Pétra
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31821567
2008-07-23T15:10:05Z
Luckas-bot
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robot Ajoute: [[sh:Petra]]
{{Voir homophones|Petra}}
{{Infobox Patrimoine mondial
| Nom = Pétra
| Image = Image:Khazneh.JPG
| Tailleimage=300
| Legende=La [[Khazneh]], le plus célèbre des monuments de Pétra.
| Deg_lat = 30
| Min_lat = 19
| Sec_lat = 50
| NS = N
| Deg_lon = 35
| Min_lon = 26
| Sec_lon = 36
| EO = E
| Échelle = 100000
| Pays = {{Jordanie}}
| Type = Culturel
| Critères = i, iii, iv
| Superficie =
| Subdivision =
| ID = 326
| Région = États arabes
| Année = 1985
| Retrait =
| Extension =
| Extension2 =
| Domaine =
| Danger =
| DangerFin =
| Carte =<div style="position:relative;">
[[Image:Petra location map-fr.svg|250px]]
{{Symbole carte|x=170|y=160|taille=12
|symbole=Red pog.svg}}
</div>
| Note =Localisation de Pétra en [[Jordanie]] au [[Moyen-Orient]].
}}
'''Pétra''' (de ''{{Lang|grc|πέτρα}}'' ''petra'', « rocher » en [[grec ancien]] ; {{Lang|rtl|ar|البتراء}} ''Al-Butrāʾ'' en [[arabe]]), de son nom [[Langue sémitique|sémitique]]<ref>Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 114.</ref> '''Reqem''' ou '''Raqmu''' (« la Bariolée »), est une ancienne cité [[Troglodyte#Troglodytique (habitation)|troglodytique]] située dans l'actuelle [[Jordanie]], au cœur d'un bassin bordé par les montagnes qui forment le flanc oriental de l'[[Arabah]] (''Wadi Araba''), grande vallée prolongeant le [[Vallée du grand rift|grand rift]] vers le nord et qui s'étend de la [[mer Morte]] au [[golfe d'Aqaba]].
Créée dans l'[[Antiquité]] vers la fin du {{-s|VIII|e}} par les [[Édom]]ites, elle est ensuite occupée vers le {{-s|VI|e}} par les [[Nabatéens]] qui la font prospérer grâce à sa position sur la route des caravanes transportant l'[[encens]], les [[épice]]s et d'autres produits de luxe entre l'[[Égypte]], la [[Syrie]], l'[[Arabie]] du Sud et la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]. Vers le {{VIIIe siècle}}, la modification des routes commerciales et les séismes entraînent l'abandon progressif de la ville par ses habitants. Tombé dans l'oubli à l'époque moderne, le site est redécouvert par le monde occidental grâce à l'explorateur suisse [[Jean Louis Burckhardt]] en [[1812]].
Les nombreux bâtiments, dont les façades monumentales sont directement taillées dans la roche, en font un ensemble monumental unique qui, depuis le {{date|6|décembre|1985}}, est inscrit sur la [[patrimoine mondial de l'UNESCO|liste du patrimoine mondial de l'UNESCO]]. La zone autour du site est également, depuis [[1993]], un [[parc national]] archéologique.
== Géographie ==
{{Article détaillé|Arabah|Jordanie|Golfe d'Aqaba|Mer Morte}}
Pétra est située à mi-chemin entre le [[golfe d'Aqaba]] et la [[mer Morte]] à une altitude de 800 à {{formatnum:1396}} mètres au-dessus du niveau de la mer, dans un fond de vallée de la région montagneuse d'[[Édom]], à l'est de la vallée de l'[[Arabah]]. De nos jours le site de Pétra se trouve à près de {{unité|200|km}} au sud de la capitale jordanienne [[Amman]], soit à environ 3 heures de route<ref name="schultz">Patricia Schultz, ''Les 1000 lieux qu'il faut avoir vus dans sa vie'', Flammarion, 2006, p. 420 et 421.</ref>.
La situation de Pétra, dissimulée entre des rochers aux parois abruptes et dotée d'un approvisionnement sûr en eau en fait un lieu propice au développement d'une cité prospère. L'endroit n'est accessible que par un étroit sentier montagneux par le nord-ouest ou à l'est par un canyon d'environ 1,5 kilomètre de long et jusqu’à 200 mètres de profondeur, le [[Sîq]], l'accès principal, qui, à son endroit le plus resséré, mesure seulement deux mètres de large.
La présence d'eau et la sécurité apportée par le site ont fait de Pétra une halte naturelle au croisement de plusieurs routes caravanières qui reliaient l'[[Égypte]] à la [[Syrie]] et l'[[Arabie]] du Sud à la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]], chargées principalement de produits de luxe ([[épice]]s et [[soie]] en provenance d'[[Inde]], ivoire en provenance d'[[Afrique]], [[perle]]s de la [[Mer Rouge]] et [[encens]] du sud de l'Arabie). La résine de l'« arbre à encens » (''[[Boswellia]]'') était convoitée dans le monde antique tout entier comme une offrande religieuse particulièrement précieuse, mais également comme médicament.
L'activité commerciale engendrée par les caravanes et les taxes perçues produisaient d'importants profits pour les Nabatéens. De ce fait, la ville abrita du {{Ve siècle av. J.-C.}} au {{IIIe siècle}} un important marché.
=== Plan détaillé de la ville ===
[[Image:PetraMap.png|600px|center|thumb|Plan détaillé de la ville de Pétra, Jordanie.<br /><p style='margin:0px;font-size:90%'><span style='vertical-align:50%; font-size:60%; border-bottom:2px dotted #000; border-bottom:black solid 2px'> </span> Rempart <span style='vertical-align:50%; font-size:60%; border-bottom:2px dotted #000; border-bottom:grey dotted 2px'> </span> Chemin d'accès</p>
{{Légende|black|Anciens bâtiments, tombes rupestres ou temples}}
{{Légende|grey|Bâtiments récents, principalement destinés au tourisme}}
<small>''Double carré'' : Haut-lieu<br />''Carré avec rond central'' : Forteresse des Croisés<br />''Carré barré'' : Fouille</small>]]
{{clr}}
{{Boîte déroulante début|titre=Légende détaillée}}
{|border="0"
| valign="top" width="33%"|
# Hôtel, centre touristique
# Tombeaux « Djinn »
# Tombeau aux obélisques <small>([[:Image:Obelisk Tomb.jpg|Image]])</small>
# Tunnel de dérivation d'eau
# Secteur d'Al-Madras
# Le [[Sîq]] <small>([[:Image:Petra First Glimpse.jpg|Image]])</small>
# La [[Khazneh]] <small>([[:Image:Treasury Petra.jpg|Image]])</small>
# Terrasses avec façades de tombeaux
# Théâtre romain <small>([[:Image:Petra amphitheatre.jpg|Image]])</small>
# Tombeau d'Uneishu <small>([[:Image:Uneishu and other tombs.jpg|Image]])</small>
# Tombeau à l'urne
# Tombeau corinthien
# Tombeau à étages
# Rempart nord
# Tombeau de Sextius Florentinus <small>([[:Image:Tombe Sextius Florentinus.jpg|Image]])</small>
# Tour Conway
# Tombeau dit du « Turkmaniyeh »
# Nymphée
| valign="top" width="33%"|
<ol start=19>
<li>
<li> Voie à colonnades <small>([[:Image:Royal Tombs & colonnaded street Petra.jpg|Image]])</small>
<li> Temple aux lions ailés
<li> Arc de Trajan (Triple arche)
<li> [[Qasr al-Bint]] <small>([[:Image:Central Petra.jpg|Image]])</small>
<li> Musée
<li> Carrières <small>([[:Image:Petra quarry.jpg|Image]])</small>
<li> Nécropole d'Umm al-Biyarah
<li> Le [[Deir]] <small>([[:Image:Petra monestary.jpg|Image]])</small>
<li> Qattar ad-Deir
<li> Haut-lieu du Madhbah
<li> Rempart sud
<li> Aqueduc <small>([[:Image:Petra-Roman-Aqueduct.jpg|Image]])</small>
<li> Maison de Dorotheos
<li> Nécropole de Mughr an-Nasarah
<li> Sanctuaire d'Al-M'aysrah
<li> Biclinium à l'urne
<li> Triclinum aux Lions
<li> Sanctuaire d'Isis
| valign="top" width="33%"|
<ol start=37>
<li>
<li> Sanctuaire d'Umm al-Biyarah
<li> Monument du serpent
<li> Haut-lieu Jabal Al-Nmayr
<li> Tombes Wâdi Al-Nmayr
<li> Wadi Farasah <small>([[:Image:Garden Tomb Petra.jpg|Image de la tombe du jardinier]])</small>
<li> Tombes
<li> Niche de l'aigle
<li> Forteresse Al-Wu'ayrah des Croisés
<li> Grand Temple
<li> Haut-lieu et forteresse Al-Habis
<li> Digue <small>([[:Image:Petra Dam.jpg|Image]])</small>
<li> Église <small>([[:Image:Petra Church.jpg|Image]])</small>
<li> Haut lieu du [[Djebel Khubtha]] <small>([[:Image:View from Khubtha.jpg|Vue depuis le sommet]])</small>
<li> Wadi Siyagh <small>([[:Image:Wadi Siyagh.jpg|Image]])</small>
<br /><br /> 2/3 à 50. Khazne al-Firaun
|}
{{Boîte déroulante fin}}
=== Géologie ===
<div class="noprint">
{{Images
|titre=Géologie de Pétra
|Image:Petra-Gres1.jpg|Grès doré et vermeil
|Image:Petra-Gres2.jpg|Grès rose et rouge
|Image:Petra-Gres3.jpg|Grès jaune et orange
|Image:Petra-Gres4.jpg|Grès rouge et orange
|Image:Petra-Gres5.jpg|Grès rose
|Image:PetraRock2.jpg|Grès rouge et blanc
|Image:PetraRock1.jpg|Grès rouge, jaune et orange
}}
</div>
Pétra étant une ville troglodyte située au milieu d'escarpements rocheux, la roche et la pierre est visible partout sur le site. Celle-ci est composée de [[Grès (géologie)|grès]], [[roche détritique]] issue de l’agrégation et la cimentation (ou [[diagenèse]]) de grains de [[sable]]. Il s'agit donc d'une roche cohérente et dure<ref>François Michel, ''Roches et paysages, reflets de l’histoire de la Terre'', Paris, Belin, Orléans, BRGM éditions, 2005, {{ISBN|2701140811}}, p. 208.</ref>. Elle est organisée en strates qui offre parfois des déclinaisons de couleurs chatoyantes renforcées par l'intensité de la lumière, particulièrement en fin d'après-midi<ref name="schultz" />.
