Massif du Luberon 62706 31769198 2008-07-21T18:14:30Z DumZiBoT 280295 [http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Bot/Requ%C3%AAtes/2008/07#Renommage_de_lien_des_d.C3.A9partement_fran.C3.A7ais Renommage de lien des départements français {{voir homonyme|Luberon}} {{Infobox Massif montagneux | nom=Luberon | carte={{Massif des Alpes map-fr.svg}} | continent=[[Europe]] | pays={{France}} | point culminant=[[Mourre Nègre]] | altitude=1125 | longueur=+ de 60 | largeur=+/- 5 | superficie= | chaîne principale=[[Alpes]] | âge=fin de l'ère [[secondaire (géologie)|secondaire]] jusqu'au au milieu de l'ère [[tertiaire (géologie)|tertiaire]] | roches=[[roche sédimentaire]] }} Le '''Luberon''' (en [[occitan]] [[provençal]] : '''''Leberon''''' selon la [[Norme classique de l'occitan|norme classique]] ou '''''Luberoun''''' selon la [[norme mistralienne]]) est le nom donné à un massif montagneux [[France|français]] peu élevé qui s'étend d'est en ouest entre les [[Alpes-de-Haute-Provence]] et le [[Vaucluse (département)|Vaucluse]]. Le massif mesure plus de 60 kilomètres de long pour une largeur de 5 kilomètres environ et son point culminant est le [[Mourre Nègre]], sommet arrondi qui s'élève à {{formatnum:1125}} mètres d'altitude, dans le Grand Luberon. Son relief calcaire et son climat lui apportent une grande variété d'[[écosystème]]s et l'ont toujours tenu relativement éloigné des grands événements de l'histoire, tout en étant la source d'une économie variée. == Toponymie == La forme la plus ancienne connue du nom, ''Louerion'', est donnée par le géographe grec [[Strabon]], qui écrivait à l'époque de l'empereur [[Auguste]] : « Les auteurs grecs les plus récents nomment les Salyens celto-ligures et leur attribuent tout le pays de plaine qui s'étend jusqu'au ''Louerion'' et au Rhône »<ref>[[Strabon]], ''Géographie'', 4,1,3</ref>. Selon Charles Rostaing<ref>''Essai sur la toponymie de la Provence'' et ''Dictionnaire étymologique des noms des lieux en France''</ref>, le nom du Luberon viendrait d'une racine ''Lup-'', hauteur, suivie du double suffixe ''-air-one'', que l'on retrouve dans le nom du ''Cithéron'', montagne de l'ancienne [[Béotie]]. Parmi les étymologies fantaisistes, on trouve celle de « vallée des loups », peut-être liée à la présence de très nombreux [[loup (mammifère)|loup]]s dans le Luberon, qui attaquaient les troupeaux de moutons. Le dernier loup fut aperçu en [[1922]]. Les dictionnaires français des noms propres ''([[Éditions Larousse|Larousse]] ou [[Dictionnaires Le Robert|Robert]])'' admettent une double forme, Luberon ou Lubéron, mais les gens originaires de la région affirment que les seules orthographe et prononciation correctes sont Luberon, avec un « e » prononcé comme dans « v<u>e</u>nir », l'orthographe et la prononciation Lub<u>é</u>ron étant « [[Parisianisme|parisiennes]] ». Cependant, on trouve sur certaines cartes de géographie d'école que l'on utilisait au milieu du {{XXe siècle}} le massif désigné sous le nom de ''Lébéron'', mais il s'agit tout de même d'éditions parisiennes. == Géographie == [[Image:Draille.JPG|right|thumb|[[Draille]] montant sur le Luberon au niveau de [[Robion]]]] === Situation === Le massif du Luberon est un massif des [[Préalpes]] situé dans le sud de la [[France]], à cheval sur les départements du [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] et des [[Alpes-de-Haute-Provence]] (région [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]]), à 70 kilomètres au nord de [[Marseille]]. Il s'étend sur 60 kilomètres<ref name="Natura2000">[http://www.atlas-parcduluberon.com/atlas/theme2_patrimoine/1_naturel/08_natura2000/index.asp L'Atlas - Parc naturel régional du Luberon], Natura 2000, le site "massif du Luberon"</ref> d'est en ouest pour 5 kilomètres de largeur moyenne<ref>[http://www.sdis84.fr/dossiers/sdacr/sdacr.htm#reliefs%20montagneux Arrêté n° 3455 portant approbation du Schéma Départemental d'Analyse et de Couverture des Risques du Vaucluse : le {{date|13|décembre|1999}}]</ref>. Il est limité par le [[Calavon]] et les [[monts de Vaucluse]] au nord et la [[Durance]] au sud<ref>[http://www.wikimapia.org/#lat=43.815207&lon=5.460892&z=11&l=0&m=a&v=2 Le Luberon sur Wikimapia]</ref>. === Relief === Ce massif comprend plusieurs « montagnes » : le Grand Luberon et le Petit Luberon en sont les principales. Il existe également un Luberon oriental dont les hauteurs sont comprises entre 280 et 976 mètres<ref name="Atlas">{{pdf}} [http://www.atlas-parcduluberon.com/atlas/dl/Txt_ReliefPente.pdf L'Atlas - Parc naturel régional du Luberon], le relief et les pentes</ref> et qui correspond à la partie la plus à l'est du massif. Toutefois, de nombreuses cartes anciennes ou guides n'en font pas mention, ne parlant que du Grand et du Petit Luberon<ref>[http://www.aix-en-provence.com/provencearchitect/terretrad/administ.htm Maison de Provence, terre de tradition - Les massifs de la moyenne montagne] (5e paragraphe)</ref>{{,}}<ref>''Le Guide du routard'', édition « Provence », 2001-2002</ref>. C'est la rivière de l'[[Aigue Brun|Aiguebrun]] traversant le massif du nord au sud qui sépare le Petit Luberon du Grand Luberon<ref name="Atlas"/>. Celle-ci a creusé une [[combe]] que l'on nomme la combe de [[Lourmarin]]. Le Grand Luberon, où culmine le [[Mourre Nègre]] ({{formatnum:1125}} mètres), est la partie principale du massif tant en taille qu'en longueur et largeur. Il est situé à l'est de la combe de Lourmarin, au sud de la sous-préfecture du Vaucluse [[Apt (Vaucluse)|Apt]] et des [[monts de Vaucluse]], à l'ouest et au nord du lit de la [[Durance]] qui longe tout le massif d'est en ouest en partant de [[Manosque]], descendant jusqu'à [[Pertuis (Vaucluse)|Pertuis]] et remontant jusqu'à [[Cavaillon]]. [[Image:Le Grand Luberon depuis le nord-ouest by JM Rosier.jpg|thumb|700px|center|Le Grand Luberon, depuis le