Jean Pierre-Bloch
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2008-07-21T18:58:59Z
Jacques Ghémard
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/* Notes */ Personnalité de la France libre
{{voir homonymes|Pierre-Bloch}}
{{Infobox parlementaire français
| nom=Jean Pierre-Bloch
| photo=
| naissance=[[14 avril]] [[1905]]
| décès=[[17 mars]] [[1999]]
| mandat=Député [[1936]]-[[1940]]<br />puis [[1945]]-[[1946]]
| début du mandat=1936
| circonscription=[[Aisne (département)|Aisne]]
| groupe parlementaire=[[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] ([[1936]]-[[1940]])<br />[[Parti communiste français|PCF]] ([[1945]]-[[1946]])
| république={{IIIe République}}-{{IVe République}}
}}
'''Jean Pierre-Bloch''', né le 14 avril [[1905]] à Paris et décédé le 17 mars [[1999]] à Paris, est un homme politique socialiste, un résistant français de la [[Seconde Guerre mondiale]] et un militant ardent contre l'antisémitisme. Il fut président de la [[ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme]] (LICRA) de 1968 à 1993.
== Famille ==
* Sa femme : Gabrielle Sadourny, dite « Gaby », née en 1908 à [[Brassac-les-Mines]] (Puy-de-Dôme), mariage en 1936, morte le 6 juillet 1996. Commandeur de la Légion d'honneur, médaille de la Résistance, ...
* Leurs enfants : Claude, Michèle et [[Jean-Pierre Pierre-Bloch]], ancien député ([[Parti social-démocrate (France)|UDF-PSD]]) de Paris et conseiller municipal ([[Démocratie libérale (parti politique)|DL]], puis [[Union pour un mouvement populaire|UMP]]) du 18{{e}} arrondissement.
== Biographie ==
=== Jeunesse ===
Jean Pierre-Bloch adhère à la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] à la fin des [[années 1920]] et devient journaliste au ''Populaire'', l'organe du parti socialiste. En 1929, il est initié à la [[Franc-maçonnerie]], au [[Droit Humain]], puis rejoint le [[Grand Orient de France]] en 1932. Sa carrière politique commence en 1934, lorsqu'il est élu [[conseiller général]] du canton de [[Marle]] dans l'[[Aisne (département)|Aisne]]. Il prend l'habitude de mettre Pierre-Bloch sur ses affiches au lieu de Bloch, parce qu'un autre Bloch de droite existait dans la région ; il régularisera plus tard ce changement. Il renforce son assise locale en devenant adjoint au maire de [[Laon]] l'année suivante. En [[1936]] il devient, [[Chambre des députés française|député]] de l'Aisne. Il est alors le plus jeune député du Front populaire. En [[1938]], Jean Pierre-Bloch est l'un des rares parlementaires à s'opposer aux [[accords de Munich]]. De religion juive, il est particulièrement concerné par le sort réservé aux [[juif]]s dans l'[[Allemagne]] d'[[Adolf Hitler]].
=== Guerre ===
'''1939'''. Engagé volontaire.
'''1940'''.
* Il est fait prisonnier le [[23 juin]].
* Il ne peut pas voter lorsque Pétain demande les pleins pouvoirs.
* 17 octobre. Il s'évade du camp d'[[Essey-lès-Nancy]] et rejoint la Zone Non Occupée.
'''1941'''.
* Février. Il rend visite à [[Léon Blum]] dans sa prison de [[Riom]], puis rencontre [[Xavier Vallat]] pour protester contre les lois anti-juives, mais n'obtient rien.
* Mars. Il est cofondateur du [[Comité d'action socialiste]] de la zone sud.
* 10 octobre. À la demande de [[Max Hymans]], il participe au premier comité de réception d'un parachutage d'armes en France pour le compte de la section F du [[Special Operations Executive]]<ref>Voir le récit dans son livre ''Le Temps d'y penser encore''.</ref>.
*Peu après, il est arrêté alors qu'il transportait des fonds pour la Résistance. Il est détenu à la prison de [[Périgueux]] puis au camp de [[Mauzac-et-Grand-Castang|Mauzac]].
'''1942'''.