Pétra est située dans une région à forte [[Sismologie|sismicité]] : elle se trouve là où la [[plaque arabique|plaque d'Arabie]] s'écarte de la [[plaque africaine|plaque d'Afrique]]. La sismicité du site est renforcée par la proximité de la [[vallée du grand rift]]. Le [[19 mai]] [[363]], en [[419]], [[551]] et [[747]], des [[Tremblement de terre|tremblements de terre]] ont endommagé la ville et ses monuments<ref name="centdixneuf" />{{,}}<ref name="earthquake">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/earthquake/ ''{{guil|The Great Earthquake}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
La [[nappe phréatique]] d'eau [[Chlorure de sodium|salée]] située en-dessous de Pétra remonte et dégrade les monuments à leur base.
Aux alentours de Pétra, on peut trouver des roches contenant de la [[silice]], que les Nabatéens ont pu extraire dans des [[Carrière (géologie)|carrière]]s pour faire du [[béton]] imperméable<ref name="walkin">{{en}} [http://nabataea.net/walk.html ''{{guil|The Walk In}}''], nabataea.net</ref>.
Ces caractéristiques géologiques particulières ont permis aux habitants de Pétra de se cacher et de se protéger des attaques.
=== L'irrigation ===
L'[[eau]] est nécessaire au développement des activités humaines. Les [[Source (eau)|sources]] étant peu abondantes dans cette région [[Climat désertique|semi-désertique]], c'est l'eau de [[pluie]], environ {{unité|150|mm}} par an<ref name="water">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/water.php ''{{guil|Water in the Desert}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref> (aujourd'hui de 50 à {{unité|250|mm}}<ref name="ppark">{{en}} ''[http://nabataea.net/ppark.html {{guil|The Petra Archeological Park}}]'', nabataea.net</ref>), qui assurait l'essentiel des besoins. Les sources seules ne pouvaient fournir de l'eau que pour quelques familles<ref name="water" />. Les Nabatéens construisirent un système de captage des eaux et de redistribution avec des règles de répartition aux habitants<ref name="water" />.
Pétra, située dans une [[Dépression (géographie)|cuvette]], pouvait récupérer les eaux pluviales d'un bassin de {{unité|92|km|2}} grâce à la relative imperméabilité des roches<ref name="soixante">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', pages 60, 61 et 62.</ref>. Cette faible perméabilité du sol posait néanmoins de nombreux problèmes, comme le déclenchement de [[crue]]s très puissantes et donc destructrices. En effet, jusqu'à ce qu'il soit dévié au {{XXe siècle}}, le cours d'eau du Wadi Moussa (« ruisseau de Moïse ») qui coule depuis la source d'Aïn Moussa (« source de Moïse ») dans le [[Sîq]] jusqu’au village de [[Gaia (ville)|Gaia]] était à l'origine de crues meurtrières comme en [[1963]]<ref name="soixante" />. Il existe aussi un {{guil|petit Sîq}} qui rejoint le Sîq principal près des tombes royales<ref>{{en}} [http://nabataea.net/ssiq.html ''{{guil|The Small Siq}}''], nabataea.net</ref>.
Au {{s-|I|er}}, [[Strabon]] dira que les habitants de Pétra {{guil|ont des sources en abondance, que ce soit pour des fins domestiques ou pour arroser leurs jardins}}<ref name="water" />.
[[Image:Petra-Roman-Aqueduct.jpg|thumb|left|250px|L'aqueduc creusé dans la roche pour acheminer l'eau]]
Des installations de collecte et de distribution d'eau destinées à stocker et transporter l'eau en s'affranchissant du relief escarpé sont encore visibles de nos jours, notamment des [[barrage]]s hydrauliques et des réservoirs à ciel ouvert<ref name="soixante" />. Il existait également un important réseau de [[citerne souterraine|citernes souterraines]]. Au nord-est et sud-est de Pétra, les eaux du Sîq coulaient dans des galeries taillées dans la roche et enduites de plâtre imperméable, ou dans un réseau hydraulique en pente douce constitué de tuyaux en [[terre cuite]] ou en [[céramique]]<ref name="water" />{{,}}<ref name="soixante" />. Ce réseau alimentait l'[[aqueduc]]<ref>''Fabianis'', page 178</ref>, les 200 citernes (dont plusieurs sur le mont ''Umm al-Beira'', ou {{guil|Mère des citernes}}<ref name="beira">{{en}} [http://nabataea.net/beira.html ''{{guil|Um al Beira}}''], nabataea.net</ref>), beaucoup de réservoirs et un ''nymphaeum'', ou fontaine publique<ref name="water"/>. Un réseau de plus gros débit permettait aussi de capter l'eau de source plus éloignée et d'alimenter des quartiers en hauteur<ref name="soixante" />. Ces réseaux amenaient environ 40 millions de litres d'eau par jour à Pétra<ref name="water" />.
Le système de distribution d'eau a été comparé avec celui de [[Rome]] à la même époque, lui aussi très avancé, bien que la taille des deux cités fut très différente, Rome étant beaucoup plus peuplée. Il était néanmoins suffisant pour couvrir les besoins de la cité<ref>{{en}}{{pdf}} [http://journals.cambridge.org/production/action/cjoGetFulltext?fulltextid=302831 ''Petra Water Systems''], de C.R. Ortloff, cité dans [http://nabataea.net/waterw.html ''{{guil|Water Works}}''], nabataea.net</ref>.
L'eau, d'une importance cruciale, constituait également le talon d'Achille de la ville. Ainsi les Romains coupèrent-ils l'aqueduc, lors d'un siège de la ville, afin d'obtenir une reddition plus rapide des habitants{{Référence nécessaire}}.
Le résultat de cette maîtrise de l'eau était, à l'époque, la création d'une véritable [[oasis]] artificielle. Seuls des vestiges de ces installations sont encore visibles.
=== L'agriculture et l'élevage ===
Lorsque la ville était en plein essor, l'eau servait essentiellement à la consommation des habitants et du bétail ainsi que, dans une phase plus tardive, à l'arrosage des jardins<ref name="soixantetrois">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', pages 63, 64 et 65.</ref>.
Des [[céréale]]s, comme l'[[orge commune|orge]] ou le [[blé]], des arbres [[fruit]]iers et des [[vigne]]s étaient sans doute cultivés à Pétra. Des [[pressoir]]s creusés dans des rochers ont été retrouvés, datant probablement de la période de domination romaine qui avait donné au [[vin]] une grande importance<ref name="soixantetrois" />.
De nos jours, des aménagements agricoles sont visibles autour du site comme des [[culture en terrasses|cultures en terrasses]] dans le secteur de Zurrabeh, créés pour lutter contre l'érosion des sols et obtenir des rendements plus élevés. Depuis l'abandon du site, le manque d'entretien des aménagements hydrauliques a entraîné la destruction de l'essentiel des [[barrage]]s ; seuls quelques vestiges sont encore visibles, tels qu'un ouvrage dédié à la distribution de l'eau dans le lieu dit des « jardins romains »<ref name="soixantetrois" />.
Actuellement, des troupeaux de [[chèvre]]s noires sont également visibles autour du site de Pétra. Leur domestication est prouvée depuis le [[néolithique]]<ref name="soixantetrois" />.
== Histoire ==
L'histoire de Pétra est longue, sa vallée étant particulièrement prisée pour sa facilité de défense. Toutefois, ses premiers habitants ayant été nomades, on ne dispose de traces matérielles des habitations qu'à partir de l'époque nabatéenne car cette civilisation a beaucoup construit et y a vécu le plus longtemps. Après la période byzantine le site est pratiquement abandonné, aussi existe-t-il peu de sources qui évoquent cette époque, ce qui rend difficile la reconstitution de l'histoire de la ville sur une longue période. Après la redécouverte de la ville par [[Jean Louis Burckhardt]] en [[1812]], on retrouva dans les écrits de l'Antiquité de nombreuses sources évoquant l'histoire de Pétra.
[[Image:Petra1.JPG|center|thumb|600px|Vue panoramique du Haut-lieu du Sacrifice sur la ville basse de Pétra.]]
=== Néolithique ===
Des découvertes sur le site de Beidha, à quelques kilomètres de Pétra, ont démontré l'existence d'installations sédentaires datant d'une période estimée entre [[ce siècle av. J.-C.|- {{formatnum:10000}}]] et [[lXXXe siècle av. J.-C.|- {{formatnum:8000}}]]<ref name="centdixhuit">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 118.</ref>. L'établissement le plus ancien trouvé à Pétra même date de l'[[âge du fer]]<ref>Valeria Manferto de Fabianis et Fabio Bourbon (traduction d'Étienne Schelstraete) ; ''Splendeurs des civilisations perdues : Les plus beaux sites archéologiques'' ; Éditions Gründ, Paris, 1998 ; {{ISBN|2700021398}}.</ref>.
