Kinétoscope
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2008-07-07T13:00:26Z
Maloq
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/* Le kinétoscope */
{{Autre4|un [[Projection cinématographique|projecteur]] du [[précinéma]]|les autres acceptions|kinéscope|Kinétoscope (film){{!}}kinétoscope}}
{{Infobox Projecteur
| couleur = projecteur
| nom = Kinétoscope
| image = Kinetoscope.jpg
| imagesize = 180px
| caption = Vue de l'intérieur du Kinétoscope, par [[Thomas Edison]]
| date de création = [[1888]] ({{XIXe siècle}})
| lieu de création = [[Orange (New Jersey)|Orange]] ([[États-Unis]])
| date d'arrêt = [[années 1910]]
| société mère = [[Edison Studios|Studios d'Edison]]
| nom commercial = ''Kinetoscope [[peep show]] machine''
| secteur concerné = [[Cinéma]]
| créateur(s) = [[Thomas Edison]] et [[William K.L. Dickson]]
| format = 1:33.1
| nb brevets = 10<ref name="Quid">{{fr}} Quid, cinéma, « [http://www.quid.fr/2007/Cinema/Etats_Unis/3?refnum=3594600 Grands réalisateurs] », consulté le 9 décembre 2007</ref>
| date brevets = [[2 décembre]] [[1892]]<ref name="Quid"/>
| principaux films =
| commons = Category:Kinetoscope
| homepage =
}}
Le '''kinétoscope''' (vendu sous le nom commercial ''kinetoscope [[peep show]] machine''<ref>{{en}} Who's Who of Victorians Cinema, « [http://www.victorian-cinema.net/machines.htm Inventions, voir le kinétoscope] », consulté le 20 novembre 2007</ref>) est l'un des premiers appareils de visualisation [[cinéma]]tographique. Bien qu'il ne soit pas un [[Projection cinématographique|projecteur]] — il a été conçu pour qu'une seule personne puisse visionner l'image par le biais d'une fenêtre — le kinétoscope fut le premier pas de ce qui allait devenir le standard de tous les appareils de projection avant l'avènement de la [[vidéo]].
Le kinétoscope fut imaginé par l'inventeur [[États-Unis|américain]] [[Thomas Edison]] en [[1888]], après l'[[Expositions universelles de Paris#Exposition universelle de 1878|Exposition universelle de Paris]] et sa rencontre avec [[Émile Reynaud]]. Il a ensuite été réalisé par son employé, [[William K.L. Dickson]], entre [[1889]] et [[1892]]. Parallèlement, il développa le '''[[#Kinétographe|kinétographe]]''', une [[caméra]] novatrice pour son époque.
En [[avril]] [[1894]], on assista à la première exposition cinématographique commerciale de l'histoire à [[New York]], où dix kinétoscopes furent utilisés. À l'origine du développement de l'industrie cinématographique américaine, le procédé allait avoir aussi un impact majeur en [[Europe]].
== Développement et histoire ==
=== Les prémices de la conception ===
[[Image:MonkeyshinesStrip.jpg|thumb|left|Morceau du ''[[Monkeyshines, No. 1|Monkeyshines]]'', film projeté grâce au kinétoscope]]
C'est après une rencontre avec [[Eadweard Muybridge]], l'un des pionniers de la [[photographie]], qui lui transmit quelques idées, et lui présenta ses premiers travaux, qu'[[Thomas Edison|Edison]] imagina un système cinématographique. Le [[25 février]] [[1888]], à [[Orange (New Jersey)|Orange]], dans le [[New Jersey]], Muybridge donna une conférence accompagnée d'une démonstration de son [[Zoopraxiscope]], un dispositif projetant une séquence d'images dessinées en bordure d'un disque de verre, produisant l'illusion du mouvement. Cette conférence fut suivie par Edison, son associé [[William K.L. Dickson]], et la plupart des [[photographe]]s de sa compagnie. Deux jours plus tard, [[Eadweard Muybridge|Muybridge]] et [[Thomas Edison|Edison]] se rencontrèrent dans son laboratoire de [[Orange (New Jersey)|West Orange]]. Après cette réunion, Muybridge lui proposa de se joindre à l'équipe du projet du [[phonographe]] — un système cinématographique combinant [[audiovisuel|son et image]]<ref>{{en}} Hendricks, page 11 à 12, ''Support of Muybridge's description'', [[New York World]], 3 juin 1888</ref>. Cette collaboration n'apporta pas les résultats escomptés, mais, en [[1888|octobre 1888]], Edison déposa une première demande au [[United States Patent and Trademark Office|bureau américain des brevets]], annonçant son intention de créer un dispositif qui {{guil|donnerait aux yeux, ce que le [[phonographe]] donnait aux oreilles}}. Ainsi, dès le début, Edison imaginait bien un système [[audiovisuel]] complet : {{guil|nous pourrons y voir une pièce jouée à l'[[Opéra (bâtiment)|opéra]] comme si nous y étions !<ref>Cité dans ''Robinson'' ([[1997]]), qui la date du [[17 octobre]] (page 23), ''Braun'' ([[1992]]) la rapporte au [[8 octobre]] (p. 188)</ref>}}. En [[1889|mars 1889]], une deuxième demande fut effectuée auprès du bureau, dans laquelle Edison baptisa par {{guil|kinétoscope}} ce nouvel [[appareil photographique]], d'après le [[grec ancien]] ''κίνησις'' (kinésis) et ''σκοπεϊν'' (skopein) qui signifient respectivement ''mouvement'', et ''observer''.
[[Thomas Edison|Edison]] chargea alors [[William K.L. Dickson|Dickson]] de donner vie au projet du kinétoscope. Alors qu'il devait s'attribuer tout le crédit de cette invention, les historiographes s'accordent pour dire que le titre de créateur ne peut que difficilement revenir à un seul homme :
{{citation bloc|Alors qu'Edison clame avoir conçu autant théoriquement qu'expérimentalement le kinétoscope, Dickson effectua pourtant l'essentiel des tâches de conception. Nombre de scientifiques actuels lui attribuent ainsi la plus grande part de cette réalisation. Le laboratoire d'Edison a travaillé collectivement et de nombreux assistants ont participé à la fabrication du kinétoscope, Edison, lui même, y participait, tout en supervisant le travail global<ref>{{en}} Library of Congress, « [http://memory.loc.gov/ammem/edhtml/edmvhist.html#O History of Edison Motion Pictures] », consulté le 11 novembre 2007</ref>.}}
La conception du kinétoscope par Dickson et son assistant principal, [[Charles Brown (inventeur)|Charles Brown]], passa par divers tâtonnements. L'idée originale d'Edison consistait en un enregistrement de photographies, d'une largeur de {{frac|1|32}}{{e}} [[Pouce (unité)|pouce]], directement sur un [[cylindre]] (aussi appelé {{guil|tambour}} photographique) d'un matériau opaque pour les images positives, ou en verre pour les images négatives, utilisant la technique dîte du [[collodion humide]]<ref>Braun ([[1992]]), page 188 et 404 n° 44.</ref>. Les images devaient être vues à travers un tube de type [[microscope]], tandis qu'un cylindre audio produisait un son synchrone. C'est lors de tests, effectués avec des images d'une largeur de {{frac|1|8}}{{e}} pouce, que la granulation du procédé au [[bromure d'argent]] montra ses limites.
{{clr}}
=== Découverte des feuilles de celluloïd et exposition universelle ===
En [[1889|juin 1889]], le laboratoire choisit alors de travailler avec des [[Celluloïd|feuilles de celluloïd]] fournies par [[John Carbutt]], qui s'enroulaient autour du [[cylindre]], fournissant une base de qualité supérieure pour l'enregistrement des images<ref>Roossel ([[1998]]), page 63-64; Braun ([[1992]]), page 189 et 404, n° 47; Robinson ([[1997]]) écrit : {{guil|lab ordered the Carbutt sheets on [[25 juin]], [[1889]], and that they were marketed in 20 x 50}}, page 27; Spehr ([[2000]]) a dit : {{guil|the lab received them on that date, they were "11 by 14" inches in size, sheets from another supplier, Allen & Rowell, arrived on the same date, and sheets from yet another source had been received in May}}, page 23, n° 22</ref>. Le premier [[cinéma|film]] réalisé pour le kinétoscope, et probablement le premier film de toute l'histoire des [[États-Unis]] réalisé sur un [[pellicule photographique|support souple]], pourrait avoir été tourné durant cette période (il existe un débat, irrésolu de nos jours, sur la date exacte du tournage : [[1889|juin 1889]], ou [[novembre]] [[1890]]) ; connu sous le nom de ''[[Monkeyshines, No. 1]]'', il décrit un employé de laboratoire parodiant, dans une attitude pince-sans-rire, une démonstration de capacités physiques. L'acteur n'est pas clairement identifié : si le film a été tourné en 1889, il s'agirait de [[John Ott]] ; en 1890, de [[G. Sacco Albanese]]<ref>{{en}} Kino Video, « [http://www.kino.com/edison/d1.html Edison : the invention of the Movies] », consulté le 14 novembre 2007</ref>{{,}}<ref>{{fr+en}} [[Internet Movie Database]], « [http://www.imdb.com/name/nm1362928/ Filmographie de G. Sacco Albanese] », consulté le 14 novembre 2007</ref>. Lors de la projection du film, [[Thomas Edison|Edison]] et [[William K.L. Dickson|Dickson]] ont tenté de synchroniser une [[bande son]], mais le résultat ne fut pas satisfaisant. Au même moment, [[William K.L. Dickson|William Dickson]] expérimentait un autre procédé sonore qui utilisait un [[disque phonographique|disque]]<ref>Dickson ([[1907]]), partie 2</ref>.
