Maquis des Vosges 2965903 31824617 2008-07-23T16:40:07Z 62.210.157.14 enlevé bandeau pas fini {{ébauche Lorraine}} Le [[Maquis (résistance)|'''maquis''']] vosgien est né de l'organisation et de l'unification des différents réseaux de la [[Résistance intérieure française|résistance]] dans les Vosges; cette unification est contemporaine de la création du C.N.R. ( [[Conseil national de la Résistance]] créé le 27 mai 1943 ).<br /><br /><br /> ==Organisation de la résistance dans les Vosges== Au début de l'année 1943 il existait dans les Vosges plusieurs mouvements de résistance.<br /><br /> Les principaux étaient: # [[Ceux de la Résistance]] ( CDLR ) organisé dans la région Neufchâteau - Mirecourt; ce mouvement prenait également en charge le [[Noyautage des administrations publiques]] (NAP); # les correspondants des services spéciaux de l'armée d'armistice, dans la région de Saint-Dié, mouvement qui se ralliera plus tard à l'[[Organisation de résistance de l'armée]] (ORA); # l'[[Organisation civile et militaire]] (OCM) qui est essentiellement une organisation de cadres et qui couvre la région Remiremont, Plombières, Bains-les-Bains et Saint-Dié; # le mouvement Lorraine qui est à l'origine une organisation nancéienne mais qui dispose d'antennes dans les Vosges; ce mouvement conclura secondairement un accord militaire avec le CDLR; # [[Libération-Nord]] s'était donné comme mission de faire évader les prisonniers; # le [[Front national (résistance)|Front national]] noyé progressivement dans le mouvement [[Francs-tireurs et partisans|Francs-tireurs et partisans français]] (FTPF).<br /><br /><br /> La résistance s'est alors organisée en quatre groupements:<br /> - le premier groupement, incluant les secteurs de Neufchâteau, Chatenois, Mirecourt et Vittel était commandé par Grandjean, alias ''René'' et c'est au sein de ce premier groupement que s'est formé le premier maquis des Vosges, dans la forêt de Lamarche, entre Martigny et Robécourt, au lieu dit le Camp de la Délivrance ( où avaient eu lieu des combats de francs-tireurs en 1870).<br /> Le responsable local en était Arburger et il était aidé pour en assurer l'intendance par le guinéen Adi Ba, par le soudanais Adama et par le commis fromager Picard.<br /><br /> - le deuxième groupement est dirigé par Lucien Méline et, après son arrestation, par le commandant Delafenêtre; il a en mains les secteurs d'Epinal, Dompaire, Charmes, Rambervillers et Bains.<br /><br /> - le troisième groupement est au nord-est du département et couvre la région de St-Dié; à sa tête, le pasteur Valet dit ''capitaine Jouvet''.<br /><br /> - et le quatrième groupement s'étend de Corcieux au Thillot et de Docelles à Gérardmer mais également sur la zone de Faucogney en Haute-Saône et celle de Thann en Alsace. Il est dirigé par le commandant Gonand connu sous le nom de ''Lucien''. <ref>Robert Dodin, La résistance dans les Vosges, Thèse de Doctorat, 2ème trimestre 1980, éditions du Sapin d'Or, Epinal</ref><br /><br /> ==Liste des maquis du département des Vosges== * '''Ier groupement''' - Maquis de Bulgnéville: La Vacheresse, Urville, St-Ouen, Robécourt, Contrexéville.<br /> - Maquis de Liffol: Bois de la Vendue, Bazoilles.<br /> - Maquis de Vaudeville: Coussey.<br /> - Maquis de la forêt de Neufeys: Neufchâteau, Bourlémont.<br /> - Maquis de Châtenois.<br /> - Maquis du Mont St-Jean: Vittel.<br /> - Maquis de Mirecourt: « La Chouette », de la ferme de la Malhaye, du Haut de Recon, du Haut du Chia.