Jérôme Kerviel
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2008-07-22T21:20:52Z
Tieum512
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Révocation (retour à la version 31205252 du 2008-07-01 18:33:28 par Like tears in rain grâce au [[Utilisateur:Leag/Navigation popups|popups]]
{{Infobox biographie
| nom =Jérôme Kerviel
| image =
| tailleimage(en px)= 200
| datedenaissance ={{date|11|janvier|1977}}
| lieudenaissance =[[Pont-l'Abbé]] en [[Région Bretagne|Bretagne]]
| datededeces =
| lieudedeces =
| ageaudecès =
| nationalite ={{France}}
| metier =[[Opérateur de marché]]
| hommage =
| autresfonctions =
| famille =
}}
'''Jérôme Kerviel''' (né le {{date|11|janvier|1977}} à [[Pont-l'Abbé]], [[France]]<ref>''[http://actu.orange.fr/articles/dossier/Jerome-Kerviel-genie-informatique-pour-les-uns-etre-fragile-pour-d-autres.html Jérôme Kerviel, génie informatique pour les uns, être fragile pour d'autres]'', Orange / AFP, 28 janvier 2008.</ref>) est un [[opérateur de marché]] de la [[Société générale]] accusé par son employeur d'être le responsable de 4,82 milliards € parmi [[Crise financière de janvier 2008 à la Société générale|les pertes de la banque en janvier 2008]] résultant de prises de positions dissimulées et contraires aux règlements de la Société générale d'environ 50 milliards € sur des [[contrat à terme|contrats à terme]] sur [[Indice boursier|indices d'actions]] entre [[2007]] et début [[2008]].
Le lendemain de l'annonce de la fraude présumée, l'agence [[Reuters]] précisait cependant que {{Citation|les services du procureur de Paris ont précisé que le délit imputé à Jérôme Kerviel n'était pas automatiquement constitué. Le [[Opérateur de marché|trader]] est payé pour acheter et vendre et le seul fait qu'il ait perdu, même des sommes importantes, ne le désigne pas comme coupable}}<ref name="Reuters_250108_1">{{Lien web
| url=http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34049330@7-37,0.html
| titre=Confusion judiciaire sur la Société générale, Kerviel invisible
| auteur=Reuters
| éditeur=LeMonde.fr
| date=25/01/2008
| consulté le=29/01/2008
| citation=apparemment, il n'y a pas eu de malversation [...]
}}</ref>{{,}}<ref name="Reuters_250108_2">{{Lien web
| url=http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=63136&1305
| titre=La justice prudente sur l'affaire de la Société générale
| auteur=Reuters
| éditeur=LExpress.fr
| date=25/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
Si on impute à Jérôme Kerviel la [[responsabilité]] de la totalité des [[Moins-value|pertes enregistrées]] à l'issue de la liquidation de ses positions, celle-ci serait [[Liste des pertes de trading|la perte la plus élevée à ce jour]] qui ait été causée par les erreurs d'appréciation d'un trader, employé d'un établissement financier<ref>{{en}} [http://www.ft.com/cms/s/1/9875e748-ca5f-11dc-a960-000077b07658.html Rogue traders], article publié par le ''[[Financial Times]]'' le 24 janvier 2008 (lien consulté le 28 janvier).</ref>.