[[Image:EdisonExpo.jpg|thumb|right|[[Thomas Edison]] à l'[[Exposition universelle de Paris de 1889]]]]
Malgré l'échec des tests sur le son, le projet devint par la suite plus concret, surtout après le voyage en [[Europe]] d'[[Thomas Edison|Edison]], et sa visite de l'[[Exposition universelle de Paris de 1889|Exposition universelle de 1889]] à [[Paris]], lors de laquelle il présenta son procédé de kinétoscope le [[2 août|2]] ou le [[3 août]]<ref>Robinson ([[1997]]) décrit l'exposition le [[2 août]] (page 27), alors qu'Hendricks ([[1961]]) la décrit le [[3 août]] (page 48)</ref>. Son voyage prit un peu plus de deux mois durant lesquels il visita plusieurs pays, avec le photographe et scientifique, [[Étienne-Jules Marey]] (concepteur du [[fusil photographique]], en [[chronophotographie]], le premier [[caméra|appareil portatif cinématographique]] qui capturait {{NaU|12|images par seconde}})<ref>Baldwin ([[2001]]), page 208 à 209 : il décrit la rencontre de ces deux hommes durant le mois de septembre; Burns ([[1998]]), page 73, la décrit en août. Voir aussi Braun ([[1992]]), page 189</ref>.
=== Retour aux États-Unis ===
De retour aux [[États-Unis]], le [[2 novembre]], Edison déposa un autre [[brevet]] qui décrivait un kinétoscope ne reposant pas seulement sur une [[Pellicule photographique|pellicule souple]], mais également munie de perforations latérales permettant son entraînement par des [[Pignon (mécanique)|roues dentées]], afin d'obtenir une avance plus fluide et plus fiable<ref>Musser ([[1994]]), page 66; Spehr ([[2000]]), page 8</ref>. Le premier projecteur de film à employer ce système fut apparemment le ''[[Théâtre optique]]'', breveté par [[Émile Reynaud]] en [[1888]]. Son théâtre n'utilisait pas de pellicule photochimique, mais des images peintes sur de la [[gélatine]]<ref>Rossell ([[1998]]), page 21</ref>{{,}}<ref>{{en}} Stephen Herbert, « [http://www.victorian-cinema.net/reynaud.htm Biographie de Charles-Emile Reynaud] », Who's Who Victorian Cinema, consulté le 14 novembre 2007</ref>. C'est lors de l'Exposition Universelle, qu'Edison aurait aperçu ce Théâtre, mais aussi l'[[électrotachyscope]] de l'[[inventeur]] [[allemagne|allemand]], [[Ottomar Anschütz]]<ref>Braun ([[1992]]), page 189</ref>. Ce théâtre basé sur la projection d'images fut qualifié de {{guil|source d'inspiration}} pour l'élaboration du kinétoscope. Le kinétoscope était alors novateur : le procédé utilisait une source de lumière intermittente destinée à projeter pendant un bref instant l'image impressionnée sur un disque transparent, l'enchaînement des différentes images du disque créait, grâce à la [[persistance rétinienne]], l'impression de mouvement. C'est à la fin des [[années 1890]] que ce procédé fut intégré aux plans du kinétoscope<ref>Burns ([[1998]]) a dit : {{guil|in a patent dated 20 May 1889 Edison and Dickson used the same general arrangement [as Anschütz] of continuous movement and momentary light flashes in their viewing device, the kinetoscope}} (page 73)</ref>.
Un sujet de débat constant et historique est de savoir quand le laboratoire de [[Thomas Edison]] a commencé à travailler sur ce système de [[pellicule photographique]]. Selon [[William K.L. Dickson]], c'est durant l'été [[1889]] que les feuilles de [[celluloïd]] découpées, fournies par Carbutt, furent utilisées pour les différents prototypes du kinétoscope. C'est en août, plus précisément, alors qu'il assistait à une démonstration de pellicule souple par [[George Eastman]], qui lui en donna un échantillon, que Dickson expérimenta celles-ci avec le kinétoscope<ref>Spehr ([[2000]]), page 7 à 23 n° 21 à 22</ref>. Comme l'écrivait l'historienne [[Martha Braun]], le produit d'[[George Eastman|Eastman]] était suffisamment résistant, mince, et souple pour permettre son déplacement derrière la lentille de la caméra à une vitesse importante, sans que le tout ne se déchire<ref>Braun ([[1992]]), page 155</ref>.
=== Dépôt du brevet et kinétographe ===
[[Image:KinetographKayser2bis.jpg|thumb|left|[[Charles Kayser]], employé au laboratoire d'[[Thomas Edison|Edison]]]]
Certains chercheurs — et en particulier [[Gordon Hendricks]], dans ''The Edison Motion Picture Myth'' paru en [[1961]] — ont avancé l'hypothèse que le laboratoire avait commencé à travailler sur une machine utilisant une [[pellicule photographique|pellicule]] bien après les dates indiquées, mais, que, pour des raisons de [[brevet]] et de [[propriété intellectuelle]], [[Thomas Edison]] et [[William K.L. Dickson|William Dickson]] avaient antidaté leur découverte pour établir leur priorité vis-à-vis du [[United States Patent and Trademark Office|Bureau américain des brevets]]. L'[[histoire du cinéma|historien du cinéma]], David Robinson, a prétendu que les {{guil|expériences faites sur le cylindre semblaient avoir été menées à leur terme}} (c'est-à-dire jusqu'à fin [[1890]]) — alors qu'[[Thomas Edison|Edison]] était toujours en [[Europe]], mais correspondant régulièrement avec [[William K.L. Dickson|Dickson]] — période où le laboratoire avait misé sur l'innovation de [[George Eastman]], et ses pellicules souples<ref>Robinson ([[1997]]), page 29; Spehr ([[2000]]), page 7, 8, et 23, n° 24</ref>. Cependant, les travaux sur le kinétoscope furent irréguliers et interrompus à plusieurs reprises durant cette même année, d'ailleurs, aucune dépense n'avait été engagée les concernant entre mai et novembre<ref>Robinson ([[1997]]), page 28</ref>. Au début de [[1891]], toutefois, Dickson, son nouveau chef adjoint, [[William Heise]], et [[Charles Kayser]], employés au laboratoire, conçurent un système basé sur une pellicule souple. Le dispositif, dont les mécanismes sont agencés dans un coffre en bois, est composé d'une boucle de film de 19 mm ({{frac|3|4}} de pouce) passant dans un système de roues dentées. La pellicule n'était alors perforée que d'un seul côté, pour être entrainée par les [[Pignon (mécanique)|pignon]]s, eux-mêmes mus par un [[électricité|mécanisme électrique]]. Le spectateur pouvait voir le film à travers une fenêtre [[loupe]]<ref>Robinson ([[1997]]), page 31</ref>. Une lampe éclairait la [[pellicule photographique|pellicule]] par dessous, et ainsi la lumière arrivait au ''peephole''<ref>Trou fait dans la parois supérieure du kinétoscope pour permettre la visualisation des [[cinéma|films]]</ref>, composé d'une [[lentille optique]], qui recevait les images. Comme le décrit David Robinson, un [[obturateur]] rapide {{guil|permettait un flash de lumière très rapide à travers chaque image figée. Cette série rapide d'images figées, grâce à la persistance rétinienne, donnait une impression de mouvement.<ref>Robinson ([[1997]]), page 34</ref>}} Le [[laboratoire]] mit également au point une [[caméra]], le [[kinétographe]], capable d'enregistrer des films compatibles avec le kinétoscope. Pour permettre le mouvement intermittent de la [[pellicule photographique|pellicule]] dans la [[caméra]], lui permettant de s'arrêter assez longtemps devant l'objectif pour que chaque image soit suffisamment exposée tout en passant ensuite rapidement (environ {{frac|1|460}} de seconde) à l'enregistrement de l'image suivante, le [[Pignon (mécanique)|pignon]] entrainant la pellicule était mû par un mécanisme à [[Échappement (horlogerie)|échappement]]. C'est ce mécanisme rapide, dit de ''stop-and-go'', permettant la prise d'images qui sera à la base du développement du [[cinéma]] lors du siècle suivant<ref>Gosser ([[1977]]), page 206 à 207; Dickson ([[1907]]), partie 3</ref>.
