Livres sibyllins 1768 30988527 2008-06-25T09:48:09Z GillesC 38320 Correction d'homonymie vers [[Neptune]] Les '''Livres Sibyllins''' sont un recueil d'[[Oracle grec|oracle]]s de [[prophète|prophétesses]] [[grèce antique|grecques]] (les « [[sibylle]]s ») dont la plus célèbre est la sibylle de [[Cumes]] en [[Campanie]]. Selon une tradition ancienne<ref>Rapportée par [[Aulu-Gelle]], « ''[[Référence:Les Nuits attiques (Aulu-Gelle)|Les Nuits attiques]]'' », Livre I, ch. <small>XIX</small>.</ref>, ils furent achetés à la sibylle de Cumes et transportés à [[Rome]] sur l'ordre du roi [[étrusque]] [[Tarquin le Superbe]]. Les livres sibyllins ne sont consultés qu'à la suite d'un [[miracle|prodige]] (ou [[présage]]) grave. Il s'agit de savoir quel dieu apaiser et par quels [[rite]]s. Ils furent d’abord confiés à un collège de deux prêtres, nombre qui s’accrut par la suite pour atteindre quinze membres sous l’Empire, qu'on appela alors les ''[[quindecemviri sacris faciundis]]''. La réponse était d'abord lue au [[Sénat romain|Sénat]], qui statuait ensuite sur l'opportunité de sa publication<ref name="Dion">Dion Cassius, ''Histoire romaine'', livre XXXIX, 15</ref>. Pendant la [[guerre sociale]] (entre [[-91|91]] et [[-89|89 av. J.-C.]]), un incendie au Capitole détruisit les exemplaires des livres sybillins. Pour les reconstituer, on fit rechercher les prophéties de la Sibylle enregistrées à [[Samos]], à [[Troie|Ilion]], à Erythrée, dans les colonies grecques d’Italie, en [[Afrique (province romaine)|Afrique]] et en Sicile. Les prêtres firent ensuite un tri pour ne retenir que celles qui leur paraissaient véritables<ref>D'après [[Tacite]], ''Annales'', VI, 12</ref>. À la fin de l’[[Empire romain d'Occident]], probablement lors des mesures antipaïennes promulguées par [[Honorius]] à partir de 404, les chrétiens s’emparèrent des Livres Sibyllins et les brûlèrent. [[Rutilius Namatianus]], [[préfet de Rome]] en [[417]], dénonce [[Stilicon]] comme l’instigateur de cette action sacrilège <ref>Rutilius Namatianus, « ''De reditu suo'' », 2, 39-60.</ref>. Comme il l’accuse aussi de trahison et d’avoir introduit les barbares dans le [[Latium]], reproches historiquement injustifiés, les historiens modernes sont dubitatifs sur cette responsabilité. ===Liste (non exhaustive) des consultations de livres sibyllins=== * [[-399|399 av. J.-C.]] : À un hiver glacial succède un été chaud et malsain qui fait beaucoup de victimes. Le Sénat fait consulter les Livres Sibyllins, qui préconisent des [[lectisterne]]s pour apaiser la colère des dieux. Ce furent les premiers lectisternes organisés à Rome, en l’honneur d'[[Apollon]], [[Latone]], [[Diane]], [[Hercule]], [[Mercure (mythologie)|Mercure]] et [[Neptune (mythologie)|Neptune]]<ref>[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre V, 13</ref>. * [[-295|295 av. J.-C.]] ''on annonça qu'en maint endroit, il avait plu de la terre, et que, dans l'armée d'[[Appius Claudius]], un très grand nombre d'hommes avaient été foudroyés; et pour cela on consulta les livres''. Un temple fut construit pour [[Vénus]] près du [[Circus Maximus]]<ref>[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre X, 31</ref>. * [[-293|293 av. J.-C.]] ''Une peste ravagea à la fois la ville et la campagne. Déjà ce désastre tenait du prodige, et l'on consulta les livres Sibyllins pour savoir quelle fin ou quel remède les dieux indiquaient à ce fléau. On trouva dans ces livres qu'il fallait faire venir [[Esculape]] d'[[Épidaure]] à Rome; mais les consuls étant occupés par la guerre, on ne fit rien, sauf un jour de prières publiques à Esculape<ref>[[Tite-Live]], ''Histoire romaine'', Livre V, 47</ref> * Les ''Ludi Florales'' ou Jeux de Flore, furent institués en 238 ou 240 avant J.C. après consultation des livres sibyllins. * [[-204|204 av. J.