Marché biface 2464176 25348401 2008-01-25T10:08:30Z GillesC 38320 Correction d'homonymie vers [[Radio]] Pour les [[sciences économiques]], un '''marché biface''' est un type de [[marché]] dont l'agencement entretient – voire nécessite – l'existence de deux [[Client (économie)|clientèles]] tout à fait différentes quoique finalement interdépendantes l'une de l'autre pour les [[Production|produits]] qui y sont [[Offre et demande|échangés]]. ==Exemples== Dans la mesure où beaucoup de [[média]]s proposent à la fois un support [[Publicité|publicitaire]] à des [[annonceur]]s et un contenu [[Journalisme|journalistique]] à des [[lecteur]]s, [[Radiodiffusion|auditeur]]s ou autres [[Télévision|téléspectateurs]] qu'il faut également séduire, on peut considérer qu'ils s'inscrivent sur un marché biface<ref name="Nathalie Sonnac">« ''[http://www.crest.fr/lettre/63%5Clettre%20crest%2063valid%C3%A9e.pdf Médias et publicité, ou les conséquences d'une interaction entre deux marchés]'' », [[Nathalie Sonnac]], [[Centre de recherche en économie et statistique]], [[mars 2006]].</ref>. De la même façon, une société de [[Carte bancaire|cartes bancaires]] telle que [[VISA International Service Association|VISA]], peut aussi être considérée comme agissant sur un tel marché. Ainsi, d'après Julien Gilson, conseiller au [[Conseil supérieur de l'audiovisuel]] [[France|français]], « d'un côté les consommateurs paient une [[redevance]] annuelle pour une utilisation (ensuite gratuite) de la carte et d'un autre côté, les [[commerçant]]s reversent un [[pourcentage]] à la firme pour chaque utilisation de la carte dans leur [[magasin]]. La plateforme aurait pu choisir un autre système de prix, mais il aurait été moins efficace. »<ref name="Julien Gilson">« ''[http://www.csa.be/system/document/nom/646/REGULATION_32.pdf Le marché de la transmission des services de contenus audiovisuels en Communauté française : un marché biface ?]'' », Julien Gilson, [[Conseil supérieur de l'audiovisuel]], [[juillet 2007]].</ref> Comme beaucoup d'autres services d'[[intermédiation]], la plateforme [[Musique|musicale]] [[iTunes]]<ref name="Julien Gilson"/>, les [[Agent immobilier|agences immobilières]], les services de [[Petite annonce|petites annonces]]<ref name="S. F.">« ''[http://www.lefigaro.fr/economie/20070921.FIG000000114_une_recherche_foisonnante.html Une recherche foisonnante]'' », S. F., ''[[Le Figaro]]'', {{date|21|septembre|2007}}</ref> peuvent également apparaître comme des plateformes bifaces. ==Origines du concept== D'après Julien Gilson, le terme ''biface'' tel qu'il est ici utilisé est « connu quasi exclusivement par les économistes »<ref name="Julien Gilson"/>. De fait, il s'agit d'un concept d'invention récente à laquelle un chercheur comme [[Jean Tirole]] et une institution comme la [[Toulouse sciences économiques|Toulouse School of Economics]] ont amplement contribué<ref name="S. F."/>. Précisément, « la théorie des “marchés bifaces” est apparue en économie industrielle au début des [[années 2000]] » et « bien que cette nouvelle [[théorie]] ne soit pas encore totalement stabilisée, les décideurs privés et publics (régulateurs des communications électroniques, experts [[Europe|européens]]…) lui accordent déjà de plus en plus d'importance »<ref name="Julien Gilson"/>. ==Conséquences d'une structure biface== ===Sur le produit=== D'après [[Nathalie Sonnac]], du [[Centre de recherche en économie et statistique]], le fait que les entreprises médiatiques agissent sur un marché biface peut avoir des conséquences sur la neutralité du [[traitement de l'information]] : « le contenu médiatique peut être influencé en partie, par le désir des propriétaires des médias d'offrir un produit qui fait interagir le plus grand nombre d'annonceurs publicitaires et de consommateurs. Ceci peut créer un biais potentiel dans la sélection des programmes ou informations offertes aux consommateurs par les entreprises médiatiques. » En tout cas, cette situation a des effets sur le [[ratio]] [[publicité]]/contenu<ref name="Nathalie Sonnac"/>. ===Sur les prix=== Les effets des marchés bifaces sur les prix sont non-neutres<ref name="Julien Gilson"/>. D'après [[Nathalie Sonnac]], qui file toujours l'exemple des [[média]]s, « les [[externalité]]s positives et négatives générées par la structure biface conduisent à des spécificités particulières d'un point de vue économique au niveau de la [[formation des prix]] [et] de la [[structure de prix]]. »<ref name="Nathalie Sonnac"/> De fait, cette structure impose au minimum une détermination simultanée des tarifs publicitaires et des contenus eux-mêmes. Dans certains cas, la [[gratuité]] de ces derniers peut être volontaire, comme dans le cas de la [[presse gratuite]], mais elle rend alors le maintien du caractère biface du marché absolument essentiel au producteur. ===Sur la concurrence=== La structure biface du marché médiatique a des implications majeures sur la nature de la [[concurrence]] que les entreprises qui y participent se livrent entre elles, en termes de diversité des [[Titre de presse|titre]]s et de [[pluralisme]] d'opinions<ref name="Nathalie Sonnac"/>. ==Références== <references /> {{Portail économie}} [[Catégorie:Marché|Biface]] [[en:Two-sided market]] [[es:Mercado bilateral]]