Joseph Fiévée
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2008-07-20T20:49:49Z
DumZiBoT
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[[Image:Joseph Fiévée.jpg|thumb|right|Joseph Fiévée]]
'''Joseph Fiévée''', né le [[9 avril]] [[1767]] à [[Paris]] et mort le [[9 mai]] [[1839]] à Paris, est un [[journaliste]], [[écrivain]], [[Fonction publique française|haut fonctionnaire]] et agent secret [[France|français]].
== Biographie ==
Fils d'un restaurateur parisien et beau-frère de [[Charles Frédéric Perlet]], il devient [[Imprimerie|imprimeur]] sous la [[Révolution française|Révolution]], éditant notamment ''La Chronique de Paris'', important journal de l'époque où il fait ses débuts comme [[journaliste]].
Cela lui vaut d'être emprisonné sous la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]]. Membre du réseau royaliste de l'[[François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac|abbé de Montesquiou]], il doit se cacher sous le [[Directoire]]. Il rédige dans la clandestinité un roman sur les valeurs de l'époque et ses remous, ''La Dot de Suzette'', qui rencontre un grand succès littéraire en [[1798]]. Il s'adonne ensuite à la politique et se jette en [[1795]] dans une opposition périlleuse.
De [[1800]] à [[1803]], il est chroniqueur à la ''Gazette de France''. Écroué au [[Tour du Temple|Temple]] sur ordre de [[Joseph Fouché|Fouché]] et libéré sur intervention de [[Pierre-Louis Roederer|Roederer]] à la demande de [[Napoléon Ier|Bonaparte]], il devient l'agent secret de ce dernier, l'informant sur la situation politique du pays et sur celle de l'[[Angleterre]]. De [[1804]] à [[1807]], il est rédacteur en chef au ''[[Journal des débats]]'', qui devient ''Journal de l'Empire''. Anobli par l'empereur, il est nommé maître des requêtes au [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] en [[1810]], puis [[Préfet (France)|préfet]] de la [[Nièvre (département)|Nièvre]] de [[1813]] à [[1815]]. Il est fait chevalier de la [[Légion d'honneur]] en [[1812]].
Rallié à [[Louis XVIII de France|Louis XVIII]] pendant la [[Première Restauration]], il est révoqué pendant les [[Cent-Jours]].
Devenu un des penseurs du parti [[Ultra-royaliste|ultra]], collaborateur de ''La Quotidienne'' et du ''Conservateur'', il écrit dans le ''[[Journal des débats]]'' et contribue par l'habileté de sa polémique au succès de cette feuille.
Il évolue vers le [[libéralisme]] après [[1818]]. Défendant la [[liberté de la presse]], il est condamné à trois mois de prison à la [[Conciergerie]], où [[Casimir Pierre Perier|Casimir Périer]] lui rend visite. Il collabore au ''Temps'' en [[1829]] puis au ''National'' en [[1831]].
Fiévée s'est mué en modéré (peut-être même libéral) avec la publication de ''De l'Espagne et des conséquences de l’intervention de l’armée'' (1823). Beaucoup des ultras l'a condamné à cause de ses opinions contre la guerre. Quelques gens croient qu'il a changé sa partie parce qu'il était fâché à cause de son emprisonnement pour délits de la presse.
== Mœurs ==
Joseph Fiévée a vécu dans une relation [[Homosexualité|homosexuelle]] avec une liberté surprenante pour son temps, bien qu'un [[Jean-Jacques-Régis de Cambacérès|Cambacérès]], par exemple, se soit trouvé dans une situation similaire.
Il se marie en [[1790]], mais sa femme meurt en couches en lui laissant un enfant. Il vit ouvertement avec son ami [[Théodore Leclercq]], rencontré à la fin des années 1790, qui l'accompagne en toute occasion. Quand [[Napoléon Ier|Napoléon]] l'envoie en mission en Angleterre, il recueille son ami et son fils chez lui. Lorsqu'il est nommé préfet, il s'installe à [[Nevers]] avec son ami : [[Jean Tulard]] indique qu'il {{citation|transforme son ami en maîtresse de maison faisant les honneurs des salons de la préfecture pour le plus grand ébahissement de ses administrés}}. Les deux hommes sont reçus ensemble dans les salons de la Restauration.
Tous deux sont enterrés dans la même tombe au [[cimetière du Père-Lachaise]].
