], [[Wolfgang Kemp|W. Kemp]], [[Willibald Sauerländer|W. Sauerländer]] et [[Martin Warnke|M. Warnke]], 1986 ; 7{{e}} éd. rev. et corr., Berlin, 2008 {{ISBN|978-3-496-01387-7}}.<br />* ''Funkkolleg Kunst : eine Geschichte der Kunst im Wandel ihrer Funktionen'', sous la dir. de [[Werner Busch|W. Busch]] [[:de:Werner Busch|{{de}}]], Munich, Zürich, 1987, 2 vol. (''Serie Piper'', 735-736) {{ISBN|3492107354}}, nouv. éd. 1997 ; suivit de ''Moderne Kunst : das Funkkolleg zum Verständnis der Gegenwartskunst'', sous la dir. de [[Monika Wagner|M. Wagner]] [http://www.uni-hamburg.de/Kunstgeschichte/Personal/wagner.html {{de}}], Hamburg, 1991, 2 vol. (''Rowolts Enzyklopädie'') {{ISBN|3499555166|3499555174}}. <br />* [[Francis Haskell|Fr. Haskell]] [http://www.dictionaryofarthistorians.org/haskellf.htm {{en}}], ''L'historien et les images'', Paris, 1995 {{ISBN|2-07-073355-6}} ; trad. d'après ''History and its images : art and representation of the past'', 1993 {{ISBN|0-300-05949-3}}.<br />* [[Françoise Bardon|Fr. Bardon]], ''Quelle histoire de l'art ?'', dans ''Le concert champêtre. Vol. 1, Un défi à l'histoire de l'art'', Paris, 1995, p. 167-212 {{ISBN|2-911105-01-X}}.<br />* [[Gianni Carlo Sciolla|G. C. Sciolla]], ''La critica d'arte del Novecento'', Turin, 1995 ; repr. 2006 {{ISBN|88-600-8056-8}}.<br />* ''Histoire de l'histoire de l'art'', sous la dir. d'[[Edouard Pommier|Ed. Pommier]], Paris, 1995-1997, 2 vol. (''Conférences et colloques du Louvre'') {{ISBN|2-252-00319-7|2-252-03142-5}}.</br>* [[Hans Belting|H. Belting]], ''[http://www.canal-u.tv/index.php/canalu/producteurs/universite_de_tous_les_savoirs/dossier_programmes/les_conferences_de_l_annee_2000/deuxieme_etape_de_reflexion_et_de_critique_y_a_t_il_encore_des_sciences_humaines/l_histoire_de_l_art_au_tournant/ L'histoire de l'art au tournant]'' [conférence du 7 avril 2000 à l'UTLS], Paris, 2001.<br />* ''Sur l’art et les moyens de son expérience'', entretiens réunis par [[Christophe Domino|Chr. Domino]], Paris, 2005 (''Les Nouveaux commanditaires. Réflexions croisées'') ([http://www.nouveauxcommanditaires.com/nav.php?Langue=fra&pages=concept/default.php&i=fr&css=concept-fra&home=logo-hfr.gif&naviguer=Pour%20naviguer en ligne]).</small><br />
{{Article détaillé|Liste d'historiens et de théoriciens de l'art}}
== Histoire de l'art et classification des arts ==
En conséquence des divergences<ref>Voir les catégories [[:Catégorie:Art|Art]] et [[:Catégorie:Artiste|Artiste]], l'article [[Art#Mouvements artistiques|Art]] et le portail des [[Portail:Arts|arts]].</ref> sur la définition de l'art<ref>Voir sur le site WordNet (princeton.edu) le terme [http://wordnet.princeton.edu/perl/webwn?s=art&sub=Search+WordNet&o2=&o0=1&o7=&o5=&o1=1&o6=&o4=&o3=&h=0 art].</ref>, aux difficultés à l'aborder dans sa globalité<ref>[[Carlo Ginzburg]] et [[Enrico Castelnuovo]], ''Centro e periferia'', dans ''Storia dell’arte italiana, I Parte'', Turin, Einaudi, 1979, p. 283-352 ; trad. fr. ''[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/issue/arss_0335-5322_1981_num_40_1 Domination symbolique et géographie artistique dans l’histoire de l’art italien]''. Voir aussi [[Dario Gamboni]], ''La géographie artistique'', Disentis, Desertina, 1987 (''Ars helvetica : arts et culture visuels en Suisse'', vol. I) et sa [http://www.unige.ch/lettres/armus/istar/files/historiographie.pdf bibliogr.] en 2005.</ref>, et d'une méconnaissance des spécificités méthodologique de la discipline histoire de l'art (observatrice de phénomènes historiques, et à l'image de ses présupposés), les querelles sur la [[classification des arts]] (ou en [[:en:Classificatory disputes about art|{{en}}]]) et les catégories artistiques sont une "figure imposée"<ref> Voir, en priorité à ce sujet, le texte de J. Lichtenstein, ''Le parallèle des arts'', dans ''La peinture'', op.cit., p. 385-388 ; ou bien Ead., [http://robert.bvdep.com/public/vep/Pages_HTML/$COMPARAISON2.HTM La comparaison des arts], 2004.</ref> de l'histoire de l'art et de l'[[esthétique]] (tel la querelle des [[Querelle des Anciens et des Modernes#Prolongements|Anciens et des Modernes]] en littérature).
==== Contre quoi ====
Les termes alors retenus nous renseignent au moins autant sur ceux qui les énoncent (quand ? où ? dans quel perspective ? contexte ?) que sur les œuvres qu'ils sont censés regrouper ou décrire. En plus de proposer une nouvelle grille généalogique de l'art, ils se définissent couramment « contre » (un autre mouvement, une école, etc.) ou par l'exclusion (hors du champ de l'art, d'une pratique). Il est remarquable que leurs significations sont extrêmement variable dans le temps, et sont passées de négatif à positif de nombreuses fois ([[baroque#Naissance du concept de baroque|baroque]], [[impressionnisme#Historique|impressionnisme]], etc.).
