Ololiuqui
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2008-07-19T17:26:56Z
Lilyu
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'''Ololiuqui''' (''ololiuhqui'' ou ''ololiúqui'') désigne les [[graine]]s de diverses [[plante]]s de la famille du [[volubilis]] dont les propriétés [[enthéogène]]s sont au centre d'un usage rituel en [[Amérique centrale]].
La préparation varie en fonction des ethnies. Elle contient des graines d'''[[Ipomoea tricolor]]'' (''badoh negro'' pour les Zapotèques) et/ou des graines de ''[[Rivea corymbosa]]'' (''badoh'' pour les Zapotèques).<ref name="larousse">{{ouvrage| éditeur =Larousse| titre =Dictionnaire des drogues et des dépendances| auteurs =Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur| année =2004| isbn =2-03-505431-1}}</ref>
Les auteurs différencient généralement l''''ololiuqui''' du '''tlitliltzin''' en associant uniquement l'une des plantes à l'un des noms, ainsi il est courant de voir les graines de ''[[Ipomoea tricolor]]'' associées au tlitliltzin et celles de ''[[Rivea corymbosa]]'' à l'ololiuqui.
''[[Rivea corymbosa]]'' possède plusieurs synonymes : ''[[Ipomoea sidaefolia]]'', ''[[Turbina corymbosa]]''.
Selon certains auteurs, ''[[Ipomoea purpurea]]'' est aussi utilisée et plutôt associée au '''tlitliltzin'''.<ref>{{ouvrage| éditeur =Presses Universitaires de France| collection = Que sais-je ? |titre =Les drogues de synthèse| auteurs =Michel Hautefeuille, Dan Véléa| année =2002| isbn =2-13-052059-6}}</ref>
==Historique==
Elles ont été utilisé par les sociétés précolombiennes comme en témoignent des fresques ou des pièces de poterie trouvées à [[Teotihuacan]] et à [[Tepantitla]] datant de 400 ou 500 après J.C.<ref>{{ouvrage| éditeur =[[Esprit frappeur (maison d'édition)|Édition L'esprit frappeur]]| titre =Introduction à la chair des dieux| auteur =| prénom =Peter T.| nom =Furst| année =2000| isbn =2-84405-097-2}}</ref> et sont encore consommées notamment par les [[Zapotèques]], les [[Mazatèques]], les [[Chinantèques]] et les [[Mixtèques]] au [[Mexique]]<ref name="hofmann">{{ouvrage |éditeur =[[Esprit frappeur (maison d'édition)|Esprit frappeur]]| titre =LSD mon enfant terrible| auteurs =[[Albert Hofmann]]| année =1979 | publi=1989, 1997, 2003 | page=243 |isbn= 2-84405-196-0}}</ref>.
Cette consommation, considérée comme [[hérétique]], fut persécutée par l'[[Église catholique romaine|Église]] et poussée vers une sorte de clandestinité qui ne fut découverte que tardivement par les botanistes ou et les ethnologues.
En [[1955]], un psychiatre, [[Humphry Osmond]], décrit l'effet [[psychotrope]] des graines attirant l'intéret des chimistes mais c'est [[Albert Hofmann]] qui met en évidence la présence d'[[ergine]] en [[1959]]<ref name="hofmann"/>.
Pour l'anecdote, quand les publications de Hofmann sont publiées, confirmant la présence d'un dérivé proche du [[LSD]] - à un moment où il devient difficile à trouver - dans les graines, les ventes de ''[[Ipomoea tricolor]]'' connaissent un mini-boum qui cesse rapidement car l'effet plus apathique est sensiblement différent<ref name="hofmann"/>.
===Identification des graines===
Selon [[Bernardino de Sahagún]], il existe trois plantes portant le nom d'ololiuqui dont l'une s'appelle {{citation|coatl xoxouhqui}} (''plante serpent vert'').<ref name="schultes">{{ouvrage| éditeur =[[Esprit frappeur (maison d'édition)|Édition L'esprit frappeur]]| titre =Un panorama des hallucinogènes du nouveau monde| auteur =| prénom =Richard Evans| nom =Schultes| année =2000| isbn =2-84405-098-0}}</ref>
Selon les illustrations et la description de [[Francisco Hernández]], il s'agirait bien de [[convolvulacée]]s. <ref name="schultes"/>
Dans les [[années 1910]], certains auteurs dont Hartwich ou [[William Edwin Safford|Safford]] avancent que les graines seraient des [[solanacée]]s et les assimilent à [[Datura meteolides]].<ref name="schultes"/>
En [[1934]], B.P. Reko publie un livre sur l'historique de l'usage de l'ololiuqui et définit les graines comme ''[[Rivea corymbosa]]''.<ref name="schultes"/>
C'est [[Richard Evans Schultes]] en [[1939]] qui collecte des spécimens chez les Zapotèques et publie en [[1941]] une synthèse des connaissances sur l'ololiuqui et l'associe clairement à ''[[Rivea corymbosa]]''.<ref name="schultes"/>
En [[1960]], MacDougall publie une étude sur l'usage hallucinogène des graines d'''[[Ipomoea tricolor]]'' ; ce qui sera confirmé par Parsons qui mentionne le nom zapothèque ''badoh negro''.<ref name="schultes"/>
C'est [[Robert Gordon Wasson|Wasson]] qui a suggéré que le narcotique aztéque mentionné dans certaines vieilles chroniques sous le nom ''tlitliltzin'' soit ''[[Ipomoea tricolor]]''.<ref name="schultes"/>
Les graines de ''[[Rivea corymbosa]]'' sont brunes et rondes ; les graines d'''[[Ipomoea tricolor]]'' sont noires, longues et anguleuses.<ref name="schultes"/>
==Pharmacologie==
Ces graines contiennent des [[alcaloïde]]s [[hallucinogène]]s dont l'[[ergine]] : 0,06% pour [[Ipomoea tricolor]] et 0,012% pour [[Rivea corymbosa]]. <ref name="larousse"/>
Elles contiennnent aussi de l'[[isoergine]] et d'autres alcaloïdes du type [[ergoline]].
D'autres [[volubilis]] contiennent les mêmes alcaloïdes mais en taux plus faible.
==Usage rituel==
Les indiens réduisent les graines en poudre qu'ils diluent dans l'eau, et filtrent le liquide obtenu avant de le consommer.
L'ingestion peut induire des troubles digestifs ([[Nausée (médecine)|nausée]]s, [[vomissement]]s, etc).<ref name="larousse"/>
Les effets se composent d'une grande sensation de [[Fatigue (physiologie)|fatigue]] puis une [[apathie]] accompagnée d'une [[hypersensibilité]] aux [[stimuli]] visuels, suivie d'une phase de [[sommeil]].<ref name="larousse"/>
==Note==
<references/>
==Voir aussi==
* [[Plante psychotrope]]
* [[Hallucinogène]]
* [[Ergine]]
[[Catégorie:Hallucinogène]]
[[de:Ololiuqui]]