Dans le ''[[Trésor de la langue française informatisé|Trésor de la langue française]]'', au mot ''Ménage'', on peut lire : {{citation|Cohabitation de deux personnes, de même sexe, de sexe différent ou de même famille. Faire ménage commun avec qqn ; tenir ménage avec qqn. Toute la société s'est mise à parler du ménage masculin de Fiévée et de Th. Leclercq. On a beaucoup jasé sur ce sujet (Delécluze, ''Journal'', 1826, p. 343).}}
=== Citations ===
* Interrogé par [[Jean-Pierre de Montalivet|Montalivet]] sur les rumeurs qui circulent, il lui répond dans un courrier : {{citation|Sur ces bruits, je serai toujours mal instruit parce que je suis fort peu causeur, excepté dans mon intimité, et que je n'en ai point ici et ne suis point désireux d'en avoir. Peut-être même est-ce par la facilité que je trouve à vivre sans aucune sujétion de société que ma fonction me plaît tant. Je ne vois personne ou je vois cent personnes à la fois, et comme j'ai toute ma vie eu un souverain mépris pour les propos et un dégoût insurmontable pour les bavards, il m'est impossible de connaître tous ces bruits.}}
* {{citation|Quand on a un vice, il faut savoir le porter.}}
* [[Stendhal]] note de lui : {{citation|On dit qu'il a été fait maître des requêtes parce qu'il avait tenu une espèce de contre-police.}}
== Publications ==
;Romans
*''La Dot de Suzette'' (1798) [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37289312 Texte en ligne]
*''Frédéric'' (1799) [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF30434994 Texte en ligne]
;Correspondance
*''Lettres sur l'Angleterre'' (1803)
*''Correspondance politique et administrative'' (15 volumes, 1816)
* ''Lettres sur le projet d'organisation municipale'', présentées à la [[Chambre des députés (France)|Chambre des députés]] le 21 février 1821 (1821)
*''Correspondances et relations de J. Fiévée avec Bonaparte de 1802 à 1813'' (3 volumes, 1836)
*''Correspondance de J. Fiévée et de François Ferrier'' (1803-1837)
;Essais
*''De la religion considérée dans ses rapports avec le but de toute législation'' (1795)
*''Du dix-huit brumaire opposé au système de la Terreur]'' (1802) [http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37227142 Texte en ligne]
*''Réflexions sur la philosophie du XVIII{{e}} siècle'' (1802)
*''Conseils à Napoléon'' (1802-1803)
*''Des opinions et des intérêts pendant la Révolution'' (1809)
*''Histoire de la session de 1815'' (1816)
*''Histoire de la session de 1816'' (1817)
*''Histoire de la session de 1817'' (1818)
*''Rélexion sur la noblesse de nos jours'' (1818)
*''Examen des discussions relatives à la loi des élections pendant la session de 1819'', (1820)
*''Histoire de la session de 1820'' (1821)
*''Ce que tout le monde pense, ce que personne ne dit'' (1821)
*''De l'Espagne et des conséquences de l'intervention armée'' (1823)
*''Causes et conséquences du mois de juillet 1830'' (1830)
;Nouvelles
*''Le Divorce, le Faux Révolutionnaire et l'Héroïsme des femmes'' (1802)
;Théâtre
*''La Maison à vendre'' (1789)
*''Le Badinage dangereux'' (1789)
*''Les Rigueurs du cloître'' (1790)
;Œuvres complètes
* Ses ''Œuvres'' ont été publiées par [[Jules Janin]], [[1842]].
== Bibliographie ==
* Auguste Cavalier, ''Fiévée, correspondant intime de Napoléon I{{er}} (1767–1839)'', 1902
* [[Guy Thuillier]], ''Témoins de l'administration. Joseph Fiévée et l'administration impériale'', Berger-Levrault, 1967
* [[Jean Tulard]], ''Joseph Fiévée, conseiller secret de Napoléon'', [[Fayard (édition)|Fayard]] Les Inconnus de l'histoire, Paris, 1985
* Jeremy D. Popkin, ''Joseph Fiévée, imprimeur, écrivain, journaliste. Une carrière dans le monde du livre pendant la Révolution'', 1988
* [[Jean-Clément Martin]], ''Conservatisme, journalisme, et opinion publique sous la Restauration. Le paradoxe du succès de Joseph Fiévée'', [[Presses universitaires de Rennes]], Rennes, 2001
==Source partielle==
{{Bouillet note}}
{{Portail|France au XIXe siècle|littérature|Révolution française|politique|LGBT}}
{{DEFAULTSORT:Fievee, Joseph}}
[[Catégorie:Écrivain français du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Journaliste français du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Homosexualité dans la littérature]]
[[Catégorie:Homosexualité dans l'histoire]]
[[Catégorie:Naissance en 1767]]
[[Catégorie:Décès en 1839]]
[[en:Joseph Fiévée]]