==== Arts visuels ====
Ces dernières années certains réduisent l'histoire de l'art à l'histoire de l'[[art visuel]] surtout pour la distinguer de la [[musicologie]], de l'étude du [[spectacle vivant]] (théâtre, danse, cirque, etc.) ou de la [[littérature]] (voire de l'[[architecture]]), bien qu'en parallèle d'autres l'associent au champ très large du [[Patrimoine (culture)|patrimoine]] [[Culture#Culture et art|culturel]]. Effectivement, dans certains contextes scientifiques (en histoire et en linguistique particulièrement), il est habituel d'isoler la culture visuelle de la culture orale ou écrite pour en étudier les spécificités (les ''[[:Catégorie:Source historique|sources]] non écrites'' et le ''[[Philosophie du langage|langage]] non verbal''). Ainsi on peut préférer le terme image (en référence à la relation de [[métaphore]] entre [[raison]] et [[imaginaire]]) pour éviter l'ambiguïté des termes art ou œuvre, considérés comme qualitatifs. Mais il ne faut pas confondre l'image perçue par l'œil avec la [[représentation]] que l'on se fait d'une œuvre, souligné par le subtil ''La pittura è cosa mentale'' (La peinture est « chose mentale », un [[Signe linguistique|signe]]<ref>Marc Le Bot, ''Margelles du sens ou les musées de Marcel Duchamp'', dans ''Marcel Duchamp'', Aix-en-Provence, 1974, p. 12 (''L’arc'', n° 50).</ref> ? une expérience intime ?) attribué à [[Leonardo da Vinci]]<ref>A ce propos, voir par exemple son ''Trattato della pittura'', ch. 27 sq. (cf. [[Daniel Arasse|D. Arasse]], ''Léonard de Vinci : le rythme du monde'', Hazan, 1997-2003) ; mais il semble que l'on trouve aussi cette expression dans [[Leon Battista Alberti]], ''De Re Aedificatoria'' (cf. [[Roland Recht|R. Recht]], dans ''Le Monde de l'art'', dir. Chr. Flon, Paris, 2004, p. 10).</ref>. Enfin l'expérience esthétique fait appel à plusieurs sens simultanément et rares sont les pratiques artistiques qui se développent sans interactions avec d'autres.
==== Arts plastiques ====
{{Article détaillé|arts plastiques}}
Dans le monde francophone, il en est de même de la triade classique (figée à la fin du {{s-|XIX|e}}) [[Beaux-Arts (disciplines)|beaux-arts]] / [[arts décoratifs]] / [[arts industriels]], reformulée à partir des années 1960 en [[arts plastiques]] / [[architecture]] et [[architecture d'intérieur]] / [[arts appliqués]] et [[design]]<ref>Voir [[Écoles d'art en France]].</ref>, conséquence de traditions institutionnelles<ref>Voir la petite dernière, l'[[Éducation artistique et culturelle en France|éducation artistique et culturelle]].</ref>, commerciales ou industrielles, plutôt que frontière (du à l'expérience de l'artiste, à son statut d'[[wikt:auteur|auteur]], aux fonctions de l'œuvre, à sa technologie ou à son public) entre production [[artiste|artistique]] et [[artisan]]ale. Plusieurs mouvements nous font remarquer l'arbitraire de ces limites, comme, par exemple, le mouvement [[Arts & Crafts]] britannique, l'[[Art nouveau]] français ou le [[Bauhaus]] allemand, ainsi que le [[pop art]], le [[kitch]], etc.
Pour ce qui est du fondement historique de l'adjectif plastique, certains<ref>voir J.-R. Gaborit, in ''Encyclopaedia universalis'', ISBN 2-85229-887-2. Alain Rey, Marianne Tomi, Tristan Hordé, ''et. al.'', ''Dictionnaire historique de la langue française'', Paris, Dictionnaires le Robert, 2006, ISBN 2-84902-236-5.</ref> remarquent qu'à la Renaissance italienne, ''l'[[arti|arte]] del designo'' (les arts du [[wikt:dessein|''dessein'']]) regroupaient les arts du volume (modelage, sculpture, architecture) et ceux de la surface (dessin, peinture, gravure). On retrouve respectivement aujourd'hui cette opposition dans les expressions « arts plastiques » et « arts graphiques ». Le point commun de ces pratiques manuelles, mais sans exclusivité, serait alors l'action sur la matière, leur caractère évocateur.
L'expression correspond, surtout depuis [[Josef Beuys]] et le succès du terme [[plasticien]], à une « façon d'être un [[artiste]] » et opportunément « d'éviter l'assignation à des catégories d'activités artistiques dépassées par la pratique » selon Nathalie Heinich<ref>[[Nathalie Heinich]], ''Être artiste : les transformations du statut des peintres et des sculpteurs'', Paris, 1996, p. 72 ; repr. 2005 (''50 questions'') {{ISBN|2-252-03532-3}}.</ref>.
