Pays de Caux
97173
31795326
2008-07-22T16:43:28Z
Mrhugues
394822
Ajout Bolbec en ville principale 2éme
{{Région naturelle de France
|1=Pays de Caux
|2= [[Image:Caux (Pays de) localization.jpg|center|frameless|localisation]]
|3= [[Haute-Normandie]]
|4= [[Seine-Maritime]]
|5= {{formatnum:3000}}
|6= [[Le Havre]], [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]]<br>[[Bolbec]], [[Fécamp]], [[Yvetot]]
|7= [[Bassin Parisien]]<br />[[Plateau (géographie)|plateau]] de [[craie]]<br />du [[Crétacé]]
|8= 100-180 mètres
|9= [[polyculture]], [[Lin cultivé|lin]],<br />[[élevage bovin]]
|nb communes=
|population=
|DatPop=
|10= [[Pays de Bray]], [[Vexin]]
|11=
|12=
}}
Le '''Pays de Caux''' est une [[Région naturelle de France|région naturelle]] de [[Normandie]] appartenant au [[Bassin parisien]]. Il s’agit d’un plateau crayeux sis en [[Haute-Normandie]], délimité au sud par la [[Seine]], à l'ouest et au nord par les falaises de la [[Côte d'Albâtre]], à l'est par les hauteurs dominant les vallées de la [[Varenne (rivière de Seine-Maritime)|Varenne]] et de l'[[Austreberthe]]. Son territoire occupe toute la partie occidentale du département de la [[Seine-Maritime]].
Le nom du Pays de Caux provient d'une tribu celte, les [[Calètes]], qui occupe le territoire avant la présence romaine. Il est conquis en 56 av. J.-C. par les légions de [[Jules César]] avant d’être intégré à la [[Gaule lyonnaise|Lyonnaise]] par l'empereur [[Auguste]]. À la chute de [[Rome antique|Rome]] au {{Ve siècle}}, les peuplades [[Francs|franques]] qui s’y installent encouragent le développement du monachisme – [[abbaye de Saint-Wandrille]] ([[649]]), de [[abbaye de Jumièges|Jumièges]], [[Abbaye de la Trinité de Fécamp|de Fécamp]] ([[709]]) – et substituent le ''pagus'' à la ''civitas'' avant son intégration à l’[[Empire d'Occident|Empire carolingien]]. À partir de la fin du {{VIIIe siècle}}, des pillards [[viking]]s dévastent la région, puis s’y implantent en fondant le [[duché de Normandie]] en [[911]]. Intégré en même temps que le duché au royaume de France en [[1204]], le pays de Caux est particulièrement frappé par les effets de la [[Guerre de Cent Ans]] et des [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]], les Cauchois comme les autres Normands s’étant convertis au [[protestantisme]] en grand nombre. Au {{XXe siècle}}, après le [[Bataille de Normandie|débarquement allié en Normandie]], un bombardement massif ravage la ville du [[Le Havre|Havre]] en septembre [[1944]].
Le Pays de Caux est une région dynamique grâce à une industrie chimique puissante, une agriculture compétitive et l'ensemble portuaire havrais. La proximité de [[Paris]], une forte identité, la présence de nombreux châteaux et manoirs, d'une architecture rurale particulière ([[clos-masure]]s, [[Colombier (édifice)|colombier]]s) font de la région une destination touristiquement attractive.
Les [[Gentilé|habitants]] du pays de Caux sont appelés Cauchois ; le [[cauchois]] étant un dialecte important de la [[Normand|langue normande]]. Les villes principales sont [[Le Havre]], [[Étretat]], [[Fécamp]], [[Saint-Valéry-en-Caux]] et [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] sur le littoral, [[Bolbec]] & [[Yvetot]] à l'intérieur des terres.
== Géographie ==
Le Pays de Caux se distingue du reste de la [[Normandie]] par ses caractéristiques [[géographique]]s et [[géologique]]s. Ces [[paysage]]s, uniques en [[France]], ont été façonnés par l'eau et les activités humaines.
=== Situation et limites ===
[[Image:Carte pays Caux1.png|thumb|upright=1.05|Carte de situation du Pays de Caux (en jaune).]]
Le Pays de Caux forme grossièrement un triangle à l'ouest du département de la [[Seine-Maritime]], en [[Haute-Normandie]]. Il est bordé au nord et à l'ouest par la [[Manche (mer)|Manche]]. Mais à l'est, les limites sont plus floues et dépendent des auteurs. On admet généralement que le Pays de Caux se termine à l'ouest de la [[forêt d'Eawy]] et de la forêt Verte ou sur l'interfluve entre la [[Varenne (rivière de Seine-Maritime)|Varenne]] et la [[Scie (fleuve)|Scie]]<ref name="cybernat_paysages">{{fr}} {{lien web|titre=Paysages|éditeur=Cybernat, université du Havre|url=http://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/homepage.htm|consulté le=03-11-2007}}.</ref>. La [[Pays de Bray|boutonnière du Pays de Bray]], par ses altitudes plus élevées et par la nature de ses terrains se différencie nettement du Pays de Caux<ref name="Ragot6">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 6.</ref>. On désigne par l'expression « Petit Caux », la région littorale située entre [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] et [[le Tréport]].
La ville la plus au nord est Dieppe ( {{Coord|49|92|22|N|1|07|86|E}}) ; l'extrémité sud-ouest est occupée par l'agglomération havraise ( {{Coord|49|49|0|N|0|10|00|E}}). Ces deux cités sont des [[sous-préfecture]]s. Enfin, la [[Seine|vallée de la Seine]] marque la limite méridionale du Pays de Caux.
Les hautes [[falaise]]s de [[craie]], qui constituent l'essentiel du [[littoral]], et la Seine ont, par le passé, représenté des obstacles naturels aux transports et aux communications, si bien que le territoire cauchois est longtemps resté relativement [[enclavement|enclavé]] (voir le paragraphe sur les [[Pays de Caux#Transports|transports]]).
=== Géomorphologie ===
[[Image:Aiguille1.jpg|thumb|upright=0.8|left|Étretat, falaise d’aval et aiguille.]]
Le pays de Caux est un vaste plateau sédimentaire à la surface légèrement ondulée. Il s’élève doucement vers l’est, passant de 100 à {{unité|180|mètres}} d’altitude<ref name="Auger33">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 132.</ref>{{,}}<ref name="cybernat_paysages"/>. Il se termine par le plus bel ensemble de hautes falaises en France, qui atteignent les 110 mètres de hauteur au [[Cap Fagnet]], à Fécamp.
Le plateau cauchois appartient à l'ensemble [[géologie|géologique]] du [[Bassin Parisien]], formé à l'[[ère secondaire]]. Le sous-sol est constitué d'une grande épaisseur de [[craie]], pouvant mesurer jusqu’à {{unité|200|mètres}} de profondeur<ref name="Auger33"/>. Il est couvert d’une couche d’[[argile]] à [[silex]] et d'un [[limon (roche)|limon]] fertile<ref name="Ragot6">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 6.</ref>. Dans quelques secteurs, on peut trouver des placages datant de l'époque [[éocène]], notamment entre Saint-Valery-en-Caux et Dieppe ([[sable]]s, [[Grès (géologie)|grès]], argiles inhabituels pour la région<ref name="Auger35">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 35.</ref>). Il faut signaler la présence de quelques accidents tectoniques : [[anticlinal]] de Villequier et de [[Yerville]], [[faille]] de Fécamp, qui sont somme toute peu visibles aujourd’hui.
Le plateau du Pays de Caux est entaillé par des vallées et des [[vallon]]s tapissés d’[[alluvion]]s et de [[sédiment]]s : les vallées humides, désignées ainsi car elles sont parcourues par un fleuve ou une rivière, possèdent un fond plat et large de quelques centaines de mètres. Elles s'ouvrent sur la Manche au nord ou sur la Seine au sud. Elles sont plus nombreuses et plus longues au nord (vallées de [[Scie (fleuve)|Scie]], de la [[Saâne]], du [[Dun (fleuve)|Dun]], de la [[Durdent]], de la [[Valmont (fleuve)|Valmont]], etc.). Les [[versant]]s exposés au sud ont une pente plus raide<ref name="Auger39">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 39.</ref> et sont en général plus boisés.
Les vallées sèches et les [[valleuse]]s coupent également le plateau de craie : on les trouve à [[Yport]], Étretat, Saint-Valery-en-Caux ... Elles n'ont pas d'écoulement en surface<ref name="cybernat_paysages"/> et sont peu peuplées, sauf à leur embouchure. Les versants sont boisés car la craie affleure à cause de l'érosion : il est donc impossible de pratiquer l'agriculture. Certaines valleuses sont « suspendues » à cause du lent recul de la falaise : elles ne permettent pas d'accéder directement à la plage. Les hommes y ont parfois aménagé des escaliers ou des échelles pour descendre (valleuse d'Életot par exemple).
=== Histoire géologique ===
[[Image:Coupes falaises côte albâtre 1.png|thumb|upright=0.9|Les falaises du Pays de Caux se sont formées au secondaire par une lente accumulation de couches sédimentaires.]]
C'est au cours de l'[[ère primaire]] que le socle du Pays de Caux s'est constitué, à la suite du rapprochement des blocs [[Massif ardennais|ardennais]] et [[Massif armoricain|armoricain]]<ref name="Ragot11">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 11.</ref>. Le socle résulte de la déformation, puis de l'[[érosion]] de la montagne née de cette collision. Des forages effectués dans le secteur d'Étretat-Fécamp-Lillebonne ont montré la présence de [[sable]] du primaire sous les couches de l'[[ère secondaire]]<ref name="Ragot12">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 12.</ref>. D'autres sondages profonds ont mis en évidence des [[gneiss]] et des roches [[schiste]]uses très déformées<ref name="cybernat_socle">{{fr}} {{lien web|titre=Le socle et le Permo-Trias en forages profonds|éditeur=Cybernat, université du Havre|url=http://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/homepage.htm|consulté le=03-11-2007}}.</ref>.
Le socle primaire a été ensuite submergé par la mer au [[Jurassique]] et au [[Crétacé]]. Le niveau de cette mer chaude a fortement évolué au cours de cette période, ce qui a donné lieu à la formation de couches d'argiles, de marnes, puis de craie. L'analyse de ces couches révèle la présence de [[fossile]]s d’[[ammonite]]s, d’[[oursin]]s ainsi que des dents de [[requin]]s<ref name="Ragot14-15">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 14-15.</ref>. Pendant plusieurs millions d'années, les strates se sont empilées pour constituer
au total 500 à {{unité|1000|mètres}} de terrains sédimentaires, dont plus de {{unité|200|mètres}} de [[craie]], divisés par les géologues en plusieurs [[Étage stratigraphique|étages]] ([[cénomanien]], [[turonien]], [[coniacien]], [[santonien]], [[campanien]])<ref name="Ragot18-20">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 18-20.</ref>. Lorsque l'apport en [[silice]] était suffisant, des bancs de [[silex]] se sont créés au milieu des couches calcaires.
