Julien Gracq
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2008-07-14T19:53:56Z
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{{Voir homonymes|Gracq}}
{{Voir homophones|Gracques}}
{{Infobox Écrivain
| nom = Julien Gracq
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| naissance = {{date|27|juillet|1910}} à [[Saint-Florent-le-Vieil]]
| décès = {{date|22|décembre|2007}} à [[Angers]]
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| Nationalité ={{FRA-d}} [[France|Française]]
| langue = [[français]]
| genre = roman
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| oeuvres principales = ''[[Le Rivage des Syrtes]]'', ''[[Un balcon en forêt]]'', etc.
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| éditeurs = [[José Corti]], [[Gallimard]] ([[Bibliothèque de la Pléiade|Pléiade]])
| récompenses = [[prix Goncourt]] [[1951 en littérature|1951]] (refusé) pour ''[[Le Rivage des Syrtes]]''
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'''Julien Gracq''' (de son vrai nom '''Louis Poirier''') est un [[écrivain]] [[France|français]], né le {{date|27|juillet|1910}} à [[Saint-Florent-le-Vieil]] et mort le {{date|22|décembre|2007}} à [[Angers]].
Il s'est révélé être un auteur discret, estimant que l'écrivain doit disparaître derrière son œuvre. Inspirée par le [[romantisme]] [[Allemagne|allemand]] et le [[surréalisme]], l'œuvre de Julien Gracq mêle l'insolite et le symbolisme fantastique. De son vivant, il a été publié dans la [[Bibliothèque de la Pléiade|collection de la Pléiade]] ([[Gallimard]]) et mis au programme de l’[[Agrégation en France|agrégation]] de Lettres (session 2008). Il a été traduit en vingt-six langues<ref>Georges Cesbron, « Le Fonds Julien Gracq de la Bibliothèque Universitaire d'Angers » in ''Revue 303'', n°93, novembre 2006, p. 244.</ref>.
Professeur agrégé d'[[histoire]] et de [[géographie]] dans le secondaire, il a exercé ce métier jusqu'à sa retraite en 1970.
==Biographie==
Il fait ses études au [[Lycée Georges-Clemenceau (Nantes)|Lycée Georges-Clemenceau]] à [[Nantes]] puis au [[Lycée Henri-IV]] à [[Paris]], à l'[[École normale supérieure (Ulm)|École normale supérieure]] (promotion [[1930]]) et à l'[[École libre des sciences politiques]]. Choisissant d'étudier la géographie, il est élève d'[[Emmanuel de Martonne]] et d'[[Albert Demangeon]]<ref>Julien Gracq, « Carnets du grand chemin », José Corti, 1992, p. 148-150 </ref> ; il est reçu à l'[[Professeur agrégé (France)|agrégation]] d'histoire et géographie en [[1934]]. Durant sa carrière de professeur, il est successivement en poste aux lycées de [[Quimper]], ville où il anime le cercle d'[[échecs]], [[Nantes]], et [[Amiens]]. Entre 1942 et 1946, il est en poste à l'[[Université de Caen Basse-Normandie|Université de Caen]], années dont il tirera ''Carnets du grand chemin'' en 1992<ref>Xavier Alexandre, « Julien Gracq, le prof de géographie à Caen », ''Ouest-France'', 28 décembre 2007</ref>. Nommé au lycée Claude-Bernard de [[Paris]] en [[1947]] – où il aura comme élèves [[Jean-René Huguenin]] et [[Renaud Matignon]], puis l'écrivain Jean-Paul Goux – il enseigne l'histoire et la géographie jusqu'à son départ en retraite en [[1970]].
Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], il est mobilisé dans l'infanterie. Fait prisonnier en juin 1940, il est rapatrié d'Allemagne à titre sanitaire.
Après le refus de [[Gallimard]], il publie sa première œuvre, ''Au château d'Argol'', chez l'éditeur [[José Corti]] qui publiera également ses autres oeuvres. [[André Breton]] remarque le roman et à sa suite, la critique littéraire. Gracq reste fidèle à la personne de Breton, sans jamais appartenir au mouvement surréaliste. Il écrit d'ailleurs un essai intitulé ''André Breton, quelques aspects de l'écrivain'' en [[1948]].
