Histoire de la Suisse sous domination française 3064971 31768707 2008-07-21T18:01:36Z Manoillon 343666 En fait, non {{pas fini|Manoillon|9 juin 2008}} [[Image:Karte Helvetik 4.png|thumb|300px|right|Carte de la République helvétique après le vote de la constitution de 1802.]] L' '''histoire de la Suisse sous domination française''' désigne l'une des étapes de la formation de la Confédération [[suisse]] venant après la [[confédération des XIII cantons]], comprise entre le début des manifestations provoquées par la [[Révolution française]] de [[1789]] et suivie par la [[confédération des XXII cantons]], créée le {{date|7|août|1815}}. Les premières réactions en Suisse suite aux évènements de la [[Révolution française]] sont négatives : l'annonce du massacre des gardes suisses aux [[Palais des Tuileries]], la tentative d'invasion française de Genève en 1792 et la prise, la même année, de l'[[Diocèse de Bâle|évêché de Bâle]] qui devient brièvement indépendant sous le nom de [[République rauracienne]] avant d'être rattaché à la France sous le nom de département du [[Mont-Terrible]], sont autant d'évènements qui sont mal perçus localement. Suite à l'échec d'un soulèvement en [[Suisse romande]] contre [[Berne]], les meneurs, dont [[Frédéric-César de La Harpe]], se réfugient à [[Paris]] où ils poussent le gouvernement français à envahir la Suisse. Cette dernière capitule à l'automne [[1798]]. Après la proclamation éphémère de quelques quarante [[république]]s en quelques semaines, c'est finalement [[Paris]] qui met en place le nouveau régime de la [[République helvétique]], État centralisé et unitaire dont les frontières sont largement redessinées. Pendant cette période, la Suisse est touchée à la fois par les conflits européens, et par les révoltes internes. Le {{date|30|septembre|1802}}, [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] intervient et impose l'[[Acte de médiation]] proclamé le {{date|19|février|1803}} qui définit une nouvelle [[constitution]] pour le pays. Les frontières traditionnelles cantonales sont rétablies à l'exception du [[canton de Berne]] qui se voit définitivement amputé des nouveaux cantons de [[Canton de Vaud|Vaud]] et d'[[Canton d'Argovie|Argovie]]. Les cantons de [[Canton de Saint-Gall|Saint-Gall]], [[Canton de Thurgovie|Thurgovie]], du [[Canton du Tessin|Tessin]] et des [[Canton des Grisons|Grisons]] sont également créés par la réunions d'anciens [[baillage commun|baillages communs]]. Le Valais devient brièvement indépendant avant d'être annexé par l'[[Premier Empire|Empire français]] en [[1810]] tout comme Genève qui devient le [[chef-lieu]] du [[Léman (département)|département du Léman]] et Neuchâtel transformé en [[principauté]]. Pendant cette période, la Suisse est un [[protectorat]] français qui connaît une période de stabilité et de paix bien que son [[industrie]] soit durement touchée par les effets du [[blocus continental]] de la mobilisation pour la [[Grande Armée (Premier Empire)|Grande Armée]]. == Avant la Révolution == === La prise de la Bastille vue de Suisse === [[Image:Declaration des Droits de lHomme.jpg|thumb|right|La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.]] Les évènements de juillet [[1789]], et en particulier la [[prise de la Bastille]] le 14 juillet, bien que connus quasiment immédiatement en [[Suisse]] par la presse<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Jacques Bouquet|titre=Histoire de la Suisse|collection=Que sais-je?}} page 59</ref>, n'ont que peu de répercutions. Les seules mesures prises par le [[canton de Berne]], limitrophe de la France, sont d'interdire la vente d'armes, de [[poudre]] et de munitions ainsi que de déployer des forces militaires le long de la frontière avec la [[Franche-Comté]]<ref>{{ouvrage|auteur=Georges Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls}} page 189</ref>. Les nouvelles venant de [[France]] sont alors largement commentées dans la société, en particulier grâce aux mercenaires de retour de Paris ainsi que par la presse importée et locale, même si plusieurs cantons, dont celui de Berne dès septembre [[1790]], mettent en place une censure des journaux<ref>{{DHS|17216-1-1|Révolution française - Réactions contrastées et premiers troubles (1789-1792)}}</ref>. Cette censure s'applique à la fois à l'importation des nombreux journaux français qui ont vu le jour suite à la libéralisation de la presse votée le {{date|26|août|1789}} avec la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|déclaration des droits de l'homme]]<ref>Article XI de la [[s:Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen]]</ref> et qui sont importés en Suisse et à ceux qui sont imprimés localement par les libraires, en particulier ceux de [[Lausanne]] qui acquiert une réputation de ville {{guil|séditieuse}} aux yeux des autorités bernoises<ref>{{ouvrage|G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit}} page 190</ref>. Les autorités vont toutefois, dans les années qui suivent immédiatement la Révolution française, faire quelques gestes symboliques en faveur d'une plus grande égalité : sans aller jusqu'à soutenir les idées de [[Charles de Müller-Friedberg]] qui propose la suppression du statut de sujet dans l'évêché de [[Saint-Gall]], la ville de [[Bâle]] abolit le [[servage]] en 1790 et celle de [[Berne]] accorde la bourgeoisie à une petite trentaine de familles du Gros de Vaud et de [[Morat]]<ref>{{lien web|url=http://www.memo.fr/article.asp?ID=PAY_SUI_MOD_016|titre=La Suisse face à la Révolution française|site=memo.fr|consulté le=20 juin 2008}}</ref>. De son côté, la [[République de Mulhouse]], alors alliée de la Confédération tout comme le Valais, Genève ou l'évêché de Bâle, vote le {{date|15|mars|1798}} pour son [[réunion (Mulhouse)|adhésion]] à la nouvelle République française, abandonnant alors son indépendance<ref>{{revue|auteur=François de Capitani|titre=La République helvétique - Représentation et iconographie|journal=Mededelingen van het Nederlands Instituut te Rome|volume=volume 57|année=1998}}, page 59</ref>. === Les émigrés français en Suisse et la communauté suisse en France === [[Image:Jacquesnecker.jpg|thumb|left|Portrait de Jacques Necker.]] Dès 1789, des réfugiés politiques français, appartenant principalement à l'aristocratie ou au [[clergé]] et rapidement appelés {{guil|[[émigrés]]}} par les autorités, affluent en Suisse romande. Ces émigrés sont répertoriés dans des listes et des commissions cantonales ad-hoc sont mises sur pied pour règlementer le droit d'[[asile]] et délivrer les permis de séjour<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 189</ref>. Ces émigrés s'installent, pour des raisons linguistiques, dans les pays de [[Vaud]] et du [[Valais]], ainsi que dans les régions de Neuchâtel, Soleure et Fribourg, où un recensement