Parti libéral-démocrate (Allemagne) 67489 30672905 2008-06-15T17:31:26Z AlleborgoBot 225632 robot Ajoute: [[la:Factio Democratica Liberalis Germaniae]] {{voir homonymes|Parti libéral démocrate}} {{infobox Parti politique allemand| couleur_wiki=FDP| nom=Freie Demokratische Partei| logo=[[Image:FDP_logo.png|120px|Logotype du Parti libéral-démocrate]]| dénomination_chef=Président| chef=[[Guido Westerwelle]]| fondation=[[11 décembre]] [[1948]]| siège=Thomas-Dehler-Haus<br />Reinhardtstraße 14<br />10117 [[Berlin]]| option-1=Vice-présidents| valeur-1=[[Rainer Brüderle]], [[Andreas Pinkwart]], [[Cornelia Pieper]]| option-2=Secrétaire général| valeur-2=[[Dirk Niebel]] | option-3=Trésorier| valeur-3=[[Hermann Otto Solms]] | option-4=Présidents d’honneur| valeur-4=[[Walter Scheel]], [[Hans-Dietrich Genscher]], [[Otto Lambsdorff]]| Bundestag=[[Guido Westerwelle]]| ParlementEuropéen=[[Silvana Koch-Mehrin]]| adherents=67&nbsp;000 env.| idéologie=[[Libéralisme]], [[centrisme]]| européenne=[[Parti européen des libéraux, démocrates et réformateurs|ELDR]], [[Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe|ADLE]]| internationale=[[Internationale libérale]]| couleurs=[[Jaune]] et [[bleu]]| site_internet=[http://www.liberale.de/ www.liberale.de]| }} Le '''Parti libéral-démocrate''' (''Freie Demokratische Partei'', '''FDP''') est un [[Partis politiques allemands|parti politique]] [[Libéralisme|libéral]] [[Allemagne|allemand]] créé en 1948. Il défend des politiques combinant la défense des [[libertés fondamentales]] et du [[libre-échange]] avec certains éléments de l’[[État-providence]] allemand. Il est aujourd’hui le troisième parti du ''[[Bundestag]]'' en nombre de sièges, avec soixante-et-un députés, et le premier parti de l’opposition ; il est également présent dans trois des seize gouvernements de ''[[Länder allemands|Land]]''. D’importance électorale moyenne, avec entre 5,8 et 12,8&nbsp;% aux élections fédérales, le FDP est un parti de cadres et un parti-charnière, présent dans toutes les coalitions gouvernementales au plan fédéral de 1949 à 1998 sauf en deux brèves périodes ; en plusieurs occasions, c’est lui qui a provoqué l’alternance selon qu’il s’alliait avec les [[Groupe CDU/CSU au Bundestag|démocrate-chrétiens]] ou les [[Parti social-démocrate d'Allemagne|sociaux-démocrates]]. Il a été au gouvernement pendant quarante-deux ans au total, dans quatorze cabinets. Il est aujourd’hui dans l’opposition depuis huit ans, ce qui constitue sa plus longue période hors du gouvernement. Il réalise traditionnellement ses meilleurs scores dans les [[Classe moyenne|classes moyennes]] et [[Élite|supérieures]], et dans les villes de moyenne et petite taille. == Valeurs et programme == D’une manière générale, le FDP, s’inscrivant dans la tradition libérale européenne, affiche une méfiance envers l’[[État]] et son intervention dans la vie des [[Individualisme|individus]], et s’oppose aux projets de société [[Conservatisme|conservateurs]] et [[Égalitarisme|égalitaristes]]. Il se réclame de la maxime : {{citation|Autant d’État que nécessaire, aussi peu d’État que possible}} ({{citation étrangère|So viel Staat wie nötig, so wenig Staat wie möglich}}). Une autre devise du parti est {{citation|Création et protection de la liberté des individus}} ({{citation étrangère|Schaffung und Wahrung der Freiheit des Einzelnen}}). Il soutient ainsi une politique de libéralisation dans tous les domaines, en politique, en économie, dans la société. L’actuel programme fondamental a été adopté le {{date|24|mai|1997}} à [[Wiesbaden]]. === Politique économique et sociale === Des partis représentés au ''Bundestag'', le FDP est celui qui soutient le plus fermement le [[libéralisme économique]]. Une de ses conceptions centrales est la création d’[[emploi]]s par l’accroissement des [[investissement]]s, permis notamment par la réduction de la [[bureaucratie]], les [[privatisation]]s, la [[déréglementation]], la suppression d’[[Prestation sociale|allocation]]s et une réforme de la [[Prélèvements obligatoires|fiscalité]]. Il appelle à la réduction de la [[dette publique]], et voit la [[mondialisation]] comme essentiellement bénéfique. Il réclame une simplification du [[droit fiscal]], une limitation de l’[[impôt sur le revenu]] et de la [[taxe sur la valeur ajoutée]]. En politique sociale, il est favorable à la création d’une allocation civile (''Bürgergeld'') rassemblant toutes les aides sociales de l’État financées par l’impôt, à la réforme de la [[sécurité sociale]] par l’introduction ou l’accroissement de la [[capitalisation]]. Ceci est tempéré par la reconnaissance de certaines [[Défaillance du marché|incapacités du marché]] ; le FDP est ainsi favorable à certaines politiques d’aide sociale et à une action ferme contre les [[cartel]]s. === Questions de société === En ce qui concerne les questions de société comme les droits civiques, l’[[immigration]], la place de la [[religion]] dans l’espace public ou les droits des [[Homosexualité|homosexuels]], le FDP a toujours défendu une législation plus libérale que les chrétiens-démocrates ou les sociaux démocrates. Il est par exemple favorable à la fin du [[Conscription#En Allemagne|service militaire]], contrairement aux deux grands partis. === Politique étrangère et européenne === En politique étrangère, les valeurs du FDP s’inscrivent dans la lignée de [[Walther Rathenau]] et [[Gustav Stresemann]], [[Office des Affaires étrangères (Allemagne)#République de Weimar|ministres du ''Reich'' aux Affaires étrangères]] sous la république de Weimar. Il est [[Union européenne|pro-européen]] et [[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|pro-atlantiste]]. Il est favorable à la création d’une Europe politique, en particulier dans le domaine de la [[politique étrangère et de sécurité commune]]. Il était partisan