Oiseau de mer
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2008-07-11T16:44:00Z
Vincnet
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/* Une influence humaine forte sur les populations */
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| style="background: #ececec; padding: 0 5px 0 5px;" colspan="2"| ''Appellations regroupant plusieurs [[taxon]]s d'[[oiseau]]x''
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| style="background:#ffffff; text-align:center; color:white; font-weight:bold" colspan="2"|<big><font color="Black">Oiseau de mer</font></big>
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| style="background: #ffffff; padding: 0 5px 0 5px;" colspan="2" | [[Image:Wandering Albatross (van Poppel).jpg|center|270px]]
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| style="background: #ffffff; text-align:center; padding: 0 5px 0 5px;" colspan="2"| [[Albatros hurleur]] (''Diomedea exulans'')
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| style="background: #CC6666; color:white; font-weight:bold" colspan="2"|<font color="white">Selon les [[Classification scientifique des espèces|classifications scientifiques]] cohexistantes</font>
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|align="center"|[[Classification classique|Classique]]
|align="center"|[[Taxinomie Sibley-Ahlquist|Sybley]]
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|valign="top"|<div>
*[[Sphenisciformes]]
*[[Gaviiformes]]
*[[Procellariiformes]]
*[[Pelecaniformes]] ''pro parte''
*[[Charadriiformes]] ''pro parte''</div>
|valign="top"|<div>
*[[Anseriformes]] ''pro parte''
*[[Ciconiiformes (Sibley)|Ciconiiformes]] ''pro parte''</div>
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| style="background: #CC6666; color:white; font-weight:bold" colspan="2" align="center"|<font color="white">6 ou 2 {{b ordre}}s regroupant 8 {{b famille}}s</font>
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Le terme '''oiseau de mer''' renvoie à un ensemble aux limites assez mal définies : en réalité, la définition du groupe résulte plus d'une sorte de consensus — pour ne pas dire de tradition — sur les espèces à inclure et celles à exclure, que sur des règles taxonomiques, biologiques ou écologiques strictes. On classe habituellement dans ce groupe environ 275 espèces appartenant à 8 familles, entretenant avec le milieu marin des relations extrêmement variables.
Au-delà de l'extraordinaire variété des tailles, des structures ou des modes d'alimentation, les oiseaux marins partagent un certain nombre de caractéristiques communes imposées par la vie dans des milieux aquatiques aux conditions climatiques parfois très agressives, sans qu'il soit souvent possible de s'y soustraire : structure particulière du [[plumage]], aptitude au déplacement sur et dans l'eau, longévité, comportements reproductifs, etc. Ils ont en particulier presque tous tendance à nicher en [[Colonie (biologie)|colonies]] denses sur le [[littoral]].
== Espèces concernées ==
L'incertitude sur le nombre total d'oiseaux de mer a deux origines.
* Des divergences sur le statut spécifique de telle ou telle forme. Par exemple, selon que l'on considère certains [[Albatros (oiseau)|albatros]] comme des espèces à part entière ou comme des [[sous-espèce]]s d'autres albatros (''[[Diomedea exulans]]'', ''[[Diomedea epomorpha|D. epomorpha]]'', ''[[Diomedea melanophrys|D. melanophrys]]'', ''D. cauta'' et ''[[Diomedea chlororhynchos|D. chlororhynchos]]''), le nombre d'espèces dans cette seule famille varie de 13 à 21.
* L'intégration ou non de certains genres ou familles ([[phalarope]]s, canards marins, [[Plongeon (oiseau)|plongeon]]s, etc.) dans la catégorie des oiseaux de mer.
La seule définition possible d'un oiseau de mer est la suivante : un oiseau qui tire tout ou partie de son alimentation de la mer. Une telle définition n'est toutefois pas universellement valide puisque certaines espèces classées dans le groupe ne s'alimentent en mer que de façon marginale ou pas du tout (certains Laridae notamment), alors que des oiseaux passant de longues périodes de leur cycle annuel en milieu marin n'y figurent pas (plongeons, canards marins).
Sur cette base, on constate que tous les oiseaux marins appartiennent aujourd'hui à l'ordre des [[ciconiiformes]] ([[Taxinomie Sibley-Ahlquist|classification de Sibley et Monroe]]). Le degré de dépendance des différentes familles vis-à-vis des habitats océaniques est toutefois très variable.
* Les familles des ''[[Phaethontidae]]'', des ''[[Sulidae]]'', des ''[[Fregatidae]]'' des ''[[Spheniscidae]]'' et des ''[[Procellariidae]]'' ne comportent que des espèces marines. Dans la famille des [[Laridae|laridé]]s, les [[labbe]]s (''[[Stercorariini]]''), les [[bec-en-ciseaux]] (''[[Rynchopini]]'') et les [[alcidés]] sont eux aussi exclusivement marins.
