Pierre Claude 3016282 31651438 2008-07-17T12:09:01Z 84.75.162.177 '''Pierre Claude''', né à [[Tananarive]] le [[28 octobre]] [[1910]] et décédé le [[25 septembre]] [[1939]] près de [[Wintzenbach]], est un militaire [[France|français]]. == Biographie == Second enfant de Paul-Émile Claude et de Louise Schiltter de Welving, Paul-Marie-José-Pierre Claude naît dans une famille de fervents catholiques, son père est administrateur-adjoint au chef de province à Madagascar. De santé fragile, il contracte des fièvres paludéennes en 1916, et pour l'éloigner du climat tropical, sa mère le conduit en France en octobre de la même année avec ses sœurs Gisèle et Yolande-Arlette où ils s'installent près de [[Metz]]<ref>André Merlaud, ''À l'assaut du ciel'', Éditions SPES, Paris, 1950.</ref>. En octobre 1931, il entre à [[École spéciale militaire de Saint-Cyr|Saint-Cyr]]. Il en sort en juillet 1933 en choisissant une affectation dans l'aviation. Il entre alors à l'École d'Application de l'Air de Versailles où il obtient le [[4 août]] [[1934]] son brevet de pilote. En juillet de la même année, il effectue un stage à l'École d'Acrobatie d'Étampes. Après l'école, il choisit d'être affecté à la 5{{ème}} escadre qui s'installe à Reims en septembre 1934<ref>André Merlaud, op. cit.</ref>. Entre-temps, il gagne la Military-Zénith, célèbre course aérienne de vitesse<ref>« C'est une Coupe à disputer entre militaires. 800 kilomètres à travers la France, avec Buc comme but, et différentes missions : panneaux à rechercher, croquis à prendre, précisions aux atterrissages et dans le lancement des messages lestés ». Dans : Michel de Kerdreux, ''Vol d'aigle, la vie ardente du capitaine d'aviation Pierre Claude'', P. Lethielleux éditeur, 1959, p. 158.</ref>. À la création du groupe de chasse II/4 le [[15 mai]] [[1939]], le capitaine Pierre Claude prend le commandement de la 4{{ème}} escadrille dite « Petits Poucets ». Le 25 septembre 1939, lors d'un combat aérien contre trois [[Messerschmitt Bf 109]], après avoir abattu un de ses adversaires, son avion [[Curtiss H.75|Curtiss H-75]] est atteint, lui-même blessé, il est obligé de se parachuter. Mitraillé durant la descente, il arrive au sol mortellement blessé<ref>« Deux balles l'avaient atteint en plein front. Sa jambe droite avait été fracassée par une décharge de mitrailleuse ». Dans : Paul Martin, ''Invisibles vainqueurs : Exploits Et Sacrifice De L'Armee De L'air En 1939-1940'', Yves Michelet éditeur, 1990, p. 127. ISBN 2905643021 / 9782905643025 / 2-905643-02-1</ref>, près de [[Wintzenbach]]<ref>Un monument à la mémoire du capitaine Pierre Claude fût inauguré à Wintzenbach en juin 1947. Michel de Kerdreux, op. cit., p. 228 & 241.</ref>. Il est inhumé à [[Haguenau]] le [[28 septembre]] [[1939]]. C'est le troisième pilote de la Chasse française tué pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] après le sous-lieutenant Baize le [[21 septembre]] et le sergent Garnier le [[24 septembre]]<ref>Paul Martin, op. cit., p. 125 et 126</ref>. Nota (ajouté après coup) : il n'est nullement certain que le capitaine Claude, dont la mort prématurée est extrêmement regrettable, ait été volontairement tué sous son parachute. Il semble, au contraire, qu'un membre de sa famille se soit livré à une enquête dont le résultat fut négatif. Il a pu être victime d'une rafale tirée par hasard, même par son adversaire victorieux qui se trouvait encore derrière lui (coïncidence funeste, au moment de sauter), ou par un autre pilote allemand ou français (balles perdues), au moment même où il quittait son avion. Dans les cas de ce genre, les esprits déjà surexcités s'enflammaient vite et les rumeurs, sans aucune preuve réelle (les Allemands tiraient des balles de mitrailleuses, les Français aussi), se répandaient aussi vite que l'analphabétisme parmi les journalistes. Les chasseurs français de 1939-40 étaient équipés d'un système d'ouverture automatique du parachute (même, donc, si le pilote avait perdu connaissance) une fois que le pilote tombait à l'extérieur, à condition que ce pilote ait choisi de mettre ce système en service avant de décoller. Il pouvait aussi, de plus, ouvrir le parachute en tirant sur la poignée servant à cela. De nombreux cas similaires sont connus : le sergent-chef François Morel, membre du GC I/5 (Groupe de Chasse) volant sur le même type de chasseur que Claude, et déjà titulaire de 10 (dix) victoires "sûres" obtenues seul ou en collaboration (avec des camarades), plus les