de la ratification du [[Traité de Rome de 2004|projet de constitution européenne]] par référendum, et place d’une manière générale l’approfondissement du processus d’intégration avant l’élargissement de l’Union. Il est également favorable à l’adhésion de la [[Turquie]] à l’Union, tout en acceptant l’idée d’un partenariat privilégié à défaut d’une adhésion en cas de retard dans la transposition de l’[[acquis communautaire]], ou si l’Union n’est pas en situation d’accueillir un pays si peuplé. === Politique d’éducation et de formation === Les libéraux-démocrates souhaitent une prise en charge pré-scolaire de certains enfants ; par exemple, l’introduction de tests de langue à partir de l’âge de quatre ans permettrait de détecter les faiblesses linguistiques, notamment chez les enfants issus de l’immigration, et de scolariser les enfants concernés dans une classe préparatoire. À partir de l’âge de trois ans et avant la scolarisation, une place en jardin d’enfant pour la moitié de la journée doit être garantie et gratuite. Il propose l’extension des horaires scolaires à toute la journée, et l’''[[Abitur]]'' à dix-huit ans. Il défend le système scolaire existant et rejette l’idée d’une structure secondaire unique. Concernant l’enseignement supérieur, le FDP est favorable au financement des établissements par une augmentation des frais de scolarité, et à une révision de la législation permettant d’accroître la compétitivité de la [[Recherche scientifique|recherche]]. == Situation actuelle == {{politiqueAllemagne}} En [[2006]], le Parti libéral-démocrate est le troisième parti du ''[[Bundestag]]'' et le premier parti de l’opposition, avec soixante-et-un sièges. Il est présent dans les gouvernements des ''Länder'' de [[Bade-Wurtemberg]], de [[Basse-Saxe]] et de [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]], et siège également dans les parlements de [[Berlin]], de [[Brême (Land)|Brême]], de [[Hesse (Land)|Hesse]], de [[Rhénanie-Palatinat]], de [[Sarre (Land)|Sarre]], de [[Saxe (Land)|Saxe]], de [[Saxe-Anhalt]] et du [[Schleswig-Holstein]]. Traditionnellement faible dans les communes, il y a amélioré sa position depuis plusieurs années, et a notamment fait élire les maires de grandes villes comme [[Dresde]], [[Ettlingen]], [[Pforzheim]], [[Plauen]] et [[Wetzlar]]. == Histoire == === Origines === ==== Le mouvement libéral en Allemagne ==== Le [[Libéralisme|mouvement libéral]] se développe en Allemagne au début du {{XIXe siècle}} chez les [[Universités en Allemagne|étudiants]] et les [[intellectuel]]s, d’abord en faveur des droits des classes inférieures et de l’[[Unité allemande|unité nationale]]. Il est sévèrement réprimé par la réaction, en particulier par le Chancelier [[Klemens Wenzel von Metternich|Metternich]], finalement écarté en 1848 lors de la [[Révolution allemande de 1848|révolution de Mars]]. Les monarchies contiennent le mouvement et restent en place, mais les idées libérales ont connu un progrès certain. En 1861 est fondé le Parti progressiste allemand (''[[:de:Deutsche Fortschrittspartei|Deutsche Fortschrittspartei]]''), le premier parti au sens moderne du terme, avec programme et objectifs clairs. Lui succèdent sous le [[Empire allemand|Deuxième Empire]] le Parti national-libéral (''[[:de:Nationalliberale Partei|Nationalliberale Partei]]'') et le Parti populaire allemand (''[[:de:Deutsche Volkspartei (Deutsches Kaiserreich)|Deutsche Volkspartei]]''), et plus tard le Parti populaire progressiste (''[[:de:Fortschrittliche Volkspartei|Fortschrittliche Volkspartei]]''). Sous la [[république de Weimar]], le [[Parti démocrate allemand]] (''[[:de:Deutsche Demokratische Partei|Deutsche Demokratische Partei]]'', DDP) et un autre [[Deutsche Volkspartei|Parti populaire allemand]] (''[[:de:Deutsche Volkspartei|Deutsche Volkspartei]]'', DVP) maintiennent le mouvement. ==== Les formations libérales de l’après-guerre ==== Dès la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|occupant soviétique]] en Allemagne organisa la création de [[Parti politique|partis politiques]]. Début juillet 1945, [[Wilhelm Külz]] et [[Eugen Schiffer]] fondent un Parti libéral-démocrate d’Allemagne (''[[:de:Liberal-Demokratische Partei Deutschlands|Liberal-Demokratische Partei Deutschlands]]'', LDP), avec pour ambition de couvrir l’ensemble du territoire, mais ils ne peuvent le constituer qu’en zone soviétique. Il reçoit lors des seules élections législatives libres, en 1946, entre 7,8&nbsp;% des voix dans la partie orientale de Berlin et 29,9&nbsp;% dans la [[Saxe-Anhalt|province de Saxe]]. Il rejoint en 1949 le [[Front national (RDA)|Front national]] (''[[:de:Nationale Front (DDR)|Nationale Front]]''). Des partis libéraux sont créés dans tous les ''Länder'' de l’Ouest par d’anciens membres du DDP et de l’aile libérale du DVP. Le premier, le Parti des libéraux-démocrates (''Partei Freier Demokraten'', PFD), est fondé en septembre à [[Hambourg]], et reçoit 18,2&nbsp;% des voix lors des élections du ''Bürgerschaft'' le 13 octobre. En [[Hesse (Land)|Hesse]], le FDP, qui présente aux élections législatives de 1950 une liste commune avec un groupement de réfugiés, reçoit 31,8&nbsp;% des voix – le meilleur score de l’histoire des libéraux-démocrates allemands. En novembre 1946, le Parti populaire démocrate (''[[:de:Demokratische Volkspartei|Demokratische Volkspartei]]'', DVP) obtient également de bons résultats aux élections de Wurtemberg-Bade. Une première tentative d’unification des libéraux allemands a lieu le 17 mars 1947, lorsque [[Theodor Heuss]] et [[Wilhelm Külz]] créent à [[Rothenburg ob der Tauber]] le Parti démocrate d’Allemagne (''[[:de:Demokratische Partei Deutschlands|Demokratische Partei Deutschlands]]'', DDP), mais le projet échoue en raison des divergences politiques entre MM. Heuss et Külz. === Fondation === Le