Jacques Delisse
2009202
31710801
2008-07-19T17:31:15Z
Lilyu
270309
{{Infobox biographie
| nom =Jacques Delisse
| image =Candle Bush (Senna alata).jpg
| tailleimage(en px)=225
| legende =La fleur du [[dartrier]], une plante à laquelle Jacques Delisse a consacré un mémoire.
| nomofficiel =
| surnom =
| datedenaissance ={{date|13|mai|1773}}
| lieudenaissance =[[Dax]], dans les [[Landes (département)|Landes]]
| datededeces ={{date|13|mars|1856}}
| ageaudecès =82
| lieudedeces =[[Bordeaux]], en [[Gironde (département)|Gironde]]
| nationalite =[[Nationalité française|Française]]
| metier =[[Pharmacien]]
| occupation =[[Pharmacologie]]
| formation =[[Pharmacie]] et [[botanique]]
| hommage =
| autresfonctions =
| note =
| famille =Époux d'Elisa Enouf<br />Père de plusieurs enfants
}}
'''Jacques Delisse''', né le {{date|13|mai|1773}} à [[Dax]] et mort le {{date|13|mars|1856}} à [[Bordeaux]], est un [[botaniste]] et [[pharmacologue]] [[France|français]] qui participa à la première partie de l'[[Expédition Baudin|expédition vers les Terres australes]] commandée par [[Nicolas Baudin]] au départ du [[Le Havre|Havre]] à compter du {{date|19|octobre|1800}}. Installé à bord du ''[[Le Naturaliste|Naturaliste]]'', il [[Herborisation|herborisa]] à [[Ténérife]] puis descendit à l'[[Île Maurice|île de France]], l'actuelle île Maurice, durant une [[escale]] qui vit plusieurs autres membres renoncer à la suite du [[voyage d'exploration scientifique]] dans lequel ils étaient engagés. Il demeura dans la [[Colonie de peuplement|colonie]] de l'[[océan Indien]] malgré la [[Prise de l'île de France|capture]] de cette dernière par les [[Royaume-Uni|Britanniques]], y ouvrit la première [[pharmacie]] connue et fut par la suite le cofondateur de la [[Société royale des Arts et des Sciences de l'île Maurice|Société d'histoire naturelle de l'île Maurice]] et d'une [[banque]] appelée banque de Maurice. Il ne rentra en [[France]] avec ses enfants qu'à la mort de sa femme, qu'il avait rencontrée sur place.
==Biographie==
===Origines et jeunesse===
Jacques Delisse naît à [[Dax]], dans les [[Landes (département)|Landes]], le {{date|13|mai|1773}}<ref name="Sea Around Us Project">{{en}} « ''[http://expedition.seaaroundus.org/Expeditions/bio.php?bioKey=107&expedKey=10 Jacques Delisse]'' », [[Sea Around Us Project]].</ref>. Il est le fils d'Armand Delisse<ref>« ''[http://gw1.geneanet.org/index.php3?b=samlap&lang=fr;p=armand;n=delisse Armand Delisse]'' », [[GeneaNet]].</ref> et de son épouse Françoise Darette<ref>« ''[http://gw1.geneanet.org/index.php3?b=samlap_w&lang=fr;p=francoise;n=darette Françoise Darette]'' », [[GeneaNet]].</ref>, à propos desquels on ne sait rien de plus. Adolescent, il monte sur [[Paris]] pour étudier la [[pharmacie]] en [[1787]]<ref name="Sea Around Us Project"/> puis sert quelques années comme [[pharmacien]] dans les [[Hôpital militaire|hôpitaux militaires]]<ref name="Franck Horner">''La Reconnaissance française. L'expédition Baudin en Australie (1801-1803)'', Franck Horner, traduction de Martine Marin, [[Éditions L'Harmattan]], {{ISBN|2296013074}}.</ref>.