nord-ouest, avec en premier plan les vignes puis un hameau de la vallée du [[Calavon]]]] Le Petit Luberon, quant à lui, correspond au triangle Cavaillon, Apt, Lourmarin<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR9310075.html Carte de la zone Natura 2000 sur le Petit Luberon]</ref>, au sud de la vallée du [[Calavon]] qui le sépare des monts de Vaucluse. Ce triangle, situé dans la partie du massif à l'ouest de la combe de Lourmarin, commence à une hauteur de 110 mètres et culmine à une hauteur de 727 mètres<ref name="Atlas"/>. === Accès et voies de communications === [[Image:Cavalier en Luberon by JM Rosier.jpg|thumb|right|Cavaliers en Luberon (sur le ''chemin des cavaliers'')]] Le Luberon oriental et le Grand Luberon sont séparés par une voie de communication nord-sud : la [[Route départementale 907 (Vaucluse)|D907]], puis la [[Route départementale 956 (Vaucluse)|D956]]. Le Petit Luberon et le Grand Luberon sont également séparés par un axe de communication nord-sud : la [[Route départementale 943 (Vaucluse)|D943]] qui relie [[Lourmarin]] à [[Apt (Vaucluse)|Apt]], par la combe de Lourmarin. Une bifurcation par la [[Route départementale 36 (Vaucluse)|D36]] permet de rejoindre [[Bonnieux]]. Plusieurs chemins permettent la découverte du Luberon. Certains sont réservés aux [[randonnée|marcheurs]], [[Vélo tout terrain|VTTistes]] ou [[équitation|cavaliers]]. On peut ainsi noter le passage des chemins de grande randonnée GR 4, 6, 9, 92 et 97.<ref name="Chemin cjr">[http://www.cjrosier.com/Agence-immobiliere/Les-chemins-du-Luberon-pour-une-decouverte-des-Luberon.htm Les chemins pour une découverte du Luberon]</ref> D'autres sont ouverts ou semi-ouverts (restriction en période de sécheresse) à la circulation routière. Le « chemin des crêtes » et le « chemin des cavaliers » parcourent ainsi les sommets du Grand Luberon (dont le [[Mourre Nègre]] culminant à {{formatnum:1125}} mètres et le Gros Collet à {{formatnum:1064}} mètres). Accès par Lourmarin (ou variante par [[Cucuron]] ou [[Auribeau]]) joignant à la frontière départementale la route départementale du Vaucluse 33 qui devient 31 dans les Alpes-de-Haute-Provence. Une route équivalente existe sur le Petit Luberon passant par la forêt des cèdres, mais celle-ci est fermée à la circulation motorisée sur une grande partie de son tracé<ref name="Chemin cjr"/>. === Hydrographie === Le [[Calavon]], dont la vallée se situe au nord du Petit Luberon, borde aussi une partie du Grand Luberon alors que la [[Durance]] contourne le massif par le sud. L'[[Aigue Brun]] traverse le massif du nord au sud, de la commune de [[Bonnieux]] vers celle de [[Lourmarin]]. Un réseau de fissures et de galeries s'est creusé dans la roche [[calcaire]] du Petit Luberon (ainsi qu'une petite partie du Grand Luberon) sous l’action des eaux de pluie et d’infiltration (on parle d'un système [[Karst|karstique]])<ref>[http://www.parcduluberon.com/35_nat5.htm Parc naturel régional du Luberon : le Petit Luberon]</ref>. L’eau qui y circule alimente des sources, permanentes ou temporaires, en piémont du massif. De nombreux petits cours d'eau y prennent donc naissance puis se jettent ensuite les uns dans les autres pour tous finir dans le bassin collecteur de la [[Durance]] : les principaux ruisseaux sont le Réal ([[Ménerbes]]), le Valadas ([[Oppède]]), le Boulon et l'Escalon ([[Robion]]), le Régalon ([[Mérindol]]), le Renard ([[Cabrières-d'Aigues]]) et le Laval ([[Cucuron]]). L'[[étang de la Bonde]], au pied du versant méridional, est, avec son diamètre d'environ 500 mètres, sa superficie de 30 hectares et sa profondeur de 2 à 5 mètres, le seul plan d'eau conséquent des environs du massif. Il est situé sur les communes de [[Cabrières-d'Aigues]] et [[La Motte-d'Aigues]]. En amont de cette dernière, les torrents de Pissay et du Pas de l'Oulle se rejoignent et leur cours, détourné du ruisseau de l'Ourgouse, alimentent l'étang depuis le {{XVe siècle}}. L'aqueduc qui l'approvisionne a été construit par Fouquet d'Agoult afin de constituer une réserve d'eau pour le château de [[La Tour-d'Aigues]] qui est désormais gérée par la société du [[canal de Provence]]. L'eau, non potable, sert pour l'irrigation, et il est possible d'y pratiquer la baignade, la planche à voile et la pêche. == Géologie == [[Image:Petit Luberon vue du Grand (est) by JM Rosier.jpg|400px|thumb|left|Le ''Petit Luberon'' vu par l'est depuis le ''Grand Luberon'']] Sur l'[[échelle des temps géologiques]], le Luberon est constitué de roches datant de la fin de l'[[secondaire (géologie)|ère secondaire]] jusqu'au milieu de l'[[tertiaire (géologie)|ère tertiaire]]. Le massif montagneux est formé de terrains secondaires ([[Crétacé]] inférieur), la plaine qui l'entoure étant principalement tertiaire. Cette région est, pour cette raison, connue comme riche en [[fossile]]s de la fin de l'ère secondaire. Les lignes de chevauchement sont situées principalement au sud de la ligne de crête du Petit et du Grand Luberon<ref name="géologie">[http://www.cjrosier.com/Agence-immobiliere/La-geologie-du-massif-du-Luberon-et-de-ses-trois-Luberon.htm Géologie du Luberon]</ref>. {{clr}} === Petit Luberon === [[Image:Luberon Vue du plan de Robion.jpg|thumb|right|Petit Luberon au niveau de [[Robion]] vu depuis le nord-ouest]] [[Anticlinal]] (pli dont le cœur est occupé par les couches géologiques les plus anciennes et présentant une convexité orientée vers le haut) déversé vers le sud, le Petit Luberon possède un plateau sommital formé d’épais [[calcaire]]s urgoniens (terrains du secondaire, crétacé inférieur). Sur le Petit Luberon, plusieurs carrières, comme celles d’Oppède ou des Taillades, recèlent ou ont recelé des blocs d’un calcaire blanc et pur. La plaine qui l'entoure est principalement d'origine tertiaire (molasses calcaires et safres du [[Miocène]]) surtout au nord du massif et du [[Quaternaire]] (dépôts