=== Antiquité ===
==== Période édomite ====
{{Article détaillé|Édom}}
Selon [[Léon de Laborde]], les premières traces d'installations sédentaires [[édom]]ites sur le site de Pétra remontent à la fin du {{-s|VIII|e}} et du {{-s|VII|e}}. Ce peuple domine alors toute la région<ref name="centdixhuit" />. Les Édomites choisissent de s'installer sur les collines proches de Pétra, dont ''Umm al-Beira'' ({{guil|Mère des citernes}}, puisqu'il y en avait plusieurs au sommet)<ref name="beira" /> plutôt que sur le site occupé plus tard par les [[Nabatéens]] s'installeront. Piètres bâtisseurs, ils sont cependant réputés pour la [[poterie]]<ref name="jordan">''[http://fr.visitjordan.com/visitjordan_fr/Principalesattractions/P%C3%A9tra/Histoireetculture/tabid/86/Default.aspx Histoire et culture]'', fr.visitjordan.com</ref>.
Ils se seraient opposés, selon la [[Bible]], au passage de [[Moïse]] lors de l'[[Exode]], car descendants d'[[Ésaü]], frères ennemis des [[Hébreux]]. Dans un souci de localisation des étapes de l'[[Exode]], Laborde ainsi que les différents explorateurs donneront des dénominations bibliques aux différents lieux : ''[[Gaia (ville)|Wadi Moussa]]'' « ruisseau de Moïse », ''Khazne al-Firaun'' « trésor du Pharaon »…
Pétra, comme [[Bosra]], sera connue jusqu'au {{XXe siècle}} comme la ville mentionnée dans la [[Bible]] (II Rois, XIV, 7 ; [[Isaïe]], XVI, 1) sous le nom de [[Sela]] (de ''{{Lang|rtl|he|פטרה}}'' ''sela'', « rocher » en [[hébreu]]), la capitale des [[Édom]]ites, avant que des recherches archéologiques démontrent qu'il s'agissait de deux villes différentes, Sela étant plus au nord<ref name="edomite">''[http://www.cliolamuse.com/spip.php?article526 Pétra édomite]'', Clio la Muse, 2007</ref>.
==== Période nabatéenne ====
{{Article détaillé|Nabatéens}}
[[Image:NabateensRoutes.png|thumb|right|300px|Les routes commerciales terrestres des Nabatéens font de Pétra un centre de commerce important pour l'époque.]]
L'arrivée des Nabatéens, peuple [[Nomadisme|nomade]] [[Arabes|arabe]], remonte probablement au {{-s|VI|e}}, date à laquelle ils entrent en pays d'Édom et prennent le contrôle de Pétra<ref name="centdixhuit" />. Les [[Édomites]] sont à l'époque partis s'installer dans la région d'[[Hébron]], abandonnant le site<ref name="edomite" />. Rapidement, les Nabatéens se sédentarisent dans la région laissée libre.
La période nabatéenne est mieux documentée que les autres époques de l'Antiquité, mais la plus grande partie des documents (écrits sur [[papyrus (papier)|papyrus]] et d'autres supports se décomposant facilement) étant aujourd'hui tombés en poussière, les sources datant de cette époque sont rares, ne nous laissant que les dates parfois précises d'événements gravés dans le grès des murs de la ville et les étapes de construction des monuments pour permettre de reconstituer cette époque de son histoire.
En [[-312]], le général [[Royaume de Macédoine|macédonien]] [[Antigone le Borgne]] échoue dans sa tentative de s'emparer de la ville<ref name="centdixhuit" />.
Au {{-s|IV|e}}, la ville s'étend sur plus de dix km². Les Nabatéens se font connaître pour leur technique de [[poterie]] de très haute qualité<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/daily/wheel.php ''{{guil|Skilled at the Wheel}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>, savoir sûrement transmis par les Édomites<ref name="jordan" />.
Vers la fin du {{-s|IV|e}} et au début du {{-s|II|e}}, les Nabatéens semblent totalement indépendants malgré la domination régionale des [[Dynastie des Ptolémées|Ptolémée]] et vers la fin du {{-s|III|e}}, les Nabatéens soutiennent [[Antiochos III]] qui repousse les Ptolémée vers le Sud<ref name="centdixhuit" />.
Entre [[-93]] et [[-90]], le roi nabatéen [[Obodas Ier|Obodas I{{er}}]] bat [[Alexandre Jannée]] sur le [[Golan|plateau du Golan]], mettant fin aux vues expansionnistes des [[Hasmonéens]] sur Pétra et son royaume<ref name="jewishvirtuallibrary">{{en}} [http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/History/nabkings.html ''Jewish Virtual Library'']</ref>. Il conquiert ainsi les pays de [[Moab (royaume)|Moab]] et de Galaad, à l'est du [[Jourdain]] qu'il reperdra malgré sa nouvelle victoire sur Jannée vers [[-82]]<ref name="centdixhuit" />.
En [[-85]], Obodas I{{er}} bat le [[Séleucides|séleucide]] [[Antiochos XII]] qui est tué au combat. À sa mort, Obodas est [[déifier|déifié]] par les Nabatéens qui organisent son culte et construisent le [[Deir]] en son honneur. <ref name="centdixhuit" />.
Le roi [[Arétas III]], fils d'Obodas I{{er}} étend le royaume des Nabatéens jusqu’à [[Damas]]<ref name="centdixhuit" />. La cité se développe grâce au commerce sur la [[route de l'encens]]. Cet itinéraire terrestre historique partait du [[Yémen]] le long de la côte occidentale de l'[[Arabie]] et se divisait à Pétra en une branche nord-occidentale qui conduisait à [[Gaza]], et en une nord-orientale en direction de [[Damas]]. L'eau et la sécurité ont fait de Pétra une halte pour les [[caravane]]s du sud de l'[[Arabie]], chargées principalement de produits de luxe ([[épice]]s et [[soie]] en provenance d'[[Inde]], ivoire en provenance d'[[Afrique]], [[perle]]s de la [[mer Rouge]] et [[encens]] du sud de l'Arabie, entre autres produits hautement convoités). La résine du ''[[boswellia]]'' (l'« arbre à encens ») était convoitée dans le monde antique tout entier comme une offrande [[Religion|religieuse]] particulièrement précieuse, mais également comme médicament<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/commerce/roads.php ''{{guil|The Roads to Riches}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. Le commerce intermédiaire et des droits de douane produisaient d'importants profits pour les Nabatéens, qui donnaient aux caravaniers de l'eau et leur montraient où s'abriter la nuit - contre paiement<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/commerce/ ''{{guil|Caravans and Commerce}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
[[Image:Petra Tombs of Kings.jpg|thumb|right|300px|Tombeaux royaux.]]
Le roi nabatéen [[Malichos Ier|Malichos I{{er}}]] puis [[Obodas III]] font échouer plusieurs expéditions [[Empire romain|romaines]] vers l'[[Arabie heureuse]] dont celle vers [[-25]] et [[-24]] du préfet d'Égypte [[Gaius Aelius Gallus]]<ref name="centdixhuit" />. Les Romains tentent en effet de découvrir l'origine des épices et des parfums que les Nabatéens commerçaient<ref name="jewishvirtuallibrary">{{en}} [http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/History/nabkings.html ''Jewish Virtual Library'']</ref> afin de ne plus passer par leur intermédiaire.
La ville atteint son apogée en l'an [[50]]. Elle aurait abrité à cette époque jusqu’à {{formatnum:20000}} habitants<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/ ''{{guil|City of Stone}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>, mais les sources divergent fortement sur ce nombre : d'autres estimations vont de {{formatnum:30000}} à {{formatnum:40000}} habitants<ref name="Fabianiscentsoixantequatorze">''Fabianis'', page 174.</ref>.
Durant le règne du roi nabatéen [[Obodas III]] de [[-30]] à [[-9]], le royaume connaît un important mouvement culturel. C'est à cette époque que la plupart des tombeaux et temples sont construits<ref name="jewishvirtuallibrary" />.
Les Nabatéens adorent les [[dieux]] et les déesses arabes des temps pré-[[islam]]iques aussi bien que quelques-uns de leurs rois déifiés. [[Dusares]] est à l'époque le principal dieu masculin accompagné de sa trinité féminine : [[Uzza]], [[Allat]] et [[Manat]]. Beaucoup de statues taillées dans la roche dépeignent ces dieux et déesses<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/icons/ ''{{guil|Icons of the Gods}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
[[Diodore de Sicile]] et [[Strabon]] sont les seuls auteurs connus de cette époque à laisser des témoignages écrits sur Pétra. Ces textes font état des importantes richesses de ce peuple arabe provenant du commerce caravanier entre Asie et Europe mais ne s'accordent pas sur leur mode de vie : sédentaire ou nomade, paysans ou citadins<ref name="seize">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 16.</ref>. Reqem (« la Bariolée »), le nom [[Langue sémitique|sémitique]] de Pétra est également mentionné dans les [[Manuscrits de Qumrân]].
==== Période romaine ====
{{Article détaillé|Empire romain|Arabie (province romaine)}}
[[Image:Arabia Petraea.gif|thumb|left|200px|La province romaine d'[[Arabie (province romaine)|Arabie Pétrée]].]]
Une confédération regroupant dix Cités-États située non loin de Pétra nommée [[Décapole (Proche-Orient)|décapole]] fait son apparition à l'époque romaine<ref name="jordan" />. Elle sera conquise par Rome en [[-63|63 av. J.-C.]].