* Trois familles comportent à la fois des espèces marines et continentales. Bien que fréquentant surtout les eaux douces (2 espèces seulement sont strictement marines), les [[pélican]]s sont intégrés aux oiseaux de mer. Les cormorans, eux, sont très majoritairement marins (28 espèces sur une quarantaine). Ce sont les [[Laridae|laridé]]s qui présentent la situation la plus complexe. Dans le groupe des [[goéland]]s et des [[mouette]]s (''[[Larini]]''), la plupart sont maritimes ou marins, au moins partiellement ou hors période de reproduction ; quelques espèces sont toutefois strictement continentales. Dans la tribu des ''[[Sternini]]'', les [[noddi]]s sont strictement marins alors que les [[guifette]]s sont presque exclusivement continentales ; les [[sterne]]s au sens strict comptent plus d'espèces marines que d'espèces cantonnées aux eaux douces.
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{| class=wikitable
! Famille
! Subdivision
! Représentants
! Image
! Espèces
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| rowspan="5" |[[Laridae|Laridé]]s
| ''[[Stercorariini]]''
| [[labbe]]s ou [[skua]]s
| [[Image:Skua Runde2.jpg|50px]]
| 6/8
|-{{ligne grise}}
| ''[[Rynchopini]]''
| [[bec-en-ciseaux]]
| [[Image:African Skimmers.jpg|50px]]
| 3
|-----
| ''[[Larini]]''
| [[goéland]]s, [[mouette]]s
| [[Image:Seagull on sale pier.jpg|50px]]
| recompter
|-{{ligne grise}}
| ''[[Sternini]]''
| [[sterne]]s, [[guifette]]s, [[noddi]]s
| [[Image:Sandwich Tern perched.jpg|50px]]
| recompter
|-----
| ''[[Alcinae]]''
| [[pingouin]]s, [[guillemot (oiseau)|guillemots]]/[[marmette]]s, [[macareux]]
| [[Image:Tordalke01.jpg|50px]]
| 22/24
|-{{ligne grise}}
| [[Phaethontidé]]s
|
| [[phaethon]]s/pailles-en-queue
| [[Image:Red tailed tropic bird.jpg|50px]]
| 3
|-----
| [[Sulidé]]s
|
| [[fou]]s
| [[Image:Morus-bassanus Northern Gannet.jpg|50px]]
| 7/9
|-{{ligne grise}}
| [[Phalacrocoracidé]]s
|
| [[cormoran]]s
| [[Image:Phalacrocorax carbo02.jpg|50px]]
| 27/38
|-----
| [[Pélécanidé]]s
|
| [[pélican]]s
| [[Image:Pelicano5.jpg|50px]]
| 7/8
|-{{ligne grise}}
| [[Frégatidé]]s
|
| [[Fregatidae|frégate]]s
| [[Image:Fregata magnificens1.jpg|50px]]
| 5
|-----
| [[Sphéniscidé]]s
|
| [[manchot]]s
| [[Image:Emperor penguins.jpg|50px]]
| 16/17
|-{{ligne grise}}
| rowspan="3" | [[Procellariidé]]s
| ''[[Procellariinae]]''
| [[pétrel]]s, [[puffin]]s, [[fulmar]]s,
| [[Image:Southern Fulmar closeup.jpg|50px]]
| 59/79
|-----
| ''[[Diomedeinae]]''
| [[Albatros (oiseau)|albatros]]
| [[Image:070226 Campbell mollymawk off Kaikoura 1.jpg|50px]]
| 13/14
|-{{ligne grise}}
| ''[[Hydrobatinae]]''
| [[océanite]]s
| [[Image:Lesp1.jpg|50px]]
| 20/21
|}
</center>
== Caractéristiques des oiseaux de mer ==
Quel que soit leur degré de dépendance vis-à-vis du milieu marin, les oiseaux de mer ne peuvent à proprement parler être considérés comme des organismes aquatiques. Ils font en effet partie des quelques groupes de [[vertébrés]] [[tétrapodes]] qui ont évolué pour prélever préférentiellement ou exclusivement leur alimentation en pleine eau. Aucun de ces animaux d'origine terrestre, tortues marines, serpents [[Hydrophiidae]], oiseaux d'eau et mammifères marins, n'a en fait acquis la possibilité de respirer dans l'eau ; ils ont tous conservé leurs poumons, et dépendent donc de la surface pour leur respiration. Par ailleurs, seuls les [[cétacés]] et les [[siréniens]] sont devenus totalement indépendants du milieu terrestre, ne sortant jamais de l'eau, même pour la [[parturition]]. Comme les phoques et comme les animaux [[ovipares]] (tortues, serpents), les oiseaux de mer doivent nécessairement regagner la terre ferme pour la ponte. Enfin, de tous ces animaux, ils sont ceux qui sont le plus dépendants du milieu terrestre puisque, contrairement aux serpents et aux tortues, ils doivent assurer eux-mêmes l'[[Incubation (oiseau)|incubation]] des œufs et l'élevage des poussins jusqu'à leur indépendance. Pour cette raison, ils sont contraints de séjourner à terre pour des périodes souvent très longues.
