<page> <title>Judéo-christianisme</title> <id>1075315</id> <revision> <id>31133848</id> <timestamp>2008-06-29T18:37:00Z</timestamp> <contributor> <username>Badmood</username> <id>4507</id> </contributor> <minor /> <comment>url externe --> url interne</comment> <text xml:space="preserve">{{recycler}} Le terme '''judéo-chrétiens''' a plusieurs sens : *Il désigne en premier lieu les premiers [[christianisme|chrétiens]], et plus spécifiquement ceux d'origine juive qui continuaient à observer les prescriptions de la loi mosaïque ([[circoncision]], interdits alimentaires, observance du [[sabbat chrétien|sabbat]], fête de [[Pessah]]) après leur conversion au christianisme. Ils furent surnommés les ''[[judaïsant]]s'', un terme repris ensuite pour qualifier péjorativement les [[marrane]]s retournés au judaïsme. *{{ref nec|Mais il fut en réalité créé et popularisé par [[Karl Marx]] qui s'en sert pour discréditer la civilisation [[époque victorienne|victorienne]] de son temps}}. ==Historique== [[Jacques le Juste]], le « frère »<ref>Sur la question des frères de Jésus, voir l'article [[Proches de Jésus]], mais aussi ''Jacques, le frère du Seigneur'' de Pierre André Bernheim, chez Noesis.</ref> de [[Jésus de Nazareth|Jésus]] cité dans le ''[[Nouveau Testament]]'' et les ''[[Antiquités judaïques]]'' de [[Flavius Josèphe]] (''Ant. jud.'', XX, 197-203), a été le plus important représentant du '''judéo-christianisme''' aux temps apostoliques<ref>André Lemaire, ''Jacques et les chrétiens de Jérusalem'' in ''Les premiers temps de l'Église'', Folio histoire, Gallimard, 2004.</ref> bien qu'il admît que les [[paganisme|païens]] convertis n'étaient pas tenus de se soumettre aux mêmes impératifs que les Juifs : : « Je suis donc d'avis de ne pas accumuler les obstacles devant ceux des païens qui se tournent vers Dieu. Écrivons-leur simplement de s'abstenir des souillures de l'idolâtrie, de l'immoralité, de la viande étouffée et du sang. Depuis des générations en effet, Moïse dispose de prédicateurs dans chaque ville, puisqu'on le lit tous les sabbats dans les synagogues<ref>Actes des Apôtres 15:19 (trad. oeucuménique de la Bible).</ref>. » À la mort de Jacques en [[62]], rapportée par [[Flavius Josèphe]] (''Ant. Jud.'', XX, 200), l'[[Église de Jérusalem]] dont il était le chef aurait été dirigée par [[Siméon Ier de Jérusalem|Siméon]] qui était lui aussi un « [[Proches de Jésus|frère de Jésus]] » - un cousin, selon [[Eusèbe de Césarée]] (''Histoire ecclésiastique'', 2, 23 ; 3, 11, 32). Dans la période qui a précédé la [[Guerre des Juifs|guerre juive]] de [[66]]-[[70]], la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem s'est réfugiée à [[Pella]] en [[Transjordanie]] (''Hist. eccl.'' 1, 5), puis s'est dispersée. « Son histoire ultérieure est obscure » <ref>[[Marcel Simon]], ''La civilisation de l'Antiquité et le christianisme'', Arthaud, 1972.</ref>. Comme le souligne [[Marie-Françoise Baslez]] : « Bien que des traditions locales subsistent qui affirment le maintien d'une communauté judéo-chrétienne jusqu'à la seconde révolte juive menée par [[Bar Kochba]], en [[135]], Jérusalem a cessé d'être un des centres de gravité du christianisme<ref>[[Marie-Françoise Baslez]], ''Bible et histoire'', Folio histoire, Gallimard, 1998</ref>. » Le judéo-christianisme s'est cependant maintenu dans divers groupes que l'on nomme [[nazaréens]] et [[ébionites]]<ref>Cf. [[Unitarisme (théologie)|Unitarisme]]</ref>, qui se distinguent du courant chrétien majoritaire. La source principale à leur sujet est le ''Panarion'' d'[[Épiphane de Salamine]] qui a tendance à les confondre entre eux mais rapporte qu'ils observent « la loi, la circoncision, le sabbat et le reste<ref>Simon Mimouni, ''L'Église, le Temple et la synagogue'' in ''Les premiers temps de l'Église'', Folio histoire, Gallimard, 2004.