À la fin du crétacé, le soulèvement général du [[Bassin Parisien]] provoque le retrait de la mer et des déformations tectoniques (fractures, failles). L'[[ère tertiaire]] est marquée par l'altération de la craie des surfaces émergées et la formation d'argile à silex. La mer envahit de nouveau plusieurs secteurs du Pays de Caux, ce qui entraîne des dépots de sables, d'argiles et de calcaires, visibles dans le [[synclinal]] d’Ailly. Il y a 4 millions d’années environ, la mer quitte définitivement la région<ref name="Ragot21">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 21.</ref>. Une première phase de refroidissement se produit, il y a quelque 2,6 millions d’années<ref name="Ragot24">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 24.</ref>. Le [[quaternaire]] (-1,8 millions d’années) voit se succéder plusieurs [[glaciation|périodes glaciaires]], au cours desquelles la [[Seine]] se creuse, forme des [[méandre]]s et des couches d’alluvions. L'alternance de périodes froides et de périodes interglaciaires, mais aussi la poursuite du soulèvement du Bassin Parisien expliquent la migration des méandres de la Seine, l'encaissement rapide des vallées et les falaises mortes situées au sud du plateau<ref name="Lebourgeois9"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 9.</ref>.
C'est aussi pendant le quaternaire que les [[loess]] se déposent, formant des épaisseurs allant jusqu'à 10 mètres<ref name="Auger37">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p.37.</ref>{{,}}<ref name="Ragot26">J. Ragot, M. Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', 2005, p. 26.</ref>. Ces particules sont arrachées aux [[Vase (mer)|vasière]]s et aux [[alluvion]]s par les vents violents. Depuis 10 000 ans environ, avec le réchauffement du climat, les vallées ont tendance à se combler et les milieux à évoluer.
=== Climat ===
Le pays de Caux se trouve en [[climat tempéré]] [[climat océanique|océanique]] : les précipitations sont relativement importantes, comprises entre {{unité|700|mm}} sur la côte et {{unité|1200|mm}} par an autour de [[Goderville]], à l’intérieur des terres<ref name="MeteoFr">{{fr}} {{lien web|titre=Météo en Seine-Maritime|url=http://www.meteofrance.com/FR/climat/dpt_tempsdumois.jsp?LIEUID=DEPT76|éditeur=Météo France|consulté le=03-11-2007}}.</ref>. La [[Manche (mer)|Manche]] joue un rôle de régulateur thermique, si bien que les hivers sont généralement plus doux et les étés plus frais qu’à l’intérieur du continent. Ces conditions climatiques sont favorables aux [[agriculture|activités agricoles]].
{{-}}
<center> '''Quelques données climatiques :'''</center>
{| class="wikitable" style="font-size:90%;width:100%;border:0px;text-align:center;line-height:120%;"
! style="background: #99CCCC; color: #000080" height="16" |Station
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Temp. moy.<br /> de janvier (°C)
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Temp. moy.<br /> de juillet (°C)
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Précipitations annuelles<br /> moy. (mm)
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Nb. moy. de jours<br /> de gel /an
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Nb. moy. de jours<br /> de brouillard /an
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Insolation <br /> moy. /an (h)
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | record abs.<br /> des vents (km/h)
|-------------align="center"
|[[Cap de la Hève|La Hève]]<ref>Station située à 100 mètres d'altitude, à [[Sainte-Adresse]], dans l'agglomération [[Le Havre|havraise]].</ref>||4,6||17||708,6||24,9||52,8||1787,9||180
|-------------align="center"
|[[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]]||4,4||16,1||798,8||35,8||37,5||nd||155
|-------------align="center"
|[[Rouen]]||3,3||17,1||785,2||55,3||97||1687,2||137
|-------------align="center"
|[[Paris]]||4,1||19,5||641,6||28,9||13,4||1798||122
|-------------align="center"
|-
| colspan="14" style="text-align:center;font-size:90%;"|''Source : [http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07040&d=2007-11-03 site d'Infoclimat].
|}
<br />
Les précipitations se répartissent tout au long de l’année, avec un maximum en automne et en hiver. Les mois de juin et juillet sont marqués par quelques orages<ref name="Infoclimat_Heve"/> qui peuvent produire des [[crue]]s catastrophiques dans les vallées. L’un des traits caractéristiques du Pays de Caux est la grande variabilité du temps, même au cours d’une journée<ref name="Auger42">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 42.</ref>. Les vents dominants soufflent du sud et du sud-ouest ; les tempêtes arrivent en hiver, surtout en janvier<ref name="Infoclimat_Heve">{{fr}} {{lien web|titre=Cap de la Hève, Seine-Maritime (76), 100m - [1961-1990]|url=http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07028&aff|éditeur=Infoclimat|consulté le=03-11-2007}}.</ref>. Le record absolu pour le Pays de Caux a été enregistré le {{date|16|octobre|1987}} au Cap de la Hève : 180 km/h.<ref name="MeteoFr"/> Enfin, il existe des [[microclimat]]s liés à une situation particulière ; la côte nord (autour de Dieppe) est plus froide et humide que le reste du littoral<ref name="Auger43">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 43.</ref>. L’intérieur du plateau de Caux possède une nuance flamande.
{{-}}
<center> '''Données climatiques pour [[Le Havre]] :'''</center>
{| class="wikitable" style="font-size:90%;width:100%;border:0px;text-align:center;line-height:120%;"
! style="background: #99CCCC; color: #000080" height="17" |Mois
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Jan
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Fev
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Mar
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Avr
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Mai
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Jui
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Jui
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Aou
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Sep
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Oct
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Nov
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Dec
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" | Année
|-
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" |Températures moyennes (°C)
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 4,6
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 4,9
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 6,8
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 8,8
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 12,1
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 14,8
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 17
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 17,2
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 15,7
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 12,6
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 8,2
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 5,6
| style="background: #FFFFFF; color:#000000;" | 10,7
|-
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" height="16;" |Précipitations moyennes (mm)
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 62,6
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 49
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 54,3
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 42,9
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 52,7
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 52,6
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 50,2
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 48,5
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 64,5
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 74,1
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 88,1
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 69,4
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 708,6
|-
! style="background: #99CCCC; color:#000080;" height="16;" |Insolation moyenne (h)
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 62,9
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 87,7
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 136,2
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 179,5
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 214,6
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 224,4
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 237,8
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 218,5
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 168,3
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 124,5
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 74,7
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 56,7
| style="background: #FFFFFF; color: black;" | 1787,9
|-
| colspan="14" style="text-align:center;font-size:90%;"|''Source : « Cap de la Hève, Seine-Maritime (76), 100m - [1961-1990] », [http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07028&aff=details site d'Infoclimat].
|}
{{Images
|largeur=thumb
|titre=Atlas du Pays de Caux
|Image:Carte pays Caux1.png|Situation
|Image:Carte pays Caux reliefs.png|Quelques altitudes
|Image:Carte pays Caux precipitations.png|Précipitations
|Image:Diagramme Climatique du Havre.png|Graphique climatique
|Image:Carte pays Caux densites.png|Densités
|Image:Carte pays Caux routes.png|Grands axes routiers
}}
=== Des milieux et des paysages fragiles ===
Les paysages sont d’aspect tabulaire et marqués par l’[[openfield]] (champs ouverts) nécessité par la mécanisation agricole. La spécificité du Pays de Caux est le [[clos-masure]] qui est un espace entouré de haies vives servant de rideau brise-vent. Les arbres sont plantés sur un talus (appelé de façon paradoxale « fossé » par les Cauchois<ref name="Lebourgeois27"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 27.</ref>) d'environ un mètre de hauteur<ref name="Lebourgeois29"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 29.</ref>. On utilise des [[hêtre]]s, des [[chêne]]s ou, de nos jours, le [[peuplier]] en raison de sa croissance rapide. Il existe parfois deux rangées d'arbres sur le même talus.
Abritée par cette haie qui crée un microclimat se trouve une cour complantée de [[pommier]]s pour la production du [[cidre]] ou de [[poirier]]s (présence d'un pressoir). La haie protège en outre le jeune bétail et la basse-cour. On trouve aussi une mare et des bâtiments d’exploitation et d’habitation (ferme). L'accès à la cour se fait par deux ou quatre portails qui correspondent le plus souvent aux points cardinaux<ref name="Lebourgeois27"/>. L’évolution des modes de vie conduit à un arrachage ou un manque d’entretien des haies, ce qui accélère l’érosion des sols. Ayant un rôle de brise-vent, les talus plantés également freinent en effet l’écoulement des eaux de pluie. Avec la croissance démographique du {{XVIIIe siècle}}, les clos-masures ont fini par former des [[hameau]]x, eux-mêmes entourés de haies. Le paysage du pays de Caux ne doit pas être confondu avec le [[bocage]] de [[Basse-Normandie]].
Le littoral est constitué de [[Falaise (géomorphologie)|falaise]]s de craie plus ou moins hautes dont les plus célèbres sont celles d’Étretat. Leur couleur blanche explique la désignation « [[Côte d'Albâtre]] » pour cette partie de la Normandie. Cette falaise recule plus ou moins rapidement en fonction de l’[[érosion]] marine, ainsi le littoral de la Seine-Maritime recule de vingt centimètres par an en moyenne<ref>Christiane Galus, « L’érosion touche plus du quart du littoral français », dans ''[[Le Monde]]'' du 12-08-2007, {{Lire en ligne|lien=http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-943702@51-853716,0.html}}.</ref>. Les plages sont tapissées de [[galet]]s, détachés de la falaise et polis par la mer. Ces galets ont néanmoins tendance à migrer et le sable peut affleurer à certains endroits.
=== Milieu naturel ===
[[Image:Roseaux2.jpg|left|thumb|L'[[estuaire]] de la Seine.]]
Le milieu naturel du pays de Caux est composé principalement de [[prairie]]s humides, de [[tourbière]]s, de [[roselière]]s, de [[mare]]s, de [[rivière]]s, de coteaux [[craie|crayeux]] et de [[forêt]]s. Le développement naturel du Pays de Caux s'est principalement installé dans ces milieux, créant une nature riche et abondante<ref>[http://www.pnr-seine-normande.com/fr/exception/milieux.php Site du Parc des boucles de seine.]</ref>.
==== Parc des Boucles de Seine ====
Le [[Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande]] a été créé le {{date|17|mai|1974}} pour entretenir la coupure verte entre les deux espaces urbains et industriels de Rouen et du Havre.
Il s'étend sur les régions du Pays de Caux, du Val de Seine, du [[Roumois]], du [[Marais Vernier]] et de la basse vallée de la [[Risle]], le long de 180 kilomètres de Seine<ref>[http://www.pnr-seine-normande.com/fr/bienvenue/historique.php Site du Parc des boucles de Seine.]</ref>.
Le parc dispose de neuf grandes missions en matière d'agriculture, d'architecture, de culture, d'eau, d'économie, d'éducation, d'environnement, de paysage et de tourisme<ref>[http://www.pnr-seine-normande.com/fr/missions_actions/missions.php Site du Parc des boucles de Seine.]</ref>.
À l'intérieur du parc, il existe quatre sites remarquables, à savoir la [[Réserve naturelle du Vallon du Vivier]], la [[Réserve naturelle des Mannevilles]], les [[Marais de Saint-Sulpice]], la [[Réserve naturelle des Courtils à Bouquelon]]<ref>[http://www.pnr-seine-normande.com/fr/exception/sites.php Site du Parc des boucles de Seine.]</ref>.
==== La faune ====
Le relief rocheux allié à la présence importante d'algues favorise la diversité animale du Pays de Caux. Ces deux facteurs sont observés principalement dans le secteur [[Antifer]]-[[Senneville]] et profitent pour de nombreuses espèces [[sessile]]s et [[wikt:vagile|vagile]]s<ref>Jacques Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie'', p. 70.</ref>.
Les autres secteurs profitent aussi de leur caractéristique pour le développement de certaines espèces de [[mollusque]]s [[bivalve]]s et de [[vers]] [[endogé]]s qui apprécient particulièrement la roche tendre des [[estran]]s de [[Veulettes]] ou de [[Veules-les-Roses]]<ref>Jacques Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie'', p. 74.</ref>.