=== Description ===
L'éventail des tailles des oiseaux marins est extrêmement étendu. Alors que le plus petit, l'océanite minute (''[[Oceanodroma]] microsoma'') mesure moins de 15 cm pour un poids légèrement inférieur à 20 g, l'albatros hurleur (''[[Diomedea exulans]]'') peut atteindre 1,30 m pour un poids dépassant 11 kg chez certains mâles ; cet oiseau détient également le record d'[[envergure]] pour les oiseaux actuels, avec plus de 3,50 m.
==== Le plumage ====
{{Article détaillé|plume}}
===== Coloration =====
[[Image:Fratercula corniculataUSFWSSL0002774.jpg|thumb|150px|right|Les couleurs vives sont généralement portées par le bec ou les pattes (macareux cornu)]]
La caractéristique la plus évidente du plumage des oiseaux de mer est l'absence générale de couleurs vives. Quelques espèces sont certes colorées, mais les couleurs vives sont le plus souvent portées par le bec ([[macareux]] ou [[goéland]]s par exemple), les pattes ([[Sulidae|fou]]s, [[Mouette scopuline|mouette]]s) ou des structures particulières comme la poche gulaire — dépourvue de plumes — des [[Fregatidae|frégate]]s. Le plumage proprement dit est presque systématiquement une combinaison de teintes blanches, noires, grises ou brunes (telles que l'ont peut le voir sur les [[pingouin]]s). Les rares exceptions à cette règle concernent de petits toupets de plumes dorées sur la tête de certains manchots ([[Gorfou du Fiordland|gorfou]]s) ou [[alcidé]]s du Pacifique ([[macareux huppé]]).
On s'est longtemps interrogé sur la signification de cette caractéristique générale. L'interprétation la plus classique avance l'idée qu'il s'agirait là de [[Homochromie|colorations cryptiques]] permettant une sorte de camouflage vis-à-vis à la fois de leurs prédateurs et de leurs proies. On a par exemple fait remarquer que la coloration du [[Pachyptila|prion de la désolation]] était la même que celle des bâtiments de la ''[[Royal Navy]]''<ref>Gaston, Anthony J. (2004). ''Seabirds: A Natural History''. New Haven:Yale University Press, ISBN 0-300-10406-5</ref>. Par ailleurs, la coloration presque systématiquement blanche du ventre de ces oiseaux [[piscivore]]s les rendrait moins visibles pour les poissons dont ils se nourrissent.
===== Étanchéité =====
Comme tous les oiseaux d'eau, mais plus que les espèces continentales en raison de leur présence sur toutes les mers du globe, y compris dans les régions polaires, les oiseaux marins, organismes [[homéotherme]]s, sont soumis au fort pouvoir de refroidissement de l'eau. Leur capacité à coloniser les espaces océaniques, à y survivre et à s'alimenter sous l'eau dépend étroitement de leur aptitude à résister aux fortes contraintes thermiques que suppose la vie dans ces milieux. L'[[étanchéité]] du plumage leur est donc essentielle. Elle interdit à l'élément liquide d'entrer directement en contact avec la peau. Mieux, elle ménage entre la surface des plumes et le corps une couche d'air qui, avec le duvet, assure au mieux l'isolation thermique de l'animal en même temps qu'elle contribue de manière essentielle à sa [[flottabilité]].