Parti libéral-démocrate est fondé le {{date|11|décembre|1948}} à [[Heppenheim]], comme rassemblement de la quinzaine de partis libéraux locaux fondés depuis 1945 dans les zones d’occupations occidentales. Le lieu a été choisi en raison de la « réunion d’Heppenheim » (''[[:de:Heppenheimer Tagung|Heppenheimer Tagung]]''), une rencontre des libéraux le 10 octobre 1847, peu de temps avant la révolution de Mars. Le premier président du Parti est [[Theodor Heuss]]. Les premières élections législatives dans les Länder nouvellement constitués révèlent la faiblesse des libéraux. Ils n’obtiennent, par conséquent, que cinq des soixante-cinq sièges au [[Conseil parlementaire]], chargé de la rédaction de la [[Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne|Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne]]. Il y défend les [[libertés individuelles]], le [[Régime parlementaire|système parlementaire]] et l’[[économie sociale de marché]], alors que tous les autres partis sont favorables à une [[Économie planifiée|économie dirigée par l’État]]. Sur un grand nombre de questions, le FDP présente des solutions alternatives ou de compromis entre le [[Parti social-démocrate d'Allemagne|Parti social-démocrate]] (SPD) et l’[[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|Union chrétienne-démocrate]] (CDU) et peut ainsi faire adopter certains points de son programme. À l’origine et jusque dans les années 1950, quelques fédérations du FDP dans les ''Länder'' sont classées à droite des démocrates-chrétiens, qui portent encore certaines aspirations du [[christianisme social]]. Les libéraux-démocrates, pour leur part, sont pour partie porteurs de valeurs d’orientation [[Nationalisme|nationalistes]], apportées par d’anciennes personnalités de la période nazie que le parti entend intégrer au nouvel État démocratique. === Les deux premières décennies === En juillet 1949, [[Theodor Heuss]], président du FDP, devient le premier [[Président fédéral (Allemagne)|Président fédéral]], sur proposition du président de la CDU, [[Konrad Adenauer]]. Lors des [[Élections fédérales allemandes de 1949|premières élections fédérales]] au mois d’août, le FDP reçoit 11,9&nbsp;% des voix au scrutin de liste et fait élire cinquante-deux députés, dont douze sur mandat direct, pour la plupart dans le [[Bade-Wurtemberg]] et en [[Hesse (Land)|Hesse]]. Sur proposition de M. Heuss, [[Konrad Adenauer]] est élu [[Chancelier fédéral (Allemagne)|Chancelier fédéral]], en rassemblant tout juste la majorité des voix. Il forme son [[Cabinet Adenauer I|premier cabinet]] avec une coalition de la [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|CDU]]/[[Union chrétienne-sociale en Bavière|CSU]], du [[Parti allemand]] et du FDP. Trois libéraux-démocrates en font partie, [[Franz Blücher]] à la vice-chancellerie, [[Thomas Dehler]] à la [[Ministère fédéral de la Justice (Allemagne)|Justice]] et [[Eberhard Wildermuth]] au [[Ministère fédéral des Transports (Allemagne)|Logement]]. Franz Blücher, qui a succédé à Theodor Heuss à la tête du parti, doit faire face au conflit les deux principales tendances. En 1952, [[Arnold Maier]] conclut une coalition avec les [[Parti social-démocrate d'Allemagne|sociaux-démocrates]] dans le [[Bade-Wurtemberg]]. La droite du parti réclame des expulsions, puis menace d’une scission ; finalement la direction condamne la nouvelle alliance, sans aucun effet. Les fédérations du parti jouissent dès cette époque d’une grande autonomie, et leur positionnement au sein des valeurs libérales varient d’un ''Land'' à l’autre, ce qui leur permet de parfois former des coalitions opposées aux orientations de la direction. En 1953, l’[[Werner Naumann|affaire Naumann]] révèle l’infiltration d’anciens dirigeants nazis dans les fédérations de [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]], de [[Hesse (Land)|Hesse]] et de [[Basse-Saxe]], et leur volonté de prendre de contrôle du parti. Une série d’exclusions a lieu, qui affaiblit l’aile droite. Lors des [[Élections fédérales allemandes de 1953|élections fédérales]], le parti recule à 9,5&nbsp;% des deuxièmes voix, et quarante-huit sièges. Il doit sacrifier Thomas Dehler, promoteur d’un libéralisme de gauche, à la volonté de Konrad Adenauer de se concilier l’aile cléricale de la CDU. M. Dehler, orateur reconnu, se replie sur la présidence du groupe parlementaire, puis est élu l’année suivante président du parti. M. Heuss est réélu Président fédéral en 1954 avec huit cent soixante-et-onze voix sur mille dix-huit (85,6&nbsp;%), soit le meilleur score pour une élection présidentielle. Le FDP s’accorde avec la CDU/CSU en ce qui concerne la politique économique et sociale et la question allemande. Cependant, il se déclare [[Laïcité|laïc]] alors que les démocrates-chrétiens sont favorables à la création d’écoles confessionnelles. Il défend également fermement les intérêts du [[capital]] et de la [[propriété]], alors que la CDU déclare, dans son programme d’Ahlen, rechercher une troisième voix entre [[capitalisme]] et [[marxisme]]. L’une des divergences importantes avec les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates concerne le processus de [[dénazification]], contre lequel il vote à la fin de l’année 1950. Au congrès fédéral de Munich, l’année suivante, il appelle à la libération des «&nbsp;prétendus [[Crime de guerre|criminels de guerre]]&nbsp;» et salue la création d’une Alliance des soldats allemands (''Verband deutscher Soldaten'') par d’anciens membres de la ''[[Wehrmacht]]'' et des [[Schutzstaffel|SS]] afin d’intégrer les forces nationalistes à la démocratie. Lors des [[Élections fédérales allemandes de 1957|élections de 1957]], le FDP reçoit 7,7&nbsp;% des deuxièmes voix, dont un mandat direct, son dernier jusqu’en 1990 à [[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]]. Il