=== Première démonstration, et avènement du kinétoscope ===
[[Image:ButterflyDancebis.jpg|thumb|right|Morceau de la pellicule du film ''[[Butterfly Dance]]'', avec [[Annabelle Moore|Annabelle Whitford Moore]]<ref>Il est à noter qu'il semble que plusieurs références aux films d'[[Annabelle Moore]] ne lui en attribuent que deux : ''[[Serpentine Dance]]'' et ''[[Butterfly Dance]]''. En fait, en [[1984]], à [[Londres]], lors de la conception du kinétoscope, Anabelle avait déjà tourné trois films pour Edison : ''[[Sun Dance|Anna Belle Sun dance]]'', ''[[Serpentine Dance|Anna Belle Serpentine Dance]]'', et ''[[Butterfly Dance|Anna Belle Butterfly Dance]]''. Plusieurs auteurs ont apparemment oublié la dernière. Voir Hendricks ([[1966]]), page 112, 135 et 136</ref>]]
C'est en présence de {{NaU|150|membres du ''National Federation of Women's Clubs''<ref>Fédération nationale des associations féminines</ref>}}, le [[20 mai]] [[1891]], que se déroula la première démonstration du kinétoscope, dans le laboratoire d'[[Thomas Edison|Edison]]. Le ''[[New York Sun]]'', un [[presse écrite|journal]] [[états-Unis|américain]], décrivit ce que ces femmes avaient pu voir dans cette {{guil|petite boîte en [[Pin (plante)|pin]]}} :
{{citation bloc|Sur la face supérieure de la boîte, se trouvait un trou, d'un pouce de diamètre environ. Et, alors qu'elles se penchaient pour regarder, elles virent l'image un homme. C'était une très belle image. Il s'inclina, tout en souriant et en agitant la main puis enleva son chapeau avec grâce et le plus grand naturel. Chaque mouvement était parfait…<ref>Cité de Robertson ([[2001]]), page 5</ref>}}
Le film, qui ne durait que quelques secondes, s'intitulait ''[[Dickson Greeting]]'' et l'homme n'était autre que [[William K.L. Dickson|Dickson]].
Le [[24 août]] de la même année, trois demandes de [[brevet]]s furent déposées : la première pour le {{guil|[[kinétographe]]}}, la seconde pour une autre [[caméra]], et la dernière pour un appareil qui permettait d'exposer des photographies d'objets en mouvement<ref>Edison ([[1891]]), premier tome, page 1; Edison ([[1891]]), deuxième tome, page 1; Hendricks ([[1961]]), page 130</ref>. C'est lors du tournage de ''Dickson Greeting'' que fut remarquée la première utilisation du [[kinétographe]], Edison a alors déclaré : {{guil|j'ai été capable de faire, avec cette simple [[caméra]], quarante-six clichés par seconde... mais, je n'avais jamais espéré atteindre cette performance, cette rapidité... alors que l'utilisation de caméras enregistrant trente images par seconde, et encore, était suffisant<ref>Edison ([[1891]]), tome 1, page 1</ref>}}. En effet, selon les archives de la [[Bibliothèque du Congrès]], basée sur les données d'une étude effectuée par l'historien Charles Musser, ''[[Dickson Greeting]]'' et deux autres films réalisés par le [[kinétographe]] en [[1891]] ont été tournés avec une cadence de trente images par seconde<ref>{{en}} {{vid}} Library of Congress, « [http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4014a+4014b))+@field(COLLID+edison)) Voir ''Dickson Greeting''] », consulté le 20 novembre 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{vid}} Library of Congress, « [http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4013b))+@field(COLLID+edison)) Voir la partie 1 de ''Newark Athlete''] », consulté le 20 novembre 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{vid}} Library of Congress, « [http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4016))+@field(COLLID+edison)) Voir la partie 2 de ''Newark Athlete''] », consulté le 20 novembre 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{vid}} Library of Congress, « [http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4015a+4015b))+@field(COLLID+edison)) Voir ''Men Boxing''] », consulté le 20 novembre 2007</ref>. L'application du kinétocospe incluait le principe de [[stéréoscopie]] pour faire ressortir les [[relief]]s de ces photos planes, mais ce dispositif fut vite abandonnée<ref>Edison ([[1891]]), tome 1, page 2 et 3, diagramme 4</ref>.
Au printemps suivant, un [[monnayeur]] fut ajouté au kinétoscope<ref>Spehr ([[2000]]), page 13</ref>. Et, en automne, le kinétoscope était pratiquement opérationnel. La [[pellicule photographique|pellicule]], fournie initialement par [[George Eastman]], et ensuite, dès avril [[1893]], par la ''New York's Blair Camera Co.'', au format [[Format 35 mm|35 mm]], composée d'images rectangulaires, et étant chacune munie de quatre perforations sur le côté<ref>Spehr ([[2000]]), page 11 à 14. Les pellicules étaient alors perforées au laboratoire. Artech House ([[2001]]), page 88; Braun ([[1992]]), page 190</ref>. En quelques années, ce format sera adopté par le [[cinéma]] du monde entier. La publication, en [[octobre]] [[1892]], dans la revue ''Phonogram'' de séquences [[cinéma]]tographiques dans ce format, démontre que le [[kinétographe]] avait déjà été reconfiguré pour pouvoir produire des films en {{unité|35|mm}}<ref>Musser ([[1994]]), page 72</ref>. Quant au kinétoscope, il existe une polémique concernant l'emplacement de son [[obturateur]], élément crucial du dispositif. Selon un rapport de l'inventeur [[Herman Casler]], décrit comme {{guil|autorisé}} par Hendricks, qui examina lui-même cinq des six dispositifs de première génération toujours existants :
{{citation bloc|Juste au-dessus de la pellicule, se trouve l'obturateur, composé d'une roue à cinq dents disposant d'une petite ouverture rectangulaire sur son pourtour. Une [[Lampe à incandescence classique|lampe à incandescence]] se trouve sous la pellicule, la lumière passant successivement à travers la pellicule, l'ouverture de l'obturateur et finalement une lentille grossissante, jusqu'à l'œil du spectateur<ref>Cité dans Hendricks ([[1966]]), page 14. Voir aussi la page 11 pour la description faîte par Hendricks</ref>.}}
[[Image:Dickson greeting.jpg|thumb|left|[[William K.L. Dickson|Dickson]], dans ''[[Dickson Greeting]]'']]
Robinson, par contre, indique que l'obturateur — auquel il n'attribue aussi qu'une simple fente — était placé plus bas, {{guil|entre la lampe et la pellicule<ref>Robinson ([[1997]]), page 34</ref>.}}
La description de Casler et Hendricks est confortée par les plans du kinétoscope qui accompagnaient la demande de brevet effectuée auprès du [[United States Patent and Trademark Office|bureau américain des brevets]], en particulier la figure 2. Cette vue latérale ne montre pas l'obturateur, mais elle prouve l'impossibilité de le placer entre la lampe et le film sans une modification majeure, elle montre en outre un espace où il semble possible de le loger, entre le film et la lentille<ref>Edison (1891b), diagrams 1, 2 [pp. 342, 343 dans ''Light and Movement'']. Figure 1, une vue d'ensemble qui montre le kinétoscope vu de dessus, avec une pellicule à l'intérieur, montre également que l'obturateur est placé au-dessus du film—soit directement au-dessus soit au-dessus de la lentille, ce qui n'est pas vraiment clair. Un quatrième schéma [p. 345 dans ''Light and Movement''] montre une épure d'Edison concernant un système de projection stéréoscopique: dans ce cas, l'obturateur était effectivement placé entre la lentille et l'écran; dans une configuration alternative, présentée dans une incrustation, l'obturateur semble passer à travers "une fente dans le corps de la lentille" elle-même (p. 2 [p. 340 dans ''Light and Movement'']).</ref>.
La description de Robinson est, elle, confortée par une photographie de l'intérieur du Kinétoscope qui fut publiée dans le livre de Hendricks<ref>Hendricks ([[1966]]), illustration n° 2. L'historien Stephen van Dulken ([[2004]]) a décrit l'obturateur avec une fente qui se situait entre la lentille et l'ouverture de la boîte du kinétoscope (page 64)</ref>.
Le {{date|21|février|1893}}, un nouveau [[brevet]] fut déposé concernant le système d'avance intermittent de la pellicule dans le [[kinétographe]]<ref>Robinson ([[1997]]), a tort, écrit que {{guil|les brevets du kinétographe et du kinétoscope furent déposés}} en [[1893]] (page 38). Braun ([[1992]]) explique : {{guil|mis à part le dispositif utilisé pour démarrer et arrêter la rotation de la pellicule, auquel ils ont accordé un brevet d'invention en [[1893]], toutes les parties de l'application incluses dans la caméra ont été rejetées au Bureau des brevets américain, à cause des revendications des précédents inventeurs (page 191). Hendricks décrit le résultat du brevet du kinétographe à Braun (page 136 à 137). Les faits, en somme, sont :
* un brevet d'invention seulement pour le système provoquant les mouvements des pellicules en 1893;
* tous les autres éléments du kinétographe ont breveté avec succès
* et un brevet, le numéro 589, décrivant le kinétographe complet a été déposé le 31 août 1897.
Voir aussi Spehr ([[2000]]), page 18; Van Dulken ([[2004]]), page 64; Musser ([[1994]]), page 239; Hendricks ([[1961]]), page 133 et 134</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{img}} Who's Who in Victorian Cinema, « [http://www.victorian-cinema.net/kinetograph.jpg Diagramme du kinétographe] », consulé le 21 novembre 2007</ref>. Mais, le mécanisme à échappement sera très vite dépassé par des systèmes concurrents, en particulier ceux basés sur l'utilisation de la [[Croix de Malte (mécanisme)|Croix de Malte]], qui deviendront bientôt la norme dans toutes les [[caméra]]s et [[Projection cinématographique|projecteur]]s<ref>Salt ([[1992]]), page 32. Salt décrit les modèles post-kinétoscope incluant cette [[Croix de Malte (mécanisme)|Croix de Malte]]</ref> (en fait, le système à Croix de Malte se retrouve surtout dans les projecteurs, les caméras utilisant un mécanisme à [[Came (mécanique)|came]]). Le modèle d'exposition lui-même — qui, malgré certaines assertions erronées, n'a jamais employé un système d'avancement intermittent, mais uniquement un éclairage intermittent — reçut finalement le brevet {{formatnum:493426}}, le [[14 mars]] [[1893]]<ref>Edison ([[1891]]), tome 2, page 1; Münsterberg ([[2004]]), page 7; Robinson ([[1997]]), page 38 et 39, 54 et 55; Musser ([[1994]]), page 93; Hendricks ([[1961]]), page 127 à 133</ref>. Le kinétoscope était ainsi prêt à être exploité et commercialisé.