==Biographie==
Jérôme Kerviel résidait à [[Neuilly-sur-Seine]] au moment des faits. Il est natif de [[Pont-l'Abbé]] en [[Bretagne]] où sa mère tenait un salon de coiffure. Son père fut artisan forgeron, puis maître dans un centre d'apprentissage professionnel de chaudronnerie, avant de décéder en [[2006]]<ref name="LeMonde_280108">{{Périodique
| titre=Jérôme Kerviel ou l'itinéraire d'un trader presque ordinaire
| journal=[[Le Monde]]
| date=28/01/2008
| texte=http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/28/jerome-kerviel-ou-l-itineraire-d-un-trader-presque-ordinaire_1004323_3234.html
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
Il poursuit ses études au collège/lycée Laënnec et passe en [[1995]] son [[Baccalauréat (France)|baccalauréat]] ES<ref name="LeTelegramme_260108">{{Périodique
| titre=Société générale. L'onde de choc
| journal=[[Le Télégramme]]
| date=26/01/2008
| texte=http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/france/societe-generale-londe-de-choc-20080126-2405857_1197902.php
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
Il passe ensuite une [[Licence (France)|licence]] à l'[[université de Nantes]] avant d'acquérir un [[DESS]] « management des opérations de marché back et middle office » à l'[[université Lyon-II]] en alternance<ref name="LeMonde_280108" /> ; pour cela il est étudiant quatre mois à l'université et stagiaire huit mois en entreprise (dont six chez [[BNP Paribas|BNP]] Arbitrage<ref name="LeMonde_280108" />). Il obtient son [[Master (France)|master]] en [[finance de marché]] avec la mention « assez-bien » en septembre 2000. Cette formation est destinée à former plutôt des contrôleurs des opérations de traders que des traders<ref name="LeMonde_280108" />.
La Société générale le recrute dès août [[2000]] au sein de la division [[banque d'investissement]] et de financement (SG CIB) dans son [[siège social]] à [[La Défense]] à [[Paris]]. Il travaille d'abord au « [[middle office]] » et au « [[Back office (économie)|back office]] », avant de passer en [[2005]], au « [[Front office (économie)|front office]] ». Il est alors en charge de l'[[Arbitrage (finance)|arbitrage]]<ref name="Reuters_240108">{{Lien web
| url=http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34043281@7-37,0.html
| titre=Le trader de la Société générale, "un génie de la fraude"
| auteur=[[Reuters]]
| éditeur=LeMonde.fr
| date=24/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref> sur des [[contrat à terme|contrats à terme]] portant sur des [[indice boursier|indices boursiers]].
Originaire de [[Pont-l'Abbé]] il accepte en [[2001]] de figurer sur la [[liste électorale]] [[Rassemblement pour la République|RPR]] du maire sortant, mais inscrit en dernier sur la liste.
==Découverte de la fraude==
Le {{date|24|janvier|2008}}, à l'occasion de la publication des résultats de son exercice 2007, la direction de la Société générale organise une conférence de presse afin de dévoiler l'affaire dont elle se dit victime. D'après M. [[Daniel Bouton]], [[PDG]] de la banque, un opérateur de marché, faisant partie de ses effectifs, aurait exposé la banque à un risque de marché alors que ce n'était pas dans ses attributions. Il aurait accumulé des positions acheteuses sur les contrats à terme portant sur indice et dissimulé ces opérations faites sur le marché en introduisant dans le système informatique de la Société générale des opérations inverses fictives les compensant<ref name="Challenges_240108">{{Périodique
| titre=Société générale révèle une fraude colossale, crée la stupeur
| auteur=Yann Le Guernigou, Pascale Denis
| journal=Challenges.fr
| date=24/01/2008
| texte=http://www.challenges.fr/depeches/business/20080124.REU5221/societe_generale_bouton_renonce_a_tout_salaire_jusquen_.html
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
Le trader aurait pris des positions plutôt heureuses en [[2007]], réussissant à masquer l'importance et le risque des positions qu'il avait prises grâce à sa très bonne connaissance des [[Procédure d'entreprise|procédures]] de contrôle interne, connaissances qu'il aurait acquises lors de ses quelques années passées au « [[middle office]] ». Il n'y aurait eu, selon les dirigeants de la banque, aucun enrichissement personnel<ref name="Liberation_250108">{{Périodique
| titre=L’homme qui «volait» 5 milliards
| auteur=Nicolas Cori
| journal=[[Libération (journal)|Libération]].fr
| date=25/01/2008
| texte=http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/306062.FR.php
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>. Selon la banque, il aurait reconnu lors de l'enquête interne de la Société générale au moment de la découverte de ses malversations, avoir effectué les opérations litigieuses et les avoir masquées.
