Ordre de Malte
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2008-07-18T16:58:24Z
GillesC
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Correction d'homonymie vers [[La Rochefoucauld]]
{|class="wikitable droite" align="right" width=100"
|align="center" colspan="2" bgcolor="#DFDFDF"|'''Ordre souverain militaire et hospitalier<br /> de Saint-Jean de Jérusalem, <br /> de Rhodes et de Malte'''
|-{{ligne grise}}
|align="center" valign="middle" |[[Image:Flag of the Sovereign Military Order of Malta.svg|100px]] <br /> <small>''Drapeau de l'ordre''</small>
|align="center" valign="middle"| [[Image:Malteserkreuz.svg|80px]] <br /> <small>''[[Croix de Malte]]''</small>
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|'''Statut'''
|align="center" |Ordre souverain<br /> <small>sujet de droit international</small>
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|'''Langue officielle'''
|align="center" | [[Italien]]<ref> [http://www.quid.fr/2007/Ordres_Et_Decorations/Les_Ordres_Militaires_Des_Lieux_Saints/2 Langues officielles de l'Ordre de Malte] </ref>
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|'''Langues de travail'''
|align="center" | [[Allemand]], [[anglais]], [[espagnol]], <br />[[français]] et [[italien]]<ref> [http://www.quid.fr/2007/Ordres_Et_Decorations/Les_Ordres_Militaires_Des_Lieux_Saints/2 Langues de travail de l'Ordre de Malte] </ref>
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|'''Siège actuel'''
|align="center" |[[Rome]], {{Italie}}
|-
|'''Monnaie'''
|align="center" | ''Scudo, tari, grani''<ref> [http://www.quid.fr/2007/Ordres_Et_Decorations/Les_Ordres_Militaires_Des_Lieux_Saints/2 Monnaie de l'Ordre de Malte] </ref> <small>(non reconnue)</small>
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|'''Statut'''
|align="center" |[[Monarchie]] élective
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|'''Prince et Grand maître'''
|align="center" | Fra’ [[Matthew Festing]]
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|'''Constitution'''
|align="center" | [[Constitution|Charte constitutionnelle]]
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|'''Diplomatie'''
|align="center" | 100 [[ambassade]]s<ref name="Relation diplomatique de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/attdiplomatica.asp?idlingua=3 relation diplomatique de l'Ordre de Malte]</ref>
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|'''Devise'''
|align="center" | « Tuitio Fidei et Obsequium Pauperum », <br /><small> « ''Défense de la Foi et Assistance aux Pauvres'' »</small>
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|'''Hymne national'''
|align="center" | « Ave Crux Alba » <br /><small> « ''Je vous salue (Sainte) Croix blanche'' »</small>
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|'''Fête nationale'''
|align="center" | [[24 juin]]<ref name="« fête nationale » de l'Ordre">[http://www.lexilogos.com/malte_ordre.htm « fête nationale » de l'Ordre]</ref>. <br /><small> ''Jour de la [[Saint Jean Baptiste]]</small>
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|'''Territoire'''
|align="center" | sans territoire depuis [[1798]]
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|'''Population'''
|align="center" | environ {{formatnum:12,500}} membres <br /><small> + {{formatnum:80,000}} bénévoles réguliers non membres</small>
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|'''Fondation'''
|align="center" | entre [[1048]] et [[1090]]
|-
|'''Ordre monastique'''
|align="center" | depuis le {{date|15|février|1113}}
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|'''Ordre militaire'''
|align="center" | depuis le {{XIIe siècle}}
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|}
L’'''ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte''', plus communément appelé, suivant les époques, '''ordre de l’Hôpital''', '''ordre Hospitalier''', '''ordre de Rhodes''', '''religion''' ou '''ordre de Malte''', est une organisation catholique souveraine à vocation humanitaire, créée au milieu du {{XIe siècle}} par des Latins originaires d’[[Amalfi (Italie)|Amalfi]] en Campanie, en Italie, du monastère Saint-Jean-l’Aumônier à [[Jérusalem]].
Installé successivement à [[Jérusalem]], [[Île de Chypre|Chypre]], [[Rhodes]], [[Malte]] et enfin [[Rome]] depuis [[1834]], cet ordre, à la fois religieux et militaire, est depuis sa création tourné vers les pauvres et les malades en vertu de la première règle de l’ordre : {{citation|Protéger la foi, secourir les indigents, accueillir les sans-logis, soigner les malades et œuvrer pour la paix et le bien dans le monde}}. Néanmoins, au cours de sa longue existence, il a été aussi un des principaux remparts de l’[[Occident chrétien]], durant les [[croisade]]s dans un premier temps, puis à l’époque où ses marins aguerris sillonnaient la [[Méditerranée]], avant de développer, à partir de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], un savoir médical envié et mondialement reconnu.
Aujourd’hui, le siège de l’ordre se trouve à [[Rome]], ''Via dei Condotti'' près de la [[Piazza di Spagna|place d’Espagne]]. Son siège et son Palais de l’[[Aventin]] jouissent d’un statut d’[[extraterritorialité]], permettant ainsi à l’« Ordre de Malte » d’être considéré, à juste titre, comme la seule structure gouvernementale au monde à vocation humanitaire.
Ses actions humanitaires actuelles restent principalement tournées vers la [[pauvre]]té. L’ordre est également très actif dans la lutte contre la [[lèpre]] et plus globalement les soins médicaux ; de plus, on peut noter l’existence de missions ponctuelles de [[secourisme]] d’urgence lors de catastrophes naturelles ou d’aide [[humanitaire]] envers les réfugiés lors de conflits armés, ce qui assure actuellement sa présence dans plus de 120 pays à travers le monde<ref name="120 pays "> [http://www.orderofmalta.org/missione.asp?idlingua=3 Présent dans plus de 120 pays]</ref>.
La devise officielle de l’ordre, en [[latin]], est : {{citation_étrangère|lang=la|Tuitio Fidei et Obsequium Pauperum}} ( {{citation|Défense de la Foi et Assistance aux Pauvres}}). Ses membres sont souvent appelés les « [[Hospitalier]]s », ou encore les « [[moines noirs]] »<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 28 "> p. 28 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref> en raison de leurs habits de chœur.
==Histoire==
===v.1080-1522 : de Jérusalem à Rhodes===
====v.1080-1291 : Jérusalem====
=====Les origines=====
L’ordre a ses origines au [[monastère Sainte-Marie-des-Latins de Jérusalem|monastère Sainte-Marie-des-Latins]] fondé à [[Jérusalem]], au milieu du {{XIe siècle}}, par des marchands [[Amalfi (Italie)|amalfi]]tains. Le supérieur, [[Gérard Tenque]], crée vers [[1080]] à côté de son monastère un « hôpital » (ou hospice) dédié à [[Jean le Baptiste]]. Son rôle est d’accueillir et de soigner les chrétiens venus accomplir un pèlerinage en [[Terre Sainte]]. [[Jérusalem]] est, à cette époque, sous domination musulmane.
=====Organisation de l’ordre=====
Lors de la [[première Croisade]] en [[1099]], Jérusalem passe sous domination chrétienne. Cette prise, voulue par le pape [[Urbain II]], renforce de façon importante l’insécurité dans la région. C’est pourquoi les frères hospitaliers, reconnus comme ordre monastique le [[15 février]] [[1113]] par le [[pape]] [[Pascal II]]<ref> p. 329 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}} </ref>, deviennent rapidement après leur fondation un [[ordre militaire]], le deuxième en Terre Sainte après les [[Ordre du Temple|Templiers]]. [[Raymond du Puy]], Grand maître de l'ordre entre [[1120]] et [[1160]], se charge de cette transformation en le structurant en trois classes<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 28 "> p. 28 de ''Histoire de l’Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref> : les ''bellatores'' (guerriers - c’est-à-dire les militaires) constituent la première classe, les ''sacerdotes'' (les religieux) la seconde, les autres membres étant regroupés au sein d’une troisième classe, les ''laboratores'' (c'est-à-dire les travailleurs). L’Église proteste un temps contre la militarisation de l’ordre en lui rappelant que son premier devoir est de secourir les pauvres et les malades ; mais après la prise de [[Siège de Jérusalem (1187)|Jérusalem en 1187]] par [[Saladin]], on s’accommode de cette solution<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 28 "> p. 28 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>. Les membres de l’ordre prennent comme cri de guerre : [[Jean le Baptiste|''Saint-Jean, Saint-Jean !'']]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 32 "> p. 32 de ''Histoire de l’Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>, la raison en est que [[Jean le Baptiste]] est le saint protecteur de l’Ordre de Malte<ref name="« fête nationale » de l’ordre">[http://www.lexilogos.com/malte_ordre.htm « fête nationale » de l'Ordre]</ref>.