<br /> - Maquis du Camp de la Délivrance: Lamarche ( 1er maquis vosgien ).<br /><br /> * '''IIème groupement''' - Maquis de la Cense ( Rambervillers ).<br /> - Maquis de Charmes ( en liaison avec le 1er groupe Lorraine ).<br /> - Maquis de Châtel.<br /> - Maquis de la Forêt du Terne.<br /> - Maquis du Morillon.<br /> - Maquis de Grandrupt.<br /> - Maquis de Xertigny.<br /> - Maquis de St-Nabord.<br /> - Maquis du Haut du Bois ( Eloyes ).<br /><br /> * '''IIIème groupement''' - Maquis de la Charme de l'Ormont ( Tendon ) devenu le maquis de la Chapelotte, en limite du IVème groupement.<br /> - Maquis de la Chapelotte ( la Tête des Hérins et le Jardin David puis replié à Viombois en Meurthe-et-Moselle ).<br /> - Maquis de Chatas qui prendra différents noms: de la Grande Fosse, de Grimaubois, du Col du Las, de Grandrupt, de la Petite Raon, de la Roche Mère Henry. <br /> - Maquis de Lordon ( Lusse ).<br /> - Maquis de Fouchifol ( Coinches) qui se repliera sur le Haut de Steige.<br /><br /> * '''IVème groupement''' - Maquis de la Charme de l'Ormont ( Tendon).<br /> - Maquis de Corcieux, secondairement sur la commune de La Chapelle.<br /> - Maquis de Malanrupt ( Beauménil ).<br /> - Maquis de Noiregoutte ( Rochesson ).<br /> - Maquis de la [[Basse-sur-le-Rupt|Piquante Pierre]] ( Basse-sur-le-Rupt ).<br /> - Maquis du Peut Haut ( Camp Kœnig ).<br /> - Maquis des Roches de Morteville ( St-Maurice ).<br /> - Maquis St-Jacques de Gérardmer.<br /> - Maquis du Séchenat ( Camp Louis ).<br /> - Maquis du Haut du Tem ( hors du département, en Haute-Saône ).<br /> - Maquis des Beuchots à Ternuay ( hors du département, en Haute-Saône ).<br /> - Maquis du Pleinet à Ronchamp ( hors du département, en Haute-Saône ).<br /> - Maquis de Beulotte-St-Laurent ( hors du département, en Haute-Saône ).<br /><br /><br /><br /> Chaque maquis disposait de un ou plusieurs terrains destinés à recevoir des parachutages, certains destinés aux parachutages de jour, d'autres aux parachutages de nuit.<br /><br /> Ces terrains étaient dotés d'un nom de code et d'un signalement, soit sous forme d'une phrase codée soit d'une seule lettre afin que le maquis puisse être prévenu de l'imminence d'un parachutage ou de matériel ou d'hommes.<br /> A titre d'exemple, au sein du IV° groupement, le maquis de la Piquante Pierre disposait d'un terrain situé à Basse-sur-le-Rupt; ce terrain portait le nom de code terrain Coupole et était destiné aux parachutages de nuit. Son code radio était : ''J'espère vous revoir chérie'' ou la lettre ''U''.<br /><br /> {{boîte déroulante|align=left|titre=''Liste des terrains de parachutage''<small> d'après Robert Dodin</small> |contenu=<br /><br /> * '''1er groupement''' :*Région de Coussey, au nord de Neufchâteau, terrain Torpille code: ''la dynamo tourne sans fin'' :*Au sud de Chatenois, terrain Bach :*A l'ouest de Bazoilles, dans le bois de la Vendue, terrain Sibelius :*Au nord-ouest de Lamarche, au sud d'Urville - St Ouen-les-Parey, terrain Mirliton code: ''les ambitieux sont tous têtus'' :*Au sud-ouest de Bulgnéville, terrain Weber :*Près d'Aboncourt, en limite de la Meurthe et Moselle, terrain Resraurant encore appelé Repas code: ''Gustave est très doux'' :*Au sud-ouest de Mirecourt, terrain Gustave encore appelé Chatelain code '' le bachelier numérote ses pages'' :*Près des Vosges: ::- en Meurthe et Moselle au sud de Barisey, terrain Paimpolaise ::- en Haute Marne, terrain Gluck, terrain Listz, terrain Siècle encore appelé Est 10 situé dans le bois de Fresnois, code ''le citron est jaune''.