Histoire de la Formule 1
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[[Image:Maserati 4clt 48.jpg|upright=1.5|thumb|right|[[Alberto Ascari]] sur [[Maserati 4CLT/48]] à Silverstone en 1949]]
L''''histoire de la [[Formule 1]]''' trouve son origine dans les [[Compétition automobile|courses automobiles]] disputées en [[Europe]] dans les [[années 1920]] et [[années 1930|1930]]. Elle commence réellement en [[1946 en sport|1946]] avec l'uniformisation des règles voulue par la [[Commission sportive internationale]] de la [[Fédération internationale de l'automobile]] (FIA) et la création de la « Formule de Course Internationale n°1 », pour indiquer la qualité optimale, comprimée en Formule 1<ref>Pierre Ménard ''La grande encyclopédie de la Formule 1'', Editions Chronosports, 2006 tome 1 p.22</ref>. Un championnat du monde de Formule 1 est créé en [[1950 en sport|1950]] puis une coupe des constructeurs en [[1958 en sport|1958]] (qui devient le Championnat du monde des constructeurs à partir de [[Championnat du monde de Formule 1 1982|1982]]).
L'évolution de la discipline est étroitement liée à celle des performances des voitures et de la [[Réglementation de la Formule 1|réglementation]] technique des compétitions. Bien que le gain du championnat du monde reste le principal objectif, de nombreuses courses de Formule 1 ont eu lieu sans être intégrées au championnat du monde (compétitions hors championnat). La dernière en date, disputée à [[Brands Hatch]], s'est déroulée en [[1983 en sport|1983]]. Des championnats nationaux ont également été organisés en [[Championnat d'Afrique du Sud de Formule 1|Afrique du Sud]] et au [[championnat de Grande-Bretagne de Formule 1|Royaume-Uni]] dans les [[années 1960]] et [[années 1970|1970]].
== Débuts (1950-1957) ==
=== Premiers championnats du monde (1950-1951) ===
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1950|championnat du monde de Formule 1 1951}}
[[Image:Alfa 158 farina.jpg|thumb|right|[[Giuseppe Farina]] sur l'[[Alfa Romeo 158|Alfetta]] au GP des nations de Genève en 1946. L'Alfetta lui permettra de remporter le premier championnat du monde en 1950.]]
[[Image:Fangio.png|thumb|right|[[Juan Manuel Fangio]] remporte son premier titre en 1951]]
En [[1949 en sport|1949]], la [[Fédération internationale de motocyclisme]] organise le premier championnat du monde de [[Grand Prix moto]]. En '''[[championnat du monde de Formule 1 1950|1950]]''', la Fédération internationale de l'automobile ([[Fédération internationale de l'automobile|FIA]]) l'imite en organisant le championnat du monde des pilotes automobiles qui adopte les règlements techniques et sportifs de la Formule 1. Le championnat se déroule en six [[grand prix|Grands Prix]] en [[Europe de l'Ouest]], plus la course de l'[[Indianapolis 500]]. Il ne s'agit en fait que d'institutionnaliser et regrouper les épreuves les plus prestigieuses sous une bannière commune. Seuls les quatre meilleurs résultats de chaque pilote sont retenus, les points étant distribués ainsi : 8, 6, 4, 3, 2 du premier au cinquième<ref>Évolution des points, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.19</ref>. L'auteur du meilleur tour en course est gratifié d'un point supplémentaire et les points sont partagés si plusieurs pilotes se relaient sur une même monoplace. Les monoplaces arborent leur [[Liste des couleurs nationales dans les courses automobiles|livrée nationale]] (bleu de [[France]], vert [[Grande-Bretagne|britannique]], jaune pour la [[Belgique]], blanc ou gris pour l'[[Allemagne]], rouge pour l'[[Italie]]...). Les écuries italiennes [[Alfa Romeo (Formule 1)|Alfa Romeo]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-alfa.html Alfa Romeo], sur grandprix.com</ref>{{,}}<ref>Alfa Romeo, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.103-111</ref>, [[Scuderia Ferrari|Ferrari]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-ferra.html Scuderia Ferrari], sur grandprix.com</ref>{{,}}<ref>Ferrari, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.239-288</ref> et [[Maserati]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-maser.html Maserati], sur grandprix.com</ref>{{,}}<ref>Maserati, par Pierre Ménard, opus cité tome 2 p.400-408</ref> sont les plus aguerries et dominent les premières années du championnat<ref name="F1 1950-1959">1950-1959 Le trèfle à quatre feuilles contre le petit cheval cabré, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.23</ref>. D'autres constructeurs, comme le Français [[Talbot]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-talbot.html Talbot], sur grandprix.com</ref> ou le projet britannique [[British Racing Motors|BRM]]<ref>BRM, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.191-206</ref> rencontrent beaucoup moins de succès. De nombreuses écuries privées (qui ne construisent ni le [[châssis]] ni le moteur de leur monoplace) participent également aux courses.
La [[Seconde Guerre mondiale]] a laissé l'Europe exsangue et la création d'un championnat du monde de Formule 1 relève d'une douce utopie tant les constructeurs d'avant-guerre semblent désorganisés<ref>1894-1949 L'aube de la course, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.22</ref>. Les constructeurs et les pilotes allemands sont absents, les principaux concurrents sont italiens. Symbole des difficultés de la Formule 1 à se développer seulement cinq ans après la fin de la guerre, les Alfa Romeo [[Alfa Romeo 158|Alfetta 158]] dont la conception remonte à la fin des [[années 1930]] dominent outrageusement la saison<ref name="F1 1950-1959">1950-1959 Le trèfle à quatre feuilles contre le petit cheval cabré, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.23</ref>. Sur le tracé de [[Silverstone]], le vétéran italien [[Giuseppe Farina]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/261/ Biographie de Giuseppe Farina], sur formula1.com</ref> remporte le [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne|Grand Prix de Grande-Bretagne et d’Europe]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr001.html Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1950], sur grandprix.com</ref>, première manche du nouveau championnat. En fin d'année, il devient également le premier champion du monde devant son coéquipier [[Juan Manuel Fangio]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/268/ Biographie de Juan Manuel Fangio], sur formula1.com</ref>. Les Alfa Romeo remportent toutes les courses du championnat<ref> {{en}} [http://www.ddavid.com/formula1/alfa158.htm Alfa Romeo 158], sur ddavid.com</ref>, la seule exception étant les 500 miles d'Indianapolis qui, s'ils sont inscrits au calendrier du championnat pour justifier son étiquette « mondiale », ont un règlement particulier qui exclut de fait toute prétention à la victoire d'une monoplace européenne<ref>''La Fabuleuse Histoire de la Formule 1'', Éditions de La Martinière, 1996 p.40</ref>. Cette course marginale du championnat disparaîtra après 1960. Une preuve de son caractère exceptionnel est que [[500 miles d'Indianapolis 1950|l'édition de 1950 des 500 miles]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr003.html 500 miles d'Indianapolis 1950], sur grandprix.com</ref> a lieu seulement quatre jours avant le [[Grand Prix automobile de Suisse 1950|Grand Prix de Suisse]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr004.html Grand Prix automobile de Suisse 1950], sur grandprix.com</ref>. Et donc les équipes de Formule 1, présentes sur le circuit européen, ne peuvent pas la préparer et ne la disputent pas<ref>Les 500 miles d'Indianapolis 1950 et le Grand Prix automobile de Suisse 1950, par Pierre Ménard, opus cité tome 3 p.633</ref>.
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1951|1951]]''', [[Juan Manuel Fangio]] succède à Farina au palmarès sur une évolution de l'Alfetta 158, le modèle 159. Le pilote argentin a néanmoins subi tout au long de l'année la montée en puissance de [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] qui remporte sa première victoire au [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne|Grand Prix de Grande-Bretagne]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr012.html Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1951], sur grandprix.com</ref>, grâce à l'Argentin [[José Froilán González]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-gonfro.html Biographie de José Froilán González], sur grandprix.com</ref> sur Ferrari 375<ref> {{en}} [http://www.ddavid.com/formula1/bgp1.htm My greatest race : the british GP - 1951 part 1 of 4], sur ddavid.com</ref>. L'engagement d'Alfa Romeo en compétition automobile s'appuie sur un budget modeste, une technologie d'avant-guerre et l'utilisation de matériel pour deux saisons (l'écurie a remporté deux championnats avec seulement neuf blocs moteurs d'avant-guerre)<ref>Alfa Romeo 1950-1952, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.104-106</ref>. Les dirigeants d'Alfa Romeo, société désormais sous tutelle de l'état italien, comprennent que leur monoplace est désormais dépassée et ne pourra plus s'illustrer. Après le refus du gouvernement italien de financer le développement onéreux d'un nouveau modèle, l'écurie choisit de se retirer sur deux succès consécutifs.
=== Championnat du monde sur Formule 2 (1952-1953) ===
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1952|championnat du monde de Formule 1 1953}}
[[Image:Ferrari 500.jpg|left|thumb|La Ferrari F500 F2 d'[[Alberto Ascari]], champion du monde 1952 et 1953]]
[[Image:Maserati A6GCM.jpg|left|thumb|Maserati A6GCM, principale rivale de la Ferrari 500 (ici celle du [[Prince Bira]])]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1952|1952]]''', le retrait d'Alfa Romeo plonge les organisateurs du championnat dans le doute : le plateau des Grands Prix risque de devenir squelettique<ref name="F1 Ascari">Ascari il più grande, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.23</ref>. En effet, en [[Angleterre]], le projet [[British Racing Motors|BRM]] à moteur à 16 cylindres en V tarde tandis qu'en France, [[Talbot]] n'a pas investi pour remplacer ses monoplaces et [[Amédée Gordini|Gordini]] vient de perdre le soutien de [[Matra Simca|Simca]], il ne peut se lancer dans la réalisation d'une nouvelle monoplace. La solution va être dictée par les organisateurs français de Grands Prix ([[Grand Prix de Pau|Pau]], Marseille, Reims...) qui se sont regroupés pour mettre sur pied un « Trophée des Grands Prix de France » disputé sur huit épreuves et réservé aux [[Formule 2]]. Ferrari y inscrit trois voitures officielles, Gordini dispose d'une Formule 2 inédite et l'écurie [[Hersham and Walton Motors|HWM]]<ref>HWM, par Pierre Ménard, opus cité tome 2 p.310-311</ref> est également engagée. Faute de mieux, la [[Commission sportive internationale]] reprend cette idée à son compte avec l'aval des organisateurs français et décide que les championnats du monde 1952 et 1953 se disputeront selon le règlement technique de la Formule 2<ref>Le changement de réglementation en 1952-1953 par Johnny Rives, L'équipe 50 ans de Formule 1, tome 1 1950/1978, p.21</ref>. Si de nombreuses écuries s'engagent et garnissent les plateaux (Gordini, Veritas, [[Frazer]]-Nash, Ferrari, [[Cooper Car Company|Cooper]], HWM, Maserati, ERA, [[Alta (automobile)|Alta]]...), ce qui est le but initial, les [[Ferrari 500]] dominent la concurrence. Ainsi, en 1952, [[Alberto Ascari]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/265/ Biographie d'Alberto Ascari], sur formula1.com</ref>, en sept départs en championnat du monde sur sa Ferrari 500, réalise six [[pole position]]s, cinq [[meilleur tour en course|meilleurs tours en course]] et remporte six courses. Avec le concours de ses coéquipiers [[Piero Taruffi]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_taruffi.htm Histoire, pilotes : Piero Taruffi], sur f1-legend.com</ref>, [[Giuseppe Farina]] et [[Rudi Fischer]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-fisrud.html Biographie de Rudolf Fischer], sur grandprix.com</ref>, la Scuderia signe toutes les pole positions, tous les meilleurs tours en course et toutes les victoires (hors Indianapolis) de la saison.
La saison '''[[championnat du monde de Formule 1 1953|1953]]''' débute le [[18 janvier en sport|18 janvier]] par le [[Grand Prix automobile d'Argentine 1953|Grand Prix d'Argentine]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr024.html Grand Prix automobile d'Argentine 1953] sur grandprix.com</ref>, première épreuve non européenne, les 500 Miles d'Indianapolis exceptés. Dorénavant chaque saison comptera à son calendrier au moins une épreuve disputée hors d'Europe (le [[Grand Prix automobile du Maroc|Grand Prix du Maroc]] fera une courte apparition en 1958 puis le [[Grand Prix automobile des États-Unis|Grand Prix des États-Unis]] entrera au calendrier en 1959). Cette saison ressemble à la précédente, les Ferrari dominent largement les écuries rivales. Les trois premières épreuves voient Ascari remporter la victoire mais dès le [[Grand Prix automobile de Belgique 1953|Grand Prix de Belgique]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr027.html Grand Prix automobile de Belgique 1953] sur grandprix.com</ref>, les [[Maserati A6GCM]] de Fangio (de retour à la compétition après son accident à Monza en juin 1952) et de son compatriote [[José Froilán González|González]] s'affirment comme de sérieuses concurrentes et donnent lieu à des courses plus indécises. Le [[Grand Prix automobile de France 1953|Grand Prix de l'ACF]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr028.html Grand Prix automobile de France 1953] sur grandprix.com</ref>, à [[Circuit de Reims-Gueux|Reims]] est d'ailleurs qualifié de « course du siècle »<ref> {{en}} [http://www.ddavid.com/formula1/french1953.htm The French Grand Prix of 1953], sur ddavid.com</ref>{{,}}<ref name="F1 Ascari">Ascari il più grande, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.23</ref> par les observateurs présents en [[Champagne-Ardenne|Champagne]]<ref> {{fr}} [http://www.fanaticf1.com/formule1/2993-La-Formule-1-en-France-1947-1953.html Dossier histoire - La F1 en France : 1947-1953... Le Championnat du Monde, enfin !], sur f1-legend.com</ref>. Il voit le jeune pilote britannique [[Mike Hawthorn]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/471/ Biographie de Mike Hawthorn], sur formula1.com</ref> remporter sa première victoire en championnat du monde au terme d'une lutte de tous les instants face à la Maserati de Fangio. Après 2 heures 44 minutes de course, Hawthorn remporte l'épreuve avec une seconde d'avance sur l'Argentin, et moins de deux secondes sur Gonzalez qui complète le podium, Alberto Ascari quatrième ne pointe qu'à dix secondes du vainqueur <ref>Le grand Prix de France 1953, par Maurice Henry, L'Equipe, 50 ans de Formule 1, tome1 pp.36-37</ref>. Si les Maserati ont donné du fil à retordre à la Scuderia Ferrari, celle-ci n'en a pas moins signé six pole positions, cinq meilleurs tours en courses et huit victoires. Les monoplaces au « petit cheval cabré » ont remporté quatorze des seize manches des championnats 1952 et 1953, permettant ainsi à Alberto Ascari de devenir double champion du monde de la discipline. Il gagne également neuf Grands Prix consécutifs. Hors championnat du monde, le palmarès des Ferrari est tout aussi impressionnant par ses vingt-deux victoires avec la Ferrari Formule 2 en 1952-1953.
=== Retour à la réglementation Formule 1 (1954-1957) ===
====Saisons 1954-1955====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1954|championnat du monde de Formule 1 1955|}}
[[Image:Fangio-MB-W196-3lMotor-1986.jpg|right|thumb|En 1986, Juan Manuel Fangio reprend le volant de la [[Mercedes-Benz W196]] qui l'a mené au titre mondial en [[Championnat du monde de Formule 1 1954|1954]] et [[Championnat du monde de Formule 1 1955|1955]]]]
[[Image:MHV MB W196 Silberpfeil Streamline 1955.jpg|right|thumb|La même [[Mercedes-Benz W196]] en version carénée pour les circuits rapides]]
[[Image:Lancia D50 Donington.jpg|right|thumb|[[Ferrari D50|Lancia D50]] de 1955, première monoplace de F1 à moteur V8 semi-porteur]]
[[Image:Maserati 250F Donington 2007.jpg|right|thumb|La Maserati 250F]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1954|1954]]''', après deux saisons disputées sous la réglementation de la Formule 2, la cylindrée maximale autorisée passe de 2 000 à 2 500 cm³ pour les moteurs atmosphériques et à 750 cm³ pour les [[Turbocompresseur|moteurs compressés]]<ref> {{fr}} [http://www.fanaticf1.com/formule1/3938-Retro-et-miniature-La-Lancia-D50.html Rétro et miniature : la Lancia D50 de 1954], sur fanaticf1.com</ref>, c'est le retour à la « vraie » Formule 1. Alors que depuis sa création le championnat se limite pour le titre et les victoires, à un duel italo-italien ([[Alfa Romeo]] contre [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] puis Ferrari contre [[Maserati]]), la concurrence étrangère prend forme en 1954 avec l'arrivée de [[Mercedes-Benz|Mercedes]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-merce.html Mercedes-Benz], sur grandprix.com</ref> tandis que les Italiens de [[Scuderia Lancia|Lancia]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-lanci.html Lancia], sur grandprix.com</ref> sont annoncés en cours de saison. Le nouveau règlement conduit à l'adoption de solutions techniques radicalement nouvelles<ref name="F1 Mercedes">Mercedes et Fangio « über alles », par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.23-24</ref>. Ainsi, la Lancia [[Ferrari D50|D50]] est la première monoplace de Formule 1 mue par un 8 cylindres en V<ref> {{fr}} [http://www.fanaticf1.com/formule1/3938-Retro-et-miniature-La-Lancia-D50.html La première monoplace de F1 à moteur V8], sur fanaticf1.com</ref> semi-porteur qui participe à la rigidité du châssis en recevant des éléments de fixation des suspensions, technique inédite qui ne sera reprise en Formule 1 que treize ans plus tard avec le moteur Ford-[[Cosworth]] central-arrière<ref> Présentation du Championnat 1954 par J. Rives, L'Equipe, opus cité p.21</ref>. La Mercedes [[Mercedes W196|W196]] inaugure quant à elle une carrosserie enveloppante où le carénage des roues améliore l'aérodynamisme sur les circuits rapides. Les Allemands ont aussi recours à des solutions techniques innovantes et coûteuses ([[Desmodromique|commande desmodromique]] des soupapes, injection directe, alliages perfectionnés, inclinaison prononcée du moteur pour une meilleure aérodynamique)<ref name="F1 Mercedes">Mercedes et Fangio « über alles », par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.23-24</ref>. Signe que le championnat est totalement relancé, chacun des quatre constructeurs engagés présentent une monoplace aux caractéristiques différentes : V8 pour Lancia, 8 cylindres en ligne pour Mercedes, 6 cylindres en ligne pour Maserati et 4 cylindres en ligne pour Ferrari<ref name="F1 Mercedes">Mercedes et Fangio « über alles », par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.23-24</ref>.
Les entrées en lice de Lancia et Mercedes bouleversent le marché des pilotes : le champion du monde en titre [[Alberto Ascari]] et [[Luigi Villoresi]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_villoresi.htm Biographie de Luigi Villoresi], sur f1-legend.com</ref> quittent Ferrari pour Lancia et sont remplacés par [[José Froilán González]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_gonzales.htm Biographie de José Froilán González], sur f1-legend.com</ref>, de retour après deux années chez Maserati, et le Français [[Maurice Trintignant]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-trimau.html Biographie de Maurice Trintignant], sur grandprix.com</ref> qui rejoignent [[Giuseppe Farina]] et [[Mike Hawthorn]]. Maserati est le grand perdant des transferts avec les départs de González et de [[Juan Manuel Fangio]] qui a signé chez Mercedes. Il entamera l'année avec Maserati avant de rejoindre Mercedes à partir du Grand Prix de France. Son compatriote [[Onofre Marimón]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-marono.html Biographie d'Onofre Marimon], sur grandprix.com</ref> est alors promu leader de la marque au Trident. Enfin, outre Juan Manuel Fangio, Mercedes alignera l'ingénieur-pilote [[Karl Kling]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_kling.htm Biographie de Karl Kling], sur f1-legend.com</ref>, le vétéran [[Hermann Lang]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-lanher.html Biographie de Hermann Lang], sur grandprix.com</ref> et l'espoir [[Hans Herrmann]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-herhan.html Biographie de Hans Herrmann], sur grandprix.com</ref>.
La lutte attendue entre les Lancia, les Mercedes et les Ferrari n'aura finalement pas lieu. Si la Lancia fait ses premiers tours de roues dès février<ref> {{en}} [http://www.forix.com/8w/d50.html première apparition de la D50], sur forix.com</ref> les essais de mise au point s'avèrent très longs et coûteux. Ascari et Villoresi vont patienter pendant presque toute la saison puisqu'ils ne disposent de leur monture que pour disputer l'ultime Grand Prix du championnat, en [[Grand Prix automobile d'Espagne 1954|Espagne]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr041.html Grand Prix automobile d'Espagne 1954], sur grandprix.com</ref>. Ascari décroche immédiatement la [[pole position]], signe le [[meilleur tour en course]] et mène l'épreuve avant de renoncer. Le changement de la réglementation est mal négocié par la Scuderia Ferrari<ref name="F1 Ferrari">Ferrari 1954-1955 des requins peu impressionnants, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.242</ref> : la 553 Squalo à 4 cylindres en ligne de 2 000 cm³ et 190 chevaux de [[Aurelio Lampredi]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/cref-lamaur.html Aurelio Lampredi], sur grandprix.com</ref>, engagée à cinq reprises ne décroche qu'une victoire pour sept abandons tandis que la 625 à quatre cylindres en ligne, 2 498 cm³ et 250 chevaux fait à peine mieux avec une victoire et onze podiums<ref>Les Ferrari engagées en 1954, Les grands constructeurs d'Italie, Grund</ref>{{,}}<ref name="F1 Ferrari">Ferrari 1954-1955 des requins peu impressionnants, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.242</ref>. Entre-temps, Fangio<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_fangio.htm Histoire, pilotes : Juan Manuel Fangio], sur f1-legend.com</ref> a remporté six victoires, deux avec la Maserati et quatre avec la Mercedes, signé cinq pole positions et trois meilleurs tours en course qui lui permettent de remporter son second titre mondial. L'espoir argentin Onofre Marimón trouve la mort lors des essais du [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1954|Grand Prix d'Allemagne]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr046.html Grand Prix automobile d'Allemagne 1954], sur grandprix.com</ref> : il est le premier [[Liste des accidents mortels en Formule 1|pilote (hors Indianapolis 500) à trouver la mort dans le cadre d'une épreuve du championnat du monde de F1]].
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1955|1955]]''', en [[Grand Prix automobile d'Argentine 1955|Argentine]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr042.html Grand Prix automobile d'Argentine 1955] sur grandprix.com</ref>, Fangio à domicile, remporte la manche inaugurale du championnat. Sur une piste surchauffée, il prouve qu'il est un athlète accompli en bouclant les 375 kilomètres en solitaire alors que la plupart de ses concurrents exténués se relaient (jusqu’à trois pilotes par voiture) au volant à la manière d'une course d'[[endurance]]. La course suivante, à [[Grand Prix automobile de Monaco 1955|Monaco]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr043.html Grand Prix automobile de Monaco 1955] sur grandprix.com</ref>, est historique à plusieurs points de vue. Les Lancia semblent en mesure de rivaliser avec les Mercedes qui abandonnent sur casse moteur mais Ascari n'aura pas le temps de savourer sa première place puisqu'il perd le contrôle de sa Lancia sur l'huile crachée par le moteur cassé de Moss et plonge dans les eaux du port. La course est finalement remportée par [[Maurice Trintignant]] sur Ferrari qui signe la première victoire d'un Français en championnat du monde. Quatre jours plus tard, on apprend qu'Ascari, tout juste sorti de l'hôpital après son accident de Monaco, décède à Monza en essayant une Ferrari Sport<ref>Farina et Ascari les Italiens flamboyants, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.58</ref>.
Mercedes domine la saison tandis que Lancia, au plus mal financièrement, ne peut disputer que trois épreuves. Mercedes réalise un doublé aux [[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1955|Pays-Bas]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr046.html Grand Prix automobile des Pays-Bas 1955] sur grandprix.com</ref> dans une ambiance lourde : une semaine plus tôt, aux [[24 heures du Mans 1955]], la Mercedes de [[Pierre Levegh]], en s'écrasant sur le talus qui sépare la piste des tribunes, a semé la mort<ref> {{en}} [http://news.bbc.co.uk/onthisday/hi/dates/stories/june/11/newsid_3726000/3726535.stm 1955: Le Mans disaster claims 77 lives], sur bbc.co.uk</ref> : plus de quatre-vingts spectateurs ont été tués par des éléments de la voiture projetés dans le public<ref> {{fr}} [http://chbastin.free.fr/dossiers/1955_accident/1955_accident.htm Photos et revue de presse consacrées à l'accident], sur chbastin.free.fr</ref>, de quoi remettre en question l'avenir sportif de la marque. Cet événement a des conséquences sur le championnat du monde initialement prévu sur onze manches (dix Grands Prix et les 500 miles d'Indianapolis). Suite au drame manceau, le calendrier est amputé de quatre épreuves : les Grands Prix de [[Grand Prix automobile de France|France]], d'[[Grand Prix automobile d'Allemagne|Allemagne]], d'[[Grand Prix automobile d'Espagne|Espagne]] et de [[Grand Prix automobile de Suisse|Suisse]] sont annulés sur décision des gouvernements nationaux concernés qui interdisent les compétitions automobiles pour raison de sécurité. Elles seront rapidement levées (sauf en [[Suisse]], où elle persiste toujours), non sans un vrai engagement des autorités publiques et sportives à faire de la sécurité des spectateurs une priorité. Pour ce qui est de la sécurité des pilotes, il faudra encore attendre. À [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1955|Aintree]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr047.html Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1955], sur grandprix.com</ref>, Mercedes triomphe avec un quadruplé, Moss s'imposant devant Fangio pour qui cette seconde place est synonyme de titre mondial. L'[[Grand Prix automobile d'Italie 1955|ultime rendez-vous de la saison]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr048.html Grand Prix automobile d'Italie 1955], sur grandprix.com</ref> est remporté par Fangio qui signe la dernière victoire de Mercedes en Formule 1 et remporte un nouveau titre mondial. N'ayant plus rien à prouver après quinze mois d'une écrasante domination, et marquée par le drame du Mans, la firme à l'étoile annonce alors son retrait du sport automobile.