[[Image:Flag of the Sovereign Military Order of Malta.svg|160px|thumb|left|Drapeau de l'ordre établi en 1130 par le pape [[Innocent II]].]]
À la demande de [[Raymond du Puy]], le pape [[Innocent II]] attribue aux Hospitaliers, en [[1130]], le drapeau rouge à croix blanche<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 330 "> p. 330 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref> - tel qu'il flotte encore de nos jours sur les palais de l'ordre -. Mais il faudra attendre la parution en [[1496]] des « ''princeps de l'Ordre'' »<ref>p. 22 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> pour que la forme de la [[Croix de Malte|croix à quatre branches bifides]] trouve une signification spirituelle à travers les [[Béatitudes|huit béatitudes]] du [[Jésus de Nazareth|Christ]]. Avant cette date, les différentes illustrations montrent l'habit marqué d'une [[croix pattée]], [[Croix potencée|potencée]], quelques fois [[Croix de Malte|bifide]], mais rarement [[Croix latine|simple]].
En [[1153]], le pape [[Eugène III]] donne son approbation de la Règle des Hospitaliers<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 330 "> p. 330 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>.
[[Image:krak des chevaliers - artist rendering.jpg|thumb|250px|Le [[Krak des Chevaliers]] (reconstitution) contrôlé par les chevaliers de l'Ordre de Malte entre 1142 et 1271]]
Comme les Templiers, les Hospitaliers vont alors jouer, jusqu'au {{XIIIe siècle}}, un rôle de premier plan sur l'échiquier politique du [[royaume de Jérusalem]]. En [[1137]], ils reçoivent de [[Foulque V d'Anjou|Foulques I{{er}}]], roi de Jérusalem, la garde de la forteresse de Bath-Gibelin<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 330 "> p. 330 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref> ; en [[1142]] celle du [[krak des Chevaliers]]<ref>[http://whc.unesco.org/fr/list/1229/ Le Krac des Chevaliers sur le site de l'UNESCO]</ref>. Leur structure militaire et leurs places fortes en font une armée très efficace, même si elle n'hésite pas à s'ingérer dans la conduite du royaume, formant à la cour un véritable « parti de la guerre », qui s'oppose aux « poulains », seigneurs francs nés en Terre Sainte, plus favorables à une entente avec les musulmans.
En [[1181]], paraissent les premiers statuts officiels de l'ordre concernant l'accueil des malades<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 330 "> p. 330 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>.
La puissance de l'ordre vient avant tout de ses possessions en Occident. En effet, sa double vocation, militaire et monastique, lui attire les faveurs de la noblesse, qui se sent plus proche de ces moines-chevaliers que des institutions ecclésiastiques. Cela est particulièrement frappant dans le Midi de la France et dans la péninsule ibérique. Le roi [[Alphonse Ier d'Aragon|Alphonse I{{er}} d'Aragon]] va jusqu'à laisser le tiers de son royaume aux ordres militaires à sa mort en [[1134]]. Les Hospitaliers organisent ces dons reçus de l'Occident en commanderies, elles-mêmes regroupées en prieurés, puis en grands prieurés, dont les chefs, les prieurs, répondent directement au grand-maître, chef suprême de l'ordre. Ces commanderies, gérées par des frères trop âgés pour combattre, envoient en Terre Sainte les subsides nécessaires à la poursuite de la lutte contre les musulmans.
En [[1206]], paraissent les premiers statuts officiels et connus de l'ordre : en accord avec la division en trois ordres de la société médiévale, ils confirment les trois classes établies par [[Raymond du Puy]] :
# ceux qui combattent, chevaliers nobles et sergents roturiers.
# ceux qui prient, les chapelains
# ceux qui travaillent, les frères servants
Parmi les chevaliers sont recrutés les responsables de l'ordre, commandeurs, [[prieur]]s et grand-maître. Tous ces frères sont liés par les vœux religieux, à la différence des confrères, chevaliers qui se joignent temporairement à l'ordre ou font promesse de s'y joindre à l'article de la mort, pour bénéficier ainsi de sa protection spirituelle tout en menant une vie laïque. Les Hospitaliers doivent se consacrer – en plus de leur action militaire – aux soins des malades, à l'entretien des hôpitaux en [[Terre Sainte]] et en Occident et à l'accueil des pèlerins. Dans les périodes mouvementées des {{sp-|XII|e|et|XIII|e}}s, c'est néanmoins la fonction militaire qui prend le dessus, particulièrement en [[Terre Sainte]].
=====L’exode suite à la perte de Saint-Jean-d'Acre=====
l'ordre suit les vicissitudes des États latins de [[Terre Sainte]] et leur recul progressif vers la côte. Le [[28 mai]] [[1291]]<ref name="Grousset3p746">{{Ref-Grousset-Croisades|volume=3|passage=746}}</ref>, les croisés perdent [[Acre (Israël)|Saint-Jean-d'Acre]] à l'issue d'une bataille sanglante durant laquelle le Grand maître hospitalier, [[Guillaume de Villiers]], est grièvement blessé. Les chrétiens sont alors obligés de quitter la [[Terre sainte]] et les ordres religieux tels que les [[Ordre du Temple|Templiers]] et les [[Hospitaliers]] n'échappent pas à cet exode. La Grande maîtrise de l'ordre est alors déplacée à [[Île de Chypre|Chypre]].
====1291-1309 : Chypre====
À la différence des [[Templier]]s, qui se réorganisent en Occident, l'ordre se replie vers [[Île de Chypre|Chypre]] où se trouve déjà le roi titulaire de [[Jérusalem]], [[Henri II de Chypre|Henri II de Lusignan]], qui voit d'un mauvais œil une organisation aussi puissante s'installer sur son royaume. Là, l'ordre instaure en [[1301]] une structure élaborée pour ses possessions en Occident fondée sur les « Langues »<ref> p. 50-54 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>. Ces « Langues » sont des groupements régionaux de grands prieurés, eux-mêmes regroupements de commanderies. Elles sont au nombre de sept, puis huit à partir de [[1492]]<ref name="7 puis 8">[http://www.orderofmalta.org/storia.asp?idlingua=3 Sept puis huit langues]</ref>, et chacune est dirigée par un pilier, qu'on appellera plus tard [[bailli]] :
# la « Langue de [[Provence]] » : tout le Midi de la France en plus de la Provence, avec deux grands prieurés, [[Toulouse]] et [[Saint-Gilles (Gard)|Saint-Gilles]] ; le pilier de [[Provence]] est grand commandeur et seconde le grand-maître dans ses fonctions.
# la « Langue d'[[Auvergne]] » : tout le centre de la France ; un seul grand prieuré, celui de [[Bourganeuf]] ; le bailli d'[[Auvergne]] a le statut de [[maréchal]], commandant de l'armée que constitue l'ordre.
# la « Langue de [[France]] » : ne couvre en fait que le nord de la France, avec les grands prieurés d'[[Aquitaine]] (siège à [[Poitiers]]), de [[Champagne (province historique)|Champagne]] et de [[Île-de-France|France]] ; le bailli de [[France]] est le Grand hospitalier de l'ordre ; il a pour fonction de gérer les activités charitables de l'ordre.
# la « Langue d'[[Espagne]] » : elle recouvre toute la péninsule ibérique, avec les grands prieurés d'[[Amposta]] ou d'[[Royaume d'Aragon|Aragon]], de [[Catalogne]], de [[Castille]] et [[Province de León|León]], de [[Royaume de Navarre|Navarre]] et de [[Portugal]] ; le bailli d'Espagne est drapier de l'ordre (cette charge sera, après [[1492]] <ref name="7 puis 8">[http://www.orderofmalta.org/storia.asp?idlingua=3 Sept puis huit langues]</ref>, celle du Bailli d'[[Communauté autonome d'Aragon|Aragon]]), c'est-à-dire qu'il est en charge des vêtements pour les frères et les malades. En [[1492]],<ref name="7 puis 8">[http://www.orderofmalta.org/storia.asp?idlingua=3 Sept puis huit langues]</ref> une huitième Langue est constituée en raison de la scission de celle d'Espagne en deux parties :
#:* la « Langue de [[Castille]] » garde la [[Castille]], [[Province de León|León]] et le [[Portugal]]. Après [[1492]], le pilier de [[Castille]] est grand chancelier de l'ordre.