fluviatiles, [[colluvion]]s et éboulis) dès que l’on se rapproche du cours du [[Calavon]] ou de celui de la [[Durance]]<ref name="géologie"/>. Il est constitué d'une zone très large de calcaires [[marne (roche)|marneux]] coupés par des bancs de calcaire plus durs ([[Néocomien]]) formant de grandes falaises. Sur le versant nord, c'est le [[Barrémien]] qui occupe la plus grande surface. === Région d'Apt, entre petit et grand Luberon === [[Image:Aiguebrun.jpg|thumb|left|Vallée de l'Aiguebrun depuis le fort de [[Buoux]] au nord du Grand Luberon]] On y trouve de l'[[Aptien]], du [[Gargasien]] (correspondant à la réserve géologique de [[Gargas]]) et de l'[[Albien]] qui forme la vallée d'ocres du [[Colorado provençal]]. Même si ces couches géologiques ne sont pas sur le massif du Luberon, beaucoup considèrent qu’elles font quand même partie des « sols du Luberon », puisque localisées sur des communes dans le périmètre du parc. Entre [[Bonnieux]] et [[Auribeau]], une zone de [[Burdigalien]] composée de marnes, [[molasse]]s et calcaires [[grès (géologie)|gréseux]] forme les célèbres falaises de [[Buoux]]. === Grand Luberon === [[Image:Falaise au sud du grand Luberon By JM Rosier.jpg|thumb|right|Falaise au sud du Grand Luberon]] C'est un anticlinal formé de plus de 600 mètres de calcaires plus ou moins marneux de l’[[Hauterivien]] - Crétacé. Ces calcaires sont plutôt tendres, ce qui confère au Luberon un relief plutôt arrondi. Son versant nord est plus ou moins abrupt par endroits et son versant sud semble évidé avec en bordure les collines qui relient [[Peypin-d'Aigues]] à [[Cadenet]] en passant par le nord de [[Pertuis]] et [[Villelaure]]. Enfin, les premières pentes au nord du massif du Luberon, tout comme une partie de celles situées au sud, sont composées de sols du Miocène avec molasses calcaires, sables et marnes. Au sud-est et à l’est, on trouve des sols de l’[[Éocène]] (lors de la phase dite : « phase tectonique pyrénéo-provençale ») et de l'[[Oligocène]] (on découvre encore des traces fossiles avec des poissons, des insectes et des végétaux dans des plaquettes calcaires) composés de marnes, calcaires et grès avec parfois brèches et argiles sableuses<ref name="géologie"/>. Autour de [[Grambois]], de [[Montfuron]], de [[Forcalquier]], l'Oligocène composé de calcaires en plaquettes, [[gypse]], [[lignite]], [[argile]], [[dolomie]] a donné lieu à des exploitations minières. === Luberon oriental === Le Luberon oriental, quant à lui, est principalement composé de ces mêmes sols que l’on retrouve au sud-est et à l’est du Grand Luberon datant de l’Éocène et de l’Oligocène ainsi que de sols du Miocène et quelques rares portions du Quaternaire, là où coulent les rivières naissantes<ref name="géologie"/>. == Sismicité == Les cantons de [[canton de Bonnieux|Bonnieux]], [[canton d'Apt|Apt]], [[canton de Cadenet|Cadenet]], [[canton de Cavaillon|Cavaillon]], et [[canton de Pertuis|Pertuis]] sont classés en zone Ib (risque faible). Les autres cantons du département sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments<ref>''Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA'', page 48</ref> . Dans le passé, des [[séisme]]s d'[[Échelle Medvedev-Sponheuer-Karnik|intensité]] VIII (soit autour de la magnitude 5 environ sur l'[[Magnitude d'un séisme|échelle ouverte de Richter]]) ont eu lieu le long du système de [[Faille|failles]] de la Moyenne Durance, dans la région de [[Manosque]] : à Manosque le {{date|13|décembre|1509}}<ref>''Histoire journalière'', de Honoré de Valbelle (1535-1539)</ref> puis le {{date|14|août|1708}}<ref>''In Rothé'', annales de l’Institut de Physique du Globe de Strasbourg, 1938</ref>{{,}}<ref>Quenet et al., [http://www.earth-prints.org/handle/2122/783 The 14 August 1708 Manosque, France earthquake: new constraintson the damage area from in-depth historical studies], Annals of Geophysics, vol. 47, avril-juin 2004</ref>, à [[Beaumont-de-Pertuis]] en mars [[1812]], à [[Volx]] en mai [[1913]] ; la périodicité apparente d'environ cent ans de ces seismes fait que certains s'attendent à un séisme dans cette zone dans les prochaines années. Le tremblement de terre du {{date|14|novembre|1887}} est le mieux connu ; il s'est manifesté à [[Cavaillon]] avec le plus d'intensité, mais a été ressenti à des kilomètres à la ronde. Il a ainsi ébranlé le clocher de l'église de [[Gordes]]. == Climat == Les secteurs « méridional » et « occidental » du Luberon sont principalement caractérisés par un type de [[climat méditerranéen]] et les secteurs « septentrional » et « oriental » par un climat méditerranéen d'intérieur<ref name="Climat">{{pdf}} [http://www.atlas-parcduluberon.com/atlas/dl/Txt_Climato.pdf L'Atlas - Parc naturel régional du Luberon], le climat</ref>. Cependant, différentes nuances climatiques peuvent se faire ressentir, comme une influence de type [[climat montagnard|montagnard]] qui se traduit par des hivers parfois rigoureux et un nombre de jours de gel plus important qu'en basse Provence. De plus, les zones occidentales sont particulièrement exposées au [[mistral]]<ref name="Climat"/>. Les précipitations moyennes annuelles varient de 600 mm à 900 mm. Toutefois, l'ouest est plus sec que l'est, tout comme le sud par rapport au nord. En moyenne, le secteur d'Apt reçoit des précipitations supérieures à 700 mm et la partie orientale, plus à l'est, supérieures à 800 mm. Mais de grandes disparités existent selon la saison et l'[[indice de Gaussen]] révèle une sécheresse d'un à deux mois selon les années (avec P<2T)<ref name="Climat"/>. == Flore et faune == Le Luberon présente une grande variété biologique : à mi-chemin entre [[Alpes]] et [[Méditerranée]], on y rencontre un mélange de caractères des deux milieux. D'autre part, son orientation est-ouest conduit à une grande différence d'ensoleillement entre les faces nord et sud, le versant sud étant