====Saisons 1956-1957====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1956|championnat du monde de Formule 1 1957}}
[[Image:Maserati_works_team_Aintree_1957.jpg|left|thumb|Les Maserati 250F de Fangio, Behra, Schell et Menditeguy au GP d'Aintree en 1957]]
[[Image:Vanwall VW5 Aintree 1957.jpg|left|thumb|La VW5 de [[Tony Brooks]]-[[Stirling Moss]] à Aintree en 1957 où elle va remporter le premier succès d'une monoplace britannique en championnat du monde]]
'''[[championnat du monde de Formule 1 1956|1956]]''' voit une toute nouvelle redistribution des cartes après les départs de Mercedes et de [[Lancia (Formule 1)|Scuderia Lancia]] (après la faillite de la maison-mère). Les avoirs de la Scuderia Lancia sont cédés à la [[Scuderia Ferrari]]<ref>[http://www.caradisiac.com/php/actu_enq/saga/europ/mg_1126_lancia3.php Faillite de Lancia], sur caradisiac.com</ref>, [[FIAT]] s'engageant pour sa part à soutenir financièrement Ferrari pendant cinq ans<ref> {{fr}} [http://www.forix.com/8w/d50.html Fiat s'engage financièrement auprès de la Scuderia Ferrari], sur forix.com</ref>. Ferrari, dans dans le creux de la vague depuis le début de la saison 1954, voit enfin sont avenir s'éclaircir, l'ex-Lancia, malgré de gros soucis de fiabilité, va permettre à Juan-Manuel Fangio de remporter sa quatrième couronne mondiale dans une ambiance délétère.
Dès [[Grand Prix automobile de Monaco 1956|Monaco]], second Grand Prix de la saison, Fangio décroche la pole position mais connaît des problèmes mécaniques et abandonne. Son coéquipier Collins est en mesure de lutter pour la victoire avec la Maserati de [[Stirling Moss]] mais le directeur de course de Ferrari décide de le faire rentrer afin qu'il cède sa monoplace à Fangio qui échouera à la deuxième place, Moss conservant la place acquise dès le premier passage sur la ligne pour sept secondes sous le drapeau à damiers<ref>Compte-rendu du Grand Prix automobile de Monaco 1956 par J. Ickx, l'Equipe, opus cité p.49</ref>{{,}}<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr050.html Grand Prix automobile de Monaco 1956], sur grandprix.com</ref>. L'ambiance entre les deux pilotes se refroidit rapidement. Après de nombreuses déconvenues et de multiples abandons, Fangio est persuadé que son écurie ne le traite pas à son juste niveau et lui fournit des monoplaces moins performantes qu'à ses coéquipiers. Il exige qu'un mécanicien lui soit exclusivement affecté et qu'il soit officiellement promu chef de file de l'écurie. Ce comportement provoque les foudres d'[[Enzo Ferrari]] pourtant obligé d'accepter la requête de l'Argentin et ne fait qu'accroître les tensions entre Fangio et ses coéquipiers<ref>Le Grand Prix de Belgique 1955, par J.M. Fangio, opus cité</ref>.
La fin de saison voit toutefois le sport reprendre le dessus sur les polémiques à l'occasion des deux dernières épreuves. Au [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1956|Nürburgring]], Fangio en pole position, se porte en tête dès le départ et bat à plusieurs reprises le record du tour détenu par [[Hermann Lang]] depuis 1939. Il le pulvérise au quatorzième passage en tournant en 9 min 41 s 41<ref>Compte-rendu du Grand Prix automobile d'Allemagne 1956 par A. Berthaut, l'Equipe, opus cité p.49</ref>{{,}}<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr055.html Grand Prix automobile d'Allemagne 1956], sur grandprix.com</ref>, réalise un grand chelem (pole position, toute la course en tête, meilleur tour en course et victoire) et signe sa vingtième victoire en championnat du monde. À [[Grand Prix automobile d'Italie 1956|Monza]], Fangio a toutes les cartes en main pour être sacré : une arrivée dans les points lui suffit mais [[Peter Collins (pilote)|Collins]] et [[Jean Behra]] peuvent également être titrés. Alors que l'Argentin abandonne et que Berha est décroché, Collins est en mesure de devenir champion du monde. Lorsqu'il rentre pour changer ses pneus, il offre néanmoins volontairement sa monoplace à Fangio, renonçant du même coup à ses chances de décrocher le titre, et ce malgré les froides relations qu'entretiennent les deux pilotes<ref>Le Grand Prix de France 1956, par J.M. Fangio, opus cité</ref>{{,}}<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr056.html Grand Prix automobile d'Italie 1956], sur grandprix.com</ref>.
À cause de ses rapports conflictuels avec [[Enzo Ferrari]] tout au long de la saison 1956, Fangio rejoint [[Maserati]] en '''[[championnat du monde de Formule 1 1957|1957]]'''. [[Stirling Moss]] par patriotisme s'engage avec [[Vanwall]]. Au Grand Prix d'ouverture argentin<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr057.html Argentine Grand Prix 1957], sur grandprix.com</ref>, les Maserati 250F monopolisent les quatre premières places (Fangio-Behra-[[Carlos Menditeguy|Menditeguy]]-[[Harry Schell|Schell]]) et se positionnent d'emblée au dessus des Ferrari 801, qui ne sont en fait que l'ultime évolution du modèle Lancia D50 conçu en 1953. En Angleterre<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr061.html British Grand Prix 1957], sur grandprix.com</ref>, les Maserati chutent et laissent le champ libre à la Vanwall de [[Tony Brooks]], pilotée par Stirling Moss qui l'a relayé suite aux ennuis de moteur de sa propre voiture. Cette victoire à domicile de Moss et Brooks est la première d'une voiture britannique en championnat du monde. Si Moss et les Vanwall finissent la saison en fanfare avec deux autres victoires, ils n'empêchent pas Fangio de glaner un cinquième titre, son quatrième consécutif<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-fanjua.html Juan Manuel Fangio], sur grandprix.com</ref>. Il faudra attendre [[Michael Schumacher]] pour qu'un tel record soit égalé puis battu. Autant l'Argentin a bénéficié du concours de ses coéquipiers en 1956 (avec trois résultats partagés), il ne doit sa nouvelle couronne qu'à lui-même en remportant quatre Grands Prix. Deux courses symbolisent sa domination, le [[Grand Prix automobile de France 1957|Grand Prix de France]] à Rouen où, par dix fois, il établit le meilleur tour en course et remporte l'épreuve<ref>Grand Prix automobile de France 1957 par P. About, l'Equipe, opus cité p.53</ref>{{,}}<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr060.html Grand Prix automobile de France 1957], sur grandprix.com</ref> et le mémorable [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1957|Grand Prix d'Allemagne]]. Derrière Fangio en pole position, les Ferrari d'Hawthorn, second, et de Collins, quatrième, prennent place en première ligne et ravissent le commandement dès le départ. Fangio, après un problème de ravitaillement, est relégué à près de cinquante secondes des Ferrari qui entrevoient enfin la possibilité de remporter leur première victoire de la saison. Elles tombent alors dans un piège tendu par Maserati<ref> Le Grand Prix d'Allemagne 1957, par J.M. Fangio, opus cité</ref> : Fangio effectue deux tours à un rythme modéré, faisant la grimace et des signes à l'attention de son stand pour laisser penser que sa voiture est endommagée. Les Ferrari réduisent alors l'allure<ref>Fangio en démonstration au Nürburgring en 1957, J. Rives, La Formule 1, opus cité</ref> tandis que Fangio sort enfin le grand jeu et établit un nouveau record de la piste en pulvérisant de près de treize secondes le temps qu'il a réalisé l'année précédente. Il poursuit sur sa lancée et signe, dans l'avant-dernière boucle, un tour en 9 min 17 s 4 à 147,3 km/h. Revenu sur les talons des Ferrari, Fangio double Collins puis Hawthorn quelques centaines de mètres plus loin<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr062.html Grand Prix automobile d'Allemagne 1957], sur grandprix.com</ref> pour s'assurer de son cinquième titre mondial<ref>Compte-rendu du GP d'Allemagne 1957 par A. Bertaut, l'Equipe, opus cité p.54</ref>. En proie à des difficultés financières, Maserati se retire de la Formule 1 en fin de saison. Fangio décide alors de prendre sa retraite après une tournée d'adieux : en 1958, il ne participe qu'à son Grand Prix national et au Grand Prix de France et tire définitivement sa révérence.
{{clr}}
== Les « Garagistes » (1958–1979) ==
=== Révolution technologique du moteur central arrière (1958-1960) ===
====Saison 1958====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1958}}
[[Image:Cooper T45 Rob WalkerDonington pits.jpg|right|thumb|[[Cooper Car Company|Cooper]] T45 à moteur central-arrière du [[Rob Walker Racing Team|Rob Walker Racing]] engagée en 1958]]
[[Image:Vanwall VW5 Donington.jpg|right|thumb|La VW5 (ici ex-[[Stirling Moss]]) permet à Vanwall de remporter la première coupe des constructeurs en 1958]]
[[Image:Mike Hawthorn 1958 Argentine GP.jpg|thumb|right|[[Mike Hawthorn]] sur [[Ferrari D246|Ferrari Dino]] en 1958 au GP d'Argentine]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1958|1958]]''', la Commission sportive internationale (CSI) modifie ses règlements sportif et technique. Les changements de pilotes entraînent désormais la non-attribution de points au championnat, signant ''de facto'' la fin des relais sur une même voiture<ref>{{fr}}L'équipe, 1950-1999 50 ans de Formule 1, tome 1 1950/1978, p55</ref>. D'autre part, un nouveau règlement concernant le carburant est instauré. La CSI tente dans un premier temps d'imposer un carburant du commerce à la place des mélanges à base de [[méthanol]] voire de [[nitrométhane]] mais, suite à une levée de boucliers des motoristes, trouve un compromis avec l'emploi de carburant de type aviation<ref>Le nouveau règlement sur les carburants 1958, l'Equipe, opus cité</ref>. Le championnat du monde change de physionomie et détonne : si un pilote Ferrari est à nouveau sacré, il n'est pas italien mais anglais ([[Mike Hawthorn]]) et ne permet pas à son équipe de décrocher la première Coupe des constructeurs. Le classement de cette nouvelle compétition, créée pour mettre en avant le travail des écuries, se fait en retenant les six meilleurs résultats des manches disputées et en ne retenant, pour chaque manche, que le résultat de la monoplace la mieux classée. Hawthorn remporte le championnat des pilotes avec seulement un point d'avance sur Moss tandis que [[Vanwall]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-vanwa.html Vanwall], sur grandprix.com</ref>, grâce à la complémentarité de [[Stirling Moss]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-mossir.html Biographie de Sir Stirling Moss], sur grandprix.com</ref> et [[Tony Brooks]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-broton.html Biographie de Tony Brooks], sur grandprix.com</ref> domine ses adversaires (six victoires contre deux pour Ferrari) et l'emporte avec huit points d'avance sur Ferrari et dix-sept sur [[Cooper Car Company|Cooper]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-coope.html Cooper Car Company], sur grandprix.com</ref>.
Symbole du dynamisme britannique en sport automobile, la marque artisanale Cooper crée la sensation en faisant triompher pour la première fois une voiture à moteur central-arrière à l'occasion du [[Grand Prix automobile d'Argentine 1958|Grand Prix d'Argentine]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr065.html Grand Prix automobile d'Argentine 1958], sur grandprix.com</ref> remporté par Stirling Moss sur une voiture de l'écurie privée ''[[Rob Walker Racing Team|Rob Walker Racing]]''<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/cref-walrob.html Présentation de Rob Walker], sur grandprix.com</ref>. Elle engage en championnat du monde [[Championnat du monde de Formule 1 1958|1958]] ses modèles T43, T44 et T45 conçus par Owen Maddock<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/cref-madowe.html Présentation d'Owen Maddock], sur grandprix.com</ref> et mus par un bloc [[Coventry Climax]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-coven.html Coventry Climax], sur grandprix.com</ref> qui a fait ses preuves l'année précédente. Les Cooper sont les seules monoplaces du plateau à moteur arrière, révolution technique puisque toutes les autres équipes conservent un moteur central-avant (entre les deux essieux mais devant le pilote) : un arbre de transmission doit traverser la monoplace pour animer les roues arrières. Cooper, qui à débuté en créant des voiturettes de course mues par un moteur [[Jap (moteur)|Jap]] 500 cm³ de moto à une chaîne de transmission, a l'idée d'adapter cette technique en Formule 1. Il installe son moteur entre les deux essieux et derrière le pilote ce qui permet de remplacer l'arbre de transmission par un couplage moteur-boîte direct pour disposer d'une motricité constante (le poids sur l'essieu arrière reste constant) alors que les voitures à moteur avant, dont le réservoir est installé au dessus de l'essieu arrière, perdent en motricité au fur et à mesure que la quantité d'essence diminue. Les Cooper sont ainsi plus petites, plus légères, plus maniables et prennent l'avantage sur les monoplaces « traditionnelles ». Les [[Ferrari D50|Ferrari D50/801]] puis [[Ferrari D246|Ferrari Dino]] sont rapidement surclassées par les Cooper et les Vanwall. L'idée singulière de Cooper fait progressivement école et sera reprise par [[British Racing Motors|BRM]] fin 1959 et [[Team Lotus|Lotus]] en 1960. Mais [[Enzo Ferrari]] tourne en dérision cette innovation et déclare même que «''les chevaux tirent la charrue et ne la poussent pas''». La première Ferrari à moteur arrière sera la 246P de 1960 et il faudra attendre 1961 pour que l'équipe italienne s'engage définitivement sur cette voie.
La saison est endeuillée à quatre reprises puisque Pat O'Connor décède lors des 500 miles d'Indianapolis, [[Luigi Musso]] trouve la mort lors du [[Grand Prix automobile de France 1958|Grand Prix de France]], qu'il avait gagné l'année précédente, en tentant de ravir la première place à [[Mike Hawthorn]]. [[Peter Collins (pilote)|Peter Collins]] décède sur le [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1958|Nurburgring]] alors qu'il menait l'épreuve et [[Stuart Lewis-Evans]] se retrouve prisonnier de sa voiture en flammes lors du [[Grand Prix automobile du Maroc 1958|Grand Prix du Maroc]] désormais intégré au championnat du monde et où il s'était mis en évidence la saison précédente. Grièvement blessé, il est rapatrié en Angleterre mais décède six jours plus tard des suites ses brulures.
L'année 1958 voit les débuts d'une femme en Formule 1, [[Maria Teresa de Filippis]], sœur du modeste pilote Luigi de Filippis. Elle contracte quatre engagements et, après avoir manqué sa qualification au Grand Prix de Monaco, prend le départ des épreuves de Belgique, du Portugal et d'Italie au volant d'une [[Maserati 250F]]. Elle ne reçoit le drapeau à damiers qu'en Belgique où elle se classe dixième. L'année suivante, après une nouvelle non qualification à Monaco, elle quittera définitivement le championnat du monde de Formule 1. Son expérience ne servira pas d'exemple puisque seulement quatre autres femmes<ref> {{fr}} [http://www.superf1.be/index.php?page=news&no=521 Des filles et des moteurs], sur superf1.be</ref> participeront à une manche du championnat du monde de Formule 1<ref> {{fr}} [http://www.caradisiac.com/php/voitures_collection/portraits/pilotes/lella_lombardi_4.php Lella Lombardi Une souris et des hommes page 4/5], sur caradisiac.com</ref> : [[Lella Lombardi]] (douze départs entre 1974 et 1976), [[Divina Galica]] (trois non qualifications entre 1976 et 1978), [[Desiré Wilson]] (une non qualification en 1980) et enfin [[Giovanna Amati]] (trois non qualifications en 1992). Lella Lombardi<ref> {{fr}} [http://www.caradisiac.com/php/voitures_collection/portraits/pilotes/lella_lombardi.php Lella Lombardi : Une souris et des hommes], sur caradisiac.com</ref> sera la seule à inscrire un demi-point en championnat du monde grâce à sa sixième place au [[Grand Prix automobile d'Espagne 1975|Grand Prix d'Espagne 1975]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr254.html Grand Prix automobile d'Espagne 1975], sur grandprix.com</ref>.
====Saisons 1959-1960====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1959|championnat du monde de Formule 1 1960}}
[[Image:Ferrari Dino 246 F1.jpg|thumb|left|La [[Ferrari D246|Ferrari Dino 246]] rate le titre de 8 points en 1959]]
[[Image:BRM P25.jpg|thumb|left|La [[British Racing Motors|BRM]] P25, dernière BRM à moteur avant, engagée sans succès de 1956 à 1960]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1959|1959]]''', sur le tourniquet monégasque, les Cooper démontrent leur agilité et si Stirling Moss domine la course sur sa T51 privée du ''Rob Walker Racing'', [[Jack Brabham]]<ref> {{en}} [http://www.ddavid.com/formula1/brab_bio.htm Biographie de Jack Brabham], sur ddavid.com</ref> profite d'une rupture de boîte de vitesses de l'Anglais pour imposer une Cooper officielle. À Zandvoort, [[Joakim Bonnier]] offre à [[British Racing Motors|BRM]] sa première victoire en championnat du monde devant une meute de Cooper. Moss, contraint à l'abandon alors qu'il venait de prendre la tête de la course quitte, dépité, le ''Rob Walker Racing'' pour rejoindre l'écurie [[British Racing Partnership|BRP]] dirigée par son père qui engage des BRM. Ce n'est qu'à partir du Grand Prix de France que les Ferrari retrouvent des couleurs. La Dino 246, conçue par Vittorio Jano et l'ingénieur [[Dino Ferrari|Alfredo Ferrari]] (fils d'Enzo Ferrari), est mue par un prometteur bloc V6 de 2 417 cm³ baptisé Dino en hommage à son concepteur décédé en 1956<ref> [http://www.f1db.com/f1/page/Ferrari_Dino_246 Caractéristiques techniques de la Ferrari Dino 246], sur f1db.com</ref>. Tony Brooks signe la première victoire de la Dino devant son coéquipier [[Phil Hill]]. Cette course reste néanmoins plus célèbre pour l'altercation qui a lieu au sein de la Scuderia entre [[Jean Behra]] et son directeur sportif qui conduit au licenciement express du Français, remplacé par l'Américain [[Dan Gurney]], novice en F1 qui deviendra célèbre plus tard en permettant à trois écuries différentes de remporter leur première victoire en tant que constructeur en championnat du monde ([[Porsche]] en 1962, [[Brabham]] en 1964 et AAR-[[Eagle (Formule 1)|Eagle]] en 1967). Behra quant à lui, trouvera la mort un mois plus tard sur le circuit de l'[[Automobil-Verkehrs- und Übungs-Straße GmbH|AVUS]] en lever de rideau du Grand Prix d'Allemagne.
Ferrari, bloqué par des mouvements syndicaux, ne fait pas le déplacement en Grande-Bretagne mais autorise Brooks, en lutte pour le titre pilote, à s'aligner sur une Vanwall pour défendre ses chances. Il ne peut empêcher la victoire de Jack Brabham qui prend une sérieuse option sur le titre. Brooks obtient sa revanche sur l'AVUS, Hill et Gurney complétant le podium pour un triplé Ferrari. Alors que la lutte pour le titre semble se circonscrire au duo Brooks-Brabham, Moss, de retour au sein du ''Rob Walker Racing'' après une décevante expérience chez BRP, sème le trouble en remportant deux victoires consécutives. Il redevient un sérieux rival en fin de saison mais la lutte à trois n'a pas lieu car, à Sebring, il abandonne dès le début de course tandis que Brooks est retardé par une touchette. Brabham, décroche son premier titre mondial (de même que Cooper) en poussant sa voiture en panne d'essence pour franchir la ligne. Son coéquipier [[Bruce McLaren]], en remportant le [[Grand Prix automobile des États-Unis 1959|Grand Prix des États-Unis]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr084.html United States Grand Prix 1960], sur grandprix.com</ref> à 22 ans, devient le plus jeune vainqueur de Grand Prix. Ce record ne sera battu que par [[Fernando Alonso]] en 2003.
[[Image:Lotus18.jpg|right|thumb|[[Stirling Moss]] signe au [[Grand Prix automobile de Monaco 1960|Grand Prix de Monaco]] 1960 la première victoire d'une [[Team Lotus|Lotus]]]]
[[Image:Cooper T53 Wheatcroft Straight.jpg|thumb|right|[[Cooper Car Company|Cooper]] et [[Jack Brabham|Brabham]] réalisent à nouveau un doublé aux championnats du monde en 1960 avec notamment la T53]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1960|1960]]''' intervient le premier changement de barème d'attribution des points de l'histoire de la Formule 1. Le meilleur tour en course ne rapporte plus de point mais le sixième pilote à l'arrivée est récompensé à son tour (1 point). Cooper, champion du monde en titre, réussit à retenir Brabham et McLaren et continue de fournir des monoplaces à des écuries privées (outre le ''Rob Walker Racing'' avec Stirling Moss et [[Maurice Trintignant]], l'écurie ''BRP-Team Yeoman Credit'', qui a su attirer Tony Brooks, lâche ses châssis BRM pour les Cooper). La révolution gagnante du moteur arrière conduit [[Team Lotus|Lotus]] et [[British Racing Motors|BRM]] à s'engager dans cette voie avec leurs Lotus 18 et BRM P48. Une valse des pilotes a lieu puisque Lotus perd [[Graham Hill]] (parti chez BRM) mais récupère [[John Surtees]], ancien champion du monde moto passé à l'automobile. Chez BRM, [[Dan Gurney]] remplace [[Harry Schell]]. Ferrari, dont le conservatisme technique semble condamner ses pilotes aux seconds rôles (la Dino 246 à moteur avant ne sera remplacée par les Dino 246P, et 156P, « P » pour Posteriore qu'à deux reprises dans la saison) perd Brooks et Gurney et aligne le trio [[Phil Hill]] - [[Cliff Allison]] - [[Wolfgang von Trips]], auquel s'ajoute ponctuellement [[Richie Ginther]].
Bruce McLaren, victorieux du dernier Grand Prix en 1959 remporte la première épreuve du championnat en Argentine. C'est surtout la performance d'[[Innes Ireland]] sur la nouvelle [[Lotus 18]] qui marque les esprits. À la suite de cette course, le ''Rob Walker Racing'' de Stirling Moss troque sa Cooper pour une Lotus. Cet échange trouve sa justification dès le [[Grand Prix automobile de Monaco 1960|Grand Prix de Monaco]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr086.html Monaco Grand Prix 1960], sur grandprix.com</ref> où Moss signe la première victoire d'une [[Team Lotus|Lotus]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-lotus.html Team Lotus], sur grandprix.com</ref> en championnat du monde. Les [[500 miles d'Indianapolis 1960|500 miles d'Indianapolis]] se disputent le lendemain de l'épreuve monégasque et sont comme d'habitude ignorés des Européens : ils seront rayés du calendrier en 1960 et il faudra attendre la saison [[Grand Prix automobile des États-Unis 2000|2000]] pour revoir des Formule 1 tourner à [[Indianapolis Motor Speedway|Indianapolis]]. Jack Brabham se rappelle au bon souvenir de tous à Zandvoort, non sans avoir eu à batailler ferme contre la Lotus de Stirling Moss. Le Grand Prix de Belgique se déroule de façon dramatique puisque Moss est gravement blessé aux jambes durant les essais et voit la suite de sa saison fortement compromise. En course, le lendemain, Chris Bristow du ''Yeoman Credit'' décède sur sortie de piste tandis qu'Alan Stacey, sur Lotus officielle, trouve la mort après avoir été heurté au visage par un oiseau. L'épreuve est remportée par Brabham qui, suite notamment à l'absence de Stirling Moss, enchaîne trois autres succès consécutifs et décroche le titre. Boycotté par les écuries britanniques qui jugent anachronique et dangereux l'anneau de vitesse de Monza, le Grand Prix d'Italie est remporté, sans concurrence, par [[Phil Hill]] qui signe la première victoire (Indianapolis 500 mis à part) d'un Américain en championnat. La dernière course de la saison, à Riverside, voit Moss renouer avec la victoire après son retour à la compétition à l'occasion du Grand Prix du Portugal.
=== Nouveau retour à la Formule 2, nouvelles innovations technologiques (1961-1965) ===
====Saisons 1961-1962====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1961|championnat du monde de Formule 1 1962}}
[[Image:Lotus 18-21.jpg|left|thumb|Lotus 21, première monoplace du [[Team Lotus]] à remporter un Grand Prix (Watkins Glen 1961)]]
[[Image:Climax FWMV 1500.jpg|thumb|left|Moteur [[Coventry Climax]] répondant à la réglementation 1 500 cm³ de 1961]]
[[Image:Goodwood2007-021 Lotus Climax 25 (1963).jpg|thumb|left|La [[Lotus 25]], première Formule 1 monocoque]]
La période 1961-1965 constitue une parenthèse dans l'histoire du championnat du monde de Formule 1 car la CSI, influencée par les tragédies qui s'enchaînent depuis plusieurs saisons (décès de [[Luigi Musso]], [[Eugenio Castellotti]], [[Stuart Lewis-Evans]], [[Harry Schell]], Chris Bristow, Alan Stacey...), impose une réduction de la puissance dans l'espoir de mettre un terme à l'hécatombe (entre 1954 et 1958, les Formule 1 sont passées d'environ 220 à 300 chevaux). La CSI, présidée par le Français Augustin Pérouse, abaisse la cylindrée de 2 500 à 1 500 cm³, c'est à dire d'appliquer au championnat du monde les spécifications de la Formule 2 où les moteurs développent autour de 200 chevaux. Contrairement à 1952-1953 où le championnat s'était déroulé sous la réglementation Formule 2 tandis que le réglement Formule 1 perdurait pour les épreuves hors-championnat, les Formule 2 sont cette fois rebaptisées Formule 1<ref>Le nouveau règlement de 1961 par Johnny Rives, ''[[L'Équipe]]'', 50 ans de formule 1, tome 1 p74</ref>. Si l'augmentation de puissance a conduit à accroître les risques intrinsèques de la course automobile, la CSI n'a pas pris en compte la dangerosité des tracés de certains circuits, notion fondamentale qui ne prévaudra que dix ans plus tard. Les constructeurs et motoristes de tous horizons se liguent pour tenter d'infléchir la décision de réduction de cylindrée, sauf Ferrari. En effet, Carlo Chiti vient de mettre en chantier un nouveau V6 à 120° surbaissé manifestement beaucoup plus puissant que le Dino de 1957. Avec 190 chevaux estimés, le bloc Ferrari tient la dragée haute aux 150-160 chevaux des [[Coventry Climax]] et [[Porsche]], conduisant ainsi la Scuderia à accepter rapidement la nouvelle donne réglementaire.