En [[106]], sans doute après la mort du dernier roi nabatéen [[Rabbel II]], puisqu'il n'y a eu apparemment aucun combat, le royaume est annexé sur l'ordre de l'empereur romain [[Trajan]] par [[Cornelius Palma]], gouverneur de Syrie. Celui-ci fait de [[Bosra]], qui deviendra rapidement la deuxième ville nabatéenne en importance<ref name="north">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/roman/north.php ''{{guil|A Shift to the North}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>, la capitale de la nouvelle [[province romaine]] d'[[Arabie (province romaine)|Arabie]] (''provencia Arabia''). L'empereur [[Trajan]] renomme Bosra (alors appelée ''Bostra'') en ''Nea Traiane Bostra'', ou ''{{guil|Nouvelle Bostra de Trajan}}'', et Pétra reçoit le titre honorifique de métropole (''metropolis''). Un peu plus tard, en [[114]]<ref name="centdixneuf">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 119.</ref>{{,}}<ref name="north" /> Pétra devient la base de départ pour les attaques romaines contre l'empire des [[Parthie|Parthes]] en [[Iran]], à l'est<ref name="romanrule">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/roman/ ''{{guil|Under Roman Rule}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
L'ouverture des routes maritimes à l'[[Rome antique|époque romaine]] porte un coup fatal à Pétra et aux [[Nabatéens]] en détournant les flux commerciaux de la ville. À compter de l'occupation romaine, quelques caravanes s'arrêtent encore à Pétra, mais elles deviennent plus rares au fil du temps<ref name="romanrule" />, malgré la construction d'une route romaine de {{unité|400|km}} reliant Bosra, Pétra et le [[golfe d'Aqaba]]<ref name="north" />.
L'empereur [[Hadrien]] se rend sur le site en [[131]], il lui donne son nom : ''Pétra Hadriana''<ref name="jordan" />.
La multiplication des constructions révèle que la ville connut malgré tout une période prospère durant la « [[Pax Romana]] »<ref name="quarantequatre">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 44.</ref>.
Lors de la réorganisation de l'Empire initiée par l'empereur [[Dioclétien]], elle devient la capitale de la ''{{guil|Palaestina taertia ou Palaestina salutaris}}''<ref name="Fabianiscentsoixantequatorze" />.
Selon la tradition arabe, Pétra est l'endroit où [[Moïse]], lors de l'[[Exode]] du peuple [[israël]]ien d'[[Égypte]], fit jaillir une source d'une pierre en la frappant avec son bâton. Le village proche de [[Gaia (ville)|Wadi Moussa]] et certains lieux rappellent donc aujourd'hui encore Moïse. [[Myriam]], la sœur de Moïse, y possède un tombeau.
==== Période byzantine ====
{{Article détaillé|Empire byzantin}}
[[Image:Petra-Mosaic.jpg|right|thumb|250px|Détail d'une mosaïque de l'église byzantine de Pétra.]]
Le [[christianisme]] pénètre à Pétra vers le {{IVe siècle}}, près de 500 ans après l'établissement de Pétra comme centre commercial.
En l'an [[330]] le premier empereur chrétien, [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin I{{er}}]], fait de [[Byzance]] sa nouvelle capitale et la renomme [[Constantinople]]. Pétra fait désormais partie de l'empire byzantin et l'empire y encourage comme sur tout son territoire la diffusion de la foi chrétienne en construisant des églises. Les habitants de la ville restent d'abord fidèles à leurs croyances, mais en [[350]] un évêque est nommé à Pétra, et un siècle plus tard de grandes églises sont édifiées dans la ville<ref name="byzera">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/byzantine/index.php ''{{guil|The Byzantine Era}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. [[Athanase d'Alexandrie]] mentionne un [[évêque]] de Pétra nommé « Asterius »<ref>Anhioch. 10</ref>. Le [[Deir]] sera même utilisé comme [[église (édifice)|église]] durant cette période, des [[Croix (symbole)|croix]] peintes sur ses murs<ref name="borrowed">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/byzantine/finery.php ''{{guil|Borrowed Finery}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>, et trois autres églises seront découvertes lors de recherches<ref name="jordan" />. La vaste {{guil|Tombe de l'urne}} de l'époque nabatéenne, qui correspond à la tombe de [[Malichos II]] ou d'[[Arétas IV]]<ref>{{en}} [http://nabataea.net/royal.html ''{{guil|The Royal Tombs}}''], nabataea.net</ref>, devient une sorte de [[cathédrale]] en l'an [[446]]<ref name="borrowed" />. Au nord de Pétra, on trouve plusieurs tombes avec des croix gravées, indiquant que les chrétiens y enterraient leurs morts<ref>{{en}} [http://nabataea.net/church.html ''{{guil|Churches}}''], nabataea.net</ref>.
Un violent tremblement de terre frappe Pétra le {{Date|19|mai|363||1}}, endommageant des monuments, dont le théâtre, et les aqueducs. Cyrille, évêque de [[Jérusalem]], dira que ''{{guil|presque la moitié}}'' de la ville fut détruite quand le tremblement de terre frappa ''{{guil|à la troisième heure, et particulièrement à la neuvième heure de la nuit}}'', décrivant le tremblement de terre et sa puissante réplique. La ville étant déjà affaiblie depuis le début de la domination romaine par la diminution de ses activités commerciales, n'est pas reconstruite et se vide lentement de ses habitants<ref name="earthquake" />.
=== Moyen Âge ===
{{Article détaillé|Croisade|Moyen Âge}}
[[Image:Karak castle in Jordan.JPG|right|thumb|250px|[[Château fort]] en ruine à [[Al-Karak]], à mi chemin entre Pétra et Amman.]]
La conquête islamique de [[629]] - [[632]] passe par la région et semble avoir ignoré Pétra<ref name="byzera" />. La dernière mention de Pétra se trouve dans un texte écrit par Anthenogenes, évêque de la ville, vers la fin du {{s-|V|e}} ou le début du {{s mini|VI|e}}<ref name="prayer">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/byzantine/prayer.php ''{{guil|An Arabic Prayer}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
Conquise par les [[Arabes]], dont l'impact sur la ville n'est pas connu<ref name="prayer" />, Petra, qui s'est progressivement vidée de ses habitants et est devenue un simple village vers [[700]] <ref name="byzera" />, est finalement occupée par les [[croisades|croisés]] avant d'être complètement oubliée.
Au cours de la [[Première croisade]], la ville est occupée par [[Baudouin de Boulogne]] du [[Royaume de Jérusalem]] et forme le deuxième [[fief]] de la baronnie d'[[Al-Karak]] dans la [[Seigneurie d'Outre-Jourdain]].
Durant de la domination franque, plusieurs fortifications croisées seront construites dont les forteresses ''Al-Wu'ayrah'' et ''Al-Habis''.
La ville reste entre les mains des [[Francs]] jusqu'en [[1187]], année où [[Saladin]] les repousse lors de la [[bataille de Hattin]] et à [[Al-Karak]] et prend possession de la région.
Un [[Pèlerinage|pèlerin]] allemand nommé ''Thetmar'' révèle être passé près de Pétra en [[1217]] et le [[sultan]] [[Az-Zâhir Rukn ad-Dîn Baybars al-Bunduqdari]] traverse la ville en [[1276]]<ref name="centdixneuf" />{{,}}<ref name="prayer" />.
=== Période moderne ===
[[Image:Johann Ludwig Burckhardt.jpg|200px|thumb|left|[[Jean Louis Burckhardt]]]]
Pétra est révélée au monde occidental en [[1812]] par [[Jean Louis Burckhardt]], un voyageur [[suisse]] déguisé en Arabe, qui se fait appeler ''Cheikh Ibrahim''. Il suivit la route reliant [[Damas]] à l'[[Égypte]] et qui passait par la [[Jordanie]]. Il a entendu dire qu'à proximité du village de [[Gaia (ville)|Wadi Moussa]] se trouvait, au milieu d'une forteresse naturelle, des vestiges extraordinaires. Dans cette région qui appartenait alors à l'[[Empire ottoman]], on se méfie des personnes curieuses d'antiquités considérées comme « œuvres des Infidèles » ; car à cette époque la situation politique et religieuse est tendue. Burckhardt se présente alors comme un pèlerin souhaitant sacrifier une chèvre au prophète [[Aaron (Bible)|Aaron]] dont le tombeau, construit au {{XIIIe siècle}}, est censé se trouver au-delà des ruines, au sommet du [[djebel Haroun]]. Accompagné par son guide, il traverse la ville antique le {{date|22|août|1812}} sans pouvoir un seul instant s'arrêter pour prendre des notes ou dessiner mais conscient de l'importance de tels vestiges et du fait que les ruines proche de [[Gaia (ville)|Wadi Moussa]] sont celles de Pétra. Enthousiaste, il répand la nouvelle parmi les Occidentaux installés en Orient et en Égypte et fera part de ses conclusions dans son livre ''Travels in Syria and the Holy Land'' qui sera édité en [[1823]] cinq ans après sa mort<ref>Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', pages 12 et 13.</ref>.
D'autres tentatives d'explorations de Pétra sont effectuées, malgré la méfiance des autochtones. C'est seulement en {{date||mai|1818}} (soit six ans après l'expédition de Burckhardt), qu'une dizaine de personnes provenant de [[Jérusalem]], dont [[William John Bankes]], le ''drogman'' Giovanni Finati et les officiers de marine C. L. Irby et J. Mangles, parviennent à rester quelque temps sur place, malheureusement pas plus de deux jours, des rivalités entre chefs de tribus les obligeant à partir plus tôt que prévu<ref name="treizequatorze">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', pages 13 et 14.</ref>.
À partir de [[1828]] commencent les premières véritables missions archéologiques. Et à partir de [[1830]], le site devient un lieu de visite, complément de pèlerinages religieux, et source de nombreux profits pour les chefs des tribus alentours.