en moyenne de huit à dix fois plus ensoleillé que le versant nord. Enfin, la combe de Lourmarin et la vallée de l'Aiguebrun présentent des biotopes aux spécificités propres. Ce secteur géographique jouit d'une grande richesse sur le plan de la flore et de la faune puisque l'on estime à environ {{formatnum:1500}} le nombre d'espèces de végétaux que l'on peut y trouver<ref name="faune 2">{{pdf}} [http://www2.parcduluberon.com/content/download/598/1980/file/ChartePNRL_Objecti2020_DiagnosticTerritoire2007.pdf Parc naturel régional du Luberon - Révision de la charte « Objectif 2007 » - Diagnostic territorial], voir bas de la page 11</ref>, {{formatnum:17000}} espèces et sous-espèces pour l’[[entomofaune]]<ref name="faune">{{pdf}} [http://www2.parcduluberon.com/content/download/598/1980/file/ChartePNRL_Objecti2020_DiagnosticTerritoire2007.pdf Parc naturel régional du Luberon - Révision de la charte « Objectif 2007 » - Diagnostic territorial], voir page 18</ref> avec à peu près de {{formatnum:2300}} espèces de [[lépidoptère]]s, soit près de 40&nbsp;% des espèces vivant en France, 341 espèces et sous-espèces pour la faune vertébrée<ref name="faune"/>, 135 espèces d'oiseaux<ref name="faune"/> et 21 espèces de [[chauve-souris|chauves-souris]]<ref name="faune"/> soit 70&nbsp;% des espèces présentes en France. Cela correspond plus ou moins à 30&nbsp;% de la flore et 50&nbsp;% de l'avifaune de l'Hexagone. Tout ceci explique pourquoi le nombre des espèces rares ou menacées y est très important et pourquoi on considère ce territoire comme l'un des sites d'intérêt national et européen<ref name="faune 2"/>. Parmi les {{formatnum:1500}} espèces différentes de végétaux, on peut noter 700 espèces et sous-espèces de végétaux supérieurs et 200 espèces de [[lichen]]s<ref name="faune"/>. === Versant sud === [[Image:Grand Luberon, du sommet vers le sud By JM Rosier.jpg|thumb|right|Versant sud du Grand Luberon depuis la crête]] Il se caractérise par une grande sécheresse, à laquelle flore et faune ont dû s'adapter. Il n'y a pratiquement pas de sources. L'élément végétal dominant est le [[chêne vert]], qui atteignait autrefois jusqu'à 15 mètres de haut. Il n'en subsiste plus que des taillis de 3 à 4 mètres. Les coupes excessives l'ont fait disparaître par endroits, soit au profit du [[pin d'Alep]], soit pour être remplacé par une [[garrigue]] à plantes odorantes telles que le [[thym]], le [[romarin]], la [[germandrée]] et l'[[achillée millefeuille]]. On trouve aussi le [[genévrier cade]] en [[Provence]], dont l'huile aux propriétés cicatrisantes et dermatologiques est utilisée en pharmacie ainsi que pour des savons (''Cadum''). Le [[buis]], qui peut vivre plusieurs siècles, l'[[Nerprun alaterne|alaterne]], la [[Garance des teinturiers|garance]], le [[chêne kermès]], le [[ciste cotonneux]], l'[[aphyllanthe de Montpellier]] sont également typiques de la région. Depuis la [[Durance]], on aperçoit de hautes falaises qui constituent un milieu très hostile où seules les espèces les plus rustiques peuvent vivre : * des insectes ([[Sauterelle (insecte)|sauterelle]], [[mante religieuse]], [[Cicadidae|cigale]]), des [[arthropode]]s, comme le grand [[scolopendre (arthropode)|scolopendre]] et le grand [[Scorpiones|scorpion]] jaune, tous deux très venimeux, des reptiles tels que la [[vipère aspic]], venimeuse mais qui fuit au moindre bruit, la [[couleuvre à échelons]], la [[couleuvre de Montpellier]], le [[seps]], le [[lézard ocellé]], le plus grand lézard d'[[Europe]], pouvant atteindre 90 cm de long<ref name="parc Garrigue">[http://www.parcduluberon.com/35_nature.htm Parc naturel régional du Luberon - La garrigue]</ref>. * des oiseaux, [[rapace]]s diurnes d'une part, comme le [[circaète Jean-le-Blanc]], le plus grand des rapaces du Luberon, le [[vautour percnoptère]]<ref name="parc falaises">[http://www.parcduluberon.com/35_nat3.htm Parc naturel régional du Luberon - La faune et la flore des falaises]</ref>, le [[faucon]], la [[buse]] et l'[[aigle de Bonelli]]<ref name="parc falaises"/> (toutes espèces menacées), ou nocturnes d'autre part, comme le [[Hibou grand-duc|grand-duc]]<ref name="parc falaises"> </ref>, le [[Hibou moyen-duc|moyen-duc]], le [[Petit-duc scops|petit-duc]], la [[Chouette hulotte|hulotte]]. En [[1992]] et de [[2001]] à [[2006]]<ref>seules dates vérifiables pour le moment</ref>, le Petit Luberon, sur la commune de [[Cheval-Blanc]], compte le seul couple d'aigles de Bonelli du [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] et l'un des quinze seuls de la région provençale : c'est pourquoi celui-ci fait l'objet d'un plan de gestion et de protection particulier. Les responsables espèrent à terme un repeuplement<ref>[http://www.carnivores-rapaces.org/Aigles/Bonelli/population2.htm#provencal Population française - Aigle de Bonelli]</ref>. * des mammifères comme le [[sanglier]], le [[blaireau]] en voie d'extinction, ainsi que le [[renard]] roux, l'[[écureuil]], des rongeurs dont le plus petit mammifère du monde, le [[pachyure étrusque]]<ref name="parc Garrigue"/>. Le [[Castor (animal)|castor]] a survécu dans la [[Durance]]. Toutes les colonies de castors existant en [[France]] sont issues de celles ayant survécu dans la région. <center><gallery> Image:Snake (Elaphe scalaris) by JM Rosier.JPG|La couleuvre à échelons du Luberon Image:Dectique à front blanc.jpg|Dectique à front blanc (''Decticus albifrons'') Image:Habichtsadler.jpg|Couple d'aigles de Bonelli Image:Circaetus gallicus 01.JPG|Le [[circaète Jean-le-Blanc]] est le plus grand des rapaces du Luberon </gallery></center> === Les crêtes === [[Image:Luberon a l est du mourre negre by JM Rosier.JPG|thumb|700px|center|Vue à l'est depuis le Mourre Nègre sur les crêtes du Grand Luberon et du Luberon oriental. La végétation y gagne du terrain sur les pelouses.]] Situées entre 600 mètres et {{formatnum:1125}} mètres