#:* la « Langue d'[[Royaume d'Aragon|Aragon]] » hérite d'[[Amposta]], de la [[Catalogne]] et de la Navarre
# la « Langue d'[[Italie]] » : les grands prieurés de [[Messine]], de [[Barletta]], de [[Capoue]], de [[Rome]], de [[Pise]], de [[Lombardie]] et de [[Venise]] ; le bailli d'Italie est l'amiral de la flotte de l'Ordre de Malte<br/>
# la « Langue d'[[Angleterre]] » : toutes les Îles britanniques avec les grands prieurés d'[[Angleterre]], d'[[Écosse]] et d'[[Irlande]] ; le bailli d'Angleterre est [[Turcopole|turcopolier]], c'est-à-dire commandant des troupes légères.
# la « Langue d'[[Allemagne]] » : les grands prieurés de [[Bohême]], de [[Danemark]], de [[Germanie|Haute-Germanie]], de [[Germanie|Basse-Germanie]], de [[Hongrie]], de [[Pologne]] et de [[Suède]]. Le pilier d'Allemagne est le seul à ne pas avoir de grand office.
En [[1306]], le pape [[Clément V]] autorise les Hospitaliers à armer leur navires<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 331"> p. 331 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
Cette administration, exemplaire pour l'époque, permet à l'ordre de tirer un grand profit de ses possessions en Occident et d'entretenir l'espoir d'une reconquête de la Terre Sainte.
====1310-1523 : Rhodes====
[[Image:Rhode Entrée du Palais.jpg|thumb|right|180px|Entrée du palais du [[Grands maîtres de l'ordre de Malte|Grand maître]] à [[Rhodes]]]]
Entre [[1307]] et [[1310]], l’ordre, dont la rivalité avec le roi de [[Chypre (pays)|Chypre]] ne cesse de s'accentuer, conquiert l’île de [[Rhodes]]<ref> Bertrand Galimard Flavigny, ''Histoire de l'Ordre de Malte'', Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}, p 109-126</ref>, alors sous souveraineté [[byzantine]], qui devient son nouveau siège. De leur position insulaire, les Hospitaliers développent la grande flotte qui fait leur réputation.
En [[1311]], ils créent le premier hôpital de l'île de [[Rhodes]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p 331"> p 331 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
Leur richesse s'accroît encore par le transfert ''[[Ad providam]]'' des biens des [[Ordre du Temple|Templiers]], le [[2 mai]] [[1312]]<ref>Demurger, 2005, {{opcit}}, p. 467</ref> (à l'exception de leurs possessions d'[[Espagne]] et du [[Portugal]], où deux ordres naissent des cendres de l’ordre du Temple, l’[[ordre de Montesa]] et l’[[ordre du Christ (Portugal)|ordre du Christ]]). L’ordre de Saint-Jean, qu’on commence à appeler « de Rhodes », transforme son action militaire en [[Corsaire|guerre de course]], alors peu différente de la piraterie, attaquant même des bateaux chrétiens et pratiquant l’[[esclavage]]. Signe d'un enrichissement de l’ordre en même temps que d'une conquête de souveraineté, les grands maîtres se mettent à battre monnaie à leur effigie.
En [[1344]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 331"> Bertrand Galimard Flavigny, ''Histoire de l'Ordre de Malte'', {{opcit}}, p 331</ref>, les Hospitaliers conquièrent la ville de [[Smyrne]], dans l'actuelle [[Turquie]], mais la perdent en [[1402]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 331"/>.
[[Image:SiegeOfRhodes1480.jpg|thumb|150px|left|Siège de Rhodes en [[1480]]]]
Mais, pendant que les chevaliers de Rhodes exercent un contrôle maritime sur la [[mer Égée]], la dynastie ottomane conquiert peu à peu les territoires riverains : l'empire agonisant de Byzance et les États latins de Grèce nés de la [[Quatrième croisade|quatrième Croisade]]. En [[1396]], une croisade soutenue par l'ordre essuie un échec sanglant à [[Bataille de Nicopolis|Nicopolis]]. Le sultan [[Bayezid Ier|Bajazet I{{er}}]] a désormais les mains libres dans les Balkans. Seule sa défaite de [[1402]] face aux [[Mongols]] de [[Tamerlan]] sauve Rhodes. Avec l'échec de Nicopolis, tout espoir de reconquête terrestre des Lieux Saints par l'ordre est définitivement perdu. Les chevaliers ne peuvent plus agir que par la guerre de course en Méditerranée.
En [[1440]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 331"/> puis en [[1444]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 331">, l'île de [[Rhodes]] est assiégée par le sultan d'[[Égypte]], mais les chevaliers de Rhodes repoussent ces deux attaques.
En [[1453]], le sultan [[Mehmed II|Méhémet II]] s'empare de [[Constantinople]] ; le grand maître [[Jean de Lastic]] se prépare à un siège. Celui-ci n'est mis autour de [[Rhodes]] qu'en [[1480]]<ref>Nicolas Vatin : ''L'Ordre de Saint-Jean-de Jérusalem, l'Empire ottoman et la Méditerranée orientale entre les deux sièges de Rhodes (1480-1522)'', Coll. « Turcica » n°7, Paris 1994. {{ISBN|2-87723-161-5}}</ref> et le grand maître [[Pierre d'Aubusson]] repousse à trois reprises l'assaut des troupes du pacha Misach, ancien prince byzantin converti à l'Islam, grâce à des secours en provenance de France, conduits par le propre frère du grand maître, Antoine d'Aubusson. Le siège décisif a lieu en [[1522]]<ref>Eric Brockman : ''The two sieges of Rhodes. 1480 - 1522'', London 1969</ref>. Le sultan [[Soliman Ier|Soliman ''le Magnifique'']] assiège pendant cinq mois la ville de Rhodes avec {{formatnum:200000}} hommes et ne parvient à la prendre qu'à la suite de la trahison du grand chancelier d'Amaral. Impressionné par la résistance héroïque du grand maître [[Philippe de Villiers de L'Isle-Adam]], il accorde libre passage aux chevaliers rescapés. Emportant dans trente navires leur trésor, leurs archives et leurs reliques, dont la précieuse icône de la Vierge de Philerme<ref>Selon la tradition, la Vierge de Phileremos a été peinte par [[Luc (évangéliste)|saint Luc l'Évangéliste]]. Elle aurait été apportée à Rhodes de Jérusalem vers l'an [[1000]] par un riche insulaire.</ref>, l'un des symboles de l'ordre, les chevaliers quittent définitivement la Méditerranée orientale et la proximité avec le monde musulman le {{1er janvier}} [[1523]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 331"/>.
===1523-1530 : l’errance===
Les Hospitaliers entament en [[1523]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 331"> p. 331 de ''Histoire de l’Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> une errance de sept années qui les conduit à [[Civitavecchia]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l’Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>, en [[Italie]], puis, en [[1528]], le pape [[Clément VII (pape)|Clément VII]], ancien Hospitalier, les héberge à [[Viterbe (Italie)|Viterbe]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l’Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> ; mais finalement, ils partent pour [[Nice]] en [[France]] peu de temps après<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l’Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
===1530-1798 : l’Ordre à Malte===
====L’installation dans l’archipel====
L'empereur [[Charles Quint]], comprenant l'utilité que peut avoir un ordre militaire en Méditerranée face aux avancées ottomanes ([[Alger]] est conquis par le célèbre [[Khayr ad-Din Barberousse|Barberousse]] en [[1529]]), confie à l'ordre l'archipel de [[Malte]], dépendance du [[royaume de Sicile]], par un acte du [[24 mars]] [[1530]]. Les chevaliers se retrouvent aux avant-postes de la Chrétienté, mais le grand maître de Villiers de l'Isle-Adam entretient toujours l'espoir de reprendre pied à Rhodes. Ce n'est qu'à sa mort, en [[1534]], que les Hospitaliers renoncent définitivement à l'Orient. Face aux progrès ottomans ([[Tunis]] est pris en [[1534]]), le ''borgho'', principale ville de l'archipel, est fortifié. Alors que pèse cette menace sur le nouveau siège de l'ordre, la [[Réforme]] porte en Europe du Nord un grand coup aux possessions des Hospitaliers. De nombreuses commanderies sont sécularisées et certains grands prieurés cessent purement et simplement d'exister, comme ceux de Suède et de Danemark. En [[1540]], le roi d'Angleterre [[Henri VIII d'Angleterre|Henri VIII]] supprime ''de facto'' la Langue d'Angleterre. C'est dans ce contexte difficile que l'ordre doit faire face à la plus grande épreuve de son histoire : le « grand siège » de [[1565]].