</ref>. » En témoignent aussi certains [[apocryphes]] (''Évangile des Nazaréens'', ''Évangile des Ébionites'', ''Évangile des Hébreux'') dont il ne reste que des fragments<ref>''Dictionnaire encyclopédique de la Bible'', Brepols, 2003</ref>. Selon [[Édouard-Marie Gallez]]<ref>[[Édouard Marie Gallez]], ''Le Messie et son prophète'', 2 vol., Éditions de Paris, 2005.</ref>, de nombreux passages du ''[[Coran]]'' montrent le lien entre ces courants orientaux et l'[[islam]] de [[Mahomet]] au {{s|VI|e}}. Dire que les chrétiens des deux premiers siècles étaient aux marges du [[christianisme orthodoxe]] serait pourtant réducteur car une [[orthodoxie]] ne se met en place dans le christianisme qu'à compter du {{s-|IV|e}}<ref>Walter Bauer, ''Heresy & Orthodoxy'', 1932 et ''Histoire du christianisme'', chez [[Albin Michel]], sous la direction de Alain Corbin, 2007.</ref>. Les Pères apostoliques, et en particulier les hérésiologues, condamneront ultérieurement cette communauté à un moment où une figure de « Christ » se sera constituée. On lit par exemple dans la [[Lettre aux Magnésiens]] d'[[Ignace d'Antioche]] : « Il est absurde de parler de Jésus-Christ et de judaïser. Car ce n'est pas le christianisme qui a cru au judaïsme, mais le judaïsme au christianisme, en qui s'est réunie toute langue qui croit en Dieu.» ([[Lettre aux Magnésiens]], X,3<ref>''Les Pères apostoliques, texte intégral'', éd. du Cerf, coll. Sagesses chrétiennes, p. 174 [http://bibliotheque.editionsducerf.fr/par%20page/5524/TM.htm# consultable en ligne].</ref>) ==Notes et références== <references/> == Bibliographie == * Simon-Claude Mimouni, ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Albin Michel, "Présences du judaïsme", 2004 * Simon-Claude Mimouni, ''Le Judéo-christianisme ancien'' Essais historiques, Préface par André Caquot, Cerf, 1998 *''Dictionnaire encyclopédique de la Bible'', Brepols, 2003. *''Les premiers temps de l'Église'', collectif, Folio histoire, Gallimard, 2004. *[[Marie-Françoise Baslez]], ''Bible et histoire'', Folio histoire, Gallimard, 1998. *[[Edouard-Marie Gallez]], ''Le Messie et son prophète'', 2 vol., éditions de Paris, 2005. *[[Marcel Simon]], ''La Civilisation de l'Antiquité et le christianisme'', Arthaud, 1972. *[[Marcel Simon]] et André Benoît, ''Le Judaïsme et le christianisme antique, d'Antiochus Épiphane à Constantin'', PUF, 1998. *Robert Eisenman, ''The Dead sea scrolls and the first christians'', 1996. ==Articles connexes== * [[origines du christianisme]] * [[Synagogue]] * [[Concile de Jérusalem]] * [[Judéo-nazaréisme]] * [[Minim]] == Wikisource== * [[s:Histoire des Juifs, Troisième période, I - Chapitre II - L’activité à l’intérieur|Histoire des Juifs]], [[Heinrich Graetz]] ==Liens externes== * {{en}} [http://www.earlychristianwritings.com/apocrypha.html Apocrypha]. Apocryphes néo-testamentaires. [[Catégorie:Christianisme]] [[Catégorie:Thèmes judéo-chrétiens]] [[en:Judeo-Christian]] [[ia:Judeo-christian]] [[th:จูเดโà¸-คริสเตียน]]</text> </revision> </page>