en dénombre {{formatnum:3700}}<ref name="dhs25739">{{DHS|25739|Émigrés}}</ref>. Si la majorité des émigrés vivent retirés et rentrent dans leur pays dès que possible, certains profitent du laxisme relatif des autorités cantonales pour tenir des réunions secrètes et y tenir différentes intrigues politiques [[Contre-révolution|contre-révolutionnaires]]. Devant les demandes répétées de la France, les émigrés sont expulsés en [[1798]] de la Confédération<ref name="dhs25739"/>. À l'inverse, plusieurs confédérés vont émigrer vers la France révolutionnaire, soit pour soutenir le mouvement, comme par exemple [[Étienne Clavière]], [[Jean-Paul Marat]] ou encore [[Jacques Necker]] et sa fille [[Germaine de Staël]], soit pour le combattre comme les militaires [[Pierre Victor de Besenval de Brünstatt]] et [[Louis-Auguste-Augustin d'Affry]] ou le journaliste [[Jacques Mallet du Pan]]<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} pages 192-193</ref>. De son côté, une importante communauté suisse partisane de la Révolution se réfugie à [[Paris]] où est fondé, en [[1790]], un {{guil|''[[Club helvétique de Paris]]''}} qui ne sera actif qu'un peu plus d'une année<ref>{{ouvrage|auteur=Grégoire Nappey|titre=Histoire Suisse}} page 42</ref>. Fondé par un marchand de vin, il commence par critiquer le système aristocratique des cantons et s'active dans les casernes des [[garde suisse|gardes suisses]] avec une certaine efficacité<ref>{{ouvrage|auteur=Alain-Jacques Tornare|titre=Vaudois et confédérés au service de France|éditeur=Cabedita|lire en ligne=http://www.google.ch/books?id=UkQyUlkJ8mQC&printsec=frontcover&dq=%22Club+helv%C3%A9tique%22&hl=fr#PPA65,M1|année=1998|isbn=288295221X}} page 65</ref>. Les membres fondateurs sont rapidement rejoints par des réfugiés fribourgeois arrivés suite au [[soulèvement Chenaux]], dont en particulier l'[[avocat (métier)|avocat]] [[Jean Nicolas André Castella]] qui devient le principal rédacteur des écrits du club<ref name="dhs17214">{{DHS|17214|Club helvétique}}</ref>. Le principal succès du club sera d'obtenir de l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale]] le {{date|20|mai|1790}} la libération de deux [[galère|galérien]]s fribourgeois<ref>{{ouvrage|titre=Les Suisses aux galères de France, 1601-1793|auteur=Benoît Dumas|passage=74-76|éditeur=Cabedita|année=2005|isbn=2882954328|lire en ligne=http://www.google.ch/books?id=7u-2J8c56MwC&pg=PA102&dq=%22Club+helv%C3%A9tique%22&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=0_1&sig=ACfU3U1WnqAkA4lzuszI1POomPBD3g0DfA#PPA74,M1}}</ref>. Cependant, déserté par ses membres et confronté à des dissensions opposent les dirigeants, le club ferme ses portes le {{date|3|août|1791}}<ref name="dhs17214"/>. === Divisions internes et premières agitations === Les premières véritables réactions éclatent dans les régions frontalières de la France et fortement industrialisées ou pratiquant une [[agriculture]] spécialisée, tel que le pays de [[Vaud]], la région Bâloise, la campagne de [[Schaffhouse]] et le [[Valais]]<ref>{{ouvrage|auteur=François de Capitani|titre=Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses}} page 484</ref>. Ces manifestations prennent plusieurs formes, allant des plus symboliques tel que le port de la [[cocarde]] ou les chants du ''Ça ira'' jusqu'aux plus graves, telles que la revendication de droits sociaux et les batailles rangées avec la police locale<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit.}} page 194</ref>. Dans le canton de Vaud, par exemple, la commémoration de la prise de la Bastille est célébrée en 1790 et 1791 par la tenue de banquets qui deviennent rapidement suspects aux yeux des autorités bernoises. Celles-ci vont alors interdire tout rassemblement et toute manifestation publique, à l'exception de la [[fête des vignerons]] de [[Vevey]], tout en instituant une commission d'enquête chargée d'enquêter sur les {{guil|troubles}} locaux<ref>{{DHS|16322| Banquets}}</ref>. Cette commission va faire arrêter, entre la fin de 1790 et la mi-1791, un [[pasteur protestant]], deux organisateurs de banquets qui seront enfermés quelques mois au [[château de Chillon]], ainsi qu'[[Amdée de la Harpe]] qui est condamné à mort par contumace avant de rejoindre l'armée du Premier Empire où il deviendra général<ref>{{DHS|20403|Amédée de La Harpe}}</ref>. Le [[Bas-Valais]], alors sujet du [[Haut-Valais|Haut]], connaît à son tour une série de désordres, dont celui provoqué par [[Pierre-Maurice Rey-Bellet]], qui deviendra une figure de l'[[histoire du Valais|historiographie valaisane]] sous le nom du {{guil|Gros-Bellet}}, le {{date|8|septembre|1790}} à la foire de [[Monthey]]<ref>{{ouvrage|auteur=Pierre Devanthey|titre=La Révolution bas-valaisanne de 1790|éditeur=Faculté des Lettres de l'Université de Lausanne|lieu=Martigny|année=1972}}</ref>. L'année suivante, une conjuration menée par une trentaine d'hommes du [[Val-d'Illiez]] vise à prendre le pouvoir en exécutant, lors d'une opération de commando fixée au {{date|8|février|1791}}; l'opération est cependant découverte par les autorités et les sept meneurs sont exécutés le {{date|19|novembre|1791}} par décapitation. Pour l'histoire, le châtiment originellement prévu était la pendaison à des crochets sur le pont de Monthey, d'où le nom de {{guil|[[conjuration des Crochets]]}} que prit cet épisode dans l'histoire locale<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 195</ref>. Enfin, devant les troubles qui agitent la principauté bâloise, le [[évêché de Bâle|prince-évêque de Bâle]] envoie, au début de l'année [[1791]], un émissaire à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] pour demander l'aide de l'empereur [[Léopold II d'Autriche]]<ref>{{lien web|url=http://st-ursanne.isuisse.com/christeemo.htm|titre=Les émotiona de 1791|site=st-ursanne.isuisse.com|consulté le=1 juillet 2008}}</ref>. Celui-ci va envoyer des troupes qui occupent [[Porrentruy]] dès le {{date|18|mars|1791}}. Outre une augmentation des troubles locaux, cette occupation va provoquer une réaction militaire de la France, en application du traité de [[1780]], sous la forme d'une invasion du territoire épiscopal quelques jours seulement après la déclaration de guerre à l'Autriche au printemps 1792<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit}} pages 196-197</ref>. Ce territoire va devenir, pendant quelques temps, la [[République rauracienne]] avant d'être rattaché à la France en mars [[1793]] pour former le département du [[Mont-Terrible]]<ref>{{ouvrage|auteur=J.-J. Bouquet|titre=Histoire de la Suisse|collection=Que sais-je?