d'altitude, les crêtes sont constituées de grandes pelouses<ref name="parc crêtes">[http://www.parcduluberon.com/35_nat2.htm Parc naturel régional du Luberon - Les prairies des crêtes]</ref> et de bois. Malgré des vents violents qui rendent difficile la vie des arbres, le boisement du Grand Luberon atteint désormais 95&nbsp;% avec une progression des surfaces forestières de + 240&nbsp;% entre [[1944]] et [[1999]]<ref>{{pdf}} [http://www2.parcduluberon.com/content/download/598/1980/file/ChartePNRL_Objecti2020_DiagnosticTerritoire2007.pdf Parc naturel régional du Luberon - Révision de la charte « Objectif 2007 » - Diagnostic territorial], voir en haut de la page 12</ref>. Ces pelouses qui constituent un pare-feu servent depuis des siècles de pâturages aux troupeaux de [[mouton]]s qui, en retour, apportent la [[fumure]]. [[Image:Luberon Cèdres.jpg|thumb|right|La forêt de cèdres du Petit Luberon]] Une exception végétale : la forêt de [[cèdre]]s de l'[[Atlas (massif)|Atlas]] dont l'introduction en [[1861]] a été une remarquable réussite. Ces cèdres se répandent naturellement, surtout vers le versant nord, moins sec. La forêt de cèdres coiffant le Petit Luberon s'étend sur les communes de [[Bonnieux]], [[Lacoste (Vaucluse)|Lacoste]] et [[Ménerbes]], sur quelques 250 hectares. On y accède depuis [[Bonnieux]] en suivant la direction de [[Lourmarin]]. Il existe aussi des zones couvertes de cèdres sur le Grand Luberon. La flore des crêtes du Luberon est très riche. On trouve entre autres [[iris nain]], [[joubarbe des toits]], [[Scille|scille automnale]], [[Inula|inule des montagnes]]<ref name="parc crêtes"/>, [[Genista pulchella villarsii|genêt de villars]]<ref name="parc crêtes"/> ou encore plusieurs variétés d'orchidées sauvages comme l’[[orchis mâle]] ou l’[[Ophrys|ophrys de Bertolon]] qui est une espèce protégée<ref name="parc crêtes"/>. La faune, en plus des espèces déjà citées, est constituée de [[lepidoptera|papillons]], comme l'[[Apollon (papillon)|apollon]]<ref name="parc crêtes"/>, le [[Machaon (papillon)|machaon]], d'oiseaux comme l'[[alouette lulu]], le [[bruant ortolan]], le [[pipit des arbres]], le [[Bec-croisé des sapins|bec des sapins]], le [[bruant zizi]]<ref name="parc crêtes"/>, et de mammifères comme le [[lièvre]] gris, victime de la surchasse. === Versant nord === [[Image:Nid de chenilles processionaires by JM Rosier.JPG|left|thumb|Les nids de chenilles processionaires]] Plus humide et moins chaud, il a une allure plus montagnarde. Il est couvert en grande partie par une [[chênaie]] pubescente<ref>[http://www.parcduluberon.com/35_nat1.htm Parc naturel régional du Luberon - La chênaie blanche et la chênaie vert]</ref>. Mais le [[chêne pubescent]] (ou chêne blanc, ou ''blaque'' selon le nom local) a besoin de terrains plus riches que le [[chêne vert]] du versant sud, et demande de l'ombre pendant les premières années de sa vie. Ce sont d'autres espèces qui lui préparent le terrain : [[amélanchier]], [[buis]], [[genêt]], [[genévrier commun]], [[pin sylvestre]]. Ce dernier fournit une ombre permettant à d'autres végétaux de se développer : chêne blanc, mais aussi [[érable de Montpellier]], [[érable champêtre]] ou encore [[alisier blanc]]. En plus des espèces vivant dans le versant sud, on trouve le [[merle noir]], le [[rouge-gorge]], le [[Troglodytes|troglodyte]] (localement nommé ''la pétouse'' ou ''lou petouso'' en provençal<ref>''Lou Tresor dóu Felibrige'' (« le trésor du Félibrige »), dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral (1878)</ref>), le [[pinson]] des arbres, le [[geai]] des chênes, la [[mésange bleue]], la [[mésange à longue queue]], la [[fauvette à tête noire]], l'[[épervier d'Europe]], prédateur des précédents. == Histoire == [[Image:Luberon Cassini.jpg|thumb|350px|right|Le Luberon (Leberon) par [[Cassini]]]] === Peuplement préhistorique === Les hauteurs du massif n'ont jamais été peuplées et les seules traces d'habitat se trouvent en périphérie, ou sur ses flancs comme en témoignent les villages perchés, ou l'agriculture sur le plateau des Claparèdes. On trouve cependant de nombreuses grottes [[Tombe|sépulcrales]] sur tout le pourtour du massif et dans les [[gorges de Régalon]]. Un peuplement humain des flancs du massif est attesté dès le [[Paléolithique moyen]] par les gisements de l'abri du Pont de La Combette à [[Bonnieux]] et de l'abri des Peyrards à [[Buoux]]<ref>Jacques Buisson-Catil, ''Luberon des origines'', Notices d'Archéologie Vauclusienne 4, Avignon, 1997, p.14.</ref>. === Un lieu de ressources === [[Image:Bonnieux 400b.jpg|thumb|right|Cabane ([[Borie]]) à voûte d'encorbellement sur plan circulaire - Commune de [[Bonnieux]]]] Si de nos jours la montagne semble n'être parcourue que par des chasseurs ou des promeneurs, elle a fourni pendant des siècles des ressources importantes aux populations vivant à sa périphérie. Ses forêts offraient une grande réserve de matières premières pour le bois de chauffage, surtout sous forme de charbon de bois (on peut encore voir des traces de meules des charbonniers) en un temps où le bois était le seul combustible pour le chauffage, la cuisine, la verrerie ou la poterie. Ses pierres calcaires, quant à elles, servaient pour la construction de maisons, de ponts ou de murs. Le Luberon était aussi un lieu de [[pacage]], principalement sur les prairies des crêtes et les plateaux, des [[ovin]]s qui fournissaient viande et laine à la population. === Un lieu de protection === De nombreux vestiges de l'[[Moyen Âge|époque médiévale]] témoignent de l'importance stratégique qu'avait alors le massif. Le massif étant une barrière naturelle entre la région d'[[Aix-en-Provence]] - [[Pertuis]] et la vallée du [[Calavon]], la combe de [[Lourmarin]], entre Lourmarin et [[Apt (Vaucluse)|Apt]], fut et reste l'un des seuls passages pour le traverser. C'est pourquoi elle fut fortifiée dès la haute [[Antiquité]]. À plusieurs reprises, la montagne a servi de refuge : au {{XVIe siècle}}, aux [[Vaudois du Luberon|Vaudois]] pourchassés par les [[catholique]]s, sous [[Napoléon Ier]] à ceux qui fuyaient la conscription militaire ou encore à des [[Résistance intérieure française|résistants]] lors de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Son rôle stratégique s'atténue au {{XIXe siècle}} et le massif n'est pas touché par l'[[industrialisation]]. === Époque contemporaine === [[Image:Relais - sommet mourre negre by JM Rosier.JPG|thumb|right|Une gigantesque antenne relais est installée au sommet du Grand Luberon]] Depuis [[1977]], la montagne se trouve au cœur du [[parc naturel régional du Luberon]]. Grâce à la présence de nombreux villages, châteaux et monuments historiques, elle attire en été de nombreux touristes amateurs d'espaces naturels et de visites culturelles. Les festivals s'y sont multipliés : les [[Taillades]] dans ses vieilles carrières, [[Gordes]] dans son théâtre en terrasse, [[Oppède]], [[Robion]] ou encore [[Lacoste (Vaucluse)|Lacoste]], qui fut un des lieux de résidence du [[marquis de Sade]]. Les villages les plus connus du secteur du [[parc naturel régional du Luberon]] sont des villages perchés. Parmi eux, [[Ansouis]], [[Gordes]], [[Lourmarin]], [[Ménerbes]] et [[Roussillon (Vaucluse)|Roussillon]] ont réussi à obtenir le label des [[Les plus beaux villages de France|plus Beaux Villages de France]]<ref>Voir le [http://www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/ Site internet officiel] de l'Association ''Les Plus Beaux Villages de France''</ref>. [[Image:Lourmarin by JM Rosier.JPG|thumb|400px|left|[[Lourmarin]] avec en fond, petit et grand Luberon séparés par la ''combe de Lourmarin'']] Le Luberon est également devenu un lieu emblématique de la haute Provence. De luxueuses résidences, appartenant à des personnalités de la finance, de la politique ou du spectacle, françaises ou étrangères, y ont été construites ou achetées depuis la fin des [[années 1970]]. Les terroirs du Luberon sont aussi connus pour leurs [[ocre]]s (« ocres de [[Roussillon (Vaucluse)|Roussillon]] » et « Colorado » provençal de [[Rustrel]]), leurs paysages, leurs champs de [[lavande|lavandins]], et leurs [[viticulture|vins]]. {{clr}} == Économie == === Agriculture et productions === [[Image:Commerce du vin sur la Durance (époque gallo-romaine).png|thumb|left|Bas-relief d'époque gallo-romaine : commerce du [[vin]] sur la [[Durance]] ([[Cabrières-d'Aigues]])]] La majeure partie des hauteurs du massif se situe dans une zone protégée où toute culture est interdite. Cependant, sur les contreforts du massif, on retrouve des arbres fruitiers (principalement [[amandier]]s, [[cerisier]]s, [[Olivier (arbre)|oliviers]]) et des [[vigne]]s<ref name="économie">[http://www.cjrosier.com/Agence-immobiliere/Economie-autour-du-massif-du-Luberon.htm Économie autour du massif du Luberon]</ref>. Cette culture est très ancienne et l'on estime que les premières implantations de vignobles en Luberon remontent à l'installation des [[Rome antique|Romains]] dans le Luberon en l'an -120<ref>voir "Historique" dans [[Côtes du Luberon]]</ref>. Une [[appellation d'origine contrôlée]] (A.O.C.) « [[Côtes du Luberon]] » regroupe de nombreux producteurs<ref>L'A.O.C. [[Côtes du Luberon]] a été obtenue le {{date|28|février|1988}}.</ref>. Cette appellation concerne les [[vignoble]]s implantés au sud de la RN 100 (dans la vallée nord du Petit Luberon). Au nord, ils appartiennent à l'A.O.C. « [[Côtes du Ventoux]] »<ref>La reconnaissance en A.O.C. [[Côtes du Ventoux]] date du {{date|27|juillet|1973}}, soit environ 15 ans avant l'A.O.C. [[Côtes du Luberon]].</ref>. Les plateaux apposés ou accolés au massif offrent aussi de nombreuses traces d'agriculture ancienne ; de nombreux vestiges y ont été retrouvés, notamment sur le plateau de Claparèdes. Enfin, on trouve aussi des cultures d'herbes aromatiques, de lavandins (trop bas pour une culture de "lavandes vraies") et autres essences<ref name="économie"/>. [[Image:Magnanerie Mirabeau.jpg|thumb|right|La magnanerie de [[Mirabeau (Vaucluse)|Mirabeau]]]] Historiquement, l'élevage du [[ver à soie]] fut très important dans le secteur du Luberon<ref>Guide Gallimard - Parc naturel du Luberon</ref>, mais il a disparu suite à des [[épizootie]]s (''pébrine'') qui ont décimé les populations, mais aussi à cause de la modernisation de l'industrie textile, notamment avec la fabrication d'une « soie » artificielle ([[viscose]]) par le Comte [[Hilaire de Chardonnet]] en [[1884]]<ref>{{pdf}} [http://www.arche-des-metiers.com/uploads/files/guide%20enseignant%20De%20la%20soie%20au%20textile,%20cycle%202.pdf Guide enseignant, « De la soie au textile »], voir bas de la page 5</ref>. De nombreuses bâtisses, principalement des mas, ont gardé des traces de ces [[magnanerie]]s (pièces dédiées à l'élevage du ver à soie). On produit aussi dans le Luberon du miel ([[apiculture]]) et on élève des chèvres pour la fabrication de fromages<ref name="économie"/>. === Tourisme === Hormis l'agriculture, l'économie la plus facilement identifiable autour du massif du Luberon est liée au [[tourisme]]. Même les producteurs viticoles semblent tenir compte du développement du tourisme et de plus en plus de domaines proposent en plus de la traditionnelle dégustation de véritables cours d'initiation à l'[[œnologie]]. Le parc du Luberon lui-même devient objet commercial (par exemple avec la « maison du parc » à Apt ou la création de labels)<ref name="économie"/>. On peut considérer trois principales sortes de tourisme en Luberon. Tout d'abord, le tourisme historique et culturel qui s'appuie sur un patrimoine riche des villages perchés ou sur des festivals. Ensuite, le tourisme détente qui se traduit par un important développement des chambres d'hôtes, de l'hôtellerie et de la location saisonnière, par une concentration importante de piscines et par des animations comme des marchés provençaux. Enfin, le tourisme vert qui profite des nombreux chemins de randonnées et du cadre protégé qu'offrent le Luberon et ses environs.