<br /><br /> * '''2° groupement''' :*A l'ouest de Socourt, terrain Bizet :*A l'ouest de Gruey-les-Surances, terrain Borodine :*A l'est - sud-est de Darney, terrain Brahms code ''la cravate est à pois'' :*Au sud-est du Val d'Ajol dans la forêt d'Hérival, terrain Casbah encore appelé Hêtre code ''nous irons au théâtre avec ...'' :*Sur le territoire d'Archettes, terrain Le Chêne code ''le coq mange des noisettes'' :*Au sud-est de Darney, terrain Dacquin :*Au sud-est de Mirecourt, terrain Epagneul :*Au sud-ouest d'Epinal, terrain Est 35 encore appelé Sofa :*Au sud-ouest d'Epinal au sud-est de Girancourt, terrain Est 37 encore appelé Rimsky-Korsakoff :*Au sud-ouest d'Epinal, sud de la Void, terrain Est 38 encore appelé Loge :*Au sud-ouest de Xertigny, près de Bellefontaine, terrain Gounod :*A l'est de Moriville, terrain Grieg :*Au sud-ouest de Bains-les-Bains, terrain Minéral code ''mon cousin est heureux'' mais aussi ''la cravate est à pois'' :*Région de Destord, terrain Préfecture code ''nul n'est prophète chez soi'' :*Au nord-est d'Eloyes, terrain Roitelet :*A l'ouest de Grandrupt de Bains, terrain Rotation code ''l'impératrice a des cors aux pieds'' :*A l'est d'Haillainville et au sud-ouest de Clézentaine, terrain Saltimbanque code ''le cottage est pittoresque'' mais aussi ''le chérubin se lave dans l'étang'' :*Au sud-ouest de Damas au Bois, terrain Schumann :*En dehors du département: ::- en Meurthe et Moselle: terrain Beethoven au sud de Moyen et terrain Debussy à l'est d'Essey-la-Côte ::- en Haute Saône: terrain Scarlatti au nord-ouest d'Ambiévillers et terrain Le pré Benons au sud du Val d'Ajol.<br /><br /> * '''3° groupement''' :*Commune de Le Mont, terrain Anatomie :*Région de Robache, commune de Ban-de-Sapt à Gemainfaing, terrain Auber :*A l'ouest de Chatas entre Le Ménil et Ban-de-Sapt, terrain Barbiche :*Au nord-est de Raon l'Etape, terrain Donon code ''la potinière accueille les pingouins'' :*Commune de Coinches au hameau de Fouchifol, terrain Force code ''l'âme de Solange est immortelle'' :*Au sud de Fraize, terrain au Haut de Steige code ''je n'ai pas peur de l'obscurité'' :*A l'est de Provenchères-sur-Fave terrain du Plateau de Lordon code '' tenez bon nous voilà'' mais aussi ''les fauves ( ou les fous ) iront au paradis'' :*Région de Hurbache-la-Fontenelle, terrain Verdi :*En Meurthe et Moselle, au contact du 3° groupement, terrain Pédale.<br /><br /> * '''4° groupement''' :*Commune de La Bresse, terrain de la Chaume de Champy ( parachutages de nuit ) :*Près de Corcieux, au lieu-dit La Côte, terrain Chanteur ( parachutages de nuit ) code ''le Grand Mongol n'est pas content'' :*Basse sur le Rupt, à la Piquante Pierre, terrain Coupole ( parachutages de nuit ) code ''j'espère vous revoir chérie'' ou lettre ''U'' :*Près de Rochesson, à la Chaume des Charmes, terrain Crevasse ( parachutages de nuit ) code ''la clé anglaise ferme bien' :*Près de Xonrupt, terrain de la Chaume de Fachepremont ( parachutages de nuit ) code ''la truite mange des sauterelles'' :*Commune de Champdray-le-Spiemont, terrain Fermière ( parachutages de jour ) code ''son visage odieux me poursuit'' :*Au nord-est de Fresse-sur-Moselle, terrain Le fond du vallon ( parachutages de jour ) :*Entre Granges sur Vologne et St-Jacques du Stat, terrain de Hermafosse ( parachutages de nuit ) :*A l'est du Thillot, à l'ouest de Bussang, terrain de la Chaume de Kins Muss code '' le chevreuil prend son élan'' :*Au sud de Granges sur Vologne, terrain de la Chaume de Ménaumont code ''le saumon remonte les cascades'' :*A Gérardmer, terrain de la Chaume St-Jacques, et terrain Haendel dans la forêt du Haut Poirot :*A la limite du département: ::- En Haute Saône: :::*Commune de Servance, au Sapin du Haut, terrain Compère code ''les brimbelles ne sont pas mûres'' :::*Au Haut du Them au sud-est de Le Thillot, terrain Baraque code ''la béquille est mécanique'' et les terrains des maquis de Ternuay et de Beulotte-St-Laurent ::- Dans le Haut Rhin: :::*A l'ouest de Bitschwiller, terrain de la Chaume du Rossberg :::*Sur les crêtes des Vosges, le terrain de Markstein. }}<br /><br /><br /> ==Les maquis célèbres== <br />Les différents maquis étaient en attente de l'ordre de se mettre en action qui devait émaner du commandement des Forces Alliées. Dans l'esprit du commandement, le rôle principal des maquis était de préparer l'arrivée des Forces Alliées en occupant des postes clés et en particulier les ponts, et en empêchant les forces allemandes de se regrouper en provoquant des actions dispersées sur le territoire vosgien.<br />Alors que la III{{ème}} armée américaine commence son offensive en direction des Vosges, la majorité des forces de sécurité du Reich est rassemblée dans les Vosges, en majorité à Bruyères; le 5 septembre 1944, Heinrich Himmler fera même une courte visite à Gerardmer<ref>[http://www.ville-bruyeres.fr/Situation/Histoire/Bataille/Avant.asp Avant la bataille de Bruyères] </ref> pour donner ses ordres aux responsables de la Wehrmacht et des S.S., et particulièrement d'intensifier la lutte contre les maquis.<br />Ceci explique très probablement l'action ciblée sur les maquis, qui se développe à partir de cet instant. ===Le maquis de Charmes=== <br /><br /> ===Le maquis de Viombois=== <br /><br />Au début de mois de mai 1944, deux agents de liaison ( Roger Gérard et Louis Schnieder ) informent le PC de la résistance alsacienne, installée dans la région de Lyon qu'il existe un embryon de maquis ( sept hommes ) près du col de la Chapelotte.<br /> Le commandant Marceau est désigné pour les prendre en charge et créer à partir de ce petit noyau, le Groupe Mobile d'Alsace-Vosges ( GMA-Vosges ).<br /> Ces sept hommes constitueront les piliers de la 1{{ère}} centurie qui participera à toutes les actions du groupement et en particulier à la bataille de la ferme de Viombois. Ce petit groupe s'installe à la cote 722, au dessus de Vexaincourt, près de la Fontaine des Colas Vosgiens.<br /><br /> Très vite ce maquis va s'étoffer ( comme tout au long de l'existence du GMA-Vosges ); les nouvelles recrues sont des russes, des polonais, des tchèques évadés d'Allemagne, mais aussi des volontaires des villages avoisinants, souvent réfractaires au [[Service du travail obligatoire|STO]].<br /> Leur nombre est vite suffisant pour créer une 1{{ère}} centurie commandée par le capitaine Jean-Serge<ref>[http://www.resistance-deportation.org/spip.php?article32 Structuration du maquis, par Gerard - Résistance et Déportation dans la vallée du Rabodeau<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>, puis une 2{{ème}} centurie, commandée par Félix, et qui sera assimilée au maquis du Lac de la Maix.<br /> Parmi ces arrivants il y aura quelques individus « louches »; le 1{{er}} juillet 1944, ils devront exécuter un autrichien qui s'était fait passé pour un déserteur et qui en fait était un agent de renseignement de la [[Gestapo]] chargé d'infiltrer le maquis.