==== Débats en France ====
Signalons par ailleurs que le débat actuel, en France, sur les arts visuels (ainsi que celui sur l'histoire ''des'' arts, en rapport avec les historiens ''d'art'') succédant à celui plus ancien sur les arts plastiques, est aussi lié aux réformes de l'éducation artistique<ref>P. J. Galdin, [http://www.ac-nantes.fr:8080/peda/disc/arts/artsplastiques/textes_articles/des_ap_aux_av/sommaire.htm ''Des arts plastiques aux arts visuels : les mutations à venir''], Nantes, site ''InSitu'', 2001. V. Maestracci (dir.), ''Dossier : L'éducation artistique'', dans [http://www.ciep.fr/ries/ries42b.php ''Revue internationale d'éducation Sèvres''], 42, Sèvres, Centre international d’études pédagogiques, 2006. [http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/fevrier2006.htm ''Évaluation de l'éducation artistique et culturelle''] [dossier], dans ''La lettre d'information. VST'', n° 15, Paris, INRP, février 2006.</ref>, objet de nombreux corporatismes, amplifié dans un contexte de réduction des effectifs<ref>Gisèle Grammare, ''[http://www.sauvonslesartsplastiques.fr/spip.php?article2 Lettre ouverte aux Ministres]'', Université de Paris 1, le 15 mars 2008 ; et aussi Christophe Cirendin, ''[http://www.sauvonslesartsplastiques.fr/spip.php?article23 À propos des rapports Gross et Pochard et de la liberté de s’exprimer à leur sujet...]'', Valbonne Sophia-Antipolis, mars 2008.</ref> et des moyens par l'opposition entres deux ou trois ministères<ref>[http://www.latribunedelart.com/Nouvelles_breves/Breves_2007/8_07/Mission_Education_746.htm L'enseignement de l'Histoire de l'art à l'école n'est pas pour demain], latribunedelart, 24/8/07 ; François Deschamps, ''[http://www.territorial.fr/TPL_CODE/TPL_NWL_ART_FICHE/PAR_TPL_IDENTIFIANT/11552/863-lettre-culture.htm Le rapport d'Eric Gross sur l'éducation artistique et culturelle : le début d'une vraie politique, ou la forêt qui cache l'arbre ?]'' (29/12/2007); la lettre d'information ''[http://www.artsculture.education.fr/actualite/default.asp?kill=1 Les arts à l'école]'' du Cndp, en particulier la [http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/conferen/albanel/educ300108.htm synthèse].</ref> ([[Ministère de la Culture (France)#L'élargissement du champ culturel|culture]], [[Ministère de l'Éducation nationale#Du Ministère de l'Instruction publique au Ministère de l'Éducation nationale|éducation]] et [[Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (France)|recherche]]).
==== Conclusion ====
Bien qu'imprécise<ref>Voir aussi les articles {{de}} [[:de:Bildende Kunst|Bildende Kunst]], {{it}} [[:it:Beni culturali|Beni culturali]], {{en}} [[:en:Fine art|Fine art]], [[:en:Classificatory disputes about art|Classificatory disputes about art]] ou [[:en:Hierarchy of genres|Hierarchy of genres]] et en dernier lieu {{fr}} [[Classification des arts]].</ref> ou critiquable (et faisant l'économie des questions du statut de l'œuvre et de l'artiste), il faut noter cependant que ces terminologies sont significatives des enjeux contemporains, de la vitalité des lieux de créations et de réflexions artistiques actuels, au delà du morcellement ou de l'appropriation des approches (et de l'[[:Catégorie:Enseignement des arts|enseignement]]) de l'art. Mais elles n'impliquent pas, en soi, un rétrécissement du champ d'étude de la discipline histoire de l'art.
=== Classement géo-culturel et chronologique ===
[[Image:Beethovenfries.jpg|thumb|right|500px|[[Klimt]] : ''tableau tiré des frises Beethoven dans la Galerie Secession de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] - 1902''. L'interprétation du [[Symbolisme (art)|symbolisme]] de cette œuvre implique une étude de son [[iconographie]] et de ses aspects matériels.]]
Le découpage chronologique (en relation avec les aires géographiques et culturelles<ref>Cf. Paul Claval, ''[http://membres.lycos.fr/aphgcaen/claval.htm Des aires culturelles aux réseaux culturels]'', Caen, 1999.</ref>) pose les mêmes problèmes de pertinence qu'aux [[Histoire (périodes)|historiens]] (voir les remarques au début des articles suivants) : [[Préhistoire]] et [[Protohistoire]], [[Antiquité]] et [[Antiquité tardive]], [[Moyen Âge]], [[Époque moderne]], [[Époque contemporaine]]. Et il est significatif que les grands ensembles non occidentaux restent relativement sous représentés ou traités à part dans les ''histoires générales de l'art'', en particulier les arts dits ''[[arts premiers|premiers]]''<ref>Voir le catalogue de l'exposition organisée par [[Jean-Hubert Martin]], ''Magiciens de la terre'', Paris, Centre Georges Pompidou, 1989 {{ISBN|2-85850-498-9}}.</ref> (l'[[Art africain|art d'Afrique]], d'[[Océanie]], de l'[[Arctique]], des [[Amérique]]s), l'art de l'[[:Catégorie:Art asiatique|Asie]] (d'[[Asie centrale]], de l'[[Inde#Culture|Inde]], de l'[[Asie du Sud-Est]], de [[Culture chinoise|Chine]], et du [[Culture japonaise|Japon]]) et de la civilisation [[arts d'Islam|musulmane]] ou du [[Proche-Orient]].
Remarquons qu'entre autres imprécisions, il faut pour l'''art moderne'' distinguer le temps qui correspond à l'[[époque moderne]] des historiens (entre le Moyen Âge et le {{s-|XIX|e}}) et les œuvres qui ont participé aux idées de [[Modernité#Origine du terme|''modernité'']]<ref>Jacques Morizot, ''[http://www.r-f-e.net/articles/notionmoderneoeuvre.pdf Hans Belting, la notion moderne de l'oeuvre]'', Revue Francophone d'Esthétique.</ref> et d'[[Art moderne#La notion d'« avant-garde »|''avant-garde'']] dans l'art (depuis le milieu du {{s-|XIX|e}}, ou le début du XX{{e}}) plutôt associées à la période contemporaine en histoire. Effectivement on considère habituellement que l'[[art contemporain]] recouvre tout l'art ''[[Liste d'artistes en art contemporain|actuel]]'' pour un groupe d'individu (évidemment avec des restrictions très variables sur ce qui est reconnu comme [[Liste des créateurs d'art actuel|actuel]]<ref>X. Girard, ''[http://www.lapenseedemidi.org/revues/revue16/rubriques/girard2.pdf Chronique : Marc Jimenez, La querelle de l'art contemporain, et Jean Philippe Domecq, Artistes sans art ?]'', dans ''[http://www.lapenseedemidi.org/revues/revue16/sommaire.html La pensée de midi]. Dossier : Fin (s) de la politique culturelle ?'', 16, Marseille, 2005 ; Arles, Actes sud, 2005 {{ISBN|2-7427-5933-6}}.</ref>, vivant, nouveau ou à la mode) mais aussi l'art qui a des conséquences directes sur l'art actuel (dans le cas des œuvres de [[Marcel Duchamp]], par exemple).