[[Image:Featherzoom3.jpg|thumb|left|200px|La structure poreuse déterminée par l'entrecroisement des barbes et des barbules des plumes suffirait pour expliquer l'étanchéité du plumage]]
On s'est aperçu très tôt de l'exceptionnelle imperméabilité des plumes des oiseaux de mer. Dès le début du {{mini XXe}} siècle, elle a même servi de modèle pour la mise au point des premiers vêtements imperméables<ref>Schwartz, F.F. (1939). Process for the production of waterproof fabrics permeable to air. United States Patent and Trademark Office, Patent number : 2149750.[http://www.google.com/patents?id=SdNLAAAAEBAJ&printsec=abstract&zoom=4&dq=plumage+waterproof+patent#PPP2,M1]</ref>. Le mécanisme de l'étanchéité fait toutefois débat. En dépit du constat que, conformément au modèle textile, le seul agencement des plumes (entrecroisement des [[Plume#Structure|barbes]] et [[Plume#Structure|barbules]]) pouvait suffire pour expliquer l'étanchéité<ref>Rijke, A.M. (1967). The water repellency and feather structure of cormorants, Phalacrocoracidae. Ostrich 38: 163-165.</ref>, on a longtemps cru que celle-ci était due à la présence de la sécrétion [[Glande uropygienne|uropygienne]] quotidiennement appliquée sur l'ensemble du plumage par les oiseaux au cours de leurs longues séances de [[toilettage]]. Cette idée, désormais largement abandonnée, perdure aujourd'hui dans nombre de publications à l'usage du public<ref>Certains sites[http://www.littoral85.com/1effet_petrole.htm] résument toutefois très correctement la question.</ref>. Lors des premières grandes [[marée noire|marées noires]], cette conception fut a l'origine d'erreurs radicales dans les techniques de nettoyage des oiseaux mazoutés ; cela a conduit à l'échec total de certaines tentatives de réhabilitation, notamment lors de l'incident du ''[[Torrey Canyon]]'' en 1967<ref>Newman, S. H., Ziccardi, M.H., Berkner, A.B., Holcomb, J., Clumpner, C. & Mazet, J.A.K. (2003). A historical account of oiled wildlife care in California. ''Marine Ornithology'' 31: 59-64.</ref>.
[[Image:Phalacrocorax-auritus-007.jpg|thumb|left|200px|Le plumage des cormorans ne se mouille que superficiellement]]
La question de l'imperméabilité du plumage des [[cormoran]]s a longtemps été au cœur de ce débat. À l'issue de leurs séances de pêche, ces oiseaux aquatiques passent en effet de longs moments sur des reposoirs, les ailes étalées ; leur plumage est visiblement mouillé et ce comportement a par conséquent légitimement été interprété comme une phase de séchage. De nombreuses hypothèses ont été émises pour tenter d'expliquer cet apparent paradoxe que constitue un oiseau aquatique au plumage non étanche. Des erreurs aujourd'hui démenties<ref>{{périodique|lang=en|auteur=Montalti, D. & Salibián, A.|date=2000|titre=Uropygial gland size and avian habitat|revue=Ornitologia Neotropical|vol=11|pages=297–306|texte=http://www.ibiologia.unam.mx/pdf/links/neo/rev11/vol_11_4/orni_11_4_297-306.pdf}}</ref> ont même été colportées à ce sujet — et restent répandues — comme la prétendue absence de glande uropygienne chez ces oiseaux ou son [[atrophie]]. Ce n'est qu'en 2005 que l'énigme a été résolue. Le plumage des cormorans est bien imperméable, ce qui est somme toute logique pour une espèce plongeuse. En revanche, les plumes sont constituées d'une couche externe mouillable, et d'une couche interne qui ne l'est pas. Le plumage n'est donc mouillé qu'en surface : pas plus que chez les autres oiseaux aquatiques, l'eau ne franchit la barrière du plumage ni n'envahit donc la couche d'air isolante<ref>{{périodique|lang=en|auteur=Grémillet, D., Chauvin, C., Wilson, R.P., Le Maho, Y. & Wanless, S.|date=2005|titre=Unusual feather structure allows partial plumage wettability in diving great cormorants.|revue=[[Journal of Avian Biology]]|vol=36|pages=57-63|résumé=http://www.ingentaconnect.com/content/mksg/jab/2005/00000036/00000001/art00009;jsessionid=11965my8xynjd.alexandra?format=print}}.</ref>.
==== La nage et la plongée ====
===== Nage en surface =====
À un moment ou un autre de leur histoire évolutive, tous les oiseaux de mer ont développé des adaptations à la nage en surface. L'exceptionnelle étanchéité du plumage en est une, qui conditionne leur flottabilité. Mais en témoigne aussi l'existence universelle de palmures, y compris chez les plus marins des [[limicole]]s que sont les [[phalarope]]s.