=== Le kinétoscope ===
<gallery>
Image:Scopecl.jpg|Vue globale
Image:Kinetoscope opened.jpg|Vue de l'intérieur
Image:Kinetoscope.jpg|Vue de l'intérieur détaillée
Image:Croquis edison kinétoscope.jpg|Croquis général
</gallery>
{{message galerie}}
== Ouverture au public ==
=== Première représentation, premier droit d'auteur ===
[[Image:BlackMariabis.jpg|thumb|250px|right|La construction des imposants studios de la [[Black Maria]] qui ont commencé en [[décembre]] [[1892]]. Pour profiter de la pleine lumière du [[soleil]], le toit des studios a été conçu en charnière, et le bâtiment pouvait tourner sur lui-même. {{guil|Il n'obéit à aucune règle architecturale}} a déclaré [[William K.L. Dickson|Dickson]], pour qui le bâtiment permettait de réaliser « les effets les plus divertissants dans les films »<ref>« ''productive of the happiest effects in the films'' », cité dans Baldwin ([[2001]]), page 232 et 233</ref>.]]
La première présentation publique et officielle du kinétoscope ne s'est pas déroulée à la ''[[World Columbian Exposition]]'' de [[Chicago]], comme cela était prévu, mais au ''Brooklyn Institute of Arts and Sciences''<ref>{{en}} Institut des arts et des sciences de Brooklyn</ref> de [[New York]] (de nos jours [[Brooklyn Museum]]), le [[9 mai]] [[1893]]. Le film présenté était ''[[Blacksmith Scene]]'', réalisé par Dickson, et photographié par [[William Heise]]. Ce [[court métrage]] [[noir et blanc]] avait été produit par le nouveau [[producteur de cinéma|studio de production]] de [[Thomas Edison|Edison]], connu sous le nom de [[Black Maria]] (qui se traduit littéralement par « Marie noire »)<ref>Un mystère perdure concernant la longueur du film. La fiche IMDb (voir référence ci-après) lui attribue 1 minute. Pourtant, Baldwin ne lui en donne que trente secondes (page 238). Cette durée sera aussi répertoriée par ''[[Scientific American]]'' (voir Hendricks ([[1966]]), page 38). Musser ([[2004]]), de son côté ne lui donne que quinze secondes (page 16). la copie du film (voir référence ci-après) disponible sur le site internet historique et national d'Edison, n'est que de 34 secondes. Comme décrit dans le contenu de l'article, à ce point du développement du kinétographe et du kinétoscope, et selon la durée de la plupart des films réalisés avec ce système, les films ne duraient que 50 secondes au maximum (voir Hendricks ([[1966]]), page 6 à 8).<br>Comme le rapporte Edison, les films comportaient environ 700 images (page 36). La durée du film est une question qui n'a apparemment jamais été tranchée officiellement</ref>{{,}}<ref>{{en}} [[Internet Movie Database]], « [http://www.imdb.com/title/tt0000005/ Fiche IMDb du film ''Blacksmith Scene''] », consulté le 22 novembre 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{vid}} Movie-Edison NHS, [http://www.nps.gov/archive/edis/video.htm ''Blacksmith Scene''], consulté le 22 novembre 2007</ref>.
Malgré un fort tumulte médiatique, une présentation du kinétoscope, impliquant une vingtaine de machines, n'eut jamais lieu à l'exposition de Chicago. Suite à une [[Dépression (médecine)|dépression]], Dickson s'absenta durant onze semaines, ce qui ralentira considérablement la production du kinétoscope<ref>Hendricks ([[1966]]), page 28 à 33. Il donne les dates de départ et de retour de Dickson : 80 jours environ les séparent. Hendricks décrit ceci comme des congés anticipés (page 28). Cette dépression fut peut-être due à l'alcool, ou à une prise de médicaments. Voir Hendricks ([[1966]]), page 34 et 35, 49 et 50</ref>. Robinson soutint que {{guil|les spéculations selon lesquels un kinétoscope aurait participé à l'exposition sont totalement démenties par un prospectus}} publié, en [[1894]], pour le lancement de l'invention à [[Londres]] qui indique que {{guil|le kinétoscope n'était pas prêt pour la Grande Foire<ref>Robinson, page 40</ref>}}. Hendricks, au contraire, se référant à des articles du ''[[Scientific American]]'' du [[21 juillet]] et du [[21 octobre]] [[1893]], constitua une preuve non moins concluante qu'un kinétoscope aurait été présenté lors de cette foire<ref>Hendricks ([[1966]]), page 41</ref>. Les preuves accréditèrent toutefois la thèse de Hendricks ; en tant qu'historien Stanley Appelbaum affirma : {{citation|des doutes ont été émis quant aux allégations de sa [le kinétoscope] présence lors de la foire, mais ces allégations sont nombreuses et circonstanciées}} (Appelbaum fait cependant erreur en affirmant que l'appareil fut {{citation|pour la première fois présenté à l'Exposition}})<ref>Appelbaum ([[1980]]), page 47. Voir aussi Hendricks ([[1966]]), page 40 à 45, pour les autres allégations</ref>.
Quoi qu'il en soit, les travaux sur le projet du kinétoscope avancèrent lentement. Le [[6 octobre]], un droit d'auteur fut accordé, concernant une publication reçue par la [[Bibliothèque du Congrès]] composée d'enregistrements kinétoscopiques. Il n'est toujours pas clairement établi pour quelle œuvre fut accordé le premier droit d'auteur pour un film en Amérique du Nord<ref>Hendricks ([[1966]]), page 47 et 71</ref>. Dès le début de l'année suivante, le projet sera sérieusement relancé.
=== Un brillant début ===
{{Images
|largeur=200
|titre=''Fred Ott's Sneeze''
|align=right
|Image:Hapci-fr.gif|Version animée
|Image:Fredott.jpg|Photographie de [[Fred Ott]] durant ''[[Edison Kinetoscopic Record of a Sneeze|Fred Ott's Sneeze]]''
}}
Au cours de la première semaine de [[janvier]] [[1894]], un court métrage de cinq secondes présentant un technicien d'Edison fut tourné à ''[[Black Maria]]'' : l´''[[Edison Kinetoscopic Record of a Sneeze|Éternuement de Fred Ott]]'' (en [[anglais]] : ''Fred Ott's Sneeze''), titre sous lequel nous le connaissons aujourd'hui, fut produit expressément pour le magazine ''[[Harper's Magazine|Harper's]]''. N'ayant jamais été réalisé pour être présenté au public, il deviendra cependant l'un des films les plus célèbres d'[[Thomas Edison|Edison]] et le premier film ayant reçu, de manière avérée, un copyright. Trois mois plus tard, l'aire du kinétoscope allait réellement débuter.
Le [[14 avril]] [[1894]], une salle de kinétoscope fut ouverte au public par la famille Holland Bros, à [[New York]] ([[Broadway]]) au coin de la 27{{e}} rue — le premier [[cinéma]] à vocation commerciale. On y trouvait dix machines, arrangées en deux lignes parallèles, chaque machine présentait un film différent. Pour {{NaU|25|cents}}, le spectateur pouvait voir tous les films de l'une des lignes, et pour 50, il avait accès à l'ensemble des machines<ref>Les machines furent modifiées, et les monnayeurs mis hors service. Selon Hendricks ([[1966]]), dans chaque rangée {{guil|des employés allumaient les instruments selon la demande des clients, qui avaient préalablement payés l'entrée}} (page 13). Pour en savoir plus sur la famille Holland, voir Peter morris, ''Embattled Shadows : A History of Canadian Cinema'', [[1895]] - [[1939]] (montréam et Kingston, Canada, Londres, Buffalo, et New York : McGill - Queen's University Press, [[1978]]), page 6 à 7. Morris déclara qu'Edison lui avait vendu les kinétoscope pour {{NaU|200|$}} pièce. Mais en fait, en général, le prix avoisinait les {{NaU|250|$}}</ref>. Les machines furent achetées par la toute récente ''Kinetoscope Company'', qui avait signé, avec Edison, un contrat de production; la société, dirigée par Norman C. Raff et Frank R. Gammon, comprenait parmi ses investisseurs, Andrew M. Holland, un entrepreneur, et l'un des contremaîtres d'Edison, Alfred O. Tate. Les dix films composant le premier programme de cinéma commercial, tous tournés à Black Maria, s'intitulaient : ''[[Barber Shop]]'', ''[[Bertoldi (Mouth Support)]]'' (avec [[Ena Bertoldi]], une [[contorsion]]niste [[angleterre|anglaise]]), ''[[Bertoldi (Table Contortion)]]'', ''[[Blacksmith Scene |Blacksmiths]]'', ''[[Roosters]]'', ''[[Highland Dance]]'', ''[[Horse Shoeing]]'', ''[[Souvenir Strip of the Edison Kinetoscope|Sandow]]'' (avec [[Eugen Sandow]], un athlète [[allemagne|allemand]]), ''[[Trapeze (film)|Trapeze]]'', et ''[[Wrestling]]''<ref>Hendricks ([[1966]]), pages 56 et 60; Musser ([[1994]]), page 81</ref>{{,}}<ref>{{en}} Who's Who of Victorian Cinema, « [http://www.victorian-cinema.net/bertoldi.htm Ena Bertoldi (Beatrice Mary Clayton)] », barry Anthony et Luke McKernan, consulté le 23 novembre 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} Who's Who of Victorian Cinema, « [http://www.victorian-cinema.net/sandow.htm Eugen Sandow (Frederick Muller)] », Richard brown, consulté le 23 novembre 2007</ref>. Comme l'écrivit l'historien Charles Musser, {{guil|une profonde transformation de la vie [[états-Unis|américaine]] et de sa culture du spectacle, venait de commencer}}<ref>Musser ([[2002]]), page 21</ref>.