Le barème des points est à nouveau modifié, la victoire passant à 9 points pour valoriser le panache par rapport à la régularité (en 1958 Hawthorn était devenu champion du monde avec une seule victoire contre quatre pour Stirling Moss). Si les amateurs de Formule 1 prédisent une domination insolente des Ferrari, Moss réussit l'exploit d'imposer sa « vieille » Lotus 18 du ''[[Rob Walker Racing Team|Rob Walker Racing]]'' alors que l'équipe officielle Lotus engage sa nouvelle 21. Dès le [[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1961|Grand Prix des Pays-Bas|Grand Prix des Pays-Bas]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr096.html Grand Prix automobile des Pays-Bas 1961], sur grandprix.com</ref>, l'armada Ferrari se met en branle, [[Wolfgang von Trips]] triomphant devant son coéquipier [[Phil Hill]]. Sur le tracé de [[Grand Prix automobile de Belgique 1961|Spa-Francorchamps]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr097.html Grand Prix automobile de Belgique 1961], sur grandprix.com</ref>, la Scuderia signe un quadruplé (Hill -von Trips -[[Richie Ginther]] - [[Olivier Gendebien]]). En [[Grand Prix automobile de France 1961|France]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr098.html Grand Prix automobile de France 1961], sur grandprix.com</ref>, sur le circuit rapide de Reims, [[Giancarlo Baghetti]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_baghetti.htm Histoire, pilotes : Giancarlo Baghetti], sur f1-legend.com</ref> signe un exploit appelé à rester dans les annales de la Formule 1 en s'imposant (sur une Ferrari semi-privée) pour son premier départ<ref name="F1 Ferrari à l'heure">Ferrari à l'heure, les Anglais en retard, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.26</ref>. Le duel Ferrari-Ferrari reprend à [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1961|Aintree]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr099.html Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1961], sur grandprix.com</ref> où von Trips reprend pour deux points la tête du championnat à Hill. Moss s'impose au [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1961|Nürburgring]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr100.html Grand Prix automobile d'Allemagne 1961], sur grandprix.com</ref>, au terme d'une course d'anthologie sur sa Lotus privée. En fin de saison, à [[Grand Prix automobile d'Italie 1961|Monza]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr0101.html Grand Prix automobile d'Italie 1961], sur grandprix.com</ref>, [[Wolfgang von Trips]], avec quatre points d'avance sur son rival fait figure de favori pour le titre, d'autant plus qu'il signe la pole position alors qu'Hill est relégué en quatrième position derrière Ginther et le débutant mexicain [[Ricardo Rodriguez]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_rodriguezr.htm Histoire, pilotes : Ricardo Rodriguez], sur f1-legend.com</ref>. Mais au départ, von Trips s'accroche avec la Lotus de [[Jim Clark]], sort de la piste et est éjecté de sa monoplace qui fauche quatorze spectateurs<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr101.html Grand Prix automobile d'Italie 1961], sur grandprix.com</ref>. Le bilan est très lourd : quinze morts<ref name="F1 Ferrari à l'heure">Ferrari à l'heure, les Anglais en retard, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.26</ref>, dont le pilote allemand et vingt blessés. Il n'y a pas eu d'accident mortel à Monza depuis 1928 mais cette tragédie démontre que la CSI n'a pas forcément pris la bonne décision en privilégiant la diminution de cylindrée sans se soucier de la sécurité des circuits et de leurs abords. La course est remportée facilement par Hill qui s'adjuge par la même occasion le titre mondial. À [[Grand Prix automobile des États-Unis 1961|Watkins Glen]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr0102.html Grand Prix automobile des États-Unis 1961], sur grandprix.com</ref>, en l'absence des Ferrari en retrait en signe de deuil, [[Innes Ireland]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_ireland.htm Histoire, pilotes : Innes Ireland], sur f1-legend.com</ref> s'impose à l'issue d'une course hécatombe. En signant son unique succès en championnat du monde, il offre au Team Lotus sa première victoire en championnat du monde<ref name="F1 Ferrari à l'heure">Ferrari à l'heure, les Anglais en retard, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.26</ref> puisque jusqu'à présent, seul le ''Rob Walker Racing'' a fait triompher la marque britannique.
[[Image:1962-08-05 Graham Hill, BRM - Hatzenbach (sw).jpg|thumb|right|La [[British Racing Motors|BRM]] P57, permet à [[Graham Hill]] (ici au Nürburgring) de remporter son premier titre en 1962, le seul de BRM]]
[[Image:Porsche 804 Donington.jpg|right|thumb|[[Porsche]] ne décrochera qu'un seul succès en tant que constructeur en F1, avec [[Dan Gurney]] sur cette 804, au [[Grand Prix automobile de France 1962|Grand Prix de France 1962]]]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1962|1962]]''', [[Team Lotus|Lotus]] est au centre de toutes les attentions lorsqu'est dévoilée la [[Lotus 25]] à châssis monocoque, technologie qui rompt avec celle des châssis tubulaires traditionnels<ref> {{en}} [http://www.ddavid.com/formula1/lotus25.htm La Lotus 25], sur ddavid.com</ref>{{,}}<ref name="F1 révolution">La révolution de la monocoque, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.26-27</ref>. Les Lotus sont enfin motorisées par un bloc Coventry Climax V8 adapté à la nouvelle réglementation. Se réservant la primeur de son invention, Lotus produit une autre monoplace « traditionnelle », la 24, pour les écuries privées. Bien qu'il ait remporté le dernier Grand Prix de la saison écoulée, [[Innes Ireland]] est évincé de l'écurie ([[Jim Clark]] ayant manœuvré pour) et remplacé par Trevor Taylor. La [[Scuderia Ferrari]] est victime d'un schisme interne : le directeur technique Carlo Chiti et le directeur sportif Romolo Tavoni fondent leur propre écurie [[Automobili Turismo e Sport]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-ats.html ATS (Automobili Turismo e Sport)], sur grandprix.com</ref>. [[Richie Ginther]] passé chez BRM et [[Wolfgang von Trips]] décédé, Ferrari recrute les jeunes [[Ricardo Rodriguez]] et [[Giancarlo Baghetti]] pour épauler le champion du monde en titre [[Phil Hill]]. [[Cooper Car Company|Cooper]] fait parler d'elle puisque si désormais les monoplaces disposent elles-aussi du bloc Climax, le pilote fétiche [[Jack Brabham]] monte sa propre équipe [[Brabham Racing Organisation|Brabham]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-brabh.html Brabham (Motor Racing Developments Ltd.)], sur grandprix.com</ref>{{,}}<ref>Brabham, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.165-190</ref>. [[British Racing Motors|BRM]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-brm.html British Racing Motors (BRM)], sur grandprix.com</ref> fait le choix inverse en se séparant du Climax pour installer son propre moteur dans son propre châssis. Enfin, Stirling Moss ne fait plus partie des pilotes de Formule 1, il annonce sa retraite à la suite de son grave accident hors-championnat à Goodwood au printemps, où il a été relevé avec de multiples fractures.
Dès son premier engagement, au [[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1962|Grand Prix des Pays-Bas]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr103.html Grand Prix automobile des Pays-Bas 1962], sur grandprix.com</ref>, la Lotus 25 de Jim Clark montre sa supériorité mais, en manque de développement, abandonne ce qui permet à [[Graham Hill]] de remporter sa première victoire en championnat du monde sur BRM P57. Clark, en pole position à Monaco, est encore trahi par sa mécanique ce qui profite à [[Bruce McLaren]], nouveau leader de l'écurie officielle Cooper. Le troisième rendez-vous de la saison à Spa-Francorchamps, permet enfin à Clark de signer la première victoire d'une monocoque en Formule 1. Au Grand Prix de France, auquel ne participent pas les Ferrari retenues par des mouvements sociaux en Italie, [[Dan Gurney]], profitant des nombreux abandons, offre à [[Porsche]] son unique victoire en championnat du monde à l'occasion du [[Grand Prix automobile de France 1962|Grand Prix de France]]. Graham Hill et Jim Clark se partagent ensuite les victoires et si Clark aborde la finale du championnat avec un retard de neuf points il conserve une chance réelle d'être titré puisqu'il lui suffit de gagner pour coiffer son adversaire au poteau au bénéfice du plus grand nombre de victoires. Auteur de la pole position, Clark prend la course en main et à vingt tours de l'arrivée est champion du monde virtuel. Une casse moteur offre la victoire et les titres mondiaux à Graham Hill et BRM.
====Saisons 1963-1964====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1963|championnat du monde de Formule 1 1964}}
[[Image:2006 SAG - F1 Honda RA271 1964 -02.JPG|right|thumb|[[Ronnie Bucknum]] fait débuter la [[Honda Racing F1 Team|Honda]] RA271 en 1964]]
[[Image:BrabhamJack19650801Südkehre.jpg|right|thumb|[[Jack Brabham]] sur sa BT11-Climax au [[Nürburgring]] en 1965]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1963|1963]]''', des changement notables ont lieu chez Ferrari qui doit complètement renouveler son effectif de pilotes : le jeune espoir mexicain [[Ricardo Rodriguez]] s'est en effet tué fin 1962 dans une course hors-championnat tandis que Phil Hill et Giancarlo Baghetti, en conflit avec leur directeur sportif, ont rejoint les rangs des « rebelles » d'ATS et sont remplacés par [[John Surtees]]. Porsche, malgré la victoire de Gurney l'année précédente, jette l'éponge pour se concentrer sur les épreuves de Voitures de Sport et Dan Gurney trouve refuge chez [[Brabham]].
Jim Clark et Lotus imposent leur loi durant toute la saison en décrochant sept victoires, Graham Hill, champion du monde en titre ne remportant que deux courses dont le Grand Prix d'ouverture à Monaco (la première de ses cinq victoires en Principauté). Clark réalise une course parfaite à Zandvoort (pole position, en tête de bout en bout, victoire avec un tour d'avance, et meilleur tour en course) et réalise deux nouveaux ''chelems'' en France puis à Silverstone. Seuls Surtees<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-surjoh.html Biographie de John Surtees], sur grandprix.com</ref>, en remportant sa première victoire en Formule 1 au Nürburgring et Graham Hill, victorieux de la dernière épreuve de la saison à Watkins Glen, entravent sa marche triomphale. Clark est sacré champion du monde avec vingt-cinq points d'avance sur Hill, tandis que [[Team Lotus|Lotus]] décroche le premier de ses sept titres de champion du monde des constructeurs.
La concurrence ne reste pas inactive durant l'intersaison. Ainsi, en '''[[championnat du monde de Formule 1 1964|1964]]''', BRM, Ferrari et Cooper reprennent à leur compte le principe du châssis monocoque, seule [[Brabham Racing Organisation|Brabham]] conserve le principe du châssis tubulaire. Cooper, après le décès de l'espoir américain [[Tim Mayer]], recrute l'ancien champion du monde Phil Hill revenu du fiasco ATS pour épauler [[Bruce McLaren]], fidèle à l'équipe de ses débuts même s'il monte en parallèle sa propre structure de course. [[Honda F1 Racing|Honda]] annonce son arrivée en cours de saison, ce qui constituera une grande première dans l'histoire du championnat du monde. Comme l'année précédente, Monaco ne réussit pas à Clark et profite à Graham Hill qui s'impose devant son coéquipier [[Richie Ginther]]. L'Écossais a l'occasion de briller à plusieurs reprises au cours de la saison en enlevant trois succès, le plus spectaculaire étant le [[Grand Prix automobile de Belgique 1964|Grand Prix de Belgique]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr124.html Grand Prix automobile de Belgique 1964], sur grandprix.com</ref> à multiples rebondissements : ralenti par une surchauffe moteur, Clark n'est que quatrième à deux tours de l'arrivée lorsque le leader [[Dan Gurney]] tombe en panne d'essence, Graham Hill lui succède en tête mais connaît la même mésaventure dans le dernier tour. La victoire semble s'offrir à [[Bruce McLaren]] mais il tombe en panne de batterie en vue du drapeau à damiers et se fait déborder par Clark sur la ligne. Dan Gurney, en remportant le Grand Prix de France, offre à Brabham sa première victoire en championnat.
Comme annoncé en début de saison, les Japonais font leur apparition en championnat au [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1964|Grand Prix d'Allemagne]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr127.html Grand Prix automobile d'Allemagne 1964], sur grandprix.com</ref>. Pilotée par l'américain [[Ronnie Bucknum]], la RA271, si elle fait des progrès constants, reste loin du niveau de ses concurrentes. [[John Surtees]] réitère son exploit de la saison précédente sur le toboggan du Nürburgring alors que le gentleman-driver batave [[Carel Godin de Beaufort]] (''Fatty Porsche'') se tue au volant de sa Porsche orange de l'Écurie Maarsbergen. Le premier [[Grand Prix automobile d'Autriche 1964|Grand Prix d'Autriche]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr128.html Grand Prix automobile d'Autriche 1964], sur grandprix.com</ref>, organisé sur l'aéroport militaire de [[Zeltweg]], permet à [[Lorenzo Bandini]] sur Ferrari de décrocher sa première victoire, bien aidé par les abandons de Clark, Hill et Surtees. À Watkins Glen, pour l'avant-dernière épreuve du championnat, Ferrari est absente car Enzo Ferrari souhaite marquer sa colère devant le refus de la CSI d'homologuer en catégorie GT la [[Ferrari 250|Ferrari 250 LM]]. Ce forfait n'est que symbolique puisque les Ferrari sont présentes mais engagées sous la bannière du NART d'où la surprenante livrée bleue et blanche des voitures de Surtees et Bandini. Hill remporte l'épreuve devant Surtees tandis que Clark est contraint à un quatrième abandon consécutif alors qu'il mène la course.
L'ultime manche, au [[Grand Prix automobile du Mexique 1964|Mexique]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr131.html Grand Prix automobile de Mexique 1964], sur grandprix.com</ref>, est décisive pour l'attribution du titre. À trente-cinq tours de l'arrivée, Clark est en tête devant Gurney, Hill, Bandini et Surtees. Pour Hill, cette position est synonyme de titre mais il est percuté par Bandini et voit s'éloigner ses chances de remporter le championnat. Clark est virtuellement champion du monde lorsqu'une fuite d'huile met fin à ses espoirs. Gurney prend la tête de la course devant Bandini et Surtees, propulsant ainsi Graham Hill vers le titre pour un seul point. Mais Bandini se laisse dépasser par son coéquipier Surtees afin qu'il coiffe la couronne mondiale. Le titre de Surtees est d'autant plus remarquable que le Britannique a déjà été sacré champion du monde en vitesse moto. D'autres, comme [[Mike Hailwood]] ou [[Johnny Cecotto]], tenteront d'égaler cette prouesse, restée toutefois inégalée.
====Saison 1965====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1965}}
[[Image:Jim Clark.jpg|thumb|left|[[Jim Clark]] décroche son second titre mondial en 1965]][[Image:2006 SAG - F1 Honda RA272 1965 -02.JPG|left|thumb|[[Richie Ginther]] signe la première victoire de [[Honda Racing F1 Team|Honda]] en championnat avec cette RA272]]
À cause d'une intersaison extrêmement courte (le Grand Prix d'Afrique du Sud est programmé le jour de l'an) et suite à l'annonce de l'application pour 1966 d'un nouveau règlement technique, les écuries abordent la saison '''[[championnat du monde de Formule 1 1965|1965]]''' avec quasiment les mêmes armes qu'en 1964. Le seul changement important concerne le transfert de [[Richie Ginther]] de BRM à [[Honda Racing F1 Team|Honda]] où il devient pilote-titulaire en remplaçant [[Ronnie Bucknum]] cantonné au rôle de pilote de développement. [[Phil Hill]] prend sa retraite et est remplacé chez [[Cooper Car Company|Cooper]] par le jeune Autrichien [[Jochen Rindt]].
Dès l'ouverture de la saison à [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1965|East London]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr132.html Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1965], sur grandprix.com</ref>, Jim Clark réalise un ''[[grand Chelem|chelem]]'' (victoire, course menée de bout en bout, pole position et record du tour). Le Grand Prix suivant ne se déroule que quatre mois plus tard, à [[Grand Prix automobile de Monaco 1965|Monaco]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr133.html Grand Prix automobile de Monaco 1965], sur grandprix.com</ref> et Clark n'y participe pas car, après ses échecs frustrants les années précédentes en Principauté, il fait le choix de s'aligner aux [[500 miles d'Indianapolis 1965|500 miles d'Indianapolis]] qui se déroulent le même week-end. Après deux tentatives presque victorieuses les années précédentes, il devient le premier pilote de Formule 1 à remporter cette course mythique qui n'est plus inscrite au calendrier mondial depuis 1961. Sans concurrence sur son circuit fétiche, [[Graham Hill]] est à nouveau victorieux à Monaco. Parti à la faute en début de course, il revient de la cinquième place à la première pour remporter une de ses plus belles victoires. En hommage à son rival Clark, Hill déclare : « Je me sentais de taille à battre n'importe qui aujourd'hui, peut-être même Clark ». La course voit également Paul Hawkins finir dans les eaux du port, comme [[Alberto Ascari|Ascari]] dix ans plus tôt.
Clark, de retour pour l'épreuve belge, remporte la victoire qui lui permet de prendre la tête du championnat puis remporte successivement les Grands Prix de France, de Grande-Bretagne, de Hollande et d'Allemagne ce qui lui assure, tout comme Lotus, son deuxième titre mondial. En Italie, sur le rapide circuit de Monza, il est contraint à l'abandon et laisse les pilotes BRM s'expliquer entre eux. Le jeune [[Jackie Stewart]]<ref> {{en}} [http://www.ddavid.com/formula1/stew_bio.htm Biographie de Jackie Stewart], sur ddavid.com</ref> remporte sa première victoire en championnat devant Hill qui prend sa revanche aux États-Unis dans une course marquée par l'absence de John Surtees. Le champion du monde en titre a été victime d'un grave accident en [[Can-Am]] et doit observer une longue période de convalescence. [[Honda F1 Racing|Honda]] se fait remarquer tout au long de la saison grâce à [[Richie Ginther]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-ginric.html Biographie de Richie Ginther], sur grandprix.com</ref>, souvent à son avantage en qualifications mais contraint à de nombreuses reprises à l'abandon en course sur problème mécanique. Il inscrit le premier point d'une Honda en Belgique, récidive aux Pays-Bas avant d'atteindre la consécration lors de l'ultime course de la saison au Mexique. Honda négocie la location de la piste en exclusivité au petit matin des premiers essais pour régler la carburation du moteur en fonction de l'altitude élevée du circuit. Grâce à cette mise au point quasi-secrète, Ginther décroche la troisième place sur la grille (pour la quatrième fois de la saison) puis décroche sa seule victoire en Grand Prix de Formule 1, la première d'une Honda<ref>Clark/Lotus: le pouvoir absolu, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.27</ref>.
=== Retour aux grosses cylindrées (1966-1967) ===
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1966|championnat du monde de Formule 1 1967}}
[[Image:BRM H16 engine.jpg|right|thumb|Le surprenant moteur BRM à 16 cylindres en H. Il ne sera victorieux qu'à une seule reprise, au GP des États-Unis en 1966]]
[[Image:BrabhamJack1966B.jpg|thumb|right|[[Jack Brabham]] décroche en 1966 le titre mondial sur une monoplace de sa propre écurie]]
[[Image:Bandini, Lorenzo - Ferrari-12-Zylinder 1966.jpg|right|thumb|[[Lorenzo Bandini]] sur la Ferrari V12 au [[Nürburgring]] en 1966]]
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1966|1966]]''', un nouveau réglement technique entre en application et fait la part belle aux moteurs dont la cylindrée maximale autorisée est doublée : les blocs 1 500 cm³ sont remplacés par des 3 000 cm³<ref>Clark/Lotus: le pouvoir absolu, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.28</ref>. Les moteurs suralimentés (à compresseur ou à [[turbocompresseur]]) sont à nouveau autorisés s'ils respectent une équivalence de 1 à 2 avec les moteurs atmosphériques, soit une cylindrée maximale de 1 500 cm³. Toutefois, il faudra attendre onze ans pour qu'une équipe, [[Renault F1 Team|Renault]], ne se lance dans cette voie. La [[Scuderia Ferrari]] apparaît comme la mieux armée à l'entame du championnat : de par sa longue présence en Endurance, elle possède en effet un V12 de 3 000 cm³ prêt à être utilisé dès le début de saison. [[Coventry Climax]], racheté dès 1963 par [[Jaguar (automobile)|Jaguar]], avait déjà prévenu ses partenaires Lotus, Brabham et Cooper de son retrait de la compétition après l'échec de la mise au point du complexe et coûteux 16 cylindres à plat 16 FWMV (accouplement de deux 8 cylindres en ligne) et le fait que le V8 FWMV de 1,5 litres ne pouvait être réalésé que jusqu'à 2 litres (soit 240 chevaux alors que les blocs concurrents de trois litres pouvaient atteindre 400 chevaux). [[British Racing Motors|BRM]] fait preuve de plus d'audace et veut mettre en valeur le « M » de son acronyme en ne renonçant pas (contrairement à Climax) à développer un original moteur à 16 cylindres [[Moteur avec cylindres en H|en H]] par superposition de deux blocs à huit cylindres en ligne de 1 500 cm³. Toutefois, comme sa conception prend du retard, l'écurie débute la saison avec un bloc BRM 1,9 V8 de 1 909 cm³ qui n'est autre que le moteur de la saison précédente réalésé.
[[Repco]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-repco.html Repco], sur grandprix.com</ref>, partenaire de longue date australien de [[Brabham Racing Organisation|Brabham]] spécialisé dans les pièces détachées, fait son entrée en championnat du monde et fournit en quasi-exclusivité l'écurie australasienne (les Repco ont aussi motorisé l'écurie sud-africaine [[LDS (Formule 1)|LDS]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-lds.html LDS], sur grandprix.com</ref> de Louis Douglas Serrurier qui n'a jamais été classée en championnat du monde). Ron Tauranac, le collaborateur de Brabham, a bien anticipé le potentiel de la petite manufacture en terme de réactivité face au changement de la réglementation. Le Repco 620, conçu par [[John Judd]] sur la base d'un V8 3,5 litres [[Oldsmobile]] de série réalésé, développe 315 chevaux pour 2 995 cm³. [[Cooper Car Company|Cooper]], revendue au ''Chipstead Motor Group'' dirigé par Jonathan Sieff (un proche de la famille [[Maserati]]), obtient la fourniture d'un inédit V12 [[Maserati]] 3 litres. [[Honda Racing F1 Team|Honda]], victorieuse du dernier Grand Prix de la saison précédente doit tout reprendre à zéro et concevoir un moteur répondant à la nouvelle règlementation. La Honda RA 273 s'avère rapidement être un cuisant échec technique, tant et si bien que l'écurie se contentera de quelques piteuses apparitions en Grand Prix. Lotus a signé un contrat avec BRM pour la fourniture du fameux H16, mais débute la saison avec un ancien Climax porté à 2 litres. Enfin, deux nouvelles écuries font leur entrée en scène : figures majeures du championnat du monde depuis plusieurs années, les pilotes [[Bruce McLaren]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-mclbru.html Biographie de Bruce McLaren], sur grandprix.com</ref> et [[Dan Gurney]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-gurdan.html Biographie de Dan Gurney], sur grandprix.com</ref> imitent [[Jack Brabham]] en lançant leur propre structure. McLaren choisit un V8 [[Ford]] 4,2 litres issu des [[Indianapolis 500|500 Miles d'Indianapolis]] ramené à la cylindrée règlementaire alors que [[Dan Gurney]] utilise un antique Climax de 2,5 litres en attendant que la firme britannique [[Weslake]] finalise la conception d'un V12 de 3 litres. Comme lors du changement de réglementation de 1954, toutes les solutions architecturales possibles sont testées et la saison paraît plus ouverte que jamais.
À Monaco, seuls Ferrari, Cooper et Brabham bénéficient d'un moteur de 3 litres mais, sur ce circuit où l'agilité compte plus que la puissance, Lotus et BRM conservent toutes leurs chances malgré leurs vieux blocs réalésés. Même Ferrari préfère mettre ses œufs dans plusieurs paniers puisque [[Lorenzo Bandini]] pilote une 246 de 2,4 litres, à la grande fureur de [[John Surtees]] chargé de faire débuter la lourde 312 V12. S'il prend la tête de la course au départ, il doit abandonner et concéder la victoire à [[Jackie Stewart]] sur sa BRM 2 litres. Le temps fort de la saison a lieu à [[Circuit de Spa-Francorchamps|Spa-Francorchamps]], en [[Grand Prix automobile de Belgique 1966|Belgique]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr143.html Belgian Grand Prix 1966], sur grandprix.com</ref> où, sous des trombes d'eau, le peloton est rapidement décimé par un carambolage, immortalisé par les caméras de [[John Frankenheimer]] qui tourne des séquences de course pour son film ''[[Grand Prix (film)|Grand Prix]]''. Coincé dans l'habitacle de sa BRM renversée, Jackie Stewart<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-stejac.html Biographie de Jackie Stewart], sur grandprix.com</ref> à la merci d'un incendie, attend désespérément l’arrivée des secours alors que son coéquipier Graham Hill est allé chercher des instruments de désincarcération dans une maison en bordure de piste. À partir de ce jour, Stewart se lance dans une impopulaire mais nécessaire croisade pour la sécurité des pilotes. Les plus grands (Lauda, Prost ou encore Senna) poursuivront son combat. [[Jochen Rindt]] prend la tête de la course mais la victoire revient finalement à Surtees qui, exaspéré par l'attitude du directeur sportif Eugenio Dragoni qui lui préfère Bandini, signe sa dernière victoire en rouge et claque la porte de la Scuderia.