-C.]] : Lors de la [[seconde guerre punique]], interprétant les indications des livres sibyllins, une ambassade romaine rapporte de Pessinonte une représentation de [[Cybèle]], et installe son culte à Rome. * [[-63|63 av. J.-C.]] : Croyant à une prédiction des livres sibyllins que trois Cornelius domineraient Rome, [[P. Cornelius Lentulus Sura]] prend part à la conjuration de [[Catilina]]<ref>[[Plutarque]], ''Vie de Cicéron'', XVII</ref> * Vers [[-55|55 av. J.-C.]] : Alors que les Romains débattaient sur l'éventuel soutien à apporter pour rétablir le roi d'Egypte [[Ptolémée XII]] sur son trône, la statue de Jupiter des Monts Albains fut touchée par la foudre. La consultation des Livres indiqua "''Si le roi d'Égypte vient vous demander du secours, ne lui refusez pas votre amitié ; mais ne lui accordez aucune armée : sinon, vous aurez à supporter des fatigues et des dangers''". Toutefois, le Sénat refusa toute assistance, craignant que Pompée n'en profite pour accroitre son influence<ref name="Dion"/> * [[-44|44 av. J.-C.]] : une prédiction des livres sibyllins affirmant que seul un roi pourrait triompher des [[Parthes]] accrédite la rumeur d'aspiration de [[Jules César]] à la royauté<ref>[[Suétone]], ''Vie de César'', 79</ref> * [[Auguste]] consacra un temple à Apollon sur le [[Mont Palatin|Palatin]] et y fit déposer les livres sibyllins, après avoir fait opérer une collecte et un tri parmi les diverses prophéties connues à Rome. Ce tri se comprend aisément vus les précédents d'influence politique fâcheuse de certaines prédictions. * Après d’importantes inondations du Tibre submergeant les parties basses de Rome, un des prêtres proposa la consultation des livres sibyllins, mais [[Tibère]] refusa, préférant selon Tacite garder secrètes les choses divines<ref>Tacite, Annales, I, 72</ref>. * En [[64]] pendant le grand incendie de Rome, au vu des livres sibyllins, on procèda à des supplications adressées à [[Vulcain (mythologie)|Vulcain]], à [[Cérès (mythologie)|Cérès]] et [[Perséphone|Proserpine]], et à [[Junon]]<ref>Tacite, Annales, XV, 44</ref>. * [[270]] : consultation des livres sibyllins après la défaite romaine à Plaisance contre les [[Alamans]]. Ils recommandent des cérémonies expiatoires. * [[312]] : [[Maxence]] consulte les livres sibyllins, avant d’affronter [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin Ier]] * [[363]] : [[Julien (empereur romain)|Julien]] qui prépare en Orient son expédition contre les Perses fait consulter les livres sibyllins. La réponse reçue par courrier depuis Rome « défendait manifestement de franchir la frontière cette année-là »<ref>[[Ammien Marcellin]], ''Histoire de Rome'', XIII, 7</ref>. * vers [[406]] ou [[407]] : les chrétiens détruisent par le feu les livres sibyllins. == Notes et références == <references /> <!-- aide : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Notes et références --> {{Religion romaine}} {{portail Rome antique}} [[Catégorie:Religion sous la Rome antique]] [[Catégorie:Art divinatoire]] [[am:የሲቢሊን መጻሕፍት]] [[de:Sibyllinische Bücher]] [[en:Sibylline Books]] [[es:Libros Sibilinos]] [[fy:Sibyllynske boeken]] [[he:ספרי הסיבילות]] [[it:Libri sibillini]] [[nl:Sibyllijnse boeken]] [[pl:Księgi sybillińskie]] [[pt:Livros Sibilinos]] [[simple:Sibylline Books]] [[sr:Сибилске књиге]]