<ref name="économie"/>. Les petites structures communales pour la gestion du tourisme, comme les [[Syndicat d'initiative|syndicats d'initiative]] ou les points d'informations, ont tendance à être supprimées et remplacées par des structures intercommunales<ref>{{pdf}} [http://www2.parcduluberon.com/content/download/598/1980/file/ChartePNRL_Objecti2020_DiagnosticTerritoire2007.pdf+luberon+2+300+pour+le+l%C3%A9pidopt%C3%A8res&hl=fr&ct=clnk&cd=6&gl=fr&client=firefox-a Parc naturel régional du Luberon - Révision de la charte « Objectif 2007 » - Diagnostic territorial], voir page 70</ref>. === Immobilier === Enfin, malgré le classement d'une partie du massif (parc) en zone inconstructible, l'immobilier au sens large, est sans aucun doute l'un des trois principaux moteurs économiques du secteur (avec le tourisme et l'agriculture). Artisans, marchands de matériaux, pépiniéristes, agents immobilier, architectes, entrepreneurs, nombreux sont les gens vivant de l'immobilier et assimilé<ref name="économie"/>. === Exploitation des richesses du sous-sol === Sur les flancs du Petit et du Grand Luberon, on exploite la richesse des roches calcaires avec de nombreuses carrières où l'on extrait des pierres blanches (Roche d'Espeil, Pierre de Ménerbes, Estaillades). L'homme a aussi exploité la richesse en [[fer]] des terres ocrières au nord du Petit Luberon, au centre et à l'est de la vallée du Calavon<ref name="économie"/>, mais les guerres mondiales, les coûts de production et l'émergence de nouveaux pays fournisseurs de minerai de fer ont eu raison de cette activité. Tout au nord, près de Manosque, Géosel-Manosque<ref>[http://www.geostockgroup.com/fr/index.php3?con=geosel Géosel-Manosque sur le site de Géostock]</ref>, branche mise en service en [[1969]] de la société [[Géostock]], a exploité la présence de couches épaisses de [[Chlorure de sodium|sel]] pour réaliser un stockage d'[[hydrocarbure]]s liquides pour la [[réserve stratégique de pétrole]]. Vingt-six cavités ont été creusées par lessivage du sel, les profondeurs se situant entre -338 et -{{formatnum:1153}} mètres. La capacité de stockage est de {{formatnum:422000}} mètres cubes. Géostock et [[Gaz de France]] se sont associés pour créer la société [[Géométhane]] qui stocke le [[gaz naturel]] dans sept cavités, dans les mêmes couches de sel, dont le volume total est de {{formatnum:500000}} mètres cubes<ref>{{pdf}}[http://www.cypres.org/spip/IMG/pdf/Plaquette_IPManosque.pdf?PHPSESSID=c78d364a3df79722412095b3f9fd12d1 Plaquette Géosel - Géométhane]</ref>. === Énergies renouvelables === En raison de son exposition au [[Mistral (vent)|mistral]] due à son relief particulier et de la proximité de la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]], la première des deux sources potentielles d'énergies renouvelables du massif est l'énergie éolienne. À partir de l'année [[2000]], des investisseurs et des bureaux d'études se sont rapprochés des communes au plus fort potentiel. Le {{date|23|juin|2003}}, une charte a été adoptée par le biais du Parc, après un travail d'information, d'étude et de réflexion, qui rappelle entre autres les contraintes réglementaires<ref name="énergie">[http://www.atlas-parcduluberon.com/atlas/theme4_amenagement/07_Energie/index.asp L'Atlas - Parc naturel régional du Luberon], les énergies renouvelables</ref>. La seconde se trouve dans la filière bois. Depuis [[2001]], une politique ambitieuse est menée par le Parc. Cette énergie propre a également l'avantage de participer à l'entretien et la protection de la forêt. Sur la superficie de la zone protégée, elle représente un volume de {{formatnum:2250000}} m{{3}}. L'inventaire forestier de [[1994]] a montré un accroissement de {{formatnum:50000}} m{{3}} par an pour les espèces de pins d'Alep et de pins sylvestres. Les trois quarts de la superficie correspondent à des parcelles où la pente est inférieure à 30&nbsp;%<ref name="énergie"/>{{,}}<ref>[http://www.atlas-parcduluberon.com/atlas/dl/Txt_FiliereBois.pdf L'Atlas - Parc naturel régional du Luberon], la filière bois</ref>. == Environnement == En [[1977]], une partie du massif a été classée en [[parc naturel régional]]<ref>[http://www.parcduluberon.com/17_fonction.htm Parc naturel régional du Luberon - Le fonctionnement du Parc]</ref>. Ses missions vont de l'urbanisme et de la restauration architecturale à la protection et à l'entretien des milieux naturels, en passant par l'accueil et l'information<ref>[http://www.parcduluberon.com/17_missions.htm Parc naturel régional du Luberon - Les missions du Parc]</ref>. En décembre [[1997]], il a été officiellement admis par l'[[UNESCO]] dans le réseau mondial des [[réserve de biosphère|réserves de biosphère]]<ref>[http://www.parcduluberon.com/16_biosphere.htm Parc naturel régional du Luberon - La réserve de biosphère]</ref>. {{Article détaillé|Parc naturel régional du Luberon}} Par ailleurs, en [[1987]], la diversité et la richesse en fossiles ont justifié le classement de certains sites en [[réserve naturelle]] géologique. Cette dernière est composée de 28 sites répartis sur 20 communes. Pour faire connaître cette richesse, un musée de la [[paléontologie]] a été installé dans la Maison du Parc à Apt<ref>[http://www.parcduluberon.com/15_geologie.htm Parc naturel régional du Luberon - La réserve naturelle géologique]</ref>. == Représentations du Luberon == === Littérature === '''[[Henri Bosco]]''' relate ainsi sa première rencontre avec le Luberon, dans un article paru en [[1936]] (''Le feu'')&nbsp;: :''Un soir que je m'étais arrêté au nord de la Durance, tu m'es apparu. Je te voyais au loin comme une muraille