Jules Isaac 688341 31716450 2008-07-19T21:43:12Z Zerged 224403 /* Les Amitiés judéo-chrétiennes */ '''Jules Isaac''' ([[1877]] - [[1963]]) est un [[historien]] [[France|français]] auteur de célèbres manuels d'[[histoire]] et pionnier des Amitiés judéo-chrétiennes. Il naît à [[Rennes]] le [[18 novembre]] [[1877]], où réside alors son père, [[militaire]] de carrière, [[juif]] [[Alsace|alsacien]] ayant opté pour la France en [[1871]]. Il perd à treize ans ses deux parents à quelques mois d’intervalle, et devient interne au [[lycée Lakanal]] à [[Sceaux (Hauts-de-Seine)|Sceaux]]. A l'âge de vingt ans, il fait la connaissance de [[Charles Péguy]] ; c'est le début d'une longue amitié, marquée en particulier par la création des [[Cahiers de la Quinzaine]]. Avec Péguy, Isaac s'engage dans le camp [[Affaire Dreyfus|dreyfusard]]. == Professeur, auteur et militant == Il est reçu à l'[[Agrégation en France|agrégation]] d'histoire, en [[1902]], année de son mariage avec Laure Ettinghausen. Il enseigne à [[Nice]], puis à [[Sens (Yonne)|Sens]]. Il est introduit par [[Ernest Lavisse]] chez [[Hachette Livre|Hachette]], qui publie la collection de manuels d'histoire d'[[Albert Malet (historien)|Albert Malet]]. Isaac est d'abord chargé de rédiger des aide-mémoire pour le [[Baccalauréat (France)|baccalauréat]]. Nommé professeur au [[lycée Louis-le-Grand]], puis au [[lycée Saint-Louis]], il étend sa collaboration à des manuels pour l'enseignement primaire supérieur également issus de la collection Malet. Albert Malet meurt au front en [[1915]], et Jules Isaac rédige seul la nouvelle mouture imposée par de nouveaux programmes. Mais le nom de Malet reste associé au nom de la collection. Membre de la [[Ligue des droits de l'homme]] et du citoyen, puis du [[Comité de vigilance des intellectuels antifascistes]], Jules Isaac s'engage en faveur d'une meilleure compréhension entre [[Français]] et [[Allemand]]s, et milite en particulier pour une révision des manuels scolaires. En [[1936]], il est nommé inspecteur général de l'Instruction publique. Fin [[1940]], il est révoqué par le gouvernement de [[Régime de Vichy|Vichy]], en vertu du ''statut'' discriminatoire des Juifs. {{Citation|Il n'était pas admissible, déclarera l'académicien [[Abel Bonnard]] à ''[[Gringoire]]'' le 13 novembre 1942, que l'histoire de France soit enseignée aux jeunes Français par un Isaac.}}<ref>Cité par Michel Winock, ''La France et les Juifs'', Seuil, Collection Histoire, p. 221.</ref> Sa femme et sa fille sont arrêtées à Riom le [[7 octobre]] [[1943]], puis déportées et assassinées à [[Auschwitz]].<ref>Cf. A. Kaspi, ''Jules Isaac ou la Passion de la Vérité'', Plon, 2002.</ref> Son fils, arrêté lui aussi, réussit à s'échapper d'un camp en [[Allemagne]]. En [[1945]], Jules Isaac est rétabli dans ses droits comme inspecteur général honoraire. == Les Amitiés judéo-chrétiennes == Jules Isaac consacre alors une grande partie de ses efforts à la recherche des causes de l'[[antisémitisme]]. Il publie ''Jésus et Israël'', rédigé pendant la guerre, puis inspire la Charte de [[Seelisberg]]. Cofondateur, avec entre autre [[Edmond Fleg]], et actif animateur des Amitiés judéo-chrétiennes en [[1947]], il s'emploie à combattre en particulier les racines chrétiennes du mal, qui lui paraissent déterminantes {{Référence nécessaire}}. Son idée essentielle est de mettre en valeur les racines profondément juives du [[christianisme primitif]]. En [[1949]], il intervient auprès du [[pape]] [[Pie XII]] pour que l'on révise la prière du [[Vendredi saint]], qui comportait des mentions jugées offensantes pour les [[Juif]]s (voir l'article [[Oremus et pro perfidis judaeis]]). Ce sera fait en 1959 par [[Jean XXIII]], avant même que le [[concile Vatican II]] ne soit convoqué. Ce geste fut le point de départ d'une amitié avec Jean XXIII qui eut de l'influence dans la rédaction de la déclaration sur les religions non-chrétiennes ''[[Nostra Aetate]]'', approuvée en 1965 par le concile Vatican II. {{Citation|Le 6 janvier 1956, à l'hôtel Lutetia, là où quelques années auparavant les survivants des camps d'extermination achevaient leur sinistre voyage, où les familles guettaient la moindre nouvelle des déportés, le [[Mrap#1949-1977 : Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix|Mouvement contre l'antisémitisme, le racisme et pour la paix]] (MRAP) décerne à Jules Isaac le prix de la fraternité. (...) Le MRAP reconnait ainsi le grand retentissement de ''Jésus et Israël'' et de ''Genèse de l'antisémitimisme''.}}<ref>{{Harvsp|André Kaspi|2002|p=239-241}}</ref> Il s'éteint à Aix-en-Provence en [[1963]]. ==Oeuvres principales== *''[[Jésus et Israël]]'', [[1948]]. *''Genèse de l'antisémitisme'', [[1956]]. *''[[L'Enseignement du mépris]]'', [[1962]]. == Notes == <references /> ==Bibliographie== * Soixante-dix-neuf lettres de Jules Isaac à [[F. Lovsky]]. ''Revue Sens'' n°240, 1999 7/8/9. * Correspondance de Jules Isaac avec [[Jacques Martin]] “Justes des Nations”. ''Revue Sens'' n°260, 2001 7/8. * Quarante-cinq lettres de Jules Isaac à [[Claire Huchet-Bishop]]. ''Revue Sens'' n°270, 2002 7/8. * Vingt-quatre lettres de Jules Isaac à [[Paul Démann]]. ''Revue Sens'' n°280, 2003 7/8. * Autour de “[[Jésus et Israël]] ” : Jules Isaac, [[Henri Irénée Marrou]], [[Jacques Madaule]]. ''Revue Sens'' n°303, 2005 12. * [[André Kaspi]] : ''Jules Isaac ou la passion de la vérité'' (Plon 2002). == Liens externes == * [http://www.judaicultures.info/Jules-Isaac-1877-1963.html Jules Isaac (1877-1963)] par [[Lazare Landau]], l’Arche N° 81 octobre 1963. * [http://judaisme.sdv.fr/perso/jisaac/jisaac.htm Biographie de Jules Isaac] * [http://judaisme.sdv.fr/perso/jisaac/chouraq.htm Hommage à Jules Isaac] Conférence d'[[André Chouraqui]] * [http://ww3.ac-creteil.fr/hgc/spip/Jules-Isaac-et-l-enseignement-de-l Jules Isaac et l’enseignement de l’histoire] {{DEFAULTSORT:Isaac, Jules}} [[Catégorie:Historien français]] [[Catégorie:Naissance en 1877]] [[Catégorie:Décès en 1963]] [[de:Jules Isaac]] [[en:Jules Isaac]]