}} page 60</ref>. == La Révolution helvétique == === La guerre de 1792 à 1797 === [[Image:Tuileriensturm.jpg|thumb|left|La prise des Tuileries et le massacre des gardes suisses peint par Jean Duplessi-Bertaux.]] Lorsque la [[Déclaration de guerre de la France à l'Autriche (1792)|France déclare la guerre à l'Autriche]] le {{date|20|avril|1792}}, une grande partie de l'Europe se trouve, par le jeu des alliances, entraînée dans le conflit. La [[Diète fédérale]] va, de son côté, proclamer le 13 mai à [[Frauenfeld]] sa neutralité dans le conflit et ordonner la mobilisation des troupes confédérées à la frontière bâloise<ref>{{ouvrage|auteur=Charles Gos|titre=Généraux suisses|éditeur=Cabédita|année=1990|lieu=Morges|isbn=0282950314|passage=49-50}}</ref>. Cette neutralité sera respectée pendant les cinq ans de la guerre par les différents protagonistes. Pour la première fois de l'histoire, la Confédération va profiter de sa neutralité officielle pour offrir ses bons services et proposer la ville de Bâle comme terrain de négociation entre les belligérants. De fait, sur les cinq traités signés en 1795 et qui mettent fin à la guerre, deux d'entre-eux (entre la France et la Prusse pour l'un puis entre la France et l'Espagne pour l'autre) le sont à Bâle, dans la villa de [[Peter Ochs]], alors grand-maître des corporations de la ville<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 197</ref>. Pour la population suisse, et bien plus que les autres faits de guerre, les évènements du [[journée du 10 août 1792|10 août 1792]] et surtout le massacre aux [[Palais des Tuileries|Tuileries]] des quelques 800 Gardes suisses chargés de la défense du roi vont avoir un fort retentissement et vont exacerber le débat entre les partisans de l'entrée en guerre contre la France et ceux de la neutralité<ref>{{DHS|17216-1-2|Révolution française - Neutralité et bon voisinage (1792-1795)}}</ref>. Conséquence du massacre, l'Assemblée nationale licencie l'ensemble des régiments suisses au service de la France le 20 août 1792 et rompt ses relations diplomatique avec ce pays le 15 septembre<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 199</ref>. En [[1821]], le monument du [[Lion de Lucerne]], créé par le Danois Thorwaldsen, sera érigé en mémoire des gardes suisses tombés à cette occasion<ref>{{ouvrage|auteur=J.-J. Bouquet|titre=Histoire de la Suisse|collection=Que sais-je?}} page 60</ref>. Lors de la retraite, en octobre [[1796]] de l'armée du général [[Moreau]], {{formatnum:12000}} hommes sont mobilisés pour surveiller la frontière que longent les troupes françaises, afin d'éviter une violation du territoire suisse<ref>{{ouvrage|auteur=C. Gos|titre=Généraux suisses, op.cit.}} page 62</ref>. La même année, la Diète fédérale reconnaît officiellement la République française ainsi que son représentant, l'ambassadeur [[François Barthélemy]], en poste depuis 1792 mais jusqu'alors à titre officieux<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 205</ref>. La victoire française d'octobre [[1797]] confirmée par le [[traité de Campo-Formio]] marque la fin du système politique de balance entre la [[France]] et l'[[Autriche]] qui avait assuré la survie de la Suisse pendant les siècles derniers : le pays entre en effet totalement dans la sphère d'influence française qui commence, dès décembre 1797, par l'annexion de la partie sud de l'évêché de Bâle<ref>{{ouvrage|auteur=F. de Capitani|titre=Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit.}} page 486</ref>. Le même traité enlève à la Suisse les régions de la [[Valteline]], de [[Bormio]] et de [[Chiavenna]]<ref>{{ouvrage|auteur=Charles Gos|titre=Généraux suisses, op.cit.}} page 62</ref> qui sont annexées à la [[République cisalpine]] nouvellement créée. === La révolution genevoise === [[Image:Proclamation Geneve 1792.JPG|thumb|right|Première proclamation du gouvernement révolutionnaire de Genève du 28 décembre 1792.]] À Genève, les troubles vont en augmentant, malgré l'introduction, le {{date|14|novembre|1791}}, du {{guil|Code genevois}}, revendiqué par la population de la ville depuis plus de 50 ans et qui introduit l'égalité politique de tous les citoyens de la ville<ref>{{ouvrage|auteur=République de Genève|titre=Changemens au Projet du Code genevois, approuvés par le Magnifique Conseil des Deux Cents, le 2 novembre 1791|lieu=Genève|éditeur=Registre du Conseil. 1791.11.02}}</ref>. Après l'entrée des troupes françaises en [[duché de Savoie|Savoie]], sans déclaration de guerre, le {{date|23|septembre|1792}}, le colonel [[Guillaume-Bernhard de Muralt]], nommé [[général de l'armée suisse]] par la Diète, conduit une armée confédérée formée principalement de troupes bernoises jusque dans les murs de Genève où elles prennent garnison le {{date|30|septembre|1792}} en réponse à la demande d'aide formulée par le gouvernement de la République genevoise. Pendant près de deux mois, les armées françaises, stationnées à [[Carouge]] et à [[Sierne]] et commandées par le [[Anne-Pierre de Montesquiou-Fézensac|général de Montesquiou]] et les armées suisses, dont le quartier général se trouve à [[Nyon]], se retrouvent face-à-face<ref>{{ouvrage|auteur=Charles Gos|titre=Généraux suisses, op.cit.}} pages 50-52</ref>. Après de laborieuses négociations, les troupes suisses vont se retirer dès le 27 octobre, après la signature d'un accord aux termes duquel la France s'engage à ne pas occuper Genève<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Pierre Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande}} page 236</ref>. Les troubles reprennent en ville suite à la publication de la Convention nationale française le 19 novembre d'un décret qui promet {{citation|fraternité et secours à tous les peuples qui voudront recouvrer la liberté}}<ref>{{lien web|url=http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/histoire-1789.asp|titre=Histoire de l'Assemblée nationale|site=assemblee-nationale.fr|consulté le=5 juillet 2008}}</ref>. Ces troubles culminent avec l'éclatement de deux insurrections les 4 et 28 décembre où les Conseils patriciens sont abolis et où le pouvoir est délégué à des comités provisoires jusqu'au vote de la nouvelle [[constitution]], le {{date|5|février|1794}}<ref>Disponible en ligne sur {{pdf}} {{lien web|url=http://doc.rero.ch/lm.php?url=1000,10,23,20070524112513-GF/df_355.pdf|titre=Constitution genevoise|site=rero.ch|consulté le=5 juillet 2008}}</ref> qui déclare l'égalité politique pour la totalité de la population, à l'exception des catholiques. Suite à l'approbation de la constitution, la tension monte entre les nouvelles autorités et les tenants de l'[[Ancien Régime]] qui souhaitent ouvertement la défaite militaire de la France et le retour à l'ordre politique antérieur<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 201</ref>. À partir de l'été 1794, plusieurs tribunaux révolutionnaires sont instaurés qui condamnent plus de 400 personnes à des peines de prison, à des bannissements ou même, dans une quarantaine de cas, à la peine de mort, parfois par [[contumace]], sur le modèle de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] française. Ces procès ne cesseront qu'avec la chute des [[Montagne (Révolution française)|Montagnards]] parisiens<ref>{{ouvrage|auteur=J.