grisâtre et çà et là bleutée. Parfois, tes masses me paraissaient se modeler sur les formes d'un corps allongé au-delà du fleuve, parfois, tu prenais le poli d'une pensée humaine... Tu proposais au mouvement de mon esprit des itinéraires moraux apparemment faciles, mais tu offrais aussi, avec une insistance grandissante, l'obsession de l'autre versant et l'attrait des quartiers invisibles.'' Bosco incarne bien, tel le Clodius du ''Mas Théotime'', le côté sévère du Luberon, ses courbes nettes, ses fermes carrées, bien loin des représentations folkloriques de la [[Provence]] « à la [[Pagnol]] ». [[Jean-Paul Clébert]], Luberonnais d'adoption depuis des lustres, a écrit de nombreux livres, malheureusement souvent indisponibles. [[Philippe Ragueneau]] (1917-2003), raconte dans plusieurs de ses livres les ballades du « chat Moune » sur [[Gordes]] et le Luberon. [[Peter Mayle]] a beaucoup écrit sur le Luberon et sur ses mœurs. Son livre le plus connu est le best-seller ''Une Année en Provence''. === Peinture === Plusieurs maîtres de la peinture ont pris le massif du Luberon comme sujet (de premier plan ou d'arrière-plan) : * [[Paul Guigou]], né à Villars en [[1834]], mort en [[1871]]. Exemple d'œuvre : ''La Durance de Mirabeau'' * [[René Seyssaud]], [[1867]] - [[1952]]. Exemple d'œuvre : ''Falaise d'ocre'' * [[André Lhote]], [[1885]] - [[1962]]. Exemple d'œuvre : ''Paysage à Roussillon'' * [[Henri Pertus]], [[1908]] - [[1988]]. Exemple d'œuvre : ''Paysage du Luberon'' * [[Serge Fioro]], né en [[1911]] en Suisse. Il a vécu à partir de [[1947]] à [[Montjustin]], près de [[Céreste]]. Il représente le Luberon avec des formes féminines en arrière-plan de composition de scènes. Exemple d'œuvre : "''Grand Luberon''" * [[Jorge Soteras]] dit ''Soteras'', né en [[Espagne]] en [[1917]], mort à [[Bonnieux]] en [[1990]]. Exemple d'œuvre : ''Paysage du Luberon'' (huile) * [[René Meteyer]], né en [[1935]]. Exemple d'œuvre : ''Luberon du Paraire'', mélange de collage papier et de gouache * Rahim Najfar, né le [[24 octobre]] [[1945]] à [[Téhéran]]. Nombreuses peintures de paysages arborés, couleurs du Luberon ; possède une galerie en Luberon. === Cinéma === Le massif du Luberon a servi de décor à un grand nombre de films<ref>[http://www.luberon-news.com/fr/kiosque_luberon/culture_et_loisirs__1/cinema/vaucluse_et_luberon_terre_du_7eme_art Filmographie non exhaustive mais très fournie] des longs et courts métrages et téléfilms tournés dans le Luberon depuis 1914.</ref> : * [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[La Maison des bories]]'' de [[Jacques Doniol-Valcroze]], tourné à [[Lourmarin]] * [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Heureux qui comme Ulysse]]'' avec [[Fernandel]], tourné en partie à [[Cavaillon]] * [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[La Femme qui pleure]]'' de [[Jacques Doillon]] * [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Les Babas cool]]'' (autre titre : ''Quand tu seras débloqué, fais-moi signe'') de [[François Leterrier]], tourné à [[Saignon]] * [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[L'Été meurtrier]]'' avec [[Isabelle Adjani]] et [[Alain Souchon]], tourné à [[Villars]] * [[1986 au cinéma|1986]] : ''[[Manon des sources (1986)|Manon des sources]]'' et ''[[Jean de Florette (film)|Jean de Florette]]'', tournés à [[Mirabeau (Vaucluse)|Mirabeau]] et [[Vaugines]] par [[Claude Berri]] * [[1994 au cinéma|1994]] : ''[[Grosse Fatigue]]'' de [[Michel Blanc]] * [[1995 au cinéma|1995]] : ''[[Gazon maudit]]'' de [[Josiane Balasko]], tourné entre autres lieux sur [[Apt (Vaucluse)|Apt]] et [[Cavaillon]] * [[1995 au cinéma|1995]] : ''[[Le Hussard sur le toit (film)|Le Hussard sur le toit]]'' de [[Jean-Paul Rappeneau]], tourné en partie à [[Cucuron]] (d'après le [[Le Hussard sur le toit (roman)|roman éponyme]] de [[Jean Giono]]) * [[2003 au cinéma|2003]] : ''[[Swimming Pool]]'' de [[François Ozon]], tourné principalement à [[Ménerbes]] * [[2006 au cinéma|2006]] : ''[[Une grande année]]'' de [[Ridley Scott]], tourné principalement à [[Bonnieux]] * [[2006 au cinéma|2006]] : ''[[Les Vacances de Mr. Bean]]'' de [[Steve Bendelack]], tourné à [[Cavaillon]], [[Oppède|Oppède-le-vieux]] == Notes et références == {{Références|colonnes=2}} == Voir aussi == === Bibliographie === [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]] : source utilisée pour la rédaction de cet article * {{ouvrage|titre=Randonnées pédestres dans le Luberon|éditeur=Edisud|auteur=Pierre Giffon|isbn=}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]] * {{ouvrage|titre=Luberon, Carnets d'un voyageur attentif|éditeur=Edisud|auteur=Patrick Ollivier-Elliott|isbn=2-85744-523-7}} * {{ouvrage|titre=Mémoire du Luberon|éditeur=Aubanel|auteur=Jean-Paul Clébert|année=|1995|isbn=2-7006-0206-4}} * {{ouvrage|titre=Aimer la Provence|éditeur=Ouest France|auteur=Jean-François Lemoine|année=1985|isbn=2-85882-764-8}} * {{ouvrage|titre=Guides Gallimard-Parc naturel régional Luberon|éditeur=|Édition Nouveaux-Loisirs|auteur=Collectif|année=1996|isbn=2-7424-0277-2}} [[Image:Nuvola apps ksig horizonta.png|30px]] === Articles connexes === * [[Géographie des Alpes#Alpes occidentales|Géographie des Alpes occidentales]] * Le [[Parc naturel régional du Luberon]] * [[Le triangle d'or du Luberon]] === Liens externes === * [http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR9301585.html Fiche du parc, zone protégée / Site natura 2000] * [http://www.parcduluberon.com/ Site du Parc naturel régional du Luberon] {{Portail|Provence-Alpes-Côte d'Azur|Vaucluse|montagne}} {{Bon article|vote=BA|oldid=23268490|date=22 novembre 2007}} [[Catégorie:Massif des Alpes françaises|Luberon (massif du)]] [[Catégorie:Montagne du Vaucluse]] [[Catégorie:Montagne des Alpes-de-Haute-Provence]] [[de:Luberon]] [[en:Luberon]] [[it:massiccio del Luberon]] [[nn:Luberon]] [[oc:Leberon]]