=== Une commercialisation réussie ===
[[Image:KinetoscopeParlorbis.jpg|thumb|right|Un salon à [[San Francisco]], entre [[1894]] et [[1895]]]]
25 cents, pour quelques minutes seulement, le divertissement n'était pas bon marché. Pour le même prix, il était alors possible d'acheter un billet d'entrée pour un grand théâtre de comédie (ou [[Vaudeville (théâtre)|Vaudeville]]); de même, lorsque le premier [[parc d'attractions]] [[états-Unis|américain]] ouvrit sur [[Coney Island]], ces mêmes 25 cents donnaient droit à trois attractions foraines, un spectacle d'[[otarie]] et l'accès à une salle de bal<ref>Grieveson et Krämer ([[2004]]), page 34; Cross et Walton ([[2005]]), page 39</ref>. Cependant le succès du kinétoscope fut immédiat grâce à son aspect novateur, le {{1er juin}}, la famille Holland organisait des représentations à [[Chicago]] et [[San Francisco]]. Des entrepreneurs (dont Raff et Gammon, et leur société la ''International Novelty Co.'') ouvrirent bientôt des salons de kinétoscope, et des expositions temporaires dans tous les [[États-Unis]]. De nouvelles sociétés rejoignirent bientôt la ''Kinetoscope Company'' sur ce marché. La plupart des salles de kinétoscope furent rentables, à un niveau ou à un autre. Après moins d'une année, le salon des Holland à [[New York]] avait généré un revenu de {{NaU|1400|$}} par mois, pour des coûts de quelque {{NaU|515|$}} mensuels; l'exploitation d'une salle à [[Chicago]], située dans un [[temple maçonnique]], n'avait généré que {{NaU|700|$}} par mois, même si les coûts étaient également inférieurs<ref>Analyse financière basé sur le livre de Musser ([[1994]]), page 81</ref>. Pour chaque machine, Edison facturait généralement {{NaU|250|$}} à la ''Kinetoscope Company'' et aux autres distributeurs qui les utilisaient dans leurs salles ou les revendaient à des indépendants, chaque film était initialement facturé {{NaU|10|$}}<ref>Hendricks ([[1966]]), page 13, 56, et 59</ref>. Au bout des onze premiers mois de commercialisation, les films, et autres produits dérivés avaient généré un bénéfice de plus de {{NaU|85000|$}} pour les [[Edison Studios|Studios d'Edison]]<ref>Pour les profits du {{1er avril}} [[1894]], jusqu'au [[28 février]] [[1895]], voir Musser ([[1994]]), page 84</ref>.
[[Image:Edison Bronxbis.jpg|thumb|left|Les [[Edison Studios]], à [[Orange (New Jersey)|Orange]]]]
L'une des sociétés à se lancer sur ce nouveau marché fut la ''Kinetoscope Exhibition Company''. Parmi ses associés, on comptait les frères Otway et Latham Grey, Enoch Rector (un ami d'Otway), et leur employé, Samuel J. Tilden Junior, qui cherchaient à combiner la popularité du kinétoscope avec celle de la [[boxe anglaise]]. Ce qui permit des perfectionnements importants dans le domaine du [[cinéma|film]] : le [[kinétographe]] pouvait alors enregistrer un [[court métrage]] sur une [[pellicule photographique|pellicule]] de cinquante [[Pied (unité)|pieds]] de long (même si certaines preuves suggèrent que la plus longue faisait alors 48 pieds)<ref>Hendricks ([[1966]]), page 15</ref>. À raison de 16 images par pied, la pellicule permettait d'enregistrer pendant 20 secondes à la vitesse de 40 images par seconde qui était la plus souvent utilisée sur la [[caméra]]. À la vitesse de 30 images par seconde, qui était utilisée depuis [[1891]], un film aurait pu durer 27 secondes. Hendricks mentionne que ''[[Souvenir Strip of the Edison Kinetoscope|Sandow]]'' avait été tourné à la cadence de 16 images par seconde, comme le confirme la [[Bibliothèque du Congrès]] dans son catalogue, où la durée du film indiquée est de 40 secondes<ref>Hendricks ([[1966]]), page 6 et 8; Musser ([[1994]]), page 78. Hendricks qui a évalué dix-huit films de sa production personnelle, projetés grâce au kinétoscope, a démontré qu'aucun {{guil|film n'avait jamais atteint le taux de 46 à 48 images par seconde}}, à l'inverse de ce que certains suggérèrent (page 6); il a ensuite comparé le {{guil|taux moyen}} (en [[Mode (statistique)|mode]], et non en [[moyenne]]) à {{guil|38 à 40 images par secondes}} (page 6 et 7). Des sources variées revendiqueront, tout en ayant tort, que ce taux, la norme durant cette période, pouvait pourtant être allégé; Burns ([[1998]]), par exemple, rajoute que de {{guil|46 images par seconde, il était possible de passer à 15 images par secondes}} (page 74). Dickson, lui-même, a donné pluieurs taux d'enregistrement de la [[caméra]] — il a, un jour, dit qu'{{guil|elle enregistrait environ 40 images par seconde}}, mais il dira une autre fois qu'elle n'en{{guil|enregistrait que 25 à 46 par secondes}}. Selon une [[réalisation]] de 1907, le taux était de 46 images par seconde — mais quoiqu'il en soit, il sera une nouvelle fois embarrassé par ce qui semble être une suggestion fortuite d'un taux de 42 images par seconde (partie 3). La Bibliothèque du Congrès / ''Inventing Entertainment'' ([http://memory.loc.gov/ammem/edhtml/edhome.html site internet]) ont réalisé des copies des différents films projetés avec le kinétoscope, et les ont mit en ligne, y comprit quatre courts métrage en [[Format 35 mm|35 mm]] tournés entre [[janvier]] et [[Mars (mois)|mars]] [[1894]]. La Library of Congress fournit de même les descriptions des films (leur durée, et leurs taux d'images par seconde, ...) basées sur le livre de Musser de [[1998]] (''Edison Motion Pictures'') :
* {{vid}} ''[http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+0026a))+@field(COLLID+edison)) Fred Ott's sneeze]'' → 2 au 7 janvier [[1894]] / 5 secondes / 16 images par seconde
* {{vid}} ''[http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4017))+@field(COLLID+edison)) Athlete with Hand]'' → février [[1894]] / 37 secondes / 16 images par seconde
* {{vid}} ''[http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4018))+@field(COLLID+edison)) Sandow]'' → 6 mars [[1894]] / 40 secondes / 16 images par seconde
* {{vid}} ''[http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4019))+@field(COLLID+edison)) Carmencita]'' → 10 au 16 mars [[1894]] / 21 secondes / 30 images par seconde.<br>
Il est à noter qu'Hendricks ([[1966]]) attribue un taux identique que celui du site pour ''Sandow'', mais, il attribue aux autres films (''Carmencita'' et ''Fred Ott's Sneeze'') un taux de 40 images par secondes (il ne traite pas ''Athlete with Hand'') (page 7). La Bibliothèque du Congrès soutient la thèse d'Hendricks selon laquelle aucun film tourné pour le kinétoscope n'avait atteint les 46 images par seconde</ref>. Même en employant la vitesse la plus lente, la durée de l'enregistrement n'aurait pas permis de restituer un véritable échange de [[Coup de poing direct long|direct]]s et d'[[uppercut]]s; la cadence de 16 images par seconde avait même été envisagée pour donner l'illusion d'un échange de coups plus rapides. Le [[kinétographe]] et le kinétoscope ont alors été modifiés, probablement grâce à Enoch Rector, pour pouvoir gérer des pellicules jusqu'à trois fois plus longues<ref>Ramsaye ([[1986]]) a rapporté que Rector est à la base de cette modification (chapitre 8), mais aucune autre source ne le confirme. Voir aussi Hendricks ([[1966]]), page 90, 99 et 100</ref>.