-P. Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, op.cit}} page 236</ref>. === Saint-Gall et Zurich === [[Image:Gossau botkuenzle.jpg|thumb|left|Portrait de Johannes Künzle.]] Outre Genève, deux autres régions vont connaître des troubles révolutionnaires, diversement couronnés de succès. Tout d'abord, la région de l'{{lang|de|''Alte Landschaft''}} ({{guil|''Ancienne terre''}} en allemand), appartenant à l'[[abbaye de Saint-Gall]] va voir surgir un mouvement de revendications concernant des réformes politiques et fiscales, alors même que le territoire n'a pas de frontière commune avec la France. Ce mouvement, conduit par le notable [[Johannes Künzle]]<ref>{{DHS|18270|Künzle, Johannes}}</ref>, obtient du populaire abbé de Saint-Gall [[Beda Angehrn]] un accord appelé ''{{lang|de|Gütlicher Vertrag}}'' ({{guil|''traité à l'amiable''}} en allemand) qui est adopté lors d'une [[landsgemeinde]] qui se tient le {{date|23|novembre|1795}} et qui supprime le [[servage]] tout en cédant aux communes plusieurs droits politiques<ref>{{DHS|44540|Gütlicher Vertrag}}</ref>. Après la mort de l'abbé en 1796, la remise en cause du traité par son successeur provoque de nouvelles tensions qui aboutissent par une marche des paysans sur l'abbaye le {{date|18|février|1797}}, obligeant ainsi à nouveau les ecclésiastiques à négocier pour calmer le jeu jusqu'au déclenchement de la [[Révolution helvétique]] où les anciennes terres se déclarent libres<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit}} pages 201-202</ref>. La seconde affaire secoue le [[canton de Zurich]] et oppose la ville et la campagne qui réclame une égalité de droits et de traitements. Pendant l'été 1794, les autorités de la commune rurale de [[Stäfa]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.staefa.ch/xml_1/internet/de/application/d7/f117.cfm|titre=Welcome|site=staefa.ch|consulté le=6 juillet 2008}}</ref> rédigent une [[mémorial de Stäfa|pétition]], adressée aux autorités cantonales, qui exprime (sur un ton très respectueux) plusieurs revendications. Les autorités de la ville font saisir et détruire les copies de ce document et condamnent leurs auteurs au bannissement. Quelques mois plus tard, cependant, une copie du [[pacte de Waldmann]], rédigé en [[1489]] et qui confirme les droits et franchises réclamées dans le mémorial de Stäfa, est découvert à [[Küsnacht]]. Les autorités répriment sévèrement la fête populaire organisée à cette occasion et près de {{formatnum:2000}} militaires sont envoyés sur place : six personnes seront condamnées à la détention à perpétuité, alors que 260 autres écoperont de peines plus légères<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} pages 204-205</ref>. L'intervention d'[[Johann Heinrich Pestalozzi|Henri Pestalozzi]], un temps soupçonné d'être l'un des auteurs du mémorial de Stäfa, ne fera pas plier la justice, malgré un mémoire adressé aux autorités zurichoises dans lequel il défend le droit des campagnards de revendiquer une égalité de traitement avec la ville et qu'il signe {{guil|Pestalozzi, citoyen zuricois et citoyen français}}<ref>{{lien web|url=http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3376|titre=Pestalozzi|site=L'édition électronique|consulté le=6 juillet 2008}}</ref>. Dans tous les cas de soulèvements, le mouvement révolutionnaire local reçoit l'aide et le soutien d'une partie de l'[[aristocratie]] locale qui souhaite des réformes, ainsi que d'une partie du clergé ([[Réforme protestante|protestant]] et [[catholicisme|catholique]]); les membres de l'ancienne élite politique et les théologiens en faveur des réformes vont devenir, quelques années plus tard, autant de piliers politiques, sociaux et militaires des nouvelles structures desquelles l'[[Église (institution)|Église]] ne sera jamais exclue, contrairement à ce qui se passe alors en France à la même époque<ref>{{ouvrage|auteur=F. de Capitani|titre=La République helvétique... op.cit.}} page 60</ref>. === La révolution vaudoise === [[Image:FC Laharpe.jpg|thumb|right|Portrait de Frédéric-César de la Harpe.]] Après Genève, c'est le pays de Vaud qui va se révolter. Cette révolution, principalement menée par [[Frédéric-César de la Harpe]], [[Henri Monod]] et [[Jean-Jacques Cart]], vise deux buts distincts : l'indépendance vis-à-vis de l'occupant Bernois et le maintien de Vaud comme canton suisse. Cette révolution, bien que subventionnée financièrement par la France, n'est pas dirigée par Paris et est bien un évènement intérieur, initié par les élites locales pour protester contre différentes manœuvres bernoises visant à réduire le pouvoir local<ref>{{ouvrage|auteur=J.-P. Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, op.cit|passage=240-241}}</ref>. Après avoir rencontré à plusieurs reprises le général [[Napoléon Bonaparte|Bonaparte]] qui avait été accueilli en héros à Genève, Lausanne et Bâle lors de sa traversée de la Suisse en novembre 1797<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 206</ref>, Frédéric-César {{guil|Laharpe}} (comme il se fait alors appeler), exilé à Paris, fait paraitre en décembre une brochure dédiée {{citation|aux habitants du Pays de Vaud, esclaves des oligarques de Fribourg et de Berne}} dans laquelle il défend l'idée d'une constitution définissant un gouvernement indépendant. Il obtient du [[Directoire]], le {{date|28|décembre|1797}}, la protection officielle de la France pour le pays de Vaud assortie d'une menace d'intervention militaire contre quiconque s'y attaquerait; cette protection va permettre aux patriotes de passer à l'action et de présenter, dès début janvier [[1798]], plusieurs pétitions demandant la tenue d'états généraux dans le but de régler les griefs entre les communes de Vaud et Berne sans devoir passer par l'intervention d'une puissance étrangère<ref>{{ouvrage|auteur=Marie-Claude Jequier|titre=Le Comité de réunion et la révolution vaudoise de 1798|éditeur=Faculté des lettres de l'université de Lausanne|volume=IV, Tome 2, No 3|année=1979|passage=13-42}}</ref>. Dans le même temps, le bâlois [[Peter Ochs]], également exilé à Paris, rédige un projet de constitution helvétique qui, basée sur le droit constitutionnel français, définit une nation étatique et unitaire sans aucun fédéralisme qui s'inspire du modèle des [[États-Unis d'Amérique]] dans son système bi-caméral<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.