== Architecture ==
=== Généralités ===
[[Image:Petra Byzantine church plan.svg|thumb|left|320px|Plan au sol de l'église byzantine.<br />'''I''' : Cour<br />'''II''' : Atrium<br />'''III''' : Baptistère<br />'''IV''' : Mosaïques<br />'''V''' : Parchemins]]
A l'origine, les Nabatéens étant un peuple nomade, leurs constructions sont de simples tentes en peau de chèvre<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/capital.php ''{{guil|Goatskin Tents to Grand Façade}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
Par la suite des habitations très simples sont taillées dans la roche : dotées de façades lisses, elles sont dotées d'une porte excavée dans la partie inférieure avec une ou deux découpes en forme d'escalier. C'était une adaptation nabatéenne des tombeaux de Syrie ; étant en contact constant avec les civilisations environnantes, ils s'inspirèrent du style de plusieurs d'entre elles, en particulier d'[[Alexandrie]]<ref name="capital">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/capital.php ''{{guil|Capital Improvements}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
Au {{s-|I|er}} démarre la construction de structures monumentales : le Deir et les tombeaux du Palais et du Corinthien. Durant le {{s-|II|e}} les bâtisseurs de la cité adoptent des détails architecturaux hellénistiques ([[Frise (architecture)|frise]], [[architrave]], [[pilastre]]…) et créent un nouveau style de [[Chapiteau (architecture)|chapiteau]] encore aujourd'hui appelé {{guil|nabatéen}}. Ils utilisent de plus en plus de structures uniquement décoratives, dont certaines inspirées de la culture autochtone : rosettes, animaux de la région ou d'ailleurs ([[éléphant]]s, [[lion]]s, [[aigle (oiseau)|aigle]]s...), sculptures inspirées de la Grèce antique (dont celles de [[Méduse (mythologie)|Méduse]], qui transformait tout être qui la regardait en pierre), de [[Sphinx (mythologie grecque)|sphinx]], de [[Griffon (mythologie)|griffon]]…<ref>''Fabianis'', pages 179-180</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/motifs.php ''{{guil|Meaningful Motifs}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref> Les familles les plus riches de la ville embauchent des architectes pour créer des tombeaux comportant des façades très décorées<ref name="capital" />. Ils font également décorer l'intérieur de leurs demeures, le [[stuc]] y étant peint en couleurs vives<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/daily/ ''{{guil|Daily Life}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. [[Strabon]] dira qu'à Pétra les autorités ''{{guil|condamnent publiquement à une amende ceux qui diminuent leur richesse et confèrent des honneurs à ceux qui les augmentent}}'' ; les habitants font étalage de leurs richesses en faisant construire des tombeaux et des monuments imposants<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/carving.php ''{{guil|Carving a Legacy}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
[[Image:Elephant Head Column Head.jpg|thumb|right|200px|Détail de colonne avec décoration en forme de tête d'éléphant]]
Bien que les bâtiments publics, les monuments et les tombeaux indiquent une forte influence hellénistique et d'autres civilisations, avec leurs colonnes, [[péristyle]]s et autres détails étrangers, les espaces privés, où les Nabatéens dorment, mangent et travaillent, sont plutôt de style arabe. Souvent dépourvus de fenêtres, ils donnent sur de petites cours intérieures tranquilles, comme c'est encore le cas au Moyen-Orient. Les toits des habitations basses (d'un ou deux étages), sont plats et sans [[tuile]]s et tous sauf les riches, qui préféraient les [[Mosaïque (art)|mosaïque]]s, ont des planchers dallés. Il y a souvent des bancs en pierre où s'asseoir pendant les repas, mais le reste des meubles semble avoir été en bois car on n'en trouve pratiquement pas de traces. Les [[cuisine]]s sont situées dans un bâtiment éloigné de l'habitation principale afin de minimiser le risque d'[[incendie]], comme c'est encore le cas dans beaucoup de pays<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/daily/room.php ''{{guil|Room with a View}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
Les habitants de Pétra construisent également beaucoup de [[Colonne (architecture)|colonne]]s, les utilisant à l'extérieur et à l'intérieur de leurs bâtiments. À l'extérieur, elles servent à séparer les cours intérieures et d'autres structures et, à l'intérieur, à décorer et à séparer les différentes pièces<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/courtyards.php ''{{guil|Courtyards and Colonnades}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. Lors de l'occupation romaine, les Romains construisent une rue rectiligne, bordée de [[Portique (architecture)|portique]]s à colonnes, vers le marché de la ville ; auparavant toutes les rues suivaient les contours de la vallée, la rue principale suivant le cours du Sîq<ref name="prosperous">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/prosperous.php ''{{guil|Prosperous Petra}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
La plupart des bâtiments de Pétra ne sont pas construits sur un quadrillage de voies mais sur les terrasses naturelles le long des parois des vallées, ou creusées à même la roche. Les quartiers sont centrés sur les sources et ont pu débuter en tant que simples camps tribaux. À ez-Zantur, un quartier au-dessus de la voie romaine, on trouve des traces d'une habitation en pierre du {{-s|I|er}} ; sur le même emplacement on trouve une riche villa construite au {{s-|I|er}}<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/daily/landscape.php ''{{guil|Landscape and Cityscape}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
Les architectes planifient leurs œuvres en sculptant des plans sur la roche à des hauteurs allant jusqu’à 30 mètres<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/bold.php ''{{guil|Big and Bold}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. Ils pouvaient construire une façade de deux manières : de haut en bas avec une seule équipe, ou avec deux équipes travaillant simultanément, une partant du haut et une autre du bas. Quand ils construisaient de haut en bas, ils utilisaient en général une plateforme taillée à même la roche ; quand une section était finie, ils détruisaient le niveau inférieur pour faire une plateforme plus basse. Les ouvriers utilisaient les fissures préexistantes dans la roche pour faciliter l'excavation ; quand ce n'était pas possible, on devait creuser un trou dans la roche et y insérer du bois, qui, une fois mouillé, gonflait et exerçait une pression intense sur la roche environnante, la brisant<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/stone/rock.php ''{{guil|Rock-Hewn Petra}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
Aux endroits considérés comme sacrés les Nabatéens mettent des pierres levées appelées ''{{guil|baétryles}}'', littéralement {{guil|maison de dieu}}. Elles servent à signaler la présence d'un dieu<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/icons/religion.php ''{{guil|Religion in Petra}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
L'entrée du Sîq était surmontée d'une grande [[arche]] dont il ne reste aujourd'hui que des traces sur un côté du canyon à cause des ravages de l'[[érosion]], des [[Tremblement de terre|tremblements de terre]] et des [[crue]]s<ref>[[Léon de Laborde|Laborde]] nous laissa l'une des seules traces de cette arche sur l'un de ses croquis.</ref>. Tout au long des murs on trouve des petites niches contenant des sculptures de dieux<ref>{{en}} [http://nabataea.net/siq.html ''{{guil|The Siq}}''], nabataea.net</ref>.
Une muraille, dont il ne reste que peu de traces, protégeait Pétra et sa vallée d'attaques ennemies<ref>{{en}} [http://nabataea.net/pwalls.html ''{{guil|City Walls}}''], nabataea.net</ref>.
Il est à noter que la relative bonne conservation des monuments vient du fait que, par tradition, les habitants des villages voisins « entretenaient » la cité et ce jusqu'aux environs du {{XIXe siècle}}<ref name="seize" />.
=== Principaux monuments ===
{{Article détaillé|Khazneh|Deir|Sîq|Qasr al-Bint}}
<div class="noprint">
{{Images
|titre=La Khazneh
|Image:Exiting_the_Siq_Petra.jpg|La Khazneh est le monument le plus photographié de Pétra.
|Image:Petra_Treasury.jpg|La Khazneh ensoleillée.
|Image:Khazneh.JPG|La Khazneh à l'ombre.
|Image:Petra_Treasury_Urn.jpg|Gros plan sur l'urne de la Khazneh.
|Image:Petra_Treasury_Antichamber.jpg|Une des deux antichambres du monument.
|Image:Petra_treasury_above.jpg|La Khazneh vu depuis le [[Djebel Khubtha]].
|Image:Khazneh_from_Khubtah.jpg|La Khazneh vu depuis le [[Djebel Khubtha]].
}}
</div>
On trouve autour de Pétra des tombeaux creusés à même la roche et qui présentent des façades de type [[Grèce antique|hellénistique]] dont la célèbre [[Khazneh]] et le monastère [[Deir]]. On y trouve aussi vingt rochers appelés les ''{{guil|[[jinn]]s}}'', qui représentaient peut-être des dieux veillant sur la ville<ref name="walkin" />.
Le [[Sîq]] est également souvent représenté par son côté mystérieux et monumental ainsi que la suite du ''Khazne al-Firaun'', la « voie » centrale de Pétra.
Construit au {{Ier siècle}}, un [[théâtre]] romain taillé dans la roche pouvait accueillir de {{formatnum:3000}} à {{formatnum:8500}} personnes, selon les sources<ref name="jordan" />{{,}}<ref name="masterbuilders">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/roman/builders.php ''{{guil|The Master Builders}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. C'était un mélange de roche taillée et de [[maçonnerie]] ; il avait un [[orchestre]] semi-circulaire et des gradins en trois niveaux superposés en forme de lune croissante<ref name="masterbuilders" />. Le théâtre a été découvert en [[1961]] et exhumé par une équipe d'archéologues américains. Des chambres funéraires enclavées dans le massif rocheux situé derrière le théâtre avaient été mises au jour lors de sa construction.
Le [[Qasr al-Bint]] était un des principaux temples de la cité et une des rares structures construites plutôt que creusées dans la roche. Détruit par un tremblement de terre, il fut reconstruit.
Beaucoup des plus grands monuments (la Khazneh, le théâtre, le Qasr-al-Bint…) furent construits pendant le règne du roi [[Arétas IV]] (de l'an [[-9]] à l'an [[40]])<ref name="prosperous" />.