{{clr}}
=== Boxe : renouveau du kinétoscope et première censure ===
[[Image:LeonardCushingbis.gif|thumb|left|270px|Deux prises du court métrage ''[[Leonard-Cushing Fight]]'', tourné en [[juin]] [[1894]]. Chacun des six rounds d'une durée d'une minute enregistré par le [[Kinétographe]], a été projeté au prix de {{NaU|22.50|$}}<ref>{{en}} {{vid}} Library of Congress, « [http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4026))+@field(COLLID+edison)) partie de ''Leonard-Cushing Fight''] », consulté le 28 novembre 2007</ref>. Les personnes l'ayant vus, ont dit que ''Leonard'' gagnait par [[Knockout]]]]
Le [[14 juin]], un match, aux rounds abrégés, fut organisé entre les boxeurs Mike Leonard et Jack Cushing, à la [[Black Maria]]. Ce sont sept-cent-cinquante images, ou peut-être un peu plus, qui seront enregistrées, au rythme de 30 images par seconde — la plus longue séquence [[cinéma]]tographique jusqu'alors<ref>Vitesse de la caméra par Hendricks ([[1966]]), page 7; Musser ([[1994]]), page 82</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{vid}} Library of Congress, « [http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4026))+@field(COLLID+edison)) ''Leonard-Cushing Fight''] », consulté le 28 novembre 2007</ref>{{,}}<ref>Hendricks a remarqué que deux journaux contemporains ont attribué à ''Leonard-Cushing Fight'' un rythme de 46 images par seconde (page 92 et 95); cela semble probablement faux en se basant sur le potentiel mécanique de la caméra, plutôt que dans son application. Vaguement, Hendricks lui-même se réfère dans sa description du film aux {{guil|cadres pris par la caméra à un rythme 40 images par secondes}} (page 96). Le journal a estimé que 150 images ont été enregistré par round, totalisant 900 prises. De son côté, Hendricks a fait un rapport détaillé qui décrivé 126 avait été prises lors du tournage d'un round (page 96). Le catalogue de film d'[[Thomas Edison|Edison]], cependant, revendique les 150 images par round</ref>. En [[août]] [[1894]], le film sera projeté en première dans le salon de la ''Kinetoscope Exhibition Company'', au 83 Nassau Steet, à [[New York]]. Une demi-douzaine de kinétoscopes ''améliorés'' y étaient installés, présentant chacun l'un des rounds du match, pour une ''dime'' ({{frac|1|10}}{{e}} de dollar), soit soixante cents pour la totalité du match<ref>Il existe un désaccord majeur concernant le succès du film. Dans le livre de Ramsaye ([[1986]]), on peut lire : {{guil|La foule afflua [au ''Latham Kinetoscope Parlor''] lors de l'ouverture, mais dès le second jour, la longue file de clients attendant son tour a traîné dans le fond de la rue. La police est alors intervenue pour rétablir l'ordre}} (chapitre 8). Selon Hendricks ([[1966]]), le salon Latham n'{{guil|a apparemment pas attiré beaucoup de clients. L'escadron de police, pour "garder l'ordre" était alors soit une hyperbole inventée par Ramsaye, soit par Rector. Il y a peu de question … que l'obscurité des combattants … a contribué au manque de succès}} (page 98 et 99). Aucun auteur ne fait référence à cette source dans sa version</ref>. Afin d'enregistrer une nouvelle série de combats (dont le contrat en mentionnait un au minimum), le salon Latham signa un contrat avec le célèbre [[boxe]]ur poids lourd [[Jim Corbett]], qui stipulait qu'il ne devait tourner avec aucune autre compagnie de kinétoscope — le premier contrat d'une star du cinéma<ref>Ramsaye ([[1986]]), chapitre 8 et 9; Musser ([[1994]]), page 82 et 84</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{vid}} Library of congress, « [http://rs6.loc.gov/cgi-bin/query/r?ammem/papr:@filreq(@field(NUMBER+@band(edmp+4026))+@field(COLLID+edison)) Leonard-Cushing Fight] », consulté le 29 novembre 2007</ref>.
[[Image:Boxing Cats Dickson.jpg|thumb|right|''[[Boxing Cats]]'']]
Ce n'est que trois mois après les débuts de la commercialisation, que le premier film est [[censure|censuré]]. Le [[court métrage|métrage]] en question, ''[[Carmencita (film)|Carmencita]]'', montrait un show de la danseuse [[espagne|espagnole]], [[Carmencita]], une étoile du [[music-hall]] de [[New York]] depuis les débuts des [[années 1890]]. Selon une description de son spectacle, [[Carmencita]] {{guil|communiquait une intense sensualité lors de son show, ce qui amena les journalistes à écrire de longues colonnes enflammées sur son spectacle}} — des articles qui seront plus tard reproduits dans le catalogue de films d'[[Thomas Edison|Edison]]<ref>Musser ([[2004]]), page 22</ref>. Le film, ''[[Carmencita (film)|Carmencita]]'', tourné à la [[Black Maria]], en [[Mars (mois)|mars]] [[1894]], fut présenté dans le [[New Jersey]], dans la station balnéaire de [[Asbury Park (New Jersey)|Asbury Park]], en été. Le fondateur de la ville, James A. Bradley, également [[Promoteur immobilier|promoteur]] et membre de la communauté [[Méthodisme|méthodiste]], venait d'être élu [[sénat]]eur<ref>Karcher ([[1998]]), page 39, 82, 92 et 93</ref> : {{guil|le ''Newark Evening News'', du [[17 juillet]] [[1894]], rapporta que [le sénateur] Bradley … avait été tellement choqué par la vue des dentelles et des chevilles nues de [[Carmencita]], qu'il s'en plaignit auprès du maire Abraham Ten Broeck. On ordonna donc au tenancier du salon de retirer le film licencieux, qu'il remplaça par les ''[[Boxing Cats]]''<ref>Robinson ([[1996]]), page 349. Pour un extrait plus long de l'article, voir Hendricks ([[1966]]), page 77 et 78</ref>}}. Le mois suivant, un exposant de [[San Francisco]] fut arrêté pour une représentation kinétoscopique {{guil|présumée indécente<ref>Cité dans Hendricks ([[1966]]), page 78</ref>}}. À l'origine de la plainte, se trouvait la ''Pacific Society for the Suppression of Vice''<ref>Société pacifique pour la suppression des vices</ref> dont les cibles favorites étaient {{guil|la littérature licencieuse, les livres et images [[pornographie|obscènes]], la vente de [[morphine]], de [[cocaïne]], d'[[opium]], de [[tabac]], de [[spiritueux]], et de billets de loterie, …}}, et qui revendiquait plus de soixante-dix arrestations et quarante-huit condamnations en seulement deux mois<ref>Musser ([[1994]]), page 78; Jenness ([[1894]]), page 47. Hendricks ([[1966]]) a déclaré que le secrétaire de l'organisation était lui-même à l'origine de l'arrêt de l'exposant de San Francisco (page 78)</ref>.
=== Les débuts d'un succès international ===
[[Image:KinetoscopeLondonbis.jpg|thumb|right|Une publicité annonçant l'exposition initiale de [[Londres]], se déroulant le {{date|17|octobre|1894}}]]
Bientôt, le kinétoscope traversa l'[[océan Atlantique|Atlantique]]. Dans l'été [[1894]], une démonstration eut lieu au n° 20 boulevard Poissonière, à [[Paris]], il fut l'une des principales inspirations des frères [[Auguste et Louis Lumière]], qui développeront plus tard le premier système commercial de projection cinématographique, le [[cinématographe]]<ref>Schwartz ([[1999]]), page 183. Burns ([[1998]]) a dit qu'une exposition avait pris place en août (page 73); Grieveson et Krämer ([[2004]]) disent au contraire qu'elle se déroula en septembre (page 12)</ref>. Le [[17 octobre]] [[1894]], le premier salon, hors des [[États-Unis]], ouvrit ses portes à [[Londres]]<ref>Musser ([[1994]]), page 82</ref>. Comme [[Thomas Edison|Edison]] n'avait pas déposé de [[brevet]] pour protéger son appareil à l'étranger, il se répandit rapidement en [[Europe]]. Sans doute pensait-il que les innovations étrangères étaient technologiquement plus avancées que la sienne et qu'une demande de brevet aurait peu de chance de succès. Un point de vue alternatif, assez populaire, extrait de l'édition [[1971]] de l'[[Encyclopædia Britannica]] prétend qu'[[Thomas Edison|Edison]] {{guil|pensait apparemment peu de bien de son invention, et n'avait donc pas voulu débourser les {{Unité|150|$}} qui lui auraient assuré un [[brevet]] international<ref>Griffith et Reed ([[1971]]), page 900</ref>}}. De même, en [[2004]], Andrew Rausch déclara qu'Edison {{guil|avait renoncé à un brevet international à cause de ces 150$}} et {{guil|qu'il ne voyait pas un grand développement commercial pour le kinétoscope<ref>Rausch ([[2004]]), page 8</ref>}}. Étant donné que [[Thomas Edison]], autant [[homme d'affaires]] qu'[[inventeur]], dépensa plus de {{NaU|24000|$}} pour le développement et l'amélioration de son système, allant même jusqu'à construire le premier studio de cinéma, avant même qu'on lui accorde son brevet américain, l'interprétation de Rausch n'est pas partagée actuellement par tous les universitaires<ref>Pour le coût du développement du kinétoscope : Millard ([[1990]]), page 148; Spehr ([[2000]]), page 7. Pour la discussion sur la décision d'Edison d'accorder un brevet européen, ou non, voir Braun ([[1992]]), page 190 et 191</ref>. Quelle qu'en soit la cause, deux entrepreneurs [[Grèce|grecs]], Georges Georgiades et George Tragides profitèrent de l'inexistence d'un brevet. Déjà propriétaires de plusieurs salons de kinétoscopes Edison à [[Londres]], ils mandatèrent l'inventeur et fabricant [[angleterre|anglais]], [[Robert W. Paul]], pour en réaliser des copies. Après avoir rempli son contrat auprès de Georgiades et Tragides, Paul décida d'entrer lui-même sur ce marché florissant, produisant pour son propre compte quelques douzaines de kinétoscopes. Ses travaux aboutiront à une série d'innovations importantes tant pour le système de caméra que pour celui de visualisation<ref>Rossell ([[1998]]), page 91 à 94</ref>. Pendant ce temps, les prototypes avançaient à la [[Black Maria]] pour la réalisation du but final d'[[Thomas Edison|Edison]] : la création d'un dispositif unissant image et son.
