Honte noire
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2008-07-24T09:28:42Z
Lechat
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[[Catégorie:République de Weimar]], [[Catégorie:Troisième Reich]]
La « '''Honte noire''' » (''Die Schwarze Schmach'') est le nom donné à une campagne de [[propagande]] [[nationaliste]] et [[raciste]] déclenchée en [[Allemagne]] au début des années 1920 afin de dénoncer l'occupation de la [[Rhénanie]] par les troupes coloniales françaises : celles-ci, composées de soldats sénégalais, marocains et malgaches, étaient accusées de se livrer à divers sévices, incluant viols et mutilations, à l'encontre de la population allemande.
Lancée à l'origine par la presse d'extrême-droite allemande<ref>[http://www.refer.sn/ethiopiques/article.php3?id_article=1014 Hans-Jürgen Lüsebrink, Les tirailleurs sénégalais et l'anthropologie coloniale. Un litige franco-allemand aux lendemains de la Première guerre mondiale], in ''Éthiopiques'', n°50-51, 1998</ref>, cette rumeur fut reprise par les autorités du [[Reich]], qui y virent un moyen de contester le bien-fondé de l'occupation de la Rhénanie, le gouvernement français étant accusé de soumettre une population occidentale blanche au joug de ressortissants de peuples « primitifs. »<ref name= "Fohr-Prigent">[http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?article109 Estelle Fohr-Prigent, « La « Honte Noire ». Racisme et propagande allemande après la Première Guerre mondiale »], Institut Pierre Renouvin, 2000.</ref> L'objectif du gouvernement allemand était de convaincre les alliés de la [[France]] ([[États-Unis]] et [[Angleterre]]), que celle-ci se comportait d'une manière indigne d'une nation civilisée<ref name="Fohr-Prigent"/>.
Si cette action de propagande internationale eut peu d'échos dans les pays visés<ref name= "Fohr-Prigent"/>, elle suscita une vive émotion en France, et poussa le gouvernement, en même temps qu'il rejetait comme calomnieuses ces accusations, à remplacer progressivement les troupes coloniales stationnées sur le [[Rhin]] par des troupes métropolitaines<ref name="Kohlhagen">[http://www.getcited.org/pub/103404923 Dominik Kohlhagen, « Compte-rendu de ''La Honte noire: L'Allemagne et les troupes coloniales françaises, 1914-1945'' »], sur le site getCITED</ref>.
En Allemagne, cette campagne de propagande fut répercutée par des films, pièces de théâtre, romans, affiches, etc.<ref>Nicolas Beaupré, « La Démobilisation d'un combattant, [[Pierre Mac Orlan]] et la Rhénanie », in ''20/21.siècles'', n°4, Cahiers du Centre Pierre Francastel, Paris, 2006, p.131.</ref>. Le médailliste [[Karl Goetz]] lui consacra une série de médailles<ref>Visibles sur le site [http://www.karlgoetz.com/index.html KarlGoetz.com] (K 262 à 264.)</ref>. Elle fut ensuite reprise par [[Adolf Hitler]], qui dénonça dans ''[[Mein Kampf]]'' l’« afflux de sang nègre sur le Rhin », en lequel il vit une manœuvre juive contre la race aryenne<ref name="Kohlhagen"/>. En 1937, les Nazis promulguèrent une loi instituant la stérilisation forcés des métis allemands. Les massacres de [[tirailleurs sénégalais]] prisonniers en 1940 ont également été décrits comme étant une conséquence de cette campagne de propagande de l'immédiat après-guerre<ref name="Kohlhagen"/>.
==Bibliographie==
* [[Jean-Yves Le Naour]], ''La Honte noire: L'Allemagne et les troupes coloniales françaises, 1914-1945'', Hachette, Paris, 2004.
==Notes et références==
<references />
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[[Catégorie:théorie du complot]]
[[Catégorie:République de Weimar]]
[[Catégorie:Troisième Reich]]