Ces diverses difficultés posent en plus la question de l'[[Civilisation universelle|universalité]] de l'art (comment comparer ce qui est comparable ? Peut-on l'appréhender dans une seule « histoire » ?). En ce sens l'approche [[Synchronie et diachronie|synchronique et diachronique]] des œuvres (« à un moment précis » et « dans ses évolutions ») permet aussi d'aborder les langages de l'art hors de limites chronologiques et géographiques perçues comme arbitraires.
<small>Voir en premier lieu le portail de l'[[Portail:Histoire de l'art|Histoire de l'art]], et parmi les nombreuses publications<ref name="recht" /><ref name="Flon" /> comme :<br />* La collection ''Manuels de l'École du Louvre'', Paris, depuis 1995 (5 vol. à ce jour) {{ISSN|1245-2467}}.<br />* ''Histoire visuelle de l'art'', sous la dir. de [[Claude Frontisi|Cl. Frontisi]], Paris, 2001 ; nouv. éd. 2005 {{ISBN|2-03-509314-7}} [http://www.soyousee.com/_ressources/hva.pdf extraits].</small>
{{boite déroulante|titre=Cliquez sur dérouler pour voir un exemple de classement géo-culturelle et chronologique|contenu=
* L'[[art préhistorique]]
* Les [[arts premiers]]
** [[Art africain|art d'Afrique]]
** art d'[[Océanie]]
** [[Art inuit|art arctique]]
** art des [[Histoire de l'Amérique#Avant 1492 : histoire précolombienne|Amérique]]s
* L'art de l'[[:Catégorie:Art asiatique|Asie]]
** art d'[[Asie centrale]]
** art de l'[[Inde#Culture|Inde]]
** art de l'[[Asie du Sud-Est]]
** [[Culture chinoise|art de Chine]]
** [[Culture japonaise|art du Japon]]
* L'[[:Catégorie:Art antique|Antiquité]] occidentale et moyen-orientale
** art mésopotamien ([[Assyrie|Assur]], [[Sumer]], [[Babylone]])
** [[art égyptien]]
** [[art grec]]
** [[art romain]]
** [[art paléochrétien]]
** [[art copte]]
* L'[[art médiéval]] ''méditerranéen''
** [[Art arménien]]
** [[art byzantin]]
** [[arts d'Islam]]
** [[art pré-roman]] et [[art roman|roman]]
** [[art gothique]]
* L'art des temps modernes en Europe occidentale
** la [[Renaissance artistique|Renaissance]]
** le [[baroque]] et le [[art classique|classicisme]]
** le [[maniérisme]] et le [[rococo]]
** l'[[Peinture académique|académisme]]
* Les mouvements du XIX{{e}} à nos jours, de l'[[époque contemporaine]] en Europe occidentale
** le [[néoclassicisme]]
** le [[romantisme]]
** le [[Naturalisme (peinture)|naturalisme]] et l'[[École de Barbizon]]
** le [[Réalisme (peinture)|réalisme]] et le [[préraphaélisme]]
** l'[[impressionnisme]] et le [[post-impressionnisme]]
** l'[[expressionnisme]]
** le [[fauvisme]]
** le [[cubisme]] et l'''[[art moderne]]'' présenté comme une [[Art moderne#La notion d'« avant-garde »|''avant-garde'']]
** l'[[art abstrait]]
** le mouvement [[Dadaïsme|Dada]] et le [[surréalisme]]
** l'[[art contemporain]], ou qui a des conséquences directes sur l'art actuel
}}
===Subdivision thématique===
<small>Voir surtout la catégorie sur les [[:Catégorie:Thème artistique|thèmes artistiques]].</small>
* Le [[La représentation du nu dans l'art|nu]]
* La [[nature morte]]
* Le [[paysage]]
* L'[[Allégorie (représentation)|allégorie]]
* L'[[autoportrait]]
* Le [[portrait]]
* La [[pietà]]
== L'historien et les ''mondes'' de l'art ==
* Traditionnellement on oppose l'histoire de l'art à la [[critique d'art]], dans le sens où celle-ci est un [[jugement|''jugement'']] (une appréciation du [[beau]], du [[goût]]) fondée sur l'intuition et la sensibilité, et non sur une argumentation scientifique. De plus le [[Liste de critiques d'art contemporain|critique]] tend lui aussi à faire œuvre, littéraire, parfois avec l'artiste même ou son environnement, voire en interaction avec une [[Galerie d'art contemporain|galerie]] et le [[Économie de la culture|marché de l'art]].
* Au sein des acteurs du monde de l'art, une autre distinction courante est celle entre le terme d'''[[amateur]] d'art'' (mais a un double sens : qui sait apprécier, qui ne connaît pas ou peu), comme un [[Place à l'Art contemporain !#Passions privées|collectionneur]], et de ''professionnel de l'art''<ref>[[André Chastel]], [[Krzysztof Pomian]], ''[http://www.persee.fr/showPage.do?urn=rvart_0035-1326_1987_num_77_1_347645 Les intermédiaires]'', Revue de l'Art, 77, 1987, p. 5-9.</ref> comme un [[Galerie d'art contemporain|marchand d'art]], ou toute personne rémunérée pour son rapport à l'art (donc l'historien spécialisé ? un [[commissaire d'exposition]] ?).
Certains de ces deux caractères (de critique et d'amateur d'art) se retrouvent chez le {{en}} ''[[:en:Connoisseur|connoisseur]]'' anglo-saxon.