|passage=207-208}}</ref>. En Suisse, le 10 janvier, est créé à [[Lausanne]] un {{guil|comité des réunions}} ayant pour but de mettre sur pied des autorités politiques aptes à diriger le pays de Vaud ; de ce comité va émerger, le 18 janvier, un {{guil|comité central}} de 20 membres représentant les villes et les principales communes du pays<ref>{{ouvrage|auteur=J.-P. Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, op.cit|passage=243-244}}</ref>. [[Image:Blason-CH-Canton-Vaud.PNG|thumb|left|Blason du canton de Vaud.]] Le 12 janvier, un commando de [[Vevey]] prend d'assaut le [[château de Chillon]], symbole du pouvoir bernois, ce qui provoque une accélération des évènements : le 23 janvier, simultanément, deux proclamations sont publiées : l'une, émanant du colonel [[Franz Rudolf von Weiss]], chef de l'armée bernoise, qui déclare la patrie en danger et l'autre, publiée de [[Ferney-Voltaire]] par le général français [[Jean-François Ménard]], qui annonce aux habitants de [[Nyon]] qu'il a ordre de les protéger contre toute forme d'agression<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.|passage=209}}</ref>. Au matin du 24 janvier, le comité central proclame la [[République lémanique]] et fait flotter le drapeau vert et blanc avec l'inscription {{guil|République lémanique, Liberté, Égalité}}<ref>{{pdf}} {{lien web|url=http://www.lausanne.ch/DataDir/LinkedDocsObjDir/8455.pdf|titre=Chronologie lausannoise : Ancien Régime (période bernoise) et Révolution (1798-1802)|site=lausanne.ch|consulté le=11 juillet 2008}} page 19</ref>. Le terme de {{guil|République lémanique}}, prôné par de la Harpe, ne s'imposera cependant pas, cette république se trouvant annexée quelques années plus tard dans le [[département du Léman]]<ref>{{DHS|22729|République lémanique}}</ref>. Le président de l'assemblée [[Henri Monod]] ratifie, au matin, la déclaration d'indépendance vis-à-vis de Berne, ce qui pousse les baillis bernois à quitter le sol vaudois pour retourner dans le canton de Berne sans qu'aucun ne soit blessé ou même menacé<ref>{{ouvrage|auteur=Johannes Dierauer|titre=Histoire de la Confédération suisse|éditeur=Payot|année=1911-1918|volume=IV|passage=565}}</ref>. Bien que la déclaration d'indépendance ne soit jamais reconnue par les officiels bernois, la révolution vaudoise se passa dans le calme, sans aucune effusion de sang et fut, selon l'expression de François Jequier {{citation|''une révolution bourgeoise sans levier populaire''}}<ref>{{ouvrage|auteur=François Jequier|titre=De l'Ours à la Cocarde. Régime bernois et révolution en pays de Vaud (1536-1798)|éditeur=Payot|année=1998|passage=349-362}}</ref> où les bourgeois, qui avaient pris le pouvoir, multiplièrent les gestes en directions des campagnes qui suivirent le mouvement, sans grande résistance, si ce n'est par la formation d'une unité contre-révolutionnaire appelée ''Légion romande'', puis ''Légion fidèle'' et qui rassembla, sous le commandement du colonel [[Ferdinand de Rovéréa]], quelques 600 membres pendant les quelques semaines de sa courte existence<ref>{{ouvrage|auteur=J.-P. Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, op.cit}} page 246</ref>. == L'invasion française == [[Image:Helvetische Revolution.png|thumb|right|300px|Carte de l'invasion française.]] === L'invasion du pays de Vaud et de Berne === Le {{date|24|décembre|1797}}, le général français [[Laurent de Gouvion-Saint-Cyr|Gouvion-Saint-Cyr]] pénètre en [[Ajoie]], et s'empare, en quelques jours et sans aucune résistance, du val de [[Saint-Imier]], de la vallée de [[Moutier]] et de la ville de [[Bienne]], sous prétexte de libérer les populations locales<ref name="hrsr249">{{ouvrage|auteur=J.-P. Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, op.cit}} page 249</ref>. Pratiquement simultanément, la dernière [[Diète]] fédérale s'ouvre le 27 décembre avec, comme but, la réformation de la Constitution; elle ne parviendra qu'à démontrer son inefficacité la confusion qu'apporte les débats qui s'y tiennent<ref>{{Chapitre|titre=La Suisse révolutionnaire|auteur=Marco Gregori|passage=28|titre ouvrage=La double naissance de la Suisse moderne|éditeur=Le Courrier|année=1998|isbn=2-940031-82-7}}</ref> Au début de l'année suivante, le général Ménard adresse un ultimatum au colonel von Weiss pour qu'il se retire du pays de Vaud ; il prend comme prétexte la mort d'un [[hussard]] français dans la nuit du 25 au 26 janvier à [[Thierrens]], à la suite d'un malentendu, pour occuper le pays de Vaud dès le {{date|27|janvier|1798}}<ref name="hrsr249"/>, alors que les troupes du général [[Antoine-Guillaume Rampon|Rampon]] traversent le [[lac Léman]] d'[[Évian]] pour occuper [[Lausanne]]. De cette ville, devenue le quartier général des forces françaises, le général Ménard lance une déclaration de guerre à la république de Berne et lance ses troupes en direction de l'est<ref>{{DHS|20407|Philippe Romain Ménard}}</ref>. À l'arrivée des troupes françaises, la ville de Fribourg capitule le {{date|2|mars|1798}} alors que le général Ménard est remplacé par le général [[Guillaume Marie-Anne Brune|Brune]] qui se dirige, après avoir fait prendre la ville de [[Soleure]] par le général [[Alexis Balthazar Henri Schauenburg|Schauenburg]], en direction de Berne où l'attendent les quelques {{formatnum:20000}} soldats suisses, répartis en quatre divisions sous les ordres du [[général de l'armée suisse|général]] [[Charles Louis d'Erlach]] ; face-à-face, les deux armées vont passer le mois de février en négociations infructueuses et frustrantes pour le général d'Erlach qui se voit empêché d'agir par le gouvernement trompé par les promesses françaises et qui va même poser sa démission, qui sera refusée, le 28 février<ref>{{ouvrage|auteur=C. Gos|titre=Généraux suisses, op.cit.}} pages 65-66</ref>. [[Image:GrauholzWalthard.jpg|thumb|left|''Les derniers jours de l'ancienne Berne'', peinture de Friedrich Walthard.]] Finalement, l'ordre d'attaque est lancé sur toute la ligne le {{date|1|mars|1798}} et la première bataille de cette guerre, la [[bataille de Longeau]], se déroule le lendemain dès 4 heures du matin. Le {{date|4|mars|1798}}, la ville de Berne capitule sans avoir livré bataille, alors que les combats vont se poursuivre le 5 à [[Neuenegg]], [[Frauenbrunnen]] et au [[Grauholz]] où, à chaque reprise, les troupes suisses se font battre et se débandent devant les français. Soupçonnant (à juste titre) une trahison des officiers supérieurs, un jeune aide-major va assassiner les colonels [[Ludwig Stettler]] et [[Karl von Ryhiner]] alors que les troupes françaises pénètrent dans la ville de Berne<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op. cit.}} page 210</ref>. Le général d'Erlach, présent lors de la [[bataille du Grauholz]], va réussir à s'enfuir pour se réfugier dans l'[[Oberland bernois]] dans le but de rassembler de nouvelles troupes, mais il est assassiné à son tour le 5 mars au soir<ref>{{ouvrage|auteur=C. Gos|titre=Généraux suisses, op.cit.