victoires "probables", est mort le 18 mai 1940 après avoir sauté en parachute, mortellement blessé par un ou plusieurs mitrailleurs (de défense) de bombardiers allemands qu'il attaquait, une fois encore, avec un pare-brise non blindé. Il avait reçu au moins une balle dans la tête. En arrivant au sol, il a encore eu le temps de dire "Cette fois, ils m'ont eu!" aux soldats français accourus près de lui. Son chef d'escadrille prestigieux (1re escadrille du GC I/5), un officier et un pilote de chasse vraiment unique, le capitaine Accart (futur général de très haut rang), a failli subir exactement le même sort dès le 12 mai 1940 (légèrement blessé, mais sauvé de la mort d'extrême justesse par un réflexe foudroyant qui lui évita de recevoir une balle en pleine tête) quand tous deux on abattu un bombardier Dornier Do 17Z ("probable" mais vraiment abattu). Le 1er juin, toujours dans les mêmes circonstances, attaquant, au moins pour la 20e ou 30e fois depuis le 10 mai, un bombardier allemand par l'arrière, sans avoir de pare-brise blindé, Accart a reçu une balle de mitrailleuse exactement entre les yeux. Il est parvenu de justesse à sauter en parachute, arrivant au sol presque mort, avec de nombreuses autres blessures reçues en combat ou au moment du saut (choc avec l'empennage?). Il est resté en vie miraculeusement et il a fini par se rétablir. Jamais on n'a osé extraire la balle qu'il avait entre les yeux, et il l'a donc gardée jusqu'à sa mort en août 1992 (à l'âge de 80 ans). Jamais Accart n'a prétendu qu'un ennemi l'eût lâchement mitraillé sous son parachute. Dans ces deux cas, on aurait pu accuser un chasseur allemand d'avoir "assassiné" ces pilotes sous leur parachute (dans le cas d'Accart, aucun chasseur ennemi n'était dans le secteur). Tirer sur un aviateur ennemi sans défense, suspendu à son parachute, est considéré par presque tout le monde comme un acte ignoble et honteux, et comme un assassinat, mais il faut se souvenir qu'un aviateur ennemi ayant sauté au-dessus du territoire tenu par l'armée de son pays reste, non un prisonnier protégé par les conventions internationales, mais un soldat ennemi (toujours armé d'un pistolet ou d'un revolver) qui reprendra le combat immédiatement s'il n'est pas blessé grièvement, et susceptible de tuer encore de nombreux aviateurs ou autres soldats de l'autre camp. Par exemple, Accart a encore abattu au moins six bombardiers bimoteurs allemands, avec 24 hommes à bord (certains ont survécu, p-ê la moitié), après le 12 mai, jour où il aurait déjà pu être obligé de sauter. Tirer était donc légitime même si la plupart des aviateurs (mais pas tous) s'y refusaient avec horreur et s'en sentaient incapables. Le commandant en chef de la Chasse britannique pendant la Bataille d'Angleterre, le général Hugh Dowding, a exprimé une opinion identique en 1940 : il n'aurait pas considéré comme des criminels des pilotes allemands ayant tiré sur des pilotes de la RAF suspendus à leur parachute mais susceptibles de reprendre le combat le jour-même ou le lendemain. Heureusement, les incidents de ce genre ont été rares, au moins entre Européens de l'ouest (pas nécessairementsur le front est ni pour les aviateurs américains). Enfin, le célèbre as japonais Saburo Sakaï a, paraît-il, réussi à rentrer à sa base, distante de 200 à 300 km, après avoir reçu une ou deux balles de mitrailleuse dans la tête. Il a survécu à la guerre tout comme l'héroïque Français Jean Accart, ce héros de légende. Tout cela montre qu'on pouvait avoir reçu une balle dans la tête, voire plusieurs, sans avoir été "lâchement" mitraillé sous son parachute. ==Tableau de chasse== * Le [[25 septembre]] [[1939]], deux [[Messerschmitt Bf 109|Bf 109]] (un seul sera homologué, l'autre étant tombé en territoire allemand). ==Décorations== * Citation à l'Ordre de l'Armée * [[Croix_de_guerre_1939-1945|Croix de guerre 1939-1945]] * Officier de la [[Légion d'honneur]] ==Bibliographie== * André Merlaud, ''À l'assaut du ciel'', Éditions SPES, [[Paris]], [[1950]]. * Michel de Kerdreux, ''Vol d'aigle, la vie ardente du capitaine d'aviation Pierre Claude'', P. Lethielleux Éditeur, [[Paris]], [[1959]]. ==Liens externes== *[http://www.gc2-4.com/index.htm Histoire du groupe de chasse GC II/4] == Notes == {{références}} [[Catégorie:Aviateur français de la Seconde Guerre mondiale]] [[Catégorie:Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945]] [[Catégorie:Légion d'honneur]] [[Catégorie:Naissance en 1910]] [[Catégorie:Décès en 1939]]