On distingue<ref>Voir la catégorie [[:Catégorie:Personnalité du monde artistique|personnalité du monde artistique]] et [[Howard Becker|H. Becker]], ''Les mondes de l'art (Art worlds)'', 1982.</ref> aussi l'historien de l'art avec :
* Un [[Conservateur|conservateur de musée]]<ref>''[http://www.persee.fr/showPage.do?urn=rvart_0035-1326_1988_num_80_1_347700 Musées et histoire de l'art]'', Revue de l'art, 80, 1988.</ref> qui a comme mission d'inventorier, de préserver, d'enrichir et de rendre accessible une collection, un [[Patrimoine (culture)|patrimoine]], dans de nombreuses contraintes physiques et de gestion (institutionnelles, locales, commerciales, etc.). Cependant cette profession, comme celle d'[[archéologie|archéologue]], du fait de la proximité historique et scientifique de ces pratiques, se confond souvent avec l'histoire de l'art.
* Un [[Restauration (art)|restaurateur]] d'art, de musée ou architecte des Monuments historiques, professions liées à la précédente<ref>Voir le débat ''courroucé'' entre ces professionnels, en 2005 sur ''[http://www.latribunedelart.com/Courrier/05/Debat_Monuments_Historiques.htm La Tribune de l'art]''.</ref>.
* Un [[expert]] en art, travaillant pour des compagnies d'assurance, des galeries, des musées ou des particuliers ; et un [[Médiation patrimoniale|médiateur patrimonial]] spécialisé dans les aspects juridiques..
* Un [[Médiation culturelle|médiateur culturel]]<ref>Voir le wikibook ''[[b:La médiation culturelle|La médiation culturelle]]'', Paris, 2007.</ref>, un conférencier, un guide, travaillant dans un souci de promotion et de vulgarisation (au bon sens du terme).
* Un [[artiste]], un [[artisan]], un « praticien de comportements artistiques », ou un [[:Catégorie:École d'art|enseignant]] de ces « pratiques de production artistiques », dans le sens d'une opposition entre ''regard''<ref name="recht" /> et ''pratique'' (qui rappelle cependant l'opposition entre enseignants et chercheurs, dans une même discipline).
Ces ''postures'' face à (et dans) l'art se combinent plus qu'elles ne s'excluent et il est habituel d'alterner plus ou moins heureusement, deux, trois, ou plus, de ces attitude au {{s-|XXI|e}} (et pas seulement avec celle d'historien de l'art).
== Critiques de l'histoire de l'art ==
Parmi les critiques<ref>Voir [[Discuter:Condition sociale de l'artiste|Condition sociale de l'artiste]], [[Culture populaire]], [[Culture de masse]], [[Art de masse]].</ref>, on reproche parfois à l'histoire de l'art :
* son [[ethnocentrisme]] [[occident]]al (G. Bazin), soit d'être fondée sur l'étude des arts chrétiens et de ses sources gréco-romaine ;
* ses traditions toujours fortement [[Élite|élitiste]]<ref>Voir l'[http://www.canalacademie.com/Roland-Recht-a-quoi-sert-l.html entretien] de [[Roland Recht]] avec Priscille Lafitte, 2007 (part. après la 35e min.).</ref> et hiérarchisée (voire corporatiste<ref>Ainsi, en France, les affinités et les réseaux s'opposent ou se combinent suivant leurs qualités de normaliens, agrégés, conservateurs ; CNRS, EHESS ou universitaires ; archéologues, historiens, esthéticiens ou linguistes ; antiquisants, médiévistes, modernistes ou contemporanéistes ; éditeurs, bibliothécaires, administratifs ou scientifiques, etc.</ref>), ainsi que ses difficultés à proposer des instruments de culture générale.
* de se contenter de prendre acte, a ''posteriori'', de cette idée floue d’[[art]], dans des démonstrations [[Anachronisme|anachronique]] où le concept est inexistant, différent, à l'époque et au lieu concernée ;
* d'associer des méthodes rationnelles avec un « faux [[concept]] » ([[Françoise Bardon]]<ref name="bardon" />), potentiellement [[anhistorique]] (privé d'histoire), un domaine « irréductible à une approche de l'esprit » (Claire Barbillon<ref name="recht">[[Roland Recht|R. Recht]], entretien avec Cl. Barbillon, ''A quoi sert l'histoire de l'art ?'', Paris, Textuel, 2006 (''Conversations pour demain'') {{ISBN|2-84597-194-X}} ; [http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2006/10/05/224-livre-roland-recht critique]. R. Recht, [http://www.persee.fr/showPage.do?urn=rvart_0035-1326_1999_num_124_1_348440 ''Manuels et histoires générales de l'art''], dans [http://www.persee.fr/listIssues.do?key=rvart&showLongDescription=true#period13 ''Revue de l'art''], n° 124, 1999-2, p. 5-11, ISSN 0035-1326.</ref>) ;
* de perpétuer une typologie des « arts nobles »<ref>G. Monnier, dans J.-P. Rioux et J.-Fr. Sirinelli (dir.), ''Pour une histoire culturelle'', Paris, Seuil, 1997 {{ISBN|2-02-025470-0}}. Voir aussi [[Philippe Poirrier|Ph. Poirrier]], ''Les enjeux de l'histoire culturelle'', Paris, Seuil, 2004 {{ISBN|2-02-049245-8}}.</ref>, une vue partiel (et partiale) de la [[culture]], une ''[[vulgate]]'' de l'art, dans un cadre fétichiste ou [[Place des femmes dans l'art|sexiste]] ;
* de réintroduire un rapport divinisant, inaccessible, à l'art, associant artiste, génie, dieu ;
* une approche qualitative des sources de l'histoire (noté par Nadeije Laneyrie Dagen) : parler d'''œuvre'' est déjà un jugement du document, une sélection, au contraire de la catégorie ''image'', plus neutre (dans le sens de toute source à l'imaginaire).
* d'étudier les conditions de la création artistique et de laisser de côté l'aspect matériel et technique de l'œuvre ;
* de gloser sur la [[glose]], dans une certaine indifférence aux [[politique|réalités]] des [http://declerck.chez-alice.fr/tutelle-actuelle.htm artistes] dans la [[Économie du travail des artistes|société]] d'aujourd'hui, et aussi d'ignorer la simplicité (sa [[wikt:banal|''banalité'']], « à la disposition de tout le monde ») de l'expérience poétique quotidienne.