[[Image:Cosworth DFV Donington.jpg|left|thumb|Le V8 [[Cosworth]] DFV de 3 litres de cylindrée]]
[[Image:HillGraham1966Aug.jpg|thumb|left|[[Graham Hill]], de retour chez Lotus en 1967]]
[[Image:HulmeDenis196508.jpg|thumb|left|[[Denny Hulme]], champion du monde en 1967 sur Brabham]]
À Reims, Bandini signe la première pole position de sa carrière et retrouve à ses côtés son nouvel équipier [[Mike Parkes]] et son ancien qui a trouvé refuge chez Cooper où il remplace Ginther, rappelé par Honda. Bandini abandonne en vue de l'arrivée et offre la victoire à [[Jack Brabham]]. Pour la première fois dans l'histoire du championnat du monde, un pilote gagne un Grand Prix au volant d'une voiture de sa conception (seuls Dan Gurney en 1967 et Bruce McLaren en 1968 feront de même à Spa-Francorchamps). A [[Brands Hatch]], en l'absence de Ferrari qui invoque des mouvements sociaux en Italie (certains voient plutôt une manière d'éviter un fiasco, le V12 Ferrari s'avérant peu compétitif car trop lourd et encombrant), Brabham signe un doublé, [[Denny Hulme]] terminant deuxième derrière son patron. L'écurie australasienne signe à Zandvoort et au Nürburgring deux nouveaux succès qui lui assurent quasiment le titre mondial, seul Surtees conservant une infime chance de ravir le titre. Brabham est officiellement titré à Monza dans une course dominée par les surpuissantes Ferrari (victoire de [[Ludovico Scarfiotti]] devant Parkes). A Watkins Glen, dans une course sans enjeu, le champion du monde en titre Jim Clark brille en faisant triompher la Lotus 43, mue par le BRM H16, en profitant des abandons de Brabham et Bandini. Cette victoire sera la seule de ce moteur, BRM revenant des l'année suivante à une solution plus conventionnelle avec un V12. Au Mexique, Surtees s'impose sur la Cooper-Maserati. Brabham remporte son troisième titre de champion du monde des pilotes tandis que son équipe décroche le titre des constructeurs. Pour la première fois depuis la création du championnat un pilote s'impose avec une voiture de sa conception.
La principale nouveauté de la saison [[championnat du monde de Formule 1 1967|'''1967''']] est l'entrée en lice du motoriste anglais [[Cosworth]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-coswo.html Cosworth], sur grandprix.com</ref> qui, grâce au soutien financier de [[Ford Motor Company|Ford]], lance un nouveau moteur, le [[Moteur V8|V8]] DFV 3 litres. [[Team Lotus|Lotus]], à l'origine de l'arrivée de Cosworth en Formule 1, en bénéficie en exclusivité à partir du troisième Grand Prix de la saison. Ford a néanmoins émis des exigences et conditionne son soutien au recrutement de [[Graham Hill]] au côté de [[Jim Clark]]. Après huit saisons chez [[British Racing Motors|BRM]], Hill fait son retour dans l'écurie de ses débuts. Pour défendre ses titres mondiaux, [[Brabham Racing Organisation|Brabham]] reste fidèle à sa tradition de rusticité en alignant une monoplace à châssis tubulaire (BT24) alors que quasiment toutes les équipes ont opté pour la monocoque depuis plusieurs années. [[Repco]] améliore son moteur qui devient le Repco 740 (330 chevaux à 8 000 tours/minute). BRM poursuit avec son moteur H16 installé dans la P83, moteur qui n'a pourtant qui n'a pourtant convaincu personne l'année précédente. Le départ de Hill laisse un vide que ne comble pas l'arrivée de [[Mike Spence]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-spemik.html Biographie de Mike Spence], sur grandprix.com</ref> tandis que [[Jackie Stewart]], désormais premier pilote, s'affirme comme un rival crédible de Jim Clark. Les transferts les plus notables sont l'arrivée de [[Chris Amon]] chez [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] où il remplace [[John Surtees]] parti chez [[Honda Racing F1 Team|Honda]]. [[Richie Ginther]] quitte les Japonais pour l'écurie [[Eagle (Formule 1)|Eagle AAR]] de son compatriote [[Dan Gurney]] tandis que [[Cooper Car Company|Cooper]]-[[Maserati]] fait appel à [[Pedro Rodriguez]] (le frère de [[Ricardo Rodríguez]], décédé en 1962) pour seconder [[Jochen Rindt]].
A [[Kyalami]], pour le [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1970|premier Grand Prix de la saison]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr151.html Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1970], sur grandprix.com</ref> Pedro Rodriguez remporte sa première victoire en Grand Prix, la dernière de Cooper<ref>Cooper, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.212-223</ref>. Absentes en [[Afrique du Sud]], les Ferrari débutent à [[Grand Prix automobile de Monaco 1967|Monaco]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr152.html Grand Prix automobile de Monaco 1967], sur grandprix.com</ref>. [[Lorenzo Bandini]], après avoir manqué son envol se lance dans une tragique course poursuite derrière la Brabham de [[Denny Hulme]] et, épuisé, heurte les barrières de sécurité : atrocement brûlé suite à l'embrasement de sa monoplace, il décède trois jours plus tard des suites de ses blessures<ref> {{fr}} [http://www.chez.com/formula11/mort/bandini.html Hommage et images de Lorenzo Bandini disparu tragiquement lors du Grand Prix de Monaco, le 8 Mai 1967], sur chez.com</ref>. La Lotus 49-Cosworth débute en fanfare à [[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1967|Zandvoort]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr153.html Grand Prix automobile des Pays-Bas 1967], sur grandprix.com</ref> puisque, pour sa première sortie, le révolutionnaire V8 permet à Jim Clark de remporter la victoire. Cette saison est celle des premières : dès la course suivante en [[Grand Prix automobile de Belgique 1967|Belgique]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr154.html Grand Prix automobile de Belgique 1967], sur grandprix.com</ref>, Dan Gurney profite des soucis de Brabham et Lotus pour placer sa Eagle-[[Weslake]] sur la première marche du podium : un an après Jack Brabham, un autre pilote-constructeur s'impose en Formule 1. Les Brabham imposent ensuite peu à peu leur domination et le titre se joue finalement entre Hulme (qui vient d'annoncer son départ à la fin de la saison) et son patron. Surtees et sa ''Hondola'' RA273 jouent les trouble-fêtes en Italie, ce qui n'empêche finalement pas Hulme de décrocher son unique titre de champion du monde tandis que Brabham décroche son second consécutif chez les constructeurs.
=== Naissance du sponsoring (1968-1969) ===
====Saison 1968====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1968}}
[[Image:2006FOS 1964LotusClimax33.jpg|thumb|right|[[Lotus 33|Lotus]] va troquer sa [[Liste des couleurs nationales dans les courses automobiles|livrée nationale]] "British Racing Green"...]]
[[Image:HillGraham19690801Lotus-Nordkehre.jpg|thumb|right|... pour une livrée "commerciale" ([[Graham Hill]] sur [[Lotus 49]] au [[Nürburgring]] en 1969)]]
[[Image:Rodriguez, Pedro - BRM 1968.jpg|thumb|right|En 1968, [[British Racing Motors|BRM]] abandonne le H16 pour le V12, sans succès. (ici [[Pedro Rodriguez]])]]
[[Image:McLarenBruce19690801.jpg|thumb|right|En 1968, [[Bruce McLaren]] fait triompher sa propre monoplace en Grand Prix]]
Les [[Lotus 49]]-[[Cosworth]] qui n'auront manqué que de fiabilité pour s'imposer dès leur début en 1967, sont logiquement, toujours aux mains de [[Jim Clark]] et [[Graham Hill]], les favorites en '''[[championnat du monde de Formule 1 1968|1968]]'''. Le contrat d'exclusivité liant Ford à Lotus ne portant que sur une seule saison, [[Team McLaren Mercedes|McLaren]] et [[Matra Simca|Matra]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-matra.html Matra], sur grandprix.com </ref> disposent désormais du bloc britannique. Après quelques participations en 1967 avec des Formules 2 lestées à 500 kg, la firme française joue sur deux tableaux avec une équipe officielle qui aligne pour [[Jean-Pierre Beltoise]] une monoplace mue par un V12 également d'origine Matra (modèle MS11) et la fourniture d'un châssis pour l'équipe de [[Ken Tyrrell]] baptisée Matra International. Cette écurie, grâce aux deniers d'[[Elf]] et de [[Dunlop]], recrute [[Jackie Stewart]] au volant des MS9 et MS10. [[Brabham]] reste fidèle au châssis tubulaire et à [[Repco]] et le départ de [[Denny Hulme]] est compensé par l'arrivée de [[Jochen Rindt]]. [[British Racing Motors|BRM]] consent enfin à abandonner le moteur H16 au profit d'un V12 mais cette décision tardive n'a pas pu retenir Jackie Stewart, remplacé par [[Pedro Rodriguez]]. La [[Scuderia Ferrari]] fait confiance à une équipe de jeunes pilotes prometteurs puisqu'aux côtés de [[Chris Amon]] est recruté le champion de Formule 2 [[Jacky Ickx]]. Enfin, [[Team McLaren Mercedes|McLaren]] met en place un duo [[Nouvelle-zélande|néo-zélandais]] avec l'arrivée du champion du monde en titre [[Denny Hulme]] au côté du pilote-constructeur [[Bruce McLaren]].
Consciente des coûts de plus en plus élevés de la compétition, la [[Commission sportive internationale]] de la [[Fédération internationale de l'automobile|FIA]] autorise les équipes à recourir au [[sponsoring]] extra-sportif. [[Colin Chapman]] signe un partenariat avec le cigaretier [[Imperial Tobacco]] et les Lotus sont les premières monoplaces à abandonner leur [[Liste des couleurs nationales dans les courses automobiles|livrée nationale]] pour les couleurs de Gold Leaf<ref>Lotus se met à fumer, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.29</ref>{{,}}<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/spon-046.html Sponsor: Gold Leaf (Imperial Tobacco)], sur grandprix.com</ref>. Le vieux code de couleurs semble avoir vécu, même si certaines écuries chercheront à signer des contrats avec des firmes dont les couleurs sont proches de leur livrée nationale (Matra, puis plus tard [[Ligier]] et [[Prost Grand Prix]] courront toujours en bleu, Ferrari et la [[Scuderia Italia]] conserveront une livrée rouge et [[Jaguar Racing]] reprendra à son compte le « ''{{lang|en|British Racing Green}}'' »).
La saison débute à Kyalami comme elle s'est terminée en 1967 avec la victoire de Clark devant Hill. En décrochant sa vingt-cinquième victoire, le double champion du monde s'empare du record détenu depuis [[championnat du monde de Formule 1 1957|1957]] par [[Juan Manuel Fangio]]. Cette victoire sera sa dernière puisqu'il trouve la mort le [[7 avril en sport|7 avril]] lors d'une course de Formule 2 à Hockenheim. Quelques semaines plus tard, le pilote BRM [[Mike Spence]] décède à son tour au volant de sa Lotus lors des essais des [[500 miles d'Indianapolis 1968|500 Miles d'Indianapolis]] où il devait remplacer Clark. Le championnat reprend en Espagne dans une ambiance lourde où Jackie Stewart, blessé au poignet, cède le volant de la Matra-Ford à Jean-Pierre Beltoise. Hill s'impose et récidive à Monaco où il remporte sa quatrième victoire en principauté. Stewart, toujours indisponible était remplacé par le Français [[Johnny Servoz-Gavin]]. En [[Grand Prix automobile de Belgique 1968|Belgique]], deux ans après [[Jack Brabham]] et un après [[Dan Gurney]], [[Bruce McLaren]] intègre le cercle très fermé des pilotes-constructeurs victorieux en s'imposant au terme d'une course par élimination. [[Grand Prix automobile des Pays-Bas|Zandvoort]] est aussi le cadre d'une autre grande première avec le succès d'une voiture française, la Matra-Ford, pilotée par Jackie Stewart. Matra réalise même un doublé puisque la Matra V12 de Beltoise<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_beltoise.htm Histoire, pilotes : Jean-Pierre Beltoise], sur f1-legend.com</ref> se classe seconde.
A [[Grand Prix automobile de France 1968|Rouen]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr167.html French Grand Prix 1968], sur grandprix.com</ref>, toujours sous la pluie, [[Jacky Ickx]]<ref>{{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_ickx.htm Histoire, pilotes : Jacky Ickx], sur f1-legend.com</ref> obtient sa première victoire en Grand Prix et permet à Ferrari de renouer avec le succès après deux ans de disette. La victoire du Belge est endeuillée par l'accident de [[Jo Schlesser]] qui débute dans la catégorie-reine à quarante ans, au volant de la nouvelle [[Honda Racing F1 Team]] RA 302. Expérimentale, avec ses jantes et son châssis en magnésium hautement inflammable, [[John Surtees]] l'a récusée, la jugeant trop dangereuse<ref>Honda. Fin tragique, par Pierre Ménard, opus cité tome 2 p.306-307</ref>. Sur une piste humide, Schlesser percute violemment le talus et sa Honda s'embrase instantanément. Prisonnier, il ne survit pas à l'incendie tandis qu'Honda se retire de la Formule 1. 1968 est la saison des premières puisqu'à [[Brands Hatch]], [[Jo Siffert]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_siffert.htm Histoire, pilotes : Jo Siffert], sur f1-legend.com</ref> sur une Lotus du [[Rob Walker Racing Team|Rob Walker Racing]] signe son premier succès. Il est le second pilote suisse (avec [[Emmanuel de Graffenried]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_degraffenried.htm Histoire, pilotes : Emmanuel de Graffenried], sur f1-legend.com</ref>) à remporter une victoire en Formule 1 ([[Clay Regazzoni]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_regazzoni.htm Histoire, pilotes : Clay Regazzoni], sur f1-legend.com</ref> deviendra plus tard le troisième et dernier). En Allemagne, sur un terrifiant Nürburgring recouvert de brouillard, Jackie Stewart décroche sa deuxième victoire avec plus de quatre minutes d'avance sur son plus proche poursuivant. A Monza, alors que Hill et Stewart abandonnent, le champion du monde Denny Hulme remporte sa première victoire de l'année. Il récidive au Canada, la lutte pour le titre devenant de plus en plus intense, mais Ickx est victime d'une fracture de la jambe et doit renoncer à ses espoirs.
A [[Grand Prix automobile des Etats-Unis 1968|Watkins Glen]], le débutant [[Mario Andretti]] crée la sensation en réalisant la pole position, la victoire revenant à Stewart devant Hill tandis qu'Hulme abandonne. Au moment d'aborder l'ultime manche, Hill est en tête du classement avec trois points d'avance sur Stewart et six sur Hulme. Au Mexique, la bagarre à trois se transforme vite en duel puisqu'Hulme abandonne prématurément. Contrôlant parfaitement la course, Hill s'impose et décroche son deuxième titre mondial, sept pilotes et quatre constructeurs ont remporté un Grand Prix.
====Saison 1969====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1969}}
[[Image:Rindt, Jochen 1968.jpg|thumb|left|[[Jochen Rindt]] en 1968]]
[[Image:StewartJackie19690801MatraFord.jpg|left|thumb|[[Jackie Stewart]] au volant de la [[Matra (aéronautique)|Matra]] MS 80 au Nürburgring en 1969]]
[[Image:RindtJochen19690801Lotus.jpg|left|thumb|[[Jochen Rindt]] décroche sa première victoire en F1 au volant de la [[Lotus 49]] en 1969]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1969|1969]]''', deux écuries tirent définitivement leur révérence : la vénérable équipe [[Cooper Car Company|Cooper]], suite à l'accident de son patron ([[Vic Elford]] s'engagera à titre privé sur une Cooper T86B à Monaco) et l'écurie [[Eagle (formule 1)|Eagle AAR]] de [[Dan Gurney]] qui prend la décision de recentrer son activité sur le continent nord-américain. [[Team Lotus|Lotus]], championne en titre, conserve son modèle 49 décliné en évolution B. Pour épauler [[Graham Hill]], Colin Chapman fait appel à [[Jochen Rindt]] pour remplacer [[Jackie Oliver]]. [[Matra Simca|Matra]], principal concurrent de Lotus l'année précédente doit changer son fusil d'épaule pour pallier les difficultés de mise au point de son V12 : l'écurie « ''Matra-Matra'' » n'est pas engagée et les efforts sont concentrés sur « ''Matra International'' » où Ken Tyrrell continue avec le V8 Cosworth. [[Brabham Racing Organisation|Brabham]] abandonne le peu fiable Repco 860 et à son tour équipe ses monoplaces du moteur [[Cosworth]]. Pour compenser le départ de Rindt, Brabham recrute [[Jacky Ickx]] qui, à cause de son contrat en Endurance avec l'équipe Gulf-Wyer, ne peut courir sous les couleurs d'un autre pétrolier et doit quitter l'écurie Ferrari-Shell<ref>Présentation de la saison 1969, par Johnny Rives, L'Equipe, 50 ans de Formule 1, p133</ref>.
[[Jackie Stewart]] remporte les deux premières épreuves de la saison, en [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1969|Afrique du Sud]] et en [[Grand Prix automobile d'Espagne 1969|Espagne]]. Son succès à Montjuich, sur un circuit que d'aucun considèrent comme obsolète et dangereux, doit beaucoup aux malheurs de ses adversaires notamment des pilotes Lotus. [[Graham Hill|Hill]] puis Rindt sont tous deux victimes d'une sortie de piste au même endroit qui provoque leur abandon. La cause probable de ces accidents est imputable aux gigantesques ailerons arrières fixés sur les bras de suspensions des monoplaces : l'appui qu'ils génèrent s'avère trop important pour les suspensions qui cassent<ref>Compte-rendu du Grand Prix de Barcelone 1969, par Edouard Seidler, L'Equipe, 50 ans de Formule 1, p134</ref>. Alors qu'il vient de sortir de la piste, Graham Hill court vers son stand prévenir Rindt du risque qu'il encourt, mais l'Autrichien s'encastre sur l'épave de son coéquipier, qui rebrousse alors chemin pour lui porter secours : Rindt est rudement blessé au visage et gardera toute sa vie les cicatrices de l'accident. La conséquence de ces sorties de piste est la généralisation (sans qu'une décision officielle ne l'impose) des casques intégraux sur les grilles de départ. Ce Grand Prix catastrophique pose à nouveau la question de la sécurité de la discipline : cinq monoplaces seulement terminent la course et les plus rapides ont toutes fini dans les rails de sécurité, heureusement doublés peu avant le début de l'épreuve. Les ailerons sont montrés du doigt par les officiels suite aux des accidents des Lotus, tandis que l'aileron de Ickx s'est envolé en pleine ligne droite et que [[Denny Hulme]] a du s'arrêter en catastrophe pour faire consolider le sien<ref>Compte-rendu du Grand Prix de Barcelone 1969, par Edouard Seidler, L'Equipe, 50 ans de Formule 1, p134</ref>.
Le [[Grand Prix automobile de Monaco 1969|Grand Prix de Monaco]] est le théâtre d'une crise entre le pouvoir sportif et les écuries car, le vendredi précédent l'épreuve, la CSI décide sine-die de bannir les ailerons hauts jusqu'à nouvel ordre. [[Colin Chapman]] et [[Ken Tyrrell]] s'insurgent et arguent que, sans leurs appendices, les monoplaces deviendraient encore plus difficiles à conduire. La crise se résorbe toutefois d'elle-même lorsque, le samedi, les monoplaces pourvues de moignons d'ailerons fixés directement sur la carrosserie tournent plus vite que le jeudi avec les ailerons hauts<ref>Compte-rendu du Grand Prix de Monaco 1969, par Edouard Seidler, L'Equipe, 50 ans de Formule 1, p135</ref>. Pour la cinquième fois, Hill décroche la victoire en principauté et établit un record qui ne sera égalé qu'en 1992 par [[Ayrton Senna]]. Durant le week-end, le bureau de presse de [[FIAT]] annonce que le rapport des collaborations techniques entre Fiat et [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] se transformera dans le courant de l'année par une prise de participation à hauteur de moitié de Fiat dans le capital de Ferrari<ref>Compte-rendu du Grand Prix de Monaco 1969, par Edouard Seidler, L'Equipe, 50 ans de Formule 1, p135</ref>. Revenu à la compétition, Jochen Rindt domine le [[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1969|Grand Prix de Hollande]] devant son coéquipier mais, après leur abandon, Stewart décroche à nouveau les lauriers. Pour son [[Grand Prix automobile de France 1969|Grand Prix national]], Matra se fait particulièrement remarquer avec un doublé Stewart-[[Jean-Pierre Beltoise|Beltoise]]. A [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1969|Silverstone]], à l'issue d'un duel au sommet avec Rindt, Stewart décroche sa cinquième victoire et compte ainsi une avance de 28 points sur son dauphin [[Bruce McLaren]], très régulier depuis le début de saison.
L'Écossais ne termine que second du [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1969|Nürburgring]] où triomphe [[Jacky Ickx]], mais prend sa revanche en [[Grand Prix automobile d'Italie 1969|Italie]] en raflant la mise d'un souffle devant Rindt (80 centièmes de seconde d'écart à l'arrivée) ce qui lui permet de devenir champion du monde à trois courses du terme. La victoire de Ickx au [[Grand Prix automobile du Canada 1969|Canada]] le rapproche du titre officieux de vice-champion tandis que Rindt décroche, enfin, pour son cinquantième départ en Formule 1, sa première victoire à Watkins Glen. Ce succès prend la forme d'une passation de pouvoir, puisque ce même jour, Graham Hill a un grave accident qui met un terme à sa saison : le champion du monde en titre est victime d'une crevaison lente qui provoque sa sortie de piste. Il est éjecté de sa monoplace suite à un dysfonctionnement de sa ceinture de sécurité et se casse les deux jambes. La manche finale, au [[Grand Prix automobile du Mexique 1969|Mexique]], est remportée par Denny Hulme au volant de la McLaren M7A.
=== Nombreux décès (1970-1973) ===
====Saisons 1970-1971====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1970|championnat du monde de Formule 1 1971}}
[[Image:SurteesTS7BarryBoor.jpg|thumb|right|[[John Surtees]] imite Brabham, Gurney et McLaren en s'engageant sur sa propre monoplace à partir de 1970 (ici la TS7 à Brands Hatch en 1970)]]
[[Image:1971 Emerson Fittipaldi, Lotus 72 (kl).JPG|thumb|right|[[Emerson Fittipaldi]] remporte sa première victoire sur la [[Lotus 72]] en 1970 (ici au Grand Prix d'Allemagne 1971)]]
[[Image:BRM P153.jpg|thumb|right|[[Pedro Rodriguez]], sur BRM P153, permet en 1970, à son écurie de renouer avec la victoire après quatre ans de disette]]
La principale surprise du début de saison '''[[championnat du monde de Formule 1 1970|1970]]''' est la séparation entre [[Matra Simca|Matra]] et [[Ken Tyrrell]] suite à la réactivation du projet du moteur V12. [[Tyrrell Racing|Tyrrell]] estime que ce moteur est inférieur au V8 Cosworth et sollicite dans un premier temps [[March Engineering|March]] pour la fourniture d'un châssis avant de devenir constructeur à part entière à partir du [[Grand Prix automobile du Canada 1970|Grand Prix du Canada]] et l'engagement de la Tyrrell 001. Matra récupère [[Jean-Pierre Beltoise]] et aligne à ses côtés [[Henri Pescarolo]], très populaire en France suite à ses prestations aux [[24 heures du Mans]]. [[March Engineering|March]], fondée notamment par [[Max Mosley]], qui deviendra plus tard président de la [[FIA]], fait ses débuts en championnat avec la 701 également fournie à des écuries privées. Deux autres écuries, utilisant également le bloc Cosworth font leur entrée en lice : [[Surtees Racing Organisation|Surtees]], où officie le patron-pilote [[John Surtees]] et [[de Tomaso]] qui fait son retour après avoir pris le départ de deux Grands Prix en 1961. La monoplace est réalisée par [[Dallara]] et confiée à [[Piers Courage]] au sein d'une équipe dirigée par [[Frank Williams]]. [[Jochen Rindt]] reste chez [[Team Lotus|Lotus]] bien qu'il se plaigne de la dangereuse fragilité des châssis créés par [[Colin Chapman]]. Il est épaulé par [[John Miles (pilote)|John Miles]], fils de l'acteur [[Bernard Miles]], ex-pilote essayeur de l'écurie puisque [[Graham Hill]], mal remis de son grave accident de l'année précédente, n'est pas conservé. Il participera néanmoins au championnat sur une Lotus privée du [[Rob Walker Racing Team]]. [[Jacky Ickx]] fait son retour chez [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] au côté du novice suisse [[Clay Regazzoni]], ce qui contraint le vétéran [[Jack Brabham]] à annuler ses projets de retraite.
En [[Afrique du Sud]], pour le [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1970|Grand Prix d'ouverture]], [[Jackie Stewart]] réalise la pole position au volant de la March 701 pour sa première apparition. Il cède la victoire à [[Jack Brabham]] mais, en terminant troisième, permet à la nouvelle écurie de décrocher un podium pour sa première course. Dès la suivante, en [[Grand Prix automobile d'Espagne 1970|Espagne]], il offre à March son premier succès dans la discipline. A [[Grand Prix automobile de Monaco 1970|Monaco]], l'abandon de Stewart permet à [[Jochen Rindt]] de décrocher les lauriers, toutefois, l'événement de cette course est l'annonce de la retraite du fantasque [[Johnny Servoz-Gavin]] après sa non-qualification sur la March-Tyrrell. Il est remplacé à partir de [[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1970|Zandvoort]] par un autre jeune pilote français, [[François Cevert]].