D'après le ''[[Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique]]'' publié en [[1804]] par le [[naturaliste]] [[Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent]], compagnon d'aventure qui écrit son nom '''Deslisses''', il obtient le titre de [[botaniste]]-adjoint dans l'[[Expédition Baudin|expédition]] conduite par [[Nicolas Baudin]] et est donc chargé d'assister [[Jean Baptiste Leschenault de la Tour]], le plus haut responsable en ce qui concerne les [[plantes]]. Il embarque à bord du ''[[Le Naturaliste|Naturaliste]]'', la [[Corvette (navire)|corvette]] menée par [[Jacques Félix Emmanuel Hamelin]], et il est l'un des quinze membres de son [[état-major]]<ref name="Bory de Saint-Vincent">''[[Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique]]'', [[Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent]], [[1804]].</ref>.
Delisse a alors vingt-sept ans, et n'a commencé ses études de [[botanique]] dans la capitale que trois ans auparavant, ce qui fait que l'on peut le qualifier d'apprenti<ref name="Franck Horner"/>. De fait, parti à bord du même navire que lui, [[André Michaux]] est bien plus expérimenté et jouit déjà d'une grande renommée alors que les bateaux quittent [[Le Havre]] le {{date|19|octobre|1800}}<ref name="Bory de Saint-Vincent"/>.
===Séjour à Ténérife===
[[Image:Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent - Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique - Tome I.djvu|page=67|thumb|Passage du ''[[Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique|Voyage]]'' dans lequel est décrit le départ de Jacques Delisse et [[Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent]] pour [[San Cristóbal de La Laguna|La Laguna]] le {{date|7|novembre|1800}} au petit jour.]]
Sur l'[[île]] de [[Ténérife]], où a lieu la première [[escale]] du voyage, Delisse participe aux côtés de Bory de Saint-Vincent et du [[Minéralogie|minéralogiste]] [[Joseph Charles Bailly]] à une petite équipée scientifique qui part du [[Port (marine)|port]] de [[Santa Cruz de Ténérife|Sainte-Croix]] le {{date|3|novembre|1800}} à la pointe du jour avec pour objectif de rejoindre Michaux, qui a couché la veille chez [[Pierre Marie Auguste Broussonet]], lequel est alors commissaire des relations commerciales du gouvernement français. Il étudie à cette occasion les hauteurs derrière la ville au nord-ouest<ref name="Bory de Saint-Vincent"/>.
Le lendemain, Delisse se rend sur le ''[[Le Géographe|Géographe]]'' avant le lever du jour avec Bory de Saint-Vincent, Bailly et Michaux pour y prendre [[Anselme Riedlé]], qui a travaillé au [[Jardin des plantes de Paris|Jardin des plantes]] de [[Paris]]. Il y passe une partie de la matinée à attendre avec eux le [[canot]] par lequel ils sont venus, qu'ils ont malencontreusement renvoyé vers leur navire et qu'ils doivent utiliser pour pouvoir débarquer. Il peut néanmoins passer l'après-midi sur terre aux côtés du [[jardinier]] qu'il était venu chercher. Leur [[herborisation]] les excède de [[Fatigue (physiologie)|fatigue]] : il leur faut, pour reprendre des forces, déguster le fond d'un panier d'[[Orange (fruit)|oranges]] cueillies par un petit [[Matelot|mousse]] appelé Cadet, qui relève de l'[[Enseigne de vaisseau|enseigne]] [[Louis Claude de Saulces de Freycinet]] et qui accompagne alors Bory de Saint-Vincent. D'après ce dernier, retrouvé en route quelques instants plus tôt, Delisse et Riedlé ne font pas d'importantes découvertes durant cette demi-journée, mais ils remarquent toutefois un ''[[Justicia]]'' qu'il a lui aussi recueilli, et qui les émerveillent. Aussi, il les conduit là où pousse la plante, sur un roc escarpé et difficile d'accès<ref name="Bory de Saint-Vincent"/>.