remporte ainsi quarante-et-uns sièges au ''Bundestag'', mais quitte le cabinet, la CDU/CSU ayant obtenu une majorité absolue. M. Dehler, remplacé à la présidence du parti par [[Reinhold Maier]] au congrès fédéral de Berlin en janvier, cède après les élections son poste de président du groupe au ''Bundestag'' à [[Erich Mende]], partisan d’une orientation plus nationaliste. M. Mende devient président du Parti en 1960. Aux [[Élections fédérales allemandes de 1961|élections de 1961]], le FDP entre en campagne avec l’objectif de revenir au pouvoir, avec la CDU/CSU, mais sans Konrad Adenauer. Il reçoit 12,8&nbsp;% des voix, son meilleur score fédéral à ce jour. Ceci lui permet, après des négociations difficiles, de reformer une [[Coalition noire-jaune|coalition avec la CDU/CSU]], dirigée par M. Adenauer malgré les annonces de campagne, et dans laquelle il tient cinq portefeuilles. Le FDP fait sentir son influence : après l’[[Affaire du Spiegel|affaire du ''Spiegel'']], il quitte le gouvernement, mais M. Adenauer réussit à former avec eux un [[Cabinet Adenauer V|nouveau cabinet]] en concédant le départ de [[Franz Josef Strauß]], qui vouera désormais une hostilité tenace à l’égard des libéraux-démocrates. Un an plus tard, le parti joue un rôle dans son départ en retraite plus ou moins forcé de M. Adenauer et son renoncement à la [[Président fédéral (Allemagne)|Présidence fédérale]] ; il impose [[Ludwig Erhard]] à la chancellerie. Le FDP remporte 9,5&nbsp;% des voix aux [[Élections fédérales allemandes de 1965|élections de 1965]]. En 1966, le FDP rompt définitivement la coalition noire-jaune en raison de son opposition aux augmentations d’impôts, ce qui force la CDU/CSU à se tourner vers le SPD et à former une [[grande coalition (Allemagne)|grande coalition]]. La CDU imagine un nouveau système électoral destiné à exclure le FDP du ''Bundestag'', mais il y renoncera en raison de l’opposition du SPD, qui ne souhaite pas écarter la possibilité d’une coalition avec lui. Revenu dans l’opposition, le FDP fait évoluer ses conceptions en matière de politique étrangère et notamment au sujet de la question allemande, et se rapproche sur ces points du SPD, [[Wolfgang Schollwer]] proposant la reconnaissance de la [[République démocratique allemande]] et de la [[ligne Oder-Neisse]]. Au congrès fédéral de Hanovre d’avril 1967, Erich Mende est mis en minorité par un groupe autour de [[Walter Scheel]], [[Hans Wolfgang Rubin]] et [[Hans-Dietrich Genscher]], et en janvier 1968, Walter Scheel est élu président du parti. M. Scheel, un libéral pro-européen bien que venu de la tendance nationale-libérale, recentre le FDP avec l’aide de [[Willi Weyer]] et Hans-Dietrich Genscher, afin de lui permettre d’entrer en coalition avec l’un ou l’autre des deux grands partis. Les positions du parti évoluent notamment en matière de mœurs et de politique étrangère, et le 5 mars 1969, l’élection du social-démocrate [[Gustav Heinemann]] à la [[Président fédéral (Allemagne)|Présidence fédérale]], permise par les voix du FDP, donne un signe avant-coureur d’une nouvelle alliance avec le SPD. === La coalition sociale-libérale des années 1970 === À l’issue des [[Élections fédérales allemandes de 1969|élections de 1969]], le FDP, qui réalise le faible score de 5,8 %, accepte la proposition du [[Parti social-démocrate d'Allemagne|Parti social-démocrate]] de conclure une nouvelle coalition, dite [[Coalition sociale-libérale|sociale-libérale]]. Le 21 octobre, le social-démocrate [[Willy Brandt]] est élu [[Chancelier fédéral (Allemagne)|Chancelier fédéral]], et son [[Cabinet Brandt I|premier cabinet]] entre en fonction le lendemain. [[Walter Scheel]], [[Vice-chancelier (Allemagne)|Vice-chancelier]] et [[Office des Affaires étrangères (Allemagne)|ministre fédéral des Affaires étrangères]], lance avec M. Brandt l’''[[Ostpolitik]]''. L’[[Ministère fédéral de l'Intérieur (Allemagne)|Intérieur]] revient à [[Hans-Dietrich Genscher]] et l’[[Ministère fédéral de l'Agriculture (Allemagne)|Agriculture]] à [[Josef Ertl]]. La nouvelle alliance est disputée au sein du FDP, qui recule lors des élections législatives du 14 juin 1970 en [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]], en [[Basse-Saxe]] et dans la [[Sarre (Land)|Sarre]], échouant même à revenir au ''Landtag'' dans ces deux derniers ''Länder''. Une semaine plus tard, un congrès fédéral du parti renouvelle son soutien à la politique de la direction et confirme Walter Scheel à la présidence. Mais le 11 juillet, une partie de l’aile droite fonde autour de [[Siegfried Zoglmann]] une association « non partisane », l’Action nationale-libérale (''National-Liberale Aktion''), dans le but d’arrêter l’évolution du parti vers le libéralisme de gauche et de renverser M. Scheel. En octobre, Siegfried Zoglmann, Erich Mende et Heinz Stark soutiennent une motion de l’opposition contre le [[Ministère fédéral des Finances (Allemagne)|ministre fédéral des Finances]] [[Alexander Möller]] ; ils annoncent peu après leur départ du FDP. MM. Mende et Starke rejoignent la [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|CDU]], et M. Zoglmann fonde l’Union allemande (''Deutsche Union''), un parti qui ne quittera jamais la marginalité. En 1971, la réorientation en politique étrangère est théorisée dans les thèses de Freiburg (''[[:de:Freiburger Thesen|Freiburger Thesen]]''), un ouvrage de poche vendu à plus de cent mille exemplaires par Rowohlt. Aux [[Élections fédérales allemandes de 1972|élections de 1972]], le parti remonte à 8,4 % des voix, ce qui lui permet d’obtenir un quatrième portefeuille, l’[[Ministère fédéral de l'Économie (Allemagne)|Économie]], confié à [[Hans Friderichs]]. En 1974, Willy Brandt ayant démissionné suite à l’[[Günter Guillaume|affaire Guillaume]], Walter Scheel devient le premier