* Il s'évade du camp de [[Mauzac-et-Grand-Castang|Mauzac]]. Il tente de rejoindre le [[Général De Gaulle]] à [[Londres]], mais il est arrêté en Espagne et passe de longs mois au [[camp de Miranda]], dont il est tiré par le consul anglais.
* Arrivé à Londres à l'automne (?), il devient chef de la section non militaire du [[Bureau central de renseignements et d'action]] (BCRA).
'''1943'''. Transféré à Alger en septembre (?), Jean Pierre-Bloch devient commissaire adjoint à l'Intérieur. À ce titre, il obtient le rétablissement du décret Crémieux de 1871, qui avait naturalisé français les Algériens juifs et que [[régime de Vichy|Vichy]] avait abrogé. Il propose en vain un texte législatif similaire pour les Algériens musulmans. Épurateur zélé, il milite pour la condamnation à mort de l'ancien ministre de l'Intérieur [[Pierre Pucheu]].
::;Un résistant critique de De Gaulle
::Partisan convaincu du général De Gaulle pendant la guerre, il dénonce cependant, dans ''De Gaulle ou le temps des méprises'', la présence dans l'entourage du Général, au moins jusqu'en [[1942]], de royalistes ou de personnalités proches des ligues d'extrême-droite avant guerre : Claude Hettier de Boislambert, sympathisant de [[la Cagoule]], le colonel Pierre Fourcade, ancien militant de cette organisation, [[Pierre Bénouville]], ancien membre de l’[[Action française]], émeutier le 6 février 1934. Selon Jean Pierre-Bloch, le ralliement du général de Gaulle à la République est purement tactique et la [[Résistance intérieure française|Résistance]] a été confisquée par de Gaulle : pour lui, les gaullistes ont entretenu une vision tronquée de la Résistance, présentant leur courant comme la seule grande force de résistance, avec les communistes, oubliant les socialistes et les démocrates-chrétiens.
=== Après guerre ===
'''[[1945]]'''. Jean Pierre-Bloch retrouve aisément son siège de député.
'''1947'''. Il abandonne son siège, pour diriger le [[Syndicat national de l'édition phonographique|SNEP]], société chargée d'administrer les biens des journaux interdits de publication après la Libération.
'''1953'''. Il doit quitter son poste politique et lucratif, en raison d'une gestion jugée scandaleuse. Il est juré au procès du [[Philippe Pétain|maréchal Pétain]] et vote la mort. Entre-temps, il a présidé la commission de l'Assemblée nationale pour la coordination des affaires musulmanes. À ce titre, il tente d'améliorer le sort des Algériens et participe à la rédaction du statut de 1947, qui n'est pas appliqué.
'''Années 1950 et 1960'''. Il participe au [[Mouvement de la paix]].
'''[[1956]]'''. Il échoue à retrouver son siège de député.
'''1974-1981'''. Il est également président du [[B'nai B'rith]] France
'''[[1987]] à [[1989]]'''. Il préside la Commission Consultative des Droits de l'Homme auprès du Premier Ministre.
'''1998'''. Il est témoin à charge au procès de [[Maurice Papon]], à l'âge de 93 ans.
'''1999'''. Il meurt à Paris.
'''[[2003]]'''. La rue [[Alexis Carrel]] à [[Paris]] XV {{e}}arrondissement est rebaptisée du nom de Jean Pierre-Bloch.
=== Un engagement anti-raciste ===
Jean Pierre-Bloch fut aussi dirigeant de la très apolitique Ligue internationale contre l'antisémitisme : membre du comité directeur, de 1937 à 1968, puis président de la [[LICRA]] pendant 24 ans, de [[1968]] à [[1992]], et enfin président d'honneur de 1992 à sa mort. Il devient président de la LICRA à la mort du fondateur [[Bernard Lecache]], également socialiste, et dirige la revue ''Le Droit de Vivre'' (Il est remplacé par le journaliste de gauche Pierre Aidenbaum). C'est sous son impulsion que la lutte contre le racisme, qui faisait partie des combats de la Ligue depuis 1932, est ajoutée au nom de la LICA qui devient en [[1979]] la LICRA. Son engagement avait commencé en [[1934]], lorsqu'il enquêta sur les [[pogrom]]s commis à [[Constantine (Algérie)|Constantine]] ([[Algérie]]).