Pendant la domination byzantine, on construit de grandes [[Église (édifice)|église]]s fastueusement décorées de pierres venant de la Grèce, d'Égypte, et d'autres terres lointaines. On utilise souvent du [[marbre]] et du [[granit]] des anciens temples nabatéens et romains<ref name="borrowed" />. L'« Église byzantine », découverte en [[1990]], a été bâtie au {{Ve siècle}}, elle se trouve au nord de la rue à colonnades<ref name="quarantequatre" />. À l'époque elle était décorée de mosaïques et de tesseras en verre et en pierre, parfois recouvertes de feuille d'[[or]]. Son style était plutôt gréco-romain avec des détails inspirés de Pétra et de ses environs, ses plantes et ses animaux<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/byzantine/mosaics.php ''{{guil|A World in Mosaics}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. L'église est victime d'un [[incendie]] à la fin du {{s-|V|e}} qui détruit le marbre (éparpillé en plus de {{formatnum:4000}} fragments retrouvés par les archéologues), et abîme les plus de 140 [[papyrus (papier)|papyri]] gardés dans une chambre connexe par une famille aisée<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/byzantine/society.php ''{{guil|The Affluent Society}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
== Recherches archéologiques ==
=== Chronologie ===
L'[[égyptologue]] [[William John Bankes]], qui parvint à rester quelques jours sur le site et à parcourir une grande partie de la ville, réussit à faire quelques croquis ; les conclusions de son voyage seront rendues publiques la même année que la sortie du livre de Burckhardt mais les croquis resteront inédits jusqu’à la fin du {{XXe siècle}}<ref name="treizequatorze" />.
C'est en fait les nombreux documents, gravures et dessins archéologiques des Français [[Léon de Laborde]] et [[Louis Maurice Adolphe Linant de Bellefonds]] réalisés au cours de leur mission de [[1828]] et compilés dans le livre ''Voyage de l'Arabie Pétrée'' ([[1830]]) qui posent les bases du mythe nabatéen et attirent l'attention du monde occidental sur les vestiges de Pétra. Les deux associés et les seize personnes qui les accompagnent campent près des ruines malgré la crainte de la [[peste]] sévissant dans le village proche de [[Gaia (ville)|Wadi Moussa]]. Leurs relevés, établis en six journées leur travail, permettent de dresser la première carte de la ville<ref>Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', pages 14 et 19.</ref>.
Plusieurs missions archéologiques suivent, notamment celles des géographes [[Gotthilf Heinrich von Schubert]] et Jules de Bertou en [[1837]], du spécialiste des études bibliques [[Edward Robinson]] en [[1838]], de l'assyriologue [[Austen Henry Layard]] en [[1840]] et de l'archéologue [[Honoré Théodoric d'Albert de Luynes]] en [[1864]]. Les premières études portent sur les tombeaux plus spectaculaires que les autres vestiges<ref name="vingtquatre">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', pages 24 et 25.</ref>. Les populations locales se montrent hostiles aux recherches, ne permettant pas l'organisation de véritables fouilles.<ref name="vingtsix">Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 26.</ref>.
<div class="noprint">
{{Images
|titre=Le Deir
|Image:Petra_Monastary.jpg|La façade du [[Deir]] est haute de {{unité|45|m}}.
|Image:Petra_monestary.jpg|Une personne se trouve sur le seuil et permet de comparer la taille.
|Image:Monastery-view.JPG|L'esplanade du Deir.
|Image:Petra_5_by_spock1.jpg|Le Deir et son esplanade.
|Image:Petra_4_by_spock1.jpg|Le Deir
|Image:Monastery_close-up.jpg|Gros plan sur la façade
}}
</div>
En [[1897]], les [[Ordre des Prêcheurs|Dominicains]] de l’[[École biblique et archéologique française de Jérusalem]] prennent des relevés des inscriptions et des monuments.
En [[1907]], le spécialiste du monde arabe [[Moravie historique|morave]] [[Alois Musil]] publie dans son œuvre cartographique ''Arabia Petraea'' les résultats d'une des premières expéditions à vocation scientifique ayant entrepris de faire l'inventaire de tous les sites de l'Antiquité visibles à l'époque. Dans les [[années 1920]], des mesures effectuées par les antiquaires Rudolf Ernst Brünnow et Alfred von Domaszewski permettent de dresser une des premières cartes précises de Pétra. Ce n'est qu'à partir de [[1924]] que débuteront de « vraies » missions de fouilles scientifiques<ref name="redecouverte">''[http://www.cliolamuse.com/spip.php?article521 Redécouverte de Pétra]'', Clio la Muse, 2007</ref>.
Les recherches ne se limitent pas au site. [[Charles Montagu Doughty]] découvre à une certaine distance une autre ville nabatéenne, [[Madâin Sâlih|Hégra]] <ref name="vingtsix" />.
Les premières fouilles archéologiques ont lieu en [[1929]]. D'autres suivent de [[1935]] à [[1937]] et en [[1954]]. En [[1958]], le ''British School of Archaeology'' commençe à fouiller le centre-ville. Depuis cette époque, des archéologues se sont constamment relayés sur le site.
À compter de [[1973]], le département des Antiquités de Jordanie entame une collaboration avec plusieurs universités américaines pour la conduite des fouilles<ref name="redecouverte" />. Les archéologues jordaniens, français, suisses et américains font beaucoup de découvertes importantes au cours de la dernière grande campagne de fouilles qui dure de [[1993]] à [[2002]] : en [[1998]] un grand complexe de bassins est découvert près du Grand Temple<ref>{{en}} Leigh-Ann Bedal, [http://www.sas.upenn.edu/~lbedal/lowermarket.html ''{{guil|The Petra Pool Complex}}'']</ref>, en [[2000]] une riche villa nabatéenne située hors du [[Sîq]], et en [[2003]] des tombes taillées dans la roche en-dessous du Khazneh<ref>{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/today/ ''{{guil|Petra Today}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. Le relief de la ville rendant difficile l'accès à certains endroits, et l'érosion ayant fait des dégâts, les archéologues demandèrent à un [[Alpinisme|alpiniste]] d'escalader une paroi pour atteindre une tombe, mais il n'y trouva que des [[os]], la tombe ayant été pillée<ref>{{en}} [http://nabataea.net/facstreet.html ''{{guil|The Street of Facades}}''], nabataea.net</ref>. Sur un petit plateau de l'une des falaises on trouva un lieu réservé aux cérémonies religieuses, où se déroulait probablement des [[sacrifice]]s d'animaux dont le sang devait couler sur la paroi de la falaise<ref>{{en}} [http://nabataea.net/highp.html ''{{guil|The High Place}}''], nabataea.net</ref>. Sous la direction de l'autorité des antiquités jordanienne, des scientifiques américains de l'[[Université Brown]] de [[Providence (Rhode Island)|Providence]] révélèrent les ruines du temple principal ([[Qasr al-Bint]]) dans le centre-ville ainsi que le secteur autour de la porte de Temenos. À ce jour, seul un pourcent de la surface de la cité de Pétra a fait l'objet de fouilles archéologiques.
Dans les [[années 2000]], le [[Centre national de la recherche scientifique]] (CNRS) poursuivait des fouilles au [[Qasr al-Bint]] principalement financées par le [[Ministère des Affaires étrangères (France)|ministère des Affaires étrangères français]]<ref>''[http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/archeologie_1058/les-carnets-archeologie_5064/orient-ancien_5067/jordanie-petra-au-wadi-ramm_17510/index.html Jordanie - De Pétra au Wadi Ramm]'', Ministère des Affaires étrangères (France).</ref>.
=== L'écriture ===
[[Image:Petra.ogg|200px|right|thumb|Vidéo avec des vues panoramiques ([http://ianandwendy.com/Jordan Voir le site])]]
Ce sont les recherches sur les inscriptions de Pétra ou d'[[Madâin Sâlih|Hégra]] qui ont permis les plus grandes avancées<ref>''[http://www.cliolamuse.com/spip.php?article530 Hegra]'', Clio la Muse, mai 2007.</ref>. Les rochers de Pétra sont couvertes de près de {{formatnum:4000}} inscriptions, dont {{unité|80|%}} sont des signatures, principalement de pèlerins des religions pré-[[Islam]]iques y laissant trace de leur piété<ref name="writing">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/people/writing.php ''{{guil|The Writing on the Wall}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>. Les Nabatéens ayant le plus souvent écrit sur du [[papyrus (papier)|papyrus]] et du [[cuir]], qui se décomposent rapidement, il ne nous reste que les inscriptions gravées dans la pierre, à Pétra et ailleurs au [[Moyen-Orient]], où cet alphabet fut assez courant<ref name="writing" />.
Dès [[1840]], le savant E. Beer déchiffre l'[[alphabet nabatéen|alphabet]], une forme particulière de l'écriture [[araméen]]ne mêlée à l'[[arabe]] (elle est peut-être à l'origine du style d'écriture de cette dernière<ref name="writing" />), et les Français [[Eugène-Melchior de Vogüé]] puis [[William Henry Waddington]] complètent les recherches<ref>''[http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/langue_et_ecriture_nabateennes.asp Langue et écriture nabatéennes]'', Laïla Nehmé, mai 2001.</ref>. Écrit de droite à gauche, l'alphabet se composait de vingt-deux consonnes ; comme certaines langues apparentées, dont l'[[hébreu]], les voyelles doivent être déduites par le lecteur<ref name="writing" />. Il semble que le style de l'écriture présente sur les rochers, ses ligatures et ses courbes, dérive de celui d'une écriture sur papyrus créée par les [[Scribe dans le Proche-Orient ancien|scribes]], et que ce style fut repris lors de la gravure des inscriptions sur la roche à l'aide du marteau et du burin<ref name="writing" />.