Lorsque les positions secrètes ont été découvertes le 18 janvier 2008, la perte latente enregistrée était assez faible au vu des montants engagés, mais la Société générale a estimé que cela l'exposait à des risques considérables. Le PDG de la banque, Daniel Bouton a ainsi déclaré que « Si une guerre avait éclaté lundi ou si les marchés avaient chuté de 30%, la Société générale (GLE) risquait le pire avec une telle exposition ». La banque a donc préféré déboucler dans le secret les positions au plus vite en vendant pour 60 milliards € d'options du lundi au mercredi suivant, mais jouant alors de malchance avec la chute des places financières en ce début de semaine, enregistre une [[moins-value]] nette record de 4,9 milliards d'euros (sur un bénéfice annuel 2007 estimé préalablement à 7 milliards d'euros)<ref name="Liberation_250108" />. Selon le [[Liste des procureurs de la République de Paris|procureur de Paris]], [[Jean-Claude Marin]], les ventes colossales de titres de la banque n'ont pas contribué à la chute des cours<ref name="Reuters_280108">{{Lien web
| url=http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34080198%407-37,0.html
| titre=Mandat de dépôt requis contre le trader de la Société générale
| auteur=Reuters
| éditeur=LeMonde.fr
| date=28/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>. La Société générale a procédé au débouclage de ses positions en respectant les seuils de volumes maximum recommandés par les autorités financières.
Pour pouvoir atteindre une telle perte, les montants engagées étaient de l'ordre de 50 milliards d'euros<ref name="LeMonde_250108">{{Périodique
| titre=Société générale : six questions sur une fraude
| auteur=Claire Gatinois, Anne Michel
| journal=LeMonde.fr
| date=25/01/2008
| texte=http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/25/societe-generale-six-questions-sur-une-fraude_1003634_3234.html
| consulté le=29/01/2008
}}</ref> concentré sur des futures à fort [[effet de levier]] portant sur les indices [[Eurostoxx 50|Eurostoxx]], [[DAX]] et [[FTSE 100|Footsie]].
La banque envisage le [[licenciement]] de son opérateur de marché et dit l'avoir mis à pied à titre conservatoire le dimanche 20 janvier 2008<ref>PV de son audition</ref>.
{{Article détaillé|Crise financière de janvier 2008 à la Société générale}}
==Médiatisation du jeune trader==
Au moment de la révélation de la fraude, la Société générale lors de sa conférence de presse, ne nomme pas expressément Jérôme Kerviel. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que son nom est lâché au public, et rapidement confirmé par un cadre dirigeant de la banque. La direction des ressources humaines du groupe évoque alors « un être fragile », « sans génie particulier », traversant des « difficultés familiales »<ref name="FT_LEXPRESS">{{Périodique
| titre=Société générale: Jérôme Kerviel, un vrai krach
| journal=lexpress.fr
| date=24/01/2008
| texte=http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=464895
| consulté le=08/05/2008
}}</ref>. Le PDG [[Daniel Bouton]] lui a attribué lors d'une interview sur France Info le {{date|24|janvier|2008}}, la responsabilité de la fraude, sans parvenir à le qualifier : « cet escroc, ce fraudeur, ce terroriste, je ne sais pas »<ref name="LeMonde_250108">{{Périodique
| titre="Un jeune homme posé, un peu réservé"
| auteur=Claire Gatinois, Anne Michel
| journal=Le Monde
| date=25/01/2008
| texte=http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/01/25/un-jeune-homme-pose-un-peu-reserve_1003635_0.html
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
[[Christian Noyer]], [[gouverneur de la Banque de France]], a accentué la pression le {{date|24|janvier|2008}} sur le jeune trader affirmant qu'« il s'est enfui mais il n'est pas près d'être réembauché par des banques, croyez-moi »<ref name="LeFigaro_240108">{{Périodique
| titre=Le trader reste introuvable
| auteur=Perrine Créquy, Alexandre Panizzo
| journal=Le Figaro.fr
| date=24/01/2008
| texte=http://www.lefigaro.fr/societes-francaises/2008/01/24/04010-20080124ARTFIG00375-un-seul-trader-a-l-origine-de-la-fraude.php
| consulté le=29/01/2008
}}</ref> et ajoutant qu'il s'agit d'un « génie de la fraude »<ref name="Reuters_250108_3">{{Lien web
| url=http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34056413@7-37,0.html
| titre=Jérôme Kerviel, trader solitaire introuvable
| auteur=Reuters
| éditeur=LeMonde.fr
| date=25/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>. Il a également lancé le même jour une enquête au nom de la [[Banque de France]] sur l'affaire.