Juste avant le [[Grand Prix automobile de Belgique 1970|Grand Prix de Belgique]], on apprend le décès de [[Bruce McLaren]], victime d'un accident à [[circuit de Goodwood|Goodwood]] en essayant une [[Team McLaren|McLaren]] de [[Can-Am]]. [[Denny Hulme]], l'autre pilote de l'équipe, ne prend pas non plus le départ de l'épreuve suite à ses brûlures contractées dans un accident aux essais des [[500 Miles d'Indianapolis]]. [[Pedro Rodriguez]] offre à [[British Racing Motors|BRM]], qui a troqué sa livrée vert anglais pour recouvrir ses P153 à la manière des boîtes de parfumerie Yardley, son premier succès depuis plus de quatre ans. Aux Pays-Bas, Lotus dévoile son [[Lotus 72|modèle 72]] qui, avec ses radiateurs latéraux (alors qu'il était jusque là universellement frontal), préfigure l'esthétique des monoplaces des décennies à venir, Rindt décroche son second succès de l'année mais n'a pas le loisir de le fêter : au sortir de sa monoplace, il apprend le décès de son inséparable ami [[Piers Courage]] mort dans les mêmes circonstances que [[Jo Schlesser]] deux ans plus tôt : la [[de Tomaso]] en magnésium, légère mais sensible à l'embrasement, s'est enflammée après une sortie de piste. Sur le podium, assailli de désespoir, Rindt demeure impassible alors que ce Grand Prix restera certainement comme une de ses plus belles victoires.
L'[[Autriche|Autrichien]] s'empare de la tête du championnat à [[Grand Prix automobile de France 1970|Clermont-Ferrand]] en profitant des abandons de [[Jacky Ickx]] et [[Jean-Pierre Beltoise]], puis s'envole suite à son succès à [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1970|Brands-Hatch]], où, solide leader, Brabham tombe en panne d'essence dans le dernier tour. Il confirme sa domination à Hockenheim malgré la belle résistance de Ickx sur une Ferrari de plus en plus performante. Cette série de quatre succès consécutifs s'achève chez lui, en Autriche, où il est vaincu par un doublé Ferrari : Ickx devant [[Clay Regazzoni]]. A Monza, Rindt possède une large avance de 20 points au championnat sur Jack Brabham, Hulme pointant à 25 et Ickx et Stewart à 26. On apprend alors avec stupeur la mort du pilote autrichien le 5 septembre 1970, lors des derniers essais du Grand Prix : victime d'une sortie de piste à l'abord de la « Parabolique » (on parlera d'une défaillance du système de freinage), Rindt est tué sur le coup. Il n'aura survécu que cinq courses à son meilleur ami. Le [[Tessin]]ois Regazzoni signe sa première victoire en Grand Prix grâce notamment à la puissance du nouveau moteur à 12 cylindres à plat (configuration boxer) de la 312B de plus en plus fiable et performante. En signe de deuil, [[Team Lotus|Lotus]] ne participe pas aux courses suivantes et le championnat prend alors une tournure surréaliste, les principaux adversaires du pilote autrichien tentant de refaire leur retard sur leur rival décédé. Les Ferrari s'imposent facilement au Canada (doublé Ickx-Regazzoni) et Ickx conserve une chance de ravir le titre. À l'occasion de cette épreuve [[Tyrrell Racing]] fait ses débuts officiels en tant que constructeur : déçu par le châssis March qui, après des débuts prometteurs, est rentré dans le rang, Ken Tyrrell construit sa propre monoplace. En réalisant la pole position, Stewart démontre d'emblée le potentiel de la Tyrrell 001.
Lotus effectue son retour aux États-Unis mais [[John Miles (pilote)|John Miles]], bouleversé par la mort de son coéquipier, a entre-temps mis un terme à sa carrière et est remplacé par [[Reine Wisell]] tandis que le débutant brésilien [[Emerson Fittipaldi]], troisième pilote Lotus, est promu leader. Il endosse rapidement le costume qui lui est dévolu en remportant sa première victoire en Grand Prix. Ickx terminant seulement à la quatrième place, Jochen Rindt est sacré champion du monde des pilotes, près d'un mois après sa mort. C'est la seule fois de l'histoire de la Formule 1 qu'un pilote est couronné à titre posthume. Au Mexique, dans des conditions de course ahurissantes (le public a quitté les tribunes pour se masser au bord de la piste), Ickx et Regazzoni offrent un nouveau doublé à Ferrari et s'assurent les deuxième et troisième place du championnat du monde des pilotes.
[[Image:Tyrrell 003 Canada 2004 (crop).PNG|thumb|left|[[Jackie Stewart]] mène la [[Tyrrell Racing|Tyrell]] 003 au titre mondial en 1971]]
[[Image:1971 Andrea de Adamich, March, Fuchsröhre.jpg|thumb|left|[[March Engineering]] fait ses débuts en Formule 1 en 1970]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1971|1971]]''', la [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] fait figure de favorite avec sa [[Ferrari 312|312 B2]] toujours confiée à [[Jacky Ickx]] et [[Clay Regazzoni]], épaulés ponctuellement par [[Mario Andretti]]. [[Team Lotus|Lotus]], championne en titre mais durement éprouvée l'année précédente, mise sur la jeunesse d'[[Emerson Fittipaldi]] et de [[Reine Wisell]] tandis que [[British Racing Motors|BRM]] remplace [[Jackie Oliver]] par [[Joseph Siffert|Jo Siffert]] (ex-[[March Engineering|March]]) pour épauler [[Pedro Rodriguez]]. [[Matra Simca|Matra]], dont les résultats ont été très décevants l'année précédente, recrute également chez March en engageant [[Chris Amon]] à la place d'[[Henri Pescarolo]]. [[Jack Brabham]] prend enfin sa retraite et revend son écurie à son ancien associé Ron Tauranac qui recrute le jeune australien [[Tim Schenken]] et le vétéran [[Graham Hill]]. [[Team McLaren Mercedes Ltd|McLaren]] a survécu à la mort de son fondateur et [[Denny Hulme]] est épaulé, comme fin 1970, par [[Peter Gethin]].
Les Ferrari se mettent en évidence dès l'ouverture de la saison en [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1971|Afrique du Sud]] où le jeune Mario Andretti s'offre son premier succès en championnat du monde. En [[Grand Prix automobile d'Espagne 1971|Espagne]], Ickx, en pole position, est débordé par Jackie Stewart qui signe ainsi la première victoire de Tyrrell en tant que constructeur. Il récidive à [[Grand Prix automobile de Monaco 1971|Monaco]] et prend le large au championnat. La réplique de Ickx intervient à [[Grand Prix automobile des Pays-Bas|Zandvoort]], sous la pluie, où il met à profit la progressivité de son V12 pour décrocher sa première victoire de la saison et revenir à cinq points au championnat. Les espoirs du Belge sont douchés lorsque Stewart signe trois succès consécutifs au cœur de l'été, victoires qui doivent tout autant au talent du pilote qu'aux performances de sa monture comme le prouvent les deux secondes places de son coéquipier [[François Cevert]]. A [[Grand Prix automobile d'Autriche 1971|Zeltweg]], [[Joseph Siffert]] remporte la seconde et dernière victoire de sa carrière. Il réalise à cette occasion un grand chelem : pole position, meilleur tour en course, victoire en ayant mené de bout en bout. Bien que contraint à l'abandon, Jackie Stewart est sacré champion du monde des pilotes puisqu'avec trois épreuves restant à disputer, il compte 32 points d'avance sur son dauphin Jacky Ickx.
Sans enjeu, le [[Grand Prix automobile d'Italie 1971|Grand Prix d'Italie]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr206.html Grand Prix automobile d'Italie 1971], sur grandprix.com</ref> n'en rentre pas moins dans l'histoire. Au terme d'un longue course d'aspiration en peloton, [[Peter Gethin]], désormais chez BRM après son licenciement de chez Mclaren (pour manque de résultats) s'impose avec un centième de seconde d'avance sur [[Ronnie Peterson]]. [[François Cevert]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_cevert.htm Histoire, pilotes : François Cevert], sur f1-legend.com</ref> complète le podium à 9 centièmes, devant [[Mike Hailwood]] à 18 centièmes et [[Howden Ganley]], cinquième à 61 centièmes de seconde : c'est l'arrivée la plus serrée de l'histoire de la Formule 1. Au [[Grand Prix automobile du Canada 1971|Canada]], Jackie Stewart renoue avec le succès tandis que François Cevert parachève la domination Tyrrell en signant à Watkins Glen, l'ultime manche de la saison, la première victoire d'un pilote français en Formule 1 depuis Maurice Trintignant en 1958. Si Jackie Stewart (qui décroche son second titre mondial) permet à [[Tyrrell Racing]] de remporter le titre constructeurs pour son premier engagement dans la discipline, la révélation de la saison est [[Ronnie Peterson]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-petron.html Biographie de Ronnie Peterson], sur grandprix.com</ref> qui, sur une [[March Engineering|March]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-march.html March Engineering], sur grandprix.com</ref> 711 moins performante que ses concurrentes qui termine à la deuxième place du championnat du monde grâce à ses cinq podiums.
La saison s’achève tragiquement pour [[British Racing Motors|BRM]], deuxième du championnat constructeurs, qui se retrouve complètement décimée. [[Pedro Rodriguez]] décède en juillet au volant d'une Ferrari lors d'une épreuve d'Interseries au Norisring. Puis, en octobre, Jo Siffert trouve la mort à son tour en disputant à contre-cœur une épreuve hors-championnat organisée suite au décés de Rodriguez (le 24 octobre 1971 était la date prévue du Grand Prix du Mexique mais les organisateurs mexicains n'ont pas eu le cœur à mettre sur pied leur épreuve nationale).
====Saisons 1972-1973====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1972|championnat du monde de Formule 1 1973}}
[[Image:BRM P180.jpg|right|thumb|La [[British Racing Motors|BRM]] 180 de [[Jean-Pierre Beltoise]] en 1972]]
[[Image:AmonChris19730706.jpg|right|thumb|[[Chris Amon]], un « champion sans couronne »: 11 podiums, 83 points, mais aucune victoire...]]
[[Image:Fittipaldi73.jpg|right|thumb|[[Emerson Fittipaldi|Fittipaldi]] sur [[Team Lotus|Lotus]] 72E au Grand Prix d'Autriche 1973]]
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1972|1972]]''', peu de transferts majeurs sont à noter, sinon que [[Jean-Pierre Beltoise]] quitte Matra pour remplacer Siffert chez BRM et que le jeune [[Niki Lauda]], apparu lors du dernier Grand Prix de la saison précédente, devient titulaire chez [[March Engineering|March]]. La saison débute en [[Grand Prix automobile d'Argentine 1972|Argentine]] où le novice pilote local (et second du championnat d'Europe de [[Formule 2]] 1971 sur une Brabham de l'Automobile Club d'Argentine), [[Carlos Reutemann]], et dont c'est la première apparition en Formule 1, conquiert la pole position au volant d'une [[Brabham]] officielle. En course, le champion du monde [[Jackie Stewart]] fait valoir ses droits à la victoire. A [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1972|Kyalami]], Stewart, contraint à l'abandon, cède la victoire à la McLaren de [[Denny Hulme]] qui prend la tête du championnat. Stewart n'est guère plus heureux en [[Grand Prix automobile d'Espagne 1972|Espagne]] où il est victime d'une sortie de piste en tentant de suivre le rythme de la Lotus de [[Emerson Fittipaldi|Fittipaldi]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-fiteme.html Biographie de Emerson Fittipaldi], sur grandprix.com</ref> qui revient à hauteur de Hulme au championnat.
A [[Grand Prix automobile de Monaco 1972|Monaco]] sous le déluge, Beltoise survole l'épreuve au volant de sa BRM : il décroche son unique victoire en championnat du monde et s'impose avec une trentaine de secondes d'avance sur [[Jacky Ickx]] tandis que Fittipaldi, troisième à plus d'un tour, prend seul les rênes du championnat. Stewart, victime d'un ulcère à l'estomac, ne participe pas au [[Grand Prix automobile de Belgique 1972|Grand Prix de Belgique]] qui voit Fittipaldi triompher et s'envoler au classement général. L'Écossais se relance en France en s'imposant devant Fittipaldi alors que le malchanceux [[Chris Amon]] sur [[Matra Simca|Matra]] doit renoncer sur crevaison. Le Brésilien reprend ses distances en devançant d'un souffle Stewart à Brands Hatch. Rarement à la fête depuis le début de saison, les [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] se relancent avec un doublé Ickx-Regazzoni au [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1972|Nurburgring]], épreuve marquée par une nouvelle sortie de piste de Stewart qui ne profite pas de l'abandon de Fittipaldi qui conserve 16 points d'avance sur l'Écossais. Stewart connaît une nouvelle désillusion à [[Grand Prix automobile d'Autriche 1972|Zeltweg]] où il ne peut empêcher la victoire de Fittipaldi désormais proche du titre, qu'il s'offre de la plus belle des manières à [[Grand Prix automobile d'Italie 1972|Monza]] avec sa cinquième victoire de la saison. Sans enjeu, les deux dernières courses sont dominées par Stewart. À 25 ans, 9 mois et 29 jours, Emerson Fittipaldi devient le plus jeune champion du monde de l'histoire de la [[Formule 1]]. Ce record tiendra jusqu'en [[2005 en sport|2005]] et le titre de [[Fernando Alonso]], à 24 ans 1 mois et 27 jours.
On note peu de changements au sein des écuries à l'orée du '''[[Championnat du monde de Formule 1 1973|Championnat du monde 1973]]'''. Chez [[Scuderia Ferrari]], [[Clay Regazzoni]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_regazzoni.htm Histoire, pilotes : Clay Regazzoni], sur f1-legend.com</ref> est remplacé par [[Arturo Merzario]], pilote maison qui officiait jusque là en Sport et Endurance. Le Tessinois trouve refuge chez [[British Racing Motors|BRM]] et fait équipe avec le pilote payant [[Niki Lauda]]. [[Ronnie Peterson]], qui sort d'une saison décevante chez [[March Engineering|March]], rejoint le [[Team Lotus]]. Sur le plan technique, c'est encore Lotus qui innove en déplaçant très en arrière l'aileron postérieur de ses monoplaces pour en accroître l'efficacité. Cette solution qui ne tarde pas à porter ses fruits est vite reprise par les écuries concurrentes, notamment [[Tyrrell Racing]] dont les 005 vont dès lors démontrer leur supériorité.
Regazzoni crée la surprise au Grand Prix inaugural d'[[Grand Prix automobile d'Argentine 1973|Argentine]] en signant la pole position et en menant les premiers tours au volant d'une BRM sur le déclin depuis plusieurs années. La victoire revient néanmoins au champion du monde en titre, [[Emerson Fittipaldi]], qui poursuit la ''temporada'' en remportant à domicile le premier [[Grand Prix automobile du Brésil 1973|Grand Prix du Brésil]] de l'histoire. Jackie Stewart ouvre son compteur à [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1973|Kyalami]]<ref> {{en}} [http://grandprix.com/gpe/rr223.html Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1973], sur grandprix.com</ref> mais son succès est éclipsé par l'acte de bravoure de [[Mike Hailwood]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_hailwood.htm Histoire, pilotes : Mike Hailwood], sur f1-legend.com</ref>, ancien champion du monde moto. Après avoir percuté la voiture de Charlton en tête-à-queue, Hailwood est percuté par Regazzoni, sur lequel s'empile [[Jacky Ickx]]. La monoplace de Regazzoni prend alors feu et Hailwood doit plonger dans le brasier pour l'en dégager. Les conditions de sécurité sont à nouveau pointées du doigt, les commissaires de piste ne disposant que d'extincteurs inefficaces. En [[Grand Prix automobile d'Espagne 1973|Espagne]], Fittipaldi prend le large au championnat en signant sa troisième victoire en quatre courses mais Stewart réplique en [[Grand Prix automobile de Belgique 1973|Belgique]]. Comme la saison passée, le duel Stewart-Fittipaldi cristalise tous les regards. Il se poursuit à [[Grand Prix automobile de Monaco 1973|Monaco]], avec un nouveau succès de l'Écossais, vainqueur d'un souffle devant son adversaire brésilien. Si Stewart revient à 4 points de Fittipaldi au championnat, il égale à cette occasion le record des 25 victoires en championnat du monde de son compatriote [[Jim Clark]].
Pour le premier [[Grand Prix automobile de Suède 1973|Grand Prix de Suède]] le régional de l'étape [[Ronnie Peterson]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_peterson.htm Histoire, pilotes : Ronnie Peterson], sur f1-legend.com</ref> se met en évidence en dominant la majeure partie de la course avant de céder face au vétéran [[Denny Hulme]]. Ce n'est que partie remise pour Peterson qui signe deux semaines plus tard, au [[Grand Prix automobile de France 1973|Paul Ricard]], la première victoire de sa carrière tandis que Jackie Stewart reprend les commandes du championnat du monde. [[Jody Scheckter]] fait parler de lui à [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1973|Silverstone]] en provoquant l'un des plus grands carambolages de l'histoire de la Formule 1 qui élimine dix pilotes. Les leaders du championnat n'échappent au chaos que provisoirement car Stewart part à la faute et Fittipaldi renonce sur casse mécanique. [[Peter Revson]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_revson.htm Histoire, pilotes : Peter Revson], sur f1-legend.com</ref>, sur la seconde McLaren, en profite pour signer lui aussi son premier succès dans la discipline.
[[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1973|Zandvoort]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr230.html Grand Prix automobile des Pays-Bas 1973], sur grandprix.com</ref> est le cadre d'un nouveau drame<ref>Lotus reprend son bien, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.31-32</ref> puisqu'en début de course, l'espoir britannique [[Roger Williamson]], qui dispute seulement son second Grand Prix, reste prisonnier de sa [[March Engineering|March]] retournée en flammes au bord de la piste. [[David Purley]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-purdav.html Biographie de David Purley], sur grandprix.com</ref> s'arrête alors pour lui porter secours en tentant de remettre la voiture sur ses roues et d'éteindre l'incendie avec l'aide d'un petit extincteur pris des mains d'un commissaire de piste. Lorsqu'une équipe de secouristes parvient finalement à éteindre le feu, Williamson est mort asphyxié. 1973 correspondant au début de la généralisation des retransmissions en direct des Grands Prix, les images du drame font le tour du monde et marquent profondément les esprits. Victime d'un gros crash lors des essais lorsqu'il perd une roue, Fittipaldi renonce au bout de quelques tours, sa cheville blessée le faisant trop souffrir. Facile vainqueur, Stewart prend le large au championnat. Il signe un nouveau succès en [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1973|Allemagne]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr231.html Grand Prix automobile d'Allemagne 1973], sur grandprix.com</ref> face à un Fittipaldi affaibli, son coéquipier [[François Cevert]] permettant, en terminant second, à [[Tyrrell Racing]], de signer un doublé. L'Écossais coiffe définitivement sa troisième couronne mondiale à [[Grand Prix automobile d'Italie 1973|Monza]] grâce à la complicité de Ronnie Peterson qui s'impose d'un souffle devant son coéquipier Fittipaldi, le privant ainsi de ses ultimes espoirs.
Au [[Grand Prix automobile du Canada 1973|Canada]], les rumeurs de retraite du nouveau champion du monde Jackie Stewart se font de plus en plus vives. Cette course reste célèbre pour la première sortie en piste d'une voiture de sécurité, laquelle provoque une confusion dans le peloton qui permet à Revson de signer son second et dernier succès dans la discipline (il décèdera l'année suivante lors des essais du [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1974|Grand Prix d'Afrique du Sud]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr238.html Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1974], sur grandprix.com</ref>). Symbole d'une saison tragique, [[Grand Prix automobile des Etats-Unis 1973|Watkins Glen]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr235.html Grand Prix automobile des États-Unis 1973], sur grandprix.com</ref>, l'ultime course de l'année, tourne à la tragédie avec l'accident mortel de François Cevert, successeur désigné de Stewart, sur le circuit où il avait signé son unique victoire. En signe de deuil, Tyrrell se retire du Grand Prix et Peterson décroche son quatrième succès de l'année. Jackie Stewart, comme on le pressentait depuis plusieurs semaines, annonce sa retraite quelques jours plus tard.
=== Années Ferrari et McLaren (1974-1977) ===
====Saisons 1974-1975====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1974|championnat du monde de Formule 1 1975}}
[[Image:Emerson Fittipaldi McLaren M23 1974 Britain.jpg|right|thumb|[[Emerson Fittipaldi]] sur [[Team McLaren Mercedes|McLaren]] M23 au [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1974|Silverstone]] en 1974]]
[[Image:Lotus 72 JPS.jpg|right|thumb|La [[Lotus 72]] E de [[Ronnie Peterson]] en 1974 (musée de Donington)]]
[[Image:Amon F101.JPG|right|thumb|En 1974, [[Chris Amon]] engage, sans succès, sa propre écurie en championnat du monde]]
Contrairement à l'année précédente, l'intersaison est particulièrement mouvementée. En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1974|1974]]''', [[Tyrrell Racing]] doit renouveler son duo de pilotes et engage [[Jody Scheckter]], souvent en évidence en 1973, et [[Patrick Depailler]], imposé par [[Elf]] et ex-troisième pilote. Le transfert de l'année concerne [[Emerson Fittipaldi]] qui quitte [[Team Lotus|Lotus]] pour [[Team McLaren Mercedes|Mclaren]] qui a perdu Scheckter alors que [[Peter Revson]] a rejoint l'écurie américaine novice [[Shadow (écurie)|Shadow]]. [[Jacky Ickx]] remplace le champion du monde chez Lotus, tandis que, fait exceptionnel s'il en est, [[Clay Regazzoni]] est rappelé par la [[Scuderia Ferrari]] en pleine restructuration sous la houlette de son nouveau directeur sportif [[Luca di Montezemolo]]. Clay conseille à Ferrari de recruter comme second pilote [[Niki Lauda]] son ex-coéquipier chez [[British Racing Motors|BRM]]. [[Ron Dennis]], propriétaire de l'écurie Rondel qui fait courir [[Tom Pryce]] en [[Formule 2]] manque son passage dans la catégorie-reine suite à la défection de son commanditaire Motul qui annonce l'arrêt de son implication en compétition automobile pour cause de choc pétrolier. Le projet de monoplace est revendu et une nouvelle écurie, [[Token F1|Token]], va disputer quelques courses, de même que [[Trojan F1|Trojan]], écurie dirigée par Ron Tauranac après que celui-ci a revendu [[Brabham]] à [[Bernie Ecclestone]]. [[Chris Amon]], qui n'effectue que des piges sur des voitures de fond de grille depuis qu'il a quitté [[Matra Simca|Matra]] tente le pari de Gurney, Brabham et Mclaren en engageant une monoplace de sa conception en 1974. Mélangeant des lignes de Lotus et de March, la monocoque en aluminium s'avère trop sophistiquée pour les faibles moyens de l'équipe et Amon ne parvient qu'une seule fois à aligner sa voiture sur la grille de départ. Il termine la saison sur une BRM avant de poursuivre sa carrière chez [[Ensign]].
Comme l'année précédente, [[Carlos Reutemann]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-reucar.html Biographie de Carlos Reutemann], sur grandprix.com</ref> est l'homme fort du [[Grand Prix automobile d'Argentine 1974|Grand Prix d'Argentine]] mais, encore une fois, il cède la victoire à [[Denny Hulme]]. Complétant le podium, Lauda et Regazzoni affichent le retour en forme de Ferrari. A l'occasion de la seconde manche de la ''temporada'', au [[Grand Prix automobile du Brésil 1974|Brésil]], Fittipaldi s'impose pour la plus grande joie de ses supporters et Regazzoni, en terminant deuxième, prend la tête du championnat. Dominateur malchanceux du début de saison, Reutemann décroche enfin sa première victoire en Formule 1 à [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1974|Kyalami]] où [[Peter Revson]] s'est tué lors d'essais privés la semaine précédant la course. [[Niki Lauda]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-launik.html Biographie de Niki Lauda], sur grandprix.com</ref> remporte lui aussi la première victoire de sa carrière en [[Grand Prix automobile d'Espagne 1974|Espagne]] devant Regazzoni et Fittipaldi. La lutte entre le Brésilien et les pilotes Ferrari se poursuit en [[Grand Prix automobile de Belgique 1974|Belgique]] avec une victoire du pilote brésilien qui reprend les rênes du championnat avec 1 point d'avance sur Lauda et 3 sur Regazzoni.
Ce n'est qu'à [[Grand Prix automobile de Monaco 1974|Monaco]] que [[Ronnie Peterson]], pourtant vu comme un des principaux ténors du championnat, se rappelle au bon souvenir des amateurs de la F1. Handicapé par la nouvelle Lotus 76 peu performante, il s'impose en Principauté sur une vieille Lotus 72 de 1970. [[Jody Scheckter]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-schjod.html Biographie de Jody Scheckter], sur grandprix.com</ref> fait à son tour son entrée dans le club des vainqueurs de Grand Prix après le [[Grand Prix automobile de Suède|Grand Prix de Suède]] et effectue du même coup un spectaculaire rapprochement au championnat en cotoyant Lauda en troisième position à 6 points de Fittipaldi. L'Autrichien renoue avec la victoire à [[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1974|Zandvoort]] et mêne le championnat après son podium à [[Grand Prix automobile de France 1974|Dijon]], mais il est alors victime d'une longue série noire (crevaison à Brands Hatch, sortie de piste en Allemagne, casse moteur en Autriche, fuite d'eau en Italie, accident au Canada, bris de suspension à Watkins Glen) qui lui coûte le titre. Regazzoni, très régulier depuis le début de la saison, prend les commandes du championnat à partir du GP d'Allemagne avec 44 points, devançant Scheckter (41 points), Lauda (38 points) et Fittipaldi (37 points).