La découverte en [[1943]] de ''[[Sur les falaises de marbre]]'', le roman emblématique d'[[Ernst Jünger]], est pour Gracq une révélation. Des similitudes stylistiques et thématiques se retrouvent dans les deux œuvres<ref>Patrick Marot, « Figures de la lecture dans trois romans des années de guerre : ''Sur les falaises de marbre'', ''Le Désert des Tartares'' et ''Le Rivage des Syrtes'' » dans ''Voix d'Ouest en Europe, souffles d'Europe en Ouest'', colloque d'Angers 1992, Presses Universitaires d'Angers, 1993.</ref> et les deux hommes entrent en relation. Jünger note dans son journal à la date du {{date|2|avril|1980}} en évoquant des personnes venues pour fêter son quatre-vingt-cinquième anniversaire : « Avec mes amis parisiens, Julien Gracq était venu : c'est lui qui, après la mort de mon cher [[Marcel Jouhandeau]], écrit la meilleure prose française<ref>Ernst Jünger, ''Soixante-dix s'efface II'', Gallimard, 1985, p. 542.</ref>. »
Après avoir publié en [[1950 en littérature|1950]] dans la revue ''Empédocle'' un [[pamphlet]], « La Littérature à l'estomac », sur la situation de la littérature et sur les [[prix littéraire]]s, Gracq refuse [[1951 en littérature|l'année suivante]] le [[prix Goncourt]] pour ''[[Le Rivage des Syrtes]]'', ce qui provoque une polémique médiatique.
Il publie en [[1958 en littérature|1958]] ''[[Un balcon en forêt]]'', un roman qui prend appui sur son expérience de soldat dans les [[Ardennes (département)|Ardennes]] au début de la Seconde Guerre mondiale et qui renouvelle le thème de la naissance de l'amour dans le contexte ambigu et tragique de la « [[Drôle de guerre]] ». Touché par le caractère étrange du personnage féminin Mona et de la situation amoureuse, le metteur en scène [[Michel Mitrani]] en tire en [[1979]] une adaptation cinématographique qui conserve le même titre.
À partir des [[années 1960]], il publie plusieurs textes de [[critique littéraire]] (''Préférences'', ''Lettrines I'', ''Lettrines II'', ''En lisant en écrivant'').
Se tenant à l'écart de la vie mondaine parisienne et des médias, il reste fidèle à son éditeur José Corti – il n'a changé d'éditeur qu'à l'occasion de la publication de ses œuvres complètes chez Gallimard dans la Pléiade – en continuant à publier, en particulier des notes de lectures tirées de nombreux « cahiers » qu'il intitule ''Lettrines'', ou encore des récits de voyage ou de promenades, comme ''Autour des sept collines'' pour [[Rome]] en [[1988 en littérature|1988]] et ''Carnets du grand chemin'' en [[1992 en littérature|1992]]. Sa manière d'écrire, en particulier sa capacité à décrire les paysages, et sa formation de géomorphologue en font une référence pour de nombreux géographes.
[[Image:Stflorentlevieil.jpg|thumb|right|150px|Saint-Florent-le-Vieil]]
Il vit retiré dans son village natal de l'[[Anjou]], avec sa sœur aînée, dans la maison de famille de Saint-Florent-le-Vieil, le long de la vallée de la Loire.<br/> Il meurt, des conséquences d'un malaise à l'âge de 97 ans, en décembre 2007, après avoir signé 19 ouvrages qui ont fait de lui une figure majeure de la littérature contemporaine.
== Œuvres ==
* ''[[Au château d'Argol]]'', roman ([[1938 en littérature|1938]])
* ''[[Un beau ténébreux]]'', roman ([[1945 en littérature|1945]])
* ''[[Liberté grande]]'', poèmes ([[1946 en littérature|1946]])
* ''[[André Breton, quelques aspects de l'écrivain]]'', essai ([[1948 en littérature|1948]])
* ''[[Le Roi pêcheur (Gracq)|Le Roi pêcheur]]'', théâtre ([[1948 en littérature|1948]])
* ''[[La Littérature à l'estomac]]'', pamphlet ([[1950 en littérature|1950]])
* ''[[Le Rivage des Syrtes]]'', roman ([[1951 en littérature|1951]]) : [[prix Goncourt]], refusé par l'auteur.