Parmi les espèces caractéristiques du Pays de Caux, on peut citer de nombreuses espèces parmi lesquelles les [[spongiaires]], [[cnidaires]], [[Planaire]]s, [[annélides]], [[crustacés]], [[pycnogonides]], [[insectes]], [[mollusques]], [[Ectoprocta|bryozoaires]], [[échinodermes]], [[urochordés]], [[poissons]]<ref>Jacques Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie'', p. 264.</ref>.
La déforestation et la pollution ont mis en péril certains animaux notamment : l'[[anguille]], la [[chouette chevêche]], la [[cigogne]], le [[damier de la succise]] et le [[triton crêté]]<ref>[http://www.pnr-seine-normande.com/fr/exception/faune.php Site du Parc des boucles de Seine.]</ref>.
L'animal caractéristique du Pays de Caux est la vache normande<ref>[http://www.agroparistech.fr/svs/genere/especes/ fiche espèce.]</ref>.
==== La flore ====
La flore du pays de Caux se compose en grande partie de [[thallophyte]]s ; la zone de balancement des marées du littoral du Pays de Caux est particulièrement diversifiée du fait de la nature rocheuse de l'estran<ref>Jacques Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie'', p. 144.</ref>.
[[Image:Estran à Varangeville-sur-Mer (vers Vasterival).jpg|right|thumb|upright=1.15|L'estran à [[Varengeville-sur-mer]] (près de Vasterival).]]
Cependant certains secteurs possèdent une flore plus ou moins diversifiée en raison de l'influence des nombreux facteurs auxquels les algues sont soumises (exposition au vent et à la houle, qualité de l'eau, degré d'ensoleillement, hétérogénéité du platier, degré d'ensablement...)<ref>Jacques Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie'', p. 164.</ref>.
La zone biologiquement la plus riche débute au nord du port pétrolier d'[[Antifer]] et va jusqu'à [[Senneville-sur-Fécamp]]<ref>[http://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/homepage.htm cybernat.]</ref>.
Le [[Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande]], qui couvre {{formatnum:80000}} hectares<ref>[http://www.pnr-seine-normande.com/fr/index.php Site officiel du parc.]</ref>, possède environ 70 espèces d'arbres<ref>Jacques Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie'', Éditions des Falaises, novembre 2005, {{ISBN|978-2-84811-035-6}}, p. 185.</ref> et contribue à la préservation d'espèces végétales comme la [[Drosera à feuilles rondes|rossolis à feuilles rondes]], l'[[osmonde royale]], l’[[Ache|ache rampante]] et l’[[orchis singe]].
On compte aussi un certain nombre de forêt dans le pays de Caux : [[forêt de Brotonne]] (qui est rataché au Parc des boucles de Seine) et [[forêt d'Eu]].<ref>J. Chaïb et J.-P. Thorez, ''Vallée de la Seine, entre naissance et renaissance'', AREHN, Rouen, 2001, p. 23.</ref>
Le [[chêne d'Allouville]], situé au sud du pays de Caux, est considéré comme le plus vieux [[chêne]] de France, on estime qu'il aurait entre 800 et {{formatnum:1200}} ans<ref>Jacques Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie'', Éditions des Falaises , novembre 2005, {{ISBN|978-2-84811-035-6}}, p. 166.</ref>.
== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire du pays de Caux}}
L'histoire du pays de Caux a été marquée par le peuple des [[Calètes]] dans l'[[Antiquité]] et par la colonisation [[viking]] au [[Moyen Âge]]. Elle s'inscrit dans l'[[histoire de la Normandie]] tout en gardant une certaine originalité, liée à son ouverture maritime et à ses caractéristiques [[géologie|géologiques]].
=== Préhistoire ===
Les premiers habitants du pays de Caux ont pu habiter dans les nombreuses [[grotte]]s des vallées et de la côte, sans qu’on puisse évaluer leur nombre de façon certaine<ref name="Auger13">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 13.</ref>. Les sites les plus anciens datent du [[Paléolithique inférieur]] et ont révélé des outils taillés en pierre de types [[clactonien]] et [[acheuléen]] ( [[Le Havre|Havre]], [[Sassetot-le-Mauconduit]]<ref name="Auger13"/> par exemple).
Pendant le [[Mésolithique]], les cultures préhistoriques qui occupent le pays de Caux se rattachent à celles du [[bassin parisien]] avec des influences belges. La population se [[sédentarisation|sédentarise]] au cours du [[Néolithique]] et fabrique des outils en [[bronze]] et des [[céramique]]s.
=== Gaule indépendante ===
{{Images
|largeur=thumb
|titre=Atlas historique du Pays de Caux
|Image:Gaule Belgique.png| Le territoire des [[Calètes]]
|Image:Peuples gaulois.jpg| Carte des peuples gaulois
|Image:REmpire-06 Gallia Lugdunensis.png| La Gaule romaine
|Image:Cartehistonormandie1.PNG| La Normandie aux {{Xe s}} et {{XIe siècle}}s
|Image:Frankish Empire 481 to 814-fr.svg| Le Royaume franc sous [[Charlemagne]]
|Image:Conquetes Philippe Auguste.gif| La France sous [[Philippe Auguste]]
|Image:Guerre de cent ans (1435).svg| La France pendant la guerre de cent ans(1435)
|Image:Map_France_1477-fr.svg| La France à la fin du {{XVe siècle}}{{legend|#80e5FF|[[Domaine royal français|Domaine royal]]}}{{legend|#ffe680|Possessions de [[Charles le Téméraire]]}}
}}
{{Article détaillé|Calètes}}
Dans l’[[Antiquité]], le Pays de Caux est occupé par les [[Calètes]], descendants des [[Belges]] qui se sont installés en Normandie à partir du {{IVe siècle av. J.-C.}}<ref name="Bouard43"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 43.</ref>. Le nom {{Guil|Calète}} vient peut-être du gaulois {{Guil|cal}} signifiant {{Guil|dur}}<ref>P.-ê. de calet-, caleto-, thème de nom gaulois « dur » (Georges Dottin, ''La Langue gauloise. Grammaire, textes et glossaire'', Paris, Klincksieck, 1918, p. 239). Voir également « Caleti (or -es), καλετοι » (Joshua Whatmough, ''The Dialects of Ancient Gaul'', Harvard, Harvard university Press, pp. 599-600, ISBN 0674202805) ou « « cal » en français rappelle la dureté des Calètes » (Maurice Begouën Demeaux, ''Noms de lieux dans le Pays de Caux'', Paris, d’Artrey, 1977, p. 111).</ref>. Ils vivent groupés dans les ''[[oppidum|oppida]]'' ([[Étretat]], Camp de Canada à [[Fécamp]]<ref>Stephan Fichtl, ''Les Peuples gaulois, {{sp-|III|e|-|I|e|}}s av. J.-C.'', éditions Errance, Paris, 2004, {{ISBN|2-87772-290-2}}, p. 170.</ref>) ou des villages agraires à enclos. Malgré une lutte acharnée contre les troupes de [[Jules César]], les Calètes sont vaincus par les Romains au milieu du {{Ier siècle av. J.-C.}}
=== La paix romaine ===
[[Image:ApollonLillebone.jpg|thumb|left|upright=0.7|[[Apollon]] en bronze, retrouvé à [[Lillebonne]], musée du Louvre.]]
En [[-27|27 av. J.-C.]], l’empereur [[Auguste]] réorganise le territoire gaulois. Il crée la ''civitas caletorum'' (« [[cité]] des Calètes ») qui est incorporée à la province de [[Gaule lyonnaise]]. Avec la paix romaine, les populations délaissent les ''oppida'' pour habiter dans les vallées. Les campagnes sont [[défrichement|défrichées]], les cultures et l’élevage se développent et l’artisanat fournit les exportations vers la Bretagne<ref>Nom de l’actuelle [[Angleterre]].</ref>. De nombreuses [[villa (histoire)|villas gallo-romaines]] sont construites, comme celle de [[Sainte-Marguerite-sur-Mer]]. Elles utilisent les matériaux locaux : [[silex]], [[craie]], [[calcaire]], [[Brique (matériau)|brique]], [[torchis]]. La technique du [[colombage]] est héritée de cette époque et des huttes celtiques. La [[Romanisation (histoire)|romanisation]] du Pays de Caux, comme ailleurs en Occident, passe par l’urbanisation et la construction de routes : ''Juliobona'' (l’actuelle [[Lillebonne]]) et ''Caracotinum'' ([[Harfleur]]) sont alors les principales villes de la ''civitas caletorum''.
Les premières [[Migrations germaniques|attaques germaniques]] surviennent au {{IIIe siècle}} : la [[côte d'Albâtre]] subit les incursions [[saxon]]nes et l’Empereur romain ordonne la construction du ''litus saxonicus'' pour défendre le plateau<ref name="Auger14"/>. Les invasions s’intensifient au {{Ve siècle}} et provoquent le déclin des villes, la crise des campagnes et le retour de la forêt. Lorsque l’autorité de [[Rome antique|Rome]] commence à s’effacer, les Calètes se joignent à d’autres tribus au sein d’une vaste fédération connue sous le nom de « Confédération armoricaine » destinée à se défaire de l’occupant.
=== Moyen Âge ===
À la fin du {{Ve siècle}}, le Pays de Caux passe sous domination [[francs|franque]] et fait partie de la [[Neustrie]] [[mérovingien]]ne. Il est divisé en deux ''[[pagus|pagi]]''<ref>''pagus'' au singulier, est un nom latin donnera le mot « pays ».</ref>, le Caux et le [[Talou]]<ref name="Auger14">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 14.</ref>, dirigés chacun par un [[comte]] qui représente l’autorité royale. De nombreux [[toponyme]]s en « -court » et « -ville » datent de cette époque franque. Au {{VIIe siècle}}, le comte de Caux, Vaning, fonde le premier monastère de Fécamp<ref name="Bouard81"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 81.</ref>. Les rois mérovingiens favorisent la christianisation des campagnes et la fondation d’abbayes : [[Abbaye de Saint-Wandrille|Fontenelle]], [[Abbaye de Jumièges|Jumièges]], [[Abbaye de Pavilly|Pavilly]] et [[Abbaye de Montivilliers|Montivilliers]] sont créées au {{s|VII|e}}. Elles adoptent rapidement la [[règle de saint Benoît]] et constituent de grands domaines fonciers.
En [[751]], le royaume mérovingien passe aux mains de la dynastie [[carolingien]]ne et le centre politique s’éloigne vers les rives du [[Rhin]]. Les raids [[viking]]s sur la côte normande commencent au {{IXe siècle}}. En [[841]], les [[Scandinave]]s remontent la [[Seine]] sur leurs [[drakkar]]s, pillent et dévastent les monastères et les villes de la région. Les habitants et les moines, livrés à eux-mêmes, ne trouvent de salut que dans la fuite. En [[911]], le roi [[Charles le Simple]] décide de donner la [[Duché de Normandie|Basse-Seine]] au chef viking [[Rollon]] : le [[Traité de Saint-Clair-sur-Epte]] marque la fondation du comté de Rouen, futur [[duché de Normandie]]. Le pays de Caux connaît un peuplement scandinave relativement dense<ref name="Bouard104"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 104.</ref>, comme le montre la [[toponymie normande|toponymie]] : parmi les suffixes les plus fréquents, citons « –bec » du scandinave « ''bekkr'' » cours d'eau ([[Caudebec-en-Caux]], [[Bolbec]]), « –dalle » du scandinave « ''dalr'' » vallée ([[Saint-Vaast-Dieppedalle|Dieppedalle]], Oudalle), « –fleur » encore du scandinave « ''floi'' » embouchure ([[Harfleur]], [[Fiquefleur-Équainville|Fiquefleur]]) et « –tôt » toujours du scandinave « ''topt'' » village ([[Yvetot]], [[Criquetot-l'Esneval]]). Les Vikings laissent également une empreinte durable dans les coutumes, l’architecture, le [[dialecte]] et le [[Ethnie|type ethnique]] cauchois.