== Citations ==
* L'histoire de l’art est une « discipline qui prend en charge, en les [[Inventaire|identifiant]], en les [[description|classant]] et les [[Hiérarchie|hiérarchisant]], les produits de l'[[Praxis|activité humaine]] dans les domaines de la création "visuelle", différents de la musique et de la littérature » ([[André Chastel]]<ref>F. Levaillant et H. Tison, ''Entretien avec André Chastel'', dans ''Histoire de l'Art, revue de l'Association des professeurs d'archéologie et d'histoire de l'art des universités'', 12, Paris, Institut national d’histoire de l’art, 1990, p. 14, ISSN 0992-2059. </ref>)
*« L'histoire de l’art se réduisant pour l’essentiel à une histoire des [[Forme (philosophie)|formes]] – ou des [[idées]] » [...] « il s'agit d'esquisser une histoire des œuvres au travers d'un de leurs éléments fondateurs, la [[matière]] [et l'immatériel] » ([[Florence de Mèredieu]]<ref>Fl. de Mèredieu, ''Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne et contemporain'', Paris, Larousse, nouv. éd. 2004 (''In extenso'') {{ISBN|2-03-505451-6}} ; p. 12-13 de l’édition de 1994 {{ISBN|2-04-018556-9}}.</ref>).
*« Même si elle veut souvent se donner l’aspect d’une discipline scientifique en reprenant les protocoles d’énoncé des [[science]]s dites exactes, l’histoire de l’art n’est pas la “science de l’art” (traduction imparfaite de l’allemand {{de}} ''[[:de:Kunstgeschichte|Kunstwissenschaft]]'') et, si on doit la compter au nombre des “sciences humaines” (ce que ne fait pas [[Claude Lévi-Strauss|Lévi-Strauss]] [qui la classe significativement dans les “arts et lettres”]), elle est la “science des comportements artistiques humains”, une science des “pratiques artistiques” dont les critères de scientificité sont loin d'être établis » ([[Daniel Arasse]], voir la conférence en lien externe).
*« [...] si nous tentons de connaître l'art, nous avons absolument besoin d'un instrument d'analyse précise, car la connaissance à laquelle nous parviendrons sera d'autant plus proche de la vérité que sera plus étendue la panoplie scientifique dont nous disposerons. Pour la conscience esthétique contemporaine, la question de la science de l'art (''[[:de:Kunstgeschichte|Kunstwissenschaft]]'' [qui inclut la philosophie de l'art, la sociologie et l'histoire de l'art, l'esthétique, et pour finir la théorie des genres artistiques particuliers]), en tant que branche exacte du savoir, ne se pose plus. » ([[Nikolaï Taraboukine]]<ref>[[Nikolaï Taraboukine]] (ou Nikolai Tarabukin) (1899-1956), ''Pour une théorie de la peinture'', dans ''Le dernier tableau'', éd. par [[Andrei Boris Nakov]] avec [[Michel Pétris]], Paris, Champ libre, 1972 {{ISBN|2-85184-119-X}} ; d'après l'éd. de Moscou, 1916-1923.</ref>, 1916, p. 104 et 108-109)
*« Je ne parle ni de l'art ni de l'histoire de l'art mais des problèmes actuels de ces deux » ([[Hans Belting]]<ref>Voir aussi de H. Belting, ''[http://www.persee.fr/showPage.do?urn=rvart_0035-1326_1985_num_69_1_347519 La fin d'une tradition]'', dans [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/rvart ''Revue de l'art''], n° 69, 1985-3, p. 4-12.</ref>, voir la conférence en lien externe).
*L'historien de l'art « cherche avant tout à [[Herméneutique|interpréter]] [les œuvres d'art] », [...] « c'est toujours à partir de ces généalogies [de discours sur l'œuvre d'art], de ces interprétations, que se font les interprétations nouvelles » ([[Roland Recht]]<ref name="recht" />) dans la perspective d'un « apprentissage du [[regard]] critique, historique, donc informé par l'histoire » de l'œuvre rigoureusement considérée comme une « image monde » (pour comprendre les discours portés par et avec l'œuvre).
* « Pour aller plus loin sur ma position par rapport à cette question de la pédagogie, c’est que longtemps, étant pour ma part formé par l’histoire de l’art, j’ai voulu qu’il y ait un distinguo entre la transmission des savoirs pratiques (le cours de dessin...) et ce qui était l’éducation de l’œil. Aujourd’hui je pense que c’est un cheval de bataille qu’il faut absolument abandonner. On pourrait se poser la question (parce qu’on nous rabat beaucoup les oreilles sur la nécessité d’une sorte d’éducation civique au sein de l’école) de la perception comme un élément de l’éducation civique. On peut se demander si l’éducation ne devrait pas viser à former des spectateurs et donc des percevants, plutôt que de les placer dans une relation simplement historicisée par rapport à un patrimoine. » ([[Xavier Douroux]]<ref name="Domino" />, 2005, p. 63).
*« L'histoire de l'art, constatait dans son introduction Heinrich Dilly<ref>''Kunstgeschichte : eine Einführung'', éd. par H. Belting, H. Dilly, W. Kemp, W. Sauerländer et M. Warnke, 6e éd., Berlin, 2003 {{ISBN|3-496-01261-7}}.</ref>, ne peut plus se contenter d'étudier les œuvres singulières comme expressions d'esthétiques normatives mais elle doit étudier l'histoire du changement des normes esthétiques elles-mêmes. On pourrait élargir cette perspective : elle ne doit plus traiter chaque œuvre comme une donnée absolue qui détiendrais sa vérité propre, mais chercher à comprendre le devenir historique de chaque œuvre à travers les regards qui l'on scrutée. Une telle enquête devrait nécessairement conduire l'historien de l'art à reconnaître la relativité de sa propre position historique. » (Roland Recht, [http://www.persee.fr/showPage.do?urn=rvart_0035-1326_1999_num_124_1_348440 ''Revue de l'art''], 124 1999, p. 9).