<br /><br /> Le vendredi 11 juillet 1944, le maquis est prévenu qu'un parachutage doit avoir lieu à la clairière du Bois du Mont, à l'est de la Petite-Raon ( terrain Anatomie ). Outre des armes, ils doivent recevoir l'appui d'un [[Jedburgh]] ( un jed est un groupe de trois hommes chargé de la coordination des FFI, en relation avec l'état major allié ) et d'un commando-parachutiste du [[Special Air Service | SAS]], soit 12 hommes. Le message, répété aux heures prévues, était : ''De Manicoco à Bamboula, l'abbé Pellegrin visitera ce soir l'anatomie de Bamboula''.<br /> En fait, le parachutage n'aura lieu que le lendemain et le GMA-Vosges recevra de quoi équiper 120 hommes, soit la 1{{ère}} centurie et quelques éléments de la 2{{ème}} .<br /><br /> Régulièrement, le maquis est prévenu des projets d'attaque des allemands et devra à chaque fois changer de camp: la première évacuation aura lieu le 20 juillet et il s'installera au col des Hérins. Il a en fait le soutien de la majeure partie de la population, à tel point que 5 hommes se permettront d'assister à la messe du [[Assomption|15 août]] en tenue et en armes.<br /><br /> Par ailleurs de nombreuses indications laissent à penser que le maquis est très surveillé: arrivée de troupes SS dans la vallée avec un général en tête, le 16 août embuscade sur une corvée de ravitaillement, survol du maquis par des avions allemands, d'abord un Fiesler Storch puis un bimoteur Heinckel en mission photographique.<br /> Les troupes allemandes arrivent en force d'Alsace par le col de Prayé, occupent Moussey, la Petite-Raon, la vallée de Celles-sur-Plaine, Raon-sur-Plaine, Vexaincourt, Allarmont, coupent les routes à Senones et Moyenmoutier. Des contingents sont positionnés au Lac de la Maix, au Haut du Bon Dieu et au Jardin David.<br /> La 2{{ème}} centurie installée alors à la Fontaine des Colas ( ancien camp de la 1{{ère}} centurie ) est taillée en pièces le 17 août 1944, prise dans une embuscade. Le 19 août, les cadres du maquis sont sûrs d'avoir été repérés lorsqu'ils localisent une patrouille de surveillance qui à l'aide de jumelles espionne le camp. Ils donnent donc l'ordre à la 1{{ère}} centurie de décrocher et de se rendre aux Roches de Vohné à la cote 522. Là, le maquis continue à s'étoffer; les nouvelles recrues sont peu appréciées, « ceux de la dernière heure qui viennent se blanchir dans la résistance ». Parmi ceux-ci, on trouve un certain lieutenant Henry: on apprendra à la libération qu'il avait été un responsable de la [[Milice française|Milice]] de Clermont-Ferrand sous le pseudonyme de Rito. Le maquis reçoit à nouveau l'ordre de décrocher et de s'installer dans les bois proches de la ferme de La Pile. Les nouvelles recrues arrivent toujours ( environ 300 en quelques jours ) et tous ces nouveaux sont sans arme. Dans la nuit du 30 août un nouveau parachutage a lieu au terrain La Pédale; ce sont 5 parachutistes du 1{{er}} Régiment SAS qui sont largués, avec leur chef de corps, un adjoint et un officier français, le commandant Henry Derringer qui doit prendre le commandement en phase opérationnelle du GMA-Vosges. Un nouveau parachutage doit avoir lieu au terrain La Pédale dans la nuit du 3 septembre ( message: ''le beau pré est trop long neuf fois'' ); il doit comporter essentiellement des armes. Le maquis quasiment au complet l'attend à proximité. Mais le parachutage est reporté de 24 heures car les avions ne peuvent pas décoller d'Angleterre pour cause de mauvais temps. La majeure partie du maquis se repliera alors en attendant sur la ferme de Viombois au lieu dit Haut de Viombois Le 