Notre maison brûle et nous regardons ailleurs 1961056 28321421 2008-04-04T20:00:04Z Badmood 4507 nouveau style de bandeau de portail, voir [[Wikipédia:Prise de décision/Bandeaux de portail]] [[Image:Shacks on fire.jpg|thumb|right|300px|L'[[incendie]] de maisons de fortune en [[Afrique du Sud]].]] '''« ''Notre maison brûle et nous regardons ailleurs'' »''' est une courte [[phrase]] que prononça le [[Président de la République française]] [[Jacques Chirac]] dans le [[discours]] qu'il fit devant l'[[assemblée plénière]] du [[Sommet de la Terre 2002|III{{e}} Sommet de la Terre]] le {{date|2|septembre|2002}} à [[Johannesburg]], en [[Afrique du Sud]], et qui sert à présent à désigner cette prise de parole. En se référant en particulier au [[réchauffement climatique]], la déclaration du [[Chef d'État|chef de l'État]] [[France|français]] fait à la fois le [[constat]] de la [[destruction]] de la [[Nature]] et la [[critique]] de l'[[indifférence]] des habitants de la [[Terre]] face à cette [[catastrophe]] qui mettrait pourtant à l'épreuve et en [[danger]] l'[[humanité|espèce humaine]] toute entière. Selon les commentateurs, qui apprécièrent les [[intention]]s de l'[[orateur]], mais qui regrettèrent aussi sa [[prise de conscience]] tardive, elle ne fut que très peu suivie d'effet de la part de ce dernier, de son audience et de ses cibles, et elle constitue à ce titre une [[prophétie auto-réalisatrice]]. ==Contexte== Le discours de [[Jacques Chirac]] a lieu le lundi [[2 septembre]] devant l'[[assemblée plénière]] de la [[Sommet de la Terre 2002|troisième édition]] de ce que l'on nomme communément les [[Sommet de la Terre|Sommets de la Terre]], laquelle a commencé le lundi [[26 août]] et doit s'achever le mercredi [[4 septembre]]. L'homme s'exprime à la tribune alors qu'il vient d'être réélu [[Président de la République française]] le [[5 mai]] précédent au terme d'une [[Élection présidentielle française de 2002|élection]] durant laquelle l'[[environnement]] n'a tenu qu'une place secondaire et qui est surtout marquée par la présence du candidat d'[[extrême-droite]] [[Jean-Marie Le Pen]] au second tour, ce sur quoi se focalisent les médias nationaux durant les semaines qui suivent. En route pour le sommet, Jacques Chirac s'arrête à [[Ndjamena]], au [[Tchad]], le dimanche {{1er septembre}}. Il rencontre [[Idriss Déby Itno]] et s'entretient avec lui de la situation régionale et des relations bilatérales avant de l'inviter en France et de reprendre l'avion pour le sommet<ref>« ''[http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais_archives/actualites/deplacements_a_l_etranger/2002/septembre/entretien_avec_le_president_du_tchad.8592.html Entretien avec le Président du Tchad]'' », [[Président de la République française|Présidence de la République française]].</ref>. L'[[Airbus]] présidentiel atterrit sur la [[base aérienne]] de [[Waterkloof]] aux alentours de 21 heures 30, et le Président s'installe à l'hôtel Sandton Hilton une demi-heure plus tard<ref>« ''[http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais_archives/actualites/deplacements_a_l_etranger/2002/septembre/fiches/programme_du_sommet_de_johannesburg.10171.html Programme du Sommet de Johannesburg]'' », [[Président de la République française|Présidence de la République française]].</ref>. Ce n'est pas la première fois que Jacques Chirac se retrouve en [[Afrique du Sud]] en tant que chef de l'État français : en [[juin 1998]], il a effectué une visite d'État de deux jours dans ce pays du [[26 juin|26]] au [[28 juin|28]]. Cependant, s'il a rencontré [[Nelson Mandela]] à cette occasion, il n'a pas visité [[Johannesburg]]<ref>« ''[http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais_archives/actualites/deplacements_a_l_etranger/1998/juin/visite_d_etat_en_afrique_du_sud.19736.html Visite d'État en Afrique du Sud]'' », [[Président de la République française|Présidence de la République française]].</ref>, où a lieu le sommet. ==Contenu== Le passage le plus célèbre du discours de Jacques Chirac est constitué par les quelques phrases liminaires : {{Début citation}}Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l'admettre. L'humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l'humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables.{{Fin citation}} Il énumère ensuite les grands problèmes [[environnement]]aux et de [[développement humain]] qui se posent [[continent]] par continent. Citée la première, l'[[Europe]] serait frappée par des [[Catastrophe naturelle|catastrophes naturelles]] et des [[Crise sanitaire|crises sanitaires]]. En [[Amérique du Nord]], l'[[Économie des États-Unis|économie américaine]] serait souvent « ''[[Boulimie|boulimique]] en [[Ressource naturelle|ressources naturelles]]'' » et semblerait « ''atteinte d'une [[crise de confiance]] dans ses modes de [[régulation]]'' ». L'[[Amérique latine]] verrait resurgir « ''la [[crise financière]]'' » et ses contrecoups sociaux. De son côté, l'[[Asie]] serait menacée d'[[empoisonnement]] par une [[pollution]] qui s'étend et [[menace]], ce dont témoignerait, selon Jacques Chirac, « ''le [[nuage brun]]'' ». L'[[Afrique]] serait quant à elle « ''accablée par les [[conflit]]s, le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]], la [[désertification]], la [[famine]]'' ». Pour finir, certains [[État insulaire|États insulaires]] seraient menacés de disparition du fait du [[réchauffement climatique]], ce qui sous-entend que Jacques Chirac croit à l'[[augmentation du niveau de la mer]]<ref>« ''[http://www.elysee.fr/elysee/francais/interventions/discours_et_declarations/2002/septembre/discours_de_m_jacques_chirac_president_de_la_republique_devant_l_assemblee_pleniere_du_sommet_mondial_du_developpement_durable.1217.html Discours de M. Jacques Chirac, Président de la République, devant l'Assemblée plénière du Sommet mondial du développement durable]'' », [[Président de la République française|Présidence de la République française]].</ref>. ==Commentaires et analyses== [[Image:Chirac Bush 20020526-2 paris1-515h.jpg|thumb|right|300px|[[Jacques Chirac]] (''à droite'') en [[2002]] avec [[George W. Bush]] (''à gauche''), une cible indirecte de son [[discours]] de [[Johannesburg]].]] Les commentateurs du discours considèrent généralement qu'il constitue une [[description]] exacte de la situation en cours en matière d'environnement. Pourtant opposé à [[Jacques Chirac]] sur de nombreuses questions, le [[Parti communiste français]] estime par exemple que par son biais la France a eu raison, a trouvé « ''les mots justes'' »<ref name="PCF">« ''[http://www.pcf.fr/spip.php?article890 Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.]'' », [[Parti communiste français]], {{date|6|novembre|2006}}.</ref>. Cependant, les raisons qui poussent les uns et les autres à juger le contenu du discours positivement divergent, et le PCF y voit par exemple un véritable [[diagnostic]] porté par la France dans « ''une arène onusienne'' » et qui « ''tranchait avec la suffisance des [[États-Unis|USA]], champions toutes catégories en matière de [[pollution]] mais refusant de [[Ratification|ratifier]] le [[protocole de Kyoto]]'' »<ref name="PCF"/>. ==Conséquences== Après coup, plusieurs commentateurs soulignent que ni [[Jacques Chirac]], ni les personnes qui l'écoutaient ou qu'ils visaient implicitement n'ont procédé à des mesures drastiques en faveur de l'[[environnement]]. Aussi, ils écrivent plusieurs textes en détournant la formule pour indiquer que le [[feu]] brûle toujours et/ou qu'untel ou untel regarde toujours ailleurs. Selon le [[Parti communiste français]], ainsi, « ''la formule de Jacques Chirac au Sommet de la Terre est entrée dans le triste placard des phrases sans lendemains et des occasions perdues'' »<ref name="PCF"/>. De fait, peu après le sommet, Jacques Chirac avait déjà déclaré qu'il savait que l'impact de la rencontre internationale serait réduit, si ce n'est en matière de [[Éducation à l'environnement|sensibilisation]] : « ''les textes du sommet sont ce qu'ils sont. Ils ont une portée limitée, peut-être, mais incontestablement ils sont un moment de prise de conscience et une avancée. C'est bien ce que l'on attendait de ce sommet difficile.'' »<ref>« ''[http://www.planetecologie.org/tic/boiteidee/maison-brule.pdf Notre maison brûle. Où sont passés les pompiers ?]'' », Michel Giran.</ref> ==Références== <references /> ==Voir aussi== ===Articles connexes=== *[[Jacques Chirac]] *[[Sommet de la Terre]] et [[Sommet de la Terre 2002]] *[[Réchauffement climatique]] et [[Protocole de Kyoto]] ===Liens externes=== *[http://www.sommetjohannesburg.org Site officiel du sommet de Johannesburg]. *[http://www.elysee.fr/elysee/francais/interventions/discours_et_declarations/2002/septembre/discours_de_m_jacques_chirac_president_de_la_republique_devant_l_assemblee_pleniere_du_sommet_mondial_du_developpement_durable.1217.html Texte intégral du discours de Jacques Chirac], [[Président de la République française|Présidence de la République française]]. *[http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=selections&id_selection=1209&sid=7ba589c10169f4862af67bcfe5155fd2 Reportage vidéo de France 2 à la suite de la déclaration], [[Institut national de l'audiovisuel]]. ===Bibliographie=== *''Notre maison brûle !'', Samson Florence, préface d'[[Axel Kahn]], Theles, [[janvier 2006]] {{ISBN|978-2847766127}}. {{Portail|politique|environnement}} {{DEFAULTSORT:Notre maison brule et nous regardons ailleurs}} [[Catégorie:Phrase]] [[Catégorie:Discours]] [[Catégorie:Jacques Chirac]] [[Catégorie:2002]]