Le {{date|25|janvier|2008}} l'[[avocat (métier)|avocate]] choisie par Jérôme Kerviel lance une contre-attaque [[média]]tique : ni lui, ni son avocate ne contestent les faits reprochés et indiquent simplement que Jérôme Kerviel n'était pas en fuite et qu'il attendait la convocation à un entretien préalable à un éventuel licenciement<ref>{{Lien web
| url=http://aliceadsl.lci.fr/infos/economie/entreprises/0,,3694615-VU5WX0lEIDUzNg==,00-jerome-kerviel-serait-cavale-.html
| titre=Jérôme Kerviel ne serait "pas en cavale"
| éditeur=Alice.fr
| date=25/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref> et qu'il était à la disposition de la justice pour être entendu.
L'ampleur des pertes imputées par la Société générale surprend, certains s'étonnent qu'une telle exposition aux risques ait pu durer si longtemps sans être détectée, voire s'interrogent sur l'existence de complicités<ref name="LeMonde_fr_240108_Doutes">{{Lien web
| url=http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/24/interrogations-et-incredulite-apres-la-fraude-a-la-societe-generale_1003378_3234.html
| titre=Doutes, interrogations et incrédulité chez les professionnels et les actionnaires
| éditeur=Le Monde.fr
| date=25/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
Ed Yardeni, ex-chef économiste de Deutsche Bank Securities à New York, a estimé que la crise provoquée par Kerviel pourrait avoir un contrecoup positif : {{Citation|Merci, Jérôme ! La récession est presque terminée grâce à Jérôme Kerviel et à la réaction de panique de la Fed.}}<ref>[http://www.lesechos.fr/info/finance/4679344.htm Jérôme Kerviel-Che Guevara, même combat !]</ref>
=== Engouement du grand public et popularité ===
Cette histoire a eu un fort retentissement, en raison de l'importance des fonds engagés qui s'élèvent à 50 milliards d'euros, soit 1,8 fois le montant des [[capitaux propres|fonds propres]] de la banque, que le nom de l'ancien ''trader junior'' de la Société générale est devenu dès le {{date|25|janvier|2008}} le nom le plus recherché sur [[internet]].
Mais si Kerviel est souvent qualifié, selon l'expression popularisée par le film, de ''[[rogue trader]]'', (opérateur de marché voyou), il bénéficie paradoxalement d'une importante [[popularité]] sur internet. Des blogs de discussion et de soutien, des pages sur cinq des subdivisions linguistiques de [[Wikipédia]], un fan club vendant des T-shirts à son nom, un autre proposant des goodies indispensables pour le "livestyle Jérôme" avec des portables, des montres Patek et des judoguis à sa marque, plusieurs vidéos parodiques ont été créées<ref>[http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=465102 L'Express 29 janvier 2008 Jérôme Kerviel sacré roi de l'internet]</ref>. Sur [[Facebook]] en particulier, les internautes ont été nombreux à manifester un soutien humoristique à Kerviel. Des [[T-Shirt]] « petite amie de Jérôme Kerviel » sont également en vente<ref>http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/306586.FR.php</ref>.
Un [[sondage d'opinion]] fait le {{date|31|janvier|2008}} à la demande du journal ''Le Figaro'' montre que 13% des Français estiment que Jérôme Kerviel n'est pas le premier à incriminer pour ces pertes, tandis que 50% estiment que c'est la direction de la banque qui est responsable et 27% que c'est l'[[Autorité des marchés financiers (France)|Autorité des marchés financiers]]. D'autre part, 65% des personnes interrogées ont affirmé que son employeur M. [[Daniel Bouton]], PDG de la banque devait assumer ses responsabilités.<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5hJL-VuTu_xVhz6VrVpprngXhj_Mw AFP 1 Février 20008 L'opinion française exonère le trader Jérôme Kerviel]</ref>
Le système des marchés financiers engendre tant de défiance en France que Kerviel apparaît comme un héros pour y avoir provoqué une catastrophe, même si elle ne bénéficie à personne<ref>[http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=82058 Jérôme Kerviel, ce héros…]</ref>.