}} pages 68</ref> En pillant la ville de Berne, les Français purent récupérer 5 millions de livres et attribuer trois millions supplémentaires au financement de la [[campagne d'Égypte]] du général Bonaparte ; quelques {{formatnum:47000}} livres seront également attribuées au pays de Vaud<ref>{{ouvrage|auteur=Johannes Dierauer|titre=Histoire de la Confédération suisse|éditeur=Payot|année=1911-1918|volume=IV|passage=617-618}}</ref>. Les villes de Fribourg, Soleure, Lucerne et Zurich sont également astreints au payement d'un impôt de guerre de 16 millions de livres ordonné par le commissaire français Rapinat dont le nom a alors inspiré un quatrain à l'écrivain [[Philippe Bridel]]<ref>{{Chapitre|titre=La liberté perdue des Waldstätten|auteur=Marco Marcacci|passage=45|titre ouvrage=La double naissance de la Suisse moderne, op.cit.}}</ref> : {{Vers|<poem>Le bon Suisse qu'on assassine Voudrait, au moins, qu'on décidât Si Rapinat vient de rapine Ou rapine de Rapinat</poem>}} === La résistance des Waldstäten === [[Image:Alois von Reding.jpg|thumb|right|Portrait d'Alois von Reding.]] Pendant les mois de mars et d'avril 1798, plusieurs propositions de systèmes politiques sont étudiées pour la nouvelle Confédération. C'est finalement le gouvernement parisien qui décide, malgré les vives protestations de Laharpe<ref>voir en particulier la lettre de Laharpe à Brune sur ce sujet publiée sur {{lien web|url=http://swe.jura.ch/lcp/cours/nb/textes/03chrf/docs.html#laharpe|titre=La politique de Laharpe|site=swe.jura.ch|consulté le=13 juillet 2008}}</ref>, de diviser le pays en trois républiques, l'Helvétie qui regroupe le nord du pays, la Rhodanie pour la Suisse romande et le Tessin et la Tellegovie pour la Suisse centrale et les Grisons. Cette décision sera rapidement mise en cause et les trois Républiques ne survivront que quelques semaines<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 211</ref>. Pendant ce temps, les combats entre l'envahisseur français et les insurgés suisses qui refusent de rendre les armes continuent. Les troupes des cantons primitifs, aidés de [[canton de Zoug|Zoug]] et de [[canton de Glaris|Glaris]], réunissent environ {{formatnum:10000}} hommes qui sont placés sous le commandement d'[[Alois von Reding]], jusqu'alors commandant des milices du [[canton de Schwytz]]. Les insurgés vont attaquer à plusieurs reprises les troupes du général Schauenburg, en s'emparant notamment de la ville de [[Lucerne]], jusqu'au 30 avril où ils doivent se replier au nord du canton de Schwytz. Au début du mois de mai, les combats s'intensifient lors des batailles de la Schindellegi, de Rotherthurm et de Morgarten. Un armistice est conclu le 3 mai, suivi le lendemain de la reddition sous conditions, votée par la ''{{lang|de|Landsgemeinde}}''<ref>{{ouvrage|auteur=C. Gros|titre=Généraux suisses, op.cit.}} pages 70-71</ref>. Une nouvelle révolte contre l'occupation française est déclenchée le 7 mai dans le [[Haut-Valais]] après que le [[Bas-Valais]] a voté a une large majorité pour la réunion du Valais à la République helvétique. Partant du [[district de Conches]] et avec l'appui du clergé local, les troupes locales descendent sur [[Sion]] et [[Sierre]] qu'elles occupent sans résistance<ref>{{ouvrage|auteur=J.-P. Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, op.cit.}} page 265</ref>. Le 17 mai, le général français [[Jean-Thomas-Guillaume Lorge]]<ref>{{DHS|21399|Jean-Thomas-Guillaume Lorge}}</ref>, au commandement d'une troupe de {{formatnum:3700}} français et {{formatnum:1500}} Vaudois, reprennent Sion qui est livrée au pillage et partiellement incendiée. Une centaine de prisonniers sont emmenés comme otages et la ville, l'évêque et la population se retrouve taxée d'une contribution de {{formatnum:600000}} écus<ref>{{ouvrage|auteur=C. Gros|titre=Généraux suisses, op.cit.}} pages 71</ref>. La dernière révolte viendra du [[canton de Nidwald]], à la fin août 1798, dont les habitants refusent de prêter serment à la nouvelle constitution sous la pression du clergé qui déclare que ce serment équivaut à un sacrilège<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 225</ref>; les autorités de la nouvelle république sont renversées le 18 août par {{formatnum:16000}} Nidwaldiens, renforcés d'Uranais et de Schwytzois. Le 9 septembre, les {{formatnum:12000}} français du général Schauenburg pénètrent dans la ville de [[Stans]] après quatre jours de combats. Les troupes françaises massacrent alors plus de {{formatnum:10000}} civils, soit près de {{unité|5|%}} de la population, et incendient et pillent la ville ainsi que les villages voisins<ref>{{ouvrage|auteur=C. Gros|titre=Généraux suisses, op.cit.}} pages 72</ref>. == La République helvétique == === La première Constitution helvétique === [[Image:Republiquehelv.svg|thumb|left|Drapeau de la République Helvétique]] La première [[Constitution]] helvétique<ref>De larges extraits de la Constitution sont publiés sur {{lien web|url=http://hypo.ge.ch/www/cliotexte//html/suisse.histoire.1798.html|site=cliotexte.ch|titre=La constitution de la République helvétique (12 avril 1798)|consulté le=23 juillet 2008}}</ref> est rédigée à [[Paris]] par Peter Ochs et est officiellement approuvée le {{date|28|mars|1798}} par une Assemblée nationale composée d'une centaine de représentants réunis par le commissaire français [[François-Philibert Lecarlier]], remplaçant du général Brune<ref>{{ouvrage|lire en ligne=http://books.google.ch/books?id=maABAAAAQAAJ&pg=PA7&lpg=PA7&dq=%2B%22constitution+helv%C3%A9tique%22&source=web&ots=ssEHDJbAxp&sig=KnRpjpGc9_cU0FV84J2OIOy71xI&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=8&ct=result#PRA2-PA144,M1|passage=144-145|titre=Histoire de la révolution helvétique, de 1797 à 1803|auteur=Désiré Raoul-Rochette|année=1823}}</ref> auxquels les représentants d'Uri, de Schwytz, de Nidwald, de Zoug, de Glaris, d'Appenzell, du Togenbourg et de Sargans refusent de se joindre<ref>{{Chapitre|titre=La liberté perdue des Waldstätten|auteur=Marco Marcacci|passage=45-46|titre ouvrage=La double naissance de la Suisse moderne, op.cit.}}</ref>. Elle définit une {{citation|[[République helvétique]] une et indivisible}}, sur le modèle de la Constitution française, prévoit une nouvelle organisation politique, l'abolition des droits féodaux et l'introduction de certaines libertés (de culte, de la presse ou de la propriété par exemple)<ref>{{ouvrage|auteur=Grégoire Napey|titre=Histoire Suisse|isbn=9782606012007|éditeur=Lep|année=2007}} page 35</ref>. D'États indépendants, les cantons ne deviennent que de simples unités administratives dirigés par un préfet sur le modèle des [[département]]s français<ref>{{ouvrage|auteur=J.-J. Bouquet|titre=Histoire de la Suisse, op.cit|collection=Que sais-je?