[[Image:DonjonLillebonne1.jpg|thumb|right|upright=0.8|Le [[donjon]] dit de [[Guillaume le Conquérant]] à Lillebonne.]]
Au {{Xe siècle}}, les premiers ducs de Normandie résident souvent dans leurs palais de [[Fécamp]] et de [[Lillebonne]], jusqu’à [[Conquête normande de l'Angleterre|l'invasion de l’Angleterre]] en [[1066]] par [[Guillaume le Conquérant]], qui devient roi d’Angleterre. Plus tard, [[Henri II d'Angleterre|Henri II]] met en place le [[bailliage]] du Pays de Caux, qui est repris par le [[roi de France]] au {{XIIIe siècle}}. Après les invasions vikings, les ducs s’emploient à rétablir la vie monastique en Normandie : vers [[960]], le réformateur [[Gérard de Brogne]] ressuscite [[abbaye de Saint-Wandrille|Saint-Wandrille]]. [[Richard Ier de Normandie|Richard I{{er}}]] fait reconstruire l’église abbattiale à [[Fécamp]]. [[Richard II de Normandie|Richard {{Rom|II|2}}]] fait venir [[Guillaume de Volpiano]] pour ranimer la vie de l’abbaye, selon la [[Ordre de saint Benoît|règle bénédictine]].
La condition des paysans cauchois est alors relativement meilleure qu’ailleurs en France<ref name="Auger20"/> : les [[esclave]]s exploitent la [[réserve (histoire)|réserve seigneuriale]] et les communautés rurales sont influentes. Les innovations agricoles ([[collier d'épaule]], [[assolement triennal]]) arrivent très tôt en Normandie et entraînent une augmentation des récoltes<ref name="Auger20">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 20.</ref>. L’industrie textile se développe en liaison avec la culture des plantes tinctoriales ainsi qu'avec l’élevage [[ovin]]. La population du plateau de Caux augmente et les bourgs se développent, grâce à la [[draperie]]. Les habitants de Montivilliers, Harfleur et Fécamp achètent à [[Jean Sans Terre]] leur [[charte communale]] en [[1202]] et les [[bourgeois]] acquièrent des [[privilège]]s. Les échanges commerciaux se développent avec les régions voisines et avec l’Angleterre. Les marchands pêcheurs de Fécamp organisent une [[ghilde]] qui les protège et réglemente leurs activités<ref name="Auger20"/>. Les [[foire]]s régionales se multiplient, celle d’Harfleur est alors l’une des plus réputées du pays de Caux<ref name="Auger20"/>.
En [[1204]], la Normandie est intégrée au [[domaine royal]] français. Le {{XIIIe siècle}} est une période de prospérité pour le pays de Caux. Le [[Coutume de Normandie|Grand Coutumier de Normandie]] est rédigé au milieu du {{s|XIII|e}}. La [[Charte aux Normands]] est octroyée le [[19 mars]] [[1315]], par le [[Liste des rois de France|roi de France]] [[Louis X de France|Louis le Hutin]], qui fait écho à la [[Magna Carta|Grande Charte]] des [[Angleterre|Anglais]]. Cette charte, ainsi que la seconde de [[1339]], est considérée jusqu’en [[1789]] comme le symbole du particularisme normand.
Au début du {{XIVe siècle}}, le Pays de Caux est touché, comme le reste de l'Occident, par des vagues de [[famine]]s et d’épidémies. La [[peste]], qui fait son apparition en [[1348]], tue jusqu’à ¾ des habitants dans certains villages<ref name="Auger21">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 21.</ref>. Puis la région est dévastée par les chevauchées, les pillages et les batailles de la [[guerre de Cent Ans]]. La démographie s’effondre et de nombreux villages sont abandonnés. Le commerce est ralenti et l’activité économique perturbée.
Au début du {{XVe siècle}}, les Anglais razzient les campagnes du Pays de Caux<ref name="Bouard227"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 227.</ref>. En [[1415]], le roi d’Angleterre [[Henri V d'Angleterre|Henri {{Rom|V|5}}]] débarque au Chef-de-Caux (l’actuelle [[Sainte-Adresse]])<ref name="Bouard228"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 228.</ref>, puis assiège la ville d’[[Siège d'Harfleur|Harfleur]] qui finit par tomber au bout d’un mois<ref name="Bouard228"/>. La Normandie est occupée par les Anglais jusqu’en [[1450]].
=== L’essor et les guerres du {{s-|XVI|e}} ===
[[Image:EtelanBD03.jpg|thumb|Le château d'Ételan.]]
[[Image:Caudebeceglise1.jpg|thumb|upright=0.8|L'église flamboyante de Caudebec-en-Caux.]]
En dépit des incursions de [[Charles le Téméraire]] en [[1472]], les campagnes cauchoises retrouvent un climat de paix pendant environ un siècle. La construction ou les transformations de nombreux édifices religieux témoignent du retour de la prospérité : les églises d’Harfleur, de [[Caudebec-en-Caux]], Saint-Jacques de Dieppe sont bâties en style [[gothique flamboyant]]. De nombreux [[manoir]]s et châteaux sont influencés par l’architecture de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] à la fin du {{XVe siècle}} : manoir de [[Jean Ango]], château d’[[Angerville-Bailleul]], [[Château d'Ételan|d’Ételan]], etc. Le commerce reprend et les ports se développent : sous le règne de [[François Ier de France|François {{Ier}}]], l’armateur dieppois [[Jean Ango|Jehan Ango]] envoie ses navires vers l'Amérique. [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] est aussi le siège d'une école de [[cartographie]] et d’[[hydrographie]]. Les pêcheurs de la côte d’Albâtre vont jusqu’à [[Terre-Neuve]], d’où ils ramènent la [[morue]]. Le [[port du Havre]] est fondé en [[1517]] à la pointe du pays de Caux, à la suite de l’ensablement du port d’Harfleur. Cependant, Rouen reste la métropole économique de la région.
C’est aussi au {{XVIe siècle}} qu’est rédigée la [[Coutume de Normandie|Coutume générale de Normandie]] : le Pays de Caux garde cependant sa propre [[Coutume (droit)|coutume]], qui fixe notamment les conditions de l’[[héritage (droit)|héritage]] : le fils aîné reçoit la majeure partie de l’héritage, ce qui a contribué au maintien de la grande propriété dans la région. La [[charte aux Normands]] est confirmée en [[1587]].
Le {{XVIe siècle}} est également marqué par le succès du [[protestantisme]] (Dieppe, [[Luneray]], Le Havre, Bolbec, etc.) et les [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]]. Ces dernières ravagent le Pays de Caux et de nombreuses abbayes et églises sont mutilées. La [[révocation de l'édit de Nantes]] en [[1685]] provoque l'exil de centaines de [[huguenot]]s cauchois vers les pays protestants d’Europe et l’[[Amérique du Nord]] ; ces exilés étaient souvent des entrepreneurs et des négociants et leur départ représente une perte pour l'économie de la région.
=== XVII{{e}} et XVIII{{e}} siècles : vers une économie moderne ===
L’agriculture progresse aux {{XVIIe s}} et {{XVIIIe siècle}}s : la culture du [[blé]] est le fait de grandes exploitations sur lesquelles est pratiqué l’[[assolement triennal]]. La [[jachère]] est remplacée progressivement par le [[trèfle]], ce qui améliore la [[productivité]]. Le pays de Caux occupe alors, avec le [[Vexin normand|Vexin]], la première place en Normandie pour la céréaliculture<ref name="Bouard301"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 301.</ref>. Sur les côtes se développe la culture du [[Lin cultivé|lin]]. Au nord, on commence à cultiver du [[colza]]. Les récoltes servent surtout à approvisionner la ville de [[Rouen]]. Les paysans cauchois sont propriétaires d’une part importante du territoire<ref name="Bouard339"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 339.</ref>.
[[Image:Dieppe-port.jpg|thumb|left|Le port de Dieppe sous l'Ancien Régime.]]
L’artisanat est dominé par la production textile dans les foyers paysans et les villes. À la fin du {{XVIIIe siècle}}, {{unité|20|%}} de la population active cauchoise travaille dans le tissage<ref name="Auger23"/> et la filature du [[coton]] commence son essor<ref name="Bouard307"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 307.</ref>. Le marché de [[Gonneville-la-Mallet]] est créé en [[1633]]. On y vend des draps, du blé et des fils pour la [[dentelle]]. L’économie de [[Bolbec]] repose sur l’industrie du drap de laine<ref name="Auger23">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 23.</ref>. Les principaux centres de production de la [[dentelle]] sont Le Havre, Dieppe, Montivilliers, Saint-Valery-en-Caux, Fécamp et Caudebec-en-Caux<ref name="Bouard306"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 306.</ref>. La petite activité manufacturière se diffuse dans tout le pays de Caux : travail de l’[[ivoire]] à Dieppe, chantiers navals du Havre, de [[Saint-Vaast-Dieppedalle]] et de [[Villequier]], etc. Le niveau de vie des Cauchois les plus aisés augmente avec l’achat de meubles et d’habits nouveaux<ref name="Auger23"/>{{,}}<ref name="Bouard342"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 342.</ref>.
Cependant, à la veille de la [[Révolution française]], les mécontentements se sont accumulés chez les Cauchois : les mauvaises récoltes, les conséquences du traité de commerce signé avec l’Angleterre et le chômage frappent la population. En [[1789]], quatre districts sont créés sur le Pays de Caux : [[Cany-Barville|Cany]], Caudebec-en-Caux, Dieppe et Montivilliers. Le plateau n’est pas affecté par la [[Grande Peur]]. Dans la [[nuit du 4 août]] 1789, les privilèges sont abolis : c’est la fin du [[droit seigneurial]] de [[pigeonnier]] et du [[droit d'aînesse]]<ref name="Bouard422"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 422.</ref>. Les guerres révolutionnaires affectent l’activité économique qui subit le contrecoup du [[blocus]] maritime et des [[disette]]s. Pendant la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], la [[guillotine]] fonctionne à Dieppe<ref name="Auger25">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 25.</ref>. Sous le [[Premier Empire]], le pays de Caux connaît quelques révoltes à cause de la mauvaise situation économique.
=== {{s-|XIX|e}} : révolution industrielle et développement du tourisme ===
[[Image:Claude Monet - Jardin à Sainte-Adresse.jpg|thumb|[[Claude Monet]], ''Jardin à Sainte-Adresse'', 1866, [[Metropolitan Museum of Art]] ([[New York]]).]]