Le [[7 novembre]], Delisse et Bory de Saint-Vincent se rendent de bonne heure sur le ''Géographe'' et peuvent se mettre en route pour [[San Cristóbal de La Laguna|La Laguna]] alors qu'il commence à faire jour. Ils atteignent leur destination en une heure et demie seulement alors qu'ils pensent devoir marcher plus longtemps. Ils s'arrêtent à peine dans la ville, n'entrent pas dans son [[Église (édifice)|église]] mais visitent le [[marquis]] de Nava, riche habitant de l'île, avant de déjeuner chez un homme chez qui a couché [[Stanislas Levillain]], autre membre de l'expédition. Ils rejoignent ensuite Michaux et Broussonet dans la [[forêt]] de La Laguna puis rentrent sur les bateaux à Sainte-Croix après que Bory de Saint-Vincent y a fait de belles découvertes botaniques dans l'après-midi. Le lendemain soir, Delisse invite ce dernier à visiter l'église de cette ville au profit d'une [[Procession (cortège)|procession]], ce qu'ils font<ref name="Bory de Saint-Vincent"/>.
===Descente à l'île de France===
[[Image:Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent - Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique - Planches.djvu|page=12|thumb|left|Les [[Côte (géographie)|côtes]] de l'[[Île Maurice|île de France]] lorsque Delisse y débarqua avec l'[[expédition Baudin]] début [[1801]].]]
Lorsque l'expédition atteint l'[[Île Maurice|île de France]] quelques mois plus tard, Delisse descend à terre près de l'[[hôpital]] de [[Port-Louis (Maurice)|Port-Louis]] avec Bory de Saint-Vincent ainsi que l'[[astronome]] [[Pierre-François Bernier]] et le naturaliste [[François Péron]]. L'escale dure plusieurs semaines mais ne permet pas à Delisse de recouvrer une parfaite santé : alors que le départ approche, il est aussi [[Maladie|malade]] que Bory de Saint-Vincent et plus encore que [[François-André Baudin]], Bertrand Bonie, [[Jean-Antoine Capmartin]], [[Désiré Dumont]], [[Michel Garnier]], [[Pierre Guillaume Gicquel des Touches]] et [[Jacques-Gérard Milbert]]<ref name="Bory de Saint-Vincent"/>. Il est frappé par le [[scorbut]]<ref name="Sea Around Us Project"/>.
Plongé dans l'incertitude quant à la décision à prendre du fait de son mauvais état, Delisse finit par suivre l'exemple de Michaux quand celui-ci décide de ne pas rembarquer à cause de différends avec le commandant, qui excède certains savants par ses remarques et ses méthodes<ref name="Bory de Saint-Vincent"/>. D'après Franck Horner, auteur d'un ouvrage sur l'expédition, c'est une perte importante, car si Bory de Saint-Vincent, déserteur lui aussi, « ''se serait certainement querellé jusqu'au bout avec Baudin s'il était resté'' », « ''Dumont et Delisse, à en juger par leur expérience, auraient été très utiles au capitaine comme [[Cueillette|cueilleurs]] et conservateurs de spécimens'' »<ref name="Franck Horner"/>.
Delisse entame un séjour à l'[[Île Maurice|île de France]] suffisamment long pour que Bory de Saint-Vincent ait le temps de faire un aller-retour à [[La Réunion]]. Une fois celui-ci retourné le {{date|10|décembre|1801}}, ils se retrouvent et testent ensemble des [[infusion]]s comptant plus de trente feuilles d'[[ayapana]], un remède alors très à la mode dans les [[Mascareignes]]. D'après Bory de Saint-Vincent, « ''habile [[chimiste]]'' », Delisse aurait également mangé cette plante en [[Salade (mets)|salade]] avec [[Louis Marie Aubert Du Petit-Thouars]]<ref name="Bory de Saint-Vincent"/>, qui se trouve à l'île de France depuis un certain temps.