{{Citation bloc|Avec le kinétoscope, c'est le nom qu'il donne à cet appareil nouveau, M. Édison a fait pour l'œil ce qu'il avait fait pour l'oreille avec le phonographe. Il a commencé par créer un instrument appelé le kinetographe, au moyen duquel il est parvenu à photographier tous les mouvements des corps animés à raison de 46 photographies par seconde, et ce sont ces photographies qui, placées dans le kinétoscope et passant très rapidement devant l'œil du spectateur, lui donnent l'illusion d'un tableau animé<ref>L. FIGUIER, l'Année scientifique et industrielle, [[1895]]</ref>.}}
== Kinétophone ==
[[Image:Kinetophonebis1.jpg|thumb|left|La version de [[1895]] du kinétophone en usage, montrant le casque qui mène le [[cylindre phonographique]] au cabinet]]
Le kinétophone (ou phonokinétoscope, {{IPA|[[Alphabet phonétique international|[kinetofɔn]]]}}) fut la première tentative de [[Thomas Edison]] et de [[William K.L. Dickson]] de créer un système permettant la projection d'un [[Cinéma sonore|film sonore]]. Différents rapports suggèrèrent qu'en [[juillet]] [[1893]] un kinétoscope muni d'un [[cylindre phonographique]] fut présenté à [[Chicago]], lors de la [[World Columbian Exposition]]<ref>Hendricks ([[1966]]), page 41</ref>. Le premier film connu, réalisé pour tester le kinétophone; a été tourné aux [[Edison Studios|Edison Manufacturing Studios]], dans le [[New Jersey]], vers la fin de [[1894]] ou au début de [[1895]], et il est maintenant connu sous le nom de ''[[Dickson Experimental Sound Film]]''<ref>{{en}} : ''Film sonore expérimental de Dickson''</ref>. C'est le seul film survivant, réalisé pour le kinétophone, dont le son fut enregistré simultanément à l'image. En [[Mars (mois)|mars]] [[1895]], Edison mit en vente son dispositif ; n'impliquant aucune innovation technologique, c'était un kinétoscope dont le cabinet fut modifié pour y inclure un cylindre phonographique. Les propriétaires de kinétoscope se virent offrir des [[kit]]s pour moderniser leur appareils. Il semble que les premiers kinétophone furent mis en place en [[avril]] de la même année<ref>Robinson ([[1997]]), page 51; Musser ([[1994]]), page 87</ref>. Bien qu'un site Internet de la [[Bibliothèque du Congrès]], prétende que {{guil|l'image et le son furent synchronisés grâce à une courroie reliant les deux systèmes<ref>{{en}} Library of Congress, « [http://memory.loc.gov/ammem/edhtml/edmrrg.html Edison : The Marriage of Sight and Sound] », consulté le 4 décembre 2008</ref>}}, ceci est incorrect. Comme le décrit l'historien David Robinson, {{guil|le kinétophone… Il n'y a jamais eut de tentative de synchronisation. Le spectateur écoutait grâce à des tubes le [[phonographe]] placé à l'intérieur du kinétophone, et rendant approximativement la musique et les sons enregistrés}}. L'historien Douglas Gomery confirme ainsi : {{guil|[Edison] n'a pas essayé de synchroniser le son et l'image}}. Le célèbre [[ingénieur du son]], Mark Ulano, a même écrit : {{guil|seul quarante-cinq kinétophones furent conçus. Aucun n'a jamais été synchronisé autrement que par le démarrage du [[phonographe]] au début de la séquence et son arrêt à la fin du film<ref>Robinson ([[1997]]), page 51; Gomery ([[1985]]), page 54. Voir aussi Hendricks ([[1996]]), page 48 à 50, 118 à 125; Millard ([[1990]]), page 169</ref><sup>,</sup><ref>{{en}} Mark Ulano (CAS), ''[http://www.filmsound.org/ulano/talkies2.htm The Movies Are Born a Child of the Phonograph]'', partie du site FilmSound.org, consulté le 4 décembre 2007</ref>}}. Bien que le test d'enregistrement ''live'' de [[William K.L. Dickson|Dickson]] nous soit parvenu, la plupart, si ce n'est tous les films commercialisés pour le [[kinétophone]] furent tournés en [[cinéma muet|muet]], principalement les scènes de marche et de danse. Les exposants pouvaient alors choisir parmi une gamme de cylindres offrant un semblant de rythme avec l'image<ref>Altman ([[2004]]), page 81 à 83; Hendricks ([[1966]]), page 124 et 125</ref>. Par exemple, trois cylindres différents étaient proposés pour accompagner ''Carmencita'' : {{guil|''Valse Santiago''}}, {{guil|''La Paloma''}} et {{guil|''Alma-Danza Spagnola''}}<ref>Guide pratique ([[1895]] - [[1896|96]]), page 126 [page 138 dans ''Light and Movement'']</ref>.
[[Image:DicksonFilm Still.png|thumb|right|Un [[violon]]iste jouant dans un [[phonographe]] accoustique, pour le ''[[Dickson Experimental Sound Film]]'', tourné en [[1895]]]]
Même si Edison poursuivit son rêve visant à assurer la popularité du kinétoscope, en ajoutant du [[Son musical|son]] à l'[[image]], plusieurs spécialistes commencèrent à parler de la [[projection cinématographique]] comme de l'étape suivante à développer. Lorsque Norman Raff communiqua à Edison l'intérêt de ses clients pour un tel système, l'inventeur américain rejeta sommairement cette suggestion :
{{citation bloc|Non, si nous fabriquons ces projecteurs d'images, comme vous nous le demandez, nous gâcherons tout. Nous produisons ces « [[Peep show]] machines<ref>Nom commercial sous lequel le kinétoscope fut quelquefois appelé. Il signifie littéralement : ''machine d'exposition''</ref> » et nous en vendons beaucoup, pour un bon profit. Si nous lançons ce projecteur, il n'y en aura peut-être plus besoin que de 10 pour l'ensemble des États-Unis. Avec un tel nombre de projecteurs, vous pourriez montrer les images à tout le monde dans le pays — et ensuite, ce serait fini. Ne tuons pas la poule aux œufs d'or<ref>Cité dans Ramsaye ([[1996]]), chapitre 9</ref>.}}
Sous la pression continuelle de Raff, Edison accepta finalement d'étudier la possibilité de développer un [[projection cinématographique|système de projection]]. Il délégua l'un de ses techniciens de la ''Kinetoscope Company'' pour débuter le travail, sans en informer [[William K.L. Dickson|Dickson]]. Il est possible que ce soit la cause de la rupture entre Dickson et Edison au [[printemps]] [[1895]]<ref>Ramsaye ([[1986]]), chapitre 9</ref>.
== Kinétographe ==
Le [[kinétographe]] (du [[Grec ancien|grec]] κινήμα : kinéma, mouvement, et γραφειν : graphein, écrire) est un appareil inventé par [[Thomas Edison]] en [[1891]], avec l'aide de ses employés. C'est l'un des ancêtres de la [[caméra|caméra moderne]] et son brevet sera validé en [[1894]] par le [[United States Patent and Trademark Office|Bureau américain des brevets]]. Ce nouveau système fut créé spécialement pour l'enregistrement de plusieurs photographies ([[chronophotographie]]) instantanées sur une émulsion photographique, collées ensuite sur une bande [[celluloïd]] transparente<ref>{{fr}} 100 ans de cinéma amateur, « [http://www.ville-caen.fr/evenements/100ansCinema/communiquePresse.htm kinétographe / kinétoscope] », consulté le 7 décembre 2007</ref>. Ces dernières étaient ensuite projetées par le kinétoscope au [[format 35 mm]]. Ce dispositif avait une capacité d'enregistrement de 16 à {{NaU|30|images par seconde}}. Pour ce faire, il fallait tourner en continu une manivelle placée sur le côté de l'appareil : un tour correspondait à 12 images. Les [[pellicule photographique|pellicules]] utilisées étaient perforées sur le côté pour permettre un défilement plus facile lors de la projection dans le Kinétoscope.
Les principaux films tournés avec le Kinétographe, tels que ''[[Monkeyshines, No. 1]]'', ''[[Dickson Greeting]]'', ''[[Barber Shop]]'' ou encore ''[[Dickson Experimental Sound Film]]'', furent tournés à la [[Black Maria]]<ref name="Black">{{fr}} Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/technique/edison.htm Thomas Edison, kinétographe et kinétoscope] », consulté le 7 décembre 2007</ref>, un immense studio de tournage conçu par [[William K.L. Dickson]]. Ce bâtiment n'avait pas de fenêtre, mais un toit ouvrant. Pour donner forme à l'arrière-plan des films, ils seront tournés devant une bâche noire<ref name="Black"/>.