Dès la [[Restauration française|Restauration]], l’introduction du machinisme dans l’industrie textile provoque de violentes réactions des ouvriers. La modernisation de l’agriculture favorise l’[[exode rural]]. Le [[chemin de fer]] arrive au Havre et à Dieppe au milieu du {{XIXe siècle}}. Sous le [[Second Empire]], Dieppe devient un lieu de villégiature. D’autres [[station balnéaire|stations balnéaires]] connaissent un relatif succès : [[Étretat]], [[Veules-les-Roses]], [[Sainte-Adresse]] se couvrent de villas. On y aménage des [[Casino (lieu)|casino]]s et des établissements de bain. La spéculation foncière va bon train sur le littoral mais aussi dans la campagne cauchoise, qui reçoit des investissements rouennais et parisiens<ref name="Bouard444"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 444.</ref>. Les [[impressionniste]]s séjournent sur le littoral et peignent les plages de la côte d’Albâtre. En [[1870]], le pays de Caux est envahi par les [[Prusse|Prussiens]] : Bolbec et Dieppe sont occupées.
==={{s-|XX|e}}===
[[Image:Blockhaus Fécamp (2) 0017.JPG|thumb|left|Blockhaus à Fécamp.]]
Pendant la [[Première Guerre mondiale]], le Pays de Caux sert de base arrière pour le front situé plus au nord. Le gouvernement belge s’installe à Sainte-Adresse. En [[1918]], la part des soldats cauchois morts au combat est plus importante que la moyenne nationale<ref name="Auger28">P. Auger, G. Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', 1993, p. 28.</ref> : les villes et les bourgs érigent des [[monument aux morts|monuments aux morts]]. Dans l’[[Entre-Deux-Guerres]], le développement industriel de la [[Seine|Basse-Seine]] accentue l’exode rural.
Avec l’occupation allemande en [[1940]], la population est réquisitionnée pour construire le [[mur de l’Atlantique]] dont il reste de nombreux vestiges sur la côte (stations de Sainte-Adresse, de Fécamp et de Dieppe). Le pays de Caux est soumis aux bombardements aériens alliés et à une forte répression nazie.
Les [[Trente Glorieuses]] sont marquées par des mutations économiques et sociales : dans l’agriculture, la mécanisation progresse et l’élevage se renforce<ref name="Bouard501"> M. de Boüard, ''Histoire de la Normandie'', 2001, p. 501.</ref>, ce qui introduit des mutations dans les paysages ruraux. L’arrivée des textiles artificiels achève le déclin des [[Filature textile|filature]]s traditionnelles. La concurrence étrangère affecte la [[construction navale]].
== Patrimoine culturel et traditions ==
=== Architecture ===
==== Matériaux ====
[[Image:Pays de Caux 07 2005.jpg|thumb|right|upright=0.8|Briques et silex, deux matériaux utilisés dans les campagnes cauchoises.]]
Les constructions utilisent les matériaux régionaux, principalement le bois de [[chêne]] et/ou de [[hêtre]] pour les poutres qui servent également à réaliser les meubles, le [[chaume]] qui sert à couvrir les toits mais qui devient de plus en plus rare, et l'[[argile]] qui sert à la fabrication des briques et des tuiles<ref>Henri Defrance, ''L'habitation normande'', Masson, Paris, 1926.</ref>.
Le grès était une des principales pierres de construction avec le [[calcaire]], qui était l'un des matériaux de construction des édifices religieux dans le [[canton de Fécamp]]. On trouve aussi le [[silex]] et le [[galet]] qui entrent dans la construction des maisons, des églises mais aussi des épis, des digues et d'autres aménagements littoraux<ref>Marie-Noëlle Tournoux, ''Deauville : les styles normands'', Paris, ADAGP, 1999 {{ISBN|2908621207}}.</ref>. Les gisements de galets ont été surexploités entre [[1885]] et [[1985]], date de l’arrêt officiel du ramassage<ref name="Lebourgeois21"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 21.</ref>. Les galets étaient également utilisés dans les machines à broyer.
==== Architecture privée ====
{{Article détaillé|Clos-masure|Colombier (édifice)|Liste des manoirs du Pays de Caux}}
[[Image:Masurepeinte1.jpg|thumb|left|Masure à [[Saint-Léonard (Seine-Maritime)|St-Léonard]] par Georges Diéterle.]]
La construction traditionnelle du pays de Caux qui illustre le mieux l'utilisation de matériaux régionaux est le clos-masure. Il s'agit d'une habitation, le plus souvent une ferme, entourée d'une ou de deux allées d'arbres plantés sur un talus (ces plantations ont pour but de protéger des vents importants qui soufflent dans la région)<ref>Marcel Anfray, ''L'architecture normande, son influence dans le nord de la France aux {{s2-|XI|e|XII|e|}}'', Picard, Paris, 1939.</ref>.
Le pays de Caux compte un nombre important de manoirs. Un [[manoir]] est la demeure d’un [[seigneur]], en principe non fortifiée. Après la [[guerre de Cent Ans]], les maisons seigneuriales n’ont plus besoin de remparts et de tours. Les progrès de l’artillerie rendent caducs les ouvrages de fortification. La paix et la prospérité retrouvées après [[1450]] donnent la possibilité de reconstruire des manoirs qui utilisent les matériaux locaux ([[silex]], [[calcaire]]) et se laissent influencer par la [[Renaissance artistique|Renaissance]]. Les propriétés sont en général entourées par un talus (sur le modèle du [[clos-masure]]) ou par un mur. L'accès se fait par une entrée encadrée par deux piliers polychromes et ouvragés, ou encore par des piliers de barrière<ref name="Lebourgeois30"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 30.</ref>.
[[Image:Photojanvier2005CLG 057.jpg|thumb|Manoir de Rouelles, le colombier.]]
La plupart des manoirs normands disposent dans leur cour d’un [[Colombier (édifice)|colombier]]. D’après l’analyse des historiens locaux, on recense 635 colombiers dans les arrondissements de Dieppe, du Havre et de Rouen. La majorité sont circulaires et en dur. Les plus rares sont polygonaux et à colombages. Les pigeons étaient élevés pour leur chair et pour la [[colombine]] qui servait d'engrais. Cet édifice était surtout un attribut de la noblesse : les armoiries du seigneur pouvaient ainsi orner la porte du colombier. Le droit de pigeonnier est aboli dans la [[Nuit du 4 août|nuit du 4 août 1789]].
On trouve aussi un nombre important de maisons de maître. Bâties au {{s|XIX|e}} en briques dans le bourg ou le chef-lieu de canton, ces dernières prennent la forme d'un pavillon à la façade symétrique. Le toit à forte pente est en ardoise, qui arrive en même temps que le chemin de fer, dans la deuxième moitié du {{s|XIX|e}}. La porte d'entrée, vitrée et protégée par une grille ouvragée, est surmontée d'une marquise.
Les autres habitations sont des maisons modestes pouvant être réparties en trois catégories :
* Les [[longère]]s sont des maisons de plan longitudinal dont la [[chaumière]] est l'exemple le plus connu. Elles comportent souvent un escalier extérieur, possèdent un toit à forte pente, traditionnellement en chaume et chaque pièce s'ouvre directement sur l'extérieur par une porte<ref name="Lebourgeois61"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 61.</ref>.
* Les maisons de pêcheurs tournent le dos à la mer ou sont perpendiculaires à la route. Les murs sont en silex taillé, en galet ou en brique, la cour possède un puits à marée. Dotées d'un toit de chaume puis d'ardoises, les maisons de pêcheurs mitoyennes peuvent former de véritables corons maritimes, comme à Fécamp.
* Les [[Villa (grande maison)|villas]] balnéaires : construites au {{s|XIX|e}} et au début du {{s|XX|e}}, elles font face au rivage et suivent la mode de l'[[éclectisme]].
==== Architecture religieuse ====
[[Image:Fecamp Abbey Chevet10.jpg|thumb|right|Abbaye de Fécamp, un exemple de la mixité architecturale des édifices religieux.]]
Le pays de Caux est une région de grande religiosité, cette particularité ayant peut-être pour origine la présence de nombreuses abbayes qui possédaient jusqu'à la [[Révolution française]] la majorité des terres de la contrée. Mais la tradition catholique a persisté, sauvegardée par les habitants des campagnes et les marins qui sont restés très pratiquants. De cette tradition, il subsiste de nombreux édifices religieux particuliers à la région comme des églises paroissiales, des [[chapelle]]s, des [[croix]], des [[léproserie]]s et des [[sanctuaire]]s<ref name="architecturenormande">Martin Meade, Werner Szambien, ''L'architecture normande en Europe : identités et échanges du {{s-|XI|e|}} à nos jours'', Parenthèses, Marseille, 2002.</ref>.
==== Structures et bâtiments publics ====
Le village cauchois est situé au carrefour de plusieurs routes ou le long d'une voie (il s'agit alors d'un village-rue comme [[Yport]], [[Saint-Aubin-Routot]], [[Bec-de-Mortagne]], etc). Le centre du village est occupé par une place appelée « carreau », en raison de sa forme carrée ou rectangulaire. C'est en ce lieu que se sont implantés la halle aux grains, le café, que se déroulent le marché hebdomadaire et les [[foire]]s ([[Gonneville-la-Mallet]] par exemple). La mairie, qui faisait également office d'école communale, peut se trouver sur une autre place, de même que l'église<ref>Victor Marie Charles Ruprich-Robert, ''L'architecture normande aux {{s2-|XI|e|XII|e|}} en Normandie et en Angleterre'', Imprimeries réunies, Paris, 1889.</ref>.
==== Bâtiments économiques ====
Le style d'architecture cauchois a été adapté au bâtiment de travail que l'on peut trouver aussi dans les autres régions tel que les [[Four à pain|fours à pain]], les charreteries, les [[écurie]]s, les [[étable]]s, les bergeries, les porcheries, les [[cellier]]s, les courtils et les granges à battière<ref name="architecturenormande" />.
=== Traditions, folklore et événements ===
[[Image:Ferme gonfreville 07 2005.jpg|thumb|right|Étable cauchoise, architecture traditionnelle avec utilisation de la brique, du [[silex]], de la pierre calcaire et du [[chaume]].]]
Dans le cadre du folklore local, sont organisées de nombreuses fêtes de la mer, mettant en valeur l'histoire du Pays de Caux fortement lié au grand large et particulièrement à [[Terre-neuve]], où les grand [[morue|morutiers]] ont fait la richesse de certaines villes comme Fécamp<ref>[http://www.ville-fecamp.fr/1_agenda/estivoiles/estivoiles.htm Les estivoiles] sur le site de la ville de Fécamp.</ref>. Pour ces fêtes on trouve alors beaucoup de dégustation et d'explication des techniques de [[fumage]]. On peut également trouver aussi des [[procession]]s durant lesquelles se déroulent des bénédictions de la mer comme au [[15 août]] à Yport<ref>[http://www.tourisme-yport.info/ La fête de la mer à Yport] sur le site officiel de la ville.</ref>.
Les corsos fleuris sont aussi très importants dans les villages à forte tradition horticole, notamment à [[Doudeville]]<ref>[http://www.doudeville-capitale-du-lin.com/index.php?rub=agenda&agenda_ordre=1&id_agenda=142 Le lin dans le pays de Caux] sur doudeville-capitale-du-lin.com.</ref>, [[Gonneville-la-Mallet]] ou au Havre.
La fête de la Saint-Jean est célébrée par les Cauchois qui érigent des bûchers dans grand nombre de villages le [[24 juin]]<ref>[http://www.artichaud.org/ Site de l'association Artichaud.]</ref>.
La grande tradition agricole de l'intérieur des terres a vu s'organiser de plus en plus de fêtes des moissons durant lesquelles sont exposées des vieilles machines alors que des passionnés font revivre des métiers disparus<ref>[http://www.tourisme-yport.info/news.php?lng=fr&pg=510 Exemple de la fête de la moisson à Mentheville] sur tourisme-yport.info.</ref>.
