Misha Defonseca 2811854 30022501 2008-05-26T19:07:25Z Jeremie lefebvre 24126 {{homonyme|Defonseca}} '''Misha Defonseca''', née '''Monique De Wael''', est une [[écrivain]] [[Belgique|belge]] née le {{date|2|septembre|1937}} à [[Etterbeek]] de parents catholiques. Elle est connue pour être la protagoniste de « l’incroyable histoire vraie d’une rescapée de la Shoah », le récit d’une petite fille qui aurait traversé l’Europe à pied et parcouru {{unité|3000|km}}, à la recherche de ses parents, protégée par des loups. Cette histoire a été retracée dans un livre à succès, ''[[Survivre avec les loups (roman)|Survivre avec les loups]]'' écrit en collaboration avec Vera Lee<ref>Écrit aussi avec la collaboration de Marie Thérèse Cuny pour la nouvelle édition (XO éditions en 2005</ref> et [[Survivre avec les loups (film)|un film français du même nom]]. Ce récit de voyage est en fait une invention de même que la [[identité juive|judéité]] des parents<ref>[http://archives.lesoir.be/t-20080223-00F1TZ.html ''Ses parents étaient des résistants, pas des juifs déportés : le vrai dossier de « Misha »''], [[Marc Metdepenningen]], ''Le Soir'', 23 février 2008</ref> et de l’autrice à l’époque des faits qu’elle relate<ref> Misha Defonseca déclare : ''C’est vrai que, depuis toujours, je me suis sentie juive et plus tard, dans ma vie, j’ai pu me réconcilier avec moi-même en étant accueillie par cette communauté.'' [http://archives.lesoir.be/t-20080228-00F2CQ.html ''Les Aveux de Misha Defonseca''], Marc Metdepenningen, ''Le Soir'', 28 février 2008.</ref>. ==Biographie== Elle a quatre ans quand ses parents sont arrêtés par les nazis, le {{date|23|septembre|1941}}, pour résistance à l’occupant. Selon certaines sources, Robert De Wael, son père aurait accepté le marché proposé par les nazis : pouvoir voir sa fille Monique De Wael s’il livrait les noms des membres de son groupe. Il aurait même participé aux interrogatoires de ses compagnons d’armes et aidé ainsi au démantèlement du ''Groupement des Grenadiers'', le réseau de résistance qu’il avait lui-même fondé en {{date||novembre|1940}}. Il est ensuite envoyé à [[Cologne]] puis emprisonné dans différents endroits avant d’être transféré à [[Sonnenburg]] à la frontière germano-polonaise où il meurt d’épuisement en [[1944]]. Joséphine Donvil, son épouse, passe elle aussi de prison en prison avant d’être déportée à [[Ravensbruck]] où elle meurt en {{date||février|1945}}<ref name="passé">[[Marc Metdepenningen]], ''Le sombre passé du père de Misha'', Le Soir, 2 mars 2008.</ref>. À la libération, le nom de son père a été effacé de la plaque de pierre apposée sur les murs de la mairie de [[Schaerbeek]] en l’honneur des fonctionnaires locaux victimes des nazis<ref name="passé"/>. À l’arrestation de ses parents, la petite Monique est recueillie par son grand-père puis son oncle. Ils l’appellent la "fille du traitre". Elle commence alors à s’identifier aux victimes de la shoah et peu à peu s’invente une autre vie, celle de Misha, une petite fille juive qui a traversé l’Europe pour rejoindre ses parents internés en camp de concentration<ref> [http://www.lefigaro.fr/livres/2008/03/01/03005-20080301ARTFIG00111-survivre-avec-les-loups-l-editeur-presente-ses-excuses-.php ''« Survivre avec les loups » : l’éditeur présente ses excuses], voir les 2 derniers paragraphes : « Pour survivre à une situation traumatique, […], la fillette de 4 ans s’est raconté une histoire héroïque. Devenue adulte, elle a raconté le souvenir de cette histoire, comme si elle l’avait vécue pour de vrai. »''</ref>. En même temps, elle se passionne pour les loups. Elle raconte : ''Et j’ai tout mélangé. Il est des moments où il m’est difficile de faire la différence entre ce qui a été la réalité et ce qu’a été mon univers intérieur''<ref>[http://www.lefigaro.fr/culture/2008/02/28/03004-20080228ARTFIG00667-survivre-avec-les-loups-la-supercherie-.php Interview de Misha Defonseca] par Valérie Sasportas, Le Figaro du 29 février 2008</ref>. Convertie au [[judaïsme]], elle émigre aux États-Unis en 1985. Son mari Maurice Defonseca parvient à la convaincre de parler de son histoire. Après l’avoir raconté dans la communauté juive. Jane Daniel, à la tête d’une toute petite maison d’édition, Mt. Ivy, la remarque et parvient à la convaincre d’écrire son histoire. Vera Lee, une ancienne universitaire qui maîtrise parfaitement le français aide Misha à mettre en forme ses souvenirs. En 2001, elle confie au confie au Boston Globe que au fur et à mesure de l’avancement du récit, l’éditrice s’est de plus en plus impliquée dans la rédaction réclamant plus d’émotion et de sentiments. Daniel, elle, prétend n’être intervenu que pour sauver le manuscrit<ref name="Incredible_journey">David Mehegan, <!