Le Neveu de Rameau 260651 31865121 2008-07-25T01:43:57Z Tulipe-qui-pagaie 129755 /* Histoire de l’œuvre */ {{Infobox Livre | titre = Le Neveu de Rameau<br>ou La Satire seconde | auteur =[[Denis Diderot]] | genre = [[Dialogue philosophique]] | pays={{France}} | lieuparution = | éditeur = | dateparution = [[1891 en littérature|1891]] | image= DiderotRameauNephew.jpg | légende = Édition princeps | dessinateur = | artiste_couverture = | série = | collection = | type_média = | pages = | isbn = | précédent = | suivant = }} '''''Le Neveu de Rameau ou La Satire seconde''''' est une conversation philosophique imaginée et écrite par [[Denis Diderot]] entre '''Lui''' ([[Jean-François Rameau]], neveu du [[Jean-Philippe Rameau|célèbre musicien]]) et '''Moi, philosophe'''. Les thèmes récurrents de la discussion sont l’éducation des jeunes filles, la place de l’homme de génie dans la société, la musique… La conversation à bâtons rompus évoque ou égratigne çà et là des personnages de l’époque, tels le [[dramaturge]] [[Charles Palissot de Montenoy|Palissot]], Bertin et sa maîtresse [[Mademoiselle Hus]], la [[Acteur|comédienne]] [[Mademoiselle Clairon]]. Dans le prologue qui précède l’entretien, Moi présente Lui comme un original, excentrique et extravagant, plein de contradictions, {{Guil|''composé de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison''}}. Effectivement provocateur, Lui prône le vol, le crime, et élève l’or – qu’il adore – au rang de religion. Moi semble avoir un rôle didactique ; c’est parfois le neveu qui parvient à imposer une vision peut-être immorale mais cynique de la vérité. En fait, bien que réels, les deux personnages sont ici allégoriques et le dialogue est surtout celui de Diderot avec lui-même à propos de la vie et de la morale. Diderot s’interroge sur le rôle et les pouvoirs du philosophe. Celui-ci semble un étranger au monde dans lequel il vit, un homme qui défend le génie, la raison, la vertu et l’honnêteté, sources d’un bonheur supérieur au plaisir des sens. Le neveu de Rameau expose une vision matérialiste de la vie. Les hommes, pour satisfaire leurs besoins, se soumettent et s’éloignent des valeurs défendues par le philosophe et la philosophie serait irréaliste. Cependant, la vie du neveu parait vide et improductive, inutile et vaine. Il n’a rien fait là où le philosophe travaille pour le bien de l’humanité. == Histoire de l’œuvre == La rédaction fut sans doute étalée entre [[1762 en littérature|1762]] et [[1773 en littérature|1773]] mais on sait peu de choses des circonstances qui présidèrent à la création de cette œuvre que Diderot cacha soigneusement. Deux raisons sont possibles à cette dissimulation : # la dimension satirique de l’ouvrage : des ennemis du parti philosophique sont cités et tournés en dérision. L’expérience de la prison et l’édition clandestine de l'''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' ont pu inciter [[Denis Diderot|Diderot]] à la discrétion. # [[Diderot]] pensait que cette œuvre était peu conventionnelle, trop hors de son temps et ne voulait la confier qu’à la postérité. Au décès de [[Denis Diderot|Diderot]], le manuscrit part vraisemblablement en [[Russie]]. Quinze ou vingt ans après, un Russe, qui a lu et apprécié le livre, le fait découvrir à [[Friedrich von Schiller|Schiller]], qui le montre à [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]]. Ce dernier publie le livre en [[allemand]] vers [[1805]] : c’est pour cette raison que ce texte a d’abord été publié en allemand. Plus tard, des Français lisent ''le Neveu de Rameau'' en [[Allemagne]] et le traduisent dans leur langue en [[1821]], mais sans que cela remplace l’original. En [[1891]], George Monval trouve par hasard, en achetant une pile de partitions