Tous les deux ans, une manifestation internationale de [[cerf-volant|cerfs-volants]] est organisée à Dieppe.
Durant cette dernière, des ateliers de confection de cerfs-volants sont accessibles aux adultes et aux enfants qui ont l'occasion de pouvoir assister à des combats de cerfs-volants ainsi qu'à des matchs pour le championnat de France de la spécialité<ref>{{Lien web |url=http://dieppe-cerf-volant.org/|titre=Festival du cerf-volant|consulté le=17 octobre 2007}}.</ref>.
=== Spécialités culinaires ===
[[Image:Benedictine1.JPG|thumb|right|upright=0.8|Le palais de la Bénédictine à Fécamp.]]
{{Article détaillé|Cuisine normande}}
Les spécialités culinaires cauchoises concernent principalement la [[pomme]] et la [[poire]] mais également le [[fromage]] et la viande de [[porc]]. Les plus célèbres de ces spécialités sont le [[douillon]], le [[boudin de Saint-Romain]], le [[cidre]], le [[Calvados (alcool)|calvados]], la [[bénédictine]] et le [[poiré]]. Une partie de ces spécialités est commune à toute la Normandie mais les variantes locales sont nombreuses.
===Le cauchois===
[[Image:Thanaseff1933.jpg|left|thumb|upright=0.75|''Les Histouères de Thanase Pèqueu'', publié à [[Rouen]] en 1933.]]
Le Pays de Caux est l'un des derniers bastions de la [[langue normande]] en dehors du [[Cotentin]]. Le nombre de locuteurs est statistiquement très variable: entre 0,3 %<ref>Données INSEE/INED, 1999.</ref> et 19,1 %<ref>''La Langue vivante'', Thierry Bulot, 2006, {{ISBN|2296018823}}.</ref> des habitants de la [[Seine-Maritime]] interrogés s'identifient eux-mêmes comme parlant le cauchois.
Parmi les traits distinctifs du cauchois on trouve :
* l'absence d'aspiration du h
* la perte de l'intervocalique / r /
* une plus forte tendance à la [[métathèse]] que dans les dialectes occidentaux, par exemple, ''Ej'' au lieu de ''jé'', ''eud'' au lieu de ''dé'', ''euq'' au lieu de ''qué'', ''eul'' au lieu de ''lé''.
Il existe des auteurs écrivant en cauchois tels que [[Gabriel Benoist]] (auteur de ''Les Histouères de Thanase Péqueu''), Ernest Morel, [[Gaston Demongé]], [[Maurice Lesieutre|Maurice Le Sieutre]] et [[Marceau Rieul]]. [[Jehan Le Povremoyne]] (pseudonyme d'Ernest Coquin) a écrit des histoires du genre mixte de dialogue, comme l'a fait [[Raymond Mensire]].
== Économie ==
=== Agriculture ===
[[Image:Cham Lin Payx de Caux 07 2005.jpg|thumb|Champ de lin dans le Pays de Caux, en juillet.]]
Le pays de Caux est une région agricole prospère grâce au climat océanique et aux sols limoneux. Il est cependant parfois nécessaire de rajouter de la [[marne (roche)|marne]] sur certaines parcelles. Les engrais chimiques et les pesticides viennent polluer la nappe phréatique et les cours d'eau. L'espace rural est grignoté par la [[rurbanisation]] essentiellement autour des agglomérations havraise et dieppoise. Aujourd'hui, les agriculteurs cauchois pratiquent la polyculture ; le [[blé]], le [[maïs]], le [[lin cultivé|lin]], la [[pomme de terre]], la [[luzerne]], la [[betterave|betterave à sucre]], le [[colza]] sont les principales cultures. Le Pays de Caux demeure la première région productrice de lin en France<ref name="Lebourgeois60"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 60.</ref>. Cette plante textile est déjà réputée au [[Moyen Âge]] et est travaillée dans des ateliers domestiques avant l'âge des filatures industrielles. Actuellement, le principal importateur de lin cauchois est la [[République populaire de Chine|Chine]]<ref name="Lebourgeois63"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 63.</ref>. La betterave à sucre est la principale culture industrielle. L’[[élevage bovin]] pour le [[lait]] est également important, alors que l'élevage [[ovin]], autrefois très développé<ref name="Lebourgeois40"> P. Lebourgeois, ''Pays de Caux. Vie et patrimoine'', 2007, p. 40.</ref>, est actuellement assez réduit.
=== Industries ===
Les industries se localisent essentiellement dans les vallées et plus particulièrement dans celle de [[Seine]] mais on trouve aussi à l'intérieur des terres des industries agroalimentaires dont des [[sucrerie]]s, des [[distillerie]]s et des [[laiterie]]s ([[Senoble]] à [[Gruchet-le-Valasse]]).
[[Image:Antiferpano.jpg|thumb|left|upright=1.65|Vue panoramique du port d'Antifer.]]
L'industrie commence à s'installer dans la région à partir du {{XVIIIe siècle}} et le {{XIXe siècle}} voit le développement des filatures de [[coton]] et de la [[métallurgie]], grâce à des capitaux extérieurs. C'est à partir du {{XXe siècle}} que la région de la Basse-Seine voit son industrie se développer réellement lorsqu'elle accueille des entreprises chimiques, des raffineries et des usines automobiles. L'industrie se développe alors le long des berges de la Seine de manière quasi continue du Havre à Lillebonne. Le premier employeur industriel ({{formatnum:6000}} salariés en [[2003]]) de la région havraise est le groupe [[Renault (Groupe)|Renault]] sur la commune de [[Sandouville]]. Tout autour du Havre se concentre plus du tiers de la capacité française de raffinage, le pétrole brut étant importé par les ports du Havre et d'[[Antifer]]<ref>L’état des régions françaises 2004, p. 186.</ref>. L'industrie pétrochimique assure environ 50 % de la production de [[plastique]]s de base et 80 % des additifs et des huiles. Plus de {{formatnum:3500}} chercheurs travaillent dans des laboratoires privés et publics, faisant du Pays de Caux une région d'excellence, spécialisé dans le [[pétrole]], la [[chimie]], les [[industrie pharmaceutique|industries pharmaceutiques]], la parachimie, les fibres synthétiques, l'[[industrie du verre]], la [[papeterie]], l'[[automobile]], le matériel électrique et l'[[électronique]]. Les grandes [[Firme transnationale|firmes transnationales]] de l'industrie chimique sont présentes en Basse-seine<ref>L’état des régions françaises 2004, p. 187.</ref>. Dans l'agglomération havraise, elles se situent essentiellement sur la commune de [[Gonfreville-l'Orcher]] : [[Exxon Mobil]], [[Total (entreprise)|TotalFinaElf]], [[Hoechst]], [[Chevron Corporation]], mais aussi à Sandouville tel [[Goodyear Tire & Rubber|Goodyear Chemicals Europe]]. Avec la crise des [[années 1970]] et les [[délocalisation]]s, l'industrie a perdu des emplois dans le pays de Caux, en particulier dans la construction navale (fermeture des ACH en [[1999]]) et dans le textile (usine Desgenétais de Bolbec)<ref>L’état des régions françaises 2004, p. 189.</ref>.
La [[centrale nucléaire de Paluel]], située sur le littoral cauchois, à 40 km de Dieppe et à 70 km du Havre, est une des plus puissantes de France<ref>L’état des régions françaises 2004, p. 190.</ref>.
=== Tourisme ===
[[Image:Pierre-Auguste Renoir 081.jpg|thumb|[[Pierre-Auguste Renoir]], ''Mer et bateaux'', 1883, [[Metropolitan Museum of Art]], [[New York]].]]
==== Desserte ====
Le pays de Caux possède de nombreux atouts touristiques : littoral pittoresque et sauvage ([[station balnéaire|stations balnéaires]] réputées d'[[Étretat]], de [[Fécamp]], d'[[Yport]], de [[Veules-les-Roses]] et de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]]), patrimoine culturel et architectural, activités sportives, etc. La région est par ailleurs bien reliée au nord de la France et de l’Europe grâce à l’[[Autoroute française A29|autoroute A29]] mais aussi à la [[Agglomération parisienne|région parisienne]]. De nombreuses résidences secondaires y sont établies depuis le {{XIXe siècle}} et beaucoup appartiennent à des Franciliens.
==== Le littoral : la Côte d'Albâtre ====
{{Article détaillé|Saint-Valery-en-Caux|Étretat|Fécamp}}
{{Wikiquote|Pays de Caux}}
Le tourisme dans le Pays de Caux a souvent correspondu à la Cote d'albatre et principalement chez les artistes:
« Description du pays de Caux », texte extrait de : François des Rues, ''Brève description, contenant les antiquités, fondations & singularités des plus célèbres Villes, châteaux & places remarquables de notre Royaume'', Jean le Cartel Imprimeur, 1603, avec privilège du roi ([[Henri IV de France|Henri IV]]) par lettres patentes du [[18 février]] [[1603]] :
<blockquote>« ''Ce païs est celuy que Cesar apelle Caletes, & est de belle estenduë & plus en long que en large...»<ref>Traduction du texte en language contemporain : « ''Ce pays est celui que César appelle Caletes, et est de belle étendue et plus en long qu’en large, ayant le terroir d’Abbeville à l’est : au sud le Beauvaisis ; au nord l’océan, et à l’ouest la rivière de Seine, avec partie du Rouennais. Les villes les plus fameuses de ce pays sont Gisors, Saint-Clerc-sur-Epte, Pontoise, Gournay, Aumale, maintenant duché, appartenant à l’illustre maison de Guise, Neuchâtel siège royal, Eu comté appartenant aux héritiers des ducs de Nevers, Arques, et le fameux port de Dieppe, l’une des plus fortes places de la côte Belgique, ayant son nom d’une petite rivière laquelle y passe. Le long de cette cote du nord de la Normandie, est la place de Saint-Valéry située sur la mer. »</ref></blockquote>
Guy de Maupassant, ''Le saut du berger'' ; texte publié dans ''Gil Blas'' du [[9 mars]] [[1882]] :
<blockquote>''« De Dieppe au Havre la côte présente une falaise ininterrompue... »''</blockquote>
Guy de Maupassant, ''[[Pierre et Jean]]'', chap. 6 :
<blockquote>''« L’air tiède, où se mêlait à l’odeur des côtes, des ajoncs, des trèfles et des herbes...»''</blockquote>
== Transports ==
[[Image:Pont normandie depuis aire repos nord.jpg|thumb|upright=0.8|Le Pont de Normandie.]]
=== Le réseau autoroutier et routier ===
{{Article détaillé|Liste des infrastructures routières en Normandie}}
Même si l'[[Autoroute française A29|autoroute A13]], reliant [[Paris]] à [[Caen]] par Rouen, évite le Pays de Caux en empruntant la rive sud de la Seine<ref>[http://en.structurae.de/projects/data/index.cfm?id=p00243 L'autoroute A 13] sur fr.structurae.de.</ref>, la région possède plus d'une centaine de kilomètres de réseau autoroutier.
L'[[Autoroute française A29|autoroute A29]] qui joint [[Beuzeville]] à [[Aumale (Seine-Maritime)|Aumale]] passe par Le Havre, Yvetot et se prolonge jusqu'à [[Amiens]] et [[Saint-Quentin]]<ref>[http://fr.structurae.de/projects/data/index.cfm?id=p00192 L'autoroute A 29] sur fr.structurae.de.</ref>. De plus l'[[Autoroute française A131|autoroute A131]], de [[Bourneville]] à [[Harfleur]], relie Le Havre au [[pont de Tancarville]] et permet de retrouver l'autoroute A13.