*« The connoisseur might be defined as a laconic art historian, and the art historian as a loquacious connoisseur » [Le ''connoisseur'' peut être définit comme un historien de l'art laconique et l'historien de l'art comme un ''connoisseur'' loquace] ([[Erwin Panofsky]], ''Meaning in the Visual Arts'', 1955).
*« [...] comment éviter deux réductions parallèles, celle qui définit l'œuvre d'art uniquement par le plaisir subjectif qu'elle procure à un individu, et celle qui s'interdit tout jugement de valeur pour ne voir dans l'œuvre qu'un objet historique et "culturel" qu'on peut expliquer par l'"esprit du temps", les conditions sociales et économiques, les influences, la mode, le marché ou la psychologie des créateurs. » ([[Jean Lacoste]], ''La philosophie de l'art'', Paris, 1981, p. 125).
*« L’histoire, la mémoire demeurent non seulement des matériaux et des réalités de l’art, mais un de ses objectifs. L’art est un mode d’accès à l’historicité de manière plus essentielle que l’inverse : l’histoire comme mode d’accès à l’art. » ([[Christophe Domino]]<ref name="Domino">''Sur l’art et les moyens de son expérience. Pourquoi, comment rendre contemporain l’art ? Éléments de réflexions sur les outils de transmission. Entretiens avec [[Jean-Paul Curnier]], [[Jacques Hainard]], [[Krzysztof Pomian]], [[Daniel Arasse]], [[Etienne Jollet]], [[Denys Riout]], [[Xavier Douroux]] et [[Frank Gautherot]]'', réunis par [[Christophe Domino]], Paris, 2005 (''Les Nouveaux commanditaires. Réflexions croisées'') ([http://www.nouveauxcommanditaires.com/nav.php?Langue=fra&pages=concept/default.php&i=fr&css=concept-fra&home=logo-hfr.gif&naviguer=Pour%20naviguer en ligne]).</ref>, 2005, p. 72.)
*« [...] une réflexion sur la légitimité et la vitalité d'une métahistoire de l'art [...] démontrerait sans doute qu'il n'y a pas d'antinomie entre l'histoire et la norme, mais que toute réflexion historique commence par prendre appui sur une théorie des arts ; elle rappellerait que la conscience de la dimension historique de l'art est aussi solidaire d'une certaine conscience collective, qui peut se former autour d'une histoire plus large, celle d'une cité, d'un état, d'une dynastie ; elle aiderait à relativiser las prophéties sur la mort de l'histoire de l'art, en montrant que les époques, les milieux, les cultures, les institutions inventent, au fur et à mesure, mille et une modulations à l'intérieur du discours historique sur l'art. » ([[Edouard Pommier]], 1997, p. 9-10)
*« [...] dans son cas, ce n'était pas une théorie toute faite à laquelle les faits devaient s'adapter à tout prix ; sa démarche ne consistait pas à appréhender l'histoire de l'extérieur. Ses idées se développaient dans une lutte constante pour interpréter et expliquer à lui-même et à autrui les expériences acquises au contact le plus intime avec l'objet – dont la base empirique est vaste et substantielle. » ([[Otto Pächt]] [[:de:Otto Pächt|{{de}}]] à propos d'[[Aloïs Riegl]]<ref>''Présentation'' par [[Otto Pächt]] de l'éd. en 1966 de [[Aloïs Riegl]], ''Grammaire historique des arts plastiques : volonté artistique et vision du monde [Historische Grammatik der bildenden Künste]'', rédigé principalement entre 1897 et 1898 {{ISBN|2-252-03415-7}}.</ref>, 1966, p. XXVI)
*« En tant qu'historiens nous sommes "théoriciens" et "sceptiques", et cela surtout dans le beau sens étymologique de ces deux termes, qui veulent dire ''regarder''. Regardons les phénomènes historiques non pour les "juger", non pour les "défendre", mais pour les comprendre dans leur développement. Ceci semble l'unique objectif de l'histoire de l'art en tant que discipline historique. » ([[Julius von Schlosser]], cité par [[Otto Kurz]] [http://dictionaryofarthistorians.org/kurzo.htm {{en}}] en 1955<ref name="schlosser"/>, p. 26)
*« Si l'on considère l'histoire de l'art non plus comme la simple histoire du savoir artistique, mais comme celle des intentions, elle gagne en importance au point de vue de l'histoire universelle, [...] elle prend place à côté [...] des conceptions du monde. » ([[Wilhelm Worringer]] en 1927 dans ''L'Art gothique'', cité par [[Marie-José Mondzain-Baudinet]], dans L'''[[Encyclopædia Universalis]]'', s. v.)
*« A quoi sert l'"histoire de l'art", si ses méthodes ne permettent pas d'ouvrir une perspective sur la connaissance que délivrent, à des degrés divers, les œuvres ? [...] L'"histoire de l'art" serait-elle une pure fiction idéologique ? Ne doit-elle pas affronter les "dangers" qu'elle provoquerait en renonçant à sa magie, en devenant pour tous un instrument spécifique de connaissance, à l'égal de la philosophie, de la science, des autres arts ? » ([[Françoise Bardon]]<ref name="bardon"/>, 1995, p. 211-212)
*« Qu'il s'agisse de la théologie, de l'esthétique, de la sémiologie, il apparaît qu'un certain [[wikt:logocentrisme|logocentrisme]] n'a jamais pu être véritablement surmonté dès qu'on abordait l'analyse de l'image. » [...] « Seuls peut-être [quelques textes d'artistes et de critiques d'art] ont su se soustraire à cette illusion en préservant à l'intérieur du langage une distance nécessaire entre l'ordre du discours et l'œuvre comme référent irréductible. » ([[Jacqueline Lichtenstein]]<ref name="Lichtenstein"/>, 1995, p. 16)
== Notes et références ==
<small>Voir plus de références [[Liste d'historiens et de théoriciens de l'art|ici]].</small>
{{Références|colonnes =2}}
== Voir aussi ==
{{Palette culture}}
* La [[Bibliographie d'histoire et de théorie de l'art|bibliographie]] et la [[Liste d'historiens de l'art et de théoriciens de l'art|liste]] d'historiens et de théoriciens de l'art et les catégories {{de}} [[:de:Kategorie:Kunsthistoriker|Kunsthistoriker]], [[:de:Kategorie:Kunstzeitschrift|Kunstzeitschrift]], [[:de:Kategorie:Kunstliteratur|Kunstliteratur]], {{it}} [[:it:Categoria:Storici dell'arte|Storici dell'arte]] et {{en}} [[:en:Category:Art historians|Art historians]] de wikipédia.