chez un bouquiniste parisien, le manuscrit autographe original de Diderot parmi d’autres papiers de la famille d’[[Angélique de Vandeul]], la fille de Denis Diderot. Ce manuscrit constitue depuis lors le texte de référence pour toutes les éditions récentes. == Lectures philosophiques == Peu après sa parution en allemand, [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] commente ''le Neveu de Rameau'' dans sa ''[[Phénoménologie de l'esprit]]''. Dans sa thèse ''Histoire de la folie à l’âge classique'' (p. 431 sq. dans l’édition Tel), [[Michel Foucault]] commente également cette œuvre. == Bibliographie == * Laurent Adert, {{Guil|'L’Or est tout' : La Représentation de l’argent dans ''Le Neveu de Rameau''}}, ''Être riche au siècle de Voltaire'', Genève, Droz, 1996, p. 297-310. * Sylviane Albertan-Coppola, {{Guil|'Rira bien qui rira dernier'}}, ''Autour du ''Neveu de Rameau'' de Diderot'', Paris, Champion, 1991, p. 15-36. * Heather Arden, {{Guil|Le Fou, la sottie et ''Le Neveu de Rameau''}}, ''Dix-Huitième Siècle'', 1975, n° 7, p. 209-23. * Joseph-Marc Bailbe, {{Guil|La Fin d’un monde et du ''Neveu de Rameau''}}, Paris, Klincksieck, 1977. * Jean-Pierre Barricelli, {{Guil|Music and the Structure of Diderot’s ''Le Neveu de Rameau''}}, ''Criticism'', 1963, n° 5, p. 95-111. * Thierry Belleguic, {{Guil|Anthropologie diderotienne et cybernétique : une étude du parasitisme dans ''Le Neveu de Rameau''}}, ''Recherches Sémiotiques'', 1991, n° 11 (1), p. 125-42. * Thierry Belleguic, {{Guil|Figures et pouvoirs de l’abject : ''Le Neveu de Rameau'' ou les avatars de Narcisse}}, ''Man and Nature: Proceedings of the Canadian Society for Eighteenth-Century Studies'', Edmonton, Academic Printing & Pub., 1992, p. 1-23. * Thierry-François Belleguic, {{Guil|''Le Neveu de Rameau'' ou les avatars d’un nom propre}}, ''Les Noms du roman'', Montréal, Université de Montréal, Apr. 1994, p. 43-59. * Patrick Brady, {{Guil|Théorie du chaos et structure narrative}}, ''Eighteenth-Century Fiction'', Oct 1991, n° 4 (1), p. 43-51. * Daniel Brewer, {{Guil|Le Philosophe, l’intellectuel et l’éclipse du nouveau}}, ''Le Travail des Lumières'', Paris, Champion, 2002, p. 805-21. * Katherine Elliott Brosman, {{Guil|La Figure de Socrate dans ''Le Neveu de Rameau'' de Diderot}}, ''Proceedings of the Fourth Annual Graduate Student Conference in French and Comparative Literatures, March 4-5, 1994'', New York, Columbia UP, 1994, p. 13-18. * Marc Buffat, {{Guil|La Loi de l’appétit}}, ''Autour du ''Neveu de Rameau'' de Diderot'', Paris, Champion, 1991, p. 37-57. * Anne-Marie Chouillet, {{Guil|En guise d’introduction à la lecture du ''Neveu de Rameau''}}, ''Autour du ''Neveu de Rameau'' de Diderot'', Paris, Champion, 1991, p. 7-13. * [[Jacques Chouillet]], {{Guil|L’Espace urbain et sa fonction textuelle dans ''Le Neveu de Rameau''}}, ''La Ville au {{s-|XVIII|e|}} : Colloque d’Aix-en-Provence (29 avril-1 mai 1973), Aix-en-Provence, Edisud, (1975), 1979, p. 71-81. * Anne-Marie Chouillet, {{Guil|Notices succinctes sur les personnes et les œuvres citées dans ''Le Neveu de Rameau''}}, ''Autour du ''Neveu de Rameau'' de Diderot'', Paris, Champion, 1991, p. 89-107. * Huguette Cohen, {{Guil|La Tradition gauloise et le carnavalesque dans ''[[Les Bijoux indiscrets]]'', ''Le Neveu de Rameau'' et ''[[Jacques le fataliste]]''}}, ''Colloque International Diderot (1713-1784)'', Paris, Aux Amateurs de Livres, 1985, p. 229-237. * Henri Coulet, {{Guil|Les Editions du ''Neveu de Rameau''}}, ''Studies on Voltaire and the Eighteenth Century'', 1988, n° 254, p. 387-393. * René Démoris, {{Guil|De l’art et de la prostitution : de Marivaux au ''Neveu de Rameau''}}, ''Le Travail des Lumières. 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