===Installation sur place===
[[Image:Charles Gaudichaud-Beaupré.jpg|thumb|[[Charles Gaudichaud-Beaupré]], le [[botaniste]] qui honora Delisse d'un [[genre (biologie)|genre]] à son nom, ''[[Delissea]]''.]]
Tout comme Dumont et Michaux, Delisse est encore sur place quand Bory de Saint-Vincent s'embarque pour l'[[Europe]] le {{date|17|mars|1802}}, et il ne manquent pas de se saluer avant leur séparation<ref name="Bory de Saint-Vincent"/>. De fait, l'homme se marie à [[Port-Louis (Maurice)|Port-Louis]] le {{date|13|mars|1813}}. Il épouse Elisa Enouf, fille d'un certain Claude Théodore Enouf et de Louise Adelaïde Morellet, et qui lui donne plusieurs enfants<ref name="GeneaNet">« ''[http://gw.geneanet.org/index.php3?b=hmaurel&lang=fr;pz=jacques;nz=delisse;ocz=0;p=elisa;n=enouf Elisa Enouf]'' », [[GeneaNet]].</ref> : Armand, né le {{date|15|février|1818}}<ref>''[[La Gazette de Maurice]]'', {{date|28|février|1818}}.</ref>, Laure Félicité, née en [[1821]] et morte en [[1834]], mais aussi Jules, né en [[1824]], Aurore Elise, née en [[1828]], ou encore Eugène, mort en [[1822]], et Hippolyte, qui décède en [[1861]]<ref name="GeneaNet"/>. [[Georges Cuvier]] enverra son ouvrage sur les poissons à l'un d'entre eux en échange d'une douzaine de dessins de ces animaux que le jeune lui avait fait parvenir<ref name="Erneste Théodore Hamy"/>.
Par ailleurs, Delisse s'installe en tant que [[pharmacien]]<ref name="Erneste Théodore Hamy">''Les débuts de Lamarck'', [[ernest Hamy|Ernest Théodore Hamy]], [[1909]].</ref> et ouvre donc la première officine connue de Maurice<ref name="Sea Around Us Project"/>. Déjà, quand l'expédition Baudin s'arrête à nouveau dans l'île au retour de l'[[Australie]], on note qu'il s'est livré « ''à la [[pharmacie]] et [a fait] connaître beaucoup de nouveaux [[médicament]]s, pourvoyant ainsi à la colonie qui en était totalement privée et qui ne pouvait remplacer ceux dont les vaisseaux avaient besoin'' »<ref>''Baudin-Flinders dans l'océan Indien. Voyages, découvertes, rencontres'', sous la direction de Serge M. Rivière et Kumari R. Issur, [[Éditions L'Harmattan]], [[2007]] {{ISBN|978-2296022805}}.</ref>. Mais le commerce de Delisse souffre d'un sinistre : le {{date|17|janvier|1818}} paraît dans ''[[La Gazette de Maurice]]'' une [[petite annonce]] indiquant qu'est mis en vente « ''un superbe emplacement occupé avant l'[[incendie]] par M. Delisse, pharmacien, ayant 64 [[Pied (unité)|pieds]] de face sur la rue Royale, 144 pieds de profondeur et 56 pieds de face sur la rue de la Reine, avec beaucoup de matériaux et 1 prise d'eau'' » et qu'il convient de s'adresser à M. Beaufils, de la première rue du Rempart<ref>''[[La Gazette de Maurice]]'', {{date|17|janvier|1818}}.</ref>.
Néanmoins, la renommée de Delisse est faite, et [[Charles Gaudichaud-Beaupré]] lui dédie un [[genre (biologie)|genre]] de la [[famille (biologie)|famille]] des [[Campanulaceae|campanulacées]] découvert pendant une [[circumnavigation]] menée par [[Louis Claude de Saulces de Freycinet]], un ancien du ''Naturaliste''. Il l'appelle ''[[Delissea]]''<ref>''Voyage autour du monde, entrepris par ordre du Roi : botanique'', [[Charles Gaudichaud-Beaupré]].</ref>.