==Suites judiciaires==
La Société générale a déposé [[plainte]] le {{date|24|janvier|2008}} après-midi à l'encontre de son courtier Jérôme Kerviel pour « faux en écriture de banque, usage de faux et atteinte au système de traitement automatisé des données » auprès du Tribunal de Nanterre, le site de [[La Défense]], où travaillait son trader, dépendant de cette juridiction<ref name="La Tribune">{{Lien web
| url=http://www.latribune.fr/info/Societe-generale--une-enquete-sensible-de-tres-grande-complexite-~-IDF43E0F04867C5381C12573DB0046476C
| titre=Société générale: une enquête sensible de très grande complexité
| éditeur=La Tribune.fr
| date=25 janvier 2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>. Le [[Parquet en droit français|Parquet]] de Paris, a été également saisi par un actionnaire individuel d'une [[plainte]] contre la Société générale pour « escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, complicité et recel » et a ouvert une information préliminaire le même jour et l'a confiée à la [[brigade financière]]<ref name="La Tribune"/>. Par ailleurs, une association de petits porteurs, [[Association_des_petits_porteurs_actifs|l'Appac, Association des petits porteurs d'actifs]], a indiqué avoir également déposé une plainte auprès du parquet parisien pour « diffusion de fausses informations ou trompeuses ayant agi sur le cours de Bourse des titres»<ref name="La Tribune"/>. À la demande du [[Parquet de Paris]], le Tribunal de Nanterre s'est dessaisi de la plainte afin qu'il n'y ait qu'une seule instruction<ref name="Challenge">{{Lien web
| url=http://www.challenges.fr/actualites/business/20080125.CHA6590/comment_deux_parquets_se_disputent_laffaire.html
| titre=Société générale : le parquet de Paris traitera toutes les plaintes
| éditeur=Challenges.fr
| date=25 janvier 2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
Une [[perquisition]] au domicile de Jérôme Kerviel à [[Neuilly-sur-Seine]] a eu lieu le {{date|25|janvier|2008}}. Le {{date|30|janvier|2008}}, ''[[Le Figaro]]'' estime utile de porter à la connaissance du public la présence d'une édition bilingue arabe-français du ''[[Coran]]''<ref>[http://www.lefigaro.fr/economie/2008/01/30/04001-20080130ARTFIG00379-dans-l-intimite-spartiate-de-jerome-kerviel-.php], lefigaro.fr, 30 janvier 2008.</ref>.
Convoqué, Jérôme Kerviel s'est spontanément présenté et a été placé en [[Garde à vue en droit français|garde à vue]] le {{date|26|janvier|2008}} à fins d'[[interrogatoire]] dans les locaux de la [[brigade financière]] et remis en liberté sous [[Contrôle judiciaire en France|contrôle judiciaire]] le {{date|28|janvier|2008}}<ref>{{fr}} [[Le Parisien]] n° 19718 du 29 janvier 2008, p. 2</ref>. À l'issue d'une garde à vue de 48 heures, il a été présenté devant le [[pôle financier du tribunal de Paris]] avec une demande de [[mise en examen]] par le Parquet de Paris de {{guil|tentative d'escroquerie}} (art. 313-1)<ref>"... le fait par l'abus d'une qualité vraie, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque..."</ref>, {{guil|faux et usage de faux}}, {{guil|abus de confiance aggravée}}, et d'{{guil|atteinte à un système de données informatiques}}. Sa [[détention provisoire]] a été demandée afin de {{guil|protéger le suspect des risques de pression}} jusqu'au procès<ref name="Les Échos">{{Lien web
| url=http://www.lesechos.fr/info/finance/300237204.htm
| titre=Société générale: selon Sarkozy, l'affaire "ne peut être sans conséquences" pour les responsables
| éditeur=Les Échos.fr