Certains toutefois y ont peu recours, ou pas du tout, en raison d'un mode de vie essentiellement aérien, en particulier pour l'alimentation. C'est surtout le cas pour les [[Fregatidae|frégate]]s qui, en dépit d'habitudes très hauturières et de palmures spécialement développées, ne se posent jamais sur la mer. C'est également vrai, quoique à un moindre degré, pour les [[labbe]]s qui ne chassent guère qu'au vol, ou au sol en période de reproduction. Tous les autres groupes se posent volontiers sur l'eau et s'y déplacent aisément.
En fait, la plupart des espèces ne fréquentent que la surface ou une tranche d'eau ne dépassant que de peu la longueur de leur corps. Il s'agit d'oiseaux très légers, dont la flottabilité est très élevée : goélands, sternes, becs en ciseaux, océanites, fulmars, etc. La pénétration dans la masse d'eau pose en effet aux oiseaux des problèmes très particuliers en raison de leur légèreté intrinsèque. Celle-ci est liée à la fois à leur adaptation au vol et au matelas d'air situé sous les plumes qui assure leur isolation thermique et leur flottabilité. Plonger un tant soit peu profondément représente donc pour eux une véritable difficulté et une importante dépense énergétique pour vaincre les forces tendant à les ramener en surface.
===== Plongeon =====
Quelques espèces atteignent des profondeurs modérées (moins de 10 m) en plongeant en vol d'une certaine altitude. La vitesse acquise au cours du piqué suffit généralement, mais un complément de propulsion peut parfois être obtenu au moyen des pattes et des ailes. L'exemple le plus remarquable de cette technique est celui des [[Sulidae|fou]]s. Le [[fou de Bassan]] plonge le plus souvent d'une hauteur d'une dizaine de mètres, percutant la surface de la mer à près de 100 km/h ; il atteint régulièrement des profondeurs inférieures à 5 m, mais pourrait occasionnellement descendre jusqu'à une quinzaine de mètres en nageant<ref>Nelson, J.B. (1978). The gannet. Poyser, Berkhamsted : p.222.</ref>. Les [[Sterna|sterne]]s, les [[pélican]]s et les [[phaethon]]s utilisent aussi cette technique, mais atteignent des profondeurs moindres. Dans tous les cas, il s'agit plus de plongeons que de véritables plongées.
===== Plongée =====
La véritable plongée, celle qui permet l'exploitation régulière de zones situées au-delà de 20 m de profondeur, ne concerne en réalité qu'un petit nombre d'espèces appartenant pour l'essentiel à trois groupes : les [[manchot]]s, les [[alcidé]]s et les [[cormoran]]s. On peut y adjoindre quelques [[procellariiforme]]s : les [[puffin]]s et les pétrels-plongeurs ou [[puffinure]]s. Les performances de ces oiseaux plongeurs sont toutefois remarquables.
====== Performances ======
La connaissance des profondeurs de plongée est longtemps restée tributaire de techniques anecdotiques et peu précises :
* l'observation directe, occasionnelle, par des plongeurs ou à partir de submersibles ;
* les captures accidentelles dans des engins de pêche dont on connaissait les profondeurs d'immersion.
La deuxième méthode est celle qui a été la plus souvent employée, mais il était difficile de s'assurer que les oiseaux n'avaient pas été pris lors de la descente ou de la remontée des engins, plus près de la surface que la profondeur d'immersion.
Les perspectives ont changé de manière radicale dans les années 1980 du fait de l'utilisation d'enregistreurs fixés aux oiseaux eux-mêmes<ref>Burger A.E. & Simpson M. (1986). Diving depths of Atlantic puffins and common murres. Auk 103:828–830.</ref>. Le perfectionnement et la miniaturisation des appareils ont depuis lors provoqué une multiplication des études dédiées à ce sujet. En dépit des progrès réalisés, il subsiste toutefois un certain nombre de problèmes de précision des mesures, et certains auteurs ont souligné la nécessité éthique de prendre en compte la capacité des oiseaux manipulés à supporter sans dommage les appareillages dont on les équipe<ref>Wilson, R.P., Grémillet, D., Syder, J., Kierspel, M.A.M., Garthe, S., Weimerskirch, H., Schäfer-Neth, C., Scolaro, J.A., Bost, C.-A., Plötz, J. & Nel, D. (2002). Remote-sensing systems and seabirds: their use, abuse and potential for measuring marine environmental variables. Marine Ecology Progress Series, 228 : 241–261.</ref>.
====== Adaptations ======
==== Le vol ====
=== régimes & modes d'alimentation ===
* tous zoophages
* diversité de comportements
=== dépendance du milieu marin ===
Les oiseaux marins disposent des [[glande à sel|glandes à sel]] comme on en rencontre chez certains reptiles, iguanes ou tortues marines et qui leurs permettent d'excréter les surplus de sel<ref>{{lien web|url=http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/Notes/Les_Oiseaux.htm|titre=Les Oiseaux|auteur=Antoine Morin|éditeur=Université d'Ottawa}}</ref>.