Les Nabatéens étaient en contact permanent avec d'autres grandes civilisations de l'époque et ils utilisaient le [[grec ancien]] et le [[latin]] pour leurs documents les plus importants<ref name="imports">{{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/commerce/imports.php ''{{guil|Influential Imports}}, Petra: Lost City of Stone''], American Museum of Natural History</ref>.
Les [[Numismatique|numismates]] parviennent à identifier les pièces de monnaie émises pendant environ deux siècles par les Nabatéens, qui imitèrent la monnaie grecque<ref name="imports" />, et retracent ainsi les grandes lignes de l'histoire de la royauté nabatéenne<ref name="vingtquatre" />.
== Pétra dans les arts ==
La société anglo-saxonne a pris connaissance de l'existence de Pétra principalement à travers les récits du religieux britannique [[John William Burgon]] qui la décrivait comme ''a rose-red city half as old as time'' (« ''une cité vermeille, moitié vieille comme le temps'' ») mais lui-même, comme nombre de ses contemporains, ne s'est jamais rendu dans la ville et il ne la connaissait que par les lithographies et peintures de l'[[Écosse|Écossais]] [[David Roberts]], qui dès [[1839]] les publia dans son livre ''Égypte, Syrie et Terre sainte''<ref>Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 23.</ref>. En effet, jusqu'après la [[Première Guerre mondiale]], la ville n'était accessible qu'aux Européens accompagnés de guides locaux et d'escortes armées.
En [[1868]], la « caravane des peintres français », composée de Gérôme, Bonnat, Paul Lenoir, le guide-interprète Mousali et le photographe Goupil, tente de dépeindre lors de son voyage dans le [[Sinaï]], [[Fayoum]] et Pétra, les atouts culturels de la ville mais le résultat est décevant car pendant deux jours, des pluies torrentielles ne permettent pas de travailler<ref>Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 21.</ref>.
Dans les [[années 1930]], [[Agatha Christie]] situe l'intrigue de son [[roman policier]] ''[[Rendez-vous avec la mort]]'' ([[1937]]) à Pétra.
<div class="noprint" align="right">
{{Images
|titre=Pétra dans les arts
|Image:El_deir_petra_2_1839.jpg|Le « [[Deir]] » sur un dessin archéologique de [[1839]] par [[David Roberts]]
|Image:Bartlett_tombs_petra_1845.jpg|Les tombes royales vues par William Bartlett en [[1845]]
|Image:Deroi_lithograph_ruins_petra_1830.jpg|[[Lithographie|Lithographe]] de Deroi, [[1830]]
|Image:El_khasné_petra_1874.jpg|Le [[Khazneh]] vu par Frederic Edwin Church en [[1874]]
|Image:Preparatory_sketch_for_el_khasné_petra_1868.jpg|Premier essai de Frederic Edwin Church sur le Khazneh, [[1868]]
|Image:Engraving_khazneh_petra_1836.jpg|[[Gravure]] du Khazneh vu par Edward Finden en [[1836]]
|Image:Entrance_petra_ruins_1839.jpg|Une autre œuvre de David Roberts, 1839
|Image:Tenison_entrance_petra_1843.jpg|Le [[Sîq]] et son arche vus par Lady Louisa Tenison en [[1843]]
}}
</div>
[[Tintin]], héros de [[bande dessinée]] [[Belgique|belge]], visite Pétra dans l'album ''[[Coke en stock]]''<ref>[http://www.lexpress.fr/voyage/destinations/dossier/vjordanie/dossier.asp ''Les versants secrets de Pétra''], L'Express, {{date|10|janvier|2005}}</ref>.
[[Hollywood]], à travers des films tels que ''[[Indiana Jones et la Dernière Croisade]]'', ''[[Mortal Kombat, destruction finale]]'' et ''[[Le Retour de la momie]]'' profite des décors particuliers de Pétra<ref>{{en}} ''[http://www.movie-locations.com/movies/i/indie_last.html Filming Locations for Indiana Jones and the Last Crusade]'', movie-locations.com</ref>.
== Tourisme ==
=== Généralités ===
Le [[tourisme]] ne s'est développé à Pétra qu'après la [[Première Guerre mondiale]]. Auparavant, la ville n'était accessible qu'aux touristes et chercheurs accompagnés de guides locaux et d'escortes armées. Les nomades Bedul habitaient dans les ruines de Pétra jusqu'aux [[années 1980]] ; ils sont aujourd'hui guides touristiques ou commerçants établis aux environs<ref>{{en}} [http://nabataea.net/bedul.html ''{{guil|The Bedul}}''], nabataea.net</ref>.
Pétra est le site le plus visité de [[Jordanie]] avec {{formatnum:310271}} visiteurs en [[2004]] et {{formatnum:393186}} en [[2005]]. Cependant le secteur du tourisme est dépendant de la conjoncture économique et de la stabilité politique de la région : ainsi en [[2003]], lors de la [[guerre en Irak]], il y eut seulement {{formatnum:160658}} visiteurs à Pétra et la Jordanie a vu la saison touristique 2002 et 2003 sacrifiée<ref>{{en}} ''[http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/2141183.stm Jordanians pay price for tourism slump]'', BBC, 2002.</ref>. En comparaison, le site de [[Jerash]], deuxième site du pays en nombre de visiteurs, reçoit {{formatnum:214550}} visiteurs en 2006, soit à peu près deux fois moins de visites<ref name="jordinvest">{{en}} ''[http://www.jordinvest.com.jo/Portals/0/Sector%20Report%20-%20Tourism%20&%20Hotels%202005%20Major%20Indicators.pdf Tourism & Hotels in Jordan - 2005 Major Indicators]''{{pdf}}, Jordinvest.com.jo</ref>.
Avant l'entrée du [[Sîq]], un pôle touristique comprenant notamment des hôtels de luxe a été créé à la fin du {{XXe siècle}}. La capacité de l'offre des 23 hôtels répartis autour de Pétra est de 589 chambres pour {{formatnum:1290}} lits<ref name="jordinvest" />.
L'entrée au site est payante et les prix d'entrée au site sont particulièrement élevés pour un [[pays en développement]]. Ceci s'explique car l'essentiel des touristes à Pétra sont étrangers, particulièrement en provenance d'[[Europe]] et d'[[Amérique du Nord]]<ref>{{en}} ''[http://travel.monstersandcritics.com/news/article_1208916.php/Petra_tourism_decline_sharply_following_Lebanon_war Petra tourism decline sharply following Lebanon war]'', Deutsche Presse-Agentur, 2006.</ref>. Le site représente donc, avec énormément de revenus directs et indirects, un véritable poumon économique en Jordanie.
Cet afflux de devises étrangères provoque des migrations de population vers le site de Pétra et le village de [[Gaia (ville)|Gaia]] qui subit un développement démographique important.
Une visite nocturne de Pétra, à la lueur de {{formatnum:1800}} bougies, est possible pour découvrir la ville sous un autre angle<ref name="jordan2">''[http://fr.visitjordan.com/visitjordan_fr/Principalesattractions/P%C3%A9tra/Loisirsetaventure/tabid/85/Default.aspx Loisirs et aventure]'', fr.visitjordan.com</ref>. Les Bedul et autres autochtones offrent aux touristes des promenades à dos d'[[âne]], de [[cheval]] ou de [[camelus|chameau]]<ref name="walkin" />, mais cette pratique est déconseillée par les autorités du parc et par l'UNESCO parce que la poussière levée par les pas des animaux s'incruste dans les fissures et les recoins du Sîq et des ruines, les endommageant<ref name="ppark" />.
{{clr}}
=== Musées ===
<div class="noprint">
{{Images
|titre=Le Théâtre romain
|Image:Petra-Theater.jpg|Le Théâtre romain vu de face. Le mur de la scène a été détruit.
|Image:Petra_Theater.jpg|Le Théâtre photographié depuis la voie centrale de Pétra.
|Image:Petra_Roman_Theater.jpg|Les tombes découvertes lors de fouilles sont visibles.
|Image:Petra_amphitheatre.jpg|Le Théâtre depuis les gradins.
|Image:Petra_Theater_donkey.jpg|Âne solitaire sur les gradins du Théâtre.
}}
</div>
Pétra compte deux musées majeurs. Le premier, le musée archéologique de Pétra, est situé dans une ancienne grotte nabatéenne de la colline d'al-Habis. Il présente des [[Artefact archéologique|artefacts]] des différentes périodes, des Édomites aux Romains. Créé en [[1963]], sa collection est en cours de renouvellement suite à l'ouverture du musée nabatéen<ref name="jordinvest" />. Le second, inauguré en [[1994]] est le musée nabatéen de Pétra (''Petra Nabataean Museum''). Il permet d'avoir des informations sur l'histoire de Pétra et des Nabatéens, sur la géologie de la région et présente des fouilles sur plusieurs monuments et lieux de vie importants. De nombreux objets y sont également visibles<ref name="jordinvest" />.
== Protection du patrimoine ==
Le manque de protection végétale, l'extension de l'agglomération voisine et la fréquentation touristique en hausse constante constituent aujourd'hui autant de menaces pour la conservation de Pétra. Par ailleurs les [[crue]]s et les [[Tremblement de terre|tremblements de terre]] associés à l'érosion ont déjà détruit de nombreux vestiges.
Avec [[Qusair Amra]] et [[Um er-Rasas]], Pétra est un des trois sites jordaniens inscrits sur la [[patrimoine mondial de l'UNESCO|liste du patrimoine mondial de l'UNESCO]]. Cette inscription date du [[6 décembre]] [[1985]], en même temps que le [[Qusair Amra]]. Elle a permis de centraliser et de coordonner l'effort du gouvernement jordanien et des organismes locaux afin de mieux collaborer<ref name="ppark" />. Le ''Petra Region Planning Council'' (PRPC), en particulier, coordonne l'action des différents ministères. Le ''Petra National Trust'' (PNT) gère quant à lui la protection contre les crues qui ont posé et posent encore de nombreux problèmes.