Voici ce qu'[[Albert Robida]], journaliste et romancier français, et [[Octave Uzanne]], homme de lettres et journaliste français, déclarèrent à son propos, dans ''La Fin des livres'', extrait de ''Contes pour les bibliophiles'' publié en [[1894]] :
{{Citation bloc|Vous ignorez peut-être la grande découverte de demain, celle qui bientôt nous stupéfiera. Je veux parler du kinétographe de Thomas Édison, dont j’ai pu voir les premiers essais à Orange-Park dans une récente visite faite au grand électricien près de New-Jersey. Le kinétographe enregistrera le mouvement de l’homme et le reproduira exactement comme le phonographe enregistre et reproduit sa voix. D’ici cinq ou six ans, vous apprécierez cette merveille basée sur la composition des gestes par la photographie instantanée ; le kinétographe sera donc l’illustrateur de la vie quotidienne<ref>Albert Robida et Octave Uzanne, ''La Fin des livres'', extrait de ''Contes pour les bibliophiles'', anglais, publié en [[1894]], Globusz Publishing à Londres</ref>.}}
== Projections avec le kinétoscope ==
[[Image:EdisonAdCa1900bis.jpg|thumb|left|230px|Comme décrit dans cette annonce des [[années 1900]], des années avant le développement du ''Home Projecting kinetoscope'' compact, Edison n'avait commercialisé essentiellement que des kinétoscopes au format [[format 35 mm|35 mm]] pour un usage privé]]
Au cours de l'année [[1895]], il devint clair que le kinétoscope n'allait pas tarder à perdre son quasi monopole dans le monde du cinéma, et, qui plus est, face à un nouveau dispositif meilleur marché, fonctionnant à la manière d'un [[folioscope]] : le [[Mutoscope]]. Lors de la seconde année de commercialisation, les profits engendrés par les ventes du kinétoscope chutèrent de {{NaU|95|%}}, à {{NaU|4000|$}}<ref>Musser ([[1994]]), page 84</ref>.<br>
Les frères Latham et leur père, [[Woodville Latham]], s'étaient attaché les services de deux des meilleurs employés d'Edison, [[Eugene Augustin Lauste]] et [[William K.L. Dickson|Dickson]] lui-même, afin de développer un système de [[projection cinématographique]]. Le [[20 mai]], à New York, un nouveau système de projection nommé [[Eidoloscope]] fut utilisé pour la première projection publique payante, on projeta un combat de boxe, de quatre minutes, entre le jeune Griffo et Charles Barnett<ref>Ramsaye ([[1986]]), chapitre 9 à 10; Musser ([[1994]]), page 92 et 93. Il existe de vieilles revendications à propos d'un homme, Jean Acmé Leroy, qui projetait des films à New York à un auditoire qu'il avait auparavant invité, en février 1894, au frais de clients du New Jersey, en février 1895. Voir Gosser ([[1977]]) pour une discussion sur la nature douteuse de ces revendications (page 228 et 229)</ref>. En Europe, des inventeurs tels que les [[Auguste et Louis Lumière|frères Lumière]] ou les [[Max Skladanowsky|frères Skladanowski]] en Allemagne, lancèrent des systèmes similaires comme le [[cinématographe]]. Début [[1896]], [[Thomas Edison]] porta ses efforts sur un système de [[projection cinématographique]], le [[Phantoscope]], développé par les jeunes [[Charles Francis Jenkins]] et [[Thomas Armat]], et dont Raff et Gammon se portèrent acquéreurs; ces hommes d'affaires le renommèrent [[Vitascope]] et combinèrent avec [[Thomas Edison|Edison]] de le présenter comme son inventeur<ref>Musser ([[2002]]), page 13 et 14</ref>. Comme [[William K.L. Dickson|Dickson]] avait quitté Edison, le kinétophone fut bientôt mis de côté, et Edison suspendit tous les travaux de recherches sur le cinéma sonore. Abandonnant le Vitascope après un peu plus d'un an, Edison lança le développement de ses propres systèmes de projection, le [[Projectoscope]] et se consacra ensuite à diverses versions du {{guil|''Projecting kinetoscope''}}. En [[1912]], il lança son ambitieux mais coûteux {{guil|''Home Projecting kinetoscope''}} qui utilisait trois [[pellicule photographique|pellicules]] parallèles de 22 mm. Quatre ans plus tard, Edison sortit son nouveau système de visionnement, nommé {{guil|''Super Kinetoscope''}}. À partir de [[1897]], Les [[Edison Studios|Sudios Edison]] consacrèrent la plupart de leur temps à défendre les [[brevet]]s du Kinétoscope, à menacer ou à poursuivre des concurrents<ref>Gunning ([[1994]]), page 61 à 65, 143 et 144; Musser ([[1994]]), page 239, 240, 254, 272, 290, 292</ref>.
Dès les débuts du [[Vitascope]], certains exploitants présentèrent des films, accompagnés de son provenant d'un [[phonographe]], produisant des effets sonores approximativement ou pas du tout synchronisés, dans le style du kinétophone<ref>Musser ([[1994]]), page 178; Altman ([[2004]]), page 89 et 90</ref>. Alors que, précédemment, Edison supervisait les expériences de cinéma sonore, jusqu'au succès du premier [[western]] [[états-Unis|américain]], ''[[Le Vol du rapide]]'', réalisé en [[1903]] par [[Edwin S. Porter]], et quelques autres productions, ce n'est qu'en [[1908]] qu'il se remettra sérieusement au travail sur son concept audiovisuel qui l'avait amené à s'intéresser aux images animées. Il breveta un système de synchronisation reliant un [[projection cinématographique|projecteur]] à un [[phonographe]], placé derrière l'écran, grâce à un dispositif composé de trois perches rigides — une perche descendait de chacun des dispositifs et ces deux perches rejoignaient la troisième qui parcourait horizontalement toute la longueur du théâtre, sous le plancher<ref>Hendricks ([[1966]]), page 123</ref>. Deux ans plus tard, [[Thomas Edison]] supervisa une démonstration à la Presse, dans son laboratoire, de ce système de projection de [[cinéma sonore|films sonores]]<ref>Millard ([[1990]]), page 226. Rausch ([[2004]]) prétend qu'une invention spécifique était vitale pour le processus : {{guil|en 1908, Edison a sortit un dispositif connu comme le Cinémaphone. Ce système ajustait la vitesse de défilement de la pellicule pour correspondre au son du Phonographe. C'est ainsi qu'est né le kinétophone ...}} (page 78). Pourtant, ni une biographie basique de Thomas Edison, ni une histoire du cinéma ne mentionne ce Cinémaphone. Gomery ([[2005]]) le décrit ainsi : {{guil|Pour corriger les différentes défaillances de la synchronisation du son et de l'image, Edison se devait de créer un composant qui ajusterait le résultat}} dans la version de [[1913]] du kinétophone (page 28). Gomery ne nomme pas de dispositif, et ne déclare pas non plus qu'il a été un jour créé</ref>. En [[1913]], Edison lança finalement le {{guil|''nouveau kinétoscope''}} — comme tous ses systèmes de projection depuis le premier au milieu des [[années 1880]], il utilisait un [[cylindre phonographique|phonographe à cylindre]], désormais relié au ''projecting kinetoscope'' par un fil de pêche et une série de poulies métalliques<ref>Gomery ([[2005]]), page 27 et 28</ref>.Bien qu'accueilli d'abord avec enthousiasme, les opérateurs insuffisamment formés eurent de la peine à conserver la synchronisation avec le son et, à l'instar d'autres systèmes sonores de cet époque, le [[kinétophone]] n'offrait pas une amplification suffisante, ni une qualité acceptable. L'aspect novateur qui avait fait son succès s'évanouit bientôt puis, quand en [[1914]] un incendie éclata dans le complexe Edison de [[Orange (New Jersey)|West Orange]], détruisant tous les films et les enregistrements sonores, le système fut abandonné<ref>Altman ([[2004]]), page 175 à 178; Gomery ([[1985]]), page 54 et 55; Gomery ([[2005]]), page 28 et 29</ref>.
== Voir aussi ==
{{Autres projets | commons = Category:Kinetoscope | q = Kinétoscope | wikt = kinétoscope | s = La Fin des livres }}
{{Glossaire technique cinéma}}
=== Articles connexes ===
* [[Thomas Edison]]
* [[William K.L. Dickson]]
* [[Histoire du cinéma]]
* [[Projection cinématographique]]
* [[Liste des films projetés par le Kinétoscope]]
=== Bibliographie ===
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{{Liste des œuvres sur le Kinétoscope}}
=== Liens externes ===
{{Synthèse vocale
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|date=10 février 2008
|oldid=26012890
|article=Kinétoscope
}}
* {{en}} [http://www.silentmovies.com/edison/chronology/edison.html Chronologie des inventions d'Edison]
* {{en}} [http://www.victorian-cinema.net/machines.htm Équipement cinématographique]
* {{en}} [http://www.earlycinema.com/technology/kinetoscope.html Histoire du Kinétoscope]
* {{en}} [http://rs6.loc.gov/ammem/edhtml/edmvchrn.html Liste de films projetés avec le Kinétoscope]
* {{fr}} [http://analysefilmique.free.fr/prehisto/kineto.php Histoire du Kinétographe et du Kinétoscope]
== Notes et références ==
=== Sources ===
{{Traduction/Référence|en|Kinetoscope|164669231}}
=== Références ===
<references/>
{{ Références | colonnes = 2 }}
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