| date=29/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>. Les [[Juge d'instruction|juges d'instruction]] chargés de l'affaire, M. [[Renaud Van Ruymbeke]] et Mme [[Françoise Desset]], n'ont pas suivi le parquet et ouvert l'instruction, en ce qui concerne Jérôme Kerviel, pour un simple {{guil|abus de confiance}} (art. 314-1)<ref>"... le fait pour une personne de détourner, au préjudice d'autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui a été remis ou qu'elle a acceptés à charge de les rendre, de les représenter, ou d'en faire un usage déterminé". </ref>, pour {{guil|faux et usage de faux}} en écriture privées (art. 441-1)<ref>"... toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice à autrui ... qui a pour objet ou peut avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou d'avoir des effets juridiques."</ref> et pour {{guil|introduction dans un système informatisé de traitement automatisé de données informatiques}} (art. 323-1)<ref>"Le fait d'accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d'un système de traitement informatisé de données..."</ref><ref name="Boursorama">{{Lien web
| url=http://www.boursorama.fr/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?&news=5083083
| titre=Le trader Jérôme Kerviel est mis en examen mais reste libre
| éditeur=Boursorama.fr
| date=28/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
Le même jour, [[Jean-Claude Marin]], [[Procureur de la République (France)|procureur de la République]], qui exige la mise en détention immédiate de Jérôme Kerviel jusqu'à la date du procès, a décidé de faire appel de celle de remise en liberté à l'issue de la garde à vue<ref name="Reuters_290108">{{Lien web
| url=http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34093201@7-37,0.html?xtor=RSS-3208
| titre=Placement en détention de Kerviel réexaminé dans 15jours/1 mois
| auteur=Reuters
| éditeur=Le Monde.fr
| date=29/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>. Le {{date|29|janvier|2008}}, dans un entretien accordé à [[France Info]], [[Rachida Dati]], ministre de la justice, explique cette détermination à l'emprisonner sans attendre le jugement en déclarant que {{guil|il est nécessaire aussi pour des raisons d'[[ordre public]] de pouvoir maintenir sous la main de la justice Jérôme Kerviel}} et {{guil|C'est une infraction d'une telle ampleur}} (5 milliards d'euros) qui a {{guil|choqué}} les Français. Par ailleurs, elle indique que la responsabilité de M. [[Daniel Bouton]] peut être engagée, sans évoquer d'information pénale contre lui<ref name="Le Nouvel Observateur">{{Lien web
| url=http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/economie/20080129.FAP3032/societe_generale_la_responsabilite_de_daniel_bouton_peu.html
| titre=Société générale : la responsabilité de Daniel Bouton "peut être engagée", selon Rachida Dati
| éditeur=tempsreel.nouvelobs.com
| date=29/01/2008
| consulté le=29/01/2008
}}</ref>.
Selon les dépositions faites au cours de l'enquête préliminaire et rapportées par M. Jean-Claude Marin, Jérôme Kerviel n'a soustrait aucune somme d'argent, mais a engagé des fonds de la banque au-delà du seuil auquel il était autorisé, en abusant certaines [[procédure]]s de contrôle avec de fausses informations, mais sans sortir du cadre de ses fonctions. D'autre part, les profits ou les pertes générés par ces dépassements, qui ont commencé à intervenir dès 2005-2006, étaient faits pour le compte de la banque qui les encaissait, et qu'elle en a plusieurs fois tenu compte pour le calcul de ses [[rémunération]]s. C'est pour augmenter sa part de rémunération professionnelle, que M. Kerviel a pris plus de risques.<ref name = "Les Échos">[http://www.lesechos.fr/info/finance/300237204.htm ''Les Échos'' 28/01/08], lesechos.fr, 29 janvier 2008.</ref>. ''Le Monde'' publie le {{date|30|janvier|2008}} une partie du procès-verbal de l'audition faite par le parquet de Paris durant l'information préliminaire<ref name = "Le Monde">[http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/30/extraits-des-proces-verbaux-des-auditions-de-jerome-kerviel_1005363_3234.html], lemonde.fr, 30 janvier 2008.</ref>.''