Depuis [[1991]], l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] aide financièrement la Jordanie dans les travaux de restaurations de Pétra<ref name="ppark" />. Le traitement des roches, destiné notamment à diminuer leur [[porosité]] par [[électrophorèse]], par [[Électricité de France]] (EDF) et ''Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit'' (GTZ) permettrait de préserver en l'état les vestiges nabatéens<ref>Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, ''Pétra, la cité des caravanes'', page 115.</ref>{{,}}<ref>[[Électricité de France]] était partenaire de l'exposition ''[http://www.imarabe.org/temp/expo/jordanie-fr/jordanie14.html Sur les pas des archéologues]'' sur la Jordanie à l'[[Institut du monde arabe]] en [[1997]] à Paris.</ref>{{,}}<ref name="ppark" />. L'[[Institut géographique national (France)|Institut géographique national]] (IGN) a aussi participé à des missions de restauration, notamment sur le [[Qasr al-Bint]]<ref name="ppark" />.
Certaines tentatives sont même faites avec des pierres artificielles pour éviter que les touristes trouvent la ville dans un état de plus en plus déplorable<ref>{{en}} ''[http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/72350.stm Petra "saved" by artificial stone]'', BBC, 1998.</ref>.
Depuis 1993, le site et la zone autour constitue un [[parc national]] archéologique<ref name="ppark" />. Cela devait permettre de maîtriser le flux touristique et de mieux protéger les vestiges de Pétra, très importants dans le patrimoine jordanien et mondial. Cependant aucune décision de limiter le nombre de visiteurs, qui semble indispensable pour assurer la sauvegarde du site, n'a jusqu'à présent été adoptée.
== Divers ==
{{Article détaillé|Forum de Pétra|Sept nouvelles merveilles du monde}}
Chaque année depuis [[2005]] est organisé le [[Forum de Pétra]] qui, à l'initiative des fondations du roi [[Abdallah II de Jordanie]] et de celle du [[prix Nobel]] de la paix [[2005]] [[Elie Wiesel]], réunit des prix Nobel de toutes disciplines et d'autres personnalités mondiales dans le but de promouvoir la paix, particulièrement au [[Moyen-Orient]]<ref>''[http://www.capital.fr/actualite/Default.asp?source=FI&numero=63439&Cat=IND&numpage=2 Chirac décline une invitation du roi de Jordanie aux rencontres de Pétra]'', Capital.fr, {{date|9|mai|2007}}.</ref>.
Le {{date|7|juillet|2007}}, Pétra a été désigné comme l'une des [[sept nouvelles merveilles du monde]] par un organisme non officiel et à caractère commercial (''[[New Open World Corporation]]'').
== Annexes ==
{{Autres projets|
commons=Petra|
q=Pétra}}
=== Liens externes ===
* {{en}} [http://www.amnh.org/exhibitions/petra/ Petra: Lost City of Stone] sur le site de l'[[American Museum of Natural History]]
* {{en}} [http://www.auac.ch/bns Bulletin of Nabataean Studies]
* {{en}} [http://nabataea.net Une visite virtuelle de Pétra]
=== Bibliographie ===
[[Image:PetraRock3.jpg|200px|right|thumb|Les vestiges, les monuments et la géologie rendent unique le site de Pétra.]]
==== Récits de voyageurs ====
* {{en}} {{Ouvrage
| titre = [http://etext.library.adelaide.edu.au/b/burckhardt/john_lewis//syria/ Travels in Syria and the Holy Land]
| auteurs = [[Jean Louis Burckhardt|John Lewis Burckhardt]]
| éditeur = Murray
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1822
| publi =
| lieu = Londres
| isbn =
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Voyage de l'Arabie Pétrée, par Léon de Laborde et Linant
| auteurs = [[Léon de Laborde]]
| éditeur = Giard
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1830
| publi =
| lieu = Paris
| isbn =
| pages =
}}
* {{en}} {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Carnets de voyage, Égypte, Terre Sainte
| auteurs = [[David Roberts]]
| éditeur = Anthèse
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1839
| publi = 1889
| lieu = Paris
| isbn =
| pages =
}}
* {{en}} {{Ouvrage
| titre = Biblical Researches in Palestine and the Adjacent Regions
| auteurs = [[Edward Robinson]]
| éditeur = Murray
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1856
| publi = 1867
| lieu = Londres
| isbn =
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Voyage d'exploration à la mer Morte, à Pétra et sur la rive gauche du Jourdain
| auteurs = [[Honoré Théodoric d'Albert de Luynes]]
| éditeur = Artus Bertrand
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1871-1876
| publi =
| lieu = Paris
| isbn =
| pages =
}}
==== Ouvrages archéologiques ====
===== Classiques =====
* {{de}} {{Ouvrage
| titre = Die Provincia Arabia
| auteurs = Rudolf Ernst Brünnow, Alfred von Domaszewski
| éditeur = K. J. Trübner
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1904-1909
| publi =
| lieu = Strasbourg
| isbn =
| pages =
}}
* {{de}} {{Ouvrage
| titre = Arabia Petrae
| auteurs = [[Alois Musil]]
| éditeur = Edom
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1907
| publi =
| lieu = Vienne
| isbn =
| pages =
}}
* {{de}} {{Ouvrage
| titre = Petra und seine Felsheiligtümer
| auteurs = [[Gustave Dalman]] (Gustaf Dalman)
| éditeur =
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1908
| publi =
| lieu = Leipzig
| isbn =
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Mission archéologique en Arabie
| auteurs = Antonin Jaussen, Raphaël Savignac
| éditeur =
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1909-1914
| publi =
| lieu = Paris
| isbn =
| pages =
}}
* {{de}} {{Ouvrage
| titre = Wissenschaftliche Veröffentlichungen des Deutsch-Türkischen Denkmalschutz-Kommandos
| auteurs = W. Bachmann, C. Watzinger, Herausgegeben von Theodor Wiegand
| éditeur =
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1921
| publi =
| lieu = Berlin
| isbn =
| pages =
}}
* {{en}} {{Ouvrage
| titre = Petra, its History and Monuments
| auteurs = Sir Alexander B.W. Kennedy
| éditeur =
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1925
| publi =
| lieu = Londres
| isbn =
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Pétra et la Nabatène
| auteurs = A. Kammerer
| éditeur = Geuthner
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1929-1930
| publi =
| lieu = Paris
| isbn =
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Le Nabatéen
| auteurs = J. (ou G.) Cantineau
| éditeur =
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1930-1932
| publi =
| lieu = Paris
| isbn =
| pages =
}}
===== Plus récents =====
* {{en}} {{Ouvrage
| titre = The Architecture of Petra
| auteurs = Judith McKenzie
| éditeur = Oxford University Press
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1991
| publi = 1995, 2005
| lieu = Oxford
| isbn = 1-8421-7164-X
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Inscriptions en Jordanie, IV, Pétra et la Nabatène méridionale
| auteurs = [[Maurice Sartre]]
| éditeur = Geuthner
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1993
| publi =
| lieu = Paris
| isbn =
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Les Sanctuaires des Nabatéens
| auteurs = Laurent Tholbecq
| éditeur = Topoi
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1997
| publi =
| lieu = Lyon
| isbn =
| pages =
}}
* {{de}} {{Ouvrage
| titre = Petra
| auteurs = T. Weber
| éditeur = Ph. von Zabern
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1997
| publi =
| lieu = Mayence
| isbn =
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Pétra, métropole de l'Arabie antique
| auteurs = [[Laïla Nehmé]], François Villeneuve
| éditeur = Le Seuil
| collection =
| série =
| mois =
| année = 1999
| publi =
| lieu = Paris
| isbn =
| pages =
}}
* {{fr}} {{Ouvrage
| titre = Pétra, la cité des caravanes
| auteurs = Christian Augé et Jean-Marie Dentzer
| éditeur = Gallimard
| collection = Découvertes Gallimard
| série = Archéologie
| mois = avril
| année = 1999
| publi = 2001, 2004, 2006
| lieu = Paris
| isbn = 2-07-053428-6
| pages = 96
}}
=== Notes et références ===
{{Références|colonnes=2}}
{{Patrimoine mondial en Jordanie}}
{{Portail|Jordanie|Archéologia|Architecture|POA|ONU}}
{{Article de qualité|oldid=19410753|date=5 août 2007}}
{{Lien AdQ|de}}
{{DEFAULTSORT:Pétra}}
[[Catégorie:Pétra|*]]
{{Lien AdQ|hu}}
[[ar:البتراء]]
[[bg:Петра (Йордания)]]
[[bs:Petra]]
[[ca:Petra d'Aràbia]]
[[cs:Petra (skalní město)]]
[[da:Petra (by)]]
[[de:Petra (Stadt)]]
[[en:Petra]]
[[eo:Petra (urbo)]]
[[es:Petra]]
[[fa:پترا]]
[[fi:Petra (kaupunki)]]
[[gl:Petra]]
[[he:פטרה]]
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[[hu:Petra (romváros)]]
[[id:Petra]]
[[is:Petra (borg)]]
[[it:Petra (Giordania)]]
[[ja:ペトラ]]
[[ko:페트라]]
[[ku:Petra]]
[[lt:Petra]]
[[mk:Петра]]
[[nl:Petra (historische stad)]]
[[no:Petra (Jordan)]]
[[pl:Petra (Jordania)]]
[[pt:Petra]]
[[qu:Petra]]
[[ru:Петра]]
[[sh:Petra]]
[[sk:Petra (Jordánsko)]]
[[sr:Petra]]
[[sv:Petra, Jordanien]]
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[[uk:Петра]]
[[vi:Petra]]
[[zh:佩特拉]]