===Travaux pour la Société d'histoire naturelle===
[[Image:Galbraith Lowry Cole01.jpg|thumb|left|[[Galbraith Lowry Cole]], le [[Gouverneur de Maurice|gouverneur]] qui entrava la création de la [[Société royale des Arts et des Sciences de l'île Maurice|société]] fondée par Delisse.]]
Bientôt, Delisse participe à l'établissement de la [[Société royale des Arts et des Sciences de l'île Maurice|Société d'histoire naturelle de l'île Maurice]], qui est créée le {{date|11|août|1829}} au domicile de [[Charles Telfair]], à [[Moka (district)|Moka]]<ref name="Yvan Martial">« ''[http://www.lexpress.mu/archive_semaine/display_article_sup.php?news_id=28310 La Société Royale fête ses 175 ans d’existence]'' », Yvan Martial, ''[[L'Express (Maurice)|L'Express]]'', {{date|18|octobre|2004}}.</ref>. Telfair en est le président, Delisse et [[Wenceslas Bojer]] les vice-présidents et [[Julien Desjardins]] le secrétaire<ref>« ''[http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/pt5/travaux_d/29297.pdf L'ichthyologie à l'île Maurice de 1829 à 1846 : autour de Julien Desjardins (1799-1840)]'' », Th. Monod.</ref>. [[François Liénard de la Mivoye]] et [[Louis Bouton]] font également partie de cette [[société savante]] qui émerge « ''après plusieurs tentatives entravées par le gouverneur anglais'' »<ref name="Erneste Théodore Hamy"/>, [[Galbraith Lowry Cole]] — ironiquement, une dépêche de la reine [[Victoria du Royaume-Uni|Victoria]] permettra plus tard sa transformation en [[Société royale des Arts et des Sciences de l'île Maurice]], en [[1847]] précisément<ref name="Yvan Martial"/>.
Organisée « ''après un splendide repas'' », la séance inaugurale a lieu le [[24 août]] seulement parce que les sociétaires pensent qu'il s'agit de la date de naissance de [[Georges Cuvier]], auxquels certains vouent un véritable culte. Delisse affirme à cette occasion avoir écrit un mémoire consacré à l'introduction de ''[[Dartrier|Cassia alata]]'' à Maurice et aux propriétés de cette plante connue sous le nom vulgaire de « ''caleping'' » : il dit être le premier à l'avoir fait [[Fructification|fructifier]] dans la colonie. Par ailleurs, l'un de ses fils lit la description d'un [[poisson]] marin commun dans la région et présente à la société un [[dessin]] au [[lavis]] de ce [[Chaetodon|chétodon]] remarquable par ses couleurs<ref>''Annales des sciences naturelles'', tome XXI, [[Victor Audouin]], [[Adolphe Brongniart]] et [[Jean-Baptiste Dumas]].</ref>.
Le {{date|11|janvier|1831}}, lors d'une nouvelle réunion de la société, Delisse père est désigné pour former avec [[Robert Lyall]] une commission chargée d'examiner des [[Minéral|minéraux]] envoyés par le [[Missionnaire (chrétien)|missionnaire]] [[Écosse|écossais]] [[James Cameron (missionnaire)|James Cameron]] de [[Madagascar]]. Le [[20 juillet]] suivant, durant une autre séance, il fait part aux autres membres d'une lettre qu'il a reçue de [[Frédéric Cailliaud]], conservateur adjoint au [[muséum d'histoire naturelle de Nantes]], qui propose à tous les sociétaires intéressés un échange de spécimens. Lors de la même séance, il lit à haute voix un brouillon du courrier que Liénard de la Mivoye avait proposé d'écrire au gouverneur pour lui demander de soutenir les cours de [[physique]], [[chimie]] et [[histoire naturelle]] au [[Collège royal de Curepipe|collège royal]]. L'ébauche est approuvée par tous les membres présents et Delisse est chargé de la finaliser avant l'envoi à Sir [[Charles Colville]]<ref>{{en}} ''Journal of the Asiatic Society of Bengal'', [[Société asiatique|Société asiatique du Bengale]], [[1832]].</ref>.