4 septembre, il y aura de nombreuses altercations avec de petits groupes d'allemands placés en embuscade. Leurs localisations fait comprendre aux cadres du maquis qu'ils sont encerclés. A 13h30 les allemands ( la [[Wehrmacht]] et des éléments de la [[Luftwaffe]] ) lancent le 1{{er}} assaut sérieux ( il y a toujours entre 600 et 700 personnes qui ne sont pas armées! ) qui est repoussé par les hommes aguerris de la 1{{ère}} centurie. Un 2{{ème}} assaut sera vite repoussé, puis un 3{{ème}} vers 19h30 ( un groupe d'allemands arrivés en rampant, la baïonnette au canon ). A 20h55, un nouveau groupe d'une douzaine d'hommes repasse à l'attaque et sera également repoussé. Toutes ces actions se passent dans une ambiance de fusillade continue. A 21h10, les allemands tirent une fusée verte; les combats cessent aussitôt et les troupes allemandes se retirent.<br /><br /> Bilan de cette journée: *30 000 cartouches tirées par le maquis *134 morts et 182 blessés du côté allemand *57 tués du côté du maquis<br /><br /> La nuit suivante, le parachutage qui était prévu à La Pédale n'aura pas lieu; les avions tournent et repartent, le terrain n'ayant pas été balisé par manque de personnel... Dès le lendemain, les allemands perquisitionnent tous les environs, aidés en cela par des dénonciations, à la recherche des individus ayant aidé les maquisards. Il y aura de nombreuses exécutions et déportations. Le maquis quant à lui se disperse. Les arrivés des derniers jours retournent souvent dans leur famille, d'autres tentent de rejoindre d'autres maquis, et certains réussissent à traverser les lignes allemandes et rejoignent les alliés ( le général Leclerc est à une dizaine de kilomètres de là ); c'est le cas en particulier du capitaine Jean-Serge.<br /><br /> Le bilan officiel, établi par les responsables du GMA-Vosges fait état de la présence de 832 hommes à Viombois dont seulement 150 étaient armés, de 57 tués à Viombois dont 52 à la ferme même <ref>Il y a 20 ans, Viombois, E. Poussardin. Imprimeur-Editeur Fettzer, Raon-l'Étape 1964</ref> et de 150 morts au total pour le GMA ( accrochages, fusillés, déportés morts en déportation ou dans les suites immédiates )<ref>René Ricatte alias Jean-Serge, Viombois, haut-lieu de la Résistance. Ouvrage édité par l'amicale des anciens du GMA-Vosges, imp. Publinov à Six-Fours-les-Plages</ref>. ===Le maquis de Grandrupt=== <br />Depuis la fin de l'année 1943, par contact de proche en proche, la Résistance avait créé une véritable organisation militaire.<br /><br />Les hommes qui la constituaient avaient de 17 à 45 ans en général; ils étaient souvent des réfractaires au [[Service du travail obligatoire|STO]] ou avaient eu maille à partir avec ceux qu'ils appelaient « les doryphores » . Quelque soit la raison évoquée, ils étaient tous des patriotes nés dans des familles où la 1ère guerre mondiale avait laissé un souvenir amère. S'y ajoutaient de petits groupes constitués de longue date, à l'image des Scouts de Mirecourt.<br /><br />L'organisation était du modèle ''Sizaine'' ( 6 hommes ), ''Trentaine'' et ''Centaine'', une ''centaine'' étant constituée de 4 ''trentaines'' soit environ 130 hommes si l'on tient compte de l'encadrement.<br /><br />Tous ces hommes devaient se réunir par petits groupes en un lieu prévu de longue date dès réception d'un message émis par Radio Londres, message de pré-alerte à 13 heures et confirmation à 19 heures.<br /><br />Le 27 août 1944, tous ces hommes entendent le message attendu: « '''L'impératrice a des cors aux pieds''' ».