* ''Prose pour l'étrangère'', tiré à 63 exemplaires, HC ([[1952 en littérature|1952]])
* ''[[Un balcon en forêt]]'', roman ([[1958 en littérature|1958]])
* ''[[Préférences (Gracq)|Préférences]]'', essais ([[1961 en littérature|1961]]) : reprend ''La Littérature à l'estomac''
* ''[[Lettrines (Gracq)|Lettrines I]]'', « cahiers » ([[1967 en littérature|1967]])
* ''[[La Presqu'île (Gracq)|La Presqu'île]]'', nouvelles ([[1970 en littérature|1970]])
* ''[[Lettrines (Gracq)|Lettrines II]]'', « cahiers » ([[1974 en littérature|1974]])
* ''[[Les Eaux étroites]]'', récit ([[1976 en littérature|1976]])
* ''[[En lisant, en écrivant]]'', « cahiers » ([[1980 en littérature|1980]])
* ''[[La Forme d'une ville]]'', essai ([[1985 en littérature|1985]])
* ''[[Autour des sept collines]]'', « cahiers » ([[1988 en littérature|1988]])
* ''[[Carnets du grand chemin]]'', « cahiers » ([[1992 en littérature|1992]])
* ''[[Entretiens (Gracq)|Entretiens]]'', volume d'entretiens ([[2002 en littérature|2002]])
Ses ''Œuvres complètes'' (jusqu'en 1992) ont été éditées en 2 volumes dans la [[Bibliothèque de la Pléiade]] en 1989 et 1995.
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
==== Ouvrages ====
* [[Jean-François Marquet]], ''Gracq, la blessure du contingent'', dans ''Miroirs de l'identité'', Hermann, 1996.
* [[Jean Pelletier]], ''Julien Gracq, vérités et légendes'', Éditions du Chêne, 2001, 171 pages.
* Hubert Haddad, ''Julien Gracq. La Forme d'une vie'', Éditions Zulma, 2004.
* Farid Laroussi, ''Écritures du sujet : Michaux, Jabès, Gracq, Tournier'', Éditions Sils Maria, 2006, 184 pages.
* Jean-Louis Leutrat, ''Julien Gracq'', Seuil, coll. « Les contemporains », 1991, 288 pages, {{ISBN|202010699X}}
* Bernard Vouilloux, ''Julien Gracq. La Littérature habitable'', Éditions Hermann, 2007.
==== Revues ====
* Revue ''303'', n° 93, novembre 2006. Numéro entièrement consacré à l'écrivain.
* « Dossier sur Gracq », ''Le Magazine littéraire'', n° 465, juin 2007.
===Liens externes===
{{Wikiquote}}
* [http://bu.univ-angers.fr/index.php?S_file=archives/fiche.php&ref_archive=6 Le fonds Julien Gracq de la bibliothèque universitaire d'Angers]
* [http://www.jose-corti.fr/auteursfrancais/presentation-gracq.html Julien Gracq présenté sur le site de son éditeur José Corti]
* [http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/04/25_avril_1949ju.html 25 avril 1949/Julien Gracq au Théâtre Montparnasse]
* [http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/12/3_dcembre_1951j.html 3 décembre 1951/Julien Gracq refuse le Prix Goncourt]
===Notes et références===
{{Références | colonnes = 1}}
{{Portail littérature}}
{{DEFAULTSORT:Gracq, Julien}}
[[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Ancien élève de l'Institut d'études politiques de Paris]]
[[Catégorie:Normalien]]
[[Catégorie:Nom de plume]]
[[Catégorie:Naissance en 1910]]
[[Catégorie:Décès en 2007]]
[[br:Julien Gracq]]
[[de:Julien Gracq]]
[[en:Julien Gracq]]
[[eo:Julien Gracq]]
[[es:Julien Gracq]]
[[fi:Julien Gracq]]
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[[zh:朱利安·格拉克]]