Le Pays de Caux possédait, jusqu'au décret du 5 décembre 2005 conduisant à leur déclassement, trois routes nationales. La plus importante était la [[route nationale 15]] reliant Le Havre à Rouen et suivant plus ou moins la voie ferrée Paris-Le Havre ; la [[Route nationale 27]] joignait Dieppe à Maromme et la [[route nationale 29]] partait d'Yvetot en direction de l'est et rejoignait [[La Capelle]] dans le département de l'[[Aisne (département)|Aisne]].
=== Le réseau ferroviaire ===
[[Image:Ligne Paris-Le Havre.svg|thumb|left|Ligne Le Havre-Paris.]]
Le Pays de Caux est traversé par la grande ligne [[Ligne Paris - Le Havre|Paris - Rouen - Le Havre]] qui dessert les gares d'[[Gare d'Yvetot|Yvetot]], d'[[Allouville-Bellefosse]], de [[Gare de Foucart-Alvimare|Foucart-Alvimare]], de [[Gare de Bolbec-Nointot|Bolbec-Nointot]], de [[Gare de Bréauté-Beuzeville|Bréauté-Beuzeville]], de [[Gare de Virville-Manneville|Virville-Manneville]], d'[[Gare d'Étainhus-Saint-Romain|Étainhus-Saint-Romain]], de [[Gare de Saint-Laurent-Gainneville|Saint-Laurent-Gainneville]], d'[[Gare de Harfleur|Harfleur]], de [[Gare du Havre-Graville|Le Havre-Graville]] et du [[Gare du Havre|Havre]]<ref>''Les Chemins de fer de l'Ouest, tome I, La Normandie'', Coll. En ce temps là... ..la vapeur!.., éditions Rimage, [[Paris]], [[1980]].</ref>.
Plusieurs lignes régionales existent, pour relier des villes d'importance moyenne, entre [[Ligne Malaunay - Dieppe|Rouen et Dieppe]], entre Bréauté-Beuzeville et Fécamp ou encore entre Le Havre et Rolleville.
[[Image:Tramway de la Côte Sainte Marie.jpg|thumb|right|Ancien tramway funiculaire de la côte Sainte-Marie au Havre.]]
En plus de ces lignes ouvertes au trafic des voyageurs, certaines sont dédiées exclusivement au fret ou bien fermées à toute circulation, ainsi la ligne Le Havre - Fécamp - Dieppe par le littoral. On peut également mentionner l'existence du [[Liste des chemins de fer touristiques de France#Normandie|train touristique]], [[Train touristique Étretat-Pays de Caux|Étretat-Pays de Caux]]<ref>[http://www.lafrancevuedurail.fr/ttepac/ Le train touristique d'Étretat] sur lafrancevuedurail.fr.</ref> et d'un ancien réseau de tramway au [[Tramway du Havre|Havre]]<ref>Jacques Chapuis, « Les tramways du Havre », p. 86.</ref> (Le Havre devrait retrouver ce mode de locomotion en 2012 avec la construction d'une ligne en forme de Y d'une longueur totale de 12,7 km<ref> Le projet sur [http://www.agglo-lehavre.fr/delia-CMS/projets/all-1/article_id-/article_principal_id-/folder_id-/topic_id-118/transports-deplacements.htmlle site de la Communauté d'agglomération ou CODAH.] Vidéo de présentation du projet à télécharger sur le site.</ref>).
=== Le transport maritime ===
{{Article détaillé|Port du Havre}}
[[Image:Port Havre 2.jpg|thumb|right|Port du Havre, terminal à conteneurs, près de l'écluse François I{{er}} en 2004.]]
Le pays de Caux possède un très grand port, celui du [[Le Havre|Havre]] qui se place au deuxième rang derrière celui de [[Marseille]] pour le volume total de marchandises (74,145 millions de tonnes d'avril [[2005]] à mars [[2006]]<ref>Conjoncture en Seine-Maritime, n° 43, p. 3 [http://www.rouen.cci.fr/conjonct/conjoncture_43.pdf Lire en ligne].</ref>), mais à la première place en terme de valeur des marchandises traitées<ref>{{lien web|titre=Le port aujourd'hui|éditeur=Port autonome du Havre|année=2006|url=http://www.havre-port.net/pahweb.html|Consulté le=23-07-2007}}.</ref>.
En ce qui concerne le trafic de conteneurs, Le Havre est le premier port français et le 7{{e}} port européen avec {{formatnum:2158000}} [[équivalent vingt pieds|evp]] en [[2004]]<ref>{{pdf}} {{en}} {{lien web|titre=Container Cargo in Européean Ports (per country) in 2004|éditeur=Europea Sea Ports Organisation|url=http://www.espo.be/downloads/archive/178cc6b7-b559-4d94-ae4e-01533a554e98.pdf|consulté le=23-07-2007}}.</ref> ({{formatnum:2130000}} evp en [[2006]]<ref>{{lien web|titre=Le port aujourd'hui|éditeur=Port autonome du Havre|année=2006|url=http://www.havre-port.net/pahweb.html|Consulté le=23-07-2007}}.</ref>) loin devant [[Marseille]] (17{{e}}), [[Rouen]] (40{{e}}), [[Port autonome de Nantes-Saint-Nazaire|Nantes-Saint-Nazaire]] (44{{e}}). Le port a également accueilli {{formatnum:265000}} passagers en [[2006]]<ref>{{lien web|titre=Statistiques portuaires|éditeur=Port autonome du Havre|année=2006|url=http://www.havre-port.net/pahweb.html|Consulté le=23-07-2007}}.</ref>.
À cet ensemble s'ajoute le port de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]], premier port de pêche français pour la [[coquille Saint-Jacques]], [[port de plaisance]] le plus proche de [[Paris]] et [[Port (marine)|port de commerce]] toutefois victime d'une sérieuse baisse de trafic. Pourtant, Dieppe est jusqu’à la fin des [[années 1970]] le premier port [[bananier]] de France. Depuis que le transport de la [[banane]] se fait à l'aide des conteneurs, et donc dans de ports équipés pour ce type de transport, Dieppe a perdu son rang et le trafic trans-Manche constitue l'essentiel de son activité maritime<ref>[http://www.portdedieppe.com/index.asp Site du port de Dieppe.]</ref>.
Le port de Fécamp, quant à lui, a été jusque dans les [[années 1980]] le premier port de pèche à la [[morue]] et au [[hareng]] de France. Aujourd'hui, c'est surtout un port de plaisance même s'il réalise encore des importations non négligeables de bois<ref>[http://www.portdefecamp.com/index.asp Site du port de Fécamp.]</ref>.
Les ports de Dieppe et du Havre assurent des liaisons trans-Manche avec le [[Royaume-Uni]] avec un trafic respectif de 0,274 million et de 0,265 million de passagers<ref>INSEE, ''Les transports en Haute-Normandie en 2006'' [http://www.insee.fr/fr/insee_regions/haute-normandie/rfc/docs/transports_hn_2006.pdf Lire en ligne].</ref>.
=== Le transport fluvial ===
La Normandie représente 10% du trafic fluvial français. Treize millions de tonnes de marchandises transitent chaque année sur la [[Seine]] entre [[Le Havre]] et la région parisienne<ref>Jean Aubert, ''La vie des bords de Seine'', éditions Horvath, Le Coteau (Loire), 1986, {{ISBN|2-7171-0414-3}}.</ref>. Entre la Porte Océane et le [[pont de Tancarville]], les embarcations fluviales, qui ne peuvent emprunter l'[[estuaire]], doivent utiliser le [[canal de Tancarville]] offrant un gabarit généreux -180 mètres sur 23 avec un mouillage de 3m50<ref>[http://projetbabel.org/fluvial/rica_seine-riviere.htm#tancarville Le canal de Tancarville] sur le dictionnaire des rivières et canaux de France.</ref>.
=== Le transport aérien ===
Le Havre possède un aéroport international, l'[[aéroport du Havre-Octeville]] qui a réalisé un trafic de {{formatnum:52315}} passagers commerciaux en [[2006]] avec des vols européens et transcontinentaux par l'intermédiaire des plates-formes de Lyon et d'Amsterdam<ref>[http://www.havre.aeroport.fr/ Site officiel de l'aéroport du Havre.]</ref>. En plus de celui-ci, il existe de petits aérodromes à Saint-Valéry-en-Caux, à Yvetot et à [[Aérodrome de Dieppe - Saint-Aubin|Dieppe]] qui voit transiter {{formatnum:6000}} passagers commerciaux chaque année<ref>[http://www.dieppe.cci.fr/aerodrome.html L'aérodrome de Dieppe- Saint-Aubin] sur dieppe.cci.fr.</ref>.
==Le pays de Caux dans les arts==
=== Littérature ===
{{Wikiquote|Pays de Caux}}
[[Image:Courbet.jpg|thumb|left|upright=1.05|Gustave Courbet, ''Plage de Normandie'', National Gallery of Art, Washington D.C.]]
[[Guy de Maupassant]] décrit admirablement l’ambiance rurale du Pays de Caux dans ses romans.
Un exemple : extrait de ''Miss Harriet''. Texte publié dans ''Le Gaulois'' du 9 juillet [[1883]], sous le titre ''Miss Hastings'', puis publié dans le recueil ''Miss Harriet'' ; Maupassant décrit un voyage en diligence entre Étretat et [[Tancarville]] :
<blockquote>''« C’était l’automne. Des deux côtés du chemin les champs dénudés s’étendaient, jaunis par le pied court des avoines et des blés fauchés qui couvraient le sol comme une barbe mal rasée. La terre embrumée semblait fumer. Des alouettes chantaient en l’air, d’autres oiseaux pépiaient dans les buissons. Le soleil enfin se leva devant nous, tout rouge au bord de l’horizon ... »''</blockquote>
[[Image:Ships at Le Havre.jpeg|thumb|right|upright=0.8|[[Le Havre]] par [[Eugène Boudin]].]]
Le Pays de Caux est le cadre de nombreuses œuvres littéraires notamment dans les nouvelles de [[Maupassant]] dont l'action se déroule au Havre (''[[Pierre et Jean]]'') ou dans la région de Fécamp (''Le petit fût''). Maupassant donne une image froide et dure des Cauchois considérés comme des pingres et, ainsi, rendus particulièrement antipathiques<ref>J.-P. Blin, Paysage réel, paysage mental: lecture psychocritique de Pierre et Jean de Maupassant in "Le Langage et l'Homme", vol. XXVI, n°1 (mars 1991), pp. 13-21.</ref>. [[Maurice Leblanc]] fait lui aussi du pays de Caux le cadre de son roman, [[L'Aiguille creuse]], dont l'action se déroule à Étretat<ref>André-François Ruaud, ''Les Nombreuses vies d'Arsène Lupin'', collection [[Bibliothèque rouge]], volume 1, Les moutons électriques, 2005 {{ISBN|978-2-915793-10-9}}.</ref>. C'est d'ailleurs dans sa maison d'Étretat qu'il a écrit la majorité de ces livres.