* espèces côtières
* espèces hauturières
=== les migrations ===
=== reproduction ===
* nécessité du retour à terre (ovipares)
* reproduction coloniale
* milieux occupés
=== profils démographiques ===
* survie
* fécondité
* échanges
== Menaces et conservation ==
=== Régulation naturelle ===
=== Les oiseaux de mer et l'homme ===
Les [[Pêche (halieutique)|pêcheurs]] utilisent depuis des siècles les espèces marines dont les oiseaux pour localiser les bancs de [[poisson]]s et le potentiels d'une côtes<ref name = "AU">{{périodique|lang=en|auteur=Au, D.W.K. & Pitman, R.L.|date=1986|titre=Seabird interactions with Dolphins and Tuna in the Eastern Tropical Pacific.|revue=Condor|vol=88|pages=304–317|texte=http://elibrary.unm.edu/sora/Condor/files/issues/v088n03/p0304-p0317.pdf}}</ref>. En outre, les hommes utilisent les oiseaux de mer également pour connaitre la météo et retrouver l'emplacement des terres. On pense que les [[polynésien]]s ont ainsi pu trouver les îles du [[Pacifique]] qu'ils habitent actuellement. Les oiseaux de mer ont, comme leurs œufs ont également servi de repas. À l'occasion ils ont put servir d'appât pour la [[pêche au gros]]. Les pratiques de pêche traditionnelle aux [[cormoran]]s dans le sud-ouest de la [[République populaire de Chine|Chine]], où les hommes élèvent ces oiseaux pour qu'ils pêchent pour eux, est menacée de disparaitre et risque à l'avenir de n'être réduite, comme au [[Japon]], qu'à une attraction touristique.
Vers la fin du {{XIXe siècle}}, la mode des [[plume]]s était si grande que l'activité, connue sous le nom de « plumasserie », avait acquis un statut industriel. En [[Amérique]] cinq millions d'oiseaux étaient tués annuellement pour cet usage. Les plumes des [[oiseau de mer|oiseaux de mer]] étaient particulièrement prisées en raison de leur résistance ; de ce fait, l'industrie de la plume a été considérée comme l'un des facteurs responsables du déclin des populations d'oiseaux marins dans bon nombre de régions de l'Atlantique Nord à cette époque<ref>Ratcliffe, N.. Causes of seabird population change. ''In'' Mitchell, P. ''et al.'' 2004. Seabird populations of Britain and Ireland. Poyser, London, pp.407-441</ref>. De tels chiffres mobilisèrent l'opinion publique et des mouvements ''anti-plume'' furent créés afin que seules les plumes d'oiseaux domestiques soient utilisées.
Début du {{s|XX|e}}, le [[guano]], riche engrais issue des fientes d'oiseaux marins, est devenue une ressource convoitée et importante pour certains pays, comme l'[[Argentine]].
====La relation avec les pêcheurs====
Les pratiquants l'aquaculture considèrent les oiseaux marins comme une nuisance, les oiseaux pouvant prélever une partie de leur stock<ref>{{ouvrage|lang=en|auteur=Collis, K., Adamany, S. - Columbia River Inter-Tribal Fish Commission, Roby, D.D., Craig, D.P., Lyons, D.E.|éditeur=Oregon Cooperative Fish and Wildlife Research Unit|année=2000|titre=Avian Predation on Juvenile Salmonids in the Lower Columbia River|titre volume=1998 Annual Report to Bonneville Power Administration|lieu=Portland, Oregon|lire en ligne=http://www.govdocs.aquake.org/cgi/reprint/2004/915/9150520.pdf}}</ref>. C'est également le cas des pêcheur à la [[palangre]]. Cependant ils sont des bien moindre prédateur que les autres espèces de poissons ou de [[mammifère marin|mammifères marins]].