En [[Grand Prix automobile d'Autriche 1974|Autriche]], bien que seulement cinquième, le Tessinois, unique rescapé des meneurs du championnat, consolide son avance à trois manches du dénouement. Mais, à [[Grand Prix automobile d'Italie 1974|Monza]], les Ferrari sont en déroute et, si Peterson remporte l'épreuve, Fittipaldi et Scheckter en profitent pour combler leur retard sur Regazzoni qui, avec 46 points, ne compte plus qu'1 point d'avance sur Scheckter et 3 sur Fittipaldi. Fittipaldi, en gagnant au Canada, revient à égalité de points de Regazzoni à la veille de l'ultime manche du championnat, Scheckter conservant également une chance d'être titré. Watkins Glen est le cadre du dénouement du championnat. Regazzoni sombre rapidement dans les profondeurs du classement et termine onzième alors que la quatrième place finale de Fittipaldi lui permet de décrocher son deuxième titre mondial des pilotes et d'offrir à [[Team McLaren Mercedes|McLaren]] son premier titre constructeur avec huit points d'avance sur Ferrari.
La saison '''[[Championnat du monde de Formule 1 1975|1975]]''' voit le vétéran [[Denny Hulme]] prendre enfin sa retraite et être remplacé par [[Jochen Mass]] qui épaule [[Emerson Fittipaldi]]. [[Luca di Montezemolo]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/cref-dimluc.html Luca di Montezemolo], sur grandprix.com</ref>, nouveau directeur sportif de la Scuderia voit enfin la concrétisation de la restructuration de la [[Scuderia Ferrari]] en crise depuis près de dix ans : [[Niki Lauda]] va en effet signer cinq victoires, décrocher le titre pilote et offrir le titre des constructeurs à son écurie.
La ''temporada'' tourne à l'avantage des pilotes locaux puisqu'en [[Grand Prix automobile d'Argentine 1975|Argentine]], [[Carlos Reutemann]], malchanceux pour la troisième fois, laisse la victoire au champion du monde en titre Emerson Fittipaldi. À [[Grand Prix automobile du Brésil 1975|Sao Paulo]], malgré une belle démonstration de [[Jean-Pierre Jarier]] sur [[Shadow (écurie)|Shadow]], [[Carlos Pace]] décroche la première victoire de sa carrière. En [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1975|Afrique du Sud]], [[Jody Scheckter]] remporte à domicile la troisième victoire de sa carrière.
Une nouvelle crise a lieu dès le retour en Europe pour le [[Grand Prix automobile d'Espagne 1975|Grand Prix d'Espagne]] à MontJuich. En inspectant le circuit à l'issue des premiers essais, Emerson Fittipaldi constate que les rails de sécurité ne sont pas boulonnés mais juste posés. Les pilotes menacent alors de se mettre en grève et les organisateurs indiquent que, dans ce cas, les monoplaces seront saisies à titre de dédommagement. Seul le champion du monde campe sur ses positions et annonce publiquement qu'il ne bouclera qu'un seul tour de course, à vitesse réduite, pour protester contre l'insécurité du circuit sans toutefois nuire à son écurie. La [[FIA]] lui promet une suspension de trois courses pour refuser de courir sur un circuit déclaré apte par les instances fédérales. Après le premier tour du Grand Prix, Fittipaldi rentre au stand et rejoint dans la foulée son domicile genevoix où il apprend qu'au vingt-cinquième des soixante-quinze tours prévus, [[Rolf Stommelen]], alors en tête, a perdu son aileron arrière et s'est encastré dans les barrières de sécurité ce qui a provoqué la mort de cinq spectateurs<ref> {{fr}} Grand Prix automobile de Montjuich 1975, [[F1i Magazine]] n°50, mars/avril 2008</ref>. La FIA comprend alors que l'avis des pilotes doit être rééllement pris en compte, surtout en matière de sécurité. Au départ, les deux équipiers de la Scuderia Ferrari, Lauda et Regazzoni en première ligne, s'étaient accrochés et la victoire (au drapeau rouge au vingt-cinquième tour) revient à [[Jochen Mass]] qui signe son unique succès dans la discipline. En marquant le demi-point de la sixième place, l'Italienne [[Lella Lombardi]] devient la première et seule femme à inscrire son nom au palmarès du championnat du monde.
A [[Grand Prix automobile de Monaco 1975|Monaco]], Lauda confirme le retour en force de la Scuderia en s'imposant devant Fittipaldi. Avec deux nouvelles victoires en [[Grand Prix automobile de Belgique 1975|Belgique]] et aux [[Grand Prix automobile de Suède 1975|Suède]], il ravit les commandes du championnat au Brésilien. Il creuse l'écart avec une deuxième place à [[Grand Prix automobile des Pays-Bas 1975|Zandvoort]] où [[James Hunt]] permet à l'extravagante écurie [[Hesketh]] de décrocher son premier succès. Après une nouvelle victoire en [[Grand Prix automobile de France 1975|France]], il compte alors 22 points d'avance sur Reutemann et 23 sur Fittipaldi.
A [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1975|Silverstone]], épreuve écourtée par une violente averse, Fittipaldi renoue avec le succès tandis que Lauda est piégé par la pluie en vue de l'arrivée. [[Carlos Reutemann]] remporte l'épreuve du [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1975|Nurburgring]] où le revêtement de la piste a provoqué de nombreuses crevaisons. En [[Grand Prix automobile d'Autriche 1975|Autriche]], pour la troisième fois de la saison, la course est stoppée avant terme et, sous le déluge, [[Vittorio Brambilla]] signe son unique succès en Formule 1 sur une modeste March. Le pilote italien effectue son tour d'honneur avec une voiture montrant les stigmates d'un rude contact avec un muret juste après le passage du drapeau à damiers. A [[Grand Prix automobile d'Italie 1975|Monza]], Ferrari triomphe : Regazzoni s'impose tandis que Lauda, troisième derrière Fittipaldi, s'assure de son premier titre mondial. Lauda fait par la suite honneur à sa couronne en remportant l'ultime course de la saison à Watkins Glen.
====Saisons 1976-1977====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1976|championnat du monde de Formule 1 1977}}
[[Image:ScheckterJody1976-07-31Tyrrell-FordP34.jpg|thumb|left|[[Jody Scheckter]] au volant de la [[Tyrrell P34|Tyrrell]]-Ford P34 à six roues en 1976]][[Image:LaudaNiki19760731Ferrari312T2.jpg|thumb|left|[[Niki Lauda]] au Nürburgring en 1976]]
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1976|1976]]''', Tyrrell crée la sensation en présentant sa P34, une voiture à six roues (deux roues à l'arrière et quatre roulettes à l'avant). En deux ans, cette étrange voiture n'obtiendra qu'une seule victoire. D'autres écuries comme Ferrari, March ou Williams testeront des prototypes à six roues mais sans les engager en course. Au début des [[années 1980]], la FIA prendra les devants en précisant dans le règlement qu'une Formule 1 ne peut avoir que quatre roues.
Le Japon accueille pour la première fois une manche du championnat du monde et, placée en fin de championnat, ce [[Grand Prix automobile du Japon 1976|Grand Prix]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr280.html Grand Prix automobile du Japon 1976], sur grandprix.com</ref> est le théâtre du tragique dénouement du duel Lauda-Hunt. En tête du championnat, mais juste remis du terrible accident qui a failli lui coûter la vie au [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1976|Grand Prix d'Allemagne]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr274.html Grand Prix automobile d'Allemagne 1976], sur grandprix.com</ref> et dont son visage porte encore les stigmates, Lauda met volontairement pied à terre dès la fin du premier tour, en raison des conditions météorologiques extrêmes, permettant ainsi à [[James Hunt]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-hunjam.html Biographie de James Hunt], sur grandprix.com</ref> d'être sacré. Le duel, d'une parfaite correction au niveau des pilotes, a été marqué côté coulisses par de nombreuses polémiques entre Ferrari et McLaren, sur fond de déclassements, de reclassements et de tricheries plus ou moins avérées : les enjeux financiers sont de plus en plus élevés, et l'ambiance de la Formule 1 s'en ressent.
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1977|1977]]''', la Formule 1 connaît une double révolution technique. Chez Lotus, Colin Chapman invente la « voiture-aile » ou « ''wing car'' » dont le [[châssis]], en forme d'aile d'avion inversée, crée une dépression qui plaque la voiture au sol et lui donne une tenue de route remarquable. De son côté, [[Renault F1 Team|Renault]] innove en lançant une Formule 1 à moteur turbocompressé, malgré des contraintes réglementaires jugées rédhibitoires puisqu’un moteur turbo ne peut dépasser 1 500 cm³ de cylindrée, contre 3 000 cm³ pour un moteur atmosphérique. L'arrivée de Renault en Formule 1 marque également le début de l'arrivée massive des grands constructeurs, attirés par la médiatisation en hausse des Grands Prix.
[[Guy Ligier]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/cref-ligguy.html Biographie de Guy Ligier], sur grandprix.com</ref> engage sa marque [[Ligier]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-ligie.html Ligier], sur grandprix.com</ref> en Formule 1 à partir de 1976 avec les soutiens de la [[SEITA]] ainsi du motoriste [[Matra (aéronautique)|Matra]] et [[Jacques Laffite]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-lafjac.html Biographie de Jacques Laffite], sur grandprix.com</ref> décroche la première victoire des ''Bleus'' au [[Grand Prix automobile de Suède]] en 1977. En froid avec la Scuderia, Lauda signe pour la saison suivante avec l'écurie Brabham de Bernie Ecclestone au cours de l'été puis, le titre mondial en poche, claque la porte de la Scuderia avant même les deux dernières épreuves de la saison. Il est remplacé par le Québécois [[Gilles Villeneuve]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-vilgil.html Biographie de Gilles Villeneuve], sur grandprix.com</ref>.
=== Wing Cars (1978-1979) ===
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1978|championnat du monde de Formule 1 1979}}
[[Image:2005 A1GP Brands Hatch Katsuake Kubota Lotus 78.jpg|right|thumb|La « {{lang|en|wing car}} » Lotus 78]]
[[Image:2001 Goodwood Festival of Speed Brabham BT46B Fan car.jpg|thumb|right|La Brabham BT46 « aspirateur », victorieuse du [[Grand Prix automobile de Suède 1978|Grand Prix de Suède 1978]].]]
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1978|1978]]''', après une année de mise au point, la « {{lang|en|wing car}} » de Lotus domine la discipline, et le duo [[Mario Andretti]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-andmar.html Biographie de Mario Andretti], sur grandprix.com</ref>-[[Ronnie Peterson]] survole le championnat. Le titre mondial d'Andretti est hélas gâché par la mort de Peterson au départ du [[Grand Prix automobile d'Italie 1978|Grand Prix d'Italie]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr311.html Grand Prix automobile d'Italie 1978], sur grandprix.com</ref>. En attendant de pouvoir lancer sa propre wing car (concept qui va se généraliser à partir de 1979), [[Brabham]] propose au [[Grand Prix automobile de Suède 1978|Grand Prix de Suède]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr305.html Grand Prix automobile de Suède 1978], sur grandprix.com</ref> une solution plus qu'étrange pour contrer Lotus : la « voiture-aspirateur » (''{{lang|en|fan car}}''). Gordon Murray installe, à l'arrière de la BT46A, une turbine qui aspire l'air sous la voiture créant ainsi un effet ventouse par dépression qui donne à la Brabham BT46B une tenue de route meilleure que celle de la Lotus. Cette idée, révolutionnaire en Formule 1, n'est pourtant pas nouvelle et est inspirée d'une solution imaginée par [[Jim Hall (pilote automobile)|Jim Hall]] pour ses [[Chaparral Cars|Chaparral]] de [[Can-Am]] en 1970. De toutes les voitures victorieuses en Grand Prix, la BT46B sera celle à la plus courte carrière. Alignés pour la première fois en Suède, [[Niki Lauda]] et [[John Marshall Watson|John Watson]] se qualifient troisième et second derrière la Lotus d'Andretti. En course, Lauda s'impose avec plus d'une demi-minute d'avance réalisant au passage le meilleur tour en course. Mais la monoplace n'est pas jugée conforme ''a posteriori'' au réglement quant à la mobilité des éléments aérodynamiques. Si Lauda conserve le bénéfice de sa victoire, la monoplace n'est plus jamais autorisée par la CSI à apparaître en championnat.
Jody Scheckter remporte le '''[[Championnat du monde de Formule 1 1979|championnat 1979]]''' sur Ferrari. [[Patrick Depailler]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_depailler.htm Histoire, pilotes : Patrick Depailler], sur f1-legend.com</ref> a quitté Tyrrell pour Ligier qui, comme Renault, aligne une deuxième voiture afin de bien figurer au championnat des constructeurs pour lequel les deux voitures peuvent désormais marquer des points et non plus seulement la mieux classée. Depailler est remplacé chez Tyrrell par [[Jean-Pierre Jarier]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_jarier.htm Histoire, pilotes : Jean-Pierre Jarier], sur f1-legend.com</ref>. Dès l'ouverture de la saison en Argentine, les Ligier dominent en remportant les deux premiers Grands Prix. Ferrari réagit et remporte quatre des cinq courses suivantes. Au Grand Prix de France, [[Jean-Pierre Jabouille]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-jabjea.html Biographie de Jean-Pierre Jabouille], sur grandprix.com</ref> offre à la Renault [[turbocompresseur|turbo]] sa première victoire. Renault passe près du doublé mais, à l'issue d'un duel d'une rare intensité, [[Gilles Villeneuve]] (Ferrari) prive [[René Arnoux]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-arnren.html Biographie de René Arnoux], sur grandprix.com</ref> de la deuxième place. [[Alan Jones]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_jones.htm Histoire, pilotes : Alan Jones], sur f1-legend.com</ref> et [[WilliamsF1|Williams]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-willi.html Écurie WilliamsF1], sur grandprix.com</ref> prennent date en fin de saison en remportant respectivement quatre et cinq Grands Prix.
== Grands moyens (1980-1999) ==
=== Moteur turbocompressé victorieux, guerre FISA-FOCA (1980-1983) ===
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1980|championnat du monde de Formule 1 1981|championnat du monde de Formule 1 1982|championnat du monde de Formule 1 1983}}
{{Article détaillé|Guerre FISA-FOCA}}
[[Image:Renault RS10 1979.jpg|right|thumb|[[Renault F1 Team|Renault]] RS10 première monoplace de Formule 1 turbocompressée à remporter un Grand Prix]]
[[Image:Williams27800x532.jpg|thumb|right|La Williams FW07 d'[[Alan Jones]] lors des essais du [[Grand Prix de Belgique]] à Zolder en 1980]][[Image:Ferrari 126.JPG|thumb|right|La [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] 123 de [[René Arnoux]] (1983)]]
Le Français [[Jean-Marie Balestre]] accède à la présidence de la CSI (l'organe sportif de la FIA) qui prend le nom de FISA et rapidement tente de s'opposer à la montée en puissance de l'influente association des constructeurs dirigée par [[Bernie Ecclestone]] : c'est le début de la guerre FISA-FOCA.
Au [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1980]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr337.html Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1980], sur grandprix.com</ref>, [[Jean-Pierre Jabouille]], sur Renault turbo, domine avant d'abandonner. Renault passe près du doublé et [[René Arnoux]] l'emporte devant [[Jacques Laffite]] et [[Didier Pironi]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_pironi.htm Histoire, pilotes : Didier Pironi], sur f1-legend.com</ref> sur les [[Ligier]]. Après trente années de domination anglaise et italienne<ref>Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy ''Les grands moments de la Formule 1'', Editions LeSir, 2001 p.10</ref>, la France est à l'honneur sur le podium de [[Circuit de Kyalami|Kyalami]]. Elle compte sept pilotes (Arnoux, Depailler, Jabouille, Jarier, Lafitte, Pironi et Prost) et deux écuries qui terminent dans les quatre premières du '''[[Championnat du monde de Formule 1 1980|championnat 1980]]'''. A [[Long Beach (Californie)|Long Beach]], [[Nelson Piquet]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_piquet.htm Histoire, pilotes : Nelson Piquet], sur f1-legend.com</ref> remporte sa première victoire en Grand Prix. Le favori [[Alan Jones]] remporte le titre pilote et [[WilliamsF1|Williams]] gagne son premier titre constructeur.
Au [[Grand Prix automobile d'Espagne 1980]], la guerre FISA/FOCA s'intensifie : suite au boycott par les pilotes des écuries FOCA du désormais obligatoire briefing d'avant course à Monaco et en Belgique, la FISA menace de leur retirer leur licence. Comme aucun compromis n'est trouvé, les équipes légalistes (Ferrari, Renault et Alfa Romeo) quittent la course, suivies par les officiels de la FISA. Si l'épreuve a lieu, elle est aussitôt déclarée illégale par la FISA et rayée du calendrier du championnat du monde.
[[Nelson Piquet]] (Brabham) prend sa revanche en '''[[championnat du monde de Formule 1 1981|1981]]''' en profitant de la rivalité Jones-Reutemann chez Williams. Le championnat est très disputé puisque sept pilotes ([[Alan Jones]], [[Carlos Reutemann]], [[Nelson Piquet]], [[Gilles Villeneuve]], [[Alain Prost]], [[John Watson (Formule 1)|John Watson]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_watson.htm Histoire, pilotes : John Watson], sur f1-legend.com</ref>, [[Jacques Laffite]]) gagnent un Grand Prix pour six écuries différentes ([[Brabham Racing Organisation|Brabham]], [[WilliamsF1|Williams]], [[Ligier]], [[Renault F1 Team|Renault]], [[Team McLaren Mercedes|McLaren]], [[Scuderia Ferrari|Ferrari]]). Lors du final à [[Las Vegas]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr357.html Grand Prix automobile des Etats-Unis Ouest 1981], sur grandprix.com</ref> Piquet arrache de justesse les points nécessaires pour coiffer Reutemann au poteau. Les bagarres sont intenses sur la piste mais font surtout rage en coulisses où la guerre FISA/FOCA atteint son point culminant. Durant l'hiver 1980-1981, la FOCA agite même le spectre d'un championnat parallèle et crée sa propre fédération, la WFMS (World Federation of Motor Sport). Une course "pirate" organisée en début d'année à [[Kyalami]] en [[Afrique du Sud]] laisse penser que la FOCA met ses menaces à exécution mais les médias ne suivent pas et l'aventure ne va pas plus loin. Peu de temps après, les deux parties signent la paix des braves, donnant lieu à la première mouture des Accords Concorde (du nom de la [[Place de la Concorde]] à [[Paris]] où siège la FISA). Ces accords entérinent le partage des pouvoirs entre la FISA qui conserve toute autorité en matière sportive et réglementaire et la FOCA avec laquelle la FIA accepte de partager les profits réalisés, en lui laissant l'exploitation commerciale des courses. Chaque écurie recevra une part des profits, proportionnellement à ses résultats au championnat. [[Bernie Ecclestone]] devient à ce moment le patron officieux de la Formule 1.
Pour avoir longtemps cru, à tort, qu'il parviendrait à faire revenir son pilote fétiche [[Alan Jones]] sur sa décision de prendre sa retraite, [[Frank Williams]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/cref-wilfra.html Sir Frank Williams], sur grandprix.com</ref> se trouve désemparé au cœur de l'hiver et n'a d'autre solution que de faire confiance à [[Keke Rosberg]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_rosberg.htm Histoire, pilotes : Keke Rosberg], sur f1-legend.com</ref>. Engagé par défaut, Rosberg est propulsé premier pilote à l'issue du deuxième Grand Prix lorsque [[Carlos Reutemann]] annonce brutalement sa retraite. Très régulier, il profite de l'inconstance de ses concurrents (notamment les [[Team McLaren|McLaren]] et les [[Renault F1 Team|Renault]]) et des drames affectant la [[Scuderia Ferrari]] : [[Gilles Villeneuve]] se tue en Belgique et [[Didier Pironi]] est victime d'un grave accident aux essais du Grand Prix d'Allemagne qui met un terme à sa carrière, pour décrocher à la surprise générale le titre de champion du monde bien qu'il ne remporte qu'une seule course (le [[Grand Prix automobile de Suisse 1982|Grand Prix de Suisse]], disputé en France sur le tracé de [[Circuit automobile de Dijon-Prenois|Dijon-Presnois]]). [[Riccardo Paletti]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_paletti.htm Histoire, pilotes : Riccardo Paletti], sur f1-legend.com</ref> ([[Osella]]) décède au Canada, [[Alain Prost]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_prost.htm Histoire, pilotes : Alain Prost], sur f1-legend.com</ref> remporte sa première victoire en Grand Prix et Ferrari remporte le championnat du monde des constructeurs et devient la première écurie titrée avec un moteur turbocompressé. Onze pilotes (Alain Prost, [[Niki Lauda]], Didier Pironi, [[John Watson (Formule 1)|John Watson]], [[Riccardo Patrese]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_patrese.htm Histoire, pilotes : Riccardo Patrese], sur f1-legend.com</ref>, [[Nelson Piquet]], [[René Arnoux]], [[Patrick Tambay]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_tambay.htm Histoire, pilotes : Patrick Tambay], sur f1-legend.com</ref>, [[Elio de Angelis]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_deangelis.htm Histoire, pilotes : Elio de Angelis], sur f1-legend.com</ref>, Keke Rosberg, [[Michele Alboreto]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_alboreto.htm Histoire, pilotes : Michele Alboreto], sur f1-legend.com</ref>) gagnent un Grand Prix pour sept écuries différentes ([[Renault F1 Team|Renault]], [[Team McLaren Mercedes|McLaren]], [[Scuderia Ferrari|Ferrari]], [[Brabham]], [[Lotus (automobile)|Lotus]], [[WilliamsF1|Williams]], [[Tyrrell Racing|Tyrrell]]).
Spectateurs plus qu'acteurs des luttes de pouvoir au sommet de la Formule 1, les pilotes font entendre leur voix à l'occasion du [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1982|Grand Prix d'ouverture en Afrique du Sud]]. Exceptionnellement solidaires, ils entendent lutter contre le projet de réforme de la super licence qui aurait pour effet d'anéantir leur liberté contractuelle et menacent de boycotter la course. Malgré les pressions de la FISA et de la FOCA désormais solidaires, ils obtiennent gain de cause. La guerre FISA-FOCA connait un ultime avatar. Pour protester contre les disqualifications de Piquet et Rosberg au [[Grand Prix automobile du Brésil 1982|Grand Prix du Brésil]], les écuries FOCA boycottent le [[Grand Prix automobile de Saint-Marin 1982|Grand Prix de Saint-Marin]] où Brabham introduit pour la première fois les ravitaillements d'essence en la course.
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1983|1983]]''', les jupes latérales (éléments aérodynamiques) sont interdites pour raisons de sécurité, sonnant ainsi l'arrêt de mort des ''wing-cars''. A [[Grand Prix automobile de Monaco 1983|Monaco]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr378.html Grand Prix automobile de Monaco 1983], sur grandprix.com</ref>, tracé lent et sinueux, Keke Rosberg s'impose facilement et justifie son titre de champion du monde 1982<ref>Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy ''Les grands moments de la Formule 1'', Editions LeSir, 2001 p.20</ref>. [[Alain Prost]] (quatre victoires) et [[René Arnoux]] (trois gains) impressionnent lors de l'été. [[Nelson Piquet]] (Brabham-BMW) finit fort et devient le premier pilote champion du monde avec un moteur [[turbocompresseur|turbo]], en coiffant sur le fil le pilote Renault [[Alain Prost]]. La défaite est amère pour Renault, qui a initié la révolution turbo six ans auparavant. Renault et Alain Prost se séparent. Les moteurs turbo se généralisent, ce qui va de paire avec l'arrivée des grands constructeurs : après Renault, [[Alfa Romeo]] et [[Bayerische Motoren Werke AG|BMW]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-bmw.html BMW], sur grandprix.com</ref>, c'est au tour de [[TAG Porsche|Porsche]]<ref> {{en}} [http://www.gurneyflap.com/engine.html Moteurs : photographies], sur gurneyflap.com</ref> (via [[Techniques d'Avant Garde|TAG]]) de débarquer en Formule 1. [[Honda]] arrivera l'année suivante.
=== Années Williams et McLaren (1984-1993) ===
====Saisons 1984-1988====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1984|championnat du monde de Formule 1 1985|championnat du monde de Formule 1 1986|championnat du monde de Formule 1 1987|championnat du monde de Formule 1 1988}}
[[Image:Piquet Brabham BT53 1984 Dallas F1.jpg|thumb|right|[[Nelson Piquet]] sur [[Brabham Racing Organisation|Brabham]] BT53 en [[Grand Prix automobile de Dallas 1984|1984 à Dallas]]]]
[[Image:Mansell - Williams 1985.jpg|right|thumb|[[Nigel Mansell]] au volant de la Williams-Honda durant le [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1985|Grand Prix d'Allemagne en 1985]]]]
[[Image:ProstAlain McLarenMP4-2B 1985.jpg|right|thumb|[[Alain Prost]] ([[Team McLaren Mercedes|McLaren]]-[[TAG Porsche|TAG]]) durant le [[Grand Prix automobile d'Allemagne 1985|Grand Prix d'Allemagne en 1985]]]]
Le transfert de l'année '''[[championnat du monde de Formule 1 1984|1984]]''' est celui du vice-champion [[Alain Prost]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/36/ Biographie d'Alain Prost], sur formula1.com</ref> qui quitte Renault pour McLaren. Le réglement est modifié est les ravitaillements en essence sont désormais interdits. Prost entame sa collaboration avec McLaren par un succès au [[Grand Prix automobile du Brésil 1984|Grand Prix du Brésil]]. En [[Grand Prix automobile d'Afrique du Sud 1984|Afrique du Sud]], les McLaren confirment leur domination<ref>Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy ''Les grands moments de la Formule 1'', Editions LeSir, 2001 p.28-29</ref> puis remportent douze courses sur seize. [[Niki Lauda]] remporte le championnat avec un demi-point d'avance son coéquipier Prost<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/spon-006.html Sponsor: Marlboro], sur grandprix.com</ref>, le plus petit écart de l'histoire du championnat.