====Le « grand siège » de 1565 ====
[[Image:JPDV.jpg|thumb|180px|right|Portrait de [[Jean Parisot de La Valette]], 49{{e}} [[Grands maîtres de l'ordre de Malte|Grand maître de l'ordre]]]]
La flotte turque qui se présente le [[18 mai]] [[1565]]<ref> p. 165 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> devant [[Malte]] compte plus de 160 galères et {{formatnum:30,000}} hommes, face aux 800 chevaliers et {{formatnum:1,450}} soldats que le grand maître [[Jean Parisot de La Valette]] a convoqué.
Les [[Ottoman]]s prennent place sur la presqu'île de Sciberras qui domine [[Birgu]] et son Grand Port. Cependant à l'extrémité de la presqu'île se trouve le [[fort Saint-Elme]] que les [[Ottoman]]s doivent réduire au silence afin de pouvoir lancer l'assaut sur [[Birgu]].
[[Image:Siege of malta 1.jpg|thumb|left|200px|Le [[Siège de Malte (1565)]]]]
Cette citadelle dont les fortifications ne sont pas encore achevées est tenue par 60 chevaliers et quelques centaines d'hommes. Le chef des [[Ottoman]]s le corsaire Dragut espère en être maître en cinq jours. Les cinquante canons [[turc]]s commencent à pilonner le fort et les [[ottoman]]s partent à l'assaut mais les chevaliers résistent. Cependant le fort est isolé, encerclé par les galères ottomanes d'un côté et de l'autre par les troupes terrestres, la faiblesse numérique des chevaliers les empêchant de lancer une contre-attaque pour briser l'encerclement. Les chevaliers, affamés, renforcés par les quelques soldats qui parviennent à rejoindre le fort à la nage, tiennent plusieurs semaines mais la situation devient rapidement critique. Celui de [[fort Saint-Elme|Saint-Elme]] tombe le [[23 juin]], deux cents chevaliers y trouvent la mort.
De plus, pour démoraliser les chevaliers restant de l'île, le commandant ottoman, [[Mustapha pacha]], lance dans la rade des radeaux portant les corps crucifiés de défenseurs du fort de Saint-Elme. En réponse à cela, [[Jean Parisot de La Valette]] fait décapiter les prisonniers [[ottoman]]s et expédie leurs têtes dans les lignes ennemies à coups de canon.
Les [[Ottoman]]s se tournent alors vers [[Birgu]] en juillet mais le temps qu'ils ont perdu face au [[fort Saint-Elme]] a été mis à profit par l'ordre pour demander de l'aide dans toute l'[[Europe]] [[Occident chrétien|chrétienne]]. Les deux autres forts, Saint-Ange et Saint-Michel, tiennent bon, ainsi que l'enceinte de ''[[Birgo]]'', duquel les Turcs, parvenus à y faire une entrée le [[7 juin]] sont repoussés. La situation des assiégés maltais est critique quand arrive le [[7 septembre]] le « Grand secours »: l'armée espagnole en provenance de [[Sicile]]. Les Turcs sont contraints à lever le siège. Les [[Turc]]s se replient alors laissant environ {{formatnum:30,000}} morts sur le terrain tandis que les pertes chrétiennes ne s'élèvent qu'à {{formatnum:9,000}} morts et 219 chevaliers tués. L'échec [[ottoman]] est incontestable; cette page glorieuse de l'ordre ouvre une longue période de prospérité pour [[Malte]].
==== Lépante et la mainmise de l’ordre sur la Méditerranée occidentale====
[[Image:Fernando Bertelli, Die Seeschlacht von Lepanto, Venedig 1572, Museo Storico Navale (550x500).jpg|200px|thumb|left|La [[Bataille de Lépante]] ([[1571]])]] Après l'échec du siège, l'ordre se retrouve au centre des attentions des puissances catholiques européennes. Le [[7 octobre]] [[1571]], les Hospitaliers s'illustrent à la [[bataille de Lépante]], où la flotte de la sainte Ligue, commandée par [[Juan d'Autriche|don Juan d'Autriche]], détruit la flotte ottomane. Une autre [[bataille au large de Damiette|célèbre bataille maritime]] est livrée, le [[16 août]] [[1732]], au large de Damiette en [[Égypte]]<ref>André Plousse, ''La grande croisière du Bailly de Chambray contre les Turcs'', revue Marins et Océans III, Économica, 1992</ref>.
Après Lépante, le danger en Méditerranée ne vient plus de la flotte de guerre ottomane mais des corsaires « barbaresques » d'Afrique du Nord. l'ordre se lance à nouveau dans le ''corso'', la [[Corsaire|guerre de course]], qui de contre-attaque qu'elle était à l'origine, devient vite un moyen pour les chevaliers de s'enrichir par l'arraisonnement des cargaisons mais surtout par le commerce d'esclaves, dont La Valette devient le premier centre chrétien.
L'ordre entre alors dans une période de singulières mutations : les chevaliers novices lui doivent d'effectuer quatre « caravanes », quatre expéditions de course lors de quatre années consécutives à Malte, mais reçoivent souvent par la suite la permission de servir leur souverain d'origine. Les institutions centrales du grand magistère s'enrichissent de la course et transforment les commanderies européennes en un système de bénéfices qui permet à l'aristocratie de placer ses fils cadets, qu'elle fait souvent admettre dans l'ordre dès l'enfance afin qu'ils soient mieux placés dans la « course aux commanderies ». Ainsi, on trouve peu de chevaliers accomplissant toute leur carrière dans l'ordre, mais au contraire une rotation importante de novices venus accomplir leurs « caravanes », qui, une fois munis d'une commanderie, s'en vont servir leur roi, souvent dans la marine. Les grands amiraux français des {{sp-|XVII|e|et|XVIII|e}}s, tels [[Alain Emmanuel de Coëtlogon|Coëtlogon]], d'[[Victor Marie d'Estrées|Estrées]], [[Anne Hilarion de Costentin de Tourville|Tourville]] ou [[Pierre André de Suffren|Suffren]], sont tous des chevaliers de Malte.
====Malte et la culture====
[[Image:Le Caravage - Portrait d'Alof de Wignacourt.jpg|thumb|180px|right|Portrait d'Alof de Wignacourt, 54{{e}} [[Grands maîtres de l'ordre de Malte|Grand maître de l'ordre]], peint par [[Le Caravage]] qui fut un éphémère [[Hiérarchie dans l'Ordre de Malte|chevalier de Malte]]]]
Au {{sp-|XVI|e|et|XVIII|e}}, l'île — et donc l'Ordre de [[Malte]] — est devenu un lieu de rencontre et de raffinement où se croisèrent de nombreux artistes<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 198-210"> p. 198-210 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> tel [[Le Caravage]], [[Pierre Paul Rubens|Rubens]], [[Baccio Bandinelli]], ou encore ''[[Mattia Preti]]''. On ne peut néanmoins pas parler d’''« École Maltaise »'' au sens littéral car les influences étaient très diverses ; mais leur héritage, par notamment de nombreux portraits de membres de l'ordre, reste très important.
De plus, l'Ordre de Malte a accumulé de très nombreux trésors baroques au {{XVIIIe siècle}} : on y trouve en particulier des tapisseries exécutées par les [[Gobelins]] entre [[1708]] et [[1710]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 198-210"> p. 198-210 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> et la grande bibliothèque de [[Malte]] construite entre [[1786]] et [[1796]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 198-210"> p. 198-210 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> selon les plans de [[Stefano Ittar]]. En [[1798]], on y dénombrait {{formatnum:80.000}} livres<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 198-210"> p. 198-210 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>. En raison de la perte de l'île en [[1798]], cette bibliothèque n'a été inaugurée qu'en [[1812]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 198-210"> p. 198-210 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> par les [[anglais]], et ce n'est qu'en [[1976]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 198-210"> p. 198-210 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> qu'elle a reçu son nom actuel de « Bibliothèque nationale de Malte ».
====Malte et la médecine ====
Du {{sp-|XVI|e|au|XVIII|e}}, les [[Hospitalier]]s vont développer de manière très importante les techniques de [[médecine]] et de soins du corps. On peut citer notamment les premières anesthésies<ref> Paul Cessar, Medical History of Malta</ref> à la fin du {{s-|XVIII|e}}, avec des éponges imbibées d'[[opium]] que les malades suçaient jusqu'à s'évanouir.