La relation des côtiers-pêcheurs avec les oiseaux de mer est complexe, en effet ils profitent de la présence des oiseaux, mais certaines espèces ont également su tirer parti de la présence humaine. En effet, par exemple, elles consomment les poissons et les abats rejetés par les pêcheurs. On estime que 30% de la nourriture des oiseaux de mer vivant en [[mer du Nord]] est issue des rejet de pêche, ce qui peut représenter jusqu'à 70% du total des produits alimentaires de certains populations d'oiseaux<ref>{{périodique|lang=en|auteur=Oro, D., Ruiz, X., Pedrocchi, V. & Gonzalez-Solis, J.|date=1997|titre=Diet and adult time budgets of Audouin's Gull ''Larus audouinii'' in response to changes in commercial fisheries|revue=Ibis|vol=139|page=631–637|résumé=http://www.jstor.org/pss/1370488}}</ref>. L'impact est positive sur certaines espèces d'oiseaux comme le [[Fulmar boréal]] qui vie plus au sud depuis quelques années<ref>{{ouvrage|lang=en|auteur=Thompson, P.M.|année=2004|titre=Identifying drivers of change; did fisheries play a role in the spread of North Atlantic fulmars?|titre volume=Management of marine ecosystems: monitoring change in upper trophic levels|éditeur=Cambridge University Press|lieu=Cambridge|lire en ligne=http://www.abdn.ac.uk/lighthouse/documents/Thompson_fulmars.pdf}}</ref>, les [[fous de Bassan]], les pétrels, mais ce fait au détriment des espèces plongeuses comme les [[petit pingouin|petits pingouins]]. Sur un long terme, on estime que la pêche est nuisible sur les espèces vivant particulièrement longtemps et a faible taux de reproduction, comme les [[Albatros]].
Les prises accidentelles d'oiseaux marins pris dans les filets ou accroché sur les lignes ont un impact important sur le nombre d'oiseaux de mer, par exemple, on estime que {{formatnum:100000}} albatros sont pris et noyés chaque année sur lignes de palangre aux [[thon]]s<ref>{{en}}{{lien web|url=[[BirdLife International]]/RSPB|date=2005|url=http://www.savethealbatross.net|titre=the_problem.asp Save the Albatross: The Problem|consulté le 17 mars 2006}}</ref>{{,}}<ref>{{périodique|lang=en|auteur=Brothers NP.|date=1991|titre=Albatross mortality and associated bait loss in the Japanese longline fishery in the southern ocean.|revue=Biological Conservation|vol=55|pages=255–268}}</ref>. Plusieurs centaines de milliers d'oiseaux sont tués chaque année de cette manière, c'est problématique pour certaines rares comme par exemple pour l'[[Albatros à queue courte]] dont il ne reste plus qu'environ 1000 spécimens connus.
====Une influence humaine forte sur les populations====
La prise de conscience qu’il faut protéger les oiseaux est un phénomène ancien puisque en [[676]] [[Cuthbert de Lindisfarne]] édicte ce qui pourrait bien être la première loi de protection des oiseaux sur les [[îles Farnes]]. Alors que de nombreuses espèces sont disparues au {{s|XIX|e}} comme le [[Grand pingouin]] ou le [[Cormoran à lunette]], le [[Canard du Labrador]] disparus dès [[1875]], c’est à la fin du siècle que sont apparues les premières lois sur la protection des oiseaux et la réglementation de la chasse.
La plupart des oiseaux de mer sont aujourd'hui [[protection des oiseaux|protégés]], cependant de nombreuses espèces sont fortement menacées, à la fois par la destruction de leur habitat sur les côtes, par la pêche ainsi environ {{formatnum:300000}} oiseaux serait accidentellement pêchés à la [[palangre]], mais aussi par la famine, les parents ne parvenant plus a nourrir correctement leur petit vraisemblablement à cause de la [[surpêche]].
Les espèces de mouettes et les goélands comme le [[goéland argenté]], menacés en [[Europe]] dans les années 1970, ont été protégées sur le territoire<ref>{{fr}}{{lien web|url=http://www.meeuwenindestad.be/fr/over-meeuwen/wetgeving/|titre=Au sujet des mouettes|site=meeuwenindestad.be}}</ref>. Aujourd'hui avec la multiplications des [[Décharge (déchet)|décharges à ciels ouvert]] plusieurs espèces ne sont plus menacées et ont même étendu leur territoire à l'intérieure des terres en hivers, en suivant les cours d'eaux<ref>{{lien web|url=http://www.lpo-anjou.org/publi/crex3/goebru.htm|titre=Hivernage du Goéland brun Larus fuscus en Maine-et-Loire au cours des années quatre-vingt-dix.|auteur=Gilles Mourgaud|éditeur=[[Ligue pour la protection des oiseaux|LPO]]}}</ref>. A tel point que la population de certaines espèces comme le [[Goéland leucophée]] doit être limitée, notamment sur les côtes méditerranéennes pour diminuer l’impact de celle-ci sur l'environnement<ref>{{{lien web|url=http://www.ilesdemarseille.fr/html/protection_espece.html|titre=La protection des espèces et des milieux|site=ilesdemarseille.fr|consulté le 9/7/2008}}</ref>.