== Œuvres ==
* ''L'Affaire Frankfurter'' (avec Didier Méran), Denoël, 1937.
* ''Charles De Gaulle, premier Ouvrier de France vu par un socialiste'' Éditions Fasquelle, Paris, 1944, 115 p.
* ''Mes jours heureux'' Éd. du Bateau Ivre, 1946, 294 p.
* ''Liberté et servitude de la presse en France : morceaux choisis'', Centre de documentation, Éditions du Livre, Monte-Carlo, 1952, 292 p.
* ''Les Causes politiques de l'antisémitisme en France'', Centre de documentation, 1952.
* ''Sept ans à la SNEP'', SNEP, 1954.
* ''Le vent souffle sur l'Histoire. témoignages et documents inédits'' Éditions SIPEP, 1956, 332 p.
* ''Carnet d'un voyageur en Israël'', Éditions SIPEP, 1960.
* ''Khroutchev en France, essai biographique'', Éditions SIPEP, 1960, 46p.
* ''Algérie - Terre des occasions perdues'', Deux Rives, 1961, 111 p.
* ''De Gaulle ou le temps des méprises'', éd. La Table Ronde, 1969, 230 p.
* ''Chronique d'une défaite'', Éditions SIPEP, 1980.
* ''Le temps d'y penser encore'' Jean-Claude Simoen, 1977, 274 p.
* ''Jusqu'au dernier jour'' Albin Michel, 1983, 280 p., ISBN 2-226-01920-0.
* ''Alger, capitale de la France en guerre, 1942-1944'', Universal, 1989.
=== Décorations ===
* [[Liste des grands-croix de la Légion d'honneur|Grand-croix de la Légion d'honneur]] en 1993,
* Six citations à la [[Croix de guerre 1939-1945|Croix de guerre]]
* Médaille de la résistance avec rosette
* Croix de Guerre Polonaise
* Croix du combattant volontaire
* Médaille des évadés
* Médaille du Soviet Suprême
* Croix du combattant volontaire de la résistance
* Grand Officier de l’ordre national du Bénin
* Médaille de la France libre
* Grand Cordon « Nicham Ephticar »
* Médaille de vermeil des collectivités locales
* Commandeur de la Santé Publique
* Chevalier des Palmes académiques
* Plaque du millénaire de la ville de Paris
== Bibliographie ==
* René Vérard, Jean Pierre-Bloch, ''Jean Pierre-Bloch : Un français du monde entier'', préface d'André Guillard, 253 p., Éditions Corsaire, 1997, ISBN 2-910475-02-6, [http://www.livropolis.com/index.php?isbn=02910475026 sur Livropolis.com, Éditions Corsaire]
== Liens externes ==
* Son témoignage au procès de Maurice Papon dans les [http://www.humanite.presse.fr/journal/1998-03-05/1998-03-05-411072 archives de l'''Humanité'']
* L'[http://www.licra.org/ddv/2005-09-09_licra_jeunes_n_5.pdf hommage de la LICRA]
* [http://www.erudit.org/revue/ms/2004/v20/n6-7/008693ar.pdf Les rues de Paris: « L'affaire Alexis Carrel »]
==Notes==
<references />
<!-- liens catégories -->
{{DEFAULTSORT:Pierre-Bloch, Jean}}
[[Catégorie:Personnalité de la SFIO]]
[[Catégorie:Personnalité du Parti social-démocrate (France)]]
[[Catégorie:Député de la Troisième République française]]
[[Catégorie:Député de la Quatrième République française]]
[[Catégorie:Ancien député de la Seine]]
[[Catégorie:Grand-croix de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Naissance en 1905]]
[[Catégorie:Naissance à Paris]]
[[Catégorie:Décès en 1999]]
[[Catégorie:Antisémitisme en France]]
[[Catégorie:Personnalité de la lutte contre le racisme]]
[[Catégorie:Special Operations Executive]]
[[Catégorie:Personnalité de la France libre]]
[[en:Jean Pierre-Bloch]]