Mais tout commence réellement en [[1523]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 211-225"> p. 211-225 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> quand les Hospitaliers innovent dans la [[médecine d'urgence]] en créant le premier navire hôpital avec la [[caraque]] « ''Santa Maria'' » ; puis en [[1550]], durant la guerre contre le corsaire ottoman Dragut, ils installent des infirmeries de campagne sous des tentes afin de pouvoir soigner les militaires blessés<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 211-225"> p. 211-225 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>. Parallèlement, en [[1530]], le Grand Maître [[Philippe de Villiers de L'Isle-Adam|Villiers de L'Isle-Adam]] crée une « Commission de santé » composée de deux chevaliers et de trois notables<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 211-225"> p. 211-225 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> en installant la première « Sacrée infirmerie » et une apothicairie sur l’île de [[Malte]]. Ce complexe, novateur à l'époque, est construit sur la côte Est de l'île en face du port afin de pouvoir accueillir le plus rapidement possible les blessés acheminés par mer. Cependant, il faudra attendre [[1532]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 211-225"> p. 211-225 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> pour qu'il soit terminé.
Plus tard, en [[1575]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 211-225"> p. 211-225 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>, un second hôpital sera construit de l'autre côté de l’île de [[Malte]].
En [[1595]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>, l'École de médecine de [[Malte]] est créée ; plus tard, apparaissent l'École d'Anatomie et de Chirurgie ([[1676]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>), puis l'école de pharmacie de Malte ([[1671]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>) et enfin la bibliothèque médicale de Malte ([[1687]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>). Mais il faudra surtout attendre [[1771]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> pour que soit crée la fameuse Université de médecine de l'île de [[Malte]] qui ajoutera à la renommée méditerranéenne de ses pratiques médicales, une attractivité mondiale<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
On peut également noter la création de l'École de mathématiques et des sciences nautiques au sein de l'Université de [[Malte]] en [[1782]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> ; puis, en [[1794]], la création de la chaire de dissection de [[Malte]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
==== La Révolution et l’exil====
[[Image:Paul i russia.jpg|thumb|right|180px|[[Paul Ier de Russie]] (élu 71{{e}} grand maître mais non reconnu par le pape) - il porte au cou le [[Ordre pro merito Melitensi|collier de l'Ordre de Malte]]]]
En [[1792]], la [[Révolution française]] confisque les biens français de l'Ordre de Malte, comme ceux de tous les autres ordres religieux. Le Grand prieuré de [[France]] est dissout cette même année<ref>p. 106 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>. L'ordre perd alors les trois quarts de ses revenus en [[France]].
En [[1793]], l’île de [[Malte]] échappe de peu à une révolte fomentée par des espions de la [[Convention nationale|Convention]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 332"> p. 332 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
Suite aux triomphes de [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] en [[Campagne d'Italie (1796-1797)|Italie en 1796-97]], le grand maître [[Ferdinand de Hompesch]] demande au tsar de [[Russie]] [[Paul Ier de Russie|Paul I{{er}}]] de devenir le protecteur de l'ordre. Le [[10 octobre]] [[1798]], les 249 chevaliers de l'ordre exilés en Russie le proclament « Grand maître de l'Ordre de Malte », mais cela ne suffit pas à protéger l'île et l'ordre, de l'invasion française par [[Napoléon Ier|Napoléon]] en [[1798]] (qui les chasse), puis anglaise en [[1800]].
L'élection de [[Paul Ier de Russie|Paul I{{er}}]] en [[1798]] provoque de nombreuses objections<ref name="693c Quid">p. 693c du [[Quid]] 2005</ref>. En effet, celui-ci est [[Églises orthodoxes|orthodoxe]] et [[marié]]. Cet évènement sans précédent dans l'histoire de l'ordre amène le Pape [[Pie VI]] à ne pas le reconnaître comme grand maître. Au décès de [[Paul Ier de Russie|Paul I{{er}}]], en [[1801]], son fils [[Alexandre Ier de Russie|Alexandre I{{er}} de Russie]], conscient de cette irrégularité, décide de rétablir les anciens us et coutumes de l'Ordre catholique des Hospitaliers<ref name="693c Quid">p. 693c du [[Quid]] 2005</ref>, par un édit du [[16 mars]] [[1801]] par lequel il laisse les membres profès libres de choisir un nouveau chef. Néanmoins, étant donnée l'impossibilité de réunir l'ensemble des électeurs, le comte Nicholas Soltykoff assure l'intérim de la charge. Finalement, en [[1803]], il est convenu que la nomination du grand maître incombera uniquement et exceptionnellement au Pape [[Pie VII]] alors régnant ; le [[9 février]] [[1803]]<ref name="693c Quid">p. 693c du [[Quid]] 2005</ref>, le pape choisit le candidat élu du Prieuré de [[Russie]], le bailli [[Jean-Baptiste Tommasi]].
===Depuis 1798 : un État sans territoire===
Chassé, l'ordre cherche néanmoins à récupérer son territoire à [[Malte]], et réussit à faire passer dans le [[traité d'Amiens]] ([[25 mars]] [[1802]])<ref>p. 694a du [[Quid]] 2005</ref> une clause qui prévoit la restitution de son territoire insulaire ; mais cet événement ne se produira pas car la France et l'Angleterre sont de nouveau en guerre. Le Grand Maître Tommassi installe l’état-major de l'ordre à [[Messine]] en [[Sicile]], puis à [[Catane]] en [[Italie]], en attendant la possibilité de rentrer à [[Malte]].
En [[1814]], le traité de Paris reconnaît l'[[Angleterre]] ([[anglican]]e) seule propriétaire de l'île de [[Malte]]<ref name="Fiche synthétique Quid">[http://www.quid.fr/2007/Ordres_Et_Decorations/Les_Ordres_Militaires_Des_Lieux_Saints/2 Fiche synthétique de l'Ordre de Malte sur le site du Quid]</ref>, ce qui éloigne encore un peu plus les espoirs d'un retour. En [[1822]], pourtant, la convention de [[Vérone]]<ref name="Fiche synthétique Quid">[http://www.quid.fr/2007/Ordres_Et_Decorations/Les_Ordres_Militaires_Des_Lieux_Saints/2 Fiche synthétique de l'Ordre de Malte sur le site du Quid]</ref> reconnaît une fois encore la légitimité des réclamations de l'ordre mais devant un blocus international, l'île ne leur est pas restituée.
Devant cet « État sans territoire », le pape [[Léon XI]] leur accorde en [[1826]] <ref name="Fiche synthétique Quid">[http://www.quid.fr/2007/Ordres_Et_Decorations/Les_Ordres_Militaires_Des_Lieux_Saints/2 Fiche synthétique de l'Ordre de Malte sur le site du Quid]</ref> comme maigre consolation un couvent et une église à [[Ferrare]] en [[Italie]]. En [[1834]], bien ancré en Italie, l'ordre installe définitivement son état-major à [[Rome]] avec la bénédiction papale.
À partir de [[1864]], l'organisation internationale en « Langues » de l'Ordre de Malte disparaît au profit de la création d’« Associations nationales » ou de « [[Prieuré]]s ». En [[1879]], le pape [[Léon XIII]] rétablit la dignité de « Grand Maître » qui était vacante depuis la mort de Tommassi en [[1805]].
À partir de ce moment, l'Ordre de Malte crée à travers l'[[Europe]] (et plus largement le monde) des fondations locales qui vont permettre de perpétuer les vœux initiaux des premiers chevaliers, c’est-à-dire « Défense de la Foi et Assistance aux Pauvres » :
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|[[Image:Logo Ordre de Malte.PNG|100px|center|Blason des activités|thumb]]||
*En [[1859]] : fondation d'un hôpital à [[Naples]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
*En [[1864]] : fondation de l'Association de [[Rhénanie-Westphalie]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
*En [[1876]] : fondation de l'Association britannique<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
*En [[1877]] : installation des premiers trains hôpitaux<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
*En [[1881]] : fondation de l'Association d'[[Espagne]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
*En [[1891]] : fondation de l'Association française<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
*En [[1914]] : création des premiers trains-hospitaliers pour soigner les blessés de la [[guerre 1914-1918|grande guerre]] (des deux cotés)<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
*En [[1927]] : création des [[Œuvres hospitalières françaises de l'ordre de Malte]] (OHFOM)<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
*En [[1934]] : fondation de l'Institut de médecine missionnaire.<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 333 "> p. 333 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
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En [[1951]], le cardinal [[Nicola Canali]], Grand Maître de l'Ordre équestre du Saint Sépulcre et grand Prieur de l'Ordre de Malte à [[Rome]], essaya en vain de se faire élire Grand Maître de l'Ordre de Malte <ref>p. 265 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>; mais le cumul de ces fonctions avec celle du Saint Sépulcre était incompatible, on lui refusa donc la possibilité de se présenter. Non satisfait, le cardinal Canali chercha le soutien du Vatican afin de retirer à l'Ordre de Malte son caractère souverain et le mettre sous l'unique tutelle du [[Vatican]]. Ses desseins échouèrent, mais il en a résulté un profonde crise qui a conduit les membres de l'Ordre de Malte à repenser leur Constitution. Et c'est finalement une nouvelle charte constitutionnelle qui a été promulguée par les membres de l'Ordre de Malte et qui a été approuvée en [[1961]] par le pape [[Jean XXIII]]<ref> [http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/des_chevaliers_de_l_hopital_de_saint-jean-de-jerusalem_a_l_ordre_de_malte.asp Des chevaliers de l'hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem à l'Ordre de Malte] par Philippe Conrad, historien</ref> ce qui mit un terme à dix ans de tumultes.