Comme l'année précédente, Prost ouvre la saison '''[[championnat du monde de Formule 1 1985|1985]]''' par une victoire au [[Grand Prix automobile du Brésil 1985|Brésil]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr405.html Grand Prix automobile du Brésil 1985] sur grandprix.com</ref>, où son seul adversaire sérieux est [[Michele Alboreto]] sur Ferrari. Au [[Grand Prix automobile du Portugal 1985|Portugal]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr406.html Grand Prix automobile du Portugal 1985], sur grandprix.com</ref>, sous une pluie diluvienne, la victoire revient au Brésilien [[Ayrton Senna]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/45/ Biographie d'Ayrton Senna], sur formula1.com</ref> dont c'est la première victoire dans la discipline. Auteur d'une démonstration de pilotage<ref>Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy ''Les grands moments de la Formule 1'', Editions LeSir, 2001 p.34</ref>, Senna relègue Alboreto à plus d'une minute et tous les autres concurrents à plus d'un tour. Il avait déjà impressionné lors du [[Grand Prix automobile de Monaco 1984|Grand Prix de Monaco 1984]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr394.html Grand Prix automobile de Monaco 1984], sur grandprix.com</ref> disputé sous la pluie. pendant toute la saison, Alboreto est le seul pilote capable de rivaliser avec Prost qui devient le premier pilote français champion du monde. [[Nigel Mansell]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/204/ Biographie de Nigel Mansell], sur formula1.com</ref> gagne en fin de saison son premier Grand Prix au volant d'une Williams-Honda enfin compétitive. Nelson Piquet signe au Grand Prix de France la toute dernière victoire de l'écurie Brabham.
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1986|1986]]''', les moteurs atmosphériques sont interdits et le championnat uniquement réservé aux [[turbocompresseur|moteurs turbocompressés]]. Le moteur Honda RA166E<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-honda.html Moteur: Honda], sur grandprix.com</ref> est une réussite et permet à Williams-Honda de remporter neuf victoires et le titre constructeur. Alain Prost, toujours chez McLaren, décroche son deuxième titre consécutif au terme d'un final à suspense<ref>Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy ''Les grands moments de la Formule 1'', Editions LeSir, 2001 p.42-43</ref> au [[Grand Prix automobile d'Australie 1986|Grand Prix d'Australie]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr436.html Grand Prix automobile d'Australie 1986], sur grandprix.com</ref> où Nigel Mansell et [[Keke Rosberg]] abandonnent par crevaison et où [[Nelson Piquet]], en rentrant aux stands, laisse la voie libre à Alain Prost. Ayrton Senna remporte les dernières victoires en championnat pour [[Team Lotus|Lotus]] et [[Brabham Racing Organisation|Brabham]] commence à décliner. L'équipe connaît également un drame en 1986 avec l'accident mortel du pilote italien [[Elio de Angelis]], victime d'une rupture d'aileron lors d'une séance d'essais sur le [[Circuit Paul-Ricard|circuit du Castellet]] dans le [[Var (département)|Var]]. En fin de saison, [[Gerhard Berger]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_berger.htm Histoire, pilotes : Gerhard Berger], sur f1-legend.com</ref> et [[Benetton (Formule 1)|Benetton]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-benet.html Présentation de Benetton (Formule 1)], sur grandprix.com</ref> gagnent leur premier succès<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr435.html Grand Prix automobile du Mexique 1986], sur grandprix.com</ref>.
Afin de diminuer la puissance des voitures, la [[Fédération internationale du sport automobile|FISA]] programme l'interdiction des moteurs turbocompressés pour 1989. Pour '''[[championnat du monde de Formule 1 1987|1987]]''' il est décidé de limiter leur puissance et de réintroduire les moteurs atmosphériques avec une équivalence de cylindrée plus avantageuse (3 500 cm³, au lieu des 3 000 cm³). Pour encourager les équipes à se tourner vers les moteurs atmosphériques, la FISA crée le Trophée Jim Clark pour les pilotes, et le Trophée Colin Chapman pour les écuries, récompenses réservées aux pilotes et écuries équipées de moteurs atmosphériques. Lotus et Williams sortent en même temps des Formule 1 à suspension active mais, malgré des performances encourageantes, elles délaissent cette innovation qui réapparaîtra au début des [[années 1990]]. Au [[Grand Prix automobile du Portugal 1987|Grand Prix du Portugal]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr448.html Grand Prix automobile du Portugal 1987], sur grandprix.com</ref>, Prost remporte sa vingt-huitième victoire en Grand Prix et bat le record de Jackie Stewart datant de 1973. Le championnat se résume à une lutte entre les deux pilotes [[Williams F1 Team|Williams]], Nigel Mansell et Nelson Piquet. Moins régulier et victime d'un accident au [[Grand Prix automobile du Japon 1987|Grand Prix du Japon]], le Britannique doit laisser le titre à son coéquipier.
A la fin de la saison 1987, Ayrton Senna estime que Lotus ne lui permet pas de lutter pour le titre mondial est débarque chez Mclaren, laissant ainsi augurer une formidable rivalité interne avec Prost. Williams n'a plus le monopole du moteur Honda qui équipe également les Lotus en 1987 et en 1988. En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1988|1988]]''', les McLaren retrouvent de leur superbe en troquant leur moteur TAG Porsche pour un moteur [[Honda]]. Les pilotes McLaren remportent quinze des seize épreuves de la saison. Senna, avec huit succès, est sacré champion du monde malgré un score total inférieur à celui de Prost (seuls les onze meilleurs résultats de l'année sont pris en compte).
====Saisons 1989-1993====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1990|championnat du monde de Formule 1 1991|championnat du monde de Formule 1 1992|championnat du monde de Formule 1 1993}}[[Image:Ayrton Senna 1991 United States GP.jpg|thumb|left|[[Ayrton Senna]] au Grand Prix des États-Unis en 1991]][[Image:Alain Prost 1991 United States GP.jpg|thumb|left|[[Alain Prost]] en 1991]][[Image:Ron Dennis 1991.jpg|left|thumb|[[Ron Dennis]] en 1991]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1989|1989]]''', le passage du [[V6]] turbocompressé au [[V10]] atmosphérique n'empêche pas les McLaren-Honda de poursuivre leur domination. Autant 1988 a été la saison de l'entente cordiale entre ses deux coéquipiers, autant 1989 est celle de la polémique. En 1988, il a certes été question d'un traitement de faveur des motoristes de Honda envers Senna qui s'est également rendu coupable d'une manœuvre dangereuse sur Prost au Portugal, mais cela n'a pas entaché les rapports entre les deux hommes. L'atmosphère change dans les jours suivant le [[Grand Prix automobile de Saint-Marin 1989|Grand Prix de Saint-Marin 1989]]<ref name="F1 Saint-Marin 1989"> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr470.html Grand Prix automobile de Saint-Marin 1989], sur grandprix.com</ref>. Prost accuse Senna de ne pas avoir respecté un pacte au départ du Grand Prix (les deux hommes se sont mis d'accord pour ne pas s'attaquer au premier virage, afin de ne pas risquer un accrochage)<ref name="F1 Saint-Marin 1989"> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr470.html Grand Prix automobile de Saint-Marin 1989], sur grandprix.com</ref>.
Les rapports envenimés entre les deux hommes aboutissent à l'accrochage du [[Grand Prix automobile du Japon 1989|Grand Prix du Japon 1989]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr483.html Grand Prix automobile du Japon 1989], sur grandprix.com</ref> en fin de saison où Prost résiste à la tentative de dépassement de Senna à l'entrée d'une chicane. Reparti en court-circuitant cette chicane, Senna remporte la course (victoire synonyme d'espoirs retrouvés dans la lutte pour le titre) mais est disqualifié. Alain Prost décroche son troisième titre mondial. Cet accrochage porte toujours à discussion. Senna part d'assez loin pour un dépassement régulier mais les vues d'hélicoptère montrent que Prost ferme nettement la porte pour préserver sa position. Cet accrochage est assez similaire à celui qui a opposé [[Jacques Villeneuve]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/5/ Biographie de Jacques Villeneuve], sur formula1.com</ref> et [[Michael Schumacher]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/7/ Biographie de Michael Schumacher], sur formula1.com</ref> [[Grand Prix automobile d'Europe 1997|à Jerez en 1997]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr614.html Grand Prix automobile d'Europe 1997], sur grandprix.com</ref>. Mais en 1989, c'est le pilote attaquant, Senna, qui écope d'une amende et d'une mise à l'épreuve sur la super-licence de pilote pour avoir exprimé ses doutes sur la décision des commissaires de le disqualifier. Pour lui il s'agit d'une manœuvre de la FIA. « ''{{lang|en|What we see today is a truely manipulation of the '89 Championship}}'' » (''Ce que vous voyons aujourd'hui est une vraie manipulation du Championnat 1989'') déclare-t-il à Adélaïde en novembre 1989, s'attirant les foudres de [[Jean-Marie Balestre]].
Ferrari innove en sortant une voiture à boîte de vitesses semi-automatique : l'embrayage est supprimé et les pilotes changent de rapport en actionnant des palettes situées derrière le volant. Copiée par Williams en 1991, la solution se généralisera à l’ensemble du plateau à partir de 1993. [[Thierry Boutsen]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_boutsen.htm Histoire, pilotes : Thierry Boutsen], sur f1-legend.com</ref> remporte les Grands Prix du Canada et d'Australie.
Passé chez [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] en [[Championnat du monde de Formule 1 1990|1990]], Prost retrouve Senna sur sa route et le duel reprend, avec en guise de conclusion un nouvel accrochage sur le tracé de [[Circuit de Suzuka|Suzuka]] au [[Grand Prix automobile du Japon 1990|Japon]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr499.html Grand Prix automobile du Japon 1990], sur grandprix.com</ref> cette fois dès le premier virage. En expédiant sciemment Prost hors piste, Senna reconquiert le titre mondial. Au GP de Saint-Marin, l’écurie Tyrrell sort une monoplace au nez relevé pour permettre l'écoulement de l'air sous la voiture. Cette trouvaille aérodynamique ne tardera pas à se généraliser.
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1991|1991]]''', pour valoriser le panache sur la régularité, la victoire passe de 9 à 10 points et, si Senna remporte son troisième titre, la domination de l'écurie [[WilliamsF1 Team|Williams]] commence. La voiture engagée en '''[[Championnat du monde de Formule 1 1992|1992]]''', la [[Williams-Renault FW14B]] est dotée d'une technologie très en avance sur les autres écuries (électronique omniprésente, assistances au pilotage, boîte de vitesses semi-automatique, suspension active, anti-patinage, ABS) et permet à [[Nigel Mansell]] de survoler le championnat pour devenir champion du monde, Williams rafalnt le championnat des constructeurs.
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 1993|1993]]''', Prost fait son retour en Formule 1 après une année "sabbatique" (Mansell ne voulait pas de lui comme coéquipier) et remplace Nigel Mansell évincé de chez Williams bien qu'il soit champion du monde en titre (pour la première fois de l'histoire du championnat, le n°1 n'est pas attribué et le n°0 fait son apparition). Prost remporte son quatrième titre mondial et porte le record de victoires à 51 unités avant de prendre sa retraite à l'issue de la saison. Déjà entrevu lors du Grand Prix du Canada 1973, le [[safety car]] (inspiré du pace-car des courses américaines) est officiellement introduit en Formule 1 par la FIA et reçoit comme mission de neutraliser les courses en cas d’accident ou d’intempéries sans avoir à recourir au drapeau rouge synonyme d’arrêt de la course. D'aucuns craignent qu'il soit utilisé de manière artificielle pour relancer les courses comme cela se fait aux Etats-Unis, mais la pratique montrera que la Formule 1 en fera un usage modéré et respectueux de la logique de course.
{{clr}}
=== Accidents mortels, sécurité, nouvelles règles (1994-1995) ===
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1994|championnat du monde de Formule 1 1995}}
[[Image:Williams Renault FW16.jpg|thumb|right|[[Williams-Renault FW16]], championne du monde des constructeurs en 1994]]
Dès '''[[championnat du monde de Formule 1 1994|1994]]''', pour redonner une plus grande importance au pilotage, la [[Fédération internationale de l'automobile|FIA]] interdit la plupart des assistances électroniques apparues les années précédentes. ABS et suspension active sont bannis, de même que l’anti-patinage, même si ce dernier semble plus difficile à contrôler, ce qui n’aura de cesse d’entretenir les suspicions d'usage illicite de cette technologie. Par contre, les ravitaillements en essence sont à nouveau autorisés et ont pour objectif de dynamiser le déroulement des Grands Prix à une période où les dépassements en piste se font de plus en plus rares.
Relativement épargnée par les [[Liste des accidents mortels en Formule 1|accidents graves]] depuis plusieurs saisons, la Formule 1 connaît un week-end cauchemardesque à [[Grand Prix automobile de Saint-Marin 1994|Imola]]<ref name="F1 Saint-Marin 1994"> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr551.html Grand Prix automobile de Saint-Marin 1994], sur grandprix.com</ref>, avec les morts du pilote débutant [[Roland Ratzenberger]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/drv-ratrol.html Biographie de Roland Ratzenberger], sur grandprix.com</ref>, et d'[[Ayrton Senna]], la vedette de la discipline. La FIA est montrée du doigt et accusée d’avoir relâché sa vigilance en matière de contrôle des performances et d'amélioration de la sécurité.
[[Image:Benetton B 194 4841.JPG|thumb|left|La [[Benetton Formula|Benetton]] [[Benetton B194|B194]] qui permet à [[Michael Schumacher]] d'être couronné en [[championnat du monde de Formule 1 1994|1994]]]]
Le championnat, décapité dès son lancement par la mort du Brésilien, est dominé par [[Michael Schumacher]] ([[Benetton Formula|Benetton]]-Ford), jusqu'à ce qu'une série de pénalités (deux disqualifications et deux Grands Prix de suspension) pour des motifs litigieux (on parlera d'une volonté de la FIA de relancer artificiellement le suspense au championnat, mais aussi d’une manière indirecte de sanctionner Benetton, suspectée d'utiliser un anti-patinage) ne permette à [[Damon Hill]] de revenir sur ses talons. Schumacher décroche le titre lors de l'ultime course au [[Grand Prix automobile d'Australie 1994|Grand Prix d'Australie]], à l'issue d’un accrochage avec son adversaire où les deux pilotes abandonnent, ce qui empêche Hill de revenir au score sur Schumacher. Dans le contexte d'une saison que tout le monde souhaite oublier au plus vite, cet accident ne suscite finalement que peu de réactions. Michael Schumacher a remporté huit victoires contre six pour Damon Hill, une pour le pigiste [[Nigel Mansell]] et pour Gerhard Berger qui signe le premier succès depuis quatre ans pour l'écurie italienne, un an seulement après le recrutement de [[Jean Todt]].
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1995|1995]]''', la cylindrée maximale autorisée et réduite et passe de 3 500 à 3 000 cm³. Michael Schumacher, au volant d'une benetton désormais mue par un bloc Renault, décroche facilement le titre et devient le plus jeune double champion du monde de l'histoire. Williams et Benetton, toutes deux propulsées par le V10 Renault remportent toutes les courses de la saison sauf une : la première (et unique) victoire de [[Jean Alesi]], au volant d'une Ferrari. Ce pilote d'origine [[sicile|sicilienne]]<ref>Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy ''Les grands moments de la Formule 1'', Editions LeSir, 2001 p.108-109</ref> ne réussira pas par la suite à se forger un palmarès à la hauteur de son talent, mais deviendra très populaire des deux côtés des [[Alpes]].
=== Renouveau : Hill, Villeneuve, Hakkinen (1996-1999) ===
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 1996|championnat du monde de Formule 1 1997|championnat du monde de Formule 1 1998|championnat du monde de Formule 1 1999}}
[[Image:Jacques Villeneuve 1996.jpg|right|thumb|right|[[Jacques Villeneuve]], au volant d'une [[WilliamsF1 Team|Williams]]-[[Renault F1 Team|Renault]] en 1996]]
Le transfert de l'année '''[[championnat du monde de Formule 1 1996|1996]]''' est celui du champion du monde en titre [[Michael Schumacher]] qui quitte Benetton pour [[Jean Todt]] et Ferrari, qui amorce petit à petit son retour en grâce. Jean Alesi et Gerhard Berger font le chemin inverse et rejoignent Benetton. [[Jacques Villeneuve]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/5/ Biographie de Jacques Villeneuve], sur formula1.com</ref>, le fils de [[Gilles Villeneuve|Gilles]], qui débute en Formule 1 chez [[WilliamsF1 Team|Williams]]-[[Renault F1 Team|Renault]] après avoir remporté le titre en [[Champ Car|Indycar]], impressionne dès ses débuts : il réalise la [[pole position]] pour son premier [[Grand Prix automobile d'Australie 1996|Grand Prix]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr582.html Grand Prix automobile d'Australie 1996], sur grandprix.com</ref> et termine deuxième de la course. Il remportera quatre épreuves dans la saison mais son coéquipier [[Damon Hill]] remporte huit Grands Prix et devient champion du monde. C'est la première fois que le fils d'un ancien champion du monde ([[Graham Hill]]) est à son tour titré. [[Olivier Panis]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_panis.htm Histoire, pilotes : Olivier Panis], sur f1-legend.com</ref> remporte une victoire surprise à [[Grand Prix automobile de Monaco 1996|Monaco]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr587.html Grand Prix automobile de Monaco 1996], sur grandprix.com</ref>, la dernière pour [[Ligier]] et la seule de sa carrière. Si Michael Schumacher gagne trois courses, il termine néanmoins loin des pilotes Williams au championnat. Le titre de Hill ne suffit pas à convaincre ses détracteurs qui font remarquer qu'au fil de la saison, l'Anglais a été de plus en plus malmené par Villeneuve qui est parvenu à faire durer le suspense jusqu’à l'ultime course de la saison au [[Grand Prix automobile du Japon 1996|Japon]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr597.html Grand Prix automobile du Japon 1996], sur grandprix.com</ref>. Symbole du manque de confiance entourant Hill, son employeur annonce en cours d'année, avant même que l'issue du championnat ne soit connue, que son contrat ne sera pas renouvelé pour la saison suivante. Pour la troisième fois Frank Williams se sépare du champion du monde en titre (après Mansell en 1992 et Prost en 1993).
[[Image:Damon Hill juillet 1995.jpg|left|thumb|[[Damon Hill]]]][[Image:Todt2005.jpg|left|thumb|[[Jean Todt]]]]
En '''[[championnat du monde de Formule 1 1997|1997]]''', Villeneuve est attendu en tant que grand favori pour sa seconde saison dans la discipline mais déchante rapidement lors du [[Grand Prix automobile d'Australie 1997|Grand Prix d'ouverture à Melbourne]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr598.html Grand Prix automobile d'Australie 1997], sur grandprix.com</ref> où il est percuté au départ par [[Eddie Irvine]] et abandonne au premier virage. [[David Coulthard]] permet alors à McLaren de renouer avec le succès<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_coulthard.htm Histoire, pilotes : David Coulthard], sur f1-legend.com</ref> plus de trois ans après la dernière victoire d'Ayrton Senna. Les deux manches de la ''temporada'' sud-américaine sont plus conformes aux pronostics avec deux victoires pour Villeneuve et permettent également de constater la bonne tenue de la nouvelle écurie [[Prost Grand Prix|Prost]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/con-prost.html l'écurie Prost Grand Prix], sur grandprix.com</ref> qui signe grâce à Olivier Panis la troisième place au [[Grand Prix automobile du Brésil 1997|Brésil]] et une probante deuxième ligne en [[Grand Prix automobile d'Argentine 1997|Argentine]], dues en grande partie aux gommes [[Bridgestone]]. Villeneuve devient champion du monde avec sept victoires et s'impose à l'issue d'un final à suspense sur le tracé espagnol de Jerez. Contraint à l'abandon après avoir tenté d'éperonner son adversaire canadien, Schumacher est déclassé du championnat, tout en conservant acquis ses points et ses cinq victoires. [[Heinz-Harald Frentzen]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_frentzen.htm Histoire, pilotes : Heinz-Harald Frentzen], sur f1-legend.com</ref> (une victoire) et [[Eddie Irvine]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_irvine.htm Histoire, pilotes : Eddie Irvine], sur f1-legend.com</ref> sont des coéquipiers laborieux. Berger, en s'imposant en Allemagne, offre à l'équipe [[Benetton Formula]] sa première victoire de l'après-Schumacher, qui sera la dernière et la seule acquise sous la nationalité italienne pour laquelle Benetton a symboliquement opté à partir de 1996. Fin 1997, [[Flavio Briatore]] quitte l'écurie et est remplacé par [[David Richards]]. McLaren amorce sa reconstruction grâce à son duo de pilotes [[David Coulthard]] (deux victoires) et [[Mika Hakkinen]] (un succès)<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/40/ Biographie de Mika Hakkinen], sur formula1.com</ref>. Celui-ci, qui semblait maudit et suivre le même parcours que [[Jean Alesi]], signe sa première victoire après 96 départs<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_hakkinen.htm Histoire, pilotes : Mika Hakkinen], sur f1-legend.com</ref>.
La victoire d'Hakkinen en 1997 (offerte par son coéquipier Coulthard) va agir comme un déclencheur pour le pilote finlandais qui remporte huit courses sur seize en '''[[championnat du monde de Formule 1 1998|1998]]''', ce qui lui permet de devenir champion du monde. Mika Hakkinen débute brillamment la saison au volant d'une McLaren dominatrice en remportant quatre des six premiers Grands Prix. Michael Schumacher répond présent avec six victoires, David Coulthard et Damon Hill se contentant de quelques miettes. Suite au changement de la réglementation, la saison a vu un spectaculaire changement d'apparence des Formule 1 dont la largeur est réduite, tandis que les pneus slicks sont interdits et cédent la place à des gommes rainurées pour ralentir les vitesses de passage en courbe.
La saison '''[[championnat du monde de Formule 1 1999|1999]]''' est aussi satisfaisante pour Mika Hakkinen que la précédente puisqu'il décroche un deuxième titre mondial. Le Finlandais a certes profité de la blessure de Michael Schumacher lors du [[Grand Prix automobile de Grande-Bretagne 1999|Grand Prix de Grande-Bretagne]] où il se brise une jambe suite à une sortie de piste, mais il a dû faire face à la résistance de l'autre pilote Ferrari, [[Eddie Irvine]]. Hakkinen signe cinq succès dans la saison, Irvine le talonne avec quatre tandis que Schumacher, malgré son indisponibilité pour de nombreux Grands Prix réussit à gagner par deux fois, comme Coulthard. [[Jordan Grand Prix]] réalise la meilleure saison de sa carrière avec deux victoires d'[[Heinz-Harald Frentzen]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_frentzen.htm Histoire, pilotes : Heinz-Harald Frentzen], sur f1-legend.com</ref>, et [[Stewart Grand Prix|Stewart]]. [[Grand Prix automobile de Malaisie|Sepang]], en [[Malaisie]], inaugure la vague des circuits exotiques et ultra-modernes<ref>Bahreïn, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.77</ref>. Constatant la stagnation de ses audiences sur ses terres historiques européennes et bridée par les législations concernant la publicité sur le tabac et l'alcool<ref>Belgique (annulation du Grand Prix en 2003 à cause des lois anti-tabac), par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.75-76</ref>, la Formule 1 cherche de nouveaux marchés en [[Orient]] et [[Extrême-Orient]] : la [[Grand Prix automobile de Chine|Chine]], [[Grand Prix automobile de Bahreïn|Bahreïn]] et la [[Grand Prix automobile de Turquie|Turquie]] suivront dans les années à venir.
== Années Michael Schumacher (2000-2008) ==
=== Années Ferrari - Schumacher (2000-2004) ===
====Saisons 2000-2001====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 2000|championnat du monde de Formule 1 2001}}
[[Image:Hakkinen.jpg|thumb|right|[[Mika Häkkinen]] au [[Grand Prix automobile des États-Unis 2000|Grand Prix des États-Unis en 2000]].]]
[[Image:Schumacher overtaking raikkonen 2002.jpg|thumb|right|[[Grand Prix automobile de France 2002|Grand Prix de France 2002]] : [[Michael Schumacher]] déborde [[Kimi Räikkönen]] et décroche le titre]]
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 2000|2000]]''', [[Michael Schumacher]] entame remarquablement la saison par trois victoires consécutives mais les [[Team McLaren Mercedes|McLaren]], après un début de saison raté (deux abandons lors des deux premières courses pour le champion en titre<ref>Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy, opus cité p.159</ref>), retrouvent rapidement leur compétitivité<ref>2000-2004 Forza Schumacher, Forza Ferrari, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.51</ref> : Hakkinen et Coulthard gagnent respectivement quatre et trois courses. Le duel pour le titre entre Schumacher et Hakkinen connaît son point d'orgue au [[Grand Prix automobile de Belgique 2000|Grand Prix de Belgique]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr659.html Grand Prix automobile de Belgique 2000], sur grandprix.com</ref> avec un dépassement de Hakkinen sur son rival allemand à quelques tours de l'arrivée, au prix d'une manœuvre à haut risque. Cependant, un abandon malheureux au [[Grand Prix automobile des États-Unis 2000|Grand Prix des États-Unis]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr661.html Grand Prix automobile des États-Unis 2000], sur grandprix.com</ref> (où la Formule 1 fait son retour après neuf ans d'absence, sur l'[[Indianapolis Motor Speedway]]) alors qu'il compte deux points d'avance sur Schumacher au championnat, relègue le Finlandais à huit points de l'Allemand alors qu'il ne reste que deux Grands Prix à disputer.