L'une des menaces les plus sérieuse pour les oiseaux de mer est due à leur mode de nidification, en effet ils construisent souvent leurs nids à même le sol au sein de vastes colonies bien souvent sur des îles isolées. Dès lors leurs œufs sont la cible d'attaque des espèces introduites par l'homme comme les [[rat]]s, les [[chat haret|chats harets]] ou les [[chien]]s [[marronnage (animaux)|marron]]. En effet, au fils du temps, ces oiseaux ont perdu tout comportement de défense contre ce genre de prédation<ref>{{ouvrage|lang=en|auteur=Moors, P.J.; Atkinson, I.A.E.|année=1984|titre=Predation on seabirds by introduced animals, and factors affecting its severity.|titre volume=Status and Conservation of the World's Seabirds|lieu=Cambridge|éditeur=ICBP|isbn=0-946888-03-5}}</ref>. En sus, les animaux herbivores comme les [[chèvre]]s, les [[Oryctolagus cuniculus|lapins]], [[bovidé]]s peuvent détruirent également la végétation essentiel aux oiseaux ou au [[Régression et dégradation des sols|maintient des sols]]<ref name ="car">{{périodique|auteur=Carlile, N., Proiddel, D., Zino, F., Natividad, C. & Wingate, D.B.|date=2003|lang=en|titre=A review of four successful recovery programmes for threatened sub-tropical petrels|revue=[[Marine Ornithology]]|vol=31|pages=185–192}}</ref>. Les humains qui visites les sites, perturbent également leur nidification, pouvant faire fuir les oiseaux qui laissent alors leurs nids sans protections.
[[image:EVOSWEB 013 oiled bird3.jpg|thumb|200px|left|Oiseaux englués après le naufrage de l'[[Exxon Valdez]] en [[1989]]]]
L'influence de la [[Pollution de l'eau]], contaminant le [[plancton]] puis les poissons constituant leur nourriture est mal connu, cependant les taux de produits chimiques jugés dangereux, accumulés dans leurs graisses, laissent penser que la santé des populations d'oiseaux marins est aussi fragilisées. Par exemple, le [[DDT]] crée des troubles du [[Embryogenèse|développement embryonnaire]]<ref>{{périodique|lang=en|auteur=Fry, D. & Toone, C.|date=1981|titre=DDT-induced feminization of gull embryos|revue=[[Science magazine]]|vol=213|issue=4510|pages=922–924}}</ref>. Les pollutions exceptionnelles telles que les [[marée noire|marées noires]] et [[Dégazage (marine)|dégazages]] peuvent engluer les oiseaux, réduisant la capacité de leur plume à les protéger du froid, leur capacité de mouvement<ref name=FS>{{fr}}{{lien web|url=http://www.futura-sciences.com/fr/comprendre/dossiers/doc/t/zoologie-1/r/pays-de-la-loire/d/les-oiseaux-de-vendee-beaute-et-horreur_272/c3/221/p5/|titre=Les Oiseaux de Vendée "Beauté et horreur"|date=15/05/2007|auteur=Littoral 85|site=futura-sciences.com}}</ref> et les empoisonnants par ingestion dès lors qu'ils tentent par réflexe de nettoyer leurs plumes. Ces oiseaux meurent alors entre autre de froids, d'[[insuffisance rénale]], de déshydratation, d'[[hémolyse]] et d'[[hépatite]]<ref name=FS/>.
===Protection===
*[[Accord sur la conservation des albatros et des pétrels]]
*[[AEWA]]
==Voir aussi==
=== Références et notes ===
{{Références|colonnes=2}}
=== Bibliographie ===
* Cadiou, B., Pons, J.M., Yésou, P., 2004. ''Oiseaux marins nicheurs de France métropolitaine (1960-2000)''. Éditions Biotope, Mèze, 218 p.
===Liens externes===
*{{fr}} {{lien web|url=http://www.ornithomedia.com/pratique/voyages/voyage_art93_1.htm|titre=Observer les mammifères et les oiseaux marins|site=ornithomedia.com}}
*{{fr}} {{lien web|url=http://www.ornithomedia.com/pratique/identif/ident_art34_1.htm|titre=Observer et identifier les oiseaux dans le Golfe de Gascogne et dans la Manche|site=ornithomedia.com}}
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{{Portail maritime}}
[[Catégorie:Oiseau]]
{{Lien AdQ|ru}}
[[de:Meeresvogel]]
[[en:Seabird]]
[[eo:Marbirdoj]]
[[es:Ave marina]]
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[[ru:Морские птицы]]
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[[zh-classical:海鳥]]