En [[1998]], après deux siècles loin de [[Malte]], l'Ordre de Malte est réintroduit sur l'île, où la [[République de Malte]] a mis à sa disposition le fort Saint-Ange à [[La Valette]].
==L'ordre aujourd'hui==
===Situation légale===
[[Image:SMOM_relations.png|thumb|500px|Type de relations des États avec l'Ordre de Malte {{legend|#007f00|relations diplomatiques (Ambassades)}}
{{legend|#00ff00|autres relations (Associations, …)}}]]
[[Image:Rechtsridder in de Souvereine Militaire Orde van Sint Jan van Jeruzalem en Malta.JPG|thumb|right|150px|Croix de chevalier d'honneur et de dévotion (en haut)<br /> Croix de chevalier profès (en bas)]]
L'ordre est reconnu par les nations comme un sujet de [[droit international public]]<ref>p. 170 de ''The Atlas of the Crusades''. Facts On File, Oxford (publié en 1991) par Riley-Smith, Jonathan, </ref>, au même titre qu'un [[État]]. Il émet des timbres, bat monnaie<ref>[http://www.orderofmalta.org/numismatica.asp?idlingua=3 Émission de monnaie par l'Ordre de Malte]</ref>, délivre des passeports, a des ambassadeurs, etc. Cependant c'est une [[souveraineté]] sans territoire (les possessions à Rome et à Malte ne sont pas sous leur juridiction propre mais sous souveraineté italienne et maltaise respectivement) et limitée (en matière religieuse, l'ordre est inféodé au [[Saint-Siège]]). Il entretient des relations diplomatiques à part entière avec 100 puissances<ref name="Relation diplomatique de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/attdiplomatica.asp?idlingua=3 relation diplomatique de l'Ordre de Malte]</ref> par le truchement de ses ambassadeurs et dispose également d'un siège d'observateur permanent auprès des [[Organisation des Nations unies|Nations Unies]]<ref name="Relation diplomatique de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/attdiplomatica.asp?idlingua=3 relation diplomatique de l'Ordre de Malte]</ref>, de la [[Commission européenne]]<ref name="Relation diplomatique de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/attdiplomatica.asp?idlingua=3 relation diplomatique de l'Ordre de Malte]</ref> et des principales organisations internationales<ref name="Relation diplomatique de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/attdiplomatica.asp?idlingua=3 relation diplomatique de l'Ordre de Malte]</ref>. L'Ordre de Malte a la possibilité de battre pavillon sur ses bâtiments maritimes, aériens et terrestres.
L'Ordre de Malte reste malgré tout un organisme religieux [[catholique]] dépendant du [[vatican|Saint-siège]] — le grand maître a la dignité de [[cardinal (religion)|cardinal]] — ce qui peut, en certaines rares occasions, être à l'origine de polémiques en raison de positions de quelques-uns de ses membres ; néanmoins, sa finalité première reste sa mission hospitalière envers les déshérités et les nécessiteux.
On dénombre environ {{formatnum:12500}} membres de l'Ordre de Malte et {{formatnum:80000}} bénévoles réguliers à travers le monde qui font vivre les activités hospitalières. La « fête nationale » de l'ordre se déroule le jour de la [[Saint Jean Baptiste]], c'est-à-dire le 24 juin<ref name="« fête nationale » de l'ordre">[http://www.lexilogos.com/malte_ordre.htm « fête nationale » de l'ordre]</ref>. À cette occasion en [[France]], les membres de l'[[OHFOM]] se réunissent chaque année au [[château de Versailles]]<ref name="« fête nationale » de l'ordre">[http://www.lexilogos.com/malte_ordre.htm « fête nationale » de l'ordre]</ref> .
===Activités hospitalières nationales ===
L'ordre a aussi toujours officiellement un caractère [[militaire]] — même s'il n'est plus armé — et [[catholique]] mais il a surtout conservé sa mission hospitalière : « secourir et soigner » ; ce qui fait de l'Ordre de Malte le plus ancien organisme humanitaire (environ 900 ans d'âge). Pour la mener à bien, il dispose d'un personnel en grande partie [[bénévole]]. Chaque association nationale organise elle-même ses propres œuvres, qu'elle gère selon les lois du pays où elle réside<ref name="269-274"> p. 269-275 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>. Ces « associations » financent elles-mêmes ses activités [[médicale]]s, hospitalières et [[humanitaire]]s grâce à des cotisations, des dons lors de quêtes nationales ou encore grâce à de nombreux [[leg]]s<ref name="269-274"> p. 269-275 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
En [[France]], l’ordre de Malte n'est pas reconnu comme réellement souverain et ne dispose pas à [[Paris]] d'un ambassadeur mais d'un « Représentant officiel auprès de la France »<ref name="Relation diplomatique de l’ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/attdiplomatica.asp?idlingua=3 relation diplomatique de l'Ordre de Malte]</ref>. Ce dernier représente les [[Œuvres hospitalières françaises de l'ordre de Malte]] (OHFOM), une organisation caritative fondée en [[1927]]. Cette [[Ordre de Malte-France|association française]] est très active dans la lutte contre la [[lèpre]], la précarité et dans le milieu du [[secourisme]] et pour l'ensemble de ses activités, elle a été reconnue d'utilité publique en [[1928]]<ref>[http://www.ordredemaltefrance.org/index.php?option=com_content&task=view&id=48&Itemid=61 OHFOM reconnu d'utilité publique en 1928]</ref> par le gouvernement [[France|français]]. Son statut un peu particulier ne l'empêche pas de recevoir en [[2007]] le « ''Grand Prix Humanitaire'' » de l'[[Institut de France]]<ref>[http://www.ordredemaltefrance.org/index.php?option=com_content&task=view&id=460&Itemid=203 « ''Grand Prix Humanitaire'' [[2007]] de l'Institut de France]</ref>.
Pour promouvoir son action auprès du public et lui permettre de faire appel au don en confiance, la section française de l’ordre, en tant qu’association, adhère au [[Comité de la Charte]].
{{article détaillé|Œuvres hospitalières françaises de l'ordre de Malte}}
===Diplomatie humanitaire internationale ===
L'Ordre de Malte est présent dans plus d'une centaine de pays en permanence<ref name="120 pays "> [http://www.orderofmalta.org/missione.asp?idlingua=3 Présent dans plus de 120 pays]</ref> et ses activités diplomatiques l'amènent à intervenir lors de catastrophes naturelles<ref name="269-274"> p. 269-275 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> ou lors de conflits armés comme en [[1969]] au [[Biafra]], au [[Vietnam]] en [[1974]], en [[Ouganda]] en [[1980]] mais aussi, par exemple, en [[Yougoslavie]] dans les années [[1995]]/[[1999|99]]<ref name="269-274"> p. 269-275 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
*'''« Comité Hospitalier International de l'Ordre de Malte » '''
En [[2005]], est créé au sein de l'Ordre de Malte le « ''Comité Hospitalier International de l'Ordre de Malte'' » placé sous la direction du Grand Hospitalier de l'ordre et qui a pour mission de coordonner les efforts extra-nationaux humanitaires de chacune des associations maltaises<ref name="269-274"> p. 269-275 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
*'''« Malteser International »'''
On assiste également en [[2005]]<ref name="Organisation internationale de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/orgint.asp?idlingua=3 Organisation internationale de l'Ordre de Malte]</ref> au remplacement de l'[[ECOM]] (les Corps d’Urgence de l'Ordre de Malte) par le ''« Malteser International »'' afin de constituer un nouveau corps de secours international pour l'aide médicale et [[humanitaire]] d’urgence. Cette nouvelle structure a son siège à [[Cologne]] en [[Allemagne]]<ref name="Organisation internationale de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/orgint.asp?idlingua=3 Organisation internationale de l'Ordre de Malte]</ref> et regroupe 16 associations<ref name="Organisation internationale de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/orgint.asp?idlingua=3 Organisation internationale de l'Ordre de Malte]</ref> dépendantes de l'Ordre de Malte-Monde, à savoir l'[[Autriche]], la [[Belgique]], la [[Bohême]], le [[Canada]], la [[France]], l'[[Allemagne]], la [[Grande-Bretagne]], l'[[Irlande]], l'[[Italie]], la [[Hollande]], la [[Pologne]], le [[Portugal]], la [[Suisse]] et les trois associations des [[États-Unis]]. Le ''Malteser International'' hérite de la longue expérience de l'[[ECOM]] qui avait été présent, par exemple, au [[Honduras]] après le passage de l'[[ouragan Mitch|ouragan Mitch en 1998/99]], au [[Guerre du Kosovo|Kosovo en 1999/2000]], au [[Pérou]] après le tremblement de terre de [[2001]], en [[Guerre d'Afghanistan (2001)|Afghanistan en 2002/05]]. D’autres opérations à caractère médical et d’assistance ont eu lieu au [[Zimbabwe]] et en [[Angola]] en [[2002]], en [[Guerre en Irak|Iraq en 2002/03]]. Le ''« Malteser International »'' est actuellement présent dans 35 pays<ref name="Organisation internationale de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/orgint.asp?idlingua=3 Organisation internationale de l'Ordre de Malte]</ref>.