}} page 62</ref>, précisant qu'{{citation|Il n'y a plus de frontières entre les cantons et les pays sujets, ni de canton à canton}}. Le pouvoir central reçoit, de par la constitution, de grandes responsabilité avec, en particulier, l'unification des poids et des mesures, de la monnaie, des lois et de l’armée. L'éducation publique obligatoire est introduite sur le plan national par la première Constitution helvétique qui reconnaît pour la première fois l'usage de trois langues officielles (l'allemand, le français et l'italien) dans le pays, ce qui provoquera une forte résistance des cantons alémaniques, pour qui la Suisse devait rester un pays germanophone<ref>{{ouvrage|auteur=J.-P. Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, op.cit.}} pages 256-257</ref>. Le texte prône enfin une stricte séparation des pouvoirs exécutifs et judiciaires et l'instauration d'un État [[laïcité|laïc]] départageant les pouvoirs politiques et ceux de l'Église<ref>{{ouvrage|auteur=F. de Capitani|titre=Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit}} pages 487-488</ref>. Si la Constitution n'utilise à aucun moment le mot {{guil|peuple}} (dont la classe bourgeoise se méfie et tient pour une masse d'ignorants), elle utilise par contre largement celui de {{guil|citoyen}}, défini comme une personne {{citation|actuellement bourgeois effectif, soit d'une ville municipale ou dominante, soit d'un village sujet ou non sujet}}, soit environ {{formatnum:330000}} personnes, ce qui représente environ 20&nbsp;% de la population totale. Selon l'article 24 de la Constitution, chaque citoyen doit, à l'âge de 20 ans, s'inscrire sur le registre civique et prêter serment {{citation|de servir sa patrie et la cause de la liberté et de l'égalité, en bon et fidèle citoyen, avec toute l'exactitude et le zèle dont il est capable [...]}}<ref>{{ouvrage|auteur=G. Aubert|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} pages 220 et 225</ref>. La principale responsabilité politique des citoyens est d'élire, parmi eux, le corps électoral donc chaque électeur représente 100 citoyens et dont la moitié seulement est élue par tirage au sort<ref name="nhss488">{{ouvrage|auteur=F. de Capitani|titre=Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit.}} page 488</ref>. === Organisation structurelle === [[Image:Karte Helvetik 1.png|thumb|250px|right|Découpage en cantons de la République Helvétique au début de 1798]] La Constitution découpe le territoire de l'Helvétique (du nom couramment donné à la République Helvétique) en 22 cantons : en plus des 13 cantons existants jusqu'alors, sont créés les huit cantons suivants<ref name="dhs9797-3-3">{{DHS|9797-3-3|Helvetische Republik - Entstehung und staatliche Organisation}}</ref> : * le [[canton de Saint-Gall]], comprenant la ville de [[Saint-Gall]], l'''{{lang|de|Alte Landschaft}}'' et le [[Toggenbourg]], * le [[canton de Sargans]], formé des régions du [[Rheintal]], de [[Sax]], de [[Gams (Saint-Gall)|Gams]], de [[Werdenberg]], de [[district de Gaster|Gaster]], d'[[Uznach]], de [[Rapperswil (Saint-Gall)|Rapperswil]] et de [[district de March|March]], * les cantons d'[[canton d'Argovie|Argovie]] et du [[canton du Léman|Léman]], par séparation du [[canton de Berne]] * les cantons de [[canton de Thurgovie|Thurgovie]], de [[canton de Bellinzone|Bellinzone]] et de [[canton de Lugano|canton de Lugano]] formés à partir d'anciens baillages communs * les cantons du [[canton du Valais|Valais]] et des [[canton des Grisons|Grisons]], anciens territoire indépendants. Le territoire de [[canton de Genève|Genève]] devient part intégrante du [[département du Léman]], alors que [[canton de Neuchâtel|Neuchâtel]] est détachée de la Suisse tout en restant une principauté [[Prusse|prussienne]]<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} pages 218-219</ref>. La capitale du pays, au départ [[Aarau]], devient [[Lucerne]] le {{date|22|septembre|1789}} pour des raisons de place, avant d'être déplacée à [[Berne]] en 1799 suite à l'occupation autrichienne. Enfin, le {{date|20|septembre|1802}}, la capitale provisoire devient [[Lausanne]] pour un mois devant les révolutions internes. [[Image:Karte Helvetik 3.png|thumb|250px|left|Découpage en cantons de la République Helvétique à la fin de 1798]] Pendant les mois qui suivent la signature de la Constitution, plusieurs redécoupages territoriaux ont lieu. Le 28 mars, le canton de Berne est à nouveau amputé d'une région par la formation du [[canton d'Oberland]], alors que 11 avril, le canton de Zoug se retrouve privé des régions de [[district de Baden|Baden]], des ''{{lang|de|[[Freie Ämter]]}}'' et du [[Kelleramt]] au profit du nouveau [[canton de Baden]]. Enfin, suite à la révolte du canton de Nidwald contre la Constitution, les cantons d'Uri, de Schwytz, d'Unterwald et de Zoug sont regroupés au sein du [[canton de Waldstätten]], le [[canton de Linth]] regroupe ceux de Glaris et de Sargans et le [[canton du Säntis]] ceux d'Appenzell et de Saint-Gall, réduisant ainsi le nombre de cantons à 18<ref name="dhs9797-3-3"/>. En [[1802]], un nouveau changement territorial aura lieu par l'échange du [[Fricktal]], jusqu'alors territoire [[Autriche|autrichien]], nouvellement rattaché au canton d'Argovie avec le Valais, érigé en République et dont le ministre plénipotentiaire sera [[François-René de Chateaubriand]] qui ne s'y rendra jamais<ref>{{ouvrage|auteurJ.-J. Bouquet,|titre=Histoire de la Suisse|collection=Que sais-je?}} page 62</ref>. === Organisation politique === [[Image:Peter Ochs.jpg|thumb|right|Portrait de Peter Ochs, l'un des Directeurs de la République.]] Grande première dans l'histoire politique de la Confédération, la Constitution prévoit un pouvoir législatif bi-caméral sur le modèle français de la [[Constitution de l'an III]], appelé {{guil|Parlement}}, et dont les membres sont élus par le Corps électoral<ref>Article 36 de la Constitution</ref>. Le Sénat, chambre haute, est composé de quatre membres par canton et est responsable des modifications de la Constitution, alors que le Grand Conseil, chambre basse composée de 144 membres élus proportionnellement à la population de chaque canton, élabore les lois qui sont ensuite approuvées ou refusées par le Sénat (et inversement). Les membres des deux Chambres doivent porter un costume officiel lors de leurs sessions et jouissent de l'immunité parlementaire<ref>{{DHS|26425|Grand Conseil (République helvétique)}}</ref> Le pouvoir exécutif de la République est confié, selon la Constitution, à un [[Directoire (République helvétique)|Directoire]] exécutif de constitué de cinq membres, âgés de 40 ans au moins, et élus par le Parlement selon un système complexe qui prévoit un nouvellement annuel de l'un des cinq membres par tirage au sort. Ce directoire dispose de pouvoirs plus étendus que son [[Directoire|homologue