libéral-démocrate, et à ce jour le seul, à assurer les fonctions de Chancelier fédéral, bien que par [[intérim]]. [[Helmut Schmidt]] prend la tête de la coalition. Cette même année, M. Scheel est élu [[Président fédéral (Allemagne)|Président fédéral]]. [[Hans-Dietrich Genscher]], précédemment à l’[[Ministère fédéral de l'Intérieur (Allemagne)|Intérieur]], lui succéde à la tête du parti ainsi qu’aux Affaires étrangères et à la vice-chancellerie ; il y gagne rapidement une stature internationale qui renforce la place des libéraux-démocrates au sein de la coalition. À la fin des années 1970, un désaccord commence à s’installer au sein de la coalition, en particulier dans le domaine de la politique étrangère ; la position de M. Schmidt au sujet de la «&nbsp;double décision&nbsp;» de l’[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] est d’ailleurs contestée au sein du SPD. De plus, le FDP souhaite réorienter la politique économique vers la réduction de la protection sociale et la diminution des impôts sur les hauts revenus. Cependant le choix de [[Franz-Josef Strauß]] pour diriger la campagne de la [[Groupe CDU/CSU au Bundestag|CDU/CSU]] lors des [[Élections fédérales allemandes de 1980|élections fédérales de 1980]] mène le FDP à maintenir son alliance avec le SPD. La coalition sociale-libérale éclate en septembre 1982, après le rejet par Helmut Schmidt d’un projet de réforme économique présenté par le [[Otto Lambsdorff|comte Lambsdorff]], le [http://www.fnst.org/webcom/show_article.php/_c-1262/_lkm-1930/i.html ''Lambsdorff-Papier'']. Le 17 septembre, les ministres libéraux-démocrates quittent le [[Cabinet Schmidt III|cabinet]]. En deux semaines, le FDP forme avec la CDU/CSU une nouvelle coalition, dite {{Citation|[[Coalition noire-jaune|noire-jaune]]}}, qui dispose d’une majorité au ''Bundestag''. === La coalition noire-jaune des années 1980 et 1990 === Le 1{{er}} octobre 1982, [[Helmut Kohl]], président de la [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|CDU]], est élu [[Chancelier fédéral (Allemagne)|Chancelier fédéral]] au moyen d’une [[Chancelier fédéral (Allemagne)#Renversement|motion de censure constructive]] contre [[Helmut Schmidt]]. Dans [[Cabinet Kohl I|nouveau cabinet]], les ministres libéraux-démocrates de l’ancienne coalition retrouvent leurs portefeuilles, et [[Hans-Dietrich Genscher]] redevient notamment Vice-chancelier. Le changement d’alliance provoque une grave crise interne au FDP, dont le rôle dans la chute de la coalition est perçu par une partie de ses adhérents et de l’électorat comme une traîtrise. Le parti voit partir un cinquième de ses quatre-vingt-six mille membres, parmi lesquels le secrétaire général [[Günter Verheugen]]. Au congrès de novembre, [[Uwe Ronneburger]], président de la fédération du Schleswig-Hollstein, se présente à la présidence fédérale du parti contre M. Genscher, et obtient cent quatre-vingt-six voix, soit environ deux voix sur cinq. Le FDP essuie trois lourdes défaites lors des élections législatives de l’automne dans les ''Länder'' de [[Hesse (Land)|Hesse]], de [[Bavière]] et de [[Hambourg]] : échouant à obtenir 5&nbsp;% des suffrages, il perd tous ses sièges. Lors des [[Élections fédérales allemandes de 1983|élections anticipées du 6 mars 1983]], provoquées par Helmut Kohl pour légitimer la nouvelle coalition, le parti tombe de 10,6 à 7&nbsp;% des voix. Les anciens adhérents se tournent généralement vers le [[Parti social-démocrate d'Allemagne|Parti social-démocrate]] (SPD), les [[Alliance 90 / Les Verts|Verts]], ou vers des petits partis créés à cette occasion, comme les Libéraux-démocrates (''Liberale Demokraten'', LD). Cependant, la CDU/CSU ayant obtenu 48,8&nbsp;% des voix lors des élections fédérales, la coalition noire-jaune dispose désormais d’un mandat clair pour gouverner, et forme le [[cabinet Kohl II]]. De jeunes membres, en désaccord avec l’orientation au centre-gauche des [[Jeunes démocrates (Allemagne)|Jeunes démocrates]] (''[[:de:Jungdemokraten|Jungdemokraten]]''), l’organisation de jeunesse du parti, avaient formé en 1980 les [[Jeunes libéraux (Allemagne)|Jeunes libéraux]] (''[[:de:Juge Liberale|Juge Liberale]]'', JuLis). Les deux structures coexistent pendant quelques années, avant que les JuLis ne deviennent l’organisation de jeunesse officielle du FDP après la changement de coalition. Les Jeunes démocrates continueront d’exister en tant qu’organisation orientée à gauche mais non affiliée à un parti. Dans les années 1980, suite au tournant (''Wende'') de 1983, le FDP est devenu un parti principalement présent au plan fédéral, et dépendant de deuxièmes voix venant d’électeurs de la CDU attachés à la coalition. Il obtient 9,1 % des sièges aux [[Élections fédérales allemandes de 1987|élections de 1987]]. En 1989–1990, lors du [[Réunification allemande|processus de réunification]], le FDP est partisan de maintenir l’ancienne [[République démocratique allemande]] comme une zone économique spéciale. M. Kohl maintient cependant son choix d’une unification économique rapide. Plusieurs partis d’orientation libérale avaient été créés à l’Est, comme un autre Parti libéral-démocrate et le ''Deutsche Forumpartei''. Ils s’associent avec le Parti libéral-démocrate d’Allemagne (''[[:de: Liberal-Demokratische Partei Deutschlands|Liberal-Demokratische Partei Deutschlands]]'', LDPD), un petit parti de l’ancien bloc gouvernemental de la RDA, pour former l’Alliance des libéraux-démocrates (''[[:de:Bund Freier Demokraten|Bund Freier Demokraten]]'', BFD). En août 1990, deux mois avant la réunification, le FDP fusionne avec le BFD et le Parti national-démocrate d’Allemagne (''[[:de:Nationaldemokratische Partei Deutschlands (DDR)|Nationaldemokratische Partei Deutschlands]]'', NDPD), un autre parti de l’ex-RDA. Le FDP est ainsi le premier des partis «&nbsp;réunifiés&nbsp;» ; l’arrivée des deux partis de l’Est provoqua une augmentation sensible de ses effectifs. Ses résultats augmentent de manière notable : lors des [[Élections fédérales allemandes de 1990|élections de décembre]], il reçoit 11,9&nbsp;% des voix, soit soixante-dix-neuf sièges ; à [[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]], il reçoit son premier mandat direct depuis 1957, et il atteint 12,9 % des voix à l’Est. En 1992, Hans-Dietrich Genscher se retire du gouvernement après dix-huit ans de présence quasi-interrompue. Le FDP, sans personnalité forte, connaît de vifs affrontements internes. [[Klaus Kinkel]] succède à M. Genscher à l' [[Office des Affaires étrangères (Allemagne)|Office des Affaires étrangères]] et au comte Lambsdorff à la présidence du parti. [[Jürgen Möllemann]], ministre de l’Économie et Vice-chancelier, doit quitter le [[cabinet Kohl IV]] suite à l’affaire dite du papier à lettres. La crise devient électorale : en l’espace de deux ans, le FDP disparaît de neuf ''Landtage'', et il tombe à 6,9 % aux [[Élections fédérales allemandes de 1994|élections fédérales de 1994]], et 6,2 % [[Élections fédérales allemandes de 1998|en 1998]]. === L’opposition dans les années 2000 === En 1998, la victoire de la [[coalition rouge-verte (Allemagne)|coalition rouge-verte]] aux [[Élections fédérales allemandes de 1998|élections]] renvoie le FDP dans l’opposition, après vingt-neuf années au pouvoir. Sous la direction de [[Guido Westerwelle]], secrétaire général à partir de 1994, puis président à partir de 2001, le parti affiche d’abord de grandes ambitions et cherche à dépasser le statut de {{Citation|faiseur de roi}} qui lui est souvent reproché, et à se placer sur un pied d’égalité avec les deux grands partis de masse, le [[Parti social-démocrate d'Allemagne|SPD]] et la [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|CDU]]/[[Union chrétienne-sociale en Bavière|CSU]] ; le FDP déclare n’exclure aucune coalition pour les prochaines élections. Lors du congrès fédéral de Dusseldorf en mai 2001, M. Westerwelle lance la stratégie du «&nbsp;18&nbsp;», en référence à l’excellent score obtenu par le FDP lors des élections législatives de 2000 en [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]]. En vue des [[Élections fédérales allemandes de 2002|élections fédérales de 2002]], le FDP, à l’initiative de MM. Westerwelle et [[Jürgen Möllemann|Möllermann]], part en campagne sans officiellement annoncer avec quel parti il pourrait entre en coalition, et M. Westerwelle est désigné candidat à la chancellerie (''Kanzlerkandidat''), alors que cette expression n’est utilisée que par le SPD et la CDU/CSU, les autres partis ne désignant qu’un {{Citation|candidat en première position}} (''Spitzenkandidat''). Il tente également de participer au débat télévisé opposant les candidats des deux grands partis, allant jusqu’au [[Tribunal constitutionnel fédéral]], qui le déboute au motif qu’il n’a {{citation|aucune perspective réaliste d’accéder à la chancellerie}}<ref>Décision de la Cour constitutionnelle fédérale 2 BvR 1332/02</ref>. La campagne du parti met en avant l’objectif des 18&nbsp;%, et cherche à s’attirer les voix de la jeunesse par des méthodes de compagnes peu conventionnelles. La campagne est cependant marquée par l’affaire Mölleman, lorsque l’ancien Vice-chancelier [[Jürgen Möllemann]] tient des propos accusés d’être [[Antisémitisme|antisémites]] et de viser à attirer des voix par des moyens populistes. M. Westerwelle est alors accusé d’être trop hésitant, voire complaisant, dans sa réaction contre M. Mölleman, et la «&nbsp;''grande dame''&nbsp;» [[Hildegard Hamm-Brücher]] quitte en septembre le FDP dont elle était membre depuis plus de trente ans. Le parti, jusque-là crédité de 10 à 13&nbsp;% des intentions de vote, voit se détourner une partie de son électorat. Il reçoit finalement 7,4&nbsp;% des deuxièmes voix, ce qui signe l’échec de ses ambitions malgré une progression de plus d’un point par rapport aux élections précédentes. Les [[élections européennes de 2004]] voient le FDP, dont la liste est menée par [[Silvana Koch-Mehrin]], obtenir 6,1&nbsp;% des voix, son meilleur score historique pour ces élections. Il revient au [[Parlement européen]] après dix ans d’absence, avec sept [[Député européen|députés]], qui adhèrent à l’[[Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe|Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe]] (ADLE), le troisième groupe en terme de sièges. En vue des [[Élections fédérales allemandes de 2005|élections fédérales de 2005]], le FDP renoue avec la [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|CDU]]/[[Union chrétienne-sociale en Bavière|CSU]] et se prépare à former avec elle une nouvelle coalition qui succèdera aux [[Coalition rouge-verte (Allemagne)|rouges-verts]], dont la défaite semble acquise. Il arrive en troisième position avec 9,8&nbsp;% des voix sur le vote par liste, et soixante-et-un sièges, soit un résultat supérieur aux prévisions des instituts de sondage et un bond de 2,4 points par rapport à 2002. Cependant, en raison du score relativement mauvais de la CDU/CSU, les deux groupes ne peuvent former la coalition qu’ils ont souhaitée. Lors des négociations de l’automne, le FDP est susceptible d’entrer dans différentes [[Coalition en Allemagne|coalitions]] envisagées à l’issue des élections : il pourrait s’allier avec le SPD et les Verts pour former une {{Citation|[[coalition en feu tricolore (Allemagne)|coalition en feu tricolore]]}}, mais beaucoup de libéraux-démocrates considèrent les positions du SPD en matière de réforme économique comme insuffisantes. Une {{Citation|[[coalition jamaïcaine]]}} avec la CDU/CSU et les Verts échoue en raison du refus des Verts de gouverner avec les démocrates-chrétiens. Une [[grande coalition (Allemagne)|grande coalition]] est finalement formée, le FDP restant dans l’opposition. Le FDP se retrouve ainsi dans la situation paradoxale d’être le parti qui a le plus progressé en terme de voix, mais de ne pouvoir revenir au pouvoir, alors que les deux grands partis, qui ont subi des pertes sensibles, forment le gouvernement. == Organisation == Le FDP est organisé en seize fédérations de ''[[Länder allemands|Land]]'' (''Landesverbände''). Celle de la [[Sarre (Land)|Sarre]] est également appelée Parti démocrate de Sarre (''[[:de:Demokratische Partei Saar|Demokratische Partei Saar]]'', avec le sigle FDP/DPS) ; et celle de [[Bade-Wurtemberg]] est aussi appelée Parti populaire démocrate (''[[:de:Demokratische Volkspartei|Demokratische Volkspartei]]'', avec le sigle FDP/DVP), en raison d’une tradition plus que centenaire. Il existe également une «&nbsp;fédération par Internet&nbsp;» (''Internet-Landesverband'', lv-net), qui n’est pas formellement une dix-septième fédération, et dont les membres sont donc adhérents du FDP au plan fédéral. En juin 2005, le parti revendiquait soixante-sept mille adhérents. La fédération la plus importante est celle de [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]], avec dix-sept mille membres. Le record historique est de quatre-vingt-six mille cinq cent membres pour le parti ouest-allemand, en 1981, et de cent cinquante-cinq mille membres pour le parti pan-allemand, en 1991. === Financement === [[Image:Revenus-2006-parti-politique-liberal-democrate-FDP-allemand.svg|thumb|Origine des revenus du FDP en 2006]] Les fonds du FDP, parti proche des milieux d’affaires, proviennent de dons pour une part plus large que ceux des autres partis : ils constituent 30 % des revenus environ, alors qu’ils sont de l’ordre de 20 % pour la CDU et de 10 % pour le SPD ; seule la CSU se rapproche de ce taux. Les dons proviennent majoritairement de moyennes entreprises : en 1990, moins de 10 % des dons dépassaient 40 000 [[Deutschmark|DM]]. Le parti ayant peu d’adhérents, il compte relativement peu sur les cotisations, qui représentent une proportion double dans le budget de la CDU. L’endettement du FDP est peu élevé par comparaison avec les autres partis.<ref>Ordres de grandeur tirés d’Alfred Wahl, ''[[Référence:Les Forces politiques en Allemagne (Alfred Wahl)#Armand Colin 1999|Les Forces politiques en Allemagne]]'', p. 305</ref> En 2006, le parti disposait d’un budget de 29,3 millions d’euros, provenant<ref>''[[Der Spiegel]]'' {{ISSN|0038-7452}}, nº 43/2006, 23 octobre 2006, p. 34</ref> : * pour 29,7&nbsp;%, de dons ; * pour 30,7&nbsp;%, du [[Partis politiques allemands#Financement|financement public]] ; * pour 20,5&nbsp;%, des cotisations des adhérents ; * pour 19,1&nbsp;%, d’autres revenus. === Affiliations === Le FDP est membre du [[Parti européen des libéraux, démocrates et réformateurs]] (ELDR) et de l’[[Internationale libérale]]. Au [[Parlement européen]], il fait partie de l’[[Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe|Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe]] (ADLE). === Tendances === Le Parti libéral-démocrate est historiquement divisé en deux tendances fondamentales : * Son aile centriste s’inscrit avant tout dans le [[libéralisme politique]] et [[Libéralisme social|social]], et insiste sur l’[[État de droit]] et les [[libertés fondamentales]]. [[Sabine Leutheusser-Schnarrenberger]], [[Gerhart Baum]] et [[Burkhard Hirsch]] y sont par exemple apparentés. C’est cette tendance, qui accepte pour partie l’[[État-providence]], qui a tiré le parti vers les [[Parti social-démocrate d'Allemagne|sociaux-démocrates]] dans les années 1970 pour former la [[coalition sociale-libérale]]. * Son aile droite s’inscrit avant tout dans le [[libéralisme économique]], et dans la tradition du national-libéralisme allemand. [[Otto Lambsdorff]], [[Rainer Brüderle]], [[Carl-Ludwig Thiele]] et [[Hermann Otto Solms]] en sont les principaux représentants. C’est sous l’influence de cette tendance que le FDP est depuis les années 1980, parmi les partis politiques allemands, le plus favorable à la [[Marché libre|libéralisation des marchés]]. == Électorat == Dans l’électorat du FDP sont présents de manière supérieure à la moyenne les diplômés de l’[[Système éducatif allemand#Études supérieures (Tertiäre Ausbildung)|enseignement supérieur]], les [[Population active|actifs]], les [[célibat]]aires, et, de manière moins marquée, les [[homme]]s. Le clivage [[Religion|confessionnel]] est presque le même que dans l’ensemble de la population. Le parti réalise ses scores les plus faibles chez les [[agriculteur]]s, les [[Retraite (sociale)|retraités]], les [[chômage|chômeurs]] et les membres d’un [[Syndicat professionnel|syndicat]]. Ses résultats sont légèrement meilleurs dans les [[ville]]s de petite et de moyenne taille, et légèrement moins bons dans les [[Campagne|zones rurales]] et dans les grandes villes. Le parti est le mieux implanté dans la région du [[Rhin]], Rhur exceptée, le long de la [[Neckar]], dans l’[[Eifel]], dans le centre de la [[Hesse (Land)|Hesse]], entre [[Minden (ville d'Allemagne)|Minden]] et [[Oldenbourg (ville)|Oldenbourg]], autour de [[Munich]], [[Francfort-sur-le-Main]], [[Hambourg]], [[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]], dans le Sud de la [[Saxe (Land)|Saxe]] et au Sud de [[Berlin]]. Sur une [[Échiquier politique|échelle]] de la [[gauche (politique)|gauche]] à la [[droite (politique)|droite]] marquée de 1 à 10, l’électeur moyen du parti déclare se positionner en 5 ; légèrement au-dessus de 5 à l’Ouest, légèrement en-dessous dans les nouveaux ''Länder''. Les transferts d’électeurs les plus significatifs ont lieu avec la [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|CDU]]/[[Union chrétienne-sociale en Bavière|CSU]] et le [[Parti social-démocrate