*'''« Comité International de l'Ordre de Malte » '''
Le « ''Comité International de l'Ordre de Malte'' », également appelé [[CIOMAL]], a été créé en [[1958]]<ref name="Organisation internationale de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/orgint.asp?idlingua=3 Organisation internationale de l'Ordre de Malte]</ref>. Il a pour mission de lutter contre la [[lèpre]] et de soigner plus globalement les malades. En [[1999]]<ref name="Organisation internationale de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/orgint.asp?idlingua=3 Organisation internationale de l'Ordre de Malte]</ref>, cette mission a été étendue aux handicaps et aux maladies pouvant marginaliser comme le [[SIDA]], par exemple.
Son siège est situé à [[Genève]] en [[Suisse]]<ref name="Organisation internationale de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/orgint.asp?idlingua=3 Organisation internationale de l'Ordre de Malte]</ref>.
===Émissions philatéliques===
L'ordre émet des timbres depuis [[1966]]<ref name="Système philatélique">p. 292 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> à partir de son petit territoire de la ''Via dei Condotti'' à [[Rome]]. Ces timbres sont très exactement produits par la « ''Poste Magistrale de l'Ordre Souverain de Malte'' »<ref name="Système philatélique">p. 292 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> et grâce à un accord signé le [[4 novembre]] [[2004]]<ref name="Système philatélique">p. 292 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref> avec l'[[Italie]], elle est habilitée à acheminer du courrier avec ses propres timbres dans une cinquantaine de pays<ref name="Système philatélique">p. 292 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>. Le courrier affranchi avec des timbres de l’Ordre peut uniquement être expédié depuis le siège de la Poste Magistrale à [[Rome]]<ref name="Timbres de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/filatelica.asp?idlingua=3 Timbres de l'Ordre de Malte]</ref>.
L'émission de ces timbres procure à l'ordre des ressources non négligeables ; en particulier depuis qu'ils sont cotés par certains grands catalogues philatéliques italiens, comme le ''Sassonne'' ou l’''Unificato''. Néanmoins, en matière postale stricte, les timbres émis par l'ordre ne sont pas reconnus par l'[[Union postale universelle]]<ref name="Timbres de l'Ordre de Malte">[http://www.orderofmalta.org/filatelica.asp?idlingua=3 Timbres de l'Ordre de Malte]</ref> (UPU).
Les timbres mettent en valeur les symboles de l'ordre ainsi que les périodes historiques marquantes de son histoire : on retrouve ainsi des bannières rouges à croix blanche, des portraits de [[Grands maîtres de l'ordre de Malte|Grands maîtres]], des scènes religieuses, les armoiries de l'ordre… Mais aussi depuis peu, des scènes représentant les actions actuelles des Œuvres hospitalières<ref name="Système philatélique">p. 292 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}</ref>.
===Émissions numismatiques===
L'ordre n'a commencé à émettre sa propre [[monnaie]] qu'après son installation sur l'île de [[Rhodes]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 291 "> p. 291 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>, c'est-à-dire après [[1310]] au moment où l'Ordre de Malte s'est fortement enrichi et qu'il a réellement gagné sa [[souverain]]eté. Sur ces pièces, les portraits des [[Grands maîtres de l'ordre de Malte|Grands Maîtres de l'ordre]] figurent sur le verso tandis que sur le recto se trouve une [[croix]]. La [[Croix de Malte|croix à quatre branches bifides]] typique de la [[croix de malte]] n'apparaît qu'après [[1520]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 291 "> p. 291 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>.
Le système monétaire maltais était constitué en part équivalente de pièces en [[cuivre]], en [[argent]] et en [[or]] selon un acte interne datant de [[1530]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 291 "> p. 291 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>. Au {{XVIIIe siècle}}, ce système fut remis en question par une forte émission de pièces en [[argent]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 291 "> p. 291 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>. La monnaie maltaise était constituée de « ''scudo'' » ([[écu]]), de « ''tari'' » et de « ''grani'' (grains) » avec pour valeur : {{unité|1|scudo}} = {{unité|12|tari}} = {{unité|240|grani}}<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 291 "> p. 291 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>
De nos jours, cette monnaie n'a plus qu'une valeur [[numismatique]]<ref name="Bertrand Galimard Flavigny p. 291 "> p. 291 de ''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}.</ref>.
=== Organisation actuelle de l'ordre ===
# Grands prieurés : [[Rome]], [[Lombardie]] & [[Vénétie]], [[Naples]] & [[Sicile]], [[Bohême]], [[Autriche]], [[Angleterre]].
# Prieurés : aucun.
# Sous-prieurés.
# Associations nationales : [[Allemagne]] (1859/1867), [[Royaume-Uni]] (1875), [[Italie]] (1877), [[Espagne]] (1886), [[OHFOM|France]] (1891), [[Portugal]] (1899), [[Pays-Bas]] (1911), Pologne (1920), [[États-Unis]] (1926), [[Hongrie]] (1928), [[Belgique]] (1930), [[Irlande]] (1934), [[Argentine]] (1951), [[Pérou]] (1951), [[Canada]] (1952), [[Cuba]] (1952), [[Mexique]] (1952), etc.
=== Hiérarchie de l’ordre ===
Les membres de l'ordre sont divisés en différentes classes, suivant le degré d'engagement religieux des membres, elles-mêmes subdivisées en catégories, suivant le degré de noblesse. Dans une même classe existent des distinctions<ref>''Histoire de l'Ordre de Malte'', par Bertrand Galimard Flavigny, Perrin, Paris, 2006, {{ISBN|2-262-02115-5}}, page 85.</ref>.
Le Prince et Grand Maître de l'ordre Frà [[Matthew Festing]] a été élu le [[11 mars]] [[2008]].
Les membres actuels de l'ordre sont majoritairement issus de vieilles familles aristocratiques : [[Bourbons (dynastie française)|Bourbon]], [[Maison de La Rochefoucauld|La Rochefoucauld]], [[Polignac]], [[Faucigny]]-Lucinge, etc. ou encore l'ancien grand maître, Fra [[Andrew Bertie]], qui descendait des [[Stuarts]]<ref> Sophie Coignard, ''Le Point'', no 1740, 19 janvier 2006, p. 38-45, « Nombre de ses membres appartiennent à de vieilles familles, Bourbon, La Rochefoucauld, Polignac, Comminges en France, par exemple - l'actuel grand maître, Fra [[Andrew Bertie]], descend des [[Stuart]]s... Difficile de trouver des people parmi eux, sauf à s'appeler [[Juan Carlos]], [[Albert de Monaco]] ou [[Valéry Giscard d'Estaing]], qui, peu présent, s'enorgueillit tout de même dans le ''Who's Who'' d'être « bailli grand-croix d'honneur et de dévotion ». À l'Ordre de Malte, on est plutôt ''Bottin mondain'' que ''Paris Match'', même si [[Emmanuel-Philibert de Savoie]], l'époux de [[Clotilde Courau]], en fait partie. »</ref>.