français]]<ref>{{DHS|26424|Directoire}}</ref>. Le pouvoir judiciaire est exercé par un [[Tribunal suprême (République helvétique)|Tribunal suprême]], formé d'un [[juge]] et d'un suppléant par canton renouvelé par quart tous les ans et dont le président est nommé par le Directoire<ref name="nhss488"/>. Le Tribunal suprême est la seule instance à même de prononcer une [[peine de mort]] et la torture est officiellement interdite<ref>Article 88 de la Constitution</ref>. Pendant les quelques années que dure la République helvétique, trois forces politiques s'affrontent : d'un côté se trouvent les {{guil|patriotes}} ou {{guil|unitaires}}, amis de la France et qualifiés de [[jacobinisme|jacobins]] par par le camp opposé. De l'autre côté se trouvent les {{guil|fédéralistes}}, partisans de l'[[Autriche]] et de l'[[Angleterre]], et qualifiés d'[[oligarchie|oligarques]] leurs adversaires. Enfin, au centre, se trouve le troisième camp, celui des {{guil|républicains}}, généralement indécis et appelés {{guil|modérantistes}} par les deux extrêmes. Pendant toute la période allant jusqu'à [[1802]], la polarisation gauche-droite du débat politique va s'intensifier au détriment de la voie centrale, alors que les trois camps vont successivement prendre le pouvoir (les {{guil|patriotes}} de 1798 à 1799, les {{guil|républicains}} en 1800, puis les {{guil|fédéralistes}} dès 1802).<ref>{{ouvrage|auteur=G. Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit.}} page 222-223</ref>. === Organisation militaire === En vertu du {{guil|Traité de paix et d'alliance offensive et défensive}} conclu avec la République française, la République helvétique se doit de mettre sur pied une armée. Le Directoire créé ainsi le 4 septembre 1798 la [[Légion helvétique]], principalement destinée au maintien de l'ordre intérieur<ref>{{DHS|8602-1-2|Défense nationale - La République helvétique et la Médiation (1798-1815)}}</ref>. Cette troupe permanente devait être initialement composée de {{formatnum:1500}} volontaires répartis en quinze compagnies et dirigées par le [[général de l'armée suisse|général]] [[Augustin Keller (militaire)|Augustin Keller]], avant que son effectif ne double selon une loi votée le {{date|7|mai|1799}} mais qui ne sera jamais appliquée<ref>{{ouvrage|auteur=C. Gros|titre=Généraux suisses, op.cit.}} page 77</ref>. Cette légion représente la première tentative au niveau national d'un service militaire obligatoire formant une armée de milice dont l'équipement et l'instruction seraient uniformisés<ref>{{DHS|8683-1-1|Armée - République helvétique et Médiation}}</ref>. En parallèle, et selon le trait sus-mentionné, le gouvernement français réclame, dès le mois d'octobre, {{citation|la mise sur pied de {{formatnum:18000}} hommes}} qui devaient être répartis dans six [[demi-brigade]]s auxiliaires rattachées à l'[[armée française]]. Malgré plusieurs déclarations et appels du Directoire, rapidement appuyés par différents loi et règlements, les appels au volontariat ne permirent que de réunir 500 officiers et environ {{formatnum:3500}} hommes. Lors de la [[campagne d'Italie (1799-1800)|campagne d'Italie de 1799]] où elle est engagée, l'armée helvétique dans son ensemble ne représente que quelques {{formatnum:5000}} hommes sur les {{formatnum:211512}} théoriquement attendus sur le papier<ref>{{ouvrage|auteur=C. Gros|titre= Généraux suisses, op.cit.}} pages 83-84</ref>. === Organisation économique === [[Image:Karikatur Or de la Suisse.jpg|thumb|left|« ''L'or de la Suisse achètera l'Égypte'' », caricature française parue en 1798.]] Dans bien des régions de campagne, la révolution de 1798 n'a été acceptée que difficilement par les paysans et principalement sur la promesse de l'abolition des [[dîme]]s et les [[cen]]s qui les touchaient depuis le [[Suisse au Haut Moyen Âge|Haut Moyen Âge]]; le plan financier visant à compenser cette perte prévoit la vente des [[bien national|biens nationaux]] et la redistribution des sommes ainsi collectées aux anciens bénéficiaires de droits féodaux<ref>{{Chapitre|titre=La fureur des « Bourla-Papey »|auteur=Charles Philipona|passage=42|titre ouvrage=La double naissance de la Suisse moderne, op.cit.}}</ref>. Cependant, dès de début de la République helvétique, les finances publiques deviennent un problème majeur : les saisies financières opérées par les troupes françaises couplées à la guerre de 1799 ont laissé le pays au bord de la faillite. Dans le but d'assainir les finances publiques, le Directoire décide de nationaliser la fortune des cantons et met sur pied un système d'[[impôt direct|impôts directs]] prélevés identiquement sur l'ensemble du territoire : impôt sur le capital, impôt foncier, taxe d'habitation, et taxes de commerce sont ainsi approuvés par le gouvernement, qui accompagne ces mesures par la création de plusieurs [[impôt indirect|impôts indirects]], tel que le droit de timbre ou les taxes sur les boissons et le sel. Ces mesures ne pourront toutefois pas être appliquées car la nouvelle administration centralisée n'a pas encore eu le temps de se mettre en place : sur les 13,5 millions de [[franc suisse|francs]] prévus comme recettes au budget de 1799, seuls 3,8 millions seront récoltés. Malgré plusieurs mesures très impopulaires, qui provoqueront de nombreuses révoltes entre 1801 et 1803, la République helvétique doit suspendre ses paiements dès 1801, se plaçant ainsi en état de [[banqueroute]] financière<ref>{{DHS|26197-3-3|Finances publiques - De la République helvétique à 1848</ref>. == La guerre en Suisse == === La guerre des Grisons === === Les batailles de Zurich === === De 1799 à 1802 === == L'acte de Médiation == === La médiation de Bonaparte === === La confédération des XIX cantons === === La seconde paix de Fribourg === === Le Blockenkreig === === La Suisse et le blocus continental === == La chute du système napoléonien == === Les militaires suisses dans les armées de l'Empire === === La bataille des Nations === === La première Restauration === == Bibliographie == * {{ouvrage|auteur=Jean-Jacques Bouquet|titre=Histoire de la Suisse|lieu=Paris|éditeur=PUF|collection=Que sais-je ?|année=2005|isbn=2130545009}} * {{ouvrage|auteur=Collectif|titre=Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses|lieu=Lausanne|éditeur=Payot|année=1982|isbn=2601030178 }} * {{ouvrage|auteur=Georges Andrey|titre=Histoire de la Suisse pour les nuls|éditeur=First|année=2007|isbn=978-2-7540-0489-3}} * {{ouvrage|auteur=Joëlle Kuntz|titre=L'histoire suisse en un clin d'œil|lieu=Genève|éditeur=Zoé|année=2006|isbn=978-2-88182-580-4}} * {{ouvrage|auteur=Jean-Pierre Felber|titre=De l'Helvétie romaine à la Suisse romande|éditeur=Slatkine|année=2006|isbn=978-78232-10252-7}} == Sources == {{références|colonnes=2}} {{Histoire de la Suisse}} {{Portail|Suisse|Histoire}} [[Catégorie:Histoire de la Suisse]]