d'Allemagne|SPD]], ils ont également lieu avec les [[Alliance 90 / Les Verts|Verts]], et sont négligeables avec le [[Parti de gauche (Allemagne)|Parti de gauche]] et l’extrême droite. Les électeurs du FDP donnent comme questions déterminant leur vote, avec plusieurs réponses possibles, la [[politique économique]] et [[Prélèvements obligatoires|fiscale]] (56&nbsp;%), la [[Emploi|politique de l’emploi]] (31&nbsp;%) et la [[justice sociale]] (27&nbsp;%). Des études ont montré que du point de vue des programmes, les membres du FDP sont plus proches de la CDU/CSU pour les questions économiques, et du SPD et des Verts pour les questions de société ; les divergences les plus profondes sont avec l’extrême gauche et l’extrême droite. == Personnalités == === Chefs de l’État et membres du gouvernement === Le FDP n’a jamais dirigé le [[Gouvernement fédéral (Allemagne)|Gouvernement fédéral]] ; mais, très souvent deuxième parti de la coalition au pouvoir, il a vu certains de ses dirigeants accéder à la présidence fédérale et à la vice-chancellerie. Deux des neuf [[Président fédéral (Allemagne)|Présidents fédéraux]] sont ainsi issus du FDP, [[Theodor Heuss]] (1949–1959) et [[Walter Scheel]] (1974–1979). Sept des treize [[Vice-chancelier (Allemagne)|Vice-chanceliers]] étaient issus du FDP. Au gouvernement, ses portefeuilles habituels sont les [[Office des Affaires étrangères (Allemagne)|Affaires étrangères]], la [[Ministère fédéral de la Justice (Allemagne)|Justice]] et l’[[Ministère fédéral de l'Économie (Allemagne)|Économie]]. === Liste des présidents du Parti depuis 1948 === * 1948–1949 : [[Theodor Heuss]] * 1949–1954 : [[Franz Blücher]] * 1954–1957 : [[Thomas Dehler]] * 1957–1960 : [[Reinhold Maier]] * 1960–1968 : [[Erich Mende]] * 1968–1974 : [[Walter Scheel]] * 1974–1985 : [[Hans-Dietrich Genscher]] * 1985–1988 : [[Martin Bangemann]] * 1988–1993 : [[Otto Lambsdorff]] * 1993–1995 : [[Klaus Kinkel]] * 1995–2001 : [[Wolfgang Gerhardt]] * Depuis 2001 : [[Guido Westerwelle]] == Organisations associées == ==== Les Jeunes libéraux ==== {{Article détaillé|Jeunes libéraux (Allemagne)}} Les [[Jeunes libéraux (Allemagne)|Jeunes libéraux]] (''[[:de:Junge Liberale|Junge Liberale]]'' ou JuLis) forment l’organisation de jeunesse du parti. Ils ont été constitués en 1980, et ont succédé en 1983 aux [[Jeunes démocrates (Allemagne)|Jeunes démocrates]]. Ils comptent une dizaine de milliers de membre et sont financièrement et structurellement indépendants du Parti. ==== La Fondation Friedrich-Naumann ==== {{Article détaillé|Fondation Friedrich-Naumann}} La [[Fondation Friedrich-Naumann]] (''Friedrich-Naumann-Stiftung'') s’appuie sur cinq centre culturels dans le pays et un bureau spécial à Berlin. L’Académie Theodor-Heuss de Gummersbach abrite des archives du libéralisme allemand. == Ressources == === Notes === <references /> === Origine du texte === {{Traduction/Référence|de|Freie Demokratische Partei|21488024}} === Bibliographie === * [[Alfred Wahl]], ''Les Forces politiques en Allemagne ({{XIX|e}} – {{XXe}} siècles)'', [[Armand Colin]] (collection U), Paris, 1999 {{ISBN|2-200-01667-0}}, pp. 298–306 === Liens externes === '''Sites officiels''' * {{de}} '''[http://www.liberale.de/ Freie Demokratische Partei]''' * {{de}} [http://www.fdp-bundesverband.de/ FDP-Bundesverband], le site fédéral * {{de}} [http://www.fdp-fraktion.de/ FDP-Bundestagsfraktion], le groupe parlementaire au ''[[Bundestag]]'' * {{de}} Fédérations du FDP dans les ''Länder'' : [http://www.fdp-bw.de/ Bade-Wurtemberg], [http://www.fdp-nds.de/ Basse-Saxe], [http://www.fdp-bayern.de/ Bavière], [http://www.fdp-berlin.de/ Berlin], [http://www.fdp-brandenburg.de/ Brandebourg], [http://www.fdp-bremen.de/ Brême], [http://www.fdp-hh.de/ Hambourg], [http://www.fdp-hessen.de/ Hesse], [http://www.liberale-mv.de/ Mecklenbourg-Poméranie-occidentale], [http://www.fdp-nrw.de/ Rhénanie-du-Nord-Westphalie], [http://www.fdp-rlp.de/ Rhénanie-Palatinat], [http://www.fdp-saar.de/ Sarre], [http://www.fdp-sachsen.de/ Saxe], [http://www.fdp-sachsenanhalt.de/ Saxe-Anhalt], [http://www.fdp-sh.de/ Schleswig-Holstein], [http://www.fdp-thueringen.de/ Thuringe] * {{de}} [http://www.fnst.org/ Friedrich-Naumann-Stiftung], le cercle de réflexion * {{de}} [http://www.julis.de/ Junge Liberale], l’organisation de jeunesse * {{de}} [http://europa.fdp.de/ FDP im Europarlament], la délégation au [[Parlement européen]] '''Sources externes au parti''' * {{de}} [http://www.udo-leuschner.de/liberalismus/fdp0.htm Die Geschichte der FDP], version électronique du livre du journaliste [http://www.udo-leuschner.de/ Udo Leuschner] sur l’histoire du parti * {{de}} [http://www.gfid.de/fdp/ Archive d’affiches électorales] {{Portail|Allemagne|politique}} [[Catégorie:Parti politique allemand]] [[Catégorie:Parti politique libéral]] {{Lien BA|de}} [[bs:FDP]] [[da:FDP]] [[de:Freie Demokratische Partei]] [[el:Ελεύθερο Δημοκρατικό Κόμμα]] [[en:Free Democratic Party (Germany)]] [[eo:Freie Demokratische Partei]] [[es:Freie Demokratische Partei]] [[eu:Alderdi Demokratiko Askea]] [[fa:حزب دموکرات آزاد آلمان]] [[fi:Vapaa demokraattinen puolue]] [[hr:Slobodna demokratska stranka (Njemačka)]] [[hsb:Freie Demokratische Partei]] [[hu:Német Szabaddemokrata Párt]] [[it:Partito Liberale Democratico (Germania)]] [[ja:自由民主党 (ドイツ)]] [[ksh:F.D.P.]] [[ku:Partiya Azad a Demokrat]] [[la:Factio Democratica Liberalis Germaniae]] [[ms:Parti Demokratik Bebas (Jerman)]] [[nds:FDP]] [[nl:Freie Demokratische Partei]] [[nn:Freie Demokratische Partei]] [[no:Freie Demokratische Partei]] [[pdc:FDP]] [[pl:Wolna Partia Demokratyczna]] [[pt:Partido Democrata Livre]] [[ro:Partidul Liber Democrat (Germania)]] [[ru:Свободная демократическая партия Германии]] [[simple:Free Democratic Party (Germany)]] [[sq:Freie Demokratische Partei]] [[sv:FDP]] [[tr:FDP]] [[zh:德国自由民主党]]