===Vie publique et retour en France===
[[Image:Wm Jackson Hooker.jpg|thumb|[[William Jackson Hooker]], [[botaniste]] [[Royaume-Uni|britannique]] qui mit Delisse à contribution en tant que [[chimiste]].]]
À l'époque, Delisse est un bienfaiteur de la recherche dans la région. En [[1831]], il étudie la composition chimique des graines de ''[[Telfairia pedata]]'' ramenées par Telfair de [[Madagascar]] sur proposition du [[botaniste]] [[William Jackson Hooker]], qui les a goûtées et a ensuite souffert d'un [[Céphalée|mal de tête]] de plusieurs heures<ref>{{en}} ''Botanical Miscellany'', [[William Jackson Hooker]], [[1831]].</ref>. Quelques années plus tard, il est l'un des [[Souscription|souscripteurs]] de l'ouvrage de Bojer paru sous le titre ''Hortus Mauritianus'' en [[1837]]<ref>''[http://books.google.com/books/pdf/Hortus_Mauritianus.pdf?id=xEIAAAAAQAAJ&output=pdf&sig=AoX8pnrN7hI7VZrCWJwO7YcFsj8 Hortus Mauritianus]'', [[Wenceslas Bojer]], [[1837]].</ref>.
Delisse devient par ailleurs l'un des directeurs d'une [[banque]] appelée la Banque de Maurice, mais qui n'a rien à voir avec l'actuelle [[Banque de Maurice|banque nationale]] : fondée le {{date|8|décembre|1831}}, elle a pour premier président [[Adrien d'Épinay]], et ses autres directeurs sont MM. Adam, Gaillardon, Lagane et Pitot, M. Ritter étant secrétaire<ref>{{en}} ''Mauritius Illustrated'', Allister Macmillan, W.H. & L. Collingridge, [[1914]].</ref>. Il sert également en tant qu'[[assesseur]] pour la Haute cour d'assises de la ville. Mais la mort de sa femme l'amène à rentrer en [[France]] avec sa famille en [[décembre 1848]]<ref name="Sea Around Us Project"/>.
Delisse s'installe à [[Bordeaux]], en [[Gironde (département)|Gironde]], et y meurt le {{date|13|mars|1856}}<ref name="Sea Around Us Project"/> à l'âge de 82 ans. Il est l'ancêtre de [[France Staub]], [[ornithologue]], [[Herpétologie|herpétologue]] et [[botaniste]] [[Île Maurice|mauricien]] né le {{date|29|septembre|1920}} et décédé le {{date|2|juillet|2005}}<ref name="Yvan Martial"/>.{{Clr}}
==Références==
{{Références|colonnes=2}}
==Voir aussi==
===Bibliographie complémentaire===
*''Dictionnaire de biographie mauricienne'', [[1997]].
{{Bon article|vote=BA|oldid=21734355|date=27 octobre 2007}}
{{Expédition Baudin}}
{{Portail|biographie|HZB|France|Maurice}}
{{DEFAULTSORT:Delisse, Jacques}}
[[Catégorie:Pharmacien français]]
[[Catégorie:Botaniste]]
[[Catégorie:Botaniste français]]
[[Catégorie:Membre de l'expédition Baudin]]
[[Catégorie:Pharmacologue français]]
[[Catégorie:Histoire de Maurice]]
[[Catégorie:Naissance en 1773]]
[[Catégorie:Décès en 1856]]