Pour M{{e}} Élisabeth Meyer, avocate du jeune trader, il n'est plus question des fraudes et de l'escroquerie reprochées par M. Bouton. La question qui reste à déterminer, est celle de savoir dans quelle mesure le caractère pénal des fautes reprochées à M. Kerviel s'applique à des procédures et à des documents internes à une entreprise dans le cadre des relations entre employés, et dans quelle mesure ces pratiques étaient courantes et ont été tolérées, ratifiées voire encouragées plusieurs fois par ses supérieurs hiérarchiques. Auquel cas il ne s'agirait pas de fautes pénales, mais de fautes professionnelles sanctionnables, en fonction de l'appréciation de leur gravité, par un licenciement<ref name = "France 2 Info">[http://info.france2.fr/economie/38748202-fr.php], info.france2.fr, 29 janvier 2008.</ref>.
Dès la mise en examen de son employé connue, la Société générale s'est portée [[partie civile]] le {{date|30|janvier|2008}}. Convoqué pour demander des explications sur les motifs de cette requête, le [[Juge d'instruction|juge d'instruction]] [[Renaud Van Ruymbeke]] a entendu le secrétaire général de la banque, « M. Schricke (qui) a fourni au juge des explications sur l'[[Organigramme (organisation)|organigramme]] de la Société générale en précisant notamment quel était le positionnement de M. Kerviel à la banque »<ref name = "Le Parisien">[http://www.leparisien.fr/home/info/faitsdivers/articles/LE-SECRETAIRE-GENERAL-DE-LA-SOCGEN-ENTENDU-COMME-PARTIE-CIVILE_296017796], leparisien.fr, 1 février 2008.</ref>.
Une seconde perquisition a été menée le {{date|30|janvier|2008}} au domicile de son frère à Paris où il habitait et où son ordinateur personnel a été saisi<ref name = "Le Point_300108>
{{Périodique
| titre=Le domicile du frère de Jérôme Kerviel perquisitionné
| auteur=Jamila Aridj, Ségolène de Larquier
| journal=Le Point.fr
| date=30/01/2008
| texte=http://www.lepoint.fr/actualites-economie/le-domicile-du-frere-de-jerome-kerviel-perquisitionne/916/0/221270
| consulté le=08/05/2008
}}</ref>.
Le {{date|8|février|2008}}, il est placé en [[détention provisoire]] à la [[prison de la Santé]] à [[Paris]], les juges suivant les réquisitions du parquet général qui avait argué des « nécessités de l'instruction puisque les actes d'investigation se poursuivent ». Emprisonné en « cellule VIP » (sans codétenus), ses demandes de mise en liberté échouent jusqu'au {{date|18|mars|2008}}. C'est après 37 jours de détention que la [[cour d'appel de Paris]] ordonne la remise en liberté de Jérôme Kerviel. Ce dernier reste soumis à un « [[contrôle judiciaire]] extrêmement strict » d'après le parquet de Paris, opposé à la remise en liberté, mais qui n'a pas fait appel de cette décision.
== Les contrôles ==
===Contrôles externes des banques===
Compte tenu de l'importance énorme des opérations (presque le double de l'ensemble des fonds propres de la banque) et des compensations effectuées quotidiennement, « la Banque de France devait tout savoir », explique [[Jean Montaldo]] dans un article paru le 28 janvier sur ''Backchich''. Il décrit les processus très rigoureux de contrôle automatique de toutes les opérations inter-bancaires et de bourses par le réseau d'analyse en temps réel, dépendants des services de M. [[Christian Noyer]].
{{Article détaillé|Crise financière de janvier 2008 à la Société générale}}
===Procédures internes===
Il reste à comprendre comment et pourquoi les opérations faites par le trader junior, étant donné leur volume, la durée et leur absence de contrepartie, n'ont pas été enregistrées et analysées par les systèmes de comptabilité de la banque et du marché financier.
Un commencement de réponse est donné par les déclarations du président: il y avait "une entreprise dans l'entreprise" et M. Kerviel avait été employé au back office (jusqu'en 2005) et il avait conservé des [[mot de passe|mots de passe]] lui permettant de valider lui-même ses opérations frauduleuses.