{{Article détaillé|Grands maîtres de l'ordre de Malte}}
{{Article détaillé|Hiérarchie dans l'ordre de Malte}}
{{Article détaillé|Prière des chevaliers de l'ordre de Malte}}
===Ordre ''pro merito Melitensi'' ===
L'ordre de chevalerie « ''pro merito Melitensi'' » récompense les personnalités qui ont acquis des mérites particuliers envers l'ordre ou qui ont soutenu ou participé à ses œuvres hospitalières. Les décorés ne deviennent pas pour autant membres de l’ordre.<ref>[http://www.orderofmalta.org/meritomelitense.asp?idlingua=3 Page officielle traitant de cet Ordre ''pro merito Melitensi'']</ref>
{{Article détaillé|Ordre pro merito Melitensi}}
== Voir aussi ==
{{commonscat|Knights of Malta}}
* [[Liste des ordres militaires|Ordres militaires et religieux]]
* [[Œuvres hospitalières françaises de l'ordre de Malte]]
===Bibliographie ===
* {{fr}} Alain Blondy, ''Le Gallicanisme et l'Ordre de Saint Jean'' (L'Alliance française de Malte, [[1992]])
* {{fr}} Claude Petiet, ''L'Ordre de Malte face aux Turcs: politique et stratégie en Méditerranée au XVIe siècle'', Éd. Hérault, Paris 1997.
* {{fr}} Claude Petiet, ''Le Roi et le Grand Maître. L'Ordre de Malte et la France au XVIIe siècle'', Éd. Paris Méditerranée, Paris 2002, ISBN 2-84272-147-0.
* {{fr}} Claude Petiet, ''Ces messieurs de la Religion. L'Ordre de Malte au XVIIIe siècle ou le crépuscule d'une épopée'', Éd. France Empire, Paris 1992.
* {{fr}} Gilles d'Aubigny et Bernard Capo, ''Les Hospitaliers de Malte, neuf siècles au service des autres'' (Ordre de Malte-France, [[1999]])* {{fr}} Antoine Calvet, ''Les Légendes de l’hôpital de Saint-Jean de Jérusalem'' (Presses Universitaires de Paris Sorbonne, Ceroc n°11, [[2000]])
* {{en}} R. Cohen, édition Project Gutenberg, ''Knights of Malta, 1523-1798'' (publié en [[1920]])
* {{fr}} Joseph Delaville Le Roulx, ''Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre, 1100 - 1310'' (E. Leroux, Paris [[1904]])
* {{fr}} [[Alain Demurger]], ''Chevaliers du Christ, les ordres religieux-militaires au Moyen Âge'' (Seuil, [[2002]] ISBN 2.02.049888.X)
* {{en}} Colonel Edwing-James King, ''The Knight Hospitaliers in the Holy Land'' (Londres, [[1931]])
* {{fr}} Claire-Eliane Engel, ''Histoire de l'Ordre de Malte'' (Nagel, [[1968]])
* {{fr}} Michel Fontenay, ''De Rhode à Malte : l'évolution de la flotte des Hospitaliers au {{s-|XVI|e}}'' (Genève [[1987]])
* {{fr}} Bertrand Galimard Flavigny, ''Histoire de l'Ordre de Malte'' (Perrin, Paris [[2006]] {{ISBN|2-262-02115-5}}) '''source principale utilisée pour la rédaction de l’article'''
* {{de}} Georg Bernhard Hafkemeyer, ''Der Rechtsstatus des Souveränen Malteser-Ritter-Ordens als Völkerrechtssubjekt ohne Gebietshoheit'' (Hamburg [[1955]]) ;
* {{fr}} Olivier Matthey-Doret, ''du Moine hospitalier du {{XIe}}s. au Citoyen engagé au {{XXIe}}s'' (Académie des Sciences Arts et Belles Lettres de Dijon, commission Héraldique et Numismatique) ;
* {{en}} Noonan, Jr, ''The Church Visible: The Ceremonial Life and Protocol of the Roman Catholic Church'' (publié en [[1996]], 196 pages, ISBN 0-670-86745-4) ;
* {{fr}} Guy Perny, ''Les Origines lorraines et alsaciennes de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem dit de Malte'' (Société de l'Histoire de l'Ordre de Malte, [[1980]])
* {{fr}} Géraud Michel de Pierredon, ''Ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte'' (Atlantica, Biarritz, [[1999]], ISBN 2-84394-178-4) ;
* {{de}} Robert Prantner, ''Malteserorden und Völkergemeinschaft'' (Duncker und Humblot, Berlin [[1974]], IS) ;
* {{fr}} Géopolitique du Catholicisme, de [[Patrick Levaye]] (Editions Ellipses, 2007, ISBN 2729835237) ;
* {{en}} Piers Paul Read, ''The Templars'' (édition Imago [[1999]], 118 pages, ISBN 85-312-0735-5) ;
* {{en}} Jonathan Riley-Smith, ''The Atlas of the Crusades'' (Facts On File, Oxford [[1991]]) ;
* {{fr}} [[Robert Serrou]], ''L'Ordre de Malte'' (Éditions Guy Victor, [[1963]]) ;
* {{en}} Christopher Tyerman ''God's War: A New History of the Crusades '' (publié en 2006, 253 pages, ISBN 0-7139-9220-4) ;
* {{en}} R.M.M. Wallace, ''International Law'' ([[1992]], 76 pages)
* {{de}} Adam Wienand (Hrsg.), ''Der Johanniter-Orden, der Malteser-Orden. Der ritterliche Orden des hl. Johannes vom Spital zu Jerusalem, seine Geschichte, seine Aufgaben'' (3. Auflage. Köln [[1988]], ISBN 3-87909-163-3)
* {{fr}} ''Les Statuts de l'Ordre de l'Hôpital'' (Bibliothèque de l'École de Chartres, Paris [[1887]])
* {{fr}} Nicolas Vatin, ''L’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, l'Empire Ottoman et la Méditerranée orientale entre les deux sièges de Rhodes (1480-1522)'' (Paris-Louvain, Peeters, [[1994]])
* {{en}} Paul Cassar, ''Médical History of Malta'' (Londres, [[1964]])
* {{fr}} Erik Svane et Dan Greenberg, ''Croisade vers la Terre Sainte'' (Éditions [[Paquet]], [[2007]] ISBN 978-2888902287)
===Liens externes===
* [http://www.orderofmalta.org/index.asp?idlingua=3 Site officiel de l'Ordre de Malte (Monde)]
* [http://www.ordredemaltefrance.org Site officiel de l'Ordre de Malte-France]
* [http://www.quid.fr/2007/Ordres_Et_Decorations/Les_Ordres_Militaires_Des_Lieux_Saints/2 Fiche synthétique de l'Ordre de Malte sur le site du Quid]
* [http://perso.numericable.fr/~semoeric/decorations_malte.htm Décorations de l'Ordre de Malte]
* {{en}} [http://www.guidetomalta.net/knights_of_malta.htm The Knights of Malta]
=== Notes, sources et références ===
{{Références|colonnes=2}}
{{Ordres religieux catholiques}}
{{Portail|humanitaire et développement|histoire militaire|Catholicisme|Croisades}}
{{Bon article|vote=BA|oldid=20345633|date=4 septembre 2007}}
[[Catégorie:Ordre de Malte|*]]
[[Catégorie:Ordre militaire|Malte, Ordre de]]
[[Catégorie:Association ou organisme catholique|Malte, Ordre de]]
[[Catégorie:Rome]]
{{lien AdQ|pl}}
[[ar:فرسان القديس يوحنا]]
[[bg:Малтийски орден]]
[[ca:Orde de Sant Joan de Jerusalem]]
[[cs:Maltézský řád]]
[[da:Johannitterordenen]]
[[de:Malteserorden]]
[[en:Sovereign Military Order of Malta]]
[[eo:Malta Ordeno]]
[[es:Orden de Malta]]
[[et:Malta ordu]]
[[fi:Johanniittain ritarikunta]]
[[gl:Orde de Malta]]
[[he:הוספיטלרים]]
[[hu:Johanniták]]
[[it:Sovrano Militare Ordine di Malta]]
[[ja:マルタ騎士団]]
[[ko:몰타 기사단]]
[[mt:Ordni Militari Sovran ta' Malta]]
[[nl:Maltezer Orde]]
[[no:Malteserordenen]]
[[pl:Joannici (zakon katolicki)]]
[[pt:Ordem dos Hospitalários]]
[[ro:Ordinul Maltei]]
[[ru:Мальтийский орден]]
[[scn:Cavaleri Uspitaleri]]
[[sk:Rád maltézskych rytierov]]
[[sr:Малтешки ред]]
[[sv:Malteserorden]]
[[tr:Malta Şövalyeleri]]
[[zh:耶路撒冷、羅德島和馬爾他聖若望獨立軍事醫院騎士團]]