* Le portail des [[Portail:Sciences|sciences]]
* Les [[Histoire (discipline)#Spécialités de l'histoire|spécialités]] et les [[Histoire par thème|thèmes]] en histoire.
== Liens externes ==
*Hans Belting, [http://www.canal-u.tv/index.php/canalu/producteurs/universite_de_tous_les_savoirs/dossier_programmes/les_conferences_de_l_annee_2000/deuxieme_etape_de_reflexion_et_de_critique_y_a_t_il_encore_des_sciences_humaines/l_histoire_de_l_art_au_tournant/ L'histoire de l'art au tournant], conférence du 7 avril 2000 à l'UTLS, Paris.
*Daniel Arasse, [http://www.canal-u.tv/index.php/canalu/producteurs/universite_de_tous_les_savoirs/dossier_programmes/les_conferences_de_l_annee_2001/les_renouvellements_de_l_observation_dans_les_sciences_contemporaines/interpreter_l_art_entre_voir_et_savoirs/ Interpréter l'art : entre voir et savoirs], conférence du 12 juillet 2001 à l'UTLS, Paris.
*''[http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=657 À chacun ses images]'', conf. à ENS (Paris) du 31 janvier 2006, sous la dir. de Nadeije Laneyrie Dagen et de Gilles Pécout.
*Les transcriptions des débats du [http://www.ina.fr/inatheque/activites/college/index.fr.html collège iconique] de l'INA (org. par Régis Debray, Francis Denel et Marie-José Mondzain).
*Anne Sauvagnargues, ''[http://www.cerphi.net/lec/art.htm L'art a-t-il une histoire ?] Cours d'agrégation : leçons de philosophie'', Lyon, CERPHI, 1999-2000.
*Nicolas J. Bullot, Roberto Casati, Jérôme Dokic, Pascal Ludwig, ''[http://jeannicod.ccsd.cnrs.fr/action/open_file.php?url=http://jeannicod.ccsd.cnrs.fr/docs/00/05/36/25/PDF/ijn_00000584_00.pdf&docid=53625 Art et cognition : deux théories]'', dans ''Approches cognitives de la création artistique'', Mardaga, 2005, p. 45-48 ([http://jeannicod.ccsd.cnrs.fr/index.php?halsid=46dd6f513d626369da9c472af18413ab&view_this_doc=ijn_00000584&version=1 Institut Jean Nicod]).
*Christian Ricordeau, ''[http://www.quatuor.org/Art.htm Comprendre l'histoire de l'art]'', sur Quatuor.org, env. 2001-2006 (une curiosité, quelques références).
* {{fr}} [http://www.unites.uqam.ca/dhistart/Departements.html Les départements d'histoire de l'art à travers le monde], [http://www.unites.uqam.ca/dhistart/index.html Université du Québec] à Montréal.
* {{fr}} L'[[Institut national d'histoire de l'art]] (avec ses [http://canal-educatif.fr/arts.htm initiations à l'histoire de l'art]) et la [http://bibliotheque-numerique.inha.fr/ bibliothèque numérique] ; l'[[École du Louvre]] ; l'[[École nationale des chartes]] et l'[http://www.inp.fr/ Institut national du patrimoine] à Paris ; que l'on peu compléter par une liste des [[écoles d'art en France]] ou la catégorie [[:Catégorie:Institution artistique|institutions artistique]].
* {{fr}} L'[http://www2.educnet.education.fr/histoiredesarts/ histoire des arts] dans les lycées français.
* {{fr}} [http://www.fundp.ac.be/universite/bibliotheques/bump/art/ Répertoire des ressources en histoire de l'art] ''Artwebgraphie'' par l'Université de Namur.
* {{fr}} Le thème de l'[http://robert.bvdep.com/public/vep/accueil0.html image], dans ''[http://robert.bvdep.com/public/vep/accueil.html Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles]'', dir. [[Barbara Cassin]], Seuil, Dictionnaires le Robert, 2004 {{ISBN|2-02-030730-8}} et ses bibliographies.
* {{fr}}, {{de}} et {{en}} [http://www.arthistoricum.net/index.php?id=7&L=2 arthistoricum.net : La Bibliothèque virtuelle de l’histoire de l’art] à Munich.
* {{en}} [http://www.dictionaryofarthistorians.org/dah_index.html Dictionary of Art Historians] de Lee Sorensen et Monique Daniels, à Durham (NC).
* {{en}} [http://www.artlex.com/ ArtLex]. Definitions for terms used in discussing art / visual culture by Michael Delahunt.
* {{en}} et un index en {{de}}, {{fr}}, {{it}}, {{es}} et {{sv}} [http://www.ifla.org/VII/s30/pub/mg1.htm Multilingual Glossary for Art Librarians] (1999)
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* {{en}} Le [http://www.chart.ac.uk/vlib/ WWW Virtual Library : History of Art] du CHArt, Kings College, Londres.
* {{en}} [http://www.clarkart.edu/library/electronic_resources.cfm Electronic Resources] du Clark Art Institute à Williamstown (MA).
* {{en}} [http://www.getty.edu/research/conducting_research/vocabularies/ The Getty vocabulary databases] à Los Angeles.
* {{en}}, {{de}}, et aussi {{fr}}, {{it}} [http://www.arthist.net/InfoF.html H-ArtHist], le forum de discussion et d'information d'histoire de l'art, à Berlin.
{{Étude de l'art}}
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