<br /><br />De ces points de ralliement, les hommes sont pris en charge par des camions mis à disposition par une population tout à la cause de la résistance, et dirigés vers Grandrupt où rapidement le maquis s'organise.<br />Les allemands étant en retraite, on ne prend aucune précaution et la maquis prend l'aspect d'un camp militaire en rase campagne<ref>L'impératrice a des cors aux pieds. L'odyssée des maquisards de Grandrupt, une page de la résistance vosgienne - Albert FÄh Matricule 114122 Éditions du Sapin d'or Epinal 4ème trimestre 1976 p.59</ref>« ''on aurait pu se croire à la foire de Poussay avant la guerre, aucune prudence''»<br /><br />Il semble que ce maquis ou tout au moins certaines centaines disposent d'un armement conséquent à la suite d'un parachutage récent; la veille, le 6 septembre, avait eu lieu le parachutage d'un groupe du S.A.S. avec du matériel y compris 2 ( ou 3 ? ) jeep .<br /><br />Le 3 septembre 1944, le maquis reçoit l'ordre de se déplacer en forêt du Morillon, située au nord de la Haute-Saône entre Hennezel et Pont-du-Bois; il y reste quatre jours jusqu'au 6 septembre 1944.<br /><br />Le 5 septembre avaient vu les premières arrestations du maquis de Grandrupt; en effet, la Gestapo de Lyon s'était repliée sur Gerardmer et s'intéressait depuis quelques temps à ce maquis, probablement à la suite de dénonciations.<br />Ce sont deux officiers de liaison qui seront donc arrêtés en premier, Noirtin et Rozot.<br /> Noirtin sera fusillé et son corps sera retrouvé en septembre 1945 près de la Roche du Diable où une stèle a été érigée en bordure de route.<br />Selon certains témoignages, l'attitude de Rozot est ambigüe: on le verra en effet en grande discussion avec les allemands lors de la reddition du maquis, et également en cours de captivité.Pour d'autres au contraire, il aurait évité une attaque dévastatrice des forces allemandes obtenant la réddition du maquis et la promesse de traiter les maquisards en prisonniers de guerre, promesse qui ne sera pas tenue <ref>[http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.287. Fondation pour la mémoire de la Déportation]</ref> <br /><br />A la suite de ces arrestations, le maquis retourne à Grandrupt et certains diront: « ''On retourne dans la souricière''. »<br /><br />En effet, le maquis sera attaqué par les forces allemandes le 7 septembre 1944 au matin.<br />La défense s'organise, mais elle sera de courte durée.<br />Rapidement, les autorités allemandes posent un ultimatum: ou le maquis se rend, ou les habitants de Grandrupt et de Vioménil seront fusillés et les maisons rasées. Promesse est faite aux maquisards de les traiter en prisonniers de guerre.<br />Pour les maquisards dont beaucoup sont originaires de ces villages, le choix est fait, ils se rendent.<br />Il y aura 214 maquisards arrêtés à Grandrupt ( 216 pour certains<ref>[http://www.memoire-net.org/article.php3?id_article=217 Guy Dolmaire<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>, et 213 pour d'autres<ref>http://cliophoto.clionaute.org/picture.php?cat=427&image_id=419</ref>), qui ne seront malheureusement pas traités comme des prisonniers de guerre et seront transférés à [[Dachau]] pour la plupart. ===Le maquis de Noiregoutte=== <br /><br /> ===Le maquis de la Piquante Pierre=== <br /><br /> ==Références== <references/> {{Portail|Lorraine|Histoire militaire|Seconde Guerre mondiale}} {{DEFAULTSORT:Vosges}} [[Catégorie:Résistance française]] [[Catégorie:Histoire de la Lorraine]]