Le [[Grand Prix automobile du Japon 2000|Grand Prix du Japon]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr662.html Grand Prix automobile du Japon 2000], sur grandprix.com</ref>, extrêmement tendu entre les deux protagonistes, voit Schumacher remporter la victoire sur le fil, Hakkinen se contentant du titre de vice-champion<ref name="F1 Japon 2000">Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy, opus cité p.164</ref>. Michael Schumacher, avec quatre succès lors des dernières courses, est enfin champion avec la Scuderia Ferrari qui renoue avec le titre mondial des pilotes qui lui échappait depuis 1979<ref name="F1 Japon 2000">Arnaud Chambert-Protat et Dominique Leroy, opus cité p.164</ref>. Au championnat constructeurs, McLaren et [[Scuderia Ferrari|Ferrari]], séparément, marquent plus de points que toutes les autres écuries réunies. [[Rubens Barrichello]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_barrichello.htm Histoire, pilotes : Rubens Barrichello], sur f1-legend.com</ref> remporte enfin son premier Grand Prix après 124 départs (ce "record" tient toujours).
La saison '''[[Championnat du monde de Formule 1 2001|2001]]''' voit l'anti-patinage faire officiellement sa réapparition après sept années d'interdiction, la FIA reconnaissant ainsi implicitement son impuissance à contrôler son interdiction. [[David Coulthard]] prend la mesure de Mika Hakkinen sur le point de mettre un terme à sa carrière en Formule 1 mais, compte-tenu de la baisse de forme de McLaren, n'est pas en mesure de lutter avec Schumacher au championnat. Il termine vice-champion du monde, le meilleur résultat de sa carrière. Trois pilotes prometteurs font leurs débuts dans la discipline-reine, [[Kimi Räikkönen]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/12/ Biographie de Kimi Räikkönen], sur formula1.com</ref>, [[Fernando Alonso]]<ref> {{en}} [http://www.formula1.com/teams_and_drivers/hall_of_fame/30/ Biographie de Fernando Alonso], sur formula1.com</ref> et [[Juan Pablo Montoya]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_montoya.htm Histoire, pilotes : Juan Pablo Montoya], sur f1-legend.com</ref> qui débute dans l'écurie Williams désormais motorisée par [[Bayerische Motoren Werke AG|BMW]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/eng-bmw.html BMW], sur grandprix.com</ref> et se met en évidence dès le troisième Grand Prix de la saison, au [[Grand Prix automobile du Brésil 2001|Brésil]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr666.html Grand Prix automobile du Brésil 2001], sur grandprix.com</ref>, en réussissant un dépassement spectaculaire sur Schumacher. Lors des courses qui suivent, Montoya peine à confirmer ses belles dispositions et est dominé par son coéquipier [[Ralf Schumacher]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_schumacherr.htm Histoire, pilotes : Ralf Schumacher], sur f1-legend.com</ref> qui remporte son premier Grand Prix à [[Grand Prix automobile de Saint-Marin 2001|Imola]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr667.html Grand Prix automobile de Saint-Marin 2001], sur grandprix.com</ref> et récidive au [[Grand Prix automobile du Canada 2001|Canada]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr671.html Grand Prix automobile du Canada 2001], sur grandprix.com</ref> et en [[Grand Prix automobile d'Allemagne 2001|Allemagne]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr675.html Grand Prix automobile d'Allemagne 2001], sur grandprix.com</ref>. Montoya décroche son premier succès en septembre au [[Grand Prix automobile d'Italie 2001|Grand Prix d'Italie]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr678.html Grand Prix automobile d'Italie 2001], sur grandprix.com</ref>. Coulthard et Hakkinen remportent deux victoires chacun, loin des neuf succès de [[Michael Schumacher|Schumacher]] et de [[Scuderia Ferrari|Ferrari]] qui gagnent les deux titres mondiaux. Au [[Grand Prix automobile de Belgique 2001|Grand Prix de Belgique]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr677.html Grand Prix automobile de Belgique 2001], sur grandprix.com</ref>, Michael Schumacher signe son cinquante-deuxième succès et bat le record d'[[Alain Prost]] établi en [[Championnat du monde de Formule 1 1993|1993]].
====Saisons 2002-2004====
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 2002|championnat du monde de Formule 1 2003|championnat du monde de Formule 1 2004}}
[[Image:Raikkonen 2002.jpg|thumb|left|[[Kimi Räikkönen]] en [[Championnat du monde de Formule 1 2002|2002]]]][[Image:Formula one.jpg|thumb|left|Un [[Championnat du monde de Formule 1 2003|championnat]] plus disputé ?]]
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 2002|2002]]''', [[Kimi Räikkönen]] remplace [[Mika Häkkinen]] chez McLaren et [[Renault F1 Team|Renault]] fait officiellement son retour. Le scénario de la saison écoulée se répète avec onze victoires de [[Michael Schumacher]] et un titre acquis dès le [[Grand Prix automobile de France 2002|Grand Prix de France]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr691.html Grand Prix automobile de France 2002], sur grandprix.com</ref>, disputé au mois de juillet. Jamais un pilote n'avait été sacré aussi tôt dans la saison et Schumacher et Ferrari battent le record de points marqués (144 pour le pilote et 221 pour l'écurie). En écrasant la compétition (Schumacher termine l'année avec 67 points d'avance sur le second, son coéquipier Barrichello tandis que la Scuderia inscrit 129 points de plus que son dauphin Williams), et en ayant recours de manière parfois outrancière aux consignes de course, la Scuderia suscite des réactions hostiles à son égard, notamment après le [[Grand Prix automobile d'Autriche 2002|Grand Prix d'Autriche]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr686.html Grand Prix automobile d'Autriche 2002], sur grandprix.com</ref> où Barrichello, qui a mené la course de bout en bout, cède la victoire à Schumacher tandis que le grand public et les médias stigmatisent de plus en plus la baisse du spectacle offert par la Formule 1. Au [[Grand Prix automobile des États-Unis 2002|Grand Prix des États-Unis 2002]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr696.html Grand Prix automobile des États-Unis 2002], sur grandprix.com</ref>, alors que les Ferrari dominent largement la course, [[Michael Schumacher]] leader depuis le départ, ralentit dans la ligne droite des stands pour, selon ses termes, franchir la ligne d'arrivée aux côtés de son coéquipier [[Rubens Barrichello]], comme cela se fait parfois dans les courses d'endurance, sans qu'aucune consigne n'ait été donnée par son stand. Barrichello croit que son équipier lui offre la victoire, franchit le premier la ligne d'arrivée et remporte du même coup l'épreuve : le public américain clame son incompréhension, les pilotes sont sifflés dans leur tour d'honneur puis sur le podium, les directeurs d'écuries et [[Bernie Ecclestone]] sont scandalisés par cette arrivée incompréhensible. [[WilliamsF1|Williams]]-[[Bayerische Motoren Werke AG|BMW]] termine deuxième du championnat constructeur avec une victoire, devant [[McLaren Mercedes|McLaren]]-[[Mercedes-Benz|Mercedes]], troisième avec une victoire également.
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 2003|2003]]''', la FIA change le barème des points pour prévenir le risque de désaffection du public<ref name="F1 2000-2004">2000-2004 Forza Schumacher, Forza Ferrari, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.51</ref>. Davantage de pilotes sont récompensés, la deuxième place valant huit points au lieu de six et les écarts entre les premiers sont réduits avec seulement deux points et non plus quatre entre la première et la deuxième place. Ce changement vise à mettre fin à une forte domination de Ferrari et de son premier pilote<ref name="F1 2000-2004">2000-2004 Forza Schumacher, Forza Ferrari, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.51</ref>. Le système de qualification est également réformé, chaque pilote jouant désormais sa place sur la grille sur un seul tour avec un ordre de passage prédéterminé. Le championnat offre un beau suspense, plus dû toutefois à la montée en puissance des équipes chaussées de pneumatiques [[Michelin]] qu'aux nouveaux règlements. Les quatre premières courses connaissent quatre vainqueurs différents et Schumacher doit attendre l'[[Grand Prix automobile de Saint-Marin 2003|Europe]] pour s'imposer. [[Fernando Alonso]], qui vient d'intègrer [[Renault F1 Team|Renault]], se montre rapidement performant et, dès la deuxième manche de la saison, au [[Grand Prix automobile de Malaisie 2003|Grand Prix de Malaisie]], monte sur son premier podium après avoir décroché la [[pole position]] : il devient le plus jeune poleman de l'histoire de la Formule 1 devant [[Rubens Barrichello]]. Il confirme en [[Grand Prix automobile de Hongrie 2003|Hongrie]] où il remporte son premier Grand Prix et bat le record de précocité de [[Bruce McLaren]] établi en [[Championnat du monde de Formule 1 1959|1959]]. Il terminera la saison à la sixième place du classement général, avec cinquante cinq points, [[Michael Schumacher]] devançant finalement [[Kimi Raïkkönen]] de deux points et [[Juan Pablo Montoya]] ([[WilliamsF1|Williams]]-[[Bayerische Motoren Werke AG|BMW]]) de onze. Cinq écuries ont remporté une course, [[Team McLaren Mercedes|McLaren]] termine troisième constructeur de la saison à seize points de Ferrari et deux de Williams.
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 2004|2004]]''', Schumacher et Ferrari dominent le championnat dans des proportions similaires à celles de la saison 2002. Ils pulvérisent leurs propres records avec 148 points pour Schumacher (4 de plus qu'en 2002), et 262 points pour la [[Scuderia Ferrari]] (41 de plus qu'en 2002) qui relègue son dauphin [[British American Racing|BAR]] à 143 longueurs et [[Renault F1 Team|Renault]], troisième avec 157 points de retard. Schumacher remporte treize victoires dans la saisson et bat son propre record de onze établi en 2002, dont douze lors des treize premières épreuves. Il égale, avec sept victoires consécutives du [[Grand Prix automobile d'Europe 2004|Grand Prix d'Europe]] au [[Grand Prix automobile de Hongrie 2004|Grand Prix de Hongrie]], la performance d'[[Alberto Ascari]] établie entre le [[Grand Prix automobile de Belgique 1952|Grand Prix de Belgique 1952]] et le [[Grand Prix automobile d'Argentine 1953|Grand Prix d'Argentine 1953]]. Il est sacré champion du monde pour la septième fois et porte le record de victoire en Formule 1 à quatre-vingt-trois succès. Exceptés les deux pilotes [[Scuderia Ferrari|Ferrari]], seuls [[Jarno Trulli|Trulli]], [[Juan Pablo Montoya|Montoya]] et [[Kimi Raïkkönen|Raïkkönen]] ont réussi à gagner un Grand Prix, l'Italien ouvrant enfin son compteur après 117 départs. L'ultra-domination de Schumacher et Ferrari, alors que la FIA a tout fait pour la contenir, fait vaciller petit à petit l'intêret du public pour la discipline<ref>2000-2004 Forza Schumacher, Forza Ferrari, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.54</ref>.
=== Renault devant Ferrari (2005-2006) ===
{{Article détaillé|Championnat du monde de Formule 1 2005|Championnat du monde de Formule 1 2006}}
[[Image:Alonso + Barrichello + Villeneuve + Schumacher 2006 USA.jpg|thumb|right|Les constructeurs s'impliquent davantage dans l'histoire récente de la Formule 1. Au [[Grand Prix automobile des États-Unis 2006|Grand Prix des États-Unis 2006]], [[Fernando Alonso]] ([[Renault F1|Renault]]) mène devant [[Rubens Barrichello]] ([[Honda Racing F1|Honda]]), [[Jacques Villeneuve]] ([[BMW Sauber|BMW]]) et [[Ralf Schumacher]] ([[Toyota F1|Toyota]]).]] [[Image:Michael Schumacher-I'm the man (cropped).jpg|thumb|right|[[Michael Schumacher]], un grand champion parti en étant encore très compétitif.]]
'''[[Championnat du monde de Formule 1 2005|2005]]''' marque la fin du [[Moteur avec cylindres en V|moteur V10]] en Formule 1<ref name="F1 2005-2006">2005-2006 Le Losange resplendissant, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.54-56</ref>. Après l'interdiction des [[turbocompresseur|moteurs turbocompressés]] en 1989, le V10 était devenu le standard de la Formule 1. La fédération, en prenant cette nouvelle décision réglementaire, cherche à réduire les coûts. Pendant l'ère du V10, les statistiques font apparaître une suprématie des moteurs Renault et Ferrari. Renault remporte en effet six titres constructeurs et cinq pilotes de 1992 à 1997 (avec Williams et Benetton), avant de réaliser un doublé en 2005 avec une voiture 100 % Renault. Ferrari a pour sa part remporté six titres constructeurs et pilotes de 1999 à 2004. La cylindrée maximale autorisée est réduite à 2 400 cm³ et seuls les [[Moteur V8|V8]] sont autorisés (la nouvelle écurie [[ Scuderia Toro Rosso]] obtient toutefois l'autorisation d'utiliser un [[V10]] bridé). La nouvelle réglementation interdit également les changements de pneumatiques en course, ce qui bouleverse les rapports de force<ref name="F1 2005-2006">2005-2006 Le Losange resplendissant, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.54-56</ref>. Ferrari est à la peine et [[Fernando Alonso]] et [[Renault F1 Team|Renault]] en profitent pour faire un probant début de championnat avec quatre succès en quatre courses pour le contructeur français dont trois pour le jeune [[Espagne|Espagnol]]. L'écurie McLaren gagne en compétitivité au fil de la saison et remporte six des sept dernières courses. La lutte pour le titre pilote connaît son dénouement au [[Grand Prix automobile du Brésil 2005|Grand Prix du Brésil 2005]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr748.html Grand Prix automobile du Brésil 2005], sur grandprix.com</ref> où Fernando Alonso devient le plus jeune pilote champion du monde. Le titre constructeur paraît promis à McLaren qui possède la voiture la plus performante du plateau mais qui pêche en fiabilité. L'abandon de [[Juan Pablo Montoya]] lors du dernier [[Grand Prix automobile de Chine 2005|Grand Prix de Shanghai]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr750.html Grand Prix automobile de Chine 2005], sur grandprix.com</ref> illustre la saison et donne le titre à Renault. Les deux écuries ont remporté toutes les courses sauf une. La guerre des pneumatiques est la cause d'un spectacle navrant à <ref name="F1 2005-2006">2005-2006 Le Losange resplendissant, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.54-56</ref> [[Grand Prix automobile des États-Unis 2005|Indianapolis]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr740.html Grand Prix automobile des États-Unis 2005], sur grandprix.com</ref> où, suite au forfait collectif des équipes chaussées de pneus [[Michelin]] pour cause de sécurité<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/ns/ns15129.html A question of tyre safety], sur grandprix.com</ref>, seulement six voitures équipées de [[Bridgestone]] s'alignent sur la grille de départ et Ferrari remporte son seul succès, peu probant, de la saison. Suite à l'arrivée massive des grands constructeurs et à l'envolée des coûts, les écuries indépendantes disparaissent les unes après les autres : en [[septembre 2005]] la [[Scuderia Minardi]] est rachetée par [[Red Bull]] et devient la [[Scuderia Toro Rosso]]. [[Jordan Grand Prix]] disparaît pour devenir [[Midland F1 Racing]] et [[Bayerische Motoren Werke AG|BMW]] prend le contrôle de [[Sauber]] qui deviendra bientôt [[BMW Sauber]]. [[WilliamsF1 Team|Williams]], au contraire, rompt son partenariat avec BMW et conserve son indépendance, synonyme désormais de risques financiers et techniques. En 2006, suivant cette tendance de forte implication des [[constructeur automobile|constructeurs automobiles]], [[Honda Racing F1 Team|Honda]] prendra le contrôle total de [[British American Racing|BAR]]. [[Toyota F1 Team|Toyota]], apparu en [[Championnat du monde de Formule 1 2002|2002]], réussit en 2005 sa meilleure performance avec une quatrième place.
En '''[[Championnat du monde de Formule 1 2006|2006]]''', la FIA annonce qu'à compter de 2008, il n'y aura plus qu'un seul fournisseur de pneumatiques, dans le double but de limiter les dépenses des écuries et de niveler le niveau entre les équipes. [[Michelin]], qui ne souhaite pas équiper l'ensemble du plateau et dont l'engagement en Formule 1 reposait sur une concurrence sportive avec [[Bridgestone]], annonce son retrait à l'issue de la saison. Toujours dans le domaine des pneumatiques, et afin de renforcer la sécurité, la FIA autorise à nouveau les changements de gommes en cours d'épreuve. Renault et Fernando Alonso mènent vite les deux championnats. Le champion du monde termine sur le podium lors des neufs premières courses (six victoires, dont quatre consécutives et trois deuxièmes places) et son coéquipier [[Giancarlo Fisichella]] remporte sa troisième course en [[Grand Prix automobile de Malaisie 2006|Malaisie]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr752.html Grand Prix automobile de Malaisie 2006], sur grandprix.com</ref>. Si Michael Schumacher gagne sept courses, il ne peut empêcher le jeune Espagnol d'être à nouveau couronné, tout comme Renault. [[Jenson Button]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_button.htm Histoire, pilotes : Jenson Button], sur f1-legend.com</ref> et [[Felipe Massa]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_massa.htm Histoire, pilotes : Felipe Massa], sur f1-legend.com</ref> obtiennent tous deux le premier succès de leur carrière tandis que le débutant [[Pologne|polonais]] [[Robert Kubica]]<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_kubica.htm Histoire, pilotes : Robert Kubica], sur f1-legend.com</ref>, sur [[BMW Sauber]] décroche son premier podium pour sa troisième course. Le fait majeur de la fin de saison est l'annonce du retrait de Michael Schumacher<ref name="F1 2005-2006">2005-2006 Le Losange resplendissant, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.54-56</ref>. Il tentera de partir sur un nouveau sacre et le championnat des pilotes restera indécis jusqu'à la [[Grand Prix automobile du Brésil 2006|dernière course]]<ref> {{en}} [http://www.grandprix.com/gpe/rr768.html Grand Prix automobile du Brésil 2006], sur grandprix.com</ref>, remportée par Felipe Massa ([[Scuderia Ferrari|Ferrari]]) qui devient le premier [[Brésil]]ien depuis [[Ayrton Senna]] en [[Championnat du monde de Formule 1 1993|1993]], à remporter son Grand Prix national, Schumacher offrant un magnifique spectacle par sa formidable remontée après une crevaison en début de course<ref name="F1 2005-2006">2005-2006 Le Losange resplendissant, par Pierre Ménard, opus cité tome 1 p.54-56</ref>.
=== Renouveau (2007-) ===
{{Article détaillé|championnat du monde de Formule 1 2007|championnat du monde de Formule 1 2008}}
[[Image:Kimi Raikkonen 2007 Bahrain.jpg|thumb|right|[[Kimi Räikkönen]] au volant de la [[Ferrari F2007]], lors du [[Grand Prix automobile de Bahreïn 2007|Grand Prix de Bahreïn 2007]]]][[Image:Lewis Hamilton Spain 2007 (crop).jpg|thumb|right|[[Lewis Hamilton]] au volant de la MP4-22 lors du [[Grand Prix automobile d'Espagne 2007]]]]
Les cartes sont redistribuées en '''[[championnat du monde de Formule 1 2007|2007]]''' avec les transferts de [[Kimi Räikkönen]] de McLaren vers Ferrari et de [[Fernando Alonso]] de Renault vers McLaren, les retraits de [[Michael Schumacher]], [[Jacques Villeneuve]] et [[Juan Pablo Montoya]] et les débuts de [[Lewis Hamilton]] et [[Heikki Kovalainen]]. Fernando Alonso est le seul champion du monde encore en activité. A l'issue du troisième Grand Prix de la saison à [[Grand Prix automobile de Bahreïn 2007|Bahreïn]], les trois pilotes en tête du championnat (Alonso, Räikkönen et Hamilton<ref> {{fr}} [http://www.f1-legend.com/histoire/pilotes/pil_hamilton.htm Histoire, pilotes : Lewis Hamilton], sur f1-legend.com</ref>) totalisent le même nombre de points, situation qui ne s'est produite qu'en une seule autre occasion, à l'issue des [[Indianapolis|500 miles d'Indianapolis]] [[Championnat du monde de Formule 1 1950|1950]] avec [[Giuseppe Farina]], [[Juan Manuel Fangio]] et [[Johnnie Parsons]]. A l'issue du [[Grand Prix automobile de France 2007|Grand Prix de France 2007]], les quatre pilotes en tête du championnat du monde (Hamilton, Alonso, [[Felipe Massa|Massa]] et Räikkönen) se sont équitablement partagés les victoires, chacun ayant remporté deux des huit épreuves disputées. Le championnat apparaît très équilibré et disputé. Une affaire d'[[Affaires d'espionnage en Formule 1 en 2007|espionnage à l'encontre de Ferrari]] brouille alors le championnat et disqualifie l'écurie [[Team McLaren Mercedes|McLaren]] dans la course au titre constructeur. A l'issue de l'ultime épreuve de la saison, le [[Grand Prix automobile du Brésil 2007|Grand Prix du Brésil 2007]], les deux pilotes Ferrari et les deux pilotes McLaren ont accaparé toutes les [[pole position]]s (six pour Massa et Hamilton, trois pour Räikkönen et deux pour Alonso), toutes les victoires (six pour Räikkönen, quatre pour Hamilton et Alonso, trois pour Massa), tous les meilleurs tours en course (six pour Massa et Räikkönen, trois pour Alonso et deux pour Hamilton). Le pilote [[Scuderia Ferrari|Ferrari]], Kimi Räikkönen, pourtant troisième du championnat derrière les deux pilotes McLaren Fernando Alonso et Lewis Hamilton avant la dernière épreuve, décroche son premier titre de champion du monde. Il remporte le championnat avec cent dix points, soit seulement un point de mieux que Lewis Hamilton et Fernando Alonso. Hamilton réalise une excellente saison pour un débutant et devient le premier pilote de l'histoire à monter sur le podium lors de ses neuf premières courses en championnat du monde. La jeunesse est à l'honneur cette saison puisque [[Sebastian Vettel]] devient, à seulement 19 ans, 11 mois et 14 jours, le plus jeune pilote de l'histoire de la Formule 1 à inscrire un point et que [[Markus Winkelhock]] réussit la performance de mener la course pour son premier et unique Grand Prix, tandis que [[Rubens Barrichello]], le pilote le plus expérimenté et le plus capé du plateau en début de saison (deux cent trente-cinq courses disputées et cinq cent dix-neuf points inscrits) ne marque aucun point au championnat du monde, une première pour lui.
En '''[[championnat du monde de Formule 1 2008|2008]]''', la FIA impose un boitier électronique unique et standardisé à toutes les voitures du plateau et interdit à nouveau l'antipatinage (le boitier standard permet désormais d'éviter les tricheries en la matière) de même que l'ABS.
[[Fernando Alonso]], après une saison cauchemardesque sur le plan relationnel chez McLaren fait son retour chez Renault où il échange son baquet avec [[Heikki Kovalainen]]. A l'issue du septième Grand Prix de la saison ([[Grand Prix automobile du Canada 2008|Canada]]), les quatre pilotes en tête du championnat, [[Robert Kubica]], Lewis Hamilton, Felipe Massa et Kimi Räikkönen se sont équitablement partagés les victoires, chacun ayant remporté deux des sept épreuves disputées (une seule pour Kubica), le pilote polonais est le plus régulier (six fois dans les points avec une quatrième place au pire) et occupe la première position, moins de dix points (une victoire) les séparent.
== Notes et références ==
{{références|colonnes=3}}
* {{Traduction/Référence|en|History of Formula One}}
== Bibliographie ==
*{{Ouvrage|
titre=La fabuleuse histoire de la formule 1 des origines à nos jours|
auteurs=Johnny Rives, Gérard Flocon, Christian Moity|
édition=Nathan|
langue=français|
année=1991|
isbn=2-09-286450-5}}
*{{Ouvrage|
titre=Les grands moments de la Formule 1|
auteur=Arnaud Chambert-Protat, Dominique Leroy|
édition=LeSir|
langue=français|
année=2001|
isbn=2743431008}}
*{{Ouvrage|
titre=Courses souvenirs|
auteurs=Juan Manuel Fangio|
édition=Michel Lafon|
langue=français|
année=1995|
isbn=2840981475}}
*{{Ouvrage|
titre=Les grands duels de la Formule 1|
auteurs=Alan Henry|
édition=Editions Chronosports|
langue=français|
année=1998|
isbn=2940125258}}
*{{Ouvrage|
titre=L'encyclopédie de la Formule 1|
auteurs=Alan Henry|
édition=Editions Chronosports|
langue=français|
année=2005|
isbn=2940125260}}
*{{Ouvrage|
titre=La Formule 1|
auteurs=Johnny Rives|
édition=Editions de l'Olympe|
langue=français|
année=1996|}}
*{{Ouvrage|
titre=50 ans de Formule 1 1950/1999|
auteurs=coll.|
édition=L'Equipe/Calmann-Lévy|
langue=français|
année=1999|
isbn=2702130097}}
*{{Ouvrage|
titre=La grande encyclopédie de la formule 1|
auteur=Pierre Ménard|
édition=Chronosport|
année=2006|
pages=928|
isbn=2-84707-118-0}}
== Liens externes ==
{{commons|Category:Years in Formula One|Histoire de la Formule 1}}
<!-- on ne met ici que des sites officiels, pas de spam, merci-->
* [http://www.formula1.com Site officiel Championnat du Monde de F1]
* [http://www.fia.com Site de la Fédération Internationale de l'Automobile - FIA]
* [[WikiF1:Accueil|Encyclopédie wiki du sport automobile]]
{{Championnat du monde de Formule 1}}
{{Portail|Sport automobile|Formule 1}}
{{Bon article|vote=BA|oldid=30820456|date=20 juin 2008}}
[[Catégorie:Formule 1]]
[[Catégorie:Histoire du sport|Formule 1]]
[[cs:Historie Formule 1]]
[[de:Formel-1-Saisonüberblick]]
[[en:History of Formula One]]
[[es:Historia de la Fórmula 1]]
[[fi:Formula 1#Historia]]
[[id:Sejarah Formula Satu]]
[[it:Storia della Formula 1]]
[[ja:F1世界選手権の歴史]]
[[pt:História da Fórmula 1]]
[[ro:Istoria Formulei 1]]
[[sl:Zgodovina Formule 1]] {{Lien AdQ|sl}}
[[sr:Историја Формуле 1]]