Michèle Leleu
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2008-06-04T14:29:05Z
AntonyB
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/* Son ouvrage : Les journaux intimes et le néologisme « Diariste » */
{{voir homonymes|Leleu}}
'''Michèle Leleu''' est née à [[Lille]] le {{Date|21|octobre|1920}}, morte à [[Briançon]] le {{Date|5|juin|1975}} et inhumée au nouveau cimetière de [[Neuilly-sur-Seine]], dans la tombe de la Communauté Saint-François-Xavier, congrégation religieuse dans laquelle elle était entrée en 1942.
Michèle Leleu, enseignante et [[femme de lettres]], est à l'origine des travaux de recherches universitaires sur les [[Journal intime|journaux intimes]]<ref>[http://www.erudit.org/revue/etudfr/2000/v36/n2/005253ar.pdf ''Paroles d'autrui, paroles de soi'', article de Monica Boehringer]</ref>. Elle a publié dès 1952 son célèbre ouvrage ''Les journaux intimes'' dans lequel elle a créé le mot [[diariste]], passé maintenant dans la langue française pour désigner l'auteur d'un journal intime<ref>[http://www.autopacte.org/Diariste.html Site consacré à l'écriture autobiographique]</ref>.
Michèle Leleu est la fille de [[Maurice Leleu]], personnalité des industries céramiques.
== Formation ==
Michèle Leleu achève sa [[Licence (France)|licence de philosophie]] à la [[Sorbonne]] en 1941. En 1942, elle entre dans la Communauté apostolique Saint-François-Xavier, fondée par [[Madeleine Daniélou]]. Elle enseigne dans les collèges Sainte-Marie, puis à l'École Normale Libre de [[Neuilly-sur-Seine|Neuilly]], dont elle était une ancienne élève.
== Son ouvrage : ''Les journaux intimes'' et le néologisme « Diariste »==
C'est alors qu'elle fait son apprentissage de chercheur et d'écrivain en préparant puis en publiant en 1952 l'important ouvrage ''Les journaux intimes'' aux [[Presses universitaires de France]] dans la collection ''Caractères, caractérologie et analyse de la personnalité'' que dirigeait [[René Le Senne]] et dans laquelle [[Gaston Berger]] venait de publier en 1950 son célèbre ''Traité pratique d'analyse du caractère''.
C’est dans cet ouvrage qu’elle écrivait :
« ''Dans la suite de l’ouvrage, nous ferons couramment usage du terme'' Diariste ''pour désigner un auteur de Journal ; sans méconnaître que ce néologisme peut prêter à critique, nous croyons qu’il se justifie à plus d’un titre… On peut rapprocher'' Diariste ''du vieux français « Diaire » parfois usité comme adjectif (cf. Littré), mais qui désigna aussi le Livre de raison, régulièrement tenu dans certaines familles d’autrefois. On est en droit de regretter que ce terme soit tombé en désuétude, car son usage, s’il avait persisté, n’eût autorisé aucune confusion avec le journal, organe de presse. Mieux partagés que nous à ce point de vue, les Allemands et les Anglais disposent de termes distincts pour dénommer, d’une part le quotidien d’information :'' Tageblatt, newspaper, ''et d’autre part le journal intime : chez les premiers'' Tagebuch'', et chez les seconds'' diary, journal'' ou ''note-book'', dont l’auteur est appelé'' diarist''. Il nous a paru légitime de franciser ce dernier terme de même étymologie latine que notre « diaire » et que le ''diaro'' italien.''
La sortie de l'ouvrage ''Les journaux intimes'' préfacé par son maître [[René Le Senne]] fut l'objet d'un long article paru dans [[le Monde]] daté du {{Date|7|janvier|1953}}, et intitulé ''Diaristes et journaux intimes''. Son auteur [[Émile Henriot (écrivain)|Émile Henriot]], membre de l'[[Académie française]], se félicitait de la création de ce néologisme.
Dans les six premiers chapitres, Michèle Leleu caractérisait les auteurs de journaux intimes selon les schèmes de la [[caractérologie]] tels que les avait établis [[René Le Senne]]. Cette œuvre précoce<ref>[http://www.jstor.org/pss/384377 ''La caractérologie et ses applications littéraires'', essai de Suzanne Helein]</ref>, si neuve, est à la fois sobre et très richement documentée : elle condense une masse de lectures. Malgré le carcan imposé par la classification caractérologique<ref>[http://www.erudit.org/revue/vi/1987/v13/n1/200691ar.pdf ''Jalons pour une narratologie du journal intime'', essai de Pierre Hébert]</ref>, ces pages studieuses abondent en analyses déliées, auxquelles le sujet se prête. Sur la culture psychologique et littéraire se reflète discrètement la préoccupation spirituelle dominante, la quête de l'âme. A la fin de sa vie, Michèle Leleu eut l'occasion de revenir à cet ouvrage de jeunesse à l'occasion d'une série de 8 émissions qu'elle donna sur [[France-Culture]] en avril 1973 avec [[Jérôme Peignot]].
Un nom apparaît souvent, et comme avec prédilection, dans ''Les journaux intimes'' : [[Charles Du Bos]]. Déjà elle était attirée par le grand critique converti au catholicisme dont l’œuvre joua un rôle si important dans ses travaux futurs, d'abord pour l'intérêt de son journal et aussi par ce que l'on pourrait appeler sa philosophie du journal intime.
Envisageant la préparation d'une thèse de [[Doctorat (France)|doctorat d'État]], Michèle Leleu déposa en 1956 à la [[Sorbonne]] le sujet intitulé "Approximation et certitude dans la pensée et l’œuvre de Charles Du Bos".
== Sa thèse de doctorat : ''Approximation et certitude dans la pensée et l’œuvre de Charles Du Bos'' ==
Michèle Leleu a travaillé toute sa vie sur cette étude qu'elle n'a pas pu terminer, emportée par la maladie. Seuls les chapitres achevés ont été publiés.
Pendant vingt années, elle fut la secrétaire générale et la cheville ouvrière de la Société des Amis de [[Charles Du Bos]] sous la présidence de [[Gabriel Marcel]]. Elle eut la chance de bénéficier de l'aide de Madame Charles Du Bos qui lui donna accès à tous les inédits, ainsi que de l'exceptionnel accueil de nombreux amis de Charles Du Bos : [[Bernard Berenson]], [[Curtius|Ernst-Robert Curtius]], [[Gabriel Marcel]], [[Jacques Maritain]], [[François Mauriac]], [[André Maurois]] et bien d'autres, qui lui apportèrent une connaissance profonde de leur ami.
Elle mena de front son enseignement de la littérature contemporaine et son activité à la Société des Amis de Charles Du Bos. Elle prit la charge des 19 ''Cahiers Charles Du Bos'' où se retrouvent, déchiffrés par elle, des inédits du ''Journal'' et une partie de la volumineuse correspondance. Elle assuma les tâches ingrates de correspondance, de déchiffrement, de transcription, de toilette des manuscrits. Son travail personnel en pâtissait, mais dans cette oeuvre elle conciliait ses goûts intellectuels, son sens des relations humaines, sa ferveur à se dévouer, son désir d'enseigner.
Elle fit une communication importante au [[Collège de France]] en mars 1965 lors du {{XVIe}} congrès de l'Association Internationale des Études Françaises : ''Une météorologie intime, le journal de Charles Du Bos''.
Avec Georges Poulet et Jean Mouton, elle dirigea le colloque de [[Cerisy-la-Salle]] pendant la décade de juillet 1972 sur le thème « Permanence de Charles Du Bos ». Le {{Date|28|juillet|1972}}, après les témoignages de [[Jacques Madaule]] et de [[Maurice de Gandillac]], elle y fit une communication : ''Genèse du dialogue avec [[André Gide]]''.
Comme Charles Du Bos, elle a expérimenté la souffrance physique. Se répétant le mot de Saint-Paul « La mort fait son œuvre en moi, et la vie en vous », sa foi la soutenait.
Sa dernière étude : ''Poésie et critique : [[Rainer Maria Rilke]] et [[Charles Du Bos]]'' est parue dans le dernier numéro des ''Cahiers'', dont elle assurait la relecture au moment de sa mort en 1975.
==Décoration==
En 1966, [[André Malraux]], [[Ministère de la Culture (France)|ministre d’État chargé des affaires culturelles]], a nommé Michèle Leleu au grade de chevalier dans l'[[Ordre des Arts et des Lettres]].
==Œuvres==
* {{écrit|titre=Très nombreux articles parus dans la revue « Les Cahiers de Neuilly »|année=|commentaire=(articles parus de 1946 à 1966)}}
*{{écrit|titre=Les Journaux intimes|année=1952|commentaire=(édité aux [[Presses universitaires de France]])}}
* {{écrit|titre=Nombreux articles parus dans la revue « Cahiers Charles Du Bos »|année=|commentaire=(articles parus de 1956 à 1975)}}
*{{écrit|titre=Autorité et liberté dans l'éducation|année=1966|commentaire=(in Rythme66, revue de l'[[École supérieure des sciences commerciales d'Angers]])}}
*{{écrit|titre=Permanence de Charles Du Bos<ref>[http://www.ccic-cerisy.asso.fr/dubosTM76.html Site consacré aux colloques de Cerisy]</ref>|année=1976|commentaire=(actes du colloque de [[Cerisy-la-Salle]] de juillet 1972, ISBN 2-220-02065-7, édité de façon posthume chez [[Éditions Desclée de Brouwer|Desclée de Brouwer]])}}
*{{écrit|titre=Charles Du Bos, Approximation et Certitude|année=1976|commentaire=(inachevé, ISBN 2-220-02066-5, édité de façon posthume chez [[Éditions Desclée de Brouwer|Desclée de Brouwer]])}}
==Références==
<references />
{{DEFAULTSORT:Leleu, Michele}}
[[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Naissance en 1920]]
[[Catégorie:Décès en 1975]]