-- lien incorrect : [http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Misha_Defonseca&action=edit&section=1 -->{{lang|en|''Incredible journey''}}<!-- ] -->, The Boston Globe, 31 octobre 2001</ref>. À sa sortie le livre, {{lang|en|''Misha: A Memoire of the Holocaust''}}, n’est vendu qu’à {{formatnum:5000}} exemplaires aux États-Unis<ref name="Eskin">{{en}}Blake Eskin, Crying Wolf, [http://www.slate.com/id/2185493/pagenum/all/#page_start Slate], 29 février 2008</ref>. Aux États-Unis, l’historienne Deborah Dwork, auteur d’un livre sur les enfants juifs dans l’Europe nazie<ref>{{lang|en|''Children with a Star: Jewish Youth in Nazi Europe''}}, Yale University Press, 1993</ref> et Lawrence L. Langer<ref> auteur de {{lang|en|''Holocaust Testimonies: The Ruins of Memory''}}, Yale University Press, 1993</ref> ont dès avant la publication de l’ouvrage exprimé leur scepticisme, mais [[Elie Wiesel]] et la présidente de la Fondation nord-américaine pour les loups ont accepté d’écrire d’élogieuses notes de jaquette pour le livre<ref name="Eskin" />. L’ouvrage est traduit en 18 langues (titre français : ''[[Survivre avec les loups (roman)|Survivre avec les loups]]''<ref>édité en 1997 aux éditions Robert Laffont</ref>) et obtient un certain succès en France et en Italie<ref name="Eskin" />{{,}}<ref>La quatrième de couverture des éditions Pocket précise que le livre s’est vendu à {{formatnum:430000}} exemplaires.</ref>. Le livre commence à intéresser les productions [[Walt Disney]] et la présentatrice Oprah Winfrey. Mais tout s’arrête quand on apprend que Misha Defonseca et Vera Lee ont attaqué Jane Daniel en justice pour non respect du contrat<ref name="Incredible_journey" />. À part le publiciste allemand Henryk M. Broder qui, après avoir rencontré Misha Defonseca, faisait part dès 1996 dans [[Der Spiegel]] de ses sérieux doutes quant à la plausibilité de ce récit<ref>{{de}} [http://wissen.spiegel.de/wissen/dokument.html?id=9133130&top=SPIEGEL&suchbegriff=misha+defonseca&quellen=%2BBX%2CWIKI%2C%2BSP%2C%2BMM%2CALME%2C%2BMEDIA&vl=0] les fameux doutes de Henryk M. Broder ({{lang|de|''Verliebt in eine tote Kobra''}}) publie en 1996 dans le [[Spiegel]]</ref>, personne en Europe n’ose à cette époque mettre en cause sa véracité. Mais un différend commercial oppose Misha Defonseca à son éditrice<ref>{{en}} [http://www.prnewswire.co.uk/cgi/news/release?id=84494 Les dommages à verser à Misha Defonseca sont au final triplés ; elle obtient un total de 22,5 millions de dollars]</ref>. Jane Daniel est condamnée à verser une somme de 22 millions de dollars à Misha Defonseca<ref>[http://www.juif.org/go-news-43574.php Misha Defonseca plaide sa bonne foi]</ref>. À partir d’{{date||août|2007}}, Jane Daniel publie sur son blog<ref>{{en}}[http://www.bestsellerthebook.blogspot.com/ Le blog de Jane Daniel]</ref> des pièces : extrait d’acte de naissance, inscription à l’école dévoilant le faux. Après la sortie du [[Survivre avec les loups (film)|film]] de [[Vera Belmont]] en {{date||janvier|2007|au cinéma}}, la polémique enfle, finalement reprise par le quotidien belge [[Le Soir]]. Après s’être défendue avec véhémence, l’autrice finit le 28 février par révéler la supercherie<ref name="aveux">Marc Metdepenningen, ''Les aveux de Misha Defonseca'', Le Soir, 28 février 2008</ref>. Elle ajoute à la fin de ses « aveux » : ''Je demande pardon à tous ceux qui se sentent trahis, mais je les supplie de se mettre à la place d’une petite fille de quatre ans qui a tout perdu, qui doit survivre, qui plonge dans un abîme de solitude et de comprendre que je n’ai jamais rien voulu d’autre que de conjurer ma souffrance''<ref name="aveux"/>. Ce n’est pas le premier cas de mystification dans la littérature de la [[shoah]]. [[Binjamin Wilkomirski]] dans son livre ''Fragments d’une enfance, 1939-1948'' rapporte le traumatisme psychologique connu par un adulte qui a été déporté enfant dans un camp de la mort et recouvre une partie de sa mémoire par bribes. Ce récit était en fait un faux, lui aussi. == Notes et références == {{Références | colonnes = 2}} == Articles connexes == * [[Enfant sauvage]] * [[Survivre avec les loups (roman)]] et [[Survivre avec les loups (film)]] {{Portail|littérature}} {{DEFAULTSORT:Defonseca, Misha}} [[Catégorie:Écrivain belge francophone]] [[Catégorie:Auteur de littérature sur la Shoah]] [[Catégorie:Imposture]] [[Catégorie:nom de plume]] [[Catégorie:Naissance en 1937]] [[da:Misha Defonseca]] [[de:Misha Defonseca]] [[en:Misha Defonseca]] [[fi:Misha Defonseca]] [[id:Misha Defonseca]] [[jv:Misha Defonseca]] [[nl:Misha Defonseca]]