Si les opérations frauduleuses, qui portaient en réalité sur l'achat et la vente de [[warrant]]s, c'est-à-dire d'[[effet de commerce|effets de commerce]]<ref>Rapport de Christine Lagarde</ref>, n'ont pas figuré dans la [[comptabilité]] de la banque comme "effets à payer" et "effets à recevoir" au fur et à mesure que les options étaient prises, cela voudrait dire qu'il existait des opérations boursières et des comptes qui restaient extra comptables : les « matelas » dont fait état Jérôme Kerviel au cours de son audition et le « défaut de [[reporting]] » que mentionne M{{me}} [[Christine Lagarde]], [[Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi|ministre de l'Économie]], dans son rapport. Il y aurait alors une faute. Car les règles de la comptabilité interdisent à une entreprise de tenir des comptes d'achat et de vente indépendants et de n'enregistrer en comptabilité que leurs soldes au moment des paiements. En effet, cela a pour effet de minorer le [[chiffre d'affaires]] réel et de fausser le rapport comptable entre les [[engagement]]s de l'entreprise et ses [[fond propre|fonds propres]], ou entre son chiffre d'affaires et son [[bénéfice]].
==Voir aussi==
===Anecdotes===
La médiatisation de "l'affaire Kerviel" à propulsé Jérôme Kerviel au rang de véritable icône du web <ref>''[http://blog.lefigaro.fr/hightech/2008/04/jerome-kerviel-nouveau-chuck-n.html Jérôme Kerviel, le nouveau Chuck Norris du Web]'', Le Figaro / Blog, Samuel Laurent 24 avril 2008.</ref> devenant l'objet d'un site de blagues sur son implication prétendue dans diverses affaires :
* [http://kervielfacts.pestoprod.com/factsList.php?start=1&type=1 Les Kerviel Facts]
===Liens externes===
* [http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/30/extraits-des-proces-verbaux-des-auditions-de-jerome-kerviel_1005363_3234.html Procès-verbal de l'audition pendant la garde à vue]
===Articles connexes===
* [[Crise financière de janvier 2008 à la Société générale]]
* [[Nick Leeson]], [[trader]] [[Royaume-Uni|britannique]] qui a causé, du fait de ses spéculations boursières, la ruine de la plus prestigieuse banque britannique, la [[Barings]].
* [[Éric Reinhardt]], auteur de ''Cendrillon'', roman paru en août 2007 dont le personnage principal a le même destin que Jérôme Kerviel.
* [[Liste des pertes de trading|Liste des plus grandes pertes financières de traders]]
===Sources===
* [http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/24/fraude-a-la-societe-generale-les-premiers-elements-sur-l-identite-du-responsable_1003358_3234.html?xtor=RSS-3208 Fraude à la Société générale : les premiers éléments sur l'identité du responsable], ''[[Le Monde]]'', 24 janvier 2008.
* http://www.dax-prognose.de/index.php?section=dax-prognose&wkn1=846900&dt=300
* [http://www.france-info.com/spip.php?article69219&theme=22&sous_theme=24 Fraude à la Société générale : une enquête est ouverte], ''[[France Info]]''
* [http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=464895&xtor=RSS-96 Société générale: Jérôme Kerviel, un vrai krach]", ''[[L'Express]]'', 24 janvier 2008.
===Bibliographie===
* ''L'Homme qui valait cinq milliards'', Mélanie Delattre et Emmanuel Lévy, Éditions First, 19 juin 2008
===Notes et références===
{{Références|colonnes=2}}
{{Portail|finance|Records|biographie}}
{{DEFAULTSORT:Kerviel, Jérôme}}
[[Catégorie:Personnalité française du monde des affaires]]
[[Catégorie:Personnalité bretonne]]
[[Catégorie:Naissance en 1977]]
[[Catégorie:Société générale]]
[[br:Jérôme Kerviel]]
[[de:Jérôme Kerviel]]
[[en:Jérôme Kerviel]]
[[es:Jérôme Kerviel]]
[[hu:Jérôme Kerviel]]
[[it:Jérôme Kerviel]]
[[nl:Jérôme Kerviel]]
[[no:Jérôme Kerviel]]
[[pl:Jérôme Kerviel]]
[[ru:Дело Société Générale]]
[[vi:Jérôme Kerviel]]
[[zh:熱羅姆·凱維埃爾]]