[[Annie Ernaux]] raconte, quant à elle, son enfance dans le livre ''La Place'', dont l'histoire se situe à Yvetot<ref>Lyn Thomas, ''Annie Ernaux, à la première personne'', Paris, Stock, 2005 {{ISBN|2234057450}}.</ref>. Gustave Flaubert, grand ami de Maupassant, à lui aussi, utilisé le pays de Caux dans ces romans<ref>[[Albert Thibaudet]]: ''Gustave Flaubert'' (1935), Gallimard, coll. Tel, 1982.</ref>, ainsi que Jehan Le Povremoyne dans ''Les Noces diaboliques''<ref>''Ma grand'mère paysanne'', avec une bio-bibliographie de l’auteur, [[Luneray]], Bertout, 1991 {{ISBN|2867431247}}.</ref>. En 1990, [[Bernard Alexandre]], abbé de [[Vattetot-sous-Beaumont]], décrit dans son livre, ''le Horsain Vivre ou survivre en Pays de Caux'', la vie dans un pays de Caux en plein bouleversement dû au déclin de l'Église et des [[tradition]]s. Il explique la particularité de la personnalité des Cauchois et de leur tradition ainsi que les tentatives de préservation de celle-ci<ref>Bernard Alexandre, ''Le Horsain, Vivre et survivre en Pays de Caux'', Pocket, 1990 {{ISBN|2266037870}}.</ref>.<ref>Bernard Alexandre, ''Le Horsain, Vivre et survivre en Pays de Caux'', Plon; Collection Terre Humaine,1988{{ISBN|2-259-01880-7}}.</ref>.
=== Peinture ===
Avec le début des séjours balnéaires, le Pays de Caux devient au {{XIXe siècle}} un des espaces où vont apparaître de grands courants de l’[[histoire de l’art]]<ref>Plaquette du musée André Malraux, Le Havre, p. 2.</ref>.
La région est située entre [[Paris]] et l’[[Angleterre]], faisant d'elle un territoire facile d'accès et possédant beaucoup d'atoûts : une géologie littorale particulière, des cieux changeants, des rives de Seine convoitées par les artistes, ces paysages naturels étant en contraste avec l'art urbain qui sera lui aussi un objet d'études de la part des plus grands peintres de l'époque. Les [[Impressionisme|impressionnistes]], dont [[Claude Monet]] à [[Giverny]] ou [[Eugène Boudin]] dans les campagnes sont les plus prestigieux exemples de cette période, et sont nombreux à fréquenter la région et à en peindre les paysages<ref>Plaquette du musée André Malraux, Le Havre, p. 3.</ref>.
Les paysagistes et les villégiaturistes anglais lancent très tôt en Normandie la mode du désir du rivage, suscitent le goût du pittoresque et du patrimoine ; certains des passagers des « trains de plaisir », écrivains et musiciens, viennent y trouver les motifs de leur inspiration : [[Charles Baudelaire]] dialogue avec [[Eugène Boudin]] à [[Honfleur]], Maupassant avec Monet à Étretat. Le Pays de Caux figure désormais sur l’itinéraire des grands maîtres avec [[Barbizon]], l’[[Estaque]] et [[Collioure]]<ref>Plaquette du musée André Malraux, Le Havre, p. 4.</ref>.
=== Cinéma ===
[[Image:Chene Allouville Bellefosse.jpg|right|thumb|upright=0.8|Le [[chêne]] d'[[allouville|Allouville-Belfosse]].]]
La proximité du Pays de Caux de Paris en fait un lieu privilégié pour les tournages en campagne.
[[Serge Pénard]] y réalise en [[1981]], ''[[Le Chêne d'Allouville]]''<ref>[http://www.imdb.com/title/tt0193062/ Le Chêne d'Allouville] sur The Internet Movie Database.</ref>, un film racontant le combat des habitants d'[[Allouville-Bellefosse]] contre la construction d'une autoroute qui entraînerait l'abattage du [[chêne]] du village considéré comme le plus vieux de France.
La personnalité des Cauchois a été aussi exploitée par la réalisatrice [[Ariane Doublet]] qui réalise en [[1999]], ''[[Les Terriens]]''<ref>[http://www.imdb.com/title/tt0246977/ Les Terriens] sur The Internet Movie Database.</ref> puis ''[[Les Sucriers de Colleville]]''<ref>[http://www.imdb.com/title/tt0400863/ Les sucriers de Colleville] sur The Internet Movie Database.</ref> en 2004. Le premier montre comment l'[[éclipse solaire du 11 août 1999]] a modifié la vie des paysans cauchois, le second montre, quant à lui, une usine sucrière sur le point de fermer et la vie des ouvriers sans possibilité de retrouver un emploi.
Le cadre de la campagne cauchoise est également utilisé dans l'adaptation à la télévision des [[Chez Maupassant|''Nouvelles'' de Maupassant]]<ref>[http://www.imdb.com/title/tt0921768/ Chez Maupassant] sur The Internet Movie Database.</ref>, le succès de ces adaptations en [[2007]] a conduit au tournage d'une deuxième saison en [[2008]].
Avec près de 70 films, Le Havre est l'une des villes de province les plus représentées au cinéma<ref name="tournages">{{lien web|titre=Les tournages au Havre|éditeur=Ville du Havre|url=http://www.ville-lehavre.fr/delia-CMS/archives_oceanes/index/article_id-16631/plus-1/sstheme-155/theme-83/la-ville-comme-decor.html|consulté le=01-04-2008}}.</ref>. Plusieurs réalisateurs ont choisi les installations portuaires pour cadre de leur film : ''[[L'Atalante (film)|L'Atalante]]'' de [[Jean Vigo]] ([[1934]]), ''[[Quai des brumes|Quai des Brumes]]'' de [[Marcel Carné]] ([[1938]]) ou encore ''[[Ce qu'ils imaginent]]'' d'[[Anne Théron]] ([[2004]]). ''[[Un homme marche dans la ville]]'' de [[Marcello Pagliero]] se déroule dans le port et le quartier Saint-François de l'après Seconde Guerre mondiale<ref name="tournages"/>. La cité a également accueilli le tournage de plusieurs comédies comme ''[[Le Cerveau]]'' de [[Gérard Oury]] ([[1968]]), ''[[La Beuze]]'' de [[François Desagnat]] et de [[Thomas Sorriaux]] ([[2002]]) ou encore de ''[[Disco (film)|Disco]]'' de [[Fabien Onteniente]] ([[2008]]). Le film de [[Sophie Marceau]], ''[[La Disparue de Deauville]]'' sorti en [[2007]], comporte plusieurs scènes tournées sur le port du Havre, au centre commercial René Coty et dans les rues du [[centre-ville reconstruit du Havre|centre-ville]].
== Personnalités cauchoises ==
{{Article détaillé|Liste des personnalités du pays de Caux}}
* [[Jean de Béthencourt]], explorateur et conquérant des [[îles Canaries]], né en [[1360]] à [[Grainville-la-Teinturière]] et mort dans cette commune en [[1425]] ;
* [[Jean Ango]], né et mort à Dieppe ([[1480]]-[[1551]]), armateur sous le règne de [[François Ier de France|François I{{er}}]] ;
* [[Adrien Victor Auger]], peintre né à Saint-Valéry-en-Caux en octobre [[1787]] ;
* [[Louis-Hyacinthe Bouilhet]], écrivain né à Cany le 27 mai [[1822]] et mort à Rouen le 18 juillet [[1868]] ;
* [[Dominique Noguez]], écrivain né le 12 septembre [[1942]] à Bolbec, [[prix Femina]] 1997 ;
* [[Fabien Canu]], judoka.
== Bibliographie ==
* Pierre Auger, Gérard Granier, ''Le guide du Pays de Caux'', éditions La Manufacture, Lyon, 4{{e}} édition, 1993, {{ISBN|2737702801}}
* Michel Lecureur, ''Manoirs du pays de Caux'', éditions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 1992, {{ISBN|2854803574}}
* Jacques Ragot, Monique Ragot, ''Guide de la nature en pays de Caux'', éditions des falaises, Fécamp, 2005, {{ISBN|284811035X}}
* Michel de Boüard (dir.), ''Histoire de la Normandie'', Privat, Toulouse, [[1970]] {{ISBN|2708916130}}
* Elisabeth Deniau, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, ''La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l’arrivée des Vikings'', Ouest-France, Rennes, 2002, {{ISBN|2737311179}}
* Anne-Marie Flambard Héricher et Véronique Gazeau ''1204, La Normandie entre Plantagenêts et Capétiens'', CRAHM, Caen, 2007, {{ISBN|9782902685356}}
* Alain Leménorel (dir.), ''Nouvelle histoire de la Normandie, Entre terre et mer'', Privat, Toulouse, 2004, {{ISBN|2708947788}}
* Thérèse et Jean-Pierre Leguay, ''Histoire de la Normandie'', Ouest-France, Rennes, 1997, {{ISBN|2737318874}}
* François Neveux, ''La Normandie des ducs aux rois'', Ouest-France, Rennes, 1998, {{ISBN|2737309859}}
* François Neveux, Claire Ruelle, ''La Normandie royale'', Ouest-France, Rennes, 2005, {{ISBN|2737336937}}
* Guy Verron, ''Préhistoire de la Normandie'', Ouest-France, Rennes, 2000, {{ISBN|2737327512}}
* Roger Jouet et Claude Quetel, ''Histoire de la Normandie des origines à nos jours'', Larousse, Paris, 2005, {{ISBN|203575115-2}}
* Roger Jouet, ''Et la Normandie devint française'', OREP, 2004, {{ISBN|2-912925-50-9}}
* Michel Barberousse, ''La Normandie, ses traditions, sa cuisine, son art de vivre'', Hachette, Paris, 1974, {{ISBN|2010010957}}
* Laurent Bianquis, ''Cuisine normande'', Coll. Cuisine, Hachette Littérature, Paris, 1998, {{ISBN|2016207558}}
* Jacques Billy, Christian Drouin, ''Le Grand Livre des Calvados'', Coll. Gastronomie, éditions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 1987, {{ISBN|2854801601}}
* Maylis Baylé, ''L'architecture normande au Moyen Âge'', éditions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2001, {{ISBN|2841331350}}
* Marcel Anfray, ''L'architecture normande, son influence dans le nord de la France aux {{s2-|XI|e|XII|e|}}'', Picard, Paris, 1939
* {{it}} Giulio Arata, ''Atlante di storia dellarchitettura arabo-normanna e del Rinascimento in Sicilia'', Librarie siciliane, Palerme, 1986.
* {{it}} Francesco Basile, ''L'architettura della Sicilia normanna'', V. Cavallotto, Catane, 1975.
* {{it}} Corrado Bozzoni, ''Calabria normanna. Ricerche sull'architettura dei secoli undicesimo e dodicesimo'', Officina, Rome, 1974
* ''L’état des régions françaises 2004'', La Découverte, Paris, 2004.
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
== Voir aussi ==
=== Liens internes ===
* [[Calètes]]
* [[Histoire de la Normandie]]
* [[Normandie]]
* [[Seine-Maritime]]
* [[Haute-Normandie]]
* [[Géographie de la Haute-Normandie]]
* [[Mobilier cauchois]]
* [[Côte d'Albâtre]]
* [[Région naturelle de France]]
* [[Communauté de communes Cœur de Caux]]
=== Liens externes ===
{{Commons|Pays de Caux|le pays de Caux}}
* [http://www.paysagglomerations.com/fiches_pays.php Fiche Pays de Caux]
* [http://www.nuloop.freesurf.fr/design/category.php Photos du pays de Caux]
* [http://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/homepage.htm Cybernat, Site universitaire sur l'environnement cauchois]
{{Article de qualité|oldid=30440794|date=23 juin 2008}}
{{Portail|Seine-Maritime|Normandie}}
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[[Catégorie:Pays normand]]
[[Catégorie:Région naturelle de France]]
[[Catégorie:Pays de Caux|*]]
[[de:Pays de Caux]